Par Michel Piccand
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LE PLR GENEVOIS S’ATTRIBUE DES MÉRITES QUI NE LUI REVIENNENT PAS.
Résumé : Le PLR et son candidat genevois au Conseil fédéral prétendent avoir un excellent bilan sécuritaire à Genève, une baisse de la criminalité. C’est de la pure forfanterie. La délinquance dure est en progression à Genève et la baisse de la petite ou moyenne délinquance en Suisse est d’abord à mettre au compte de l’UDC et du peuple suisse lui-même.
Chacun aura vu dans la course du PLR au Conseil fédéral qu’une phrase revenait souvent dans la bouche du candidat genevois, Mr Pierre Maudet.
Il a un bilan à présenter, a-t-il dit, un bilan qui parle pour lui.
Alors sans doute faut-il rappeler quelques statistiques en matière de criminalité genevoise, puisque Mr Maudet patron de la sécurité à Genève se prévaut avec satisfaction de son bilan et d’une baisse de la criminalité. Voici donc quelques petites précisions…
1. S’il est vrai que le nombre d’infractions a baissé ces dernières années à Genève on n’a pas encore tout dit.
Le nombre d’infractions au code pénal est dans une tendance à la baisse partout en Suisse.
Mais les infractions qui baissent sont celles contre lesquelles les citoyens peuvent facilement se protéger. Il y a quelques années des criminologues certifiés nous avaient annoncé une baisse extraordinaire du nombre de voitures volées en Suisse. Sauf que cette baisse ne résultait pas d’une baisse du nombre de délinquants ni d’une baisse de la pression délictuelle mais parce qu’il était devenu plus difficile de voler une voiture, dont les clés sont désormais toutes pourvues de puces électroniques qui empêchent le démarrage sans la bonne clé… les dispositifs de contournement n’étant pas à la portée de tous.
La même chose à Genève pour la baisse des cambriolages, il n’y a désormais plus une seule porte d’immeuble sans code pour entrer, voire de caméras de surveillance, et dans les villages de la ceinture genevoise où l’on ne fermait souvent même pas la porte à clé, vous trouvez des doubles barres de sécurité verrouillées sur bientôt toutes les portes…
Ici ce sont les solutions de défense technique payées et organisées par les citoyens eux-mêmes qui ont fait baisser le nombre d’infractions, pas les actions des stratèges du PLR…
2. Les vols à l’arraché ont chuté à Genève, c’est une réalité, passant de 738 en 2013 à 328 en 2016, il est vrai que la présence policière dans la rue s’est faite plus visible dans les endroits de grandes fréquentations et à peut-être eu son effet. Mais les vols à l’arraché ne sont malheureusement du point de vue pénal que des bagatelles. Et sans doute faut-il compter que nombre de Genevois dans certain cas ne se déplacent même plus au poste de police lorsqu’ils se font voler leur porte-monnaie… perdre deux heures pour remplir une plainte n’est gratifiant ni pour les victimes ni pour les policiers.
Ce qui est inquiétant à Genève sous l’ère Maudet c’est que la criminalité dure est en train de reprendre l’ascenseur.
Pierre Maudet a été coopté en juin 2012 pour remplacer le PLR Mark Muller forcé de démissionner à cause de ses nombreuses affaires, Maudet a alors repris le département de la sécurité d’Isabelle Rochat, puis réélu a continué dans ce département en 2013.
Sous le mandat d’Isabelle Rochat (2009-2012) la criminalité dure a suivi une tendance à la baisse mais qui est repartie à la hausse dès l’élection de Pierre Maudet en 2013 avec une hausse aujourd’hui de près de 21 % des infractions dures sous son mandat !!!
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Si l’on affine la lecture et enlève par exemple les brigandages (ex. attaque à main armée de station-service) qui ont baissé dans toute la Suisse et à Genève et dont une partie de l’explication pourrait être simplement les bouchons croissants sur les routes… qui altèrent désormais les chances des brigands de pouvoir s’échapper rapidement par les réseaux routiers totalement saturés… on constate que l’évolution de la criminalité dure à Genève est tout simplement dramatique…
Le nombre de 61 meurtres et tentatives de meurtres en 2016 à Genève est tout simplement effrayant… il n’a probablement jamais été aussi haut de toute l’histoire de Genève. 1 meurtre tous les deux mois, près de 5 tentatives de meurtre chaque mois.
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Le nombre d’escroqueries a presque été multiplié par 2, les extorsions, chantages, menaces et contraintes, sont en train de prendre l’ascenseur…
Ces infractions posées comme ça sur le papier paraissent très abstraites, pour ceux qui en sont victimes c’est une autre histoire. Et il s’agit là de la progression d’infractions qui en général sont typiques de la grande criminalité ou du crime organisé : tentatives de meurtre, chantages et extorsions, escroqueries.
Le PLR genevois présente le bilan de son candidat comme admirable. Ce n’est pas mon avis, ce bilan est déplorable.
Le taux d’infractions violentes pour mille habitants plaçait en 2016 Genève en 3e position derrière Bâle-Ville et Neuchâtel, 13.1, 8.5, 7.9 suivait Vaud avec 6.5 infractions violentes pour mille habitants, les 4 cantons les plus pro-européens de Suisse ont les 4 plus gros taux d’infractions violentes par habitant… ! Des taux 2 à 3 fois plus élevés que celui du canton (primitif…) de Schwyz avec 2.8 infractions violentes pour mille habitants… [Source OFS, Code pénal: choix d'infractions en comparaison cantonale, 2009-2016].
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LE PLR S’ATTRIBUE DES MÉRITES QUI NE LUI APPARTIENNENT PAS
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Si l’on observe la progression du nombre de personnes poursuivies pour infractions pénales en Suisse sur les quinze dernières années, il y a certes un léger tassement et diminution depuis 2010, mais sur la durée rien ne montre un vrai recul, la courbe bleue (TOTAL) ci-dessous reste à long terme ascendante.
Ce qui est intéressant dans ce graphique, c’est que le total de toutes les personnes poursuivies pour infractions pénales en Suisse (ligne bleue du haut) le total de tous les Suisses poursuivis (ligne rouge) et le total de tous les étrangers poursuivis (ligne violette) suivent la même tendance avec une certaine cohérence, (creux et pics de 2002 et 2008 plus ou moins semblables) mais que vers 2010 la ligne jaune du bas s’écarte pour devenir quasiment plate et ne plus suivre la progression des 3 autres courbes. Il est clair que la courbe jaune montre un écart… qu’elle est clairement atypique, il y a un décrochement.
Or la ligne jaune du bas qui devient plate, représente le nombre des étrangers domiciliés en Suisse qui ont eu affaire à la justice pénale. Et ils sont parmi les 4 catégories examinées celle qui a le plus ralenti son activité délictuelle…
Si l’on examine cela maintenant avec des chiffres, on s’aperçoit qu’à teneur des chiffres de 2000 à 2016, le nombre total de personnes en Suisse qui ont eu affaire à la justice pénale a progressé de 26 % (1ère ligne)
Les Suisses (y compris les naturalisés) qui ont eu une affaire pénale a progressé de 31 %. Le nombre de tous les étrangers tous domiciles confondus en Suisse ou à l’étranger qui ont eu affaire à un juge pénal a progressé de 22 %. Mais – comme c’est étrange ! le nombre d’étrangers ayant un domicile en Suisse qui ont eu affaire à la justice pénale a lui baissé de 10 % !!!!
Il semble donc bien qu’autour des années 2010 quelque chose a dû se passer pour cette catégorie des délinquants étrangers domiciliés en Suisse, que quelque chose à dû se passer pour qu’on les voies de moins en moins dans les affaires pénales et pour que s’inverse la progression de leur courbe de criminalité.
Le temps passe vite et nous oublions tant de choses. Le 28 novembre 2010 le peuple suisse, sur proposition de l’UDC a tiré un gros coup de canon en l’air, un coup de semonce qui a visiblement résonné, et qui s’appelle le vote sur le renvoi des criminels étrangers. Voilà ce qui a changé. Un avertissement clair a été donné aux délinquants étrangers domiciliés en Suisse, qui visiblement ont compris le message…
S’il y a une baisse des affaires pénales et de la criminalité en Suisse on la doit à l’UDC et au peuple suisse qui l’a suivi et écouté. On ne le doit certainement pas au PLR.
UN PARTI À L’ARROGANCE SANS LIMITE
Le PLR a donc non seulement violé notre Constitution en décembre 2016, confisqué notre droit de vote comme à celui de près de 2 millions de Suisses mais maintenant il vient nous expliquer que son bilan en matière de sécurité à Genève est admirable… Que ce sont eux qui ont trouvé des solutions pour faire baisser la délinquance.
Comme on l’a vu, la baisse de la délinquance bagatelle ou moyenne trouve en partie son origine dans les mesures techniques de protection que le peuple a dû mettre en place contre la pression délictuelle, doubles barres de sécurité aux portes, etc. et qu’il a dû payer de sa propre poche (sur ces coûts voir le lien ci-dessous).
Mais plus généralement la baisse de la délinquance est redevable à l’UDC et au vote sur le renvoi des criminels étrangers. Beaucoup se sont sans doute mis à réfléchir deux fois avant de commettre des infractions. C’est ce que montrent les chiffres présentés ci-dessus.
On relèvera que le PLR qui se vante tout le temps d’être le parti des solutions, de même ses homologues du PDC et du PS et des Verts, qui se vantent d’être des partis gouvernementaux responsables, sont précisément ceux qui en même temps qu’ils ont voté l’ouverture des frontières ont voté un allégement de notre code pénal, qui la rendu beaucoup moins sévère que ceux de tous les pays environnants, et qui a créé un véritable appel d’air à la délinquance transfrontalière en offrant une première infraction gratuite et libre de toute peine aux délinquants étrangers de passage, une affaire à pleurer de bêtise. [Sur ces questions voir ici p.150
LE DÉNI DE LA DÉLINQUANCE TRANSFRONTALIÈRE ET SON COÛT. ]
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TOUT CELA DOIT S’ARRÊTER
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Nous n’avons aucune obligation d’accepter que dans le canton de Genève ou ailleurs le taux d’infractions dures soit désormais plus du double de la normale en Suisse.
Il faut maintenant arrêter de prendre les citoyens de ce pays pour des idiots.
Il y en a assez de ces partis politiques qui se présentent comme ceux qui amènent des solutions, alors que c’est par leur politique et par leurs erreurs qu’ils amènent les problèmes.
Le PLR va présenter un nouveau candidat au Conseil fédéral, je ne comprends pas que ce parti ait encore sa place au gouvernement.
Qui confisque la voix du peuple en violant les institutions, et qui à peine le forfait commis, vient parader devant le peuple en prétendant qu’il règle des problèmes alors que c’est d’autres qui l’ont fait à sa place, n’a pas sa place dans un gouvernement.
Le PLR au gouvernement c’est devenu pire qu’une hérésie.
Ces gens sont désormais une injure contre notre démocratie et les valeurs fondamentales de respect dans notre pays.
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Michel Piccand, le 22 septembre 2017
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