Pétition pour l’interdiction des drapeaux étrangers sur nos bâtiments publics

De plus en plus dans notre pays des gens arrivent au pouvoir et se croient tout permis. Comme ici le bâtiment de la Ville de Genève qui a hissé sur son parvis le drapeau de l’Ukraine. On se demande comment c’est possible. On se demande si ces gens n’ont jamais étudié ni la démocratie ni la neutralité de notre pays. Après tout pourquoi faire ? Puisqu’ils ont le pouvoir. Pourquoi se priveraient-ils d’instrumentaliser tout l’espace public et collectif pour imposer leur seule vision des choses et leur programme politique ?

Lorsque je vois cette photo je vois des gens qui se sont saisi du bien public pour en faire un bien personnel. Je ne crois pas que notre droit le permette. Je le crois encore moins lorsqu’ils affichent le drapeau d’un belligérant et violent notre neutralité.

C’est pourquoi j’ai déposé auprès du Conseil fédéral une pétition urgente pour que cela cesse. Chacun peut en prendre connaissance ci-dessous et la soutenir s’il la pense juste. Je ne manquerai pas de vous en communiquer la réponse.

Le droit de pétition est un droit fondamental et nul ne peut subir de préjudice pour avoir exercé ce droit.

Michel Piccand

PETITION URGENTE ADRESSEE AU CONSEIL FEDERAL

du 27 avril 2022

En vertu du droit que me confère en tant que citoyen l’article 33 de notre Constitution j’adresse au Conseil fédéral la présente pétition.

Considérant le terrible drame de la guerre actuelle qui oppose la Russie à l’Ukraine et dont les causes sont complexes et remontent au moins au conflit qui a commencé en 2014 dans le Donbass.

Considérant qu’autant le Conseil fédéral que l’Assemblée fédérale ont l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, et en particulier de préserver la neutralité du pays. (Articles 173 al. 1 let. a et 185 de la Constitution fédérale).

Considérant que dans cet objectif de protection le Conseil fédéral peut prendre des mesures, édicter des ordonnances et prendre des décisions. (Idem).

Considérant que le principe de neutralité du «neuter» – ni l’un ni l’autre, implique que toute autorité politique en Suisse s’abstienne de prendre parti dans quelque guerre étrangère que ce soit sous peine de réduire ledit principe à néant.

Considérant que dans le cadre d’un conflit, dont nul ne sait s’il peut se généraliser, l’affichage par une collectivité publique du drapeau d’un des belligérants peut lui ôter directement la protection dont elle bénéficie en tant que zone démilitarisée au sens de l’article 264d alinéa 1 let. c du Code pénal suisse (311.0).

Considérant qu’en date du 7 avril 2022 et jusqu’à ce jour il a été constaté que dans notre pays des bâtiments étatiques arborent aujourd’hui les couleurs de l’Ukraine. (Voir en annexe la photo du bâtiment de la mairie de la Ville de Genève prise à cette date.)

Considérant qu’il s’agit là d’une violation de notre principe de neutralité du «neuter» – ni l’un ni l’autre.

Considérant que notre droit est lacunaire sur cette question.

Il est par conséquent demandé au Conseil fédéral en vertu de son obligation de protéger notre neutralité :

1. D’ordonner par une mesure urgente l’interdiction à toute collectivité publique en Suisse, fédérale, cantonale ou communale, d’arborer sur ses bâtiments les couleurs, les drapeaux ou tout autre signe distinctif de tout état étranger ou de toute organisation politique étrangère.

2. D’ordonner que sur les bâtiments publics en Suisse puissent uniquement figurer les drapeaux et les couleurs ou les signes distinctifs des collectivités publiques suisses, soit ceux des collectivités cantonales et communales et ceux de la Suisse.

3. De proposer en urgence à l’Assemblée fédérale la mise en place permanente de cette interdiction dans notre législation.

En effet,

En tant que citoyen suisse soumis à l’obligation de servir je dois dire que je suis extrêmement choqué par les latitudes qui sont prises actuellement dans notre pays par certaines autorités politiques à l’égard de notre principe de neutralité.

Bien que le principe de neutralité ne soit guère défini dans notre droit, il a sans aucun doute du point de vue interne la même portée qu’un droit fondamental.

Il en a les mêmes caractéristiques. A savoir un droit garanti par l’Etat et un droit pour le citoyen à l’autolimitation des pouvoirs publics.

Le principe de neutralité est protégé et inscrit dans notre Constitution. Une telle inscription enjoint clairement tous les organes et agents étatiques à le respecter dans l’exercice de leur activité, et implique nécessairement pour eux un devoir de réserve.

Or, ce que l’on observe en l’espèce et en ces temps troublés relève exactement du contraire.

A. Il est particulièrement choquant que la Ville de Genève arbore un drapeau ukrainien.

Outre ce qui a été dit sur le risque en cas de généralisation du conflit, il faut rappeler que la neutralité helvétique a aussi pour but la cohésion interne parmi la population du pays. Or, ce but est ici clairement malmené.

La République et Canton de Genève, siège de nombreuses organisations internationales et de l’ONU, accueille une importante communauté russe. En prenant parti pour l’un des belligérants la Ville de Genève stigmatise ainsi toute une partie de cette communauté, qui n’en peut, et légitime par là-même contre elle une vindicte populaire qui a déjà commencé. Les faits de personnes insultées ou ayant reçu des crachats juste parce qu’elles s’exprimaient en russe dans des transports publics sont déjà attestés.

Au-delà de l’incroyable irresponsabilité qu’il y a pour une autorité publique à prendre parti pour un belligérant dans une Ville et un Canton qui doivent précisément leur essor et une partie de leur prospérité à la neutralité helvétique, neutralité qui a déterminé l’implantation des organisations internationales, cet affichage du drapeau ukrainien viole tous les principes contenus dans celui de neutralité, à savoir les principes de réserve et d’autolimitation du pouvoir public et ici celui du but de cohésion interne dans la population.

A cet égard, il faut par ailleurs rappeler que tant les autorités publiques du Canton que de la Ville de Genève ont déjà depuis plusieurs années institué en fait coutumier de faire arborer les bâtiments publics de drapeaux d’organisations politiques dont la Suisse n’est pas membre, notamment celui de l’UE, ce qui divise profondément la population. De telles instrumentalisations de l’espace public ne sont pas admissibles, elles relèvent de l’abus de pouvoir et d’une incapacité grossière de la puissance publique à s’autolimiter. Ces instrumentalisations étant devenues coutumières elles justifient d’autant la présente demande qui vise à interdire à toute collectivité étatique en Suisse de hisser sur ses bâtiments d’autres couleurs ou signes distinctifs que ceux des collectivités publiques de la Suisse.

J’en appelle ainsi à la responsabilité du Conseil fédéral en tant que garant non seulement de la neutralité mais aussi de la cohésion interne du pays.

B. A cet égard, il sied également de rappeler que la responsabilité du Conseil fédéral actuel est vraisemblablement, et déjà, considérablement engagée par de graves fautes politiques comme celle qu’il vient de commettre en laissant la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter s’exprimer publiquement sur des cas de crimes de guerre à Boutcha dans la Neue Zürcher Zeitung du 6 avril 2022, dans l’article intitulé « Justizministerin Keller-Sutter: «Ich bin entsetzt. Das sind klare Hinweise auf Kriegsverbrechen» (La ministre de la Justice Keller-Sutter : Je suis consternée. Ce sont des indices clairs de crimes de guerre). Sous-entendu de par le sens général de l’article que la conseillère fédérale désigne déjà la Russie comme l’auteur de crimes de guerre.

Il s’agit là d’une violation crasse des règles les plus élémentaires de la justice et de la neutralité.

En droit suisse les crimes de guerres sont visés par le titre 12ter de notre Code pénal et par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale qui, en tant que tels, appliquent les principes généraux universellement reconnus selon lesquels l’on ne peut accuser sans preuve ni tenir pour coupable un accusé avant de l’avoir entendu.

Toute personne suggérant une culpabilité avant même que ne soit au minimum réunies ces deux conditions de la preuve et du droit d’être entendu ne fait par définition que poser une affirmation absolument arbitraire et entachée dès le départ d’un parti pris.

Il est ainsi choquant que cela vienne d’une conseillère fédérale en charge précisément du département de la justice. Il n’y a dans les propos de ladite ministre strictement aucune réserve ni aucune neutralité, elle désigne et prend parti avant même que n’ait eu lieu aucune enquête internationale et aucun procès impartial et indépendant.

C’est choquant et totalement inacceptable.

Que dira le Conseil fédéral actuel si demain la Russie ou d’autres pays non alignés viennent expliquer que les organisations internationales ne peuvent plus rester en Suisse, que ce n’est plus un lieu d’échange neutre et crédible, puisque le pays désormais prend parti durant des guerre au mépris du respect le plus élémentaire des règles du droit ?

Pire, que se passera-t-il si le conflit se généralise ?

De telles prises de positions arbitraires sont totalement irresponsables et inadmissibles de la part d’un membre de notre haute autorité fédérale. Elle violent la substance même et les buts de notre neutralité.

C. Pour ces motifs, en rappelant que d’autres positions ou actes discutables d’autres conseillers fédéraux ont été prises ou ont eu lieu, il semble désormais évident que le Conseil fédéral serait bien inspiré de donner suite à la présente pétition en ordonnant par une mesure urgente l’interdiction pour tout bâtiment public en Suisse d’arborer des couleurs, des drapeaux ou des signes distinctifs autres que ceux des collectivités publiques de la Suisse.

Une telle mesure aurait sans aucun doute le mérite de montrer autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays que la Suisse prend toujours sa neutralité au sérieux.

En vous avouant pour ma part, avec une grande honnêteté, comme probablement beaucoup d’autres citoyens, que je comprendrai difficilement que dans de telles conditions le Conseil fédéral s’y refuse.

En réaffirmant par ailleurs, clairement, et pour terminer, que le but de cette pétition ne procède d’aucun parti pris et demande au contraire un respect intégral de notre principe de neutralité.

______

En vous remerciant d’avoir lu ces lignes et en vous priant de bien vouloir m’informer de la suite que le Conseil fédéral voudra bien donner à la présente pétition, je vous prie, Mesdames et Messieurs du Conseil fédéral, de croire à l’expression de ma plus parfaite considération.

Genève le 27 avril 2022.

Michel Piccand

ANNEXE :

Drapeau

Drapeau ukrainien flottant sur le parvis du Palais Eynard, Hôtel municipal de la Ville de Genève, Rue de la Croix-Rouge 4 - 1204 Genève. Siège de l’Exécutif de la commune de Genève. Prise de vue du 7 avril 2022 toujours d’actualité au moment de l’envoi de la présente pétition.

A lire en parallèle avec cet article : https://lesobservateurs.ch/2022/05/24/ukraine-le-conseil-federal-veut-nous-imposer-la-neutralite-differenciee/

Ukraine. Le Conseil fédéral veut nous imposer la neutralité différenciée

Nous savons depuis le début des années 90 (voir les positions de l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger) que les pro-européens de Suisse veulent nous imposer la «neutralité différenciée», une neutralité qui reviendrait à conserver la neutralité seulement vis-à-vis des conflits intra-européens ou extra-européens mais à l’abandonner lorsqu’un conflit place tous les états européens face à un ennemi commun ; la Suisse devant alors se montrer solidaire avec l’Europe, en réalité l’UE, en contribuant à sa défense commune.

Si les conseillers fédéraux PLR et PDC et la gauche prennent donc actuellement parti pour l’Ukraine ce n’est ainsi pas un hasard, c’est un nouvel épisode qui s’ajoute à leur manière si détestable de faire de la politique par le «fait accompli» autrement dit par la force et hors de tout débat démocratique.

On pousse un peu la porte, une fois, deux fois, et puis on met le pied dans l'entrebâillement et ensuite on fait croire au peuple que de toute façon c’est déjà comme ça, en l’espèce que nous sommes déjà avec l’UE en ce qui concerne l’Ukraine. Et une fois que c’est fait, c’est à ceux qui ne sont pas d’accord de déployer des efforts incommensurables pour essayer de revenir en arrière, pour autant que ce soit possible. C’est exactement ce que l’on entend par politique du fait accompli.

C’est intelligent, ça consiste à déplacer le rôle de celui qui doit faire l’effort pour changer les choses. Alors que les pro-européens devraient entamer devant le peuple un débat démocratique sur la neutralité différenciée, ils l’appliquent et l’imposent dans les faits, et alors c’est à ceux qui sont contre de batailler pour revenir en arrière.

Une telle manière de faire comporte des caractéristiques qui sont tout sauf celles d’une démocratie. Cette manière de faire est devenue habituelle dans notre pays. Le Conseil fédéral, et en général les exécutifs, imposent des directions sans même consulter le peuple ou en se moquant désormais de sa volonté.

La question de savoir si le conflit russo-ukrainien met en prise deux états européens, un état européen face à un état non européen, un état non européen face à l’Europe entière, un Etat non-UE face à une politique expansive-agressive de l’UE et de l’Otan, est une bonne question. Qui va la résoudre ? Qui en a la légitimité ? Le Conseil fédéral ?

Il n’échappe à personne que le conflit russo-ukrainien a de multiples aspects, une composante fratricide pour commencer, à laquelle s’ajoute un conflit de valeur qui met en prise deux blocs aux conceptions politiques différentes et stratégiquement opposés. Les enjeux de ce conflit sont si nombreux que quelques-uns sont même curieusement oubliés, comme celui de la réforme agraire concernant les terres agricoles du tchernoziom qui, comme chacun le sait, sont parmi les plus convoitées du monde et vont le devenir plus encore (voir infra Guerre du Tchernoziom). Dans une perspective plus sociologique peut-être même qu’un jour on nous montrera que le conflit russo-ukrainien avait aussi de manière sous-jacente toutes les caractéristiques d’une première guerre civile européenne contre le wokisme. Qui le sait ? Personne n’ignore plus qu’à l’origine de la révolution de Maidan on trouve tout le cortège des manipulations de la jeunesse à qui l’Union européenne sait si bien vendre ses libertés de plus en plus factices et trompeuses, comme ces libertés de changer de sexe qu’elle vend à l’intérieur de paquets cadeaux en même temps que ses sous-enchères salariales et ses loyers abusifs qui empêchent désormais aussi bien qu’en Chine d’avoir des familles nombreuses. Liberté, Libertad, Freedom, on ne sait plus en combien de langues l’UE sait encore conjuguer ça. Ce que l’on sait par contre c’est que déjà bien avant la guerre la Russie était désignée comme l’axe du mal, qualifiée par les experts assermentés de ce nouveau mot qu’ils ont inventé d’illibéral, un système du mal par excellence, sauf soi-dit en passant que les aides à la famille et aux enfants y sont plus nombreuses qu’en Suisse et que la liberté d’entreprise y est aujourd’hui aussi assurée.

Et dans tout cela, dans ma nature de citoyen helvétique, il y a quelque chose qui me gêne profondément, c’est ce système de pensée unique qui voudrait aujourd’hui régner en maitre absolu sur notre débat politique, qui voudrait tout dominer par son emprise manichéenne et dictatoriale de plus en plus simpliste, et qui aujourd’hui prétend qu’il peut à lui seul nous désigner qui est notre «ennemi».

Bien sûr que la Russie a violé le droit international en recourant à la force, mais dans une considération de justice on ne peut s’arrêter à cette violation sans entendre et examiner ce que la Russie pourrait aussi avoir à dire. Il n’est pas possible d’examiner une violation de ce type sans examiner s’il y a eu ou non des éléments de légitime défense. Et ça, seule une Cour internationale et surtout indépendante pourrait en juger après avoir examiné tous les faits et entendu tous les arguments de l’Ukraine (et) de la Russie.

Pourquoi dire tout cela ? Et bien parce que je refuse que le Conseil fédéral me désigne quels sont les bons et les mauvais pays. Je refuse qu’il pense à ma place et me prive de mon libre arbitre. Je refuse qu’il me désigne quel est «l’ennemi commun». Je refuse sa «neutralité différenciée» qui cherche à m’enrôler de force et à me faire marcher derrière la politique de l’Union européenne.

Je suis un Suisse, je n’appartiens à aucun camp, et je possède la liberté de me déterminer moi-même.

Est-ce donc si difficile à comprendre ?

Je suis un Suisse, je suis neutre et je n’obéis ni aux uns ni aux autres.

Je suis Suisse et je ne suis, ni les uns, ni les autres.

Si les pro-européens veulent changer la neutralité alors qu’ils en passent par les urnes.

Ceux qui veulent nous imposer une neutralité différenciée et nous faire croire à un «ennemi commun» sont des va-t-en-guerre. Déjà ils nous ont fait désigner comme un «pays hostile» par une moitié du monde.

De quel droit ? De quel droit Mr Pfister, président du PDC-LeCentre ? Mme Amherd ? De quel droit Messieurs et Mesdames Ignazio Cassis et Keller-Sutter ? Oui, de quel droit pouvez-vous me désigner un ennemi commun et me faire passer pour hostile aux yeux de la moitié du monde ? Je vous le demande, de quel droit ?

Tous les Suisses ne sont pas à vous et ne vous appartiennent pas !

Et autant vous le dire très haut et tout de suite, ce que vous attaquez aujourd’hui c’est rien moins que notre Contrat social.

Et une fois de plus, hélas, faut-il encore ajouter.

Michel Piccand

SUR LA LEGITIME DEFENSE DE LA RUSSIE

La Russie justifie son intervention en Ukraine par la légitime défense et en se référant à l’article 51 de la Charte des Nations Unies. Poutine l’a expressément rappelé dans son entretien avec le Secrétaire général de l’ONU le 26 avril 2022, en expliquant que si l’Ukraine ne reconnaissait pas les référendums d’indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk alors ces dernières étaient fondées à demander l’aide militaire de la Russie, ce qu’elles ont fait. [1]

En rappelant que du point de vue du droit international la déclaration d’indépendance de ces républiques n’avait pas besoin de l’accord du pays originaire, ici l’Ukraine, comme cela est désormais admis par principe par la Cour internationale de Justice depuis le précédent du Kosovo et son avis consultatif No 2010/25 du 22 juillet 2010. Un principe de droit international qui reconnait donc désormais à toute entité le droit à l’indépendance sans accord du pays originaire, et qui, s’il n’est pas admis par tous les pays du monde, est admis par la Suisse et par tous les pays de l’UE, sauf l’Espagne dont chacun sait pourquoi avec la question de l’indépendance de la Catalogne.

Et ici il convient alors de rappeler le rôle que le Conseil fédéral de l’époque, avec Micheline Calmy-Rey et sa «neutralité active », a joué dans l’affaire du Kosovo en lui reconnaissant d’emblée l’indépendance et alors que notre ambassadeur à l’ONU Peter Maurer était l’un des premiers à la défendre devant l’Assemblée générale à New-York. (Nous disons Conseil fédéral et non la Suisse et son peuple puisque ces derniers ne se sont jamais prononcés sur cette question).

On voit ainsi tout le problème de neutralité qui se pose désormais à la Suisse – et surtout à son peuple que l’on ne consulte jamais sur ces questions et qui n’a pas voix au chapitre – où dans une situation semblable le Conseil fédéral reconnait avant tous les autres l’indépendance d’un pays (Kosovo) mais ne la reconnait pas ensuite dans le cas actuel (Républiques de Donetsk et Lougansk). Il y a ici deux poids deux mesures, une conception à géométrie totalement variable, soit l’exact inverse de la neutralité.

Cette différence de traitement est un exemple frappant qui montre que nous devons avoir la plus grande méfiance pour les politologues et autres départements des affaires étrangères qui veulent supprimer notre neutralité ou la transformer pour soi-disant la faire évoluer. Ces gens croient tout savoir, mais en réalité ils nous conduisent en irresponsables vers des problèmes et des difficultés qui vont devenir de plus en plus insurmontables pour notre pays. Il y a là une conception irréfléchie de notre politique étrangère qui se voit désormais confisquée par quelques politiciens imbus d’idéologie et aidés par des technocrates de l’administration fédérale. Ce n’est pas acceptable.

On rappelle également que celui qui prétend défendre les valeurs fondamentales de l’Etat de droit et de la neutralité ne saurait désigner un coupable avant qu’une Cour internationale indépendante ne se soit prononcée. La majorité actuelle du Conseil fédéral, par ses positions précipitées et irréfléchies, ne défend donc dans la guerre en Ukraine ni les valeurs de l’Etat de droit ni de la neutralité.

[1]

Entretien entre le président de la Fédération de Russie et le Secrétaire général de l’ONU du 26 avril 2022.

(min. 17’38 dans la vidéo mise en lien).

https://www.youtube.com/watch?v=3Do6H7BEzac

L’UKRAINE N’EST PAS UNE DEMOCRATIE. DE QUEL DROIT NOUS RANGE-T-ON DERRIERE ELLE ?

On nous présente aujourd’hui le régime ukrainien comme celui de la paix, de la démocratie et du progrès. Le président de la Confédération Ignazio Cassis s’affiche par visio-conférence sur la place fédérale avec le président Zelenski en voulant nous faire croire que nous devons le suivre comme un phare du monde libre et démocratique. Mais l’Ukraine pro-occidentale depuis Maidan c’est tout sauf une démocratie.

La démocratie c’est avant tout un contrat social – une notion que beaucoup dans le monde actuel ne semblent plus vraiment respecter, y compris dans notre pays. Le premier devoir politique d’un gouvernement et d’un parlement qui se veulent démocratiques c’est de respecter le contrat social qui a cours dans leur société et de le consolider. Exactement ce que n’ont pas fait les pro-européens qui ont pris le pouvoir à Maidan et qui sont toujours aux commandes aujourd’hui.

On pourrait gloser à l’infini sur qui a commis les premiers actes de guerre mais personne ne peut contester que le conflit ukrainien commence par une guerre civile, par un conflit interne entre ukrainiens de langue ukrainienne et ukrainiens de langue russe qui représentent environ 30 % des citoyens de ce pays. Et l’on dit bien des citoyens.

Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991 le conflit linguistique est au cœur de toute la question politique ukrainienne. Pour résumer, l’Ukraine doit-elle être bilingue, ou plurilingue comme la Suisse, ou au contraire l’ukrainien doit-il être la seule langue étatique de ce pays ?

La question de la langue n’a rien d’anodin et les Suisses en savent quelque chose. Que diraient les Romands si tout à coup le parlement décidait que l’allemand est la seule langue officielle de la Suisse, la seule langue utilisée dans les lois et dans les tribunaux, dans les processus politiques et dans les votations. Chacun sait qu’en Suisse personne ne l’accepterait.

Dans la langue parlée tous les jours en Ukraine la séparation entre l’ukrainien et le russe n’est pas si drastique, il y a un bilinguisme oral de fait. Pour donner un exemple lorsque l’équipe de football d’Ukraine est interrogée par un journaliste qui a l’obligation de faire les interviews en ukrainien, les joueurs répondent presque tous en russe, et tout le monde se comprend. Mais c’est une autre affaire lorsque les textes de lois et les documents politiques ou électoraux ne sont publiés qu’en ukrainien. C’est toute une partie de la population (russophone et la plupart du temps pro-russe) qui n’a plus accès à toute l’information.

Un universitaire, et l’on dit bien un universitaire, de langue maternelle russe, ne comprend qu’environ 50 % des mots et de la syntaxe dans un texte de loi ukrainien, il ne peut pas en comprendre la totalité sans une traduction. Pour un article dans un journal économique c’est environ 30 % des mots qui lui échappent.

Si l’on ajoute cette autre question brûlante de la société ukrainienne qui porte sur la réforme agraire visant à libéraliser la vente des terres agricoles les plus riches du monde et dont près de 65 % des Ukrainiens ne veulent pas (voir plus loin Guerre du Tchernoziom), alors on a une idée un peu plus large de tout ce qui se joue dans ce conflit.

Voici donc, parce que ce sont des faits établis que chacun peut vérifier, les lois linguistiques promulguées par le très «démocratique» régime politique pro-occidental de l’Ukraine depuis la prise de pouvoir de Maidan :

- Le 23 février 2014, soit deux jours à peine après la nomination d’un gouvernement provisoire suite aux émeutes de Maidan, les pro-européens au parlement demandent l’abrogation de la loi sur le bilinguisme de 2012 qui permettait dans les régions pro-russes de mettre les deux langues presque à égalité et aux russophones d’accéder aux tribunaux dans leur langue maternelle.

Certains observateurs estiment que cette demande d’abrogation a été l’étincelle qui a mis le feu au poudre, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a rendu irréversibles les réactions négatives en Crimée et dans les régions du sud et de l'est suite à la révolte de Maidan. De fait, les évènements de Simferopol, capitale de la République autonome de Crimée, qui sont considérés comme les déclencheurs de la guerre civile commencent bien deux jours après, soit le 26 février.

L’abrogation de cette loi sur le bilinguisme de 2012 ne sera pour des raisons de procédure jamais réalisée au parlement, mais la Cour Constitutionnelle, réputée pour suivre les pouvoirs en place, saisie par les mêmes députés, va la déclarer nulle et non avenue en 2018. La politique d’ukrainisation, par laquelle il faut entendre la mise en place de la langue ukrainienne comme seule langue officielle de l’Ukraine, est imposée à tous les Ukrainiens.

En tout état de cause, peu importe de quel bord l’on regarde, il n’y a ici de la part du parlement ukrainien pro-occidental aucune volonté de préserver ou de consolider le contrat social en prenant en compte les besoins des Ukrainiens de langue maternelle russe, soit de près de 30 % de la population. Ces gens parlent de démocratie autant dire qu’ils en sont de parfaits étrangers.

- Après l’annulation de la loi de 2012 sur le bilinguisme vont s’ensuivre entre 2015 et 2019 diverses lois d’ukrainisation du même tonneau. En 2015 une loi dite de décommunisation qui interdit la propagande et les symboles communistes et nationaux-socialistes en profite au passage pour dérussifier toute la toponymie ukrainienne, rues, places, etc., par exemple l'ancien district Dnipropetrovsk devient Dnipro et Kirovohrad devient Kropyvnytskyi. Le 16 juin 2016 le parlement impose des quotas linguistiques pour la radio ; 35 % des chansons et 60 % des programmes d’informations devront désormais être en Ukrainien. En 2017 la loi impose un quota de 75 % de langue ukrainienne pour toutes les chaînes de télévision opérant en Ukraine. En 2017 l’ukrainien devient la seule langue obligatoire dans l’enseignement public après le degré primaire.

Toutes ces lois parlent d’elles-mêmes. Elles montrent une volonté de remplacer une langue maternelle, le russe, au profit de l’ukrainien. S’il n’y avait que quelques pourcents de locuteurs de langue maternelle russe en Ukraine on pourrait comprendre, mais il s’agit ici de 30 % des citoyens. Du point de vue linguistique de telles manières de faire violent clairement les droits humains et le droit naturel et inaliénable pour un autochtone de pouvoir vivre et avoir accès aux actes des autorités dans sa propre langue. Et la loi qui est mise en place en 2019 va pousser encore plus loin la mise à l’écart du russe et des russophones.

- Le 25 avril 2019 le parlement Ukrainien pro-UE promulgue une loi dite de « Soutien de l’ukrainien en tant que langue d’état » et dont aucune personne dotée d’un minimum d’honnêteté ne peut douter qu’il s’agit d’une loi totalitaire.

Outre que cette loi étend encore l’obligation de l’ukrainien dans tous les domaines de la société, dans les publications en ligne et sur papier, étend à 90 % l’obligation d’ukrainien dans les contenus audio-visuels, l’impose à tous les événements culturels et artistiques, ce sont ses articles 13 et suivants sur la langue de travail des autorités qui en montre toute la nature dictatoriale.

Cette ukrainisation, en réalité une dérussification, repose en Ukraine sur une politique linguistique digne de l’apartheid. C’est une politique de ségrégation linguistique qui fait dépendre du statut linguistique de l’individu sa possibilité de comprendre les textes juridiques et de participer entièrement à la vie politique du pays. Un citoyen de langue maternelle russe qui ne parle et ne comprend l’ukrainien que moyennement se voit de fait interdire l’accès aux textes juridiques et politiques de son pays. Et là on a presque déjà tout dit. La langue est ici utilisée comme un instrument de ségrégation d’une partie de la population par l’autre.

Ce n’est donc pas un hasard si la Commission de Venise (Commission européenne pour la démocratie par le droit) qui analyse en 2019 les nouveaux article 13 à 16 sur langue de travail des autorités publiques, qui exclut donc toute autre langue que l’ukrainien, se voit obligée de mettre en garde (mollement) l’Ukraine en citant des jurisprudences antérieures sur la ségrégation par la langue en Namibie… (Opinion No. 960 / 2019. Opinion on the law on supporting the functioning of the Ukrainian language as the state language. Consid. 13).

Sous le couvert d’une oppression passée de la langue ukrainienne au profit du russe durant l’ère soviétique, l’ukrainisation actuelle, c’est-à-dire l’imposition de l’ukrainien comme seule langue officielle de l’état, cache mal la volonté politique des Ukrainiens pro-UE d’affaiblir le poids politique des Ukrainiens russophones et politiquement pro-russes.

Les Ukrainiens pro-UE se présentent en défenseurs de la démocratie et des droits humains mais leur ambition a toujours reposé sur une volonté de ségrégation politique par la langue d’une partie de leur communauté, celle de langue maternelle russe.

Et l’article 18, cette fois, de la nouvelle loi de 2019 confirme exactement ce caractère totalitaire puisqu’il pose désormais qu’en matière électorale et dans les scrutins que tout ce qui concerne les informations de vote, les bulletins, le matériel de campagne, les débats télévisés, que tout doit être en ukrainien. La loi dit « tout matériel de campagne électorale "diffusé à la télévision, à la radio, placé dans la publicité extérieure, médias, distribués sous forme de tracts et de journaux, ou affichés sur Internet" doit être exclusivement en ukrainien, les autorités locales « pouvant » en faire des traductions. » (Traduction par la Commission de Venise, consid. 64).

Une telle pratique, immédiatement mise en vigueur, revient de fait à exclure du processus politique tout russophone pro-russe ne maitrisant que de manière imparfaite l’ukrainien. On vous laisse imaginer, dans un pays déjà en faillite avant la guerre, ce qui peut se passer dans des circonscriptions rurales ayant peu de moyens à consacrer aux traductions. De telles manières de faire relèvent d’une politique d’apartheid linguistique, cela n’a pas d’autre nom.

Et les Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, le président du PDC-LeCentre Gerhard Pfister, viennent nous expliquer que nous devons tous être unis derrière le régime actuel de l’Ukraine. Mais qu’est-ce que ces gens nous racontent ? C’est un régime totalitaire. Je ne suis pas derrière un tel régime et je ne le serai jamais. Je ne suis pas derrière l’UE et tous ceux qui en coulisse appuient, manipulent et veulent tirer profit de la situation en soutenant ce régime.

Il y a les crimes de guerre ? Dont personne actuellement n’est en mesure de désigner preuve à l’appui les coupables devant un tribunal indépendant. Alors oui parlons-en.

Les crimes de guerre ce sont d’abord les Ukrainiens entre eux qui les ont commis, et de tous les bords. Le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations-Unies (UN OHCHR) a recensé plus de 2'300 cas de détentions illégales, de mauvais traitements et de tortures, ayant eu lieu principalement durant la phase initiale du conflit dans la période 2014-2015. Et de chaque côté.

Le premier devoir d’un état dans de telles circonstance c’est d’assurer la sécurité des citoyens, de tous les citoyens. Le premier devoir des soi-disant responsables politiques c’est de calmer la situation et de préserver à tout prix l’état de droit, si l’on veut éviter que le contrat social ne vole définitivement en éclat. Et qu’a fait le si démocratique régime ukrainien pro-UE ? Il a fait exactement le contraire.

Le 13 avril 2014 le président de l’Ukraine, sur décision du Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine, que soi dit en passant le président nomme seul (ce qui en dit déjà long, art. 107 Cst. ukrainienne) décrète des « mesures urgentes pour surmonter la menace terroriste et préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine » (Décret 405/214). Et si l’on peut comprendre et à la limite que dans une telle situation le gouvernement s’arroge les pleins pouvoirs, en réalité ici dans les mains d’un seul homme, autre chose est le fait de désigner tous les séparatistes comme des terroristes.

Ça, ce ne sont pas les actes d’un gouvernement qui cherche à préserver un minimum le contrat social et la paix entre les citoyens, ça, ce sont les actes de quelqu’un qui alimente et veut la guerre. Et la réalité des mesures appliquées sur le terrain va confirmer très exactement cette volonté. Il suffit ici de lire ce qu’en dit le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations-Unies. On cite :

«Le rôle de premier plan joué par le SBU (Ndlr. services secrets ukrainiens) dans les décisions arbitraires liées au conflit dans la détention, la torture et les mauvais traitements, pourrait être attribué au fait qu'il a coordonné l'ATO (Anti-Terrorist Operation), a enquêté sur les crimes en vertu de l'article 258 (acte de terrorisme) du Code pénal tel qu'assigné par la loi, et que manquait le contrôle du ministère public. »

(ARBITRARY DETENTION, TORTURE AND ILL-TREATMENT IN THE CONTEXT OF ARMED CONFLICT IN EASTERN UKRAINE 2014 – 2021. Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights, UN OHCHR. Consid. 51).

« Manquait du contrôle du ministère public » ! Dit en d’autres termes, les services secrets ukrainiens ont reçus carte blanche pour faire tout ce qu’il voulaient hors de tout contrôle judiciaire, pour incarcérer des gens sans aucun contrôle procédural, pour ouvrir des lieux de détention secrets, comme le dit le bureau de l’ONU, comme dans celui de l’aéroport de Marioupol, pour y torturer des gens.

Voulez-vous Mr Cassis, Mr Pfister, Mme Keller-Sutter, que l’on vous montre les photos de mains brulées au chalumeau par les services secrets ukrainiens ? Voulez-vous des chaises pour vous asseoir comme des juges et nous dire en tenant ces photos entre vos mains qui sont les responsables de la guerre, ou nous dire comme Mme Keller-Sutter qu’après avoir vu à la télévision des corps allongés sur le sol à Boutcha que elle, elle sait, qui a commis des crimes de guerre ? Ou de Mr Pfister qui veut maintenant nous enrôler derrière le régime ukrainien et lui livrer des munitions de guerre ?

Ces gens devraient réfléchir un tout petit peu. Et la photo des mains on vous la met tout à la fin pour être sûr que vous puissiez lire jusqu’au bout et des fois que vous croiriez que tout cela ne sont que des abstractions.

Vous voulez nous faire marcher derrière un régime démocratique injustement agressé ? Mais lequel Mr Pfister, de quel régime démocratique parlez-vous ?

Les pro-UE et les pro-Otan ukrainiens ont voulu cette guerre, à tout le moins l’ont assidûment alimentée. Et vous voulez nous ranger derrière eux ?

Les preuves présentées ici que les Ukrainiens pro-UE ont aussi cherché la guerre ne vous suffisent pas ? Alors on vous conseille de bien écouter cette interview d’Alexey Arestovich, conseiller militaire du gouvernement ukrainien, et tenue en février 2019, deux mois avant les élections présidentielles qui vont mener Zelensky au pouvoir. [1]

Alors que la journaliste lui demande comment on pourrait mettre fin à la guerre dans le Donbass, il répond clairement que la fin de la guerre n’est pas dans leurs options. Qu’au contraire ils veulent sa radicalisation et son escalade pour forcer l’Otan à intervenir, voire même, si c’est possible, pour faire tomber ensuite le pouvoir en place à Moscou. On relève que l’homme est par ailleurs porte-parole de la délégation ukrainienne au Groupe de contact tripartite pour le règlement pacifique de la situation dans l'est de l'Ukraine ! Ça ne s’invente pas.

Le monde politique ukrainien est totalement illisible, il n’a aucune crédibilité, avec des politiciens qui disent à la fois tout et son contraire, tel le président Zelensky, anti-russe puis pro-russe puis à nouveau anti-russe. La classe politique de l’Ukraine ment comme elle respire, à chaque fois que l’on trace le parcours politique d’un politicien on trouve juste après l’oligarque de service qui l’a financé.

L’avantage de la lecture de la vie politique par les lois promulguées c’est que les lois, elles, ne mentent pas, elles sont inscrites et figées sur le papier. Le président Zelensky n’a cessé d’affirmer qu’il était pour la paix, pour la démocratie et pour un dialogue avec les Russes, alors voici encore deux lois passées sous son mandat.

Pour bien cerner la situation il faut ici avoir à l’esprit que la guerre du Donbass, la proclamation d’indépendance des Républiques de Lougansk et Donetsk et de Crimée, ont profondément modifié le paysage électoral de l’Ukraine, ces dernières républiques autoproclamées ne participant plus aux scrutins de l’Ukraine. Ce qui soit dit en passant a considérablement favorisé l’entrée au parlement des pro-UE en éliminant des élections les circonscriptions pro-russes. Les pro-UE et pro-Occidentaux sont de ce point de vue les grands gagnants de cette guerre civile, aussi paradoxal que cela puisse paraître (mais peut-être pas tant que ça, voir plus loin).

Voici donc deux modifications de loi que Zelensky a pu mettre en place puisqu’une grande partie des pro-russes n’ont plus eu voix au chapitre dans les choix politiques ukrainiens.

L'Ukraine possède les terres agricoles parmi les plus fertiles du monde (voir infra Guerre du Tchernoziom). Depuis 2001 un moratoire interdisait toutes ventes de terres agricoles et aucun gouvernement depuis lors n’avait réussi à faire abroger cette interdiction, près de 65 % des citoyens s’opposant à la libéralisation des terres. Mais en mars 2020, les pro-UE désormais à la tête du pays vont enfin pouvoir mettre fin à ce moratoire, puisque les pro-russes des républiques séparées ne sont plus représentés au parlement.

Dans cette guerre, il ne semble donc pas que tout le monde y ait perdu. La loi de modification 552-IX va désormais permettre d'acheter jusqu'à 100 hectares de terres, puis jusqu'à 10 000 hectares à compter du 1er janvier 2024. Ce sont les oligarques qui apprécient, et c’est le peuple qui en majorité s’opposait à la fin du moratoire qui a perdu.

La seconde modification foncière prise par le gouvernement Zelensky qui cherche la paix avec la Russie est tout aussi pacifiste et démocratique puisque, pour peu que les terres agricoles des républiques séparées reviennent un jour en Ukraine, les citoyens desdites républiques seront de toute manière exclus du marché foncier pour avoir participé à la guerre civile et être devenus des terroristes selon le pouvoir central de Kiev.

Le parlement ukrainien pro-UE a en effet modifié l’article 130 sur l’acquisition de la propriété des terres agricoles de manière à interdire leur achat à toutes « personnes appartenant ou ayant appartenu à des organisations terroristes » ou ayant acquis la double-nationalité russe, ce qui a souvent été le cas dans ces territoires [2]. En résumé, avec cette loi, si l’Ukraine récupère un jour les territoires séparés, alors tous les Ukrainiens pro-russes se verront avec le temps exclus du marché foncier et à terme exclus de la propriété de la terre, de cette terre parmi les plus convoitées de la planète. C’est beau la démocratie.

L’absence du vote des républiques de Donetsk et de Lougansk et de la Crimée depuis l’élection parlementaire de 2014, environ 3.75 millions de voix ou 16 % des électeurs potentiels, a eu de multiples effets, dont les deux principaux ont été l’abaissement de 450 à 423 sièges au parlement, soit 27 sièges perdus par les régions pro-russes, mais surtout l’abaissement du quorum qui a permis à des formation pro-UE d’entrer au parlement. C’est par exemple en raison de cette diminution du nombre d’électeurs en 2014 que le parti pro-UE Batkivshchina de Yuliya Tymoshenko a notamment pu y entrer, sans cette baisse du nombre de votants son parti n’aurait cette année-là jamais atteint le quorum de 5 %. Certains commentateurs pensent que cette modification du calcul électoral en faveur des Ukrainiens pro-UE est une des raisons qui les ont ensuite amenés à refuser l’application des accords de Minsk puisque ceux-ci prévoient la réintégration dans l’Ukraine des républiques séparées pro-russes, et donc leur retour sur la scène électorale et au parlement.

Et alors il faut aussi savoir que cette question de l’exclusion électorale des pro-russes qui a donc été, de fait, réalisée par la guerre du Donbass et les évènements de Crimée n’est pas une simple conséquence qu’aucun politicien n’avait jamais envisagée ou qui serait tout à coup sortie de nulle part.

L’idée de cette exclusion électorale des pro-russes de l’Ukraine était déjà dans l’air au moins depuis 2010 lorsque le professeur de science politique américain, d’origine ukrainienne, Alexander Motyl, avançait l’hypothèse d’une stratégie «d’expulsion» en expliquant que « les arguments en faveur d'une réduction de la taille peuvent être particulièrement convaincants pour l'Ukraine qui, toutes choses étant égales par ailleurs, serait bien mieux lotie sans deux de ses provinces orientales, Lougansk et Donetsk. Leurs populations étant majoritairement russes ou russifiées. » (Motyl, “Reifying Boundaries,” 215–16.)

Ou encore les positions du ministre de l'Éducation sous Ianoukovitch, Dmytro Tabachnyk, qui lorsqu'il était député en 2009, envisageait une politique visant à expulser cette fois la Galicie (ancienne région aujourd’hui partagée entre l’Ukraine et la Pologne) comme une valeur aberrante qui empêche l'unité ukrainienne. (Colton, “Thinking the Unthinkable,” 19–23.)

Ou encore quand le premier président de l’Ukraine indépendante, Leonid Kravtchouk, un ancien communiste affilié aux soviétiques qui a rapidement tourné sa veste à la chute du mur, et qui en août 2015 déclarait «Aujourd'hui, sous l'influence de la Russie, une tumeur cancéreuse s'est formée sur ce territoire. Cette tumeur ne peut être éliminée que par extraction chirurgicale et rien d'autre. Malheureusement, les analyses sociologiques et les sondages montrent qu'une partie importante de la population, vivant dans les territoires occupés, est encore aujourd'hui orientée vers la Russie. » (D’Anieri, Gerrymandering Ukraine? Electoral Consequences of Occupation, n.42).

Voilà donc des politiciens ukrainiens pro-UE qui doivent être contents. «L’extraction chirurgicale » a eu lieu, et n’est pas terminée, avec pour prix plus de 14'000 morts de leurs propres concitoyens !

Ces gens ne sont pas des démocrates, ce sont de parfaits étrangers à la démocratie. La vérité, la paix et le contrat social ne les intéressent pas, le pouvoir et l’argent, l’aveuglement idéologique, en ont fait des gens sans aucuns scrupules et d’un cynisme sans limites.

Et cette distinction pourrait bien devenir fondamentale dans ce monde mondialisé que l’on veut nous imposer, et dans lequel l’on veut nous faire croire que nous serions tous semblables, que nous partagerions tous les mêmes valeurs et les mêmes conceptions de la démocratie. La réalité ukrainienne nous montre que c’est là une pure illusion.

Le président Zelensky et son appareil politique pro-UE et pro-occidental nous affirment qu’ils ne veulent que la paix et le dialogue avec les Russes, autant dire que je ne les crois pas une seule seconde et ne leur accorde aucun crédit.

Et Mr Pfister du PDC-LeCentre veut que nous abandonnions notre neutralité pour pouvoir alimenter ce régime si démocratique en munitions ! Autant dire qu’il veut nous faire entrer dans la guerre.

Je ne sais si à Berne nous n’avons plus aucun service de renseignements digne de ce nom, ou si les chefs de partis et le Conseil fédéral n’y ont aucun accès. Mais lorsque l’on se fourvoie à ce point il y a de vraies questions à se poser.

Les lois qui sont présentées ici sont explicites, elles se succèdent dans le temps et vont toutes dans la même direction pour exclure de la vie politique les citoyens russophones. Ce ne sont pas des lois de politiciens qui cherchent à préserver la démocratie et le contrat social, à mettre le bien commun et l’unité du pays au-dessus de tout, ce sont les lois de gens qui veulent la guerre.

Et alors je vous demande de quel droit vous me rangez derrière eux ? Il y a déjà eu plus de 14'000 morts !

Mr Cassis, Mme Keller-Sutter, Mr Pfister, Mme Amherd ? Et toute la gauche ? De quel droit vous me rangez derrière l’Ukraine et l’UE et tous ceux qui la manipulent et veulent en tirer profit ?

L’Ukraine n’est pas une démocratie. Ces gens sont tout sauf des démocrates.

Et notre neutralité ne vous appartient pas.

Vous êtes un déshonneur pour notre Démocratie et nos millions de citoyens-soldats du passé, du présent et du futur. Vous n’avez rien compris à notre nation. Vous n’avez rien compris à ce qui fait la substance de notre pays.

[1]

Ukrainian war in 2019 - Alexey Arestovich

https://www.youtube.com/watch?v=1xNHmHpERH8

[2]

Article 130 al. 1 ch. 2 et 3.

(Vidomosti Verkhovnoi Rady Ukrainy (VVR), 2020, № 20, p.142)

https://zakon.rada.gov.ua/laws/show/552-20#Text

LA GUERRE DU TCHERNOZIOM

Ne cherchez à nulle part « Guerre du Tchernoziom », c’est une hypothèse que l’on pose ici et que personne pour ce que j’en sais n’a vraiment interrogée jusque-là. Mais elle comporte des éléments qui font passablement réfléchir.

Si l’on expose ici cette hypothèse c’est simplement pour montrer qu’un esprit sage et avisé ferait bien de rester prudent avant de prendre parti et de désigner le responsable de la guerre russo-ukrainienne. Principe de prudence qui va de pair avec le principe de neutralité.

Dans toute guerre il y a des intérêts économiques cachés souvent multiples et presque toujours impossibles à entièrement démêler. Nous n’avons jamais vu de guerre où il n’y avait rien à gagner. Personne n’a jamais fait la guerre pour des frontières où il n’y avait rien, tandis que les grandes zones de conflit se sont toujours déroulées là où se trouvait au moins une ressource essentielle. Des mines d’argent du Laurion dans la guerre du Péloponnèse à l’importance du blé dans la conquête de l’Egypte par Rome, en passant par les gisements européens de fer et de charbon durant la deuxième guerre mondiale, pour finir par le pétrole dont chacun connait l’histoire, il y a toujours au milieu d’une guerre une ressource essentielle, le tchernoziom en est une.

Le tchernoziom, un mot dérivé du russe tchernaïa zemlia qui signifie « terre noire », ce sont les terres les plus fertiles du monde, et les meilleures d’entre elles se trouvent en Ukraine. Depuis l’Antiquité l’Ukraine fut un grenier à blé pour l’Europe, à l'époque de la Grèce antique Athènes déjà dépendait de la Crimée actuelle pour sa sécurité alimentaire. Le tchernoziom c’est une terre d’une richesse incomparable, la quantité de potasse, phosphore et oligo-éléments qu’elle contient naturellement ne nécessite quasiment l’ajout d’aucun engrais, sa composition extrêmement riche en humus et argile lui permet mieux qu’aucune terre de retenir l’eau. L’épaisseur de cette terre est en général d’1 mètre, elle est de 6 mètres en Ukraine ! Ajoutez-y la dimension du réchauffement climatique et de ses périodes de sécheresse qui inquiètent déjà les agriculteurs et alors vous comprendrez toute l’importance cruciale et la valeur que vont encore prendre ces terres qui retiennent l’humidité mieux qu’aucune autre. Ce qu’il y a dans le sol de l’Ukraine c’est de l’or noir. Une ressource déjà disputée et terriblement convoitée.

Cela établi on peut alors interroger la dimension politique qui précisément devrait inciter à rester prudent avant de désigner les responsables du conflit. Parce qu’au milieu de cette guerre il y a bien évidemment la question du partage de ces terres et de leur éventuel accaparement.

Le contexte n’est pas celui d’un pays de l’Ouest, la transition qui a succédé à la chute du communisme est loin d’être terminée. Dans les anciens pays soviétiques il n’y avait pas de propriété privée et à la chute du mur de nombreux biens étatiques ont été transférés à la population sous forme de bons de participations, dont elle ne savait la plupart du temps que faire et revendait pour des bouchées de pain. C’est ainsi que se sont constituées les grandes fortunes de ceux que l’on nomme les oligarques et qui ont pu racheter massivement à vil prix les anciens biens collectifs avec des fonds venant souvent de l’étranger et avec tous les risques d’accaparement que cela suppose.

Entre 1917 et 1992 la propriété privée de la terre en Ukraine n’était pas permise, dès la déclaration d’indépendance en 1991 le gouvernement, sous pression d’organisations internationales comme le FMI, mit en place une privatisation des terres qui sans surprise conduisit à une concentration entre les mains de ceux qui disposaient du plus de moyens, et c’est pourquoi en 2001 fut introduit une loi moratoire interdisant la vente et l’échange des terres agricoles.

La question de l’accaparement de ces terres est au cœur de la politique ukrainienne depuis plus de trente ans et à première vue l’on pourrait penser que les lois foncières de l’Ukraine qui interdisent l’achat des terres par des étrangers ou des sociétés étrangères, ou au-dessus d’un certain nombre d’hectares, est parfaitement adaptée, or c’est exactement l’inverse qui est vrai, car toutes les restrictions d’achat-vente de terrains agricoles ont mené à une pratique extrêmement extensive du bail foncier sous la forme de l’emphytéose, dont le nom très significatif provient du grec implantation.

La particularité de ce type de bail est que si le locataire n’est pas le propriétaire ses droits sur le terrain peuvent être si étendus qu’ils font de lui un quasi-propriétaire, et qu’il peut très bien tenir le couteau par le manche et devenir celui qui contrôle en fait toute la politique agricole. Selon certaines sources, à la chute du mur et en raison du grand nombre de parcelles disponibles entre les mains de millions de petits propriétaires, souvent ne pouvant exploiter eux-mêmes les terres, les prix de locations fixés furent insignifiants. Pour comparaison le coût annuel moyen de location d'un hectare de terres agricoles en Ukraine en 2017 était encore d'environ 40 €, contre 160 € en Hongrie, 240 € en Bulgarie et 847 € aux Pays-Bas. On vous laisse imaginer la rente de situation.

La particularité du contrat d’emphytéose est que la plupart du temps il permet au locataire de louer à un prix modique et de faire tous les aménagements qu’il veut sur le terrain dans une durée qui en Ukraine est de 49 ans mais qui est souvent munie d’un droit préférentiel d’achat (droit de préemption). En réalité cette situation de location est une sorte d’illusion qui masque qui est le véritable possesseur économique de la terre. Et les grandes multinationales de l’agriculture ne s’y sont pas trompées.

Toujours selon certaines données ont trouvait en 2020 parmi les plus grands acteurs de ce marché le groupe Kernel, détenu par un citoyen ukrainien enregistré au Luxembourg, avec environ 570 500 hectares, venait ensuite UkrLandFarming (570 000 hectares), la société de capital-investissement américaine NCH Capital (430 000 hectares), MHP (370 000 hectares) et Astarta (250 000 hectares), le conglomérat saoudien Continental Farmers Group avec 195 000 hectares et la société agricole française AgroGeneration avec 120 000 hectares.

Ceci posé on comprend ainsi toutes les convoitises qu’attirent ces terres et toute l’importance pour certains acteurs économiques de voir le marché se libéraliser sans limites de même à l’inverse que les craintes avérées pour les petits et moyens agriculteurs et pour les citoyens de se voir évincés.

Sur un plan plus géopolitique il semblait donc évident que pour éviter une guerre avec ces terres si riches au milieu, dans un pays à la charnière entre l’Est et l’Ouest, que seul un statut de neutralité était en mesure de garantir un minimum de stabilité, que la «neutralité» devenait une condition essentielle et sine qua non de la paix. Et alors il faut se demander qui n’en a pas voulu ?

L’accession au pouvoir d’une majorité pro-UE suite aux événements de Maidan, l’évincement du parlement ukrainien d’une partie des pro-russes des provinces séparées, a permis de lever le moratoire qui interdisait le commerce des terres agricoles et auquel s’opposaient près de 65 % des citoyens avant la guerre civile. On peut donc douter que ce soit là une dimension négligeable du conflit.

Le 7 févier 2019 ces même pro-UE au pouvoir feront basculer l’Ukraine dans le camp occidental au mépris de toute considération sur la neutralité. Ayant la majorité au parlement ils vont inscrire dans la Constitution de l’Ukraine ses nouvelles orientations stratégiques qui visent l’attachement de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan. [1]

Coût de l’opération, plus de 14'000 morts, des millions de vies détruites, des milliards de bâtiments et d’infrastructures détruits, l’intervention militaire de la Fédération de Russie, le monde au bord du chaos et d’un conflit mondial et généralisé.

[1]

Décret 2680-VIII du 7 février 2019.

https://zakon.rada.gov.ua/laws/show/2680-19#n6

 

A lire en parallèle avec cet article : https://lesobservateurs.ch/2022/05/24/petition-pour-linterdiction-des-drapeaux-etrangers-sur-nos-batiments-publics/

La Suisse enfin démasquée

Par la voix de son président Ignazio Cassis, le Conseil fédéral vient de décréter ce mercredi la fin de presque toutes les restrictions liées à la pandémie de Covid.

Presque toutes? Il reste les masques dans les transports en commun et les établissements de santé. Les seconds, passe encore, mais les trains? Alain Berset, qui s'y connaît en port du masque dans le train, répond "qu'on peut choisir le moment d'aller faire ses courses comme y aller dans les heures creuses, par contre souvent on n'a pas le choix pour les transports publics". Euh, non, Alain. Les gens qui vont faire leurs courses aux heures creuses prennent aussi les transports publics aux heures creuses - pour faire leurs course, tiens! - et ceux qui prennent les transports publics aux heures de pointe sont au même régime pour leurs achats.

Bref, comme depuis le début de cette crise, on prend des décisions arbitraires habillées de raisonnements indigents. Mais le grand public a cessé de s'interroger. Il est aidé en cela par des journalistes qui recopient pieusement les paroles de l'Autorité sans jamais les remettre en question. Je suppose qu'un tel trait de caractère est éliminatoire dans les études romandes de journalisme.

Comme ironisait un Internaute, "j'espère qu'un jour nous aurons le décompte exact des vies que tous ces marquages de flèches sur le sol dans les commerces auront permis de sauver..."

Le port du masque dans les transports publics remonte au 6 juillet 2020. Il fallait voir la Suisse se couvrir le visage quasiment du jour au lendemain! Cette démonstration de docilité collective illustrait que les Suisses, débrouillards, avaient bien réussi à mettre la main sur des stocks de masques malgré toutes les pénuries ; et qu'ils croyaient davantage en l'obéissance aux autorités qu'à l'utilité du masque, faute de quoi ils n'auraient pas attendu qu'il soit obligatoire pour s'en servir. Il est vrai qu'à l'époque nous ne savions pas encore que des recherches avaient prouvé que le masque ne servait à rien. Ni que les autorités le savaient depuis longtemps (et l'avaient même affirmé en début de crise, une excès coupable de sincérité dont elles surent se reprendre par la suite).

Certes, je ne m'attendais pas à ce que le grand public soit au courant de ces détails mais tout de même, survivre à l'apocalypse méritait d'aller faire un petit tour sur le terrain ce matin. Las! Si beaucoup d'employés de commerce et de clients de cafés montraient une satisfaction visible à ne plus arborer la marque de la soumission, j'aperçus encore beaucoup de visages chirurgicaux lors de ma petite excursion - le plus souvent des femmes, et beaucoup de gens, ironie suprême, continuant de porter le masque, mais sur le menton.

Les habitudes sont fortes après un an et demi sous la contrainte. Et puis, la plupart des Romands ont encore de sacrés stocks à écouler. Il ne faudrait pas gâcher, comme on dit ici.

Plus amusant encore, il y a des gens - si si, je vous promets - qui regrettent la fin du port du masque obligatoire. Des personnes qui continuent religieusement de le porter, aujourd'hui encore. C'est assez cohérent, en fin de compte. Si on a peur du Covid et qu'on pense que les masques sont efficaces, alors il n'y a pas de raison de se priver. Mais je suis curieux de voir combien de temps ces irréductibles subsisteront dans leur acharnement facial, alors que nous avons quitté le régime de l'autoritarisme.

Je n'ai strictement rien contre les gens qui portent encore le masque - c'est un choix personnel, et en tant que libéral je n'ai jamais cessé de prôner que chacun fasse comme bon lui semble. Je pense juste qu'il leur sera plus difficile de le faire sans se couvrir de ridicule, maintenant que l'obligation est tombée.

À partir de ce jour, c'est en portant encore le masque qu'on se fait remarquer.

Mauvaise saison pour les menteurs

Bien qu'il annonçât plutôt de bonnes nouvelles, le Conseil fédéral semblait fébrile ce mercredi. Peut-être à cause de la petite fièvre d'Ignazio Cassis, ironie du destin. Mais aussi parce qu'il est difficile de garder son calme en mentant comme des arracheurs de dents. Reprenons les mots de M. Berset: "Nous entrons dans une phase de transition, la phase aigüe est terminée, la situation nous permet de prendre cette décision d'ouverture..." Baratin, baratin, baratin.

Pourquoi le Conseil fédéral assouplit-il soudainement les mesures à ce point-là? La réponse nous est fournie entre autres par Le Temps - comme quoi nous vivons vraiment une période exceptionnelle. Elle tient en une phrase: la stratégie du tout-vaccinal est un échec total, chiffres à l'appui:

Alors que le Conseil fédéral a déjà commandé environ 15 millions de doses de vaccins pour 2022 (réparties équitablement entre Moderna et Pfizer), les autorités cantonales peinent à convaincre leurs habitants de se faire administrer la troisième dose. Au total, seul 40% de la population suisse (et liechtensteinoise) a reçu le booster et le nombre d’injections ne cesse de diminuer.

Ces "vaccins" qui n'en méritent même pas le nom sont mauvais et les Suisses ont fini par s'en rendre compte. Les menaces du Conseil fédéral et ses innombrables revirements (comme la réduction de la validité du Certificat Covid d'un an à 270 jours) ont provoqué l'effet inverse de celui que les autorités escomptaient. Les gens se sont détournés du vaccin, du booster et du reste.

Le Conseil fédéral s'est retrouvé dans une impasse. Continuer la politique du poing sur la table aurait amené des centaines de milliers d'habitants double-vaccinés du pays à grossir les rangs des parias non-vaccinés, leur coupant du même coup toute vie sociale, sorties et autre participation à la vie économique du pays. Une situation catastrophique, entièrement liée aux décisions du Conseil fédéral, pour tous les secteurs économiques vivant d'une quelconque interaction avec le public. Il est d'ailleurs probable qu'un certain nombre d'entreprises publiques "refusant" d'employer des non-vaccinés auraient elles aussi cessé leur activité faute de personnel.

Alors, le Conseil fédéral a reculé. Et menti, bien sûr. Pareille chose ne s'admettra jamais en public.

Ce n'est pas encore le printemps mais un petit vent de liberté retrouvée souffle sur la Suisse. Et on sent une certaine inquiétude monter chez les partisans de la manière forte - les médias, par exemple.

Les gens vont se poser des questions sur les décisions prises pendant la crise - une crise largement plus politique que sanitaire. Il va y avoir des enquêtes, des demandes de justification, des détails à fournir quant aux contrats entre Pfizer et Moderna et la Confédération, ou ces étranges exemptions de responsabilité. Quels sont les liens entre les membres de la Task force fédérale et les entreprises pharmaceutiques? Quels éléments scientifiques ont justifié le régime d'exception que s'est octroyé le Conseil fédéral? Quelles sont les séquelles de ces deux ans sur les enfants, les adolescents, les personnes âgées isolées, les gens au psychisme plus vulnérable? Pourquoi toutes ces statistiques erronées?

Oui, il y aura des enquêtes, des scandales et des plaintes. En un mot, des conséquences.

On comprend pourquoi tant de gens n'avaient pas le sourire hier, tant chez les politiciens que chez les journalistes. Vraiment un beau mercredi.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 17 février 2022

Une nouvelle fois encore, l’UDC Suisse demande instamment l’abandon de la candidature de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU

Prendre des décisions avec les bellicistes du monde ? Non merci !

La neutralité, l’indépendance et la liberté de la Suisse sont une fois encore en danger. Si le Conseil fédéral, à majorité de centre-gauche, parvient à son objectif, la Suisse siègera pour la toute première fois en qualité de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, dès le 1er janvier 2023.

Aux yeux de l‘UDC, cet engagement est purement scandaleux et totalement incompatible avec notre séculaire neutralité. Le Conseil fédéral l’admet par ailleurs dans son premier rapport à ce sujet, la Charte de l’ONU prévoit explicitement que le Conseil de sécurité peut « décider de sanctions non-militaires ainsi que d’interventions militaires », comme cela s’est produit dans 3 cas jusqu’à ce jour, à savoir : la guerre de Corée (1950 – 1953), la 1ère guerre du Golfe (1990 – 1991) et les frappes en Libye (2011). Il existe à ce jour au moins 14 régimes de sanctions à la disposition du Conseil de sécurité, dont 3 ont été mis en place au cours des 6 dernières années.

Bien souvent, les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU ne sont pas en accord avec les valeurs humanitaires et démocratiques mais soumises aux majorités politique du pouvoir mondial. La Suisse n’y a clairement pas sa place, car son rôle particulier sur la scène internationale lui permet, en tant que force neutre, de toujours discuter et travailler avec l’ensemble des acteurs politiques. Cette stabilité ne doit en aucun cas être mise en danger. Demain comme aujourd’hui, la Confédération doit pouvoir compter sur ses « bons offices », dont la crédibilité ne peut être maintenue qu’à travers une stricte neutralité.

Pour ces raisons, l’UDC Suisse demande instamment à la Suisse de renoncer à se présenter au Conseil de sécurité de l’ONU, comme elle l’a déjà formulé à plusieurs reprises depuis la décision idoine du Parlement en 2011. Par ailleurs, 2 candidatures pour ce siège prochainement vacant sont pressenties : la Confédération Suisse et la République de Malte. Laissons donc cet engagement non-neutre aux mains des Maltais et préservons notre liberté et notre indépendance !

souece:https://www.udc.ch/actualites/articles/communiques-de-presse/prendre-des-decisions-avec-les-bellicistes-du-monde-non-merci/

En Asie, 600 projets de centrales à charbon menacent les objectifs climatiques

20minutes.ch - 30 juin 2021 (AFP)

[...]

La Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Japon et le Vietnam ont au total plus de 600 nouvelles centrales à charbon en projet, selon un rapport du centre de réflexion Carbon Tracker, publié mercredi. Ces cinq pays asiatiques comptent pour 80% des nouvelles centrales au charbon prévues dans le monde et menacent les objectifs de limitation du réchauffement climatique. [...] limiter le réchauffement des températures à 1,5 degré [...].

article complet: https://www.20min.ch/fr/story/en-asie-600-projets-de-centrales-a-charbon-menacent-les-objectifs-climatiques-285673964350

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Cenator: Pendant que le monde réel, qui n'est pas infesté par le néo-marxisme occidental, mise sur le nucléaire pour parer au manque d'énergie mondial, nos Khmers Verts proposent des mesures irréalistes et autopunitives, qui vont gravement nuire à l'avenir de la Suisse.
La votation sur les Multinationales responsables, qui n'a pas obtenu la majorité des cantons, a laissé beaucoup d'amertume à notre jeunesse endoctrinée par l'idéologie des Verts.
Et comme les signatures sont faciles à récolter pour cette population majoritairement oisive, estudiantine, disponible en temps et débordante de convictions, il y a déjà trois nouvelles initiatives climatistes dans leur pipeline, toutes aussi extrêmes et fanatiques les unes que les autres.
De toute évidence, rien ne pourra leur suffire, leur combat est sans limite, quelles que soient les mesures infligées aux habitants de la Suisse. D'autant plus que l'impact de leurs mesures déjantées ne sera jamais mesurable, ni satisfaisant.
Ce qui signifie que ces politiciens hors sol vont continuer sans fin à combattre pour que la population suisse passe à la caisse.
Se servant du changement climatique pour justifier leurs revendications anticapitalistes, comme tout mouvement de Gauche qui prend de l’ampleur, ils vont devenir de plus en plus incontrôlables, à moins que les citoyens ne les arrêtent par les urnes.
Mais pouvons-nous encore espérer que nos citoyens refusent de voter pour des Adèle Thorens, des Lisa Mazzone qui savent si bien, via des médias complices, capter l'attention des gens naïfs et crédules ?

voir aussi: Des indices suggèrent que la Chine augmente significativement la taille de son arsenal nucléaire

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RTS  - Le grand débat - Faut-il verdir nos investissements?

30.06.2021

Débat entre Adèle Thorens, conseillère aux Etats verte vaudoise, 

Christian Lüscher, conseiller national PLR genevois (rappel: Le PLR était favorable à la loi sur le CO)

et Vincent Kaufmann, directeur de la fondation Ethos, qui promeut les investissements socialement responsables.

Adèle Thorens: La place financière suisse est l'une des plus importante au monde et elle impacte via ses investissements le changement climatique.

Il y a eu plusieurs propositions au Parlement pour verdir nos investissements.

La place financière ne s'est pas opposée activement à tenir compte des risques climatiques.

Le changement climatique aura un effet extrêmement néfaste sur notre économie. On voit par les pics de chaleur que nous en sommes déjà à un stade avancé (ndlr: nous avons eu un mois de juin spécialement frais). Les investissements dans le carbone vont rapporter de moins en moins. La communauté internationale a pris des engagements lors des accords de Paris. et maintenant c'est les clean tech qui ont le vent en poupe.

Il faut une transparence au niveau européen, et les produits financiers doivent être suivis par les acteurs, caisses de pensions, banques et assurances, investisseurs privés, et par les organes de surveillance, qui les désapprouvent lorsqu'ils prennent trop de risques.

Il faudrait fixer des objectifs de réduction de l'impact climatique, grâce à la transparence : le système de l'Office fédéral de l'environnement permet de poser des diagnostics climatiques. Thorens souhaite que ce système devienne contraignant.

Elle veut également, en tant que législateur, que le système contrôle la compatibilité climatique des investissements avec des objectifs fixés, sinon il faudrait des sanctions, et qu’il y ait un monitoring pour vérifier que ces objectifs soient atteints.

Vincent Kaufmann : Ethos sensibilise et négocie avec les conseils d'administration pour verdir les investissements.

Christian Lüscher: Il ne faut pas forcer mais "inciter" fiscalement les investisseurs à miser sur les investissements "cleans".

La Suisse investit déjà 717 milliards dans les produits qui sont gérés dans les règles ESG (règlesenvironnementales, sociales et de gouvernance)

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/le-grand-debat-faut-il-verdir-nos-investissements?id=12296977

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Forum, 27.06.2021

Les crédits énergétiques, nouveau credo de la lutte contre le réchauffement climatique en Suisse? (2:10)

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/les-credits-energetiques-nouveau-credo-de-la-lutte-contre-le-rechauffement-climatique-en-suisse?id=12289742

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Forum, 27.06.2021

Une nouvelle loi CO2 basée sur l'incitation peut-elle séduire les entreprises?  (3:12)

Interview de Christophe Reymond, directeur du Centre patronal.

Ndlr : Financement par incitations, par crédits, par des fonds comme le fonds "bâtiments", etc. : c'est surtout une question de vocabulaire pour renommer des choses qui restent identiques: l'Etat prend l'argent dans les poches des contribuables.
Les seules choses qui diffèreront, ce sont les variantes d'usine à gaz mises en place pour ces rackets, tous basés sur un même bobard CO2, et le nombre des fonctionnaires ou percepteurs qui vont en vivre.

Nous avons déjà en Suisse une taxe CO en Suisse de 96 CHF/tonne, qui est la plus haute au monde après la Suède.

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/une-nouvelle-loi-co2-basee-sur-lincitation-peut-elle-seduire-les-entreprises-interview-de-christophe-reymond?id=12289743

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Résumés et commentaires: Cenator

 

Le meurtrier somalien multirécidiviste arrivé en Suisse en 2013 va encore nous coûter bonbon

Lausanne: Condamné pour un coup de tesson fatal, il sera expulsé

par Pauline Rumpf, 20minutes.ch

[...]

Un Somalien de 42 ans a été condamné vendredi matin à 12 ans de prison pour meurtre. Ce jugement fait suite à une bagarre qui s’était tenue en 2017 [...]. Le prévenu était ivre et s’était battu avec un Nigérian de 37 ans, également alcoolisé. L’altercation s’était terminée par la mort de ce dernier, d’un coup de tesson de bouteille porté à sa gorge. [...]

A-t-il vraiment voulu tuer ?

[...]

Manque de remords

[...]

L’accusé fera appel

[...]

article complet: https://www.20min.ch/fr/story/condamne-pour-un-coup-de-tesson-fatal-il-sera-expulse-352050143857

 

Voir aussi:

Attaquer avec un tesson de bouteille, c’est signé…

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Deux « étrangers en situation irrégulière » massacrent un jeune d’une vingtaine d’années à coups de couteau et de tesson de bouteille dans le métro de Lyon

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Zurich : un groupe de jeunes Suisses agressés à coups de tesson de bouteille par une quinzaine d’Afghans

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Genève : un clandestin interdit d’entrée en Suisse menace des passants et la police avec un tesson de bouteille

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Fribourg : Une femme et un jeune homme blessés par un Africain à coups de tesson de bouteille

 

 

Suisse: Les hôpitaux utilisent des pilules abortives au-delà de leur autorisation

Une telle utilisation de cette pilule abortive est considérée comme une utilisation hors indication. Cette pratique bénéficie désormais d’un statut semi-officiel. [...]

Entre 10’000 et 11’000 avortements sont pratiqués chaque année en Suisse.

source: https://www.24heures.ch/les-hopitaux-utilisent-des-pilules-abortives-au-dela-de-leur-autorisation-778358666430

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Pendant ce temps, la Hongrie se prépare pour vendredi prochain à une nouvelle "Marche pour la vie", une manifestation anti-avortement et pro-famille.

Marche pour la vie - Un mouvement civil contre l'avortement

Non seulement l'avortement a tué, mais il a imposé un fardeau incommensurable aux parents, causant un préjudice moral et matériel à la société - la campagne Marche pour la Vie, qui sera relancée le 4 juin, après son annulation de l'année dernière pour cause de coronavirus.

L'avortement a été considéré comme une intervention légale en Hongrie, sous la pression soviétique, depuis le 4 juin 1956, et depuis lors, un total de sept millions d'enfants, donc presque une nation entière de fœtus, sont morts de cette façon,

déclarait récemment à notre journal Zsuzsanna Görgey, porte-parole du mouvement. Le défilé est prévu chaque année pour le 4 juin, qui correspond d’une part à cet anniversaire, d’autre part aussi à celui du traité de Trianon, car ce grand nombre d'avortements peut être interprété comme une sorte de Trianon interne.

La militante pro-vie a également rappelé que l'avortement, en plus de tuer le fœtus, cause également un préjudice incommensurable à la société. On connaît bien aujourd'hui le syndrome dit post-avortement, qui provoque des problèmes mentaux prolongés pour une mère qui a eu un avortement (souvent aussi pour les pères qui ne voulaient pas d'avortement) ; ces problèmes peuvent conduire à une incapacité de travail ; ils peuvent poser des problèmes pour le fonctionnement d'une société et, plus largement, d'une économie.

Grâce à la politique familiale du gouvernement hongrois, le désir d'avoir des enfants a augmenté en Hongrie. Selon Zsuzsanna Görgey, alors qu'avant 2010, 48% des grossesses se terminaient par un avortement, ce chiffre n’est plus que de 25% selon les dernières statistiques. C'est un chiffre particulièrement bon en comparaison européenne, mais qui signifie tout de même que la vie d'un enfant conçu sur quatre est encore éteinte.

Soit dit en passant, la politique familiale hongroise est maintenant un exemple en Europe également. Des experts ont remarqué que la loi sur l’avortement introduite en Italie en 1978 a rapidement entraîné une baisse de la population, une augmentation des problèmes de santé publique et une aggravation de la charge budgétaire, et ont donc commencé à étudier le modèle hongrois. La Hongrie coopère également avec les pays du V4 en matière de protection familiale .

La Marche pour la vie est un événement public, tout le monde peut y paraticiper. Elle partira de la Place des Héros le 4 juin à 14 heures et se terminera au monument de 1956 dans le quartier de Tabán.

source: https://magyarnemzet.hu/belfold/ujra-az-elet-vedelmere-buzditanak-a-felvonulok-junius-4-en-9865628/

Traduction libre: Cenator

La Suisse soutient la France sur le pacte sur la migration de l’Union européenne

La Suisse soutient la France sur le pacte sur la migration de l’Union européenne / Le Journal horaire / 24 sec. / aujourd'hui à 18:00

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Le Conseil fédéral prend les devants. Avant que la France n'assume en janvier la présidence de l'UE, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lui a apporté mardi son soutien sur le Pacte sur la migration et l'asile. Elle souhaite que ce dossier "avance enfin".

"La Suisse espère que ce dossier avance avec la présidence de la France", a affirmé la cheffe du Département de justice et police (DFJP) lors d'un point de presse avec son homologue Gérald Darmanin. La Commission européenne a présenté en septembre un projet de réforme de la politique migratoire de l'UE.
Mais les différends entre les pays du Sud et ceux de l'Est ont pour l'instant empêché de "progresser", a reconnu Karin Keller-Sutter.

>> Lire aussi: L'UE veut être "plus efficace" en matière de migration et d'asile

Contact étroit et privilégié

"Pour la Suisse, il est très important d'avoir un contact étroit et privilégié avec la France dans la perspective de la présidence" française de l'UE au premier semestre 2022, a expliqué Karin Keller-Sutter. Elle s'est félicitée de ce que le ministre français de l'Intérieur ait accepté de "donner accès à la Confédération aux discussions sur ce pacte en tant que membre-associé de Schengen-Dublin". "Nous pouvons contribuer", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, Gérald Darmanin n'a pas tari d'éloges à l'égard de la Suisse, soulignant "l'excellente collaboration entre nos services". A l'occasion de cette première rencontre "physique" avec son homologue helvétique, il a salué des "échanges d'informations (...) qui ont empêché un certain nombre de choses".

Sans entrer dans les détails, il a parlé de "limitations de ce que la France subit. C'est-à-dire un terrorisme islamiste qui la frappe". "Nous serions très heureux que l'Europe fasse pareil que la Suisse et nous donne cette information", a-t-il insisté.

ats/fgn

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Coopération bilatérale assurée

Interrogés sur l'accord-cadre entre la Suisse et l'UE, tous deux ont assuré que son échec ne remettrait pas en cause la coopération bilatérale. "Je ne crois pas que les relations seraient moins bonnes sans accord-cadre. Nous avons une relation bilatérale très établie", a estimé la conseillère fédérale.

"Notre relation amicale, de voisinage, a démontré à travers les années son efficacité. Notre amitié bilatérale n'a pas à être touchée par d'autres sujets", a assuré Gérald Darmanin.

A l'occasion de cette rencontre, Karin Keller-Sutter a également abordé la question des poursuites policières transfrontalières. "Nous avons pris l'engagement aujourd'hui de vraiment avancer et de finaliser les amendements" d'un accord entré en vigueur en 2009.

Actuellement, un policier suisse qui poursuivrait un délinquant de l'autre côté de la frontière pourrait être arrêté par ses homologues français. "Nous pouvons encore améliorer la coopération", a assuré Gérald Darmanin.

article complet: https://www.rts.ch/info/suisse/12226054-la-suisse-soutient-la-france-sur-le-pacte-sur-la-migration-de-lunion-europeenne.html

voir aussi: Qu'est-ce que ce Pacte mondial sur les migrations tant contesté en Europe?

le 9 décembre 2018 ... Le Pacte mondial sur les migration des Nations unies doit être avalisé la semaine prochaine à Marrakech. Mais que contient réellement ce texte contesté en Europe comme en Suisse? Et pourquoi tant de gens s'y...
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Après Washington, Budapest se retire du pacte mondial sur les migrations

le 19 juillet 2018 ... La Hongrie, dirigée par un gouvernement hostile à l'immigration, a déclaré mercredi qu'elle se retirait du pacte mondial sur les migrations approuvé la semaine dernière aux Nations unies.
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Le Brésil se retirera du Pacte mondial de l'ONU sur les migrations

le 11 décembre 2018 ... Le Brésil va se retirer du Pacte mondial sur les migrations de l'ONU, adopté lundi à Marrakech, une fois que le président élu Jair Bolsonaro prendra ses fonctions le 1er janvier. Son futur chef de la diplomatie juge ce texte inadéquat.
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Le Parlement devra se prononcer sur le pacte de l'ONU sur les migrations

le 14 décembre 2018 ... Les Chambres fédérales seront appelées à se prononcer sur le pacte de l'ONU sur les migrations, que la Suisse a choisi de ne pas ratifier pour l'instant, selon une décision formelle du Conseil fédéral.
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Ignazio Cassis pas pressé pour que la Suisse signe le pacte sur les migrations

le 3 novembre 2018 ... Si la Suisse ne signe pas le pacte de l'ONU sur les migrations en décembre, mais plus tard, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, peut s'en accommoder, a-t-il fait savoir samedi, dans les journaux du groupe Tamedia.
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La Suisse soutient le pacte mondial sur les migrations adopté par l'ONU

le 10 octobre 2018 ... Le Conseil fédéral a indiqué mercredi sa décision de soutenir le pacte mondial sur les migrations adopté par l'ONU en juillet. Il sera approuvé formellement lors de la conférence internationale de Marrakech en décembre.
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"La migration doit être considérée comme un enrichissement", dit Berset

le 27 septembre 2018 ... Le président de la Confédération Alain Berset a fait campagne à New York pour le nouveau Pacte migratoire de l'ONU, qui est pour lui le premier document de ce type sur lequel tous les pays ont travaillé conjointement.
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Ne pas signer le Pacte de l'ONU sur les migrations est "une erreur politique"

le 21 novembre 2018 ... La Suisse ne signera pas le Pacte de l'ONU sur les migrations, du moins pas pour l'instant, a décidé le Conseil fédéral. "Une erreur politique", selon le président du Parti socialiste Christian Levrat.
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Le Conseil fédéral favorable au Pacte mondial pour les migrations

le 4 février 2021 ... Le Conseil fédéral estime qu'il est dans l'intérêt de la Suisse d'adopter le Pacte mondial pour les migrations, un traité multilatéral adopté par 159 Etats en 2018 et qui veut renforcer la coopération internationale dans ce...
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La Suisse signe le Pacte mondial de l'ONU sur la migration: interview d'Etienne Piguet

Le Conseil fédéral a annoncé mercredi la signature du Pacte mondial de l'ONU sur la migration par la Suisse, qui a d'ailleurs joué un rôle clé dans son élaboration. Interview d'Etienne Piguet, professeur de géographie humaine à l'Université de Neuchâtel, membre de la Commission fédérale des migrations.

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Le Conseil fédéral favorable au Pacte mondial pour les migrations

04.02.2021 /

Brèves

Le Conseil fédéral estime qu’il est dans l’intérêt de la Suisse d’adopter le Pacte mondial pour les migrations, un traité multilatéral adopté par 159 Etats en 2018 et qui veut renforcer la coopération internationale dans [...]

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Le Pacte trompeur sur les migrations nuit à la Suisse

03.02.2021 /

Brèves

  1. février 2021 Grâce à l’UDC, la majorité de centre-gauche du Conseil fédéral ne peut pas décider seule du Pacte de l’ONU sur les migrations. Un petit droit de participation est désormais accordé au Parlement, [...]

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Pacte sur la migration – Le RN pour une riposte européenne

12.10.2020 /

Brèves

Il y a deux semaines, la Commission européenne a présenté aux 27 Etats membres de l’UE son projet de « pacte sur la migration et l’asile ». Officiellement, il vise à mieux encadrer les arrivées sur le [...]

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Pacte européen sur la migration et l’asile : les médias de grand chemin en campagne pour plus d’immigration

08.10.2020 /

Brèves

Mercredi 23 septembre 2020, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a présenté aux médias et aux gouvernements des pays de l’Union européenne les grandes lignes du futur pacte européen sur la [...]

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Pacte européen sur la migration : “meilleur des mondes” ou “camp des saints” ?

07.10.2020 /

Brèves

Paul Tormenen | 6 octobre 2020 Par Paul Tormenen, juriste ♦ La Commission européenne a levé le voile le 23 septembre sur le projet de pacte européen sur la migration et l’asile qu’elle entend faire [...]

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Nouveau revers pour le « Pacte mondial sur la migration » (illégale et illimitée)

24.07.2019 /

Brèves

Après les Etats-Unis, la Hongrie, l’Autriche, la Pologne et la République Tchèque, et, bien entendu pour le moment, l’Italie, c’est au tour de la Croatie de signifier qu’elle ne signera pas le « Pacte [...]

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Pacte de l’ONU sur la migration : on n’est pas sorti de l’auberge

29.06.2019 /

Brèves

Cette initiative [préparation d’un « plan mondial d’action rapide contre les discours et crimes de haine »] devrait nous préoccuper profondément et risque de servir  faire taire ceux qui critiquent l’ONU et son programme sur la [...]

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La Commission européenne travaille à rendre le Pacte sur les migrations juridiquement contraignant

22.03.2019 /

En prime, Lesobservateurs, Médias, Politique

Au cours du processus d’adoption du très controversé Pacte mondial sur la migration, on a constamment répété aux législateurs des États membres de l’UE au grand public que ce Pacte n’était pas juridiquement contraignant. Le [...]

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Hongrie : Nous empêcherons Bruxelles de mettre en œuvre le Pacte mondial sur les migrations

23.01.2019 /

Brèves

Bruxelles fait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en œuvre le Pacte mondial des Nations Unies sur la migration, a déclaré Peter Szijjarto, ministre des Affaires étrangères de Hongrie, à la télévision [...]

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Pacte sur les migrations : l’Union européenne lève le voile

22.12.2018 /

Brèves

Le pacte sur des migrations « sûres, ordonnées et régulières » fait couler beaucoup d’encre. Opposant les réalistes qui y voient un socle juridique et moral et les diversitaires qui y voient un simple [...]

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Pacte de Marrakech : un texte qui nous désarme face à l’immigration de masse

21.12.2018 /

Brèves

Le Pacte de Marrakech est politiquement engageant ! Car à quoi bon vouloir faire signer à l’ensemble des Etats du monde un texte s’il est dépourvu d’effet ?   Extrait de: Source et auteur Suisse shared [...]

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Après le Pacte Mondial sur les migrations, voici le Pacte Mondial sur les réfugiés

18.12.2018 /

Brèves

Francesca de Villasmundo — 18 décembre 2018 Son adoption à l’ONU le 17 décembre dernier est quasiment passé inaperçue. Pourtant le Pacte Mondial sur les réfugiés est un autre cheval de Troie de la mondialisation : [...]

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Pacte sur les migrations, sur les chaînes de télévision et les radios, une obsession : débusquer les « idées fausses »

17.12.2018 /

Brèves

Sur TMC le 8 décembre 2018, Yann Barthès et un journaliste du « 20h Médias » opposent les sincères aux manipulateurs et manipulés. Les journalistes affirment ainsi que l’opposition au texte est « menée [...]

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Pourquoi Merkel tenait-elle tant au Pacte sur les migrations ?

16.12.2018 /

Brèves

Pourquoi Angela Merkel a-t-elle tant insisté pour faire passer le Pacte des Nations Unies sur les migrations ? Selon l’auteur de cette vidéo parue d’abord sur le site « Ebola – Virale Lügen », le pacte a [...]

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Quand Le Point caviarde le pacte sur les migrations de Marrakech

14.12.2018 /

Brèves

Ceux qui ont suivi le catéchisme dans leur enfance, connaissent les différentes sortes de péchés, par intention, par action, par omission (il est possible qu’il y en ait d’autres, les souvenirs du rédacteur datent [...]

 

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Virginia Vota commente le Pacte mondial sur la migration (17:36)

12.12.2018 /

Brèves

[…] Parmi ces mesures destinées aux migrants : regroupement familial, formations professionnelles, aide financière à la création d’entreprise, partenariat avec des banques… Ce pacte mondial pour les migrations implique également une vaste stratégie de manipulation [...]

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Le texte du Pacte mondial sur les migrations

12.12.2018 /

Brèves

La traduction française du  « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » a été publiée ici : https://undocs.org/fr/A/CONF.231/3. Original anglais [...]

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Jair Bolsonaro sortira le Brésil du Pacte mondial pour les migrations

11.12.2018 /

Brèves

Jair Bolsonaro, président élu du Brésil, « dissociera » son pays du Pacte mondial pour les migrations de l’ONU, adopté lundi à Marrakech, une fois qu’il aura pris ses fonctions le 1er janvier, a annoncé son [...]

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TdG: Pacte sur les migrations: Carlo Sommaruga contre Yves Niedegger

11.12.2018 /

Brèves

Arthur Grosjean, Sébastien Jubin Le Pacte sur les migrations refroidit de plus en plus de pays  Dès aujourd’hui, le monde se réunit à Marrakech pour acter le Pacte sur les migrations. La Suisse n’en sera [...]

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Retraits en série, manifestations : le pacte sur les migrations part-il sur de mauvaises bases ?

10.12.2018 /

Brèves

Des représentants de plus de 150 pays (sur les 193 pays représentés à l’ONU) se sont réunis ce 10 décembre à Marrakech, au Maroc, afin d’approuver le pacte mondial des Nations unies sur les migrations, un texte [...]

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Pacte de l’ONU sur les migrations : des associations flamandes de droite organiseront une « Marche contre Marrakech » à Bruxelles

10.12.2018 /

Brèves

Plusieurs associations de droite et leurs sections «jeunes» organiseront la semaine prochaine à Bruxelles une «Marche contre Marrakech». Près de 10.000 utilisateurs de Facebook ont montré leur intérêt pour l’événement créé sur le réseau [...]

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Gilets Jaunes : Michel Onfray encense un tract anonyme qui exige l’immigration choisie et l’abandon du pacte de l’ONU sur les migrations

09.12.2018 /

Brèves

J’ai dit quels moyens le pouvoir utilisait pour salir et discréditer le mouvement des gilets-jaunes -mépris, mensonge, criminalisation, diabolisation, attaque ad hominem, essentialisation, déconsidération, dramatisation. On peut en ajouter un autre: le procès en [...]

 

Le Temps publie un long dossier à charge contre la Suisse et « son passé colonial ». Aucune mention de tout l’argent des contribuables suisses déversé pour aider l’Afrique depuis des décennies

La Suisse coloniale

La Suisse est un pays sans colonies, mais qui a participé à l'entreprise coloniale. Cette histoire méconnue émerge timidement. En 2020, la prise de conscience de ce passé s'est accélérée suite au renouveau du mouvement anti-raciste à travers le monde.

 

 

Plongée dans cette histoire helvétique en cinq volets

(...)

Letemps.ch

Nos remerciements à Dylan Qurz


Note : Toute l'idéologie de gauche se base sur la haine du Blanc. Une haine médiatique de circonstance construite par l'extrême-gauche. Dans les médias actuels, il n'existe aucun grief à l'encontre des musulmans qui ont pratiqué massivement la traite négrière, ni sur la traite subie par les Blancs, ni même d'accusation à l'encontre de l'Empire ottoman qui a mis en esclavage nombre de peuples chrétiens. Les 2 génocides chrétiens n'ont débouché sur aucun article exigeant que les musulmans répondent de leurs crimes. Pire, aujourd'hui la gauche parle du "retour des familles jihadistes" sans aucune culpabilisation de l'islam. La Suisse n'existe que lorsqu'il est question de la culpabiliser, sinon elle devient magiquement "multiculturelle, diverse et enrichie" par les immigrations qu'elle accueillies en tant que réfugiées et dont l'article ne dit rien. Le Temps démontre qu'il se soumet à l'idéologie dominante du moment, sans recul, tout en prétendant jouer "aux justiciers". Elle est bien loin l'époque, où ce journal publiait un article sur la traite des Blancs par les Arabes d'Afrique du Nord, faisant ainsi preuve de courage.

Rappels :

Suisse : Les chiffres sur la criminalité « Le taux le plus élevé provient des jeunes hommes d’Afrique de l’Ouest. »

Réfugiés mineurs de Somalie et d’Erythrée en Suisse, les éducateurs n’en peuvent plus : les migrants réclament même du Dolce & Gabbana

Suisse: Les statistiques du chômage par nationalités et origines: Afrique 11,5%

«Près de 90% des demandeurs d’asile originaires de l’Afrique de l’Ouest s’adonnent au trafic de cocaïne», dixit la police suisse

Les Suisses paient 1,56 milliard par an rien que pour les Érythréens

Suisse : les cantons et les communes devront faire des économies pour couvrir les dépenses de l’asile « Les Érythréens n’ont pas l’habitude de travailler huit heures par jour »

Le Parlement et le Conseil fédéral décident d’allouer à la coopération internationale de la Suisse un montant total de 11,25 milliards CHF pour la période 2021-2024

Comment certains fils de Présidents Africains dépensent l’argent du peuple

Aide publique au développement: « Plus les autorités africaines faillissent, plus l’argent coule à flot. »

Le roi d’un pays très pauvre d’Afrique s’offre 19 Rolls-Royce (et 120 BMW)

Scandale: L’aide sociale suisse s’en va dans les poches de l’Érythrée: « L’Érythrée a un intérêt direct que les demandeurs d’asile viennent en Suisse»

Étrangers à l’aide sociale en Suisse : les Somaliens (83,7%) largement en tête

Suisse: Les étrangers à l’aide sociale envoient 17 milliards de francs chaque année dans leurs pays

Passeport Covid : Près de la moitié des Suisses est en faveur de privilèges pour les vaccinés

Selon un sondage Comparis réalisé en avril, 48% des personnes interrogées sont en faveur d’un traitement spécial pour les détenteurs d’un passeport Covid. En novembre dernier, 59% de la population était opposée à de tels privilèges.

Suisse: La population Noire est celle qui souffrirait le plus du racisme, le racisme anti-Blancs est totalement nié

La commission fédérale contre le racisme a sorti ce dimanche son recensement des discriminations raciales survenues l’an dernier.

-La population noire est la plus touchée par le phénomène raciste. - 

 Près de 600 incidents racistes listés en Suisse en 2020

Marion Emonot - Des enfants musulmans insultés par leur nouvelle voisine qui, auprès de la police, prétend à tort que leur famille est «bruyante».

Une étudiante portant un turban sommée par la directrice de l’école primaire dans laquelle elle effectuait un stage d’arrêter de venir travailler.

Voici quelques-uns des 572 cas d’incidents racistes recensés en 2020 en Suisse et dont la commission fédérale contre le racisme publie les statistiques ce dimanche.

Les membres du Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme ont patiemment recueilli ces données qu’ils ont thématisées et classées. Ainsi, viennent en tête des motivations des différents comportements dénigrants: la xénophobie en général (304 cas), le racisme anti-Noirs (206 cas) et l’hostilité envers les personnes de confession musulmane (55 cas).

Dans le voisinage

[...]

article complet: https://www.lematin.ch/story/le-decompte-annuel-des-actes-de-racisme-est-publie-948755242530

lien vers l'étude: http://network-racism.ch/cms/upload/pdf/2020_humanrights_Rassismusbericht_franz.pdf

Tessin : Un imam expulsé de Suisse revient à Chiasso en tant que demandeur d’asile

Son permis de séjour en Suisse avait été révoqué en 2015, une décision finalement confirmée par les tribunaux en 2017. Cependant, de retour en Égypte, l'imam se serait fait mal voir aux yeux du gouvernement.

Il aurait notamment dirigé une page Facebook qui "incitait la population à l'insurrection" contre le gouvernement d'al-Sisi, ainsi que travaillé comme imam dans une mosquée dirigée par les Frères musulmans, se faisant également représenter en compagnie de plusieurs membres de l'organisation précitée.

C'est sur ces prétendus motifs de persécution que l'imam égyptien est rentré en Suisse l'été dernier. Le 5 juillet, il a frappé à la porte du centre d'enregistrement de Chiasso et a demandé l'asile, affirmant qu'il était en danger dans son pays.

En novembre, cependant, le SEM a rejeté la demande de l'imam égyptien. Il lui a été indiqué que, puisqu'il était déjà titulaire d'une autorisation de séjour en Suisse, la décision de délivrer ou non une nouvelle autorisation de séjour revenait aux autorités cantonales qui avaient décidé de l'expulser en 2015.

L'imam a demandé un nouveau permis de séjour aux autorités cantonales. En même temps, il a fait appel contre la décision du SEM, demandant la reconnaissance de son statut de réfugié.

Dans leur décision, les juges ont souligné que l'homme n'était pas recherché par les autorités égyptiennes. Ils se sont également étonnés qu'il ait attendu 2020 pour demander l'asile en Suisse, alors que les persécutions présumées remontent à 2017. Un signe que la persécution n'était peut-être pas aussi réelle qu'il l'avait décrite.

"Au vu de ce que le requérant a admis", écrivent les juges dans l'arrêt récemment publié, "il semble avoir introduit une demande d'asile dans l'intention de contourner la législation sur le droit des étrangers".

Son recours a donc été rejeté. Dans la même ligne, les autorités cantonales ont rejeté sa demande d'un nouveau permis de séjour. Après avoir payé les frais de justice, l'imam égyptien devra quitter la Suisse une seconde fois.

(Traduction libre Christian Hofer pour LesObservateurs.ch)

Mattinonline.ch

Guy Parmelin veut donner un nouvel élan aux discussions sur l’accord-cadre : « Je représente l’avis du Conseil fédéral et non celui de l’UDC »

Le président de la Confédération Guy Parmelin (61 ans, UDC) affirme qu'il ne cherche pas à faire un coup d'éclat lors de la rencontre prévue avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (62 ans) à Bruxelles. "Je ne vais pas jouer à Boris Johnson", a déclaré Guy Parmelin dans une interview au journal.

La situation de la Suisse n'est pas comparable au Brexit ou à la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, a déclaré M. Parmelin au journal dominical suisse romand "Le Matin Dimanche". La Suisse ne veut pas "se retirer d'un accord, mais trouver une solution pour le développer davantage".

Le ministre de l'Economie a également déclaré que le Conseil fédéral cherchait "depuis longtemps" des alternatives en cas d'échec sur l'accord-cadre. Son parti, l'UDC, ne veut pas d'accord-cadre, mais M. Parmelin a assuré qu'il représenterait l'avis du Conseil fédéral, «quelle qu'en soit l'issue».

M. Parmelin va rendre visite à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, vendredi prochain à Bruxelles. La réunion au niveau présidentiel a pour but de donner une nouvelle impulsion aux discussions sur l'accord-cadre.

Le projet est sur la table depuis fin 2018. L'accord vise à réglementer l'adoption d'une nouvelle loi et le traitement des litiges. Aujourd'hui, le réseau de contrats comprend une vingtaine d'accords bilatéraux centraux et plus d'une centaine d'autres contrats.

Le gouvernement suisse n'a pas signé l'accord pour le moment en raison des questions ouvertes et de la résistance féroce au parlement. Jusqu'à présent, l'UE a catégoriquement exclu les renégociations. Cependant, elle était prête à fournir des informations plus précises.

[...]

(Traduction libre Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch)

Blick.ch


Rappels :

Nomination de Christian Levrat à la tête de la Poste : il aurait obtenu le soutien de Parmelin et de Maurer

Le port du voile compatible avec le règlement vestimentaire de l’armée selon Parmelin: « Ce n’est pas un voile, c’est un foulard. »

Parmelin : « Refuser la nouvelle loi sur le renseignement c’est se rendre complice du terrorisme »

Attentat d’Orlando: L’UDC Parmelin critique la loi laxiste sur les armes aux USA mais pas l’islam

Meurtre ignoble d’Épalinges : Les assassins tentent sans succès de sortir de prison. Le principal coupable est un Kosovar.

Au petit matin du 29 décembre 2008, un retraité d’Épalinges perdait la vie, violemment tabassé par deux cambrioleurs. Une succession de coups à la tête, sous les yeux de l’épouse, elle-même frappée et menacée d’un couteau, a provoqué des lésions cérébrales fatales. Un terrible acharnement pour 3400 francs, 200 euros, une montre et quelques cartes bancaires.

(...)

 

 

D’abord condamné à la prison à vie pour assassinat, un des auteurs, un ressortissant du Kosovo âgé aujourd’hui de 40 ans [NDLR : il était venu en tant que requérant d'asile, le même asile balkanique promu par le parti socialiste], a vu sa peine réduite à 20 ans à la suite d’un recours au Tribunal fédéral. Son complice était un Lausannois, 35 ans actuellement, qui fut candidat à l’élection de Mister Suisse romande. 

(...)

24Heures.ch

Suisse multiculturelle : «L’Emir de Winterthur» blessé par un coup de machette. Il aurait été agressé par un islamiste allemand.

L’homme condamné l’automne dernier à cinquante mois de prison pour avoir recruté pour le compte de Daech, mais resté en liberté provisoire, a été blessé le week-end dernier sur un parking.

«l’Émir de Winterthur» a été condamné en septembre dernier par la justice suisse à cinquante mois de prison pour avoir recruté pour le compte de l’État islamique. D’après la «NZZ», il pourrait s’agir d’un règlement de comptes dans le milieu islamiste. Âgé de 43 ans, l’attaquant serait un islamiste de nationalité allemande.

(...)

24heures.ch

«Berset ne maîtrise ni le dossier Covid ni l’OFSP»

Après le plan de pandémie «inutilisable», la «débâcle des masques», la «base de données de vaccination défaillante» et «l’approvisionnement insuffisant en vaccins», pour le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi, cette affaire est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le fait que l’OFSP n’ait une fois de plus pas réussi à intervenir sur les médicaments Roche démontre, selon ce dernier, que «plus d’un an après le début de la pandémie, Alain Berset n’a toujours pas organisé l’OFSP de manière qu’il agisse comme une équipe de gestion de crise en situation d’urgence».

(...)

20Min.ch

Suisse : Le phénomène de gangs se développe. « La culture de la violence des banlieues françaises, des ghettos des villes allemandes et américaines fait son chemin ici »

Pour ces jeunes, l'agitation du Vendredi saint a été un coup de pouce qui les a motivés. Pour le reste de la Suisse, cela ressemble à un mauvais rêve. Vous vous frottez les yeux et vous vous demandez : qu'est-ce qui ne va pas avec ces jeunes ?

Nous avons cherché des réponses, nous avons parlé à des spécialistes de la délinquance, des avocats, des pédopsychiatres et des porte-parole de la police. Et nous l'avons découvert : Saint-Gall n'est pas une exception. Saint-Gall est le point culminant temporaire d'un développement qui se prépare depuis un certain temps. Une évolution vers une culture de la violence chez les jeunes. Et le Covid est l'accélérateur de ce feu.

La violence en hausse

Dirk Baier est criminologue à l'Université des sciences appliquées de Zurich. Son rapport avec une évaluation des statistiques policières actuelles sur la criminalité est disponible exclusivement pour le SonntagsBlick : depuis 2015, la criminalité des jeunes a augmenté d'un tiers. Dans toute la Suisse. Dans presque tous les délits. Principalement en ce qui concerne les vols - de 146 %, avec 497 prévenus en 2020. Et en ce qui concerne les agressions physiques - de 122 %, avec 353 prévenus en 2020. En ce qui concerne les agressions simples (avec 599 prévenus en 2020), les menaces et les violences à l'encontre des fonctionnaires de la moitié au moins (avec 210 accusés en 2020).

[...]

Les régions éloignées des grands centres sont également touchées. Dans son dernier rapport annuel, le Service de la jeunesse de Soleure met en garde contre une "tendance croissante" dans le domaine des "menaces, de la coercition et du port d'armes telles que des poings américains, des couteaux pliants à ressort ou des armes factices".

[...]

Rien que pour l'année de la pandémie, les chiffres se manifestent par des incidents brutaux. En voici quelques exemples :

En juillet, deux jeunes de 15 ans et un jeune de 19 ans ont poignardé un jeune de 19 ans lors d'une dispute au Seebecken de Zurich.

En août, dix jeunes hommes se battent si violemment dans le quartier de Steinenvorstadt à Bâle que l'un d'entre eux doit se rendre à l'hôpital gravement blessé.

En septembre et octobre, une bande de 14 jeunes se livrent à neuf vols à main armée dans la ville de Berne. Parmi eux, même des jeunes de 14 ans.

Il y a deux mois, un groupe de jeunes a tabassé deux autres personnes à l'Opéra de Zurich en raison de leur homosexualité et de leur transpersonnalité.

Et à présent les émeutes à Saint-Gall. La police a arrêté 21 jeunes. Les dommages matériels s'élèvent à 50 000 francs.

Un jour après les émeutes de Saint-Gall, le samedi soir de Pâques, notre reporter s'est immergé dans la foule à la gare de Stadelhofen à Zurich et au bord du lac. "Ich gange Stadi", est devenu un mot de code dans l'ère du Covid. "Stadi" est une scène. Le "Stadi" est le monde des "bro's" en pantalons de sport avec des coupes de cheveux parfaitement rasées, ajoutant un "vallah" à une phrase sur deux - "je jure" en arabe [NDLR : Les mêmes références islamiques comme en France]. "Stadi" est le monde des "kids" de Zurich et de la Rostgürtel : Schwamendingen, Altstetten, Dietikon, Schlieren - ils sont fiers de leurs origines de banlieues. Si fiers, en fait, qu'ils se regroupent en bandes.

[...]

Jusqu'à présent, les conflits de gangs étaient un phénomène marginal en Suisse.

A présent, ce qui est nouveau, c'est que les jeunes hommes "agissent souvent en groupe", se battent avec d'autres jeunes, comme l'a déclaré la responsable de la police judiciaire de Zurich, Christiane Lentjes Meili, lors d'une récente conférence de presse.

Ce qui est également nouveau, c'est que les conflits sont "devenus plus durs". Souvent, il ne s'agit plus d'une simple menace. Ils portent souvent des armes, qu'ils utilisent par la suite également.

La culture de la violence des banlieues françaises, des ghettos des villes allemandes et américaines fait également son chemin ici. Et s'impose comme une culture populaire. Cela est lié aux "modèles de la scène hip-hop", selon le criminologue Dirk Baier.

Avec les sous-fifres qui ont gravi les échelons pour devenir des rappeurs gangsters avec des voitures de luxe et des armes à feu en poche. Ils se vendent via Youtube, Tiktok, Snapchat et Instagram - les "lignes de vie" des jeunes.

Les rappeurs suisses se mettent aussi en scène comme des gangsters. Dukat, un jeune homme de 20 ans originaire d'Adliswil, dans le canton de Zurich [NDLR : il s'agit vraisemblablement d'un Albanais comme le montrent les images de son clip plus bas et de son Instagram ou encore l'utilisation du terme albanais "Jeta" dans l'une de ses chansons], lance depuis un jukebox du "Stadi" : "Cours plus vite, sinon tu recevras des blessures par balles. Nous avons du matériel et des poils aux couilles. (...) La dernière chose que tu verras, c'est mon sourire  moqueur et dieu, je criblerai ta maison de trous."

 

 

Note : "Dukat" est également le nom d'un lieu en Albanie.

 

 

 

 

Les garçons l'imitent, ils affinent leur image de gangster via les médias sociaux. Comme le gang de Schlieren. Sur leur compte Instagram HNCD - l'acronyme français de leur code postal - ils diffusent des photos et des vidéos de locaux préfabriqués, des couteaux qu'ils ouvrent, des armes de poing qu'ils chargent, des billets de 1000 francs.

 

 

 

 

St. Gallen n'était probablement que le début

Après la nuit d'émeutes, une vidéo Tiktok montrant une scène est devenue virale : des policiers bloquant la rue devant eux, une dizaine de gars faisant collectivement des pompes - une démonstration de puissance machiste [NDLR : Vidéo visible dans le tweet ci-dessus.]. La vidéo diffuse la chanson de la star du rap allemand Haftbefehl : "Je fais mon chemin à la machette. Sur la route avec un neuf millimètres."

Les émeutes annoncées ne se sont pas concrétisées. Le problème ne disparaît pas pour autant. Les mesures [NDLR : concernant le Covid] restent rigides, l'ennui et la frustration augmentent, et à présent, les soirées deviennent plus chaudes. Les jeunes retrouveront sans doute leur place dans la société. Avec violence, si nécessaire.

(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)

Blick.ch


Rappels :

Suisse : La violence des jeunes a augmenté. Le Blick interviewe un jeune Albanais.

Renens, Meyrin, Onex… Vidéos de la diversité voulue par la gauche en Suisse

Bienne : L’Albanais avait presque égorgé Markus. La victime n’obtient aucun dédommagement.

Vidéo : Un Albanais s’exhibe en tenue militaire suisse avec drapeau de l’Albanie et insigne de l’UCK

Zurich : Une mosquée albanaise vendait un livre appelant au meurtre de ceux qui critiquent l’islam

Des soldats suisses d’origine albanaise chantent l’hymne de la Grande Albanie. L’armée s’en fiche.

Le Dailymail : « Comment la Suède est devenue un paradis pour les gangsters. Le pays le plus libéral d’Europe a accueilli des réfugiés du Moyen-Orient il y a cinq ans… »

Suède : Nos banlieues sont également séparées par groupes ethniques.

 

 

 

 

 

Suisse : La violence des jeunes a augmenté. Le Blick interviewe un jeune Albanais.

Un jeune de l'agglomération zurichoise avait traité les garçons de l'autre ville de "mauviettes", puis les coups ont volé. "Juste un contre un", dit Danjel. Jusqu'à ce qu'un des gars sorte un revolver et le pointe sur lui et les autres.

Danjel, tu as dû avoir peur.

Danjel : Je n'avais pas peur. Quand tu sors une arme, tu dois tirer. Que ce soit dans les airs, sur le sol ou sur les autres. Sinon, je n'ai aucun respect pour toi.

Pourquoi?

Cela, je l'ai appris dans ma culture albanaise.

Pourquoi a-t-il sorti une arme ?
Parce que c'est une mauviette. Puis il a laissé tomber ses munitions aussi, il a dû les chercher sur le sol. Sorry, mais tu n'est pas assez mature pour avoir une arme avec toi. Après quoi, il s'est vite barré.

Et c'est tout?

Non. J'ai pris une arme, aussi, et j'ai fait le tour de sa ville le jour suivant, le cherchant partout. Jusqu'à ce qu'il m'envoie un texto, "Hey, on peut oublier ça, j'ai peur de quitter la maison."

Tu aurais détruit ton avenir et ta famille.

Oui, mais je l'aurais fait, je l'aurais pris avec.

Mais pourquoi ?

Pourquoi ? Pour ma fierté.

Danjel ne veut pas dire d'où il a eu l'arme. La police n'a pas été impliquée. Ses copains confirment l'incident, ils étaient là aussi.

(Traduction libre Christian Hofer pour LesObservateurs.ch)

Blick.ch


Rappel :

Fedpol milite pour le durcissement de la loi sur les armes (loi qui ne vise que les citoyens honnêtes)

Les Albanais sont interdits de possession d'armes en Suisse

Des soldats suisses d’origine albanaise chantent l’hymne de la Grande Albanie. L’armée s’en fiche.

Vidéo : Un Albanais s’exhibe en tenue militaire suisse avec drapeau de l’Albanie et insigne de l’UCK

Suisse: Des soldats d’origine albanaise photographiés avec l’écusson albanais

Des soldats suisses posent avec un drapeau albanais

Suisse: Lorsque notre administration accueillait les criminels de l’UCK en tant que réfugiés.

Le président du Kosovo fier de l’intégration des Kosovars en Suisse

La socialiste Savary : «Le PS a des liens très forts avec les Albanophones»

Des soldats suisses prêts à servir l'armée kosovare

 

 

Zurich : Des enseignants n’osent pas critiquer l’islam de peur d’être traités de racistes

Le terme "islamiste" est déconseillé" - Dans certaines écoles de Zurich, le fondamentalisme musulman est un sujet tabou.

A Zurich, certains enseignants n'osent pas aborder ouvertement l'islamisme et la migration. Le sujet est tabou dans les manuels scolaires et dans les universités.

En octobre dernier, dans une banlieue de Paris, l'enseignant Samuel Paty a été décapité par un islamiste pour avoir montré en classe les caricatures de Mahomet provenant du magazine satirique "Charlie Hebdo". Depuis lors, l'influence de l'islam et de l'islamisme sur les écoles publiques a été débattue dans certains pays européens.

De nombreuses personnes se demandent si des sujets tels que la liberté d'expression, le conflit au Moyen-Orient ou l'Holocauste peuvent être discutés ouvertement en classe, et dans quelle mesure une image patriarcale des femmes façonne le quotidien scolaire.

La situation à Zurich n'est pas comparable à celle de la France. Là-bas, des conflits surgissent sans cesse dans la vie quotidienne de l'école parce que les élèves musulmans rejettent le concept de laïcité. En 2018 déjà, l'institut de sondage Ifop avait constaté qu'un peu moins de 40 % des enseignants français s'étaient déjà autocensurés en classe pour éviter de tels conflits avec les élèves.

L'association des enseignants zurichois, en revanche, ne voit pas de problèmes structurels liés à la religion, selon son président Christian Hugi. Il décrit ces incidents comme des "cas individuels" qui peuvent généralement être résolus lors de discussions. L'association des organisations islamiques de Zurich (VIOZ) n'a pas non plus connaissance, à l'heure actuelle, de cas concrets de conflits dans les écoles en rapport avec l'islam.

Cependant, si l'on creuse un peu plus, on entend des enseignants zurichois dire que le sujet est assez virulent. Mais presque personne ne veut faire de commentaires publics à ce sujet.

Tabou dans la formation des enseignants

Quelle est la raison de cette réticence ? Certains éléments indiquent que le tabou des problèmes liés à l'Islam s'est transformé en une sorte d'angle mort institutionnalisé. Cette impression est donnée, entre autres, par le guide "Genre et diversité dans la communication" publié en 2018 par la Haute École intercantonale d'éducation spécialisée basée à Zurich.

Plusieurs enseignants rapportent à la NZZ que les sujets de la migration et de l'islam sont déjà tabous pendant la formation des enseignants. Le politicien et enseignant UDC zurichois Stefan Urech a perçu le traitement de cette question à la Haute école pédagogique de Zurich (PHZH) comme "hautement politisé" : "Le multiculturalisme y est présenté exclusivement sous ses aspects positifs. Je n'ai pas connu de dialogue ouvert à ce sujet." Il aimerait voir davantage d'études sur le sujet. Toutefois, selon lui, il est essentiel que les enseignants soient interrogés de manière anonyme afin qu'ils ne subissent pas de pression pour donner des réponses politiquement correctes.

(...)

Les manuels laissent de côté les questions essentielles

Les manuels publiés par Lehrmittelverlag Zürich remettent également en question la possibilité de mener un discours ouvert sur l'éducation. Il y a quelques années déjà, l'éditeur a été critiqué par les partis bourgeois du Conseil cantonal : son matériel pédagogique était coloré idéologiquement par la gauche. Les publications sur le thème de l'Islam soulèvent également des questions d'équilibre.

Le manuel "Blickpunkt 3 - Religion und Kultur" (accent 3 - religion et culture) est destiné à familiariser les élèves du secondaire avec les religions du monde. Sous le titre "Die Scharia – den richtigen Weg finden", les auteurs consacrent une double page à la jurisprudence islamique. Il explique comment "les meilleurs érudits" discutent de questions controversées sur la base du Coran et des hadiths et parviennent à un verdict. Le fait que dans certains pays arabes, ces jugements conduisent à des châtiments corporels tels que la lapidation ou la flagellation n'est pas mentionné. Il n'est pas non plus fait mention du système des fatwas, dans lequel des érudits appellent au meurtre des détracteurs de l'islam sur la base de la charia.

L'encadré d'information sur le sujet du «Jihad» reste vague: alors que le «Grand Jihad» est décrit comme «l'effort intérieur des gens pour être le plus proche possible de Dieu», le «Petit Jihad» est détaillé ainsi : «Il y a des musulmans radicaux qui interprètent le jihad de telle manière qu'ils sont censés attaquer les non-croyants afin de faire d'imposer la domination de l'islam." La grande majorité des musulmans rejette cette conception.

Le manuel fait sans cesse référence à cette "majorité de musulmans" qui s'intègre sans problème. Le fait que l'influence des minorités sur les normes applicables est également importante pour les sociétés n'est pas débattu.

Le livre d'accompagnement destiné aux enseignants est encore plus clair : il n'y a "aucune raison de croire que les musulmans ne peuvent pas s'intégrer dans les sociétés occidentales démocratiques". Il convient d'insister sur ce point, car dans l'Islam, comme dans d'autres religions, il existe aussi des "personnes ou des groupes" qui ont des opinions fondamentalistes et "reçoivent souvent beaucoup d'attention dans les médias".

Les enseignants craignent d'être accusés de racisme

On peut se demander si les enseignants peuvent oser critiquer publiquement l'influence de l'Islam sur la vie quotidienne de l'école dans une telle atmosphère. Nous avons parlé à quatre enseignants zurichois dans le cadre de cette recherche, à savoir qu'ils ne veulent pas faire de commentaires par crainte de détriments professionnels et d'accusations de racisme, à l'exception du politicien UDC Stefan Urech.

Pourtant en principe, ils ne rejettent pas l'immigration ni l'islam. Par exemple, une enseignante de l'école secondaire de Winterthur affirme que les histoires personnelles de migration des élèves pourraient enrichir les cours. Néanmoins, une image unilatérale est parfois véhiculée dans la formation des enseignants : Lorsque les étudiants arrivent ensuite dans les écoles, ils sont dépassés et surpris de constater que le multiculturalisme peut être non seulement un enrichissement mais également un fardeau.

Les problèmes se posent surtout avec les garçons issus de familles musulmanes ayant un faible niveau d'éducation. En tant que femme, vous devez clarifier le rapport de force dès le départ et les affronter pour être prise au sérieux. Les jeunes enseignantes, en particulier, trouvent souvent cela difficile. Un jour, un élève musulman a déclaré à une collègue féminine : "Je ne reçois pas d'ordres des femmes. Il s'agit d'une exception, mais cela arrive.

Dans beaucoup de ces familles, les mères n'ont pas grand-chose à dire sur l'éducation, elles sont surtout responsables du bien-être physique, dit l'enseignante. En général, seuls les pères, qui sont terriblement fiers de leurs fils, se présentent aux réunions parents-enseignants. Si les pères sont confrontés au fait que les choses ne vont pas aussi bien à l'école qu'ils le pensent, on doit faire attention à ne pas blesser leur fierté.

Au cours de sa formation d'enseignant, Stefan Urech, politicien de l'UDC, a également fait l'expérience de la façon dont les visions du monde musulman peuvent changer l'enseignement quotidien. Lors d'un stage dans une école secondaire de Winterthur, il a remarqué pour la première fois à quel point il était privilégié en tant qu'homme dans certaines situations. "Mes collègues féminines devaient faire beaucoup plus d'efforts pour obtenir le respect et l'attention des étudiants musulmans que l'on me donnait naturellement."

Les "raisons culturelles" comme excuse

Même avec des élèves plus jeunes, une interprétation stricte de l'Islam conduit souvent à des conflits, nous dit une pédagogue lors d'une conversation. Elle travaille dans une école primaire de la région de Zurich, qui accueille de nombreux élèves issus de l'immigration musulmane. Elle aussi ne veut pas que son nom soit visible dans le journal. Trop souvent, dit-elle, elle s'est heurtée au rejet de ses collègues ou a été accusée de racisme lorsqu'elle a tenté de susciter un discours critique sur l'islam. Pourtant, elle est elle-même issue de l'immigration ; ses parents, âgés d'une quarantaine d'années, sont originaires du Chili.

Il y a quelques années, elle a encadré une jeune fille musulmane originaire de Somalie qui ne participait jamais aux fêtes de classe et autres événements. Elle a noté "plus de contacts avec les pairs" comme objectif de soutien. Cependant, la mère a réagi de manière indignée à ce sujet lors de l'entretien avec les parents. L'objectif de soutien a été abandonné. Rien n'a changé pour la jeune fille, mais pour la pédagogue : le cas lui a été retiré et c'est désormais une collègue qui en est responsable.

La psychologue scolaire qui a pris cette décision a invoqué des "raisons culturelles". Peu de temps auparavant, la mère musulmane avait regretté que "la charia ne s'applique pas encore ici". . .". Pour la pédagogue, la raison pour laquelle la fille doit rester isolée est évidente : Les parents auraient voulu empêcher tout contact avec les "non-croyants" et craignaient que, lors des nuitées avec la classe, les enfants ne soient pas strictement séparés selon leur sexe.

Certains sujets sont exclus de l’enseignement

Une autre fois, la pédagogue a lu en classe un extrait d'un livre de mythes scandinaves. Un élève musulman de quatrième année s'est opposé avec véhémence à l'idée qu'il y ait plus d'un Dieu. Dans de telles situations, elle entend presque toujours les autres enseignantes dire qu'il faut l'accepter, car "c'est comme ça dans leur culture". Néanmoins, elle essaie d'échanger des idées avec ses collègues - même après l'assassinat de Paty. Mais sa suggestion de commémorer la victime du meurtre dans la salle des professeurs par une minute de silence a été rejetée.

Mais sa suggestion de commémorer la victime du meurtre dans la salle des professeurs par une minute de silence a été rejetée.

 

La pédagogue parle d'un "aveuglement" du corps enseignant. Au nom d'une supposée tolérance, certains sujets politiques ont été exclus, tandis que d'autres, comme le mouvement "Black Lives Matter" aux États-Unis, ont bénéficié de cours entiers. À cela s'ajoute la crainte d'une éventuelle agression de la part des parents musulmans. Pour cette raison, la directrice n'a pas voulu parler publiquement de ces problèmes. En privé, cependant, la directrice est d'accord avec elle sur de nombreux points. La pédagogue déclare : "Le sujet de l'islam vous isole."

 

À cela s'ajoute la crainte d'une éventuelle agression de la part des parents musulmans.

 

 

Détourner le regard est dangereux

Susanne Wiesinger, institutrice viennoise, connaît également ce sentiment d'isolement. Son cas illustre pourquoi les enseignants osent rarement critiquer publiquement l'influence de l'islam. En 2018, Susanne Wiesinger a publié le livre "Kulturkampf im Klassenzimmer : Wie der Islam die Schulen verändert" (Guerre culturelle dans la salle de classe : comment l'islam change les écoles), qui a fait grand bruit en Autriche. Après sa publication, la plupart de son entourage s'est détourné d'elle, déclare Susanne Wiesinger. Seuls quelques amis proches sont restés. Sur le plan professionnel aussi, elle a dû supporter des inconvénients : Certains collègues la considéraient comme raciste ou islamophobe. D'autres sont d'accord avec elle et sont reconnaissants que "quelqu'un dise enfin la vérité" - mais seulement lors de conversations privées entre deux personnes.

En particulier dans les milieux de gauche, les aspects problématiques de la migration sont souvent passés sous silence. Susanne Wiesinger est également issue d'un milieu de gauche et s'est donc longtemps interdit toute réflexion critique sur le multiculturalisme. Cependant, en tant qu'enseignante, elle se sent également responsable envers les enfants musulmans dont les libertés sont restreintes par une éducation islamique parfois stricte. Elle dit : "Nous ne devons pas détourner les yeux."

Cependant à Zurich, rien ne permet de penser qu'un examen plus approfondi sera effectué à l'avenir. La pédagogue de la région de Zurich mentionnée plus haut observe même une tendance inverse : parmi ses collègues, on constate une peur croissante d'être considéré comme raciste. (...)

(Traduction libre Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch)

Nzz.ch

L'article a été trouvé par Madame SaïdaKeller-Messahli

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