[Del Valle] Le meilleur moyen de lutter contre l’islamisme est de l’interdire : l’exemple autrichien

Par Alexandre del Valle le 21 juillet 2021
Le 8 juillet, les Frères Musulmans ont été inscrits sur la liste noire autrichienne des organisations liées à la “criminalité à motivation religieuse”, et tous ses symboles interdits, ainsi que les structures qui la financent. Pour Alexandre del Valle, la France serait bien inspirée de compléter la loi sur le séparatisme islamiste (renommée “conforter les principes républicains”) par l'interdiction pure et simple de l'islamisme politique.

Les Frères musulmans sont bannis en Égypte, aux Émirats arabes unis, en Arabie Saoudite, à Bahreïn, en Russie, où ils figurent parmi les organisations terroristes, mais les démocraties occidentales ont toujours été pour eux un refuge, exceptée l’Autriche — un des trois sièges de la structure internationale des Frères se trouve d’ailleurs à Londres.
Après avoir mis sur pied, en 2013, une instance nationale de l’islam épurée des Frères musulmans, des salafistes et des réseaux turcs radicaux, le gouvernement autrichien vient d’interdire de facto la Confrérie : ses slogans, sa littérature, ses symboles (signe rabia ou main des quatre doigts levés du takmine ; drapeau des deux sabres croisés surmontés d’un coran) sont bannis ; leur propagation est passible de peines de prison de plusieurs mois et d’amendes de 4000 à 10.000 euros, au même titre que les idées et symboles de Daech, d’Al-Qaida, du Hamas, du Hezbollah, des Loups Gris, ou des groupes néo-nazis.

voir aussi: L’Autriche devient le premier pays d’Europe à prendre des mesures contre les Frères musulmans

Sachant que les associations fréristes nient souvent en être membres, Vienne a préféré frapper les finances et les entités utilisant ses symboles et slogans.
Cette stratégie, mise en place dans le cadre de l’enquête judiciaire anti-islamiste nommée “opération Luxor”, a permis de sanctionner 30 000 infractions depuis 2020, de saisir 20 millions d’argent sale, de démanteler 70 entités liées aux Frères, et de faire arrêter 66 personnes soupçonnées de “liens avec une organisation terroriste, financement du terrorisme et blanchiment d’argent”.
Hasard du calendrier ? l’attentat du 3 novembre 2020 (4 morts) perpétré par un jihadiste albano-macédonien a eu lieu le lendemain de la rafle de la police autrichienne liée à l’enquête contre les Frères…
Conscients de la stratégie d’intimidation de la Confrérie, les enquêteurs ont par ailleurs révélé que celle-ci faisait circuler une “liste noire de personnalités opposées à l’islam politique”, qualifiées “d’islamophobes”, ce qui rappelle les campagnes des Frères musulmans français contre les “sionistes” et les “blasphémateurs“ comme Samuel Paty ou Mila…
Déterminé à répondre à cette stratégie, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a présenté la nouvelle loi antiterroriste du 16 décembre 2020 comme un moyen « d’en découdre avec l’islam politique ». A des années lumières des écolos rouges-verts français, sa ministre de l’Intégration, l’écologiste Susanne Raab, a créé un Centre de documentation

Cartographie de la galaxie des Frères Musulmans en France

La galaxie des Frères musulmans en France

Cette cartographie vise deux objectifs :

  • Rendre visible l’ensemble des personnalités, des structures et des secteurs d’activités liés à différents degrés à la confrérie des Frères Musulmans sur notre territoire, et donner des informations précises sur chacun d’eux.
    Au centre, les responsables institutionnels, les « Musulmans de France » (ex-UOIF, en blanc) et théologiques, le Conseil Théologique (CTMF en gris). De part et d’autres du grand cercle, les structures et personnalités liées à l’UOIF puis les alliés (partenaires directs ou indirects) et les soutiens (les fréristes non directement affiliés à l’UOIF y forment des sous-groupes spécifiques).
    Les domaines d’activités sont désignés en secteurs de couleur ; « Éducation et Formation » (en vert), « Théologie, culte et prédication » (en jaune) et «  Société  » (en rouge et bleu).
    Lors de l’activation de la cartographie, un simple clic sur une personnalité ou une structure ouvre une fenêtre descriptive justifiant sa présence sur la cartographie, apportant des précisions sur son profil et son activité.
  • Mettre en évidence l’imbrication de toute cette galaxie avec l’Association Musulmane pour un Islam de France (AMIF) qui tend à favoriser le communautarisme et le séparatisme.
    C’est cette association créée en avril 2019 que le gouvernement risque de charger officiellement de représenter les musulmans en France. Les personnalités marquées en rouge en sont membres et ont pour président Hakim El Karoui et Tareq Oubrou.

Source

Les services de renseignements allemands divulguent le plan des Frères musulmans visant à saper l’Allemagne

Des documents officiels et des rapports de presse allemands ont révélé la présence et les activités suspectes des Frères musulmans en Allemagne, soulignant que le groupe a été soumis à une surveillance interne des services de renseignement pendant cinq décennies, et qu'il est considéré comme plus dangereux pour le système démocratique que l'Etat islamique et les organisations d'Al-Qaïda.

La Confrérie a été créée en Allemagne dans les années 1960 par le chef du groupe, Said Ramadan [NDLR : Nos autorités n'ont rien trouvé de plus intelligent que de l'accueillir en Suisse], qui a cofondé la mosquée de Munich, la première mosquée d'Allemagne.

1040 dirigeants et activités suspectes

Dans un document daté du 2 février 2019, le gouvernement allemand a révélé au Parlement les caractéristiques de la présence des Frères dans le pays : "La communauté islamique en Allemagne est l'organisation des Frères la plus importante et la plus en vue en Allemagne", ajoutant que "l'organisation essaie de s'établir dans la société et la politique en Allemagne".

Le document indique également que "L'organisation évite de se lier explicitement aux Frères musulmans, et évite de prononcer des discours anticonstitutionnels". "En public, l'Association islamique allemande s'engage en faveur de la constitution et du système démocratique, mais ses objectifs sont anticonstitutionnels et contraires à l'ordre", ajoute-t-il.

Le document souligne également que l'autorité de protection de la constitution a estimé à 1040 le nombre de dirigeants de la confrérie en Allemagne.

 

 

 

Concernant le nombre d'organisations et de mosquées associées à la Confrérie en Allemagne, le document indique "Il n'est pas possible de fournir des statistiques précises concernant les organisations et les mosquées associées aux Frères musulmans, car un grand nombre d'organisations ne se lient pas publiquement au groupe, et la dynamique et les fluctuations de la scène islamique empêchent la disponibilité de statistiques précises".

En ce qui concerne les activités de formation et d'éducation des Frères en Allemagne, le document indique que "le Centre islamique de Munich (sud) lié aux Frères, forme 120 étudiants et élèves âgés de 6 à 20 ans".

Il ajoute : "L'Institut européen des sciences humaines, qui est également une organisation affiliée à la Confrérie, organise en permanence des séminaires éducatifs pour adultes, mais aucune information n'est disponible sur le nombre de participants à ces séminaires".

Selon la presse allemande, les autorités allemandes sont préoccupées par le contenu éducatif que les enfants et les adultes reçoivent dans les centres d'éducation et de formation de la Fraternité, en raison de son incitation à l'extrémisme.

[...]

(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)

Thelevantnews.com / Voiceofeurope.com

 

Genève : A l’abri des regards, Erdogan tient un discours anti-intégration et fait le signe des Frères musulmans. « Infiltrez la société suisse! »

Lors de son apparition au Forum mondial sur les réfugiés à Genève, l’autocrate turc s’est montré docile. Mais dans les coulisses, il a mobilisé ses compatriotes.

Deux jours, deux discours, deux visages. Face à des dizaines de caméras de télévision, Erdogan a demandé à la communauté internationale de soutenir davantage la Turquie.

La veille, cela a été différent. A l'hôtel Four Seasons, le dirigeant turc s’est présenté devant ses partisans et a tenu - à l'abri du public - un discours de propagande contre l'intégration.

Le SonntagsBlick détient une vidéo de la présentation. Une salle de conférence avec près de 200 personnes, des nappes blanches, des couverts en argent. Et sur la scène, Erdogan, lequel impose aux Turco-suisses présents ses fantasmes de grande puissance.

«Continuons comme ça!»

Pendant que des policiers suisses patrouillent devant l’hôtel avec des mitrailleuses, l’autocrate turc parle avec rage : «Une nation, un drapeau, une patrie, un État. Continuons comme ça!»

Applaudissements.

Erdogan fait comprendre à l’assemblée que même s’ils vivent en Suisse, ils n’ont de fidélité que pour une seule nation : la Turquie. Le président lève la main, quatre doigts tendus, le pouce plié - le «signe de la Rabia», signe distinctif des Frères musulmans islamistes.

 

Erdogan va plus loin : la diaspora turque ne doit suivre qu’un seul État. Mais sa tâche en Suisse est d'étendre son influence : «Soyez actif dans la politique, la science, l’économie!»

 

En d'autres termes, infiltrer la société suisse.

 

La fidélité des Turcs de l'étranger a toujours été l'idéal d'Erdogan. En 2008 déjà, il avait lancé un appel à ses compatriotes lors d'un discours : "Personne ne peut s’attendre à ce que vous vous soumettiez à une assimilation. L'assimilation est un crime contre l'humanité !"

Pour maintenir la diaspora turque sur la bonne voie, Erdogan a créé en 2010 le ministère des Turcs de l’étranger (YTB), une agence de 300 employés dotée d’un budget annuel de près de 200 millions de francs suisses. La devise officielle du YTB : "Nous sommes partout où nous avons un ressortissant, un parent."

Il ne faut donc pas s’étonner que la campagne de propagande d’Erdogan à Genève ait été organisée et financée par ce même ministère.

[...]

(Traduction libre Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch)

Blick.ch


Aucun média roman n'a décidé de parler de ce scandale.

La Confédération connait parfaitement les intentions d'Erdogan, ce qui ne prive pas nos autorités de laisser de pareilles provocations se dérouler sur notre sol en utilisant pour cela notre propre police afin de protéger cet islamiste. Tout va bien.

Rappels :

Situation tendue à Genève : Erdogan prévoit une soirée de propagande avec les Turcs de Suisse. Les Kurdes et l’extrême gauche sont prêts à en découdre

Erdogan menace la Suisse: «Vous récolterez ce que vous avez semé»

Suisse: des jeunes musulmans sont encouragés par leurs imams à haïr.

Bâle: Un policier pro Erdogan arrêté. Il aurait consulté les fichiers d’opposants au président turc.

Lorsque le Parti socialiste suisse milite en arabe et en turc pour la naturalisation facilitée

Employé dans une entreprise de sécurité, le Turc recrutait des jihadistes au Tessin

La Turquie tente d'influencer l'islam en Suisse

Berne inquiet: « La Turquie organise dans 15 pays un programme pour ses ressortissants sous le prisme de l’islam et de l’empire ottoman. »

Erdogan: l’Europe sera musulmane, si c’est la volonté d’Allah

 

Les Frères musulmans vers le califat mondial – L’analyse d’Alexandre del Valle

Alexandre Del Valle 22 déc. 2019
Alexandre del Valle était l'invité de TV Libertés dans le cadre de la promotion de son ouvrage Le Projet co-écrit avec Emmanuel Razavi.

***

Alexandre del Valle sur le même sujet:

Quand les islamistes pro-nazis anti-juifs s'allient aux "antifascistes" pour dénoncer les "islamophobes" occidentaux

[...]

Un journaliste israélien infiltré dans des mosquées de France

Le journaliste israélien Zvi Yehezkely, spécialiste du monde arabe pour la chaîne israélienne Aroutz 10, s’est infiltré ces derniers mois dans les mosquées des Frères musulmans en France, en Allemagne, en Turquie et aux Etats-Unis, pour son nouveau documentaire "Fausse identité".

A l’occasion de la diffusion du premier épisode le 30 janvier, Zvi Yehezkely a accordé une interview exclusive à i24NEWS, au cours de laquelle il explique que l'idée de ce documentaire est née d’un rapport commandé par le gouvernement français.

"Le gouvernement français a commandé à une société israélienne privée de renseignement un rapport sur l’activité des Freres Musulmans en France. C’est à partir des conclusions de ce rapport, que l’idée du doc est née", déclare-t-il.

Pendant plusieurs semaines, Zvi Yehezkely s’est mis dans la peau d’un cheikh ("Abu Hamza") appartenant aux Frères Musulmans afin de comprendre le fonctionnement de cette organisation, son enracinement en Europe, et son rôle dans ce qu'il appelle le "djihad silencieux".

"Le djihad silencieux en France consiste à profiter de la naïveté des Français pour disséminer son idéologie", affirme Yehezkely.

"Dans certaines mosquées françaises, j’ai entendu des imams interdire aux fidèles de souhaiter 'Joyeux Noel'", explique-t-il.

Au cours de son enquête, il a également tenté de lever le voile sur le financement de plusieurs organisations françaises liée à l'Islam dont le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) et plus largement l'UOIF (Union des organisations islamiques de France).

Il explique notamment être allé à la rencontre de Samy Debah, fondateur du CCIF, qui lui a confirmé qu'une grande partie des fonds venaient du Qatar, la maison mère des Frères musulmans.

"Il m'a également parlé de la théorie de la victimisation des Musulmans de France", explique-t-il ài24NEWS.

"Aujourd’hui, l’Islam radical a compris que le djihad silencieux était plus efficace que le terrorisme. L’Europe s’est prémunie du terrorisme, mais pas de l’idéologie qui cherche à l’islamiser", estime le journaliste.

Afin de parfaire son identité, Zvi Yehezkely a dû être "briefé" et conseillé par le Shin Bet et le Mossad.

"Je me suis procuré un passeport syrien à Gaziantep grâce à une source qui était en contact avec les djihadistes de Daesh", déclare-t-il.

C'est grâce à une mini-caméra sophistiquée dissimulée dans un bouton de sa veste que le journaliste a pu réaliser ce reportage choc.

En 2012, le journaliste avait réalisé la série documentaire "Allah Islam"où il s’était fait passer pour un journaliste palestinien dans des milieux islamiques français, belges, britanniques et suédois.

Source

Les Frères musulmans nous infiltrent

   
Michel Garroté - Le géopoliticien Alexandre del Valle poursuit le feuilleton consacré aux différents "pôles" (lobbies...) de l'islamisme mondial dont l'objectif consiste à contrecarrer les forces laïques dans les pays musulmans puis à empêcher l'intégration des citoyens de confession musulmane dans les pays occidentaux, sous couvert de liberté religieuse et de pluralisme dévoyé (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). Cette fois-ci, il décrypte la stratégie ce conquête-islamisation de l'Occident et du monde mise en œuvre par la plus puissante et influente organisation panislamiste mondiale, la "Confrérie Les Frères musulmans", très présente en Occident et notamment aux Etats-Unis et en France.
-
Relativement bien structurée, quoi que très décentralisée et à l’origine de nombreuses scissions aujourd’hui totalement autonomes, l’organisation des Frères musulmans est implantée partout, en premier lieu en Egypte, en Jordanie, au Soudan ou au Koweït, où elle est représentée au Parlement, puis dans le monde arabe en général, où elle agit à travers des sections montées dans chaque pays : Syrie, Yémen, parfois sous d’autres appellations, comme en Palestine et en Algérie (Hamas), au Soudan (Front national islamique), en Afghanistan (Mouvement islamiste de Niazi et Rabbani), en Tunisie (MTI-Ennahda ou Mouvement de la tendance islamique), ou encore au Maroc (groupe “Justice et bienfaisance” et Parti de la Justice et du Développement).
-
Le Front National Islamique (FNI) de Hassan al Tourabbi au Soudan a été l’une des plus spectaculaires réussites des Frères avec le Hamas palestinien et, bien sûr l'accession au pouvoir en Egypte, à la faveur du Printemps arabe, du parti de la Justice et de la Liberté du Président Mohamed Morsi, renversé depuis août 2013 par le Maréchal Al-Sissi. Les Frères musulmans sont également proches du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir à Ankara et de son leader et co-fondateur, Recep Taiyyp Erdogan.
-
Les Frères musulmans sont représentés dans chaque pays européen et au niveau continental à travers de grandes organisations : Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), Union des Communautés et Organisations Islamiques d’Italie (UCOII), Union des Organisations islamiques d’Europe (UOIE), etc. En 1996, l’UOIE a mis sur pied, avec le soutien du Qatar, l'European Trust, une institution financière vouée à amasser des fonds pour financer ses différentes activités, dont l’imposant Institut européen des sciences humaines de Saint Léger du Fourgeret (voir supra, chapitre 1 ("Les grands pôles du totalitarisme islamiste") et l’Association des écoles musulmanes en Europe et son magazine de luxe Al Europiya.
-
Toujours en 1996, l’UOIE établit en coopération avec l'Assemblée Mondiale de la Jeunesse islamique (WAMY, voir supra, chapitre 1) une section spécifique pour la jeunesse, le Forum de la jeunesse musulmane européenne et des organisations étudiantes. D’abord dirigé par Al-Zayat et stratégiquement installé à Bruxelles, le Forum de la jeunesse est devenu, selon les dires de l’organisation elle-même, "la voix de la jeunesse musulmane en Europe". Aujourd’hui, le Forum supervise un réseau de trente-sept organisations membres et il entretient des relations avec le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et les Nations-Unies.
-
C'est Outre-Rhin et chez nos voisins helvétiques que les Frères musulmans égyptiens ont créé et implanté, en 1958, les plus puissantes et plus anciennes organisations islamiques européennes : la Communauté islamique d'Allemagne (Islamische Gemeinschaft Deutschland - IGD), fondée par le pionnier et gendre du créateur de la Confrérie en Europe, Saïd Ramadan avec le Centre islamique de Monaco de Bavière, puis le Centre islamique de Genève, toujours dirigé par la famille Ramadan (frères Hani et Tariq Ramadan).
-
Rappelons que Saïd Ramadan, le père de Tariq et Hani Ramadan, n'est pas n'importe qui dans la "frérosphère" : auteur d'une thèse soutenue en Allemagne sur la charia, il a épousé la fille aînée de Hassan al-Banna, Wafa, puis, a été refugié en Arabie Saoudite avant de fonder - sur mission assignée par Al-Banna lui-même d'islamisation de l'Europe - le premier Centre islamique européen. Situé à Genève, près du lac Léman, le centre est soutenu alors par les grands pôles de l'islamisation mondiale dans sa mission européenne de conquête : le Centre est financé par Riyad ; Saïd Ramadan est logé à Genève dans une villa payée par l’émir du Qatar ; la Jordanie fait de lui son représentant à l’ONU, et les Saoudiens lui versent pendant des années un salaire de 12 000 francs suisses mensuels puis le nomment ambassadeur de la Ligue islamique mondiale (LIM).
-
Riyad l'aide à financer sa revue, Al-Mouslimoun, publication anti-occidentale et aux accents antisémites. Malgré son radicalisme anti-occidental notoire, les autorités suisses tolèrent Saïd et ses activités alors même qu'il ne possède pas de permis de résident, car en pleine Guerre froide, l'islamisme radical est instrumentalisé par les milieux atlantistes comme un bouclier contre le communisme soviétique et les alliés nationalistes-arabes laïques et socialisant de Moscou (nassérisme égyptien, baathisme syro-irakien, kémalisme, etc.). Quand Saïd Ramadan meurt en 1995, le nouveau Conseil de direction de la mosquée et du centre islamique est confié au fils aîné de Said Ramadan, Ayman, puis plus tard à Hani Ramadan, qui demeure toujours le directeur du Centre, secondé de Wafa, la veuve de Saïd Ramadan, de la fille d’Hassan al-Banna, Arwa et de ses trois autres fils Yasser, Bilal, et Tariq.
-
Ce dernier prétend qu’il n’a rien à voir avec les Frères musulmans dans le cadre de sa stratégie médiatique de respectabilisation, mais le dernier registre du commerce du canton de Genève (19 décembre 2013) confirme bien que la composition du Conseil de direction n’a pas changé.
-
C'est également en Suisse qu'a été fondée, en 1988, la Banque Al-Taqwa Management, rebaptisée Nada Management Group après le 11 septembre suite à une enquête anti-terroriste américaine. Avec trois sièges-bases dans le monde (Suisse, Liechtenstein et les Bahamas), Al-Taqwa (qui signifie "crainte de Dieu" ou "piété"), a prospéré pendant des décennies et a récolté des fonds en provenance des pays du Golfe pour les redistribuer à des organisations islamistes européennes fréristes. La Banque créa ainsi un vaste réseau réticulaire d'ONG, de mosquées et centres islamiques liés à la Confrérie.
-
Opérant dans trente pays, Al-Taqwa gère des fonds en provenance du Koweït, d’Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats arabes unis destinés à financer les mouvements islamistes en Europe. Son fondateur et président, le milliardaire égyptien naturalisé italien, Youssef Nada, haut-dignitaire des Frères musulmans au niveau international, dirige les affaires du groupe depuis Lugano. Elle comprend comme actionnaires notamment le fameux téléprédicateur Youssef al-Qaradhaoui, Ahmed Idris Nasreddin, co-fondateur du groupe et ancien consul du Koweït à Milan (d’ailleurs interpellé après le 11 septembre 2001 en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda).
-
D'après les services de renseignement et les spécialistes du terrorisme de nombreux pays occidentaux et arabes, Al-Taqwa Bank aurait constitué jusqu'au 11 septembre 2001 l'un des centres majeurs de financement de l’islamisme international dans le monde, y compris terroriste. Comme l’ont révélé les différentes enquêtes lancées contre la nébuleuse Al Qaïda en Italie et en Suisse, le financement aux groupes extrémistes ou violents s'est effectué via des "ONG d'Allah" dont l'association turque l'Insani Yardim Vakfi. soutenue aussi par le parti AKP du président turc Erdogan et qui défraya la chronique en 2010 à l'occasion de l'affaire de la flotille de Gaza (Navi Marmara).
-
Cette puissante ONG turque, liée au Hamas palestinien et proche de l'AKP au pouvoir à Ankara, a soutenu notamment des groupes djihadistes palestiniens, tchétchènes, bosniaques, syriens, somaliens (Al-Shababb ; Al-Qaïda-Al-Nosra, etc.). On peut également citer une ONG islamique célèbre, liée à la fois aux Frères et aux monarchies du Golfe, très active en Afrique sub-saharienne : l'Islamic Relief International Organisation (IIRO, voir supra, chapitre 1), qui possède notamment un bureau à Milan.
-
En 2001 (peu de temps après la démolition des tours jumelles de New York), la police a fouillé la maison de Lugano de Youssef Nada et a trouvé un document de 14 pages préparé en décembre 1982 et intitulé "Le projet", dans lequel est décrite dans les moindres détails la stratégie des Frères musulmans en Europe, répartie en 12 points, et destinée à islamiser l'Occident par divers moyens comme la propagande, l'infiltration, l'entrisme, la promotion du "jihad guerrier" (à l'extérieur) et du "jihad verbal".
-
En 2005, le rédacteur en chef du journal Le Temps, Sylvain Besson, avait publié un livre intitulé "La conquête de l'Occident" qui exposait la teneur de ce mystérieux "Projet" et où le texte est reproduit dans sa totalité ainsi que ses protagonistes. Il exhorte les musulmans d'Europe à participer activement à la vie politique des pays d'accueil, afin d'influencer dans le sens de l'islamisation via les organes exécutifs, parlementaires et syndicaux, puis à tout faire pour ne pas se désislamiser et à ne pas s'intégrer aux valeurs et règles "impies" en prônant un "droit à la différence".
-
Instrumentalisant à l'envi le mythe d'"Al-Andalous l'heureuse", les Frères musulmans européens et leurs alliés de circonstance wahhabites saoudiens ont mis sur pied, dans les années 1980, la Fondation Cordoue, basée à Londres, dirigée par Anas al-Tikriti. En France, la structure locale des Frères musulmans, l’UOIF, constitue l’organisation la plus importante et la plus active de la Confrérie en Europe, contrôlant un grand nombre de mosquées et attirant des dizaines de milliers de militants et sympatisants à son rassemblement annuel du Bourget. C'est également en France et en collaboration avec les monarchies sunnites du Golfe qu'a été créée la Faculté Européenne d'Etudes Islamiques de la Nièvre, basée à Saint-Léger-du-Fourgeret, qui forme les futurs Imams européens à la lumière de la doctrine d’Al-Banna et du wahhabisme.
-
Appelée officiellement Institut Européen des Sciences Humaines (IESH), l'Université est directement reliée au Conseil Mondial des Mosquées siégeant en Arabie Saoudite et dont le siège européen se trouve à Bruxelles, ainsi qu’à l’Institut Islamique pour la formation des prédicateurs et imams en Europe qui siège également dans la capitale belge. L’Institut a été concrètement fondé par des personnalités de renom de l’UOIF et proches du noyau-dûr de la Confrérie, comme Ahmed Jaballah, Zuhair Mahmoud ou encore Yousref al-Qaradhaoui qui dirige son conseil scientifique, sans oublier Faysal Mawlawi, le guide spirituel historique de l’UOIF et l’un de ses fréquents visiteurs et conférenciers.
-
Dans son ouvrage Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans, retour éclairé vers un islam apolitique, Mohamed Louizi, ancien membre de la confrérie et ex-président des Étudiants musulmans de France, qui fut employé du Lycée frériste Averroes, affirme que: "Les Frères musulmans s'emploient depuis le début des années 1980, sur le vieux contient à acquérir divers 'territoires' privés pour inscrire, dans la durée, leur récit islamiste comme élément du récit national de chaque pays de l'Europe. Cette opération s'appelle le 'Tawtine'. Elle est exécutée par la construction de mosquées-cathédrales, d'acquisitions immobilières diverses et variées, de construction d'établissements scolaires privés, etc.". Pour lui, l’UOIF et ses satellites poursuivent la stratégie Tamkine à l’échelle nationale et locale.
-
Il relate par exemple que dans un autre document, en langue arabe, destiné aux riches donateurs des pays du Golfe, l’équipe de gestion du Lycée Averroès où il a enseigné précise que l’un des objectifs non-avoué de cet établissement est de : " former et préparer une élite, choisie parmi les enfants de la communauté musulmane, pour qu’elle puisse occuper des postes sensibles au sein de la société française comme : l’ordre des avocats, l’enseignement supérieur, la médecine, les médias (…).
-
En vue des prochaines élections présidentielles, parlementaires et municipales, il va falloir sélectionner et préparer une élite qui s’occupera de l’action politique. Il faudrait intégrer les partis politiques pour les influencer de l’intérieur". Dans ce lycée comme dans d'autres structures de l'UOIF, les jeunes initiés apprennent le chant-slogan de la Confrérie: "Allah est notre ultime but. Le Messager est notre exemple et guide. Le Coran est notre constitution. Le jihad est notre voie. Mourir dans le sentier d’Allah est notre plus grand espoir". Au début des années 2000, on ne comptait qu'une école privée musulmane en France. En 2015, il y en a 40 sous contrôle des Frères musulmans et l'on en prévoit une cinquantaine d'ici quelques années.
-
Depuis les attentats de 2012 en France et la guerre civile syrienne, puis surtout l'offensive conjointe des Emirats arabes unis et de l'Egypte du Président Al-Sissi contre la Confrérie, puis depuis l'apparition de Daech, il semble qu'une prise de conscience ait commencé à apparaître chez certains dirigeants occidentaux. Outre les propos très durs du Premier ministre français Manuel Valls sur le caractère dangereux, totalitaire et "islamo-fasciste" de l'idéologie des Frères, même la Grande Bretagne, d'habitude si "islamistement correcte", semble avoir pris conscience du danger que constitue l'action de cette organisation subversive en termes de sécurité et d'intégration des citoyens musulmans issus de l'immigration.
-
C'est ainsi que, en avril 2014, le Premier ministre britannique David Cameron a diligenté une enquête sur les liens des Frères musulmans en Grande Bretagne avec les mouvances extrémistes et terroristes. Cette décision a été immédiatement saluée par l'Egypte du Maréchal président Abdel Fatah Al-Sissi, mais du coup, les Frères ont subitement déplacé leur siège de Londres en Autriche pour essayer d'échapper à l'enquête dont les résultats ont prouvé les liens avec des groupes ayant "pour but réel de propager le fondamentalisme en Grande-Bretagne et dans le monde arabe", conclut Alexandre del Valle (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
-
http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/islam-politique-au-pouvoir-methodique-strategie-infiltration-grandes-institutions-europeennes-et-mondiales-freres-musulmans-2863547.html/page/0/2?yahoo=1
-

Comment la gauche suisse a saboté une manifestation contre les Frères musulmans

Ci-dessus, Nadia Karmous, directrice du musée des civilisations de l’islam…

 

Mireille Vallette, journaliste suisse, présidente associative, voulait organiser une manifestation, à La Chaux-de-Fonds. Et apparemment la Suisse ressemble de plus en plus à la France…

Riposte Laïque : Vous êtes présidente de l’Association Suisse Vigilance Islam. Quel est le but de cette association, et quels sont les rapports avec une autre association, plus anciennes, le Mosci (Mouvement Suisse contre l’Islamisation) ?  

Suite sur RL

France: L’ombre des Frères musulmans plane sur les principales écoles sous contrat avec l’État

Par le biais de leur branche française qu’est l’UOIF, l’emprise de l’organisation sur l’enseignement musulman est réelle.

Le lycée Averroès de Lille a longtemps été la vitrine de l’enseignement musulman en France: premier établissement musulman sous contrat avec l’État (depuis 2008), taux de réussite au bac frôlant les 100 %, anciens élèves devenus ingénieurs, médecins, notaires, professeurs… Mais il est aussi devenu la cible de critiques: emblème de la mainmise des Frères musulmans sur cet enseignement confessionnel, «double discours» affichant une adhésion aux valeurs républicaines mais défendant un islam fondamentaliste, financement opaque, en provenance des pays du Golfe. Un rapide retour historique, qui figure d’ailleurs sur le site du lycée, est instructif. Averroès fut fondé pour répondre à la «demande» créée par l’exclusion d’une vingtaine d’élèves voilées, en 1992, du lycée public Faidherbe à Lille. La Ligue islamique du Nord, branche locale de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), décida alors de scolariser officieusement ces jeunes filles à la mosquée et de lancer le projet d’un établissement confessionnel. En 2003, Averroès ouvrait ses premières classes, un an avant la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école.

«Le projet de l’UOIF, c’est la construction d’une communauté qui négocie son insertion dans la République» Gilles Kepel, islamologue

L’emprise des Frères musulmans, par le biais de leur branche française qu’est l’UOIF, sur l’enseignement musulman est réelle. L’UOIF contrôle les principales écoles sous contrat avec l’État mais aussi, plus ou moins directement, une quarantaine d’écoles hors contrat, le plus souvent dans le primaire. À Lille, les liens organiques sont transparents: Amar Lasfar, le président de l’association Averroès qui gère le lycée, est le président de l’UOIF. Makhlouf Mamèche, le directeur adjoint, est vice-président de l’UOIF et président de la Fédération nationale de l’Enseignement privé musulman (FNEM), créée en mars 2014. Au-delà des organigrammes, ce cordon ombilical nourrit des interrogations. Ce que l’islamologue Gilles Kepel résume ainsi: «Légalement, rien n’interdit évidemment la création d’écoles musulmanes, au même titre que les écoles juives ou catholiques. Mais, le projet de l’UOIF, c’est la construction d’une communauté qui négocie son insertion dans la République. La vraie question est: dans quelle mesure ce mouvement favorise une logique de rupture avec la communauté nationale?»

Officiellement, le lycée Averroès et ses émules ailleurs en France n’ont d’autre but que de former une élite musulmane, de futurs cadres de la société française, et de répondre aux demandes de familles pour un enseignement de qualité avec une forte dimension religieuse, tel que le présente Makhlouf Mamèche. «Rien d’autre, en apparence, que le modèle de l’enseignement catholique du XIXe siècle», rappelle Bernard Godard, longtemps conseiller pour les cultes au ministère de l’Intérieur. En février 2015, une mission d’inspection à Averroès, lancée par le rectorat a estimé que «les termes du contrat avec l’État (étaient) globalement respectés».

«Stratégie d’entrisme»

Mais «l’agenda caché» des Frères musulmans et de leurs antennes françaises serait plus trouble. Auteur de Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans (1), qui raconte ses quinze années de militantisme au sein de l’organisation, Mohamed Louizi décrypte ainsi sa politique à long terme: «L’objectif, c’est bien de créer une rupture entre la République “méchante” et la jeunesse musulmane afin que celle-ci ne croie plus au projet républicain.» Selon lui, cette rupture passe par des vecteurs idéologiques bien rodés: la victimisation de la jeunesse musulmane et l’instrumentalisation de la question palestinienne à des fins de «judéophobie». Et Mohamed Louizi de rappeler cette déclaration, en 2008, du président de Fédération des organisations islamiques en Europe – «On a un projet sur vingt ans» – illustrant parfaitement, selon lui, «la stratégie d’entrisme» des Frères musulmans.

La question du financement de ces écoles reste controversée. À écouter Makhlouf Mamèche, «90 à 95 %» du budget d’Averroès est «assuré par la communauté musulmane», via des souscriptions, des collectes dans les mosquées et les frais de scolarité. Le reste, il ne le nie pas, vient de financements étrangers: «Arabie Saoudite, Qatar, pays du Golfe en général». L’ancien membre des Frères musulmans, Mohamed Louizi, assure lui que la part des fonds étrangers est beaucoup plus massive. La Qatar Charity, dont le siège européen est à Londres, serait particulièrement présente, les autres argentiers du Golfe se manifestant moins ouvertement. La Qatar Charity a ainsi participé pour un million d’euros (sur 1,5 million) à l’achat de locaux pour le lycée lillois qui a déménagé en 2012. Lors d’une émission sur une chaîne de télévision de Doha, baptisée El Ghaït («la pluie»), le financement du lycée Averroès était mis en exergue. Un exemple de cette pluie qui arrose tout…

(1) Éditions Michalon, janvier 2016.

Source

Nos remerciements à Vivi

Un congrès islamiste au cœur de l’Auvergne !

Le samedi 9 mai 2015, une équipe de Riposte Laïque et de Résistance Républicaine a enquêté incognito sur le "Congrès Annuel des Musulmans d'Auvergne", qui avait lieu dans l'Anatolia Parc situé sur la commune d'Orcet, non loin de Clermont-Ferrand, au centre de la France.
Ce congrès était organisé par une association islamique de Clermont-Ferrand, « L’Aube du Savoir », liée à l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), émanation en France des Frères Musulmans, une organisation terroriste.
Des livres prônant le djihad s'y trouvaient en vente libre, et des prédicateurs salafistes, prônant l'infériorité des femmes, le rejet de la France et de notre mode de vie, et l'application de la charia dans notre pays (lapidations, amputations, décapitations, etc.) y étaient invités.
Et c'est ainsi que se poursuit l'islamisation de notre pays, sans opposition de nos dirigeants, pourtant censés nous protéger !
.
Voici la vidéo qu'ils y ont tournée :
.

Faire place à l’islam: l’insatiable activisme de Mohamed Karmous

Photo ci-dessus, Karmous recevant le chèque de l'ambassadeur du Koweit

.

Mohammed Karmous a bien mérité d’Allah. Ce discret Franco-Tunisien devenu Neuchâtelois est proche des Frères musulmans. Il anime et a créé une dizaine d’organisations islamiques.

En juin dernier, Mohamed Karmous reçoit un chèque de 140.000 dollars des mains de l’ambassadeur du Koweït en Suisse Bader Al-Tunaib. L’agence koweitienne qui publie la nouvelle explique que le pays entend ainsi contribuer à la «construction d’un centre culturel islamique en Suisse» censé comme les autres «renforcer la conscience à propos de l’islam».

Pour le Koweitien, cet acte fait partie du «soutien philanthropique du pays aux musulmans dans de nombreuses parties du monde». Quelques mois plus tôt, son ambassadeur au Canada a offert à Samer Majzoub, un leader de la Confrérie des Frères musulmans au Québec 76.000$ pour l'école musulmane qu'il a fondée à Pierrefonds, un quartier de Montréal. Depuis une dizaine d’années, les Frères musulmans sont très influents dans la politique du Koweit.

Quel est le bénéficiaire de ce don en Suisse? «L’Institut culturel musulman de Suisse, répond Mohamed Karmous joint par téléphone. Nous avons acheté un bâtiment en 1999. Nous avons d’abord aménagé un centre polyvalent et nous voulons créer un Musée des civilisations de l’islam. Le don est destiné à ce musée.» Devisé à 7 millions de francs, il devrait ouvrir ses premières salles à la fin de l’année.

Le projet de musée date de 2000. «C’est le projet de ma vie», confie Nadia Rachedi Karmous à L’Express-Impartial le 25 septembre 2009. Les financiers sont plutôt des financières, précise-t-elle, des femmes domiciliées dans les pays du Golfe. Mais les fonds sont difficiles à recueillir.

Contrairement à son mari qui s’exprime très rarement dans la presse, Nadia Karmous, présidente de l’Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse s’y répand volontiers. Partisane du foulard et de l’habit qui doivent cependant laisser paraitre «le visage et les mains», défenseure du burkini comme signe d’intégration et de richesse pour notre société, amatrice de ségrégation aquatique (elle a loué une piscine pour femmes durant quelques années), créationniste convaincue. Et très lucide en 2004 sur l’évolution de sa religion: «Pour nous, il n’y a pas de montée de l’islamisme, mais plutôt une montée de l’islamophobie».

La ligue et les Frères musulmans

Pour en revenir à Mohamed Karmous, peu de musulmans auront autant fait pour la diffusion de l’islam en Suisse. Notre recherche a commencé avec la découverte d’une propriété achetée par le couple, dont nous nous demandions si elle allait être utilisée comme mosquée. Ce n’est pas le cas, nous assure le Neuchâtelois.

Mohamed Karmous affirme aussi qu’il n’est pas Frère musulman. Etonnant. Il commence sa mission prosélyte par la création en 1997 à Neuchâtel de la Ligue des musulmans de Suisse (LMS) qu’il présidera une dizaine d’années. En 2002, comme indiqué dans «Islamophobie ou légitime défiance ?» (1), la LMS se dit membre de l’Union des organisations islamistes en Europe (UOIE) qui fait partie de la mouvance des Frères musulmans.

La LMS cite aussi à cette époque comme une de ses références un «Recueil de fatwas» sidérant d’intolérance et de sexisme, réalisé sous la houlette du très fanatique idéologue mondial de la Confrérie, Youssouf Al Qaradawi.

En 2007, la LMS invite à son congrès consacré à l’intégration des musulmans le cheik saoudien Salman Fahd al-Awda. L’invité a défendu la guerre sainte en Irak et légitimé les attentats suicides contre les «mécréants». Il s’adresse à Ben Laden en l’appelant «Frère». Berne refuse le visa à ce sulfureux intégrateur.

Autre invité: Ahmed Jaballah, co fondateur de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, mouvance des Frères musulmans), membre du Conseil européen pour la fatwa et la recherche. Youssef Ibram, alors imam de la mosquée de Genève, est aussi de la partie. Il est également membre du Conseil des fatwas moyenâgeuses et prône un islam fossilisé.

Des jalons pour le paradis

Mohamed Karmous ne s’arrête pas là. Outre son apport à la création de l’Institut Culturel Musulman de Suisse, il fonde en 2002 le Centre socio-culturel des musulmans de Lausanne (actuellement à Prilly) dont il est président depuis lors. La LMS a migré en 2008 dans ce centre vaudois, sis à l’avenue, ça ne s’invente pas … de la Confrérie.

Notre activiste est aussi vice-secrétaire depuis 2004 de la Comunità Islamica nel Cantone Ticino. En décembre 2009, il participe à la création de l'Organisation européenne de bienfaisance islamique qui œuvre en Europe et en Afrique. Son premier but : «Développer un travail de bienfaisance comme moyen de développement durable». Il en est le président, avec domicile à l’Institut culturel musulman de Suisse.

En 2010, il lance la Fondation Euro-Suisse MITHAK au capital initial de 50.000 francs, dont il est aussi président (adresse à son domicile). Premier but cité: «améliorer la présence des musulmans en Suisse et en Europe dans le cadre de la tolérance, la cohabitation et le respect». La même année, il crée avec le Koweitien Abdullah Alkandari l’Union Islamique des Enseignants, sise à la même adresse que la précédente, syndicat international aux buts ambitieux dont il est secrétaire général.

En 2010 aussi, il co-crée la Fondation d’œuvres à rayonnement socioculturelles (FORS) au capital initial de 10.000 francs qui entend «contribuer à la vie culturelle et sociale du canton de Neuchâtel; abolir les barrières des préjugés et d'ignorance à travers l'échange et le dialogue…» C’est le septième don offert au Très Puissant. (2), sans compter son apport à l’association de son épouse.

Ségrégation

Tous ces mouvements ont pour la galerie une copieuse salade de buts (je vous les donne dans leur intégralité en annexe). Ils œuvrent pour l’islam, la bonne entente entre les peuples et mille autres objectifs dont certains correspondent harmonieusement avec les attentes de nos autorités assoiffées d’intégration. Ce qui frappe tout de même, c’est cette volonté d’offrir au croyant un maximum d’opportunités: liens sociaux, culturels, aides, formations, prévention et sortie de la délinquance... Tout tout tout afin d’éviter le pire: que le musulman s’éloigne de l’islam. Concrètement, les enfants sont particulièrement gâtés avec soutiens scolaires, activités de loisirs, camps, etc.

Alors que les organismes chrétiens se sont éloignés de toute ségrégation religieuse (exemples: Centre social protestant et Caritas), l’islam tente de recouvrir un maximum d’entre eux. Les associations islamiques sont animées par des musulmans pour les musulmans.

Il faut aussi se souvenir que l’islam, ce n’est pas seulement la pratique du culte (profession de foi, prières, jeûne, aumône, pèlerinage), c’est vivre à l’islamique dans tous les aspects de sa vie : habillement (des femmes surtout), nourriture, famille, éducation, finance, interdits multiples, dont sexuels, prohibition de toute critique de la religion et interdiction de la quitter, prosélytisme, etc. Au final, le souhait d’un vivre ensemble qui consiste à vivre entre soi.

L’orthodoxie ou le mensonge par dissimulation

Derrière ces objectifs se profile un islam parfaitement orthodoxe. Les sites de l’Institut culturel musulman de Suisse et de l’Association de Nadia Karmous décrivent le Coran comme la «transcription complète et exacte de la parole de Dieu». Et ils répètent ce conte de fée: «La ville de Médine fut pour Mohammed et pour les musulmans un havre de paix et de sécurité d'où l'Islam a pu s’étendre.» On passe à l’as les multiples expéditions du chef de guerre et les épisodes criminels de son règne. Et le texte commence par la Fatiha par laquelle le croyant implore Allah 17 fois par jour de ne pas le diriger vers ceux qui «encourent la colère de Dieu» (les juifs) ou vers «les égarés» (les chrétiens).

Avec ce Coran édulcoré et ce Mahomet exonéré, les associations peuvent se gargariser de tolérance, de respect et de dialogue interreligieux. Les centaines de versets qui incitent à combattre toutes les religions autres que l’islam et condamnent leurs adeptes à l’enfer ne sont jamais évoqués.

Sur le site du Complexe culturel des musulmans de Suisse, on peut lire : «De la sorte, le Coran dont nous disposons aujourd'hui est identique à celui qui lui fut révélé. Pas une seule phrase n'a été altérée….» Ce qui est à la fois profondément inquiétant vu le contenu de tant de versets, et historiquement absurde. Mais très pratique pour les sirènes du «pasdamalgame» qui retentissent  rituellement à propos des horreurs commises au nom de l’islam.

Tant que ces musulmans nous feront le coup du Coran et du prophète parfaits en dissimulant soigneusement la réalité de leurs textes, il est légitime de s’en méfier, voire de les combattre, démocratiquement s’entend.

Le Locle et plus généralement le canton de Neuchâtel, eux, sont dépourvus de toute méfiance. Afin de remercier le couple de son incomparable apport à la diversité culturelle, ils leur accordent la naturalisation en novembre 2010.

Mohamed Karmous, décidément infatigable, est aussi président de conseil de la fondation suisse Wakef qui rassemble les principaux responsables d’organisations islamiques de Suisse et dont le but est de construire, d’acheter et d’assainir les lieux de culte musulmans en Suisse. Depuis 2011, il est aussi l’un des deux administrateurs de l’entreprise F.M. Duroy SA à La Chaux-de-Fonds. Elle fabrique et commercialise des produits horlogers, des produits de petite mécanique et électronique et elle gère et exploite des immeubles. Enfin, notre Neuchâtelois est professeur de génie électrique à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale-ARC.

Au final, Mohamed Karmous a été à l’origine de la création de six organismes islamiques et est actif dans trois autres. S’il n’a pas mérité le paradis, c’est qu’Allah est bien ingrat.

PS : Genève abritait une fondation comprenant Al Qaradawi                           Il existait à Genève une fondation à laquelle n’a pas appartenu Mohamed Karmous, mais où siégeait le fanatique idéologue des Frères musulmans Youssef Al Qaradawi. Créée en 1987, l’International Islamic Charitable Organization, Sharq Koweit, succursale de Meyrin comprenait une belle brochette de ressortissants moyen-orientaux. Sur une vingtaine de membres, deux habitent en Europe et un seul est Suisse (mais les deux noms sont aussi arabes).(3) Elle était encore active en 2001 et a été radiée par cessation d’exploitation en 2010. Ses buts sont typiques de ces associations de bienfaisance qui cachent souvent des objectifs peu avouables: « aider les nécessiteux, les malades, les orphelins, les victimes de catastrophes et de famines, diffuser la culture islamique et faire connaitre les principes de l'éthique de la religion islamique ».

Qu’a-t-elle fait ? Combien de nécessiteux et d’orphelins aidés ? Mystère.

(1)pp. 76-79 et 91

(2) Informations tirées des Registres cantonaux du commerce, sauf pour les  associations de Nadia Karmous et de l’Institut culturel musulman de Suisse qui n’y sont pas inscrits.

(3)Les fondations à caractère international doivent comprendre au moins un membre qui soit ressortissant suisse ou d'un Etat membre de l'Union européenne ou de l'AELE, domicilié en Suisse.

 

Objectifs des associations et fondations (les liens sont indiqués lorsqu’il existe un site)

Comunità Islamica nel Cantone Ticino (association, Lugano)

Promouvoir la pratique religieuse musulmans afin que les musulmans aient la possibilité de pratiquer leur culte; approfondir la conscience religieuse islamique et la volonté d'aider les autres; consolider les liens sociaux et culturels de ses membres selon les principes de la religion islamique; fournir une assistance aux musulmans vivant en Suisse et particulièrement au Tessin; sensibiliser à la culture islamique; promouvoir les liens avec d'autres associations et institutions islamiques; permettre aux musulmans de s’acquitter de leurs devoirs religieux envers eux-mêmes, leurs familles et les communautés dans lesquelles ils vivent par la mise en œuvre de dialogues ouverts et l'établissement d'un climat de coopération, de respect et d’harmonie associé à la discipline. (Voir photos: armada de foulards pour petites et grandes ou le sexisme magistralement assimilé. Sur la page d’accueil actuelle, une conférence alléchante : «L’Europe a été civilisée par l’islam». Point positif: les sermons du vendredi sont publiés.)

Union Islamique des Enseignants (association, La Chaux-de-Fonds)

Défendre les droits syndicaux et professionnels des organisations membres; soutenir tout système politique, juridique ou éducatif allant dans le sens du renforcement de la protection des droits professionnels et syndicaux des enseignants; promouvoir la profession d'enseignant dans tous les Etats membres; coopérer avec les organisations internationales et régionales concernées par l'éducation et l'enseignement; organiser des conférences et séminaires éducatifs régionaux et internationaux et participer aux activités éducatives internationales; organiser des échanges réciproques entre les organisations membres dans le but d'améliorer les niveaux de chacune des associations; publier des informations à caractère éducatif, les recherches scientifiques et les diverses activités des organisations membres.

Ligue des musulmans de Suisse (LMS). Prilly, Vaud.

Servir les musulmans de Suisse et veiller à promouvoir leurs intérêts. Favoriser une intégration positive des musulmans au sein de la société suisse, basée sur une conciliation entre l'identité religieuse et les exigences de la citoyenneté. Contribuer au traitement des différentes formes de délinquance, dépendance, criminalité et d'extrémisme dans la société. Aider à renforcer les valeurs de la liberté, la justice, l'égalité et le respect des droits de l'homme ainsi que la paix sociale. Répandre les valeurs du dialogue dans une atmosphère caractérisée par la tolérance et la reconnaissance du droit d'autrui à l'existence et à l'expression. Favoriser la connaissance réciproque et le dialogue entre les différentes cultures et religions et la coopération afin de tisser les liens d'amitié et préserver le respect entre les peuples. Promouvoir la pensée, la créativité, les études et les recherches dans le domaine de la civilisation islamique. Etablir des liens d'amitié et de coopération avec les organisations de même vocation. Œuvrer pour une reconnaissance de la religion musulmane. Faire connaître les valeurs humaines civilisationnelles de l'Islam.

Complexe socio-culturel des musulmans de Lausanne (Prilly, VD)

Permettre la rencontre entre les membres de la communauté musulmane et leur offrir un cadre de vie spirituelle et socioculturelle islamique, en harmonie avec la société suisse à laquelle ils appartiennent;

Doter la communauté musulmane de Lausanne d'une infrastructure adéquate qui répond à ses spécificités musulmanes et veiller à la bonne marche d'une telle infrastructure;

Développer des relations d’amitié, de cohabitation et de dialogue avec les autres religions;

Promouvoir de bonnes relations et une étroite collaboration avec d'autres institutions, associations et organismes musulmans et non musulmans.

Institut culturel musulman de Suisse (La Chaux-de-Fonds, NE)

Permettre aux personnes désireuses de connaitre l'Islam, son histoire et ses civilisations, à travers l'art et les livres mais aussi grâce à la diversité et à la communication, en s'instruisant et en découvrant les richesses de toute une Culture.

L'ICMS est un espace ouvert, un lieu d'échange des savoirs, de partage et de dialogue afin de mieux connaitre cette religion et ceux qui la composent, autrement que par la voie des médias et des faits divers.

Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse (La Chaux-de-Fonds, NE)

Réunir les efforts des femmes musulmanes afin de réaliser un travail commun, et bien organisé dans la fraternité et l'amitié ; organiser des activités culturelles, éducatives et sociales à grande et petite échelle ; élargir et développer l'échange culturel entre les musulmanes et les non-musulmanes, dans l'amitié et le respect mutuel ; établir un dialogue par des liens d'amitié et de coopération avec les associations féminines non musulmanes en Suisse ainsi qu’un dialogue inter-religieux avec des organisations chrétiennes.

Défendre et représenter les intérêts de l'Islam et des musulmanes ; défendre les Droits de l'Homme, combattre l'injustice et les attaques portées aux femmes musulmanes et non musulmanes ; participer aux actions humanitaires, surtout celles qui touchent directement les femmes et les enfants.

Fondation Euro-Suisse Mithak (Le Loche, NE)

Améliorer la présence des musulmans en Suisse et en Europe dans le cadre de la tolérance, la cohabitation et le respect; aider la famille à jouer son rôle dans l'éducation de la nouvelle génération tout en s'attachant à son identité; la formation de cadres spécialisés dans le travail social et culturel; mener un travail de prévention contre la délinquance, la toxicomanie, la criminalité, l'extrémisme et toute autre manifestation négative dans la société; la formation et la réhabilitation sociale des délinquants ou de ceux qui connaissent des difficultés particulières; former et encourager les jeunes musulmans à contribuer positivement dans la société; développer l'échange et le dialogue entre les cultures à travers un travail d'information sur l'Islam à la fois comme religion et civilisation; établir des ponts de communication entre la jeunesse musulmane en Occident et celle des pays musulmans.

Fondation d’œuvres à rayonnement socioculturelles (FORS, Le Locle)

Contribuer à la vie culturelle et sociale du canton de Neuchâtel; abolir les barrières des préjugés et d'ignorance à travers l'échange et le dialogue; sensibiliser et encourager les musulmans à contribuer à l'animation socioculturelle de la région Neuchâteloise; organisation des expositions, des manifestations, des ateliers, des cours, des conférences, des séminaires, des colloques ou toutes autres activités dans lesquelles un dialogue entre art, culture et spiritualité puisse s'engager; établir des ponts de dialogue, d'information et d'échange entre les institutions sociales et culturelles du canton de Neuchâtel et celles du monde musulman, notamment à travers des partenariats dans les domaines muséologique, artistique, scientifique, en plaçant toujours l'humain au cœur des priorités; offrir un service de médiation favorisant la résolution de mésententes, de dilemmes, de querelles, de conflits et ses synonymes; constituer des programmes d'activités plurielles et d'occupation pour favoriser et encourager l'insertion sociale et professionnelle, destinées à l'ensemble des personnes bénéficiaires de prestations sociales et autres; traduction et publication de livres pouvant contribuer à enrichir les connaissances de la population sur l'Islam et la culture musulmane; création des lieux spécialisés et d'entreprises d'utilité publique; encadrement et encouragement des jeunes à jouer un rôle dans la vie sociale et culturelle de la société tout en les sensibilisant à une économie respectueuse de l'environnement.

Organisation européenne de bienfaisance islamique (association, La Chaux-de-Fonds, NE)

Développer un travail de bienfaisance comme moyen de développement durable; maintien et renforcement d'un réseau de partenaires au niveau national et international; œuvrer pour le développement durable dans les pays pauvres en Afrique, notamment en construisant des écoles et en luttant contre l'illettrisme; soutenir financièrement les étudiants dans leur cursus universitaire et académique; acquérir, construire et renouveler les bâtiments ou autre lieux afférents aux activités religieuses, culturelles, sociales et éducatives des musulmans et des musulmanes; venir en aide aux orphelins, aux personnes nécessiteuses et aux handicapés.

 

Mireille Vallette