Des navires de l’Otan se rapprochent de la Syrie

Des bâtiments de guerre de l'Otan patrouillent actuellement la Méditerranée orientale, ont annoncé des sites de suivi des activités navales dont les informations ont été confirmées par le capitaine d'une frégate néerlandaise, le navire amiral du groupe.

Les bâtiments du 2e Groupe maritime permanent de l'Otan (SNMG2) patrouillent actuellement les régions orientales de la Méditerranée, selon des sites de suivi des activités navales. Selon ces derniers, il s'agit des frégates néerlandaise De Ruyter, canadienne Ville de Québec et grecque Elli.

L'information a été confirmée dans son microblog par le capitaine du bâtiment néerlandais, le navire amiral du groupe.

Trois destroyers américains, l'USS Carney, l'USS Ross et l'USS Winston S.Churchill dotés de Tomahawk, sont déjà déployés en Méditerranéeorientale. S'ajoutent à ceux-ci au moins trois sous-marins nucléaires armés eux-aussi de Tomahawk.

En outre, le sous-marin nucléaire d'attaque de la Royal Navy HMS Talent est entré le 8 septembre dans le détroit de Gibraltar, selon des sites de suivi des activités navales qui précisent que le submersible est doté de 10 missiles de croisière Tomahawk d'une portée allant jusqu'à 1.600 kilomètres.

Fin août, le général de brigade Igor Konachenkov a déclaré que les militaires russes avaient constaté que les États-Unis augmentaient leurs vecteurs de missiles de croisière au Proche-Orient.

Évoquant ces déplacements au sein de la Marine américaine, le ministère russe de la Défense avait plus tôt pointé du doigt l'intention de Washington de profiter de la mise en scène d'une attaque chimique par les terroristes. Selon le ministère, cette provocation est préparée actuellement avec la participation active des services secrets britanniques. Les militaires russes connaissent même l'endroit précis où il est prévu d'organiser cette mise en scène: une frappe avec des munitions chimiques devrait être prochainement lancée contre la commune de Kafr Zita, limitrophe du gouvernorat syrien d'Idlib.

Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a annoncé plus tôt que, selon des informations communiquées par des habitants d'Idlib, des prises de vues d'une mise en scène sur «l'utilisation» d'armes chimiques par l'armée syrienne avaient commencé dans la région. Les radicaux ont amené deux bidons d'une substance toxique chlorée à Jisr al-Choghour pour rendre la vidéo de la provocation plus «réaliste», affirmait-il.

Source

Les Syriens se rendent aux urnes pour des élections locales, une première en sept ans de guerre

La Syrie organise des élections municipales le 16 septembre. Un symbole pour une population qui vit au rythme de la guerre depuis 2011. Le scrutin peut se dérouler sur les deux tiers du territoire, sous contrôle de l'Etat.

Les Syriens élisent leurs conseillers municipaux le 16 septembre. Il s'agit d'une première depuis le début de la guerre, il y a sept ans. Selon l'agence de presse nationale Sana, près de 6 551 bureaux de vote ont ainsi ouvert sur près des deux tiers du territoire qui sont sous le contrôle de l'Etat.

Plus de 40 000 candidats sont en lice pour 18 478 sièges. Les bureaux de vote seront fermés à 19h, heure locale, et les autorités ont déclaré avoir pris toutes les précautions nécessaires pour que les bureaux de vote soient sécurisés. Dans la capitale Damas – qui est toujours restée sous le contrôle du gouvernement – de nombreuses affiches recouvrent les murs, la plupart du temps représentant des candidats sortants briguant un nouveau mandat.

Les nouveaux conseillers municipaux devraient avoir davantage de responsabilités que leurs prédécesseurs, notamment dans les domaines de la reconstruction et du développement urbain, figurant comme parmi les priorités par le président syrien.

Toutefois, malgré cette éclaircie électorale, des combats violents continuent dans le pays. La veille, durant la soirée du 15 septembre, une attaque aérienne, attribuée à des avions israéliens par les autorités syriennes, a frappé l'aéroport international de Damas, provoquant plusieurs explosions. En outre, à Idleb, l'armée syrienne se prépare à une offensive majeure contre l'un des derniers bastions des combattants djihadistes.

Source

Les États-Unis renforcent leur présence militaire en Syrie, selon la presse

Se référant à des sources sur place, une agence de presse turque énumère les sites militaires américains dans le nord de la Syrie, dont le nombre continue d’augmenter, et explique que cela témoigne de l’intention de Washington de se maintenir dans ce pays proche-oriental.

Les militaires américains installent de nouveaux centres opérationnels et bases dans le nord de la Syrie, informe l'agence turque Anadolu.

Plus tôt, la Turquie a accusé à plusieurs reprises les États-Unis de livrer des armements aux forces d'auto-défense kurdes qu'Ankara qualifie de terroristes liés au Parti des Travailleurs du Kurdistan, interdit dans ce pays.

Se référant à des sources locales, l'agence précise que lancée en août, la construction de nouveaux sites américains témoigne du désir de Washington de maintenir une présence à long terme dans la région. Ces sites se multiplient dans des agglomérations de l'est et de l'ouest de Qamishli, dans le nord-est de la Syrie. Quant à la base américaine dans la province de Deir ez-Zor, elle est située près du plus important gisement pétrolier du pays.

L'agence note que les États-Unis ont commencé à créer des bases militaires en Syrie en octobre 2018. Alors, deux bases aériennes ont apparu près de Hassaké (capitale du gouvernorat du même nom) et huit centres opérationnels à Raqqa (capitale du gouvernorat portant le même nom) et à Manbij (gouvernorat d'Alep). Depuis le mois de juillet 2017, les États-Unis ont construit en Syrie cinq autres nouveaux centres opérationnels et bases, dont deux dans le gouvernorat d'Alep et deux autres dans le nord de celui de Raqqa. En outre, Washington a mené à bien la construction d'une autre base dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, où sont concentrés la plupart des gisements pétroliers du pays.

Selon les informations d'Anadolu, une autre base américaine est déployée près du champ pétrolifère de Saban, dans le nord-est du gouvernorat de Deir ez-Zor, et à dix kilomètres à l'est de l'Euphrate. En outre, les Américains agrandissent un site situé dans le nord de Raqqa et utilisé comme aérodrome.

Source

“Attaque chimique” – La mise en scène

An activist wearing a gas mask is seen in the Zamalka area, where activists say chemical weapons were used by forces loyal to President Bashar Al-Assad in the eastern suburbs of Damascus August 22, 2013. REUTERS/Bassam Khabieh (SYRIA - Tags: POLITICS CIVIL UNREST CONFLICT)

-
Michel Garroté -- Une fausse attaque chimique pourrait prochainement avoir lieu en Syrie (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Plusieurs agences de presse internationales auraient reçu des images mettant en scène une prétendue attaque chimique à Idleb, dans le nord de la Syrie [pour mémoire, ci-dessus, photo prise en 2013 par Bassam Khabieh]. Selon le témoignage d'habitants de la province d'Idleb, le tournage de la mise en scène d'un usage d'armes chimiques aurait commencé dans les rues de Jisr al-Choghour, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Idleb.
-
L'objectif de ses auteurs : entraver l'élimination des terroristes djihadistes, justifier de nouvelles frappes occidentales contre les forces syriennes loyales et renverser le gouvernement laïc de Bachar Al-Assad. Concrètement, la mise en scène d'une attaque chimique en Syrie, dans la région d'Idlib, aurait pour objectif d'empêcher l'élimination des combattants du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda désormais connue sous le nom de Front Fatah al-Cham.
-
Les images de cette présumée "attaque chimique" montreraient les Casques blancs en train de procurer de l'aide à la population locale après une attaque de bombes-barils prétendument menée par des avions de l'armée syrienne. Pour rendre le tournage plus "réaliste" et permettre aux Casques blancs de prélever des échantillons à Jisr al-Choghour, des terroristes djihadistes auraient transporté deux contenants avec des substances toxiques à base de chlore.
-
Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis, quels qu'en soient ses dirigeants, font passer la nécessité de renverser des gouvernements laïcs avant les objectifs communs d'éradication du terrorisme djihadiste. C'est ce qui s'est passé en Irak et en Libye. Les USA essaient désormais de faire la même chose en Syrie (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch,11.9.2018
-
https://francais.rt.com/international/53843-selon-moscou-images-mise-scene-attaque-chimique-filmees-syrie
-

Syrie : les milices kurdes persécutent les chrétiens d’Orient

Tandis que les bruits de bottes se concentrent autour des positions tenues par les rebelles islamistes dans la province d’Idlib, dans le nord de la Syrie des milices kurdes ont tenté de s’attaquer aux églises et aux écoles des chrétiens d’Orient à Hassakah – capitale d’un gouvernorat (province) au nord-est de la Syrie, tenue par les Kurdes avec une présence diffuse de forces spéciales américaines et françaises.

Le 30 août le conseil des prêtres chrétiens de Hassakah s’est fendu d’une déclaration pour condamner les « attaques » auxquelles se sont livrées des milices kurdes, les Asayish – connues pour leur justice sommaire, notamment vis-à-vis des ex-combattants de l’EI, sur les églises et les écoles chrétiennes, ainsi que les tentatives de confiscation arbitraire des biens qui appartenaient aux chrétiens.

Ceux-ci sont principalement des Assyriens, qui ont eu à souffrir de la mainmise de l’État Islamique (persécutions religieuses, destructions d’églises, enlèvements contre rançon, exécutions sommaires…) avant qu’il ne soit chassé par des milices kurdes et assyriennes.

Le 3 septembre, une manifestation de chrétiens a eu lieu à Hassakah – les manifestants protestaient contre l’obligation qui leur était faite, dans leurs écoles chrétiennes, de suivre le programme kurde en langue kurde, selon les programmes kurdes. Les manifestants ont déployé des bannières de la Sainte Vierge, mais aussi des drapeaux… syriens loyalistes.

Tandis que les médias occidentaux restaient silencieux sur ses persécutions, des médias turcs – toujours prompts à critiquer la mainmise kurde sur le nord-est de la Syrie où vivent aussi des arabes sunnites, des chrétiens et des populations turcophones – affirmaient qu’à Qamishli – où des tensions ont aussi éclaté entre chrétiens et kurdes – 6 enseignants opposés à l’idéologie des YPG kurdes auraient été limogés.

Le quotidien turc (pro-gouvernemental) Daily Sabah accuse les YPG kurdes d’instrumentaliser les programmes scolaires pour imposer leur idéologie aux populations sous leur contrôle au nord-est de la Syrie. Il rappelle aussi que l’ONG Human Right Watch avait accusé en août dernier les YPG d’avoir embrigadé 224 enfants qui vivaient dans des camps de réfugiés, soit cinq fois plus qu’en 2016.

Des médias syriens de tendances diverses donnent des informations plus détaillées. SelonEnab Baladi (opposition, basé à Daraya en Syrie) le gouvernement autonome kurde aurait fermé trois écoles privées syriaques à dont deux (arménienne et syriaque) à Malikiyah le 7 août, et à Derbasiya près de Hassakah, au motif qu’elles ne suivaient pas le programme scolaire kurde mais celui du gouvernement syrien de Damas, adapté à l’histoire et la culture des Syriaques. Ces écoles privées syriaques fonctionnent depuis 1953 sous l’égide du diocèse de l’Eglise orthodoxe syriaque.

Les écoles privées menacées

Selon Enab Baladi encore les Asayish kurdes auraient menacé de fermer toutes les écoles privées qui continueraient à suivre le programme scolaire de Damas plutôt que celui du gouvernement autonome kurde. Une première vague de fermeture d’écoles privées – arabes sunnites pour la plupart – avait déjà eu lieu en juillet 2017 et donné lieu à d’importantes tensions entre loyalistes et kurdes.

Suite à ces fermetures d’écoles, des organisations représentant plus de 500.000 assyriensexpatriés en Europe – et notamment en Allemagne – ont signé une lettre ouverte pour appeler les autorités kurdes à cesser d’imposer leur programme scolaire dans les écoles assyriennes et arrêter de les fermer de force. « Les inquiétudes et les craintes des communautés chrétiennes devraient être prises au sérieux et sur un pied d’égalité, sans quoi cela donnerait rapidement l’impression que les Chrétiens ne sont plus les bienvenus dans la région qui a été leur maison depuis des millénaires », adjure la missive.

Un décret administratif du PYD (affilié au PKK) oblige en effet les chrétiens d’Orient présents dans la région à « réenregistrer » leurs églises et écoles auprès des autorités kurdes sous peine de fermeture. Près de 7000 élèves sont concernés pour la rentrée 2018 et risquent de voir leur scolarité suspendue au bon vouloir des autorités kurdes.

Le parti démocratique assyrien (ADP) accuse le gouvernement autonome kurde d’« intimidation » envers les assyriens et de « nuire à l’éducation en imposant son idéologie via le programme scolaire obligatoire ». L’ADP appelle aussi le gouvernement kurde à rouvrir les écoles fermées de vive force.

Le 4 septembre, la Confédération Assyrienne Européenne a dénoncé de nouvelles attaques kurdes contre les écoles des chrétiens d’Orient dans un communiqué « Le 28 août, des hommes armés [kurdes] sont entrés dans une école privée à Qamishli et ont expulsé de vive force toute l’équipe éducative. Ces miliciens appartenaient au PYD et au Sutoro [bureau militaire syriaque, pro-kurde] et au Dawronoye, alliés du PYD. Ils ont fermé l’école en brisant les cadenas et en les remplaçant, malgré l’opposition des enseignants ». Suite à cet investissement, une manifestation d’assyriens a éclaté : « les manifestants ont brisé les cadenas pour rentrer dans l’école. Les forces Sutoro ont tiré en l’air pour disperser la foule ».

Voilà donc une nouvelle épine dans le pied du gouvernement kurde, alors qu’il est confronté à l’autre bout de sa zone, au bord de l’Euphrate – à Raqqa notamment – à une guérilla larvée dans les zones majoritairement sunnites. Ceux-ci reprochent au gouvernement autonome kurde des impôts confiscatoires, le maintien en ruines de leurs villes et villages, dévastés par la guerre contre l’État Islamique et toujours pas déminés, des difficultés de ravitaillement qui confinent à la famine, des cas de recrutement forcé dans les forces armées et une kurdisation à marche forcée.

Source

Syrie : YouTube ferme plusieurs chaînes d’Etat dont celles de la présidence et de la Défense

Des chaînes YouTube liées à l'Etat syrien ont été fermées, pour des motifs «juridiques» et de «conditions d'utilisation». Dans les jours précédents, l'Occident avait exprimé ses craintes quant à l'utilisation d'armes chimiques de la part de Damas.

Depuis le 8 septembre, plusieurs chaînes liées à l'Etat syrien ont été fermées par YouTube qui a mis en avant «des réclamations d'ordre juridique» ou encore un «non-respect de [ses] conditions d'utilisation». Parmi les chaînes concernées, celles de la présidence syrienne, du ministère syrien de la Défense ou encore de l'agence de presse gouvernementale Sana.


Concernant la chaîne de la présidence, YouTube explique en effet que le compte a été clôturé «en raison d'une réclamation d'ordre juridique».

Quant aux chaînes du ministère de la Défense et de l'agence Sana, la justification donnée par la plateforme américaine évoque un «non-respect des conditions d'utilisation de YouTube».

Si YouTube n'a pour l'heure pas fourni d'autres commentaires à propos de sa décision, celle-ci intervient dans un contexte de tensions accrues en Syrie, alors qu'une offensive des forces gouvernementales se dessine dans le nord du pays, à Idleb, contre la principale organisation islamiste armée qui sévit dans la région : Hayat Tahrir al-Cham, un conglomérat de groupes djihadistes formé par al-Qaïda.

Peu avant ces suppressions de comptes sur la plateforme américaine d'hébergement, le chef d'Etat-Major des armées des Etats-Unis avait fait savoir que les forces américaines se préparaient à une intervention militaire, dans le cas d'un recours aux armes chimiques de la part de Damas. Comme ils l'avaient fait en amont des frappes du 14 avril 2018, les Occidentaux ont récemment multiplié les menaces à l'encontre de du gouvernement syrien.

Le 8 septembre, l’armée russe déclarait avoir obtenu des données «irréfutables» selon lesquelles des groupes dont le front al-Nosra et les Casques blancs, s’étaient réunis dans la province d’Idleb pour étudier des scénarios d'attaques chimiques sous faux drapeau, attaques commises par une organisation dans le but d'en imputer la responsabilité à une autre.

Le 7 septembre, l'Iran, la Russie et la Turquie se réunissaient à Téhéran pour poursuivre leur action en Syrie et ainsi faire aboutir le processus de paix d'Astana.

Source

Syrie : Le ton monte sérieusement entre Américains et Russes au sujet de la région d’At-Tanf

Quand le président russe, Vladimir Poutine, dit que le régime syrien doit recouvrer le contrôle de la totalité de son territoire, il ne parle pas seulement de la province d’Idleb, encore aux mains de groupes rebelles dominés par la coalition jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-Front al-Nosra, autrefois lié à al-Qaïda)… Mais aussi de la région d’At-Tanf, près de la frontière syro-jordanienne.

D’une surface de 55 km2, cette dernière est stratégique dans la mesure où elle est située sur l’axe Damas-Bagdad et que son contrôle permet d’empêcher les infiltrations terroristes en Jordanie. Depuis 2016, des commandos américains y sont déployés pour appuyer une faction de l’Armée syrienne libre contre les jihadistes de l’État islamique [EI ou Daesh].

L’an passé, cette région, pourtant déclarée « zone de déconfliction » par les états-major russes et américains, fut le théâtre de plusieurs incidents, obligeant la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis à intervenir contre les troupes gouvernementals syriennes et leurs alliés.

Mais depuis le début de ce mois, la Russie a haussé le ton au sujet de cette présence militaire américaine à At-Tanf. Au point d’avertir, au moins à deux reprises, Washington que ses forces ainsi que les troupes syriennes étaient désormais prêtes à lancer une offensive dans cette zone, qui, selon Moscou, abriterait des « terroristes ».

« Les Russes ont informé les États-Unis, le 1er septembre, via la ligne de communication [établie pour éviter les incidents en Syrie], qu’ils avaient l’intention d’entrer dans la zone de déconfliction d’At Tanf pour poursuivre les terroristes », a déclaré le lieutenant-colonel Earl Brown, un porte-parole de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient.

« Les Russes ont indiqué par note écrite le 6 septembre qu’ils allaient faire des frappes de précision dans la zone de déconfliction d’At-Tanf contre les terroristes », a ensuite continué le lieutenant-colonel Brown. « Les États-Unis et leurs partenaires n’ont besoin d’aucune assistance pour y combattre l’EI et nous avons conseillé aux Russes d’en rester à l’écart », a-t-il insisté.

« Les Russes ont accepté une zone de déconfliction de 55 km2 autour d’At-Tanf afin d’éviter tout incident avec nos forces » et d’utiliser les « canaux de déconfliction », a rappelé l’officier. Aussi, il « n’y aucune raison pour que les forces russes ou pro-régime viennent violer les limites de cette zone », a-t-il assuré.

Aussi, afin de dissuader toute action dans le secteur d’At-Tanf, l’US CENTCOM y a lancé, le 7 septembre, un exercice d’assaut héliporté avec une centaine de soldats de l’US Marine Corps et des moyens d’artillerie.

« Nos forces vont démontrer leur capacité à se déployer rapidement, à attaquer une cible avec des forces aériennes et terrestres ainsi qu’à effectuer une exfiltration rapide dans toute la zone d’opérations » de la coalition [Inherent Resolve], a expliqué l’US CENTCOM. « Des exercices comme celui-ci renforcent nos capacités pour défaire le groupe État islamique et garantissent que nous sommes prêts à répondre à toute menace qui pèse sur nos forces », a-t-il ajouté.

Reste que la situation dans ce secteur demeure préoccupante. « Les États-Unis ne cherchent pas à combattre le gouvernement syrien ou des groupes qui pourraient lui apporter un soutien. Cependant, s’ils sont attaqués, les États-Unis n’hésiteront pas à utiliser la force nécessaire et proportionnée pour défendre leur forces, celles de la coalition et leurs partenaires », a prévenu le lieutenant-colonel Brown.

Source

Syrie – L’Occident soutient le Califat terroriste du Hayat Tahrir al-Cham

-
Michel Garroté -- Une offensive contre la province syrienne d'Idlib, dernier grand bastion terroriste (photo ci-dessus : 30'000 djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham) dans le nord-ouest du pays, serait un "massacre", allègue le dictateur islamiste turc Recep Tayyip Erdogan. Autrement dit, Recep Tayyip Erdogan ne souhaite pas que l'on combatte le Hayat Tahrir al-Cham qui n'est pas syrien mais multinational-musulman (cf. photos ci-dessous).
-
Des avions russes mènent des raids dans la province d'Idlib, autour de Jisr al Choughour, à la limite occidentale de l'enclave terroriste. Les "rebelles" de l'Armée Syrienne Libre n'existent plus à Idleb. C'est le Front al-Nosra qui règne sur place. Après avoir changé de nom pour Fatah al-Cham, le Front al-Nosra a fusionné avec d'autres groupes armés islamistes pour former le Hayat Tahrir al-Cham, qui tient actuellement Idleb.
-
Damas explique son intention de libérer la ville d'Idleb et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, estime que le gouvernement syrien est fondé à combattre et éliminer ces groupes terroristes. Autrement dit, la Russie, contrairement à l'Occident et la Turquie, veut mettre fin à la guerre de Syrie et veut soutenir la résistance de l'armée régulière syrienne et du gouvernement laïc syrien face à la guerre terroriste que leur inflige le Hayat Tahrir al-Cham (qui veut instaurer un Califat intégriste dans la province syrienne d'Idlib).
-
Les régions à majorité kurde dans le nord-est de la Syrie ne bénéficieront pas de traitement particulier et seront réintégrées dans le pays, déclare Ali Haïdar, ministre syrien de la Réconciliation. "Nous ne pouvons pas donner à une province syrienne un statut qui la distingue des autres provinces ou ethnies, ni autoriser une situation qui irait à l'encontre de l'idée que la Syrie est un seul pays et une seule société", ajoute Ali Haïdar.
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-

Il existe une approche judéo-chrétienne de la guerre

-
Michel Garroté -- Le terrorisme, concrètement, c'est l'emploi de la terreur. Et, par conséquent, la lutte contre le terrorisme, c'est la lutte contre l'emploi de la terreur. Vu sous cet angle, il existe une approche judéo-chrétienne de la guerre. Les pays libres et laïcs de culture (et non pas de "religion") judéo-chrétienne, sont, du fait de cette culture, en droit de faire la guerre au terrorisme, de faire la guerre à l'emploi de la terreur, de résister, par les armes, à l'emploi de la terreur, de porter cette résistance armée au-delà de leurs frontières, comme le font les Etats-Unis et Israël.
-
Le problème, c'est que dans les pays libres et laïcs, les médias, et, une partie de la classe politique, voudraient "une guerre qui ne fasse pas de victimes". Dès que les Etats-Unis et Israël mènent une guerre de résistance à l'emploi de la terreur, une résistance armée à l'emploi de la terreur, nos médias, et, une partie de notre classe politique, parlent de "riposte disproportionnée" (d'une "guerre qui fait des morts" en quelque sorte). Résultat : le Hamas, le Hezbollah et les Pasdaran (par exemple) agissent en toute impunité, sachant qu'en Occident, les faiseurs d'opinion leur délivrent un droit de tuer et nous interdisent de riposter.
-
A ce propos, le colonel François-Régis Légrier vient de publier un essai sur la guerre juste, intitulé "Si tu veux la paix, prépare le guerre" (cf. sources en bas de page). Par delà les traités d’histoire militaire et de stratégie, voici l’étude des principes qui doivent guider toute action politique au sujet de la guerre « afin de l’éviter quand il le faut ou de la mener à bien quand c’est nécessaire ». Son fil directeur reprend l’antique devise de l’actuelle école de guerre française : "si vis pacem, para bellum". Pour l’avoir oublié par négligence ou idéologie, notre pays a plusieurs fois payé très cher son amnésie. Oui, il existe une approche toute inspirée de sagesse évangélique pour concevoir et faire la guerre, et c’est toute l’actualité de la doctrine de la guerre « juste ».
-
A propos des guerres contre les "dictateurs" de Serbie comme d'Irak, l'auteur écrit par exemple, "La guerre étant un acte politique, la dialectique consistant à assimiler un chef d'Etat à un brigand et la guerre à une opération de police est une aberration lourde de conséquences. En effet, loin de pacifier les relations internationales, cette dialectique, négation du politique, contribue à faire disparaître l'état de paix et l'état de guerre au profit d'un état de crise permanent. Elle exacerbe le sentiment d'injustice chez les peuples considérés comme des Etats-voyous ou faillis et met donc en mouvement des forces qu'il est de plus en plus difficile de contrôler. Ensuite, en assimilant la guerre à une opération de police, cette dialectique tend à confondre police et armée."
-
Autre sujet d'actualité, la fameuse "guerre contre le terrorisme" :
-
"Le terrorisme est un concept désignant un mode d'action - l'emploi de la terreur. Dans ces conditions, "lutter contre le terrorisme" ne veut rien dire. On combat un Etat, une organisation, mais pas un concept. Faire la guerre à un concept est une chose qui risque de durer longtemps. A cet égard, l'expression "lutte contre le terrorisme" est surtout révélatrice de l'incapacité à nommer l'ennemi et donc à l'affronter. On peut craindre que cette capitulation sémantique soit le prélude à une capitulation plus générale."
-
Enfin, sur le concept même de guerre juste, qui peut choquer quelques chrétiens, l'auteur écrit : "Certes, on trouve dès l'origine du christianisme une tendance pacifiste prenant appui sur certaines phrases de l'Evangile telles que : "Je vous dis de ne pas résister aux méchants" (Matthieu 5, 39) ou encore : "Ceux qui frappent par l'épée périront par l'épée" (Matthieu 26, 52).
-
Mais cette tendance, prônée notamment par Tertullien et Origène, ne sera pas reprise dans la doctrine de l'Eglise, laquelle affirme clairement l'usage légitime de la force contre les fauteurs de troubles intérieurs et extérieurs. Au IVe siècle, saint Ambroise rappelait notamment que "celui qui, en mesure de le faire, n'écarte pas de son prochain une injustice, est autant coupable que celui qui commet l'injustice" et est aussi "pleine de justice la force qui, à la guerre, protège la patrie contre les barbares" (cf. sources en bas de page).
-
Adaptation & Mise en Page de Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
Sources :
-
L'article :
-
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/06/oui-il-existe-une-approche-toute-inspir%C3%A9e-de-sagesse-%C3%A9vang%C3%A9lique-pour-concevoir-et-faire-la-guerre.html
-
Le livre :
-
https://www.les4verites.com/produit/si-tu-veux-la-paix-prepare-le-guerre
-

L’armée turque intensifie ses opérations illégales en l’Irak

-
Michel Garroté -- L'Iran aurait "approuvé le principe" d'une opération de l'armée turque contre des combattants et combattantes Kurdes (cf. 1ère photo) dans le nord de l'Irak, a allégué, mardi 12 juin 2018, le ministre turc de la Défense Nurettin Canikli, ce que Téhéran s'est gardé de confirmer. Ankara intensifie depuis plusieurs jours ses opérations dans la région des monts Kandil, Makhmour et Kandil, bases arrières des combattants Kurdes du PKK. Le dictateur islamiste turc Recep Tayyip Erdogan a promis, lundi 11 juin 2018, "d'assécher ce marais terroriste" (Erdogan soutient les terroristes de l'EI, du Hamas et du Hezbollah ; et, de ce fait, il est mal placé pour assécher des "marais terroristes", qui plus est en dehors de son propre pays, et, en toute illégalité...).
-
L'armée turque a annoncé, mardi 12 juin 2018, avoir "détruit", dans la nuit du 11 au 12, lors de raids aériens, douze cibles "liées" au PKK et "neutralisé" 34 militants kurdes entre le 1er et le 8 juin. Le gouvernement d'Ankara a également déclaré que les militaires turcs s'étaient déployés à 30 km à l'intérieur du nord de l'Irak, non loin des monts irakiens de Kandil, Makhmour et Kandil. "Nous avons proposé à l'Iran de mener cette opération ensemble. L'Iran, "au moins dans ses remarques", aurait exprimé un soutien très important", a allégué Nurettin Canikli.
-
Il a également prétendu que la Turquie était "en plein accord avec l'Irak", ce que Bagdad a démenti. "Le gouvernement irakien n'acceptera aucune progression' sur son territoire, des forces turques, à la poursuite d'éléments du PKK actuellement présents dans les monts Sindjar, Makhmour et Kandil", a déclaré Saad al Hadithi, porte-parole du Premier ministre irakien Haïdar al Abadi. Une offensive turque contre le PKK, dans les monts Kandil, Makhmour et Kandil, constitue la troisième opération militaire illégale turque depuis 2016, les deux premières ayant visé les Kurdes Syriens dans le nord de la Syrie (cf. source en bas de page).
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
Source :
-
https://fr.news.yahoo.com/larm%C3%A9e-turque-intensifie-ses-op%C3%A9rations-dans-le-nord-115722208.html
-

Poutine et Assad veulent pousser l’Iran hors de Syrie

Poutine-3

-
Michel Garroté  --  Il y a des pays dont des soldats et des officiers sont présents - de fait illégalement - sur le territoire syrien du point de vue du droit international (ndmg - l'Iran). Par contre, il y a des pays qui sont dans un état de coopération technique et militaire avec la Fédération de Russie et se trouvent légalement en Syrie sur invitation des autorités du pays.
-
De fait, Moscou, Damas et Jérusalem aimeraient voir les Iraniens quitter la Syrie. On peut raisonnablement supposer que la question de la présence iranienne en Syrie – c’est-à-dire sinon le départ de ses forces, du moins la baisse significative de leurs prétentions – fait d’ores et déjà partie de la grande négociation planétaire avec Téhéran. A ce propos, Gil Mihaely, sur causeur.fr, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Mercredi dernier, Vladimir Poutine a rencontré Bachar Al-Assad à Sotchi.
-
À la suite de leurs échanges, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a informé les journalistes : « Des pourparlers assez approfondis ont eu lieu », le président russe a félicité le président syrien pour les succès de l’armée gouvernementale syrienne dans la lutte contre les groupes terroristes, qui ont permis de créer des conditions supplémentaires en faveur d’une activation du processus politique à grande échelle ». Le président Poutine a estimé qu’ « avec le début du processus politique dans sa phase la plus active, les forces armées étrangères (ndmg : notamment l'Iran) vont se retirer du territoire syrien ».
-
Poutine n’a pas précisé à quelles « forces étrangères » il faisait référence. S’agit-il des Turcs qui occupent la ville d’Afrine ? Des forces américaines présentes aux côtés des Kurdes ? Ou bien sont-ce les forces iraniennes (pasdarans, milices chiites et Hezbollah) ? L’ambiguïté du communiqué de presse russe ne peut être comprise autrement que comme un signal envoyé à Téhéran.
-
Et, pour rendre le message encore plus clair, Vladimir Kujine, un conseiller du président Poutine chargé des coopération militaires et techniques, a déclaré il y a huit jours, soit 24 heures après la visite de Benyamin Netanyahou à Moscou, que la vente à la Syrie des systèmes de défense aérienne S-300 n’était plus à l’ordre du jour. Motif invoqué ? « L’armée syrienne dispose de tout ce dont elle a besoin pour faire face à ses ennemis ».
-
Si on traduit ces subtilités diplomatiques en français, cela signifie que les Russes ont accepté la position israélienne. Ainsi, ils ne pensent pas que Tsahal vise les Syriens (lesquels n’ont donc pas besoin d’améliorer leurs défenses aériennes). Israël a donc obtenu le droit de faire respecter par la force des lignes rouges bien comprises par Moscou.
-
Autrement dit, puisque la guerre civile est terminée, les Iraniens sont de trop en Syrie. Y compris aux yeux des Russes. Il faut dire que la survie d’Assad pose de nouvelles questions stratégiques. Pour le président syrien, l’objectif est évident : retrouver la situation d’avant mars 2011, ajoute Gil Mihaely sur causeur.fr (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
Source :
-
https://www.causeur.fr/poutine-assad-syrie-iran-israel-151384
-

Escalade au Moyen-Orient

Syrie-Alep-2

-
Michel Garroté  --  Les pays occidentaux se servent de la rhétorique humanitaire en vue de cacher leurs plans de morceler la Syrie, a annoncé le vice-chef de la diplomatie russe (voir sources en bas de page). Washington, Londres et Paris évoquent des problèmes d'ordre humanitaire pour dissimuler leurs projets visant à diviser la Syrie, a déclaré vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. "Les USA, le Royaume-Uni et la France ont démontré que la rhétorique humanitaire et les tentatives de justifier leur présence en Syrie par le besoin de défaire les djihadistes leur étaient nécessaires pour dissimuler leurs projets de morceler le pays", a estimé le vice-chef de la diplomatie russe.
-
Il a également souligné que Moscou était préoccupé par la politique agressive des États-Unis et de leurs partenaires à l'égard de la Syrie, destinée à attiser les tensions dans ce pays ravagé par la guerre. Auparavant, les pays occidentaux avaient accusé Damas d'avoir lancé une attaque chimique sur la ville de Douma dans la Ghouta orientale avant de brandir la menace de frappes sur le pays. Moscou a pour sa part démenti les informations faisant état du largage d'une bombe au chlore par l'armée syrienne à Douma. Dans la nuit du 13 au 14 avril, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont effectué des frappes de missiles contre des sites syriens utilisés selon eux pour la production d'armes chimiques (voir sources en bas de page).
-
Les tensions géopolitiques et la surenchère verbale entre l'Iran et Israël ou l'Arabie saoudite font craindre une escalade au Moyen-Orient au-delà du conflit par procuration que se livrent ces puissances régionales en Syrie, estiment des experts (voir sources en bas de page). "Nous ne permettrons pas d'ancrage iranien en Syrie, quel que soit le prix à payer", a averti en avril le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman après un raid aérien contre une base militaire en Syrie dans laquelle sept Iraniens au moins ont péri. Israël n'a pas revendiqué cette attaque, la première ciblant directement des positions de l'Iran en Syrie voisine. Mais cette action a fait craindre une extension du conflit au-delà des frontières syriennes. L'Etat hébreu considère l'Iran comme son principal ennemi, ne veut surtout pas l'avoir à sa frontière et l'accuse de chercher à se doter de l'arme atomique.
-
L'Iran de son côté ne reconnaît pas l'existence d'Israël. Ryad voit de son côté en Téhéran un rival qu'il accuse de vouloir dominer la région. Et des analystes ont évoqué un possible rapprochement de l'Arabie saoudite avec Israël, deux pays alliés des Etats-Unis. Dans ce contexte d'animosité extrême, les menaces de tous bords fusent en permanence. Dans un rapport, le groupe de réflexion International Crisis Group relève des visions antagonistes "qui maintiennent l'Iran et ses adversaires dans une spirale d'affrontements par procuration qui détruit" le Moyen-Orient. Le soutien de l'Iran à des milices en Irak, en Syrie et au Liban fait dire aux détracteurs de la République islamique que celle-ci cherche à dominer la région et à coaliser des forces pour attaquer Israël.
-
L'ICG note que l'Iran, à l'inverse, perçoit le Proche et Moyen-Orient comme "une région dominée par des puissances dotées de capacités militaires supérieures" et que Téhéran ne s'est lancé dans le conflit syrien que par peur de perdre un de ses rares alliés et d'être encerclé par des forces jihadistes. Pour nombre d'Iraniens, l'idée que leur pays est la seule force déstabilisatrice de la région, comme le répètent Washington, Israël et Ryad, est difficile à avaler. "Ce n'est pas l'Iran qui retient prisonniers des Premiers ministres étrangers", s'agace Mohammad Marandi, professeur à l'Université de Téhéran en faisant allusion au Premier ministre libanais Saad Hariri. Ryad avait été accusée de l'avoir forcé à annoncer sa démission et de l'avoir retenu contre son gré.
-
Au Yémen, les autorités saoudiennes "imposent depuis trois ans la famine et la guerre", ajoute Mabandi en référence aux frappes aériennes menées depuis 2015 par une coalition arabe menée par Ryad en soutien au gouvernement face aux rebelles Houthis, que Téhéran dit soutenir, mais pas militairement. La position du royaume saoudien vis-à-vis de l'Iran peut paraître contradictoire. Dans un entretien à la chaîne de télévision américaine CBS, le prince héritier Mohammed ben Salmane a déclaré en mars que l'armée et l'économie iraniennes étaient largement inférieures à celles de la monarchie sunnite, tout en présentant l'Iran chiite comme cherchant à prendre le contrôle de toute la région.
-
"Les critiques peuvent accuser Ryad de voir la main de l'Iran partout", dit Ali Shihabi, directeur du cercle de réflexion pro-saoudien Arabia Foundation, basé à Washington, mais "les Saoudiens ont vu les forces à la solde de l'Iran prendre le contrôle de ses voisins un par un: Liban, Irak, Syrie". L'Iran aussi affiche des contradictions. L'ayatollah Ali Khamenei a déclaré qu'Israël n'existerait plus dans 25 ans mais pour MoHammad Marandi, il ne s'agit pas d'une menace militaire contre l'État hébreu. "Malgré toute la désinformation propagée par des médias occidentaux, l'Iran n'a jamais menacé d'entrer en conflit" avec Israël, dit-il. Mais Dore Gold, ancien ambassadeur d'Israël aux Nations unies, dénonce lui "le mouvement idéologique très agressif" de la République islamique.
-
L'Iran "a construit des bases en Syrie pour des troupes terrestres", dit-il, et si l'on ajoute la présence de son allié, la milice chiite libanaise du Hezbollah, cela représente "une menace directe pour Israël". Les positions des uns et des autres apparaissent d'autant plus difficiles à concilier que l'Iran n'entretient de relations diplomatiques ni avec Israël, ni avec l'Arabie saoudite, Ryad et Téhéran ayant rompu leurs liens en 2016. Les adversaires de l'Iran voient dans ces appels la preuve de la duplicité supposée d'un pouvoir qu'ils accusent de complicité de crimes en Syrie. Pour apaiser la situation, écrit l'ICG, "il faudra que les voisins de l'Iran (et les États-Unis) dialoguent de manière systématique avec Téhéran sur les questions régionales comme l'avenir du Yémen, de la Syrie ou de l'Irak". Mais les Etats-Unis semblent guère enclins dans l'immédiat à discuter avec l'Iran, le président Donald Trump n'ayant de cesse d'accuser Téhéran de représenter une très grave menace pour la région (voir sources en bas de page).
-
Adaptation & Mise en Page : Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
Sources :
-
https://fr.sputniknews.com/international/201804271036127227-syrie-russie-occident/
-
https://fr.news.yahoo.com/surench%C3%A8res-tensions-font-craindre-escalade-au-moyen-orient-094504180.html
-

2018 – Manipulations et provocations

OCI-1

-
Michel Garroté  --  Quelles sont ces manipulations et provocations de 2018 ? Celle de la place Maïdan ; des "printemps" arabes ; de "l’attentat" contre les Skripal ; des gaz en Syrie ; les manigances de Soros en Europe centrale, en Afrique et ailleurs ; et celles du lobby le plus puissant de la planète : l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et sa cinquantaine d'Etats-membres.
-
A ce propos, Henri Temple, avocat, universitaire et essayiste, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Avec la fin de l’URSS, le monde de Yalta s’est autodétruit. Comment le monde nouveau va-t-il s’organiser ? Plusieurs enjeux sont disputés : fin de l’OTAN ; coopération euro-russe ; Ukraine ; accords de Shanghaï et axe russo-chinois ; maintien de la présence militaire russe en Méditerranée ; retournement de la Turquie vers l’Iran ? Fragilisation « populiste » de l’édifice bruxellois, surpopulation, pollution, migrations de masse. Et la bulle financière mûre à point pour une nouvelle explosion, après celle de 2008. Sans omettre les très récentes mesures de Donald Trump contre le multilatéralisme commercial mondial.
-
Or, voici, de surcroît, qu’une partie du monde musulman s’entre-déchire. Mais deux parties se jouent simultanément, l’une cachant l’autre. L’une qui est le jeu sempiternel des egos politiques et économiques des puissances (mais qui est celui, en réalité, des grosses firmes cosmopolites et des lobbys militaro-industriels) : qui va gagner le bras de fer syrien ? Et l’autre qui concerne la configuration de l’Europe. Des manipulations et provocations de toutes sortes masquent la deuxième partie en cours, bien plus vitale, la seule qui vaille au niveau de l’histoire de l’humanité.
-
Les manipulations et provocations ? Celle de la place Maïdan, des printemps arabes, de l’attentat contre les Skripal, des gaz en Syrie, les manigances de Soros en Europe centrale et en Afrique. Cette partie, dont dépend la survie de la France et de l’Occident, c’est la défense contre l’hégémonisme de 1 milliard 300 millions de Chinois (nationalistes-communistes-capitalistes) et contre les vagues migratoires sans précédent dans l’Histoire. Des signes évidents de ces deux menaces sont visibles par quiconque a un peu de jugement et d’intelligence historique. L’Histoire n’a-t-elle pas déjà vu disparaître l’univers celtique libre après -51, puis l’Empire romain dès la fin du IVe siècle ? Le Sud a été occupé par l’islam aux VIIIe et IXe siècle.
-
La France a presque disparu quand un monarque s’est fait couronner roi de France et d’Angleterre ; elle a été dépecée en 1871 et aurait pu devenir une partie du Reich en 1941. Car aucun pays n’est immortel, et la France – comme on vient de l’évoquer – moins que tout autre. Aussi devons-nous rappeler aux politiciens légers qui se grisent de leur gloriole que l’enjeu est vital. Il faut que la France pacifie la relation de l’Europe avec la Russie et, sans doute aussi, que cette dernière donne des gages. Si, dans son bras de fer d’un autre siècle avec les États-Unis, elle a besoin de l’Iran et de la Turquie, il faut qu’elle comprenne que l’Occident est une valeur civilisationnelle capitale que nous partageons ensemble.
-
Et que ses alliés de circonstance que sont l’Iran et la Turquie ne se fondent pas sur les mêmes valeurs que les nôtres. Quant aux États-Unis (et l’Europe et la France), ils doivent ouvrir les yeux sur les motivations profondes et historiques de l’Arabie et du Qatar. Les nations musulmanes sont certes nos voisines, avec lesquelles ont doit échanger en bonne intelligence. Mais les guerres séculaires entre chiites, sunnites, Arabes, Perses, Turcs et Kurdes ne sont pas les nôtres. Pacifions la Grande Europe et laissons l’Orient à ses haines millénaires.
-
Si nous devons, une dernière fois, donner notre point de vue au Moyen-Orient, que ce soit pour tenir compte des réalités humaines : n’obligeons pas, au nom d’une absurde prétendue intangibilité des frontières, des peuples qui se haïssent à vivre ensemble (comme en Syrie, en Irak, au Yémen, etc.). Et n’interdisons pas aux peuples séparés de se retrouver. Ces question sont posées. Ne laissons pas les provocations, manipulations, voire les intérêts privés, obscurcir notre jugement, nous détourner de nos intérêts et paralyser notre volonté, conclut Henri Temple (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Adaptation & Mise en Page : Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
Source :
-

Après Daech, manips, bluff, gesticulations, bras de fer, bombardements : le début de l’après-Assad


-

Sami Aldeeb: L’Occident soutient le terrorisme

Le prétexte invoqué pour attaquer la Syrie est que le régime de ce pays aurait fait usage d'armes chimiques prohibées contre sa propre population. Et ce n'est pas la première fois que la Syrie a été victime d'attaques de la part de l'Occident pour ce même prétexte. Or, jamais les Occidentaux n'ont apporté la moindre preuve de la responsabilité du régime syrien dans l'utilisation d'armes chimiques. Il ne s'agit que de purs mensonges pour camoufler leur agression contre la Syrie. Tout comme ils n'ont jamais apporté la moindre preuve d'armes nucléaire en Irak, prétexte pour lequel ce pays a été envahi et détruit par les Américains. Tout est donc pur mensonge.

Les dirigeants occidentaux qui ont participé ou cautionné les agressions contre l'Irak et la Syrie ont violé un principe fondamental admis par toutes les constitutions et tous les documents internationaux, à savoir le principe de la présomption d'innocence. Je me limite ici à citer l'article 11 alinéa 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui dit: 

Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. En violant ce principe, les dirigeants de ces pays ont démontré sans équivoque qu'ils sont des criminels.

Loin de moi l'idée de défendre le Président irakien Saddam Hussein ou le Président syrien Bachar El-Assad. Ils ne sont pas des anges, et certainement ils ont commis des crimes contre leurs propres populations. Mais invoquer un prétexte mensonger pour attaquer l'Irak et la Syrie, détruire ces deux pays et semer la mort et la désolation parmi la population civile relève d'un crime de guerre et d'un crime contre l'humanité.

En ce qui concerne la dernière attaque tripartite menée par trois dirigeants criminels occidentaux, il faut relever que cette attaque a eu lieu avant même que la commission chargée d'enquêter sur la prétendue utilisation d'armes chimiques par le régime syrien ne commence son travail. Ce qui dit long sur la mauvaise foi des trois dirigeants criminels cités plus haut.

À qui profite cette attaque tripartite non justifiée et criminelle? La réponse est simple: les groupes terroristes que ces trois dirigeants ont soutenus politiquement, financièrement et militairement pendant les sept ans que dure la guerre en Syrie. Ayant vu que leurs poulains terroristes sont en train de perdre sur le terrain face à l'armée syrienne, il fallait que ces dirigeants criminels se vengent contre cette armée. Or cette armée ne fait que déloger des terroristes qui bombardaient des quartiers de Damas, et surtout les quartiers chrétiens. Et ma question: quel pays occidental accepte-t-il que des opposants dans les banlieues tirent des obus contre leurs capitales? Pourquoi alors soutenir des opposants qui tirent des obus contre Damas?

C'est un secret de Polichinelle que les dirigeants occidentaux ont créé la Qaeda, Daesh et autres groupes terroristes annexes. Dans quel but? La réponse est simple: attiser des conflits partout dans le monde et ainsi faire tourner l'industrie d'armement. Et ce n'est pas étonnant que cette attaque criminelle ait eu lieu tout de suite après la fin de la visite du Prince héritier saoudien qui s'est soldée avec des contrats d'achat d'armement en milliards. Ces dirigeants criminels qui ont participé à l'attaque contre la Syrie ont oublié qu'ils sont en train d'armer le pire régime au monde, le régime saoudien, le principal trésorier des groupes terroristes et le principal incitateur de la haine religieuse contre l'Occident "mécréant". Ces dirigeants criminels oublient cependant que celui qui élève des vipères finit toujours par se faire piquer. Rappelez-vous: les attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait environ 3000 morts aux Etats-Unis, attaque perpétrée par Al-Qaida (créée par les Etats-Unis). Sur les 19 terroristes, 15 sont saoudiens. 60% des Saoudiens se déclarent en en faveur de Daesh.

Chaque fois que je passe à Paris, je croise les militaires et les policiers qui veillent à la sécurité de la population française ... auxquels je lève le chapeau. Mais en fait, ils font quoi? La réponse est simple: payer le pot cassé de leurs dirigeants qui ont favorisé les terroristes et les intégristes musulmans... contre lesquels la Syrie lutte. Je pleure de chaudes larmes chaque fois que j'entends la mort de civils en France fauchés par des attentats. Mais qui en est responsable? Certes, des terroristes et des intégristes musulmans... soutenus par les dirigeants criminels occidentaux. Ces mêmes dirigeants criminels qui ont attaqué la Syrie sous un prétexte mensonger, ou ont soutenu cette attaque.

La population occidentale est actuellement prise au piège entre des terroristes et des intégristes musulmans et des dirigeants occidentaux criminels qui prétendent lutter contre le terrorisme tout en le soutenant politiquement, financièrement et militairement. La population occidentale a deux ennemis, et on ne sait pas lequel des deux est le plus dangereux. Il est du devoir de tous les citoyens occidentaux, y compris l'armée et la police, les intellectuels, les professeurs et les journalistes, de faire entendre leur voix face à des dirigeants occidentaux criminels, et leur signifier qu'ils refusent de se faire sacrifier comme des moutons d'abattoir. Qui ne dit mot consent.
 

En tant que chrétien d'origine palestinienne vivant en Suisse, je souhaite adresser un mot à mes frères juifs. Je sais que le gouvernement israélien se réjouit des attaques menées contre la Syrie, et a participé à maintes reprises à des attaques similaires. Et pourtant il n'y a pas de quoi se réjouir. Certes, vous avez une dent contre les musulmans, comme les musulmans ont une dent contre Israël. Mais ces conflits attisés par des dirigeants occidentaux criminels pour faire tourner leurs industries d'armement nous desservent tous. Il faut parvenir à une solution au conflit du Proche-Orient et ne pas se laisser duper par ces dirigeants occidentaux criminels. Le même appel je le lance à mes frères musulmans, et surtout palestiniens. Je suis à cet égard prêt à résoudre ce conflit qui dure depuis 70 ans en sept minutes... à condition que les juifs et les musulmans laissent de côté leur idéologie discriminatoire. Le modèle suisse est là pour vous guider vers une solution durable de vos litiges et haines mutuelles.

Sami Aldeeb

L’Arabie saoudite a perdu la bataille en Syrie

Syrie-carte-1

-
Michel Garroté  --  En acceptant que Bachar el-Assad restera au pouvoir, Mohammad ben Salmane reconnaît l’échec de la politique saoudienne (source en bas de page). L’Arabie saoudite admet pour la première fois publiquement sa défaite en Syrie. En déclarant la semaine dernière dans une interview en marge de sa tournée américaine que « Bachar el-Assad restera (au pouvoir) », le prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS) a officialisé le décrochage de Riyad sur le front syrien. Cette déclaration représente moins un revirement de la politique étrangère du royaume qu’une officialisation du désengagement progressif de Riyad entamé au moment de l’intervention militaire russe en septembre 2015.
-
Premier grand déplacement diplomatique de MBS, son séjour outre-Atlantique doit durer trois semaines. C’est l’occasion pour le jeune prince héritier d’apposer une marque plus personnelle à la diplomatie du royaume. L’intervention en Syrie est davantage l’œuvre de son oncle, le roi Abdallah, et de son père le roi Salmane. « Ce qui est véritablement nouveau dans les déclarations de MBS au Time, c’est que Riyad tend à parler de politique étrangère en public », explique à L’Orient-Le Jour Simon Henderson, consultant au Washington Institute. La déclaration de MBS est ainsi l’affirmation d’une nouvelle dynamique, signalant un recentrage des efforts saoudiens en Irak, où le royaume est à la manœuvre, mais surtout sur le front yéménite, où l’Arabie saoudite croit encore dans ses capacités à remporter des victoires décisives malgré l’embourbement.
-
Si Riyad a soutenu militairement une partie de l’opposition anti-Assad à partir de fin 2012, ses motivations étaient moins liées au président syrien qu’à la dépendance de Bachar el-Assad envers Téhéran. Même si le régime syrien n’a jamais été accommodant pour le royaume avant les printemps arabes, l’évitement de la rupture totale entre les deux pays a primé, même au plus fort des tensions avec l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. L’hypothèse était que plus Bachar el-Assad se sentirait isolé sur la scène régionale, et plus il renforcerait ses liens avec Téhéran. MBS semble renouer avec cette logique puisqu’il précise, dans son interview au Time : « Je crois que Bachar a intérêt à ne pas laisser les Iraniens faire ce qu’ils veulent. » « MBS pense qu’il peut travailler avec Bachar el-Assad pour réduire l’influence iranienne. C’est trop optimiste, Assad a été prêt à dormir avec le diable », ajoute M. Henderson.
-
Au début de la guerre civile, le roi Abdallah est resté fidèle à la préférence saoudienne pour la stabilité autoritaire, et a donc temporairement soutenu Bachar el-Assad. C’est la crainte d’une contagion insurrectionnelle qui domine, d’autant plus que le royaume est très hostile à tous les mouvements appartenant à la galaxie des Frères musulmans. Mais progressivement le royaume abandonne le statu quo traditionnel pour miser sur un changement de régime. La répression d’un pouvoir alaouite contre des manifestants majoritairement sunnites a sans doute joué un rôle. La dépendance croissante de Damas envers Téhéran arrive cependant au sommet des motifs de l’intervention saoudienne. « L’Iran voit la Syrie comme une avenue vers le Hezbollah et Téhéran est déterminé à travailler avec Bachar el-Assad », explique M. Henderson. La Syrie est le tronçon vital de la voie d’approvisionnement en armes vers son principal obligé dans la guerre par procuration avec Israël, celle-là même qui lui permet de peser à l’échelle internationale.
-
Le soutien à l’opposition syrienne a toutefois été basé sur une série d’erreurs de calcul, et notamment une lecture erronée des intentions de Barack Obama. Les États-Unis n’interviendront pas de façon décisive dans le conflit, comme l’escomptait Riyad qui dépend largement de Washington pour accomplir son agenda régional. Une incompréhension que le veto américain sur la livraison d’armes antiaériennes aux rebelles a amplement attestée.
-
 « C’est davantage le Qatar qui était à l’avant-garde en Syrie. L’Arabie saoudite est arrivée plus tard, et au lieu de s’entendre avec Doha ils ont préféré débaucher les rebelles soutenus par le Qatar », souligne pour L’OLJ Fabrice Balanche, géographe spécialiste du Moyen-Orient. Riyad reprochait à Doha et Ankara leur soutien disproportionné aux Frères musulmans. Les trois principaux sponsors de l’opposition ont brûlé les étapes en projetant sur le camp anti-Assad leurs préférences politiques, anticipant déjà un gouvernement sunnite allié dans la Syrie post-Assad. La rivalité entre les éléments de l’opposition soutenus par l’Arabie saoudite et ceux qui l’étaient par le Qatar et la Turquie mène à la démission en 2013 de son premier président et potentielle figure unificatrice Moaz el-Khatib, signant le début de l’accaparement du Conseil national syrien par des forces pro-saoudiennes. Alors que l’axe chiite Iran-Syrie-Hezbollah est resté cohésif, c’est les factions qui ont prévalu au sein de l’opposition sunnite. Son implication dans le conflit, tout comme celui de la Turquie, du Qatar ou de l’Iran, a contribué à amplifier le facteur confessionnel et à marginaliser les groupes les plus modérés, moins financés et structurés et donc moins attractifs.
-
L’intervention saoudienne connaît pourtant un moment de pic au printemps 2015. Mettant leur rivalité de côté, Riyad, Doha et Ankara s’entendent pour soutenir ensemble les rebelles syriens qui parviennent à prendre la province d’Idleb en mars 2015 et qui menacent Lattaquié, l’un des fiefs du régime. Ce dernier est sur le point de s’effondrer avant que Moscou ne vienne à son secours à partir de septembre 2015. « L’intervention russe constitue un tournant pour la politique saoudienne en Syrie », explique Christopher Phillips, professeur à la Queen Mary University (Londres). Moscou renverse le cours du conflit en faveur du régime, et dans les situations difficiles, « l’opposition syrienne n’est jamais sortie renforcée des tentatives saoudiennes pour la structurer », souligne Eberhard Kienle, directeur de recherche au CERI de Sciences Po.
-
Les chemins divergents empruntés par la Turquie et le Qatar ont contribué à isoler l’Arabie saoudite sur la question syrienne. À partir de 2016, Ankara amorce une détente avec la Russie, couronnée par la levée progressive des sanctions économiques (consécutives à la destruction d’un avion russe par la Turquie en novembre 2015) et un rapprochement avec l’Iran. Trouver un modus vivendi avec les deux parrains du régime baassiste était pour la Turquie la porte d’entrée nécessaire pour avancer dans le nord de la Syrie, où l’emprise kurde constitue aux yeux d’Ankara une menace stratégique de premier ordre. Ankara abandonne Alep-Est, repris par le régime en décembre 2016, et utilise les dernières factions rebelles comme des fantassins au service de son combat contre les Kurdes.
-
Quant au Qatar, son isolement au sein du Conseil de coopération du Golfe l’a poussé à réévaluer sa position sur la Syrie en normalisant ses relations avec l’Iran et en renforçant son alliance avec la Turquie. Le Qatar a fait pression sur Ahrar al-Cham et Faïlaq al-Rahman, soutenu par Doha, pour mettre fin à leur résistance dans la Ghouta et l’émir Tamim a été reçu dernièrement par le président russe à Moscou. La mise au ban du Qatar orchestrée par Riyad et Abou Dhabi, moteur du rapprochement de Doha avec les maîtres du jeu syrien, illustre ainsi l’hyperactivité contre-productive de MBS qui « a mené de front la guerre au Yémen, la gestion de la crise syrienne, son offensive contre Doha au sein du CCG et sa tentative de reformation du gouvernement libanais avec la démission forcée de Saad Hariri. Cet investissement diplomatique est au-dessus des capacités du royaume », selon M. Phillips.
-
Riyad espère aujourd’hui que  Washington va se maintenir en Syrie, afin d’endiguer le corridor chiite qui est déjà créé, selon Fabrice Balanche. Un corridor qui reste cependant fragile car contesté par Washington, Riyad et Tel-Aviv. Donald Trump a toutefois été clair mardi au cours d’une conférence de presse à la Maison-Blanche : si Riyad compte sur Washington pour assurer ses intérêts en Syrie, il va falloir passer à nouveau à la caisse.
-
Adaptation de Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
-
https://www.lorientlejour.com/article/1108845/comment-larabie-saoudite-a-perdu-la-bataille-en-syrie.html
-

Caritas exige que la Suisse double son aide en Syrie, à 100 millions!

Caritas exige de la Suisse qu'elle alloue des fonds supplémentaires en Syrie pour scolariser les enfants notamment.

Après sept années de guerre en Syrie, la Suisse doit s'engager plus fermement pour atténuer les effets dévastateurs de ce conflit. Caritas exige entre autres que la Confédération double le montant de son aide humanitaire, à 100 millions de francs.

(...)

Source et article complet

Syrie – La victoire de Bachar al-Assad est proche

Ghouta-2

-
Michel Garroté  --  Ce sont tous des fidèles et ils ont participé, directement ou indirectement, à la libération et la reconquête de la Syrie par le président Bachar al-Assad. A bout de sept ans de guerre, le gouvernement de Bachar al-Assad vient d’enregistrer une nouvelle et symbolique victoire. Un accord a été trouvé pour évacuer les terroristes islamistes de Douma, la dernière poche de résistance de la Ghouta orientale. Cette région aux portes de Damas tenait tête au gouvernement syrien depuis 2012.
-
Soutenu activement par la Russie, l'Iran et le Hezbollah chiite libanais, le président syrien triomphe. Il a quasiment réussi à anéantir Daech - qui contrôlait plus du tiers du territoire et qui n’est plus présent aujourd’hui que dans de petites poches près de Hama et de Homs. Mais surtout, il a pu réduire très significativement la menace des terroristes islamistes, Daesh et autres. Pour arriver à ce résultat, Assad n’a reculé devant rien.
-
Pour arriver à ses fins, Bachar al-Assad n’était pas seul. Responsables militaires et sécuritaires, chefs de milice, diplomates, financiers et même son épouse Asma ont rendu possible la victoire de Damas. Maher al-Assad, 48 ans, frère de Bachar al-Assad : il est son bras armé, commandant militaire et chef de la 4e Division, une unité d’élite au coeur du système sécuritaire du gouvernement. Et Rami Makhlouf, 48 ans : il est le cousin de Bachar al-Assad et il est l’homme le plus riche de Syrie, dont il contrôle 60% de l’économie. C’est le financier et l’inspirateur d’Assad.
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 2.4.2018
-