Ukraine. Le Conseil fédéral veut nous imposer la neutralité différenciée

Nous savons depuis le début des années 90 (voir les positions de l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger) que les pro-européens de Suisse veulent nous imposer la «neutralité différenciée», une neutralité qui reviendrait à conserver la neutralité seulement vis-à-vis des conflits intra-européens ou extra-européens mais à l’abandonner lorsqu’un conflit place tous les états européens face à un ennemi commun ; la Suisse devant alors se montrer solidaire avec l’Europe, en réalité l’UE, en contribuant à sa défense commune.

Si les conseillers fédéraux PLR et PDC et la gauche prennent donc actuellement parti pour l’Ukraine ce n’est ainsi pas un hasard, c’est un nouvel épisode qui s’ajoute à leur manière si détestable de faire de la politique par le «fait accompli» autrement dit par la force et hors de tout débat démocratique.

On pousse un peu la porte, une fois, deux fois, et puis on met le pied dans l'entrebâillement et ensuite on fait croire au peuple que de toute façon c’est déjà comme ça, en l’espèce que nous sommes déjà avec l’UE en ce qui concerne l’Ukraine. Et une fois que c’est fait, c’est à ceux qui ne sont pas d’accord de déployer des efforts incommensurables pour essayer de revenir en arrière, pour autant que ce soit possible. C’est exactement ce que l’on entend par politique du fait accompli.

C’est intelligent, ça consiste à déplacer le rôle de celui qui doit faire l’effort pour changer les choses. Alors que les pro-européens devraient entamer devant le peuple un débat démocratique sur la neutralité différenciée, ils l’appliquent et l’imposent dans les faits, et alors c’est à ceux qui sont contre de batailler pour revenir en arrière.

Une telle manière de faire comporte des caractéristiques qui sont tout sauf celles d’une démocratie. Cette manière de faire est devenue habituelle dans notre pays. Le Conseil fédéral, et en général les exécutifs, imposent des directions sans même consulter le peuple ou en se moquant désormais de sa volonté.

La question de savoir si le conflit russo-ukrainien met en prise deux états européens, un état européen face à un état non européen, un état non européen face à l’Europe entière, un Etat non-UE face à une politique expansive-agressive de l’UE et de l’Otan, est une bonne question. Qui va la résoudre ? Qui en a la légitimité ? Le Conseil fédéral ?

Il n’échappe à personne que le conflit russo-ukrainien a de multiples aspects, une composante fratricide pour commencer, à laquelle s’ajoute un conflit de valeur qui met en prise deux blocs aux conceptions politiques différentes et stratégiquement opposés. Les enjeux de ce conflit sont si nombreux que quelques-uns sont même curieusement oubliés, comme celui de la réforme agraire concernant les terres agricoles du tchernoziom qui, comme chacun le sait, sont parmi les plus convoitées du monde et vont le devenir plus encore (voir infra Guerre du Tchernoziom). Dans une perspective plus sociologique peut-être même qu’un jour on nous montrera que le conflit russo-ukrainien avait aussi de manière sous-jacente toutes les caractéristiques d’une première guerre civile européenne contre le wokisme. Qui le sait ? Personne n’ignore plus qu’à l’origine de la révolution de Maidan on trouve tout le cortège des manipulations de la jeunesse à qui l’Union européenne sait si bien vendre ses libertés de plus en plus factices et trompeuses, comme ces libertés de changer de sexe qu’elle vend à l’intérieur de paquets cadeaux en même temps que ses sous-enchères salariales et ses loyers abusifs qui empêchent désormais aussi bien qu’en Chine d’avoir des familles nombreuses. Liberté, Libertad, Freedom, on ne sait plus en combien de langues l’UE sait encore conjuguer ça. Ce que l’on sait par contre c’est que déjà bien avant la guerre la Russie était désignée comme l’axe du mal, qualifiée par les experts assermentés de ce nouveau mot qu’ils ont inventé d’illibéral, un système du mal par excellence, sauf soi-dit en passant que les aides à la famille et aux enfants y sont plus nombreuses qu’en Suisse et que la liberté d’entreprise y est aujourd’hui aussi assurée.

Et dans tout cela, dans ma nature de citoyen helvétique, il y a quelque chose qui me gêne profondément, c’est ce système de pensée unique qui voudrait aujourd’hui régner en maitre absolu sur notre débat politique, qui voudrait tout dominer par son emprise manichéenne et dictatoriale de plus en plus simpliste, et qui aujourd’hui prétend qu’il peut à lui seul nous désigner qui est notre «ennemi».

Bien sûr que la Russie a violé le droit international en recourant à la force, mais dans une considération de justice on ne peut s’arrêter à cette violation sans entendre et examiner ce que la Russie pourrait aussi avoir à dire. Il n’est pas possible d’examiner une violation de ce type sans examiner s’il y a eu ou non des éléments de légitime défense. Et ça, seule une Cour internationale et surtout indépendante pourrait en juger après avoir examiné tous les faits et entendu tous les arguments de l’Ukraine (et) de la Russie.

Pourquoi dire tout cela ? Et bien parce que je refuse que le Conseil fédéral me désigne quels sont les bons et les mauvais pays. Je refuse qu’il pense à ma place et me prive de mon libre arbitre. Je refuse qu’il me désigne quel est «l’ennemi commun». Je refuse sa «neutralité différenciée» qui cherche à m’enrôler de force et à me faire marcher derrière la politique de l’Union européenne.

Je suis un Suisse, je n’appartiens à aucun camp, et je possède la liberté de me déterminer moi-même.

Est-ce donc si difficile à comprendre ?

Je suis un Suisse, je suis neutre et je n’obéis ni aux uns ni aux autres.

Je suis Suisse et je ne suis, ni les uns, ni les autres.

Si les pro-européens veulent changer la neutralité alors qu’ils en passent par les urnes.

Ceux qui veulent nous imposer une neutralité différenciée et nous faire croire à un «ennemi commun» sont des va-t-en-guerre. Déjà ils nous ont fait désigner comme un «pays hostile» par une moitié du monde.

De quel droit ? De quel droit Mr Pfister, président du PDC-LeCentre ? Mme Amherd ? De quel droit Messieurs et Mesdames Ignazio Cassis et Keller-Sutter ? Oui, de quel droit pouvez-vous me désigner un ennemi commun et me faire passer pour hostile aux yeux de la moitié du monde ? Je vous le demande, de quel droit ?

Tous les Suisses ne sont pas à vous et ne vous appartiennent pas !

Et autant vous le dire très haut et tout de suite, ce que vous attaquez aujourd’hui c’est rien moins que notre Contrat social.

Et une fois de plus, hélas, faut-il encore ajouter.

Michel Piccand

SUR LA LEGITIME DEFENSE DE LA RUSSIE

La Russie justifie son intervention en Ukraine par la légitime défense et en se référant à l’article 51 de la Charte des Nations Unies. Poutine l’a expressément rappelé dans son entretien avec le Secrétaire général de l’ONU le 26 avril 2022, en expliquant que si l’Ukraine ne reconnaissait pas les référendums d’indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk alors ces dernières étaient fondées à demander l’aide militaire de la Russie, ce qu’elles ont fait. [1]

En rappelant que du point de vue du droit international la déclaration d’indépendance de ces républiques n’avait pas besoin de l’accord du pays originaire, ici l’Ukraine, comme cela est désormais admis par principe par la Cour internationale de Justice depuis le précédent du Kosovo et son avis consultatif No 2010/25 du 22 juillet 2010. Un principe de droit international qui reconnait donc désormais à toute entité le droit à l’indépendance sans accord du pays originaire, et qui, s’il n’est pas admis par tous les pays du monde, est admis par la Suisse et par tous les pays de l’UE, sauf l’Espagne dont chacun sait pourquoi avec la question de l’indépendance de la Catalogne.

Et ici il convient alors de rappeler le rôle que le Conseil fédéral de l’époque, avec Micheline Calmy-Rey et sa «neutralité active », a joué dans l’affaire du Kosovo en lui reconnaissant d’emblée l’indépendance et alors que notre ambassadeur à l’ONU Peter Maurer était l’un des premiers à la défendre devant l’Assemblée générale à New-York. (Nous disons Conseil fédéral et non la Suisse et son peuple puisque ces derniers ne se sont jamais prononcés sur cette question).

On voit ainsi tout le problème de neutralité qui se pose désormais à la Suisse – et surtout à son peuple que l’on ne consulte jamais sur ces questions et qui n’a pas voix au chapitre – où dans une situation semblable le Conseil fédéral reconnait avant tous les autres l’indépendance d’un pays (Kosovo) mais ne la reconnait pas ensuite dans le cas actuel (Républiques de Donetsk et Lougansk). Il y a ici deux poids deux mesures, une conception à géométrie totalement variable, soit l’exact inverse de la neutralité.

Cette différence de traitement est un exemple frappant qui montre que nous devons avoir la plus grande méfiance pour les politologues et autres départements des affaires étrangères qui veulent supprimer notre neutralité ou la transformer pour soi-disant la faire évoluer. Ces gens croient tout savoir, mais en réalité ils nous conduisent en irresponsables vers des problèmes et des difficultés qui vont devenir de plus en plus insurmontables pour notre pays. Il y a là une conception irréfléchie de notre politique étrangère qui se voit désormais confisquée par quelques politiciens imbus d’idéologie et aidés par des technocrates de l’administration fédérale. Ce n’est pas acceptable.

On rappelle également que celui qui prétend défendre les valeurs fondamentales de l’Etat de droit et de la neutralité ne saurait désigner un coupable avant qu’une Cour internationale indépendante ne se soit prononcée. La majorité actuelle du Conseil fédéral, par ses positions précipitées et irréfléchies, ne défend donc dans la guerre en Ukraine ni les valeurs de l’Etat de droit ni de la neutralité.

[1]

Entretien entre le président de la Fédération de Russie et le Secrétaire général de l’ONU du 26 avril 2022.

(min. 17’38 dans la vidéo mise en lien).

https://www.youtube.com/watch?v=3Do6H7BEzac

L’UKRAINE N’EST PAS UNE DEMOCRATIE. DE QUEL DROIT NOUS RANGE-T-ON DERRIERE ELLE ?

On nous présente aujourd’hui le régime ukrainien comme celui de la paix, de la démocratie et du progrès. Le président de la Confédération Ignazio Cassis s’affiche par visio-conférence sur la place fédérale avec le président Zelenski en voulant nous faire croire que nous devons le suivre comme un phare du monde libre et démocratique. Mais l’Ukraine pro-occidentale depuis Maidan c’est tout sauf une démocratie.

La démocratie c’est avant tout un contrat social – une notion que beaucoup dans le monde actuel ne semblent plus vraiment respecter, y compris dans notre pays. Le premier devoir politique d’un gouvernement et d’un parlement qui se veulent démocratiques c’est de respecter le contrat social qui a cours dans leur société et de le consolider. Exactement ce que n’ont pas fait les pro-européens qui ont pris le pouvoir à Maidan et qui sont toujours aux commandes aujourd’hui.

On pourrait gloser à l’infini sur qui a commis les premiers actes de guerre mais personne ne peut contester que le conflit ukrainien commence par une guerre civile, par un conflit interne entre ukrainiens de langue ukrainienne et ukrainiens de langue russe qui représentent environ 30 % des citoyens de ce pays. Et l’on dit bien des citoyens.

Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991 le conflit linguistique est au cœur de toute la question politique ukrainienne. Pour résumer, l’Ukraine doit-elle être bilingue, ou plurilingue comme la Suisse, ou au contraire l’ukrainien doit-il être la seule langue étatique de ce pays ?

La question de la langue n’a rien d’anodin et les Suisses en savent quelque chose. Que diraient les Romands si tout à coup le parlement décidait que l’allemand est la seule langue officielle de la Suisse, la seule langue utilisée dans les lois et dans les tribunaux, dans les processus politiques et dans les votations. Chacun sait qu’en Suisse personne ne l’accepterait.

Dans la langue parlée tous les jours en Ukraine la séparation entre l’ukrainien et le russe n’est pas si drastique, il y a un bilinguisme oral de fait. Pour donner un exemple lorsque l’équipe de football d’Ukraine est interrogée par un journaliste qui a l’obligation de faire les interviews en ukrainien, les joueurs répondent presque tous en russe, et tout le monde se comprend. Mais c’est une autre affaire lorsque les textes de lois et les documents politiques ou électoraux ne sont publiés qu’en ukrainien. C’est toute une partie de la population (russophone et la plupart du temps pro-russe) qui n’a plus accès à toute l’information.

Un universitaire, et l’on dit bien un universitaire, de langue maternelle russe, ne comprend qu’environ 50 % des mots et de la syntaxe dans un texte de loi ukrainien, il ne peut pas en comprendre la totalité sans une traduction. Pour un article dans un journal économique c’est environ 30 % des mots qui lui échappent.

Si l’on ajoute cette autre question brûlante de la société ukrainienne qui porte sur la réforme agraire visant à libéraliser la vente des terres agricoles les plus riches du monde et dont près de 65 % des Ukrainiens ne veulent pas (voir plus loin Guerre du Tchernoziom), alors on a une idée un peu plus large de tout ce qui se joue dans ce conflit.

Voici donc, parce que ce sont des faits établis que chacun peut vérifier, les lois linguistiques promulguées par le très «démocratique» régime politique pro-occidental de l’Ukraine depuis la prise de pouvoir de Maidan :

- Le 23 février 2014, soit deux jours à peine après la nomination d’un gouvernement provisoire suite aux émeutes de Maidan, les pro-européens au parlement demandent l’abrogation de la loi sur le bilinguisme de 2012 qui permettait dans les régions pro-russes de mettre les deux langues presque à égalité et aux russophones d’accéder aux tribunaux dans leur langue maternelle.

Certains observateurs estiment que cette demande d’abrogation a été l’étincelle qui a mis le feu au poudre, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a rendu irréversibles les réactions négatives en Crimée et dans les régions du sud et de l'est suite à la révolte de Maidan. De fait, les évènements de Simferopol, capitale de la République autonome de Crimée, qui sont considérés comme les déclencheurs de la guerre civile commencent bien deux jours après, soit le 26 février.

L’abrogation de cette loi sur le bilinguisme de 2012 ne sera pour des raisons de procédure jamais réalisée au parlement, mais la Cour Constitutionnelle, réputée pour suivre les pouvoirs en place, saisie par les mêmes députés, va la déclarer nulle et non avenue en 2018. La politique d’ukrainisation, par laquelle il faut entendre la mise en place de la langue ukrainienne comme seule langue officielle de l’Ukraine, est imposée à tous les Ukrainiens.

En tout état de cause, peu importe de quel bord l’on regarde, il n’y a ici de la part du parlement ukrainien pro-occidental aucune volonté de préserver ou de consolider le contrat social en prenant en compte les besoins des Ukrainiens de langue maternelle russe, soit de près de 30 % de la population. Ces gens parlent de démocratie autant dire qu’ils en sont de parfaits étrangers.

- Après l’annulation de la loi de 2012 sur le bilinguisme vont s’ensuivre entre 2015 et 2019 diverses lois d’ukrainisation du même tonneau. En 2015 une loi dite de décommunisation qui interdit la propagande et les symboles communistes et nationaux-socialistes en profite au passage pour dérussifier toute la toponymie ukrainienne, rues, places, etc., par exemple l'ancien district Dnipropetrovsk devient Dnipro et Kirovohrad devient Kropyvnytskyi. Le 16 juin 2016 le parlement impose des quotas linguistiques pour la radio ; 35 % des chansons et 60 % des programmes d’informations devront désormais être en Ukrainien. En 2017 la loi impose un quota de 75 % de langue ukrainienne pour toutes les chaînes de télévision opérant en Ukraine. En 2017 l’ukrainien devient la seule langue obligatoire dans l’enseignement public après le degré primaire.

Toutes ces lois parlent d’elles-mêmes. Elles montrent une volonté de remplacer une langue maternelle, le russe, au profit de l’ukrainien. S’il n’y avait que quelques pourcents de locuteurs de langue maternelle russe en Ukraine on pourrait comprendre, mais il s’agit ici de 30 % des citoyens. Du point de vue linguistique de telles manières de faire violent clairement les droits humains et le droit naturel et inaliénable pour un autochtone de pouvoir vivre et avoir accès aux actes des autorités dans sa propre langue. Et la loi qui est mise en place en 2019 va pousser encore plus loin la mise à l’écart du russe et des russophones.

- Le 25 avril 2019 le parlement Ukrainien pro-UE promulgue une loi dite de « Soutien de l’ukrainien en tant que langue d’état » et dont aucune personne dotée d’un minimum d’honnêteté ne peut douter qu’il s’agit d’une loi totalitaire.

Outre que cette loi étend encore l’obligation de l’ukrainien dans tous les domaines de la société, dans les publications en ligne et sur papier, étend à 90 % l’obligation d’ukrainien dans les contenus audio-visuels, l’impose à tous les événements culturels et artistiques, ce sont ses articles 13 et suivants sur la langue de travail des autorités qui en montre toute la nature dictatoriale.

Cette ukrainisation, en réalité une dérussification, repose en Ukraine sur une politique linguistique digne de l’apartheid. C’est une politique de ségrégation linguistique qui fait dépendre du statut linguistique de l’individu sa possibilité de comprendre les textes juridiques et de participer entièrement à la vie politique du pays. Un citoyen de langue maternelle russe qui ne parle et ne comprend l’ukrainien que moyennement se voit de fait interdire l’accès aux textes juridiques et politiques de son pays. Et là on a presque déjà tout dit. La langue est ici utilisée comme un instrument de ségrégation d’une partie de la population par l’autre.

Ce n’est donc pas un hasard si la Commission de Venise (Commission européenne pour la démocratie par le droit) qui analyse en 2019 les nouveaux article 13 à 16 sur langue de travail des autorités publiques, qui exclut donc toute autre langue que l’ukrainien, se voit obligée de mettre en garde (mollement) l’Ukraine en citant des jurisprudences antérieures sur la ségrégation par la langue en Namibie… (Opinion No. 960 / 2019. Opinion on the law on supporting the functioning of the Ukrainian language as the state language. Consid. 13).

Sous le couvert d’une oppression passée de la langue ukrainienne au profit du russe durant l’ère soviétique, l’ukrainisation actuelle, c’est-à-dire l’imposition de l’ukrainien comme seule langue officielle de l’état, cache mal la volonté politique des Ukrainiens pro-UE d’affaiblir le poids politique des Ukrainiens russophones et politiquement pro-russes.

Les Ukrainiens pro-UE se présentent en défenseurs de la démocratie et des droits humains mais leur ambition a toujours reposé sur une volonté de ségrégation politique par la langue d’une partie de leur communauté, celle de langue maternelle russe.

Et l’article 18, cette fois, de la nouvelle loi de 2019 confirme exactement ce caractère totalitaire puisqu’il pose désormais qu’en matière électorale et dans les scrutins que tout ce qui concerne les informations de vote, les bulletins, le matériel de campagne, les débats télévisés, que tout doit être en ukrainien. La loi dit « tout matériel de campagne électorale "diffusé à la télévision, à la radio, placé dans la publicité extérieure, médias, distribués sous forme de tracts et de journaux, ou affichés sur Internet" doit être exclusivement en ukrainien, les autorités locales « pouvant » en faire des traductions. » (Traduction par la Commission de Venise, consid. 64).

Une telle pratique, immédiatement mise en vigueur, revient de fait à exclure du processus politique tout russophone pro-russe ne maitrisant que de manière imparfaite l’ukrainien. On vous laisse imaginer, dans un pays déjà en faillite avant la guerre, ce qui peut se passer dans des circonscriptions rurales ayant peu de moyens à consacrer aux traductions. De telles manières de faire relèvent d’une politique d’apartheid linguistique, cela n’a pas d’autre nom.

Et les Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, le président du PDC-LeCentre Gerhard Pfister, viennent nous expliquer que nous devons tous être unis derrière le régime actuel de l’Ukraine. Mais qu’est-ce que ces gens nous racontent ? C’est un régime totalitaire. Je ne suis pas derrière un tel régime et je ne le serai jamais. Je ne suis pas derrière l’UE et tous ceux qui en coulisse appuient, manipulent et veulent tirer profit de la situation en soutenant ce régime.

Il y a les crimes de guerre ? Dont personne actuellement n’est en mesure de désigner preuve à l’appui les coupables devant un tribunal indépendant. Alors oui parlons-en.

Les crimes de guerre ce sont d’abord les Ukrainiens entre eux qui les ont commis, et de tous les bords. Le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations-Unies (UN OHCHR) a recensé plus de 2'300 cas de détentions illégales, de mauvais traitements et de tortures, ayant eu lieu principalement durant la phase initiale du conflit dans la période 2014-2015. Et de chaque côté.

Le premier devoir d’un état dans de telles circonstance c’est d’assurer la sécurité des citoyens, de tous les citoyens. Le premier devoir des soi-disant responsables politiques c’est de calmer la situation et de préserver à tout prix l’état de droit, si l’on veut éviter que le contrat social ne vole définitivement en éclat. Et qu’a fait le si démocratique régime ukrainien pro-UE ? Il a fait exactement le contraire.

Le 13 avril 2014 le président de l’Ukraine, sur décision du Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine, que soi dit en passant le président nomme seul (ce qui en dit déjà long, art. 107 Cst. ukrainienne) décrète des « mesures urgentes pour surmonter la menace terroriste et préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine » (Décret 405/214). Et si l’on peut comprendre et à la limite que dans une telle situation le gouvernement s’arroge les pleins pouvoirs, en réalité ici dans les mains d’un seul homme, autre chose est le fait de désigner tous les séparatistes comme des terroristes.

Ça, ce ne sont pas les actes d’un gouvernement qui cherche à préserver un minimum le contrat social et la paix entre les citoyens, ça, ce sont les actes de quelqu’un qui alimente et veut la guerre. Et la réalité des mesures appliquées sur le terrain va confirmer très exactement cette volonté. Il suffit ici de lire ce qu’en dit le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations-Unies. On cite :

«Le rôle de premier plan joué par le SBU (Ndlr. services secrets ukrainiens) dans les décisions arbitraires liées au conflit dans la détention, la torture et les mauvais traitements, pourrait être attribué au fait qu'il a coordonné l'ATO (Anti-Terrorist Operation), a enquêté sur les crimes en vertu de l'article 258 (acte de terrorisme) du Code pénal tel qu'assigné par la loi, et que manquait le contrôle du ministère public. »

(ARBITRARY DETENTION, TORTURE AND ILL-TREATMENT IN THE CONTEXT OF ARMED CONFLICT IN EASTERN UKRAINE 2014 – 2021. Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights, UN OHCHR. Consid. 51).

« Manquait du contrôle du ministère public » ! Dit en d’autres termes, les services secrets ukrainiens ont reçus carte blanche pour faire tout ce qu’il voulaient hors de tout contrôle judiciaire, pour incarcérer des gens sans aucun contrôle procédural, pour ouvrir des lieux de détention secrets, comme le dit le bureau de l’ONU, comme dans celui de l’aéroport de Marioupol, pour y torturer des gens.

Voulez-vous Mr Cassis, Mr Pfister, Mme Keller-Sutter, que l’on vous montre les photos de mains brulées au chalumeau par les services secrets ukrainiens ? Voulez-vous des chaises pour vous asseoir comme des juges et nous dire en tenant ces photos entre vos mains qui sont les responsables de la guerre, ou nous dire comme Mme Keller-Sutter qu’après avoir vu à la télévision des corps allongés sur le sol à Boutcha que elle, elle sait, qui a commis des crimes de guerre ? Ou de Mr Pfister qui veut maintenant nous enrôler derrière le régime ukrainien et lui livrer des munitions de guerre ?

Ces gens devraient réfléchir un tout petit peu. Et la photo des mains on vous la met tout à la fin pour être sûr que vous puissiez lire jusqu’au bout et des fois que vous croiriez que tout cela ne sont que des abstractions.

Vous voulez nous faire marcher derrière un régime démocratique injustement agressé ? Mais lequel Mr Pfister, de quel régime démocratique parlez-vous ?

Les pro-UE et les pro-Otan ukrainiens ont voulu cette guerre, à tout le moins l’ont assidûment alimentée. Et vous voulez nous ranger derrière eux ?

Les preuves présentées ici que les Ukrainiens pro-UE ont aussi cherché la guerre ne vous suffisent pas ? Alors on vous conseille de bien écouter cette interview d’Alexey Arestovich, conseiller militaire du gouvernement ukrainien, et tenue en février 2019, deux mois avant les élections présidentielles qui vont mener Zelensky au pouvoir. [1]

Alors que la journaliste lui demande comment on pourrait mettre fin à la guerre dans le Donbass, il répond clairement que la fin de la guerre n’est pas dans leurs options. Qu’au contraire ils veulent sa radicalisation et son escalade pour forcer l’Otan à intervenir, voire même, si c’est possible, pour faire tomber ensuite le pouvoir en place à Moscou. On relève que l’homme est par ailleurs porte-parole de la délégation ukrainienne au Groupe de contact tripartite pour le règlement pacifique de la situation dans l'est de l'Ukraine ! Ça ne s’invente pas.

Le monde politique ukrainien est totalement illisible, il n’a aucune crédibilité, avec des politiciens qui disent à la fois tout et son contraire, tel le président Zelensky, anti-russe puis pro-russe puis à nouveau anti-russe. La classe politique de l’Ukraine ment comme elle respire, à chaque fois que l’on trace le parcours politique d’un politicien on trouve juste après l’oligarque de service qui l’a financé.

L’avantage de la lecture de la vie politique par les lois promulguées c’est que les lois, elles, ne mentent pas, elles sont inscrites et figées sur le papier. Le président Zelensky n’a cessé d’affirmer qu’il était pour la paix, pour la démocratie et pour un dialogue avec les Russes, alors voici encore deux lois passées sous son mandat.

Pour bien cerner la situation il faut ici avoir à l’esprit que la guerre du Donbass, la proclamation d’indépendance des Républiques de Lougansk et Donetsk et de Crimée, ont profondément modifié le paysage électoral de l’Ukraine, ces dernières républiques autoproclamées ne participant plus aux scrutins de l’Ukraine. Ce qui soit dit en passant a considérablement favorisé l’entrée au parlement des pro-UE en éliminant des élections les circonscriptions pro-russes. Les pro-UE et pro-Occidentaux sont de ce point de vue les grands gagnants de cette guerre civile, aussi paradoxal que cela puisse paraître (mais peut-être pas tant que ça, voir plus loin).

Voici donc deux modifications de loi que Zelensky a pu mettre en place puisqu’une grande partie des pro-russes n’ont plus eu voix au chapitre dans les choix politiques ukrainiens.

L'Ukraine possède les terres agricoles parmi les plus fertiles du monde (voir infra Guerre du Tchernoziom). Depuis 2001 un moratoire interdisait toutes ventes de terres agricoles et aucun gouvernement depuis lors n’avait réussi à faire abroger cette interdiction, près de 65 % des citoyens s’opposant à la libéralisation des terres. Mais en mars 2020, les pro-UE désormais à la tête du pays vont enfin pouvoir mettre fin à ce moratoire, puisque les pro-russes des républiques séparées ne sont plus représentés au parlement.

Dans cette guerre, il ne semble donc pas que tout le monde y ait perdu. La loi de modification 552-IX va désormais permettre d'acheter jusqu'à 100 hectares de terres, puis jusqu'à 10 000 hectares à compter du 1er janvier 2024. Ce sont les oligarques qui apprécient, et c’est le peuple qui en majorité s’opposait à la fin du moratoire qui a perdu.

La seconde modification foncière prise par le gouvernement Zelensky qui cherche la paix avec la Russie est tout aussi pacifiste et démocratique puisque, pour peu que les terres agricoles des républiques séparées reviennent un jour en Ukraine, les citoyens desdites républiques seront de toute manière exclus du marché foncier pour avoir participé à la guerre civile et être devenus des terroristes selon le pouvoir central de Kiev.

Le parlement ukrainien pro-UE a en effet modifié l’article 130 sur l’acquisition de la propriété des terres agricoles de manière à interdire leur achat à toutes « personnes appartenant ou ayant appartenu à des organisations terroristes » ou ayant acquis la double-nationalité russe, ce qui a souvent été le cas dans ces territoires [2]. En résumé, avec cette loi, si l’Ukraine récupère un jour les territoires séparés, alors tous les Ukrainiens pro-russes se verront avec le temps exclus du marché foncier et à terme exclus de la propriété de la terre, de cette terre parmi les plus convoitées de la planète. C’est beau la démocratie.

L’absence du vote des républiques de Donetsk et de Lougansk et de la Crimée depuis l’élection parlementaire de 2014, environ 3.75 millions de voix ou 16 % des électeurs potentiels, a eu de multiples effets, dont les deux principaux ont été l’abaissement de 450 à 423 sièges au parlement, soit 27 sièges perdus par les régions pro-russes, mais surtout l’abaissement du quorum qui a permis à des formation pro-UE d’entrer au parlement. C’est par exemple en raison de cette diminution du nombre d’électeurs en 2014 que le parti pro-UE Batkivshchina de Yuliya Tymoshenko a notamment pu y entrer, sans cette baisse du nombre de votants son parti n’aurait cette année-là jamais atteint le quorum de 5 %. Certains commentateurs pensent que cette modification du calcul électoral en faveur des Ukrainiens pro-UE est une des raisons qui les ont ensuite amenés à refuser l’application des accords de Minsk puisque ceux-ci prévoient la réintégration dans l’Ukraine des républiques séparées pro-russes, et donc leur retour sur la scène électorale et au parlement.

Et alors il faut aussi savoir que cette question de l’exclusion électorale des pro-russes qui a donc été, de fait, réalisée par la guerre du Donbass et les évènements de Crimée n’est pas une simple conséquence qu’aucun politicien n’avait jamais envisagée ou qui serait tout à coup sortie de nulle part.

L’idée de cette exclusion électorale des pro-russes de l’Ukraine était déjà dans l’air au moins depuis 2010 lorsque le professeur de science politique américain, d’origine ukrainienne, Alexander Motyl, avançait l’hypothèse d’une stratégie «d’expulsion» en expliquant que « les arguments en faveur d'une réduction de la taille peuvent être particulièrement convaincants pour l'Ukraine qui, toutes choses étant égales par ailleurs, serait bien mieux lotie sans deux de ses provinces orientales, Lougansk et Donetsk. Leurs populations étant majoritairement russes ou russifiées. » (Motyl, “Reifying Boundaries,” 215–16.)

Ou encore les positions du ministre de l'Éducation sous Ianoukovitch, Dmytro Tabachnyk, qui lorsqu'il était député en 2009, envisageait une politique visant à expulser cette fois la Galicie (ancienne région aujourd’hui partagée entre l’Ukraine et la Pologne) comme une valeur aberrante qui empêche l'unité ukrainienne. (Colton, “Thinking the Unthinkable,” 19–23.)

Ou encore quand le premier président de l’Ukraine indépendante, Leonid Kravtchouk, un ancien communiste affilié aux soviétiques qui a rapidement tourné sa veste à la chute du mur, et qui en août 2015 déclarait «Aujourd'hui, sous l'influence de la Russie, une tumeur cancéreuse s'est formée sur ce territoire. Cette tumeur ne peut être éliminée que par extraction chirurgicale et rien d'autre. Malheureusement, les analyses sociologiques et les sondages montrent qu'une partie importante de la population, vivant dans les territoires occupés, est encore aujourd'hui orientée vers la Russie. » (D’Anieri, Gerrymandering Ukraine? Electoral Consequences of Occupation, n.42).

Voilà donc des politiciens ukrainiens pro-UE qui doivent être contents. «L’extraction chirurgicale » a eu lieu, et n’est pas terminée, avec pour prix plus de 14'000 morts de leurs propres concitoyens !

Ces gens ne sont pas des démocrates, ce sont de parfaits étrangers à la démocratie. La vérité, la paix et le contrat social ne les intéressent pas, le pouvoir et l’argent, l’aveuglement idéologique, en ont fait des gens sans aucuns scrupules et d’un cynisme sans limites.

Et cette distinction pourrait bien devenir fondamentale dans ce monde mondialisé que l’on veut nous imposer, et dans lequel l’on veut nous faire croire que nous serions tous semblables, que nous partagerions tous les mêmes valeurs et les mêmes conceptions de la démocratie. La réalité ukrainienne nous montre que c’est là une pure illusion.

Le président Zelensky et son appareil politique pro-UE et pro-occidental nous affirment qu’ils ne veulent que la paix et le dialogue avec les Russes, autant dire que je ne les crois pas une seule seconde et ne leur accorde aucun crédit.

Et Mr Pfister du PDC-LeCentre veut que nous abandonnions notre neutralité pour pouvoir alimenter ce régime si démocratique en munitions ! Autant dire qu’il veut nous faire entrer dans la guerre.

Je ne sais si à Berne nous n’avons plus aucun service de renseignements digne de ce nom, ou si les chefs de partis et le Conseil fédéral n’y ont aucun accès. Mais lorsque l’on se fourvoie à ce point il y a de vraies questions à se poser.

Les lois qui sont présentées ici sont explicites, elles se succèdent dans le temps et vont toutes dans la même direction pour exclure de la vie politique les citoyens russophones. Ce ne sont pas des lois de politiciens qui cherchent à préserver la démocratie et le contrat social, à mettre le bien commun et l’unité du pays au-dessus de tout, ce sont les lois de gens qui veulent la guerre.

Et alors je vous demande de quel droit vous me rangez derrière eux ? Il y a déjà eu plus de 14'000 morts !

Mr Cassis, Mme Keller-Sutter, Mr Pfister, Mme Amherd ? Et toute la gauche ? De quel droit vous me rangez derrière l’Ukraine et l’UE et tous ceux qui la manipulent et veulent en tirer profit ?

L’Ukraine n’est pas une démocratie. Ces gens sont tout sauf des démocrates.

Et notre neutralité ne vous appartient pas.

Vous êtes un déshonneur pour notre Démocratie et nos millions de citoyens-soldats du passé, du présent et du futur. Vous n’avez rien compris à notre nation. Vous n’avez rien compris à ce qui fait la substance de notre pays.

[1]

Ukrainian war in 2019 - Alexey Arestovich

https://www.youtube.com/watch?v=1xNHmHpERH8

[2]

Article 130 al. 1 ch. 2 et 3.

(Vidomosti Verkhovnoi Rady Ukrainy (VVR), 2020, № 20, p.142)

https://zakon.rada.gov.ua/laws/show/552-20#Text

LA GUERRE DU TCHERNOZIOM

Ne cherchez à nulle part « Guerre du Tchernoziom », c’est une hypothèse que l’on pose ici et que personne pour ce que j’en sais n’a vraiment interrogée jusque-là. Mais elle comporte des éléments qui font passablement réfléchir.

Si l’on expose ici cette hypothèse c’est simplement pour montrer qu’un esprit sage et avisé ferait bien de rester prudent avant de prendre parti et de désigner le responsable de la guerre russo-ukrainienne. Principe de prudence qui va de pair avec le principe de neutralité.

Dans toute guerre il y a des intérêts économiques cachés souvent multiples et presque toujours impossibles à entièrement démêler. Nous n’avons jamais vu de guerre où il n’y avait rien à gagner. Personne n’a jamais fait la guerre pour des frontières où il n’y avait rien, tandis que les grandes zones de conflit se sont toujours déroulées là où se trouvait au moins une ressource essentielle. Des mines d’argent du Laurion dans la guerre du Péloponnèse à l’importance du blé dans la conquête de l’Egypte par Rome, en passant par les gisements européens de fer et de charbon durant la deuxième guerre mondiale, pour finir par le pétrole dont chacun connait l’histoire, il y a toujours au milieu d’une guerre une ressource essentielle, le tchernoziom en est une.

Le tchernoziom, un mot dérivé du russe tchernaïa zemlia qui signifie « terre noire », ce sont les terres les plus fertiles du monde, et les meilleures d’entre elles se trouvent en Ukraine. Depuis l’Antiquité l’Ukraine fut un grenier à blé pour l’Europe, à l'époque de la Grèce antique Athènes déjà dépendait de la Crimée actuelle pour sa sécurité alimentaire. Le tchernoziom c’est une terre d’une richesse incomparable, la quantité de potasse, phosphore et oligo-éléments qu’elle contient naturellement ne nécessite quasiment l’ajout d’aucun engrais, sa composition extrêmement riche en humus et argile lui permet mieux qu’aucune terre de retenir l’eau. L’épaisseur de cette terre est en général d’1 mètre, elle est de 6 mètres en Ukraine ! Ajoutez-y la dimension du réchauffement climatique et de ses périodes de sécheresse qui inquiètent déjà les agriculteurs et alors vous comprendrez toute l’importance cruciale et la valeur que vont encore prendre ces terres qui retiennent l’humidité mieux qu’aucune autre. Ce qu’il y a dans le sol de l’Ukraine c’est de l’or noir. Une ressource déjà disputée et terriblement convoitée.

Cela établi on peut alors interroger la dimension politique qui précisément devrait inciter à rester prudent avant de désigner les responsables du conflit. Parce qu’au milieu de cette guerre il y a bien évidemment la question du partage de ces terres et de leur éventuel accaparement.

Le contexte n’est pas celui d’un pays de l’Ouest, la transition qui a succédé à la chute du communisme est loin d’être terminée. Dans les anciens pays soviétiques il n’y avait pas de propriété privée et à la chute du mur de nombreux biens étatiques ont été transférés à la population sous forme de bons de participations, dont elle ne savait la plupart du temps que faire et revendait pour des bouchées de pain. C’est ainsi que se sont constituées les grandes fortunes de ceux que l’on nomme les oligarques et qui ont pu racheter massivement à vil prix les anciens biens collectifs avec des fonds venant souvent de l’étranger et avec tous les risques d’accaparement que cela suppose.

Entre 1917 et 1992 la propriété privée de la terre en Ukraine n’était pas permise, dès la déclaration d’indépendance en 1991 le gouvernement, sous pression d’organisations internationales comme le FMI, mit en place une privatisation des terres qui sans surprise conduisit à une concentration entre les mains de ceux qui disposaient du plus de moyens, et c’est pourquoi en 2001 fut introduit une loi moratoire interdisant la vente et l’échange des terres agricoles.

La question de l’accaparement de ces terres est au cœur de la politique ukrainienne depuis plus de trente ans et à première vue l’on pourrait penser que les lois foncières de l’Ukraine qui interdisent l’achat des terres par des étrangers ou des sociétés étrangères, ou au-dessus d’un certain nombre d’hectares, est parfaitement adaptée, or c’est exactement l’inverse qui est vrai, car toutes les restrictions d’achat-vente de terrains agricoles ont mené à une pratique extrêmement extensive du bail foncier sous la forme de l’emphytéose, dont le nom très significatif provient du grec implantation.

La particularité de ce type de bail est que si le locataire n’est pas le propriétaire ses droits sur le terrain peuvent être si étendus qu’ils font de lui un quasi-propriétaire, et qu’il peut très bien tenir le couteau par le manche et devenir celui qui contrôle en fait toute la politique agricole. Selon certaines sources, à la chute du mur et en raison du grand nombre de parcelles disponibles entre les mains de millions de petits propriétaires, souvent ne pouvant exploiter eux-mêmes les terres, les prix de locations fixés furent insignifiants. Pour comparaison le coût annuel moyen de location d'un hectare de terres agricoles en Ukraine en 2017 était encore d'environ 40 €, contre 160 € en Hongrie, 240 € en Bulgarie et 847 € aux Pays-Bas. On vous laisse imaginer la rente de situation.

La particularité du contrat d’emphytéose est que la plupart du temps il permet au locataire de louer à un prix modique et de faire tous les aménagements qu’il veut sur le terrain dans une durée qui en Ukraine est de 49 ans mais qui est souvent munie d’un droit préférentiel d’achat (droit de préemption). En réalité cette situation de location est une sorte d’illusion qui masque qui est le véritable possesseur économique de la terre. Et les grandes multinationales de l’agriculture ne s’y sont pas trompées.

Toujours selon certaines données ont trouvait en 2020 parmi les plus grands acteurs de ce marché le groupe Kernel, détenu par un citoyen ukrainien enregistré au Luxembourg, avec environ 570 500 hectares, venait ensuite UkrLandFarming (570 000 hectares), la société de capital-investissement américaine NCH Capital (430 000 hectares), MHP (370 000 hectares) et Astarta (250 000 hectares), le conglomérat saoudien Continental Farmers Group avec 195 000 hectares et la société agricole française AgroGeneration avec 120 000 hectares.

Ceci posé on comprend ainsi toutes les convoitises qu’attirent ces terres et toute l’importance pour certains acteurs économiques de voir le marché se libéraliser sans limites de même à l’inverse que les craintes avérées pour les petits et moyens agriculteurs et pour les citoyens de se voir évincés.

Sur un plan plus géopolitique il semblait donc évident que pour éviter une guerre avec ces terres si riches au milieu, dans un pays à la charnière entre l’Est et l’Ouest, que seul un statut de neutralité était en mesure de garantir un minimum de stabilité, que la «neutralité» devenait une condition essentielle et sine qua non de la paix. Et alors il faut se demander qui n’en a pas voulu ?

L’accession au pouvoir d’une majorité pro-UE suite aux événements de Maidan, l’évincement du parlement ukrainien d’une partie des pro-russes des provinces séparées, a permis de lever le moratoire qui interdisait le commerce des terres agricoles et auquel s’opposaient près de 65 % des citoyens avant la guerre civile. On peut donc douter que ce soit là une dimension négligeable du conflit.

Le 7 févier 2019 ces même pro-UE au pouvoir feront basculer l’Ukraine dans le camp occidental au mépris de toute considération sur la neutralité. Ayant la majorité au parlement ils vont inscrire dans la Constitution de l’Ukraine ses nouvelles orientations stratégiques qui visent l’attachement de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan. [1]

Coût de l’opération, plus de 14'000 morts, des millions de vies détruites, des milliards de bâtiments et d’infrastructures détruits, l’intervention militaire de la Fédération de Russie, le monde au bord du chaos et d’un conflit mondial et généralisé.

[1]

Décret 2680-VIII du 7 février 2019.

https://zakon.rada.gov.ua/laws/show/2680-19#n6

 

A lire en parallèle avec cet article : https://lesobservateurs.ch/2022/05/24/petition-pour-linterdiction-des-drapeaux-etrangers-sur-nos-batiments-publics/

Réflexions sur la guerre en Ukraine

Le conflit ukrainien chamboule l'actualité. Exit le Covid, il y a plus important, une guerre aux portes de l'Union Européenne. La guerre dont nos éminents gauchistes, en Suisse, disaient qu'elle faisait partie du passé. Le Conseil Fédéral en a profité pour jeter aux orties ce qui restait de notre neutralité, sans débat ni discussion, et encore moins de votation. La démocratie est un truc de beau temps. Mais oublions un peu notre nombril helvétique et posons-nous la question: que diable se passe-t-il là-bas?

Une brève histoire (récente) de l'Ukraine

Si la soudaineté des opérations militaires russes a pu surprendre, elles n'étaient en elles-mêmes pas étonnantes. La crise russo-ukrainienne couve depuis au moins 2004. La Crimée a été conquise par la Russie depuis 2014 - huit ans.

Jusqu'où les historiens feront-ils remonter les racines du conflit? La signature du Mémorandum de Budapest où les diplomates américains assurèrent leurs homologues russes que les frontières de l'OTAN ne rejoindraient jamais celles de la Russie? Citant le Secrétaire d'État de l'époque, James Baker:

"Il est important, non seulement pour l'Union Soviétique mais aussi pour les autres pays européens, d'avoir des garanties comme quoi, si les États-Unis gardent une présence en Allemagne dans le cadre de l'OTAN, la juridiction militaire actuelle de l'OTANT ne s'étendra pas d'un pouce en direction de l'Est."

À moins que ce ne soit en 2004 où l'Ukraine eut le triste privilège de devenir le premier pays à expérimenter une "révolution de couleur", ici l'orange, soigneusement orchestrée en coulisse par des agitateurs et des ONG? Cette révolution chassa un politicien prorusse du pouvoir, Viktor Ianoukovytch, pour le remplacer par deux politiciens pro-Occidentaux, Viktor Iouchtchenko - victime d'une mystérieuse tentative d'empoisonnement à la dioxine - et son alliée Ioulia Tymochenko. L'Ukraine devenait déjà le pays des coups fourrés...

Ioulia Tymochenko se montra corrompue même selon les très élastiques normes ukrainiennes et finit en prison. Viktor Iouchtchenko fut quant à lui un piètre président, au point que Ianoukovytch devint chef de l'opposition, puis revint au pouvoir en 2010. Las! Sa tentative de dénoncer le rapprochement avec l'UE pour la Russie lança dans les rues de Kiev une nouvelle vague de manifestations "spontanées", baptisées Euromaïdan cette fois-ci. Une fois de plus la rue déjouait les urnes.

Le Parlement destitua Viktor Ianoukovytch et lança une série d'accusation contre la minorité prorusse du pays. La Russie riposta en lançant "d'anciens militaires" dans une offensive "civile" au sol sur les régions limitrophes à sa frontière, où les prorusses étaient en majorité. Elle s'empara aussi de la Crimée sans coup férir. Dès lors, l'Ukraine ne contrôla plus l'entier de son territoire, signe caractéristique d'une guerre mal engagée.

Petro Porochenko succéda à Ianoukovytch dans la tourmente mais l'industriel du chocolat ne réussit pas à arranger la situation. Déboussolée, la population ukrainienne confia en 2019 son futur entre les mains de Volodymyr Zelensky, un ancien comédien de télévision - qui incarnait avec conviction un président à l'écran, il est vrai... Les Russes se demandèrent brièvement de quel bois il était fait. Ils n'eurent pas à attendre longtemps puisque M. Zelensky, visiblement conseillé par des gens aux entrées à l'ambassade américaine, se tourna résolument vers l'UE en vue d'une adhésion tout en organisant les premiers défilés LGBT, les nouvelles couleurs de l'Europe. En 2017, il lança une autre initiative pour rejoindre l'OTAN. Et tout au long de ses années de mandat, il continua à pilonner les enclaves séparatistes de l'Ouest du pays et à s'en prendre aux intérêts russes en Ukraine, au mépris du Protocole de Minsk censé instaurer un semblant de paix.

Qui peut dire, finalement, quand la guerre a réellement commencé?

Poutine, méchant digne de James Bond?

Dans notre époque de grande tolérance, chercher ne serait-ce qu'à comprendre le point de vue opposé est déjà la marque de la trahison. Poutine est méchant, assoiffé de pouvoir et stupide. Pour la plupart des Occidentaux - et leurs dirigeants, ce qui est plus grave - c'est une analyse pleinement satisfaisante pour expliquer l'invasion de l'Ukraine. Elle n'aide en rien, en revanche, à prévoir ce qui l'arrêtera.

Poutine est Président de la Russie après deux mandats de Président et quatre ans passés comme Premier Ministre sous un homme de paille, pour respecter la Constitution. Notre homme suit donc des règles et joue sur le long terme. À mon avis, il est bien moins stupide que ceux qui le qualifient ainsi.

Alors que la crise en Ukraine battait son plein, à l'occasion d'un sommet qui les réunissait tous deux il y a quelques années Poutine discuta d'une sortie de crise à Angela Merkel (cherchant à obtenir l'approbation de l'Allemagne, donc de l'Union Européenne, donc du monde.) Il lui proposa, en échange de son retrait de l'Est de l'Ukraine, la reconnaissance internationale de la souveraineté russe sur la Crimée et la fin du régime de sanctions qui frappait déjà la Russie. "Nein!" répondit la Großmutti du tac-au-tac en guise de négociation. Le volet diplomatique était clos.

Depuis des années, Poutine se présente simplement comme le défenseur des intérêts de la Russie et des Russes. Les différents dirigeants pro-occidentaux qui se succédèrent à Kiev se firent surtout remarquer par leur diatribes antirusses et des prises de positions visant spécifiquement les membres de la minorité russophone d'Ukraine. Poutine leur proposa le passeport russe, et un grand nombre d'entre eux se réfugia en Russie.

La moitié nord-ouest de l'Ukraine est pro-occidentale, la moitié sud-est prorusse. C'est aussi simple que cela, et très visible sur ces quelques cartes.


La potentielle partition de l'Ukraine est déjà visible dans les cartes (Source Washington Post ; cliquez pour agrandir)

Après avoir compris que la diplomatie avec l'UE revenait à parler à un mur, Poutine se contenta d'attendre, patiemment. Le temps jouait pour lui. En Crimée, un référendum de 2014 pour le rattachement de la péninsule à la Russie emporta 96% de oui et 83% de participation en faveur du rattachement, mais il fut rejeté par la communauté internationale - le fameux "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" dépend toujours de qui pose la question.

Fort de l'approbation de sa politique en Crimée, Poutine se contenta de saisir le moment opportun. Que Trump quitte le pouvoir. L'arrivée à la Maison Blanche d'un vieillard sénile et faible. Le désastre du retrait d'Afghanistan. Il sut alors que le temps était venu.

Que veut Poutine? La carte ci-dessus semble assez claire, on peut presque y lire la frontière de partition. Poutine voudra certainement une conférence de paix où il siègera en vainqueur. La reconnaissance de la Crimée comme faisant partie de la Russie. Sans doute un nouveau pays prorusse bordant la Mer Noire. Et, au bout du compte, une Ukraine affaiblie, dénazifiée et finlandisée, avec l'interdiction absolue d'adhérer à l'OTAN. Comme en plus le nouveau dirigeant de l'Ukraine choisi par Poutine se montrera "enthousiaste" de cette nouvelle situation, il justifiera par la même occasion la levée des sanctions internationales contre la Russie.

J'ignore si c'est réellement ce que souhaite M. Poutine. Quant à savoir s'il l'obtiendra, c'est encore incertain. Mais lorsque les Occidentaux vent debout contre la Russie ont affirmé qu'ils ne verseraient jamais le sang d'un seul de leurs soldats pour défendre l'Ukraine, je pense qu'il s'est autorisé un sourire de satisfaction.

Indignation sélective

L'Europe est prise d'une hystérie antirusse. Qu'on cible M. Poutine et sa clique peut se comprendre, mais qu'on renonce à diffuser des films en Russie? Qu'on mette la vodka à l'index? Qu'on licencie un chef d'orchestre parce qu'il est russe? Qu'on prive les athlètes du pays de toute compétition internationale pour des raisons - pour une fois! - sans rapport avec le dopage? Où est la limite?

Je n'ai pas eu le souvenir d'une telle indignation quand les Saoudiens se mirent à bombarder le Yémen en 2014, et ils n'ont jamais cessé depuis. A-t-on cessé de recevoir les émirs? Boycotté l'importation de pétrole, peut-être? Empêché les liaisons aériennes régulières avec l'Arabie Saoudite?

Et quand les Chinois, après avoir détruit le Tibet, s'en prirent aux Ouïghours pour les envoyer dans des camps de concentration, où était l'indignation internationale? Et quand elle a lâché sur le monde une pandémie fabriquée de toute pièce dans un laboratoire de recherche sur les virus à Wuhan? A-t-on vu un rejet des produits fabriqués en Chine? Des sanctions économiques? Le retrait de la diffusion des films produits par Hollywood à Shanghai? A-t-on retiré à la Chine l'organisation des Jeux Olympiques?

L'indignation occidentale, en plus d'être sélective, est deux fois plus hypocrite lorsqu'elle s'accompagne d'accommodements visant à préserver la livraison du gaz russe en Europe. Empêtrés dans leur délire de transition énergétique, les Européens (au premier chefs desquels les Allemands, qui ont volontairement éteint des centrales nucléaires en parfait état de marche le 31 décembre 2021 parce que... Parce que!) dépendent désormais entièrement du gaz russe. Il couvre 40% des besoins du continent et plus de 50% de l'Allemagne, le gaz russe assurant la production d'électricité lors des nombreuses intermittence des sources d'énergie "vertes" comme les éoliennes.

La Russie compte aussi pour 18% des exportations mondiales de blé, et l'Ukraine pour 15%... Nous sommes loin d'avoir vu la fin de la hausse des prix, même sans "boycott économique".

Faiblesse et corruption entraînent des conséquences

L'Ukraine est le pays le plus corrompu d'Europe juste derrière... La Russie. Mais là où les oligarques russes s'enrichissent en détournant à leur profit les intérêts du pays, ceux d'Ukraine se sont contentés de piller le leur et de le vendre au plus offrant. Comme au bon temps des régimes "non-alignés" de la Guerre froide, ils ont oscillé entre l'Occident et la Russie au gré des valises de billets changeant de mains.

L'Ukraine est mal dirigée depuis fort longtemps. Les conséquences sont aussi concrètes que dramatiques, comme on le mesure aujourd'hui. À la décharge des citoyens ukrainiens, leur pays a été la terre d'expérimentation de nombreuses manipulations tant par les services secrets russes qu'occidentaux, et même des ONG de M. Soros, qui pullulent comme des cafards dans un garde-manger moisi. Et lorsque Hunter Biden "travaillait" là-bas, les liens entre le pays et les États-Unis étaient gérés depuis Washington par un certain Joe Biden.

Bien sûr, les innombrables vexations plus ou moins calculées à l'encontre de la Russie ne provoqueront rien d'autre que du mépris de la part de Poutine. La progression des forces russes en Ukraine se paye avec la vie de ses soldats. Aucune interdiction sportive ni économique ne pourra jamais arriver à compenser le prix du sang.

Malgré l'indignité de sa classe politique, la population ukrainienne - disons, celle en faveur de l'intégrité territoriale du pays - fait preuve d'un surprenant courage dans l'épreuve. Que ce soit dans le réveil tardif des autorités qui comprennent qu'un citoyen défendant sa patrie est efficace, ou juste dans celle des missiles Javelins, la bataille d'Ukraine ne sera peut-être pas la victoire facile que la Russie escomptait. Là se situe le principal danger pour Vladimir Poutine. Les sanctions économiques ne pèsent rien, sauf dans la durée. La Russie a besoin d'une victoire rapide. L'obtiendra-t-elle?

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 1er mars 2022

Françoise Thom – Bruits de bottes autour de l’Ukraine – Poutine poursuit sa guerre

Françoise Thom, mai 2021: Ce n'est pas seulement l'avenir de l'Ukraine qui est en cause, mais l'avenir de toute l'Europe"

Tous les pays de l'Europe du Nord, de l'Est et du Sud jusqu'au Bosphore sont en alerte depuis la mobilisation aux frontières de l'Ukraine d'une force russe de 500.000 soldats, offciellement en manœuvre. A cela s'ajoute la mise en place d'un nouveau dispositif de 150.000 hommes, puissamment armés, avec pour objectif évident de replacer dans le giron russe l'Ukraine qui pensait pouvoir s'émanciper de la tutelle post-soviétique en rejoignant l'Europe et l'OTAN.  Un gouvernement ukrainien fantoche est déjà prêt à être installé par le Kremlin qui a déjà rédigé une nouvelle constitution. Celle-ci prévoit le rétablissement de la peine de mort, la mise au pas du pays et l'élimination des éléments hostiles, autrement dit, de l'élite ukrainienne.  Vladimir Poutine dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit. On devrait un jour - avant qu'il ne soit trop tard - finir par s'en rendre compte. Les Européens font semblant de croire qu'il s'agit d'un bluff. Cette menace n'est donc pas prise au sérieux et la seule réaction de Paris et de Berlin est de chercher un compromis en menaçant Moscou de vagues sanctions, comme ce fut le cas pour Alexexeï Navaltny.  Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, est venu à Paris le 17 avril pour y rechercher l'appui de la France et de l'Allemagne, cosignataires des accords de Minsk. Son pays a renoncé à son potentiel nucléaire en signant à la demande des Européens le protocole de Budapest, rendant à Moscou l’armement nucléaire dont il disposait.  Il est reparti de Paris les mains vides. Une attitude commentée, on peut s’en douter dans tous les pays qui se sentent directement menacés et qui ne croient déjà plus en cette Europe qui les abandonne pour s'en remettre désormais aux États-Unis et à l'OTAN.  Le président Trump, de par son attitude pour le moins désinvolte et une absence de vision en politique étrangère, n'a rien fait pendant sa présidence pour consolider le lien Atlantique. On sait ce qui est arrivé à ceux de ses conseillers qui l'ont mis en garde... Son successeur, Joe Biden,  a pour lui d'avoir déjà vécu comme vice-président de telles situations, et, surtout, d'être entouré d'hommes d'expérience. C'est le cas d'Anthony Blinken, le nouveau Secrétaire d'État qui avait déjà été l'un des conseillers à la sécurité nationale du président Bill Clinton. Comme le rappelle Françoise Thom le 19 avril au cours de cette émission sur la Voix du Béarn, Vladimir Poutine devrait s'exprimer le 21 et a convoqué pour le 23 le Conseil de la fédération de Russie. Les seuls pays - pour le moment - qui sont montés au créneau sont la République Tchèque, après les Pays Baltes, la Pologne, la Slovaquie et la Turquie d'Erdogan qui a même été encore beaucoup plus loin...  Au-delà du sort funeste qui menace l'Ukraine et ses habitants, une fois de plus, l'Europe se montre incapable de réagir et de faire front alors qu'elle est très directement menacée. A force d'être pétrie dans ses contradictions, elle est toujours installée dans cette pusillanimité que regrettait déjà Françoise Thom dans une tribune publiée en 2008 (https://www.lemonde.fr/idees/article/...) par le journal le Monde lors de l'invasion de la Géorgie. Cela rappelle Munich à une différence près, au moins, à l'époque chacun comprenait les risques à venir d'une grande guerre avec l'Allemagne. Ayant le choix entre la honte et le désespoir, ils auront finalement les deux... Françoise Thom, agrégé de Russe, est historienne de formation, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-IV-Sorbonne. Elle est également l'auteur de plusieurs livres de référence sur l'URSS et la Russie de Gorbatchev à Poutine.

 

Afghanistan: Erdogan et Poutine demandent de ne pas imposer « des conditions dures » aux talibans

"Nous accueillons pour le moment les messages modérés des talibans comme positifs"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a préconisé samedi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, d'adopter une approche "progressive" à l'égard des talibans qui ont pris le pouvoir en Afghanistan au lieu de leur poser des "conditions dures".

"Il faut garder les canaux de dialogue ouverts avec les talibans et poursuivre un engagement progressif au lieu d'une approche basée sur des conditions dures", a déclaré M. Erdogan, selon un communiqué de la présidence turque.

Le chef de l’État turc a aussi salué les pourparlers entre les talibans et d'anciens hauts responsables afghans, les considérant comme "prometteurs".

"Nous accueillons pour le moment les messages modérés des talibans comme positifs, mais le processus à venir sera façonné non par leurs paroles mais par leurs actes", a souligné M. Erdogan.

"Les présidents se sont mis d'accord pour le renforcement de la coopération bilatérale au sujet de l'Afghanistan", a de son côté déclaré le Kremlin dans un communiqué.

Selon Moscou, les deux leaders ont affirmé la nécessité d'assurer "la stabilité et la paix civile dans le pays" en mettant l'accent sur "la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue".

La Turquie, qui dispose de quelques centaines de militaires en Afghanistan, participe à la sécurisation de l'aéroport de Kaboul avec les États-Unis.

[...]

article complet: https://www.i24news.tv/fr/actu/international/1629567726-afghanistan-erdogan-appelle-a-ne-pas-imposer-des-conditions-dures-aux-talibans

Albert Coroz: Pendant ce temps, les talibans font du porte-à-porte pour assassiner les pro-gouvernementaux, les Américains et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à aider la coalition.

Fox News: Une mère américaine bloquée en Afghanistan par les talibans décrit une violence horrible et supplie Biden de résoudre la crise de l'évacuation.
Son frère, un ancien traducteur militaire et contractant. dit qu'au moins deux de ses collègues ont été tués par des talibans au cours des deux derniers jours.

Une mère américaine prise au piège dans l'Afghanistan contrôlé par les talibans craint de ne jamais revoir ses enfants et se cache avec des membres de sa famille et des alliés afghans - elle n'arrive pas à rejoindre l'aéroport de Kaboul tenu par les États-Unis pour avoir une chance d'être évacuée, a-t-elle déclaré samedi.

"J'ai vraiment perdu tout espoir, abandonné l'espoir d'aller à l'aéroport", a déclaré à Fox News cette femme, dont l'identité n'est pas révélée en raison de craintes pour sa sécurité. "Ce n'est tout simplement pas possible de passer à travers tous ces gens".

Elle a dit qu'il n'y avait pas moins de 20 points de contrôle des talibans entre chez elle et l'aéroport - et qu'elle fait partie du nombre incertain de citoyens américains piégés derrière les lignes ennemies.

Elle a été fouettée par des talibans en tentant de passer, dit-elle. Une autre fois, un homme qui se trouvait près d'elle a reçu une balle dans la tête, laissant sa femme et son bébé en larmes. Depuis lors, elle se cache.

Les talibans font du porte-à-porte en Afghanistan et pendent les gens qui ont travaillé avec nous

"Nous sommes effondrés", dit-elle. "Nous avons peur pour nos vies. Je ne sais pas si je vais revoir mes enfants."

Elle dit que la situation est désastreuse, voire sans espoir. Elle préférerait se suicider plutôt que de laisser les talibans de la capturer. Et bien que les talibans aient assuré  que les Américains seraient autorisés à passer par les points de contrôle entourant l'aéroport, elle a dit qu'elle craignait de montrer son passeport américain à des hommes armés qui pourraient être membres d'autres groupes terroristes, dont ISIS et Al-Qaïda.

"Ils sont étiquetés comme talibans, mais qui le sait vraiment ? "Ils n'ont pas d'uniforme sur eux, un uniforme militaire correct ou des forces de l'ordre, où vous pouvez les reconnaître. Ils sont tous armés."

En larmes, elle a lancé ce message pour le président :

"S'il vous plaît, M. le Président, faites-nous évacuer. Nous avons besoin d'aide."

La Maison Blanche n'a pas répondu à cet appel pour le moment.

Taliban fighters patrol Kabul, Afghanistan, Thursday, Aug. 19, 2021. The Taliban celebrated Afghanistan's Independence Day on Thursday by declaring they beat the United States, but challenges to their rule ranging from running a country severely short on cash and bureaucrats to potentially facing an armed opposition began to emerge. (AP Photo/Rahmat Gul)

Des talibans patrouillent à Kaboul, le jeudi 19 août 2021. Les talibans ont célébré le jour de l'indépendance de l'Afghanistan jeudi en déclarant qu'ils ont vaincu les États-Unis, mais leur régime va devoir affronter de nombreux défis, allant de l'administration d'un pays qui manque cruellement d'argent et de fonctionnaires jusqu’au risque de faire face à une opposition armée. (Photo AP/Rahmat Gul)

Le retrait d'Afghanistan est un "plan stupide" qui a armé les talibans avec des armes américaines et abandonné les alliés : ancien sergent-chef

Samedi soir, elle se cachait avec sa tante, ancienne membre du parlement afghan, son oncle, ainsi qu'un nombre non divulgué de contractants et d'enfants.

Son frère, un ancien traducteur militaire et contractant qui se trouve maintenant au Royaume-Uni, a déclaré qu'au moins deux de ses collègues avaient été tués par des talibans au cours des deux derniers jours. Des sources ont dit à Fox News en début de semaine que trois commandants de l'armée nationale afghane capturés avaient été pendus par les talibans à Kaboul, alors que les militants cognaient aux portes, à la recherche de personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de la coalition.

"Ils sont allés dans de nombreuses maisons pour en extraire des Afghans de haut rang, des membres des forces de l'ordre, des personnes ayant travaillé avec l'armée américaine ou l'OTAN", a-t-elle dit.

Les talibans affirment qu'ils seront plus modérés, mais les meurtres continuent en Afghanistan

Dans un enregistrement audio de 27 secondes envoyé au bureau de la représentante de Virginie-Occidentale Carol Miller, on l'entend parler avec peine à travers ses larmes.

"D'heure en heure, c'est de plus en plus difficile", dit-elle, entre deux sanglots.

"Chaque fois qu'une voiture passe, j'ai l'impression qu'elle va s'arrêter à la porte et que les talibans vont entrer et nous tuer.

"J'ai vraiment peur", a-t-elle pourvuivi. "S'il vous plaît, aidez-moi."

Dans un autre message, elle dit au bureau de Carol Miller qu'elle n'a "aucun espoir" de revoir ses enfants.

Son mari, qui se trouve en sécurité en Virginie avec leurs enfants, a dit à Fox News que le Département d'État n'a pas été d'un grand secours et qu'ils communiquent surtout avec le bureau de Miller.

Le bureau de la députée a confirmé que la femme était citoyenne américaine et a aidé Fox News à entrer en contact avec elle pour sensibiliser les gens à la grave menace qui pèse sur les Américains et leurs alliés afghans piégés derrière les lignes talibanes.

La famille a dit également qu'elle craignait que les talibans n'imposent un black-out de l'internet, ce qui aurait pour conséquence de fermer toutes les applications de communication ainsi que de dissimuler au reste du monde les activités des extrémistes .

À ce moment-là, le frère de la femme a ajouté que les talibans allaient "massacrer beaucoup de gens".

"C'est une situation catastrophique et mortelle", a dit à Fox News la femme piégée en Afghanistan. "Je suis terrifiée."

Le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec des sénateurs américains vendredi soir que le Pentagone "explorait les options" pour savoir comment évacuer les citoyens américains, selon une source participant à l'entretien. Et l'armée a envoyé trois hélicoptères Chinook en dehors du périmètre de l'aéroport pour récupérer 169 Américains à un point de rendez-vous vendredi, selon les autorités, même après que les responsables aient dit qu'ils ne feraient pas de missions de sauvetage externes.

Pour les non-Américains, cependant, "ils devront trouver un moyen de se rendre à Kaboul", a dit M. Blinken. Il y a des dizaines de milliers d'alliés afghans qui ont travaillé avec les forces américaines au cours des deux dernières décennies.

Et même s'ils arrivent à Kaboul, la ville est remplie de talibans fermement décidés à les traquer et à les tuer.

"La cohue commence à des kilomètres de l'aéroport. Elle s'étend probablement sur deux ou trois kilomètres, avec des milliers de personnes serrées comme des allumettes."

Source et vidéos (en anglais): https://www.foxnews.com/world/american-mom-trapped-afghanistan-taliban-biden

Traduction Albert Coroz pour LesObservateurs.ch

Russie : les taulards au boulot, les immigrés dehors !

Publié le 2 juin 2021 - par

Une nouvelle d’importance en Russie (mais qui pourrait être un exemple à suivre en France) est passée totalement inaperçue dans les médias français : les autorités russes ont proposé de faire travailler les détenus condamnés à la place de travailleurs immigrés. Cette proposition a deux raisons essentielles : un déficit de main-d’œuvre dans la construction, du fait de la fermeture des frontières due à la crise du coronavirus, mais aussi un ras-le-bol généralisé des Russes face aux immigrés, essentiellement du Caucase et d’Asie Centrale. Ce ras-le-bol a d’ailleurs entraîné les autorités à expulser un bon million d’immigrés.

L’idée de faire travailler les détenus est donc venue à quelques hauts fonctionnaires qui ont fait plusieurs propositions, qui ont précisé que les travailleurs devront avoir des conditions de travail équivalentes à celles pratiquées dans la branche professionnelle et une compensation financière qui sera utilisée en partie à l’indemnisation de leurs victimes.

Dès rendue publique, cette idée a séduit plus de 70 % des Russes, et bien entendu provoqué la colère des “défenseurs des droits de l’homme” (eh oui, on en a ici aussi !) comparant ceci aux travaux forcés du goulag. Comparaison ridicule puisque les “zeki” dans les camps de travail étaient traités de façon horrible, sans salaire, et beaucoup mourraient au travail.

Rien de comparable donc, et selon des premières indications, les prisonniers eux-mêmes se montrent favorables à cette idée. Il n’est bien sûr pas question d’envoyer sur un chantier les détenus du “Dauphin Noir” ou autres prisons réservées aux pires criminels, mais les condamnés pour crimes moins importants trouveront une excellente occasion de s’occuper et d’indemniser leurs victimes. Tout ceci en contribuant au développement du pays. Et puis c’est bien connu, travailler contribue à la réinsertion !

Pour terminer, quelques exemples de peines prononcées récemment :

À Moscou un individu met la main aux fesses d’une jeune fille dans le métro, en quittant le wagon. Oubliant qu’il y a des caméras partout… Arrestation rapide, condamnation à 3 ans ferme, il dort aujourd’hui en prison… et est célèbre, la vidéo de surveillance dans le wagon tourne en boucle sur Télégram !

À Moscou une trentaine de personnes ayant monté une pyramide financière sont arrêtées. Préjudice d’environ 120 millions d’euros. Peines de 12 à 16 ans de détention. Tous sont en prison.

En région, un immigré se rebelle lors d’un contrôle de la police de la circulation et envoie un policier chez le dentiste. Conduite sans permis, situation irrégulière en Russie, en possession de 12 grammes de cannabis. Confiscation de la voiture (BMW flambant neuve, payée on ne sait trop comment…), 4 ans de prison pour le cannabis plus 2 pour conduite sans permis plus 4 pour rébellion, total 10 ans et en prime expulsion à la sortie.

À Moscou un chauffard ivre et shooté à la cocaïne perd le contrôle de sa voiture et tue un père de famille. Le fait qu’il soit un acteur célèbre n’y change rien : 7,5 années de prison.

En banlieue de Moscou arrestation d’un “petit grossiste” de drogue. Saisie de 200 grammes d’héroïne. 8 ans de prison.

Ces gens seraient donc bien plus utiles à travailler qu’à être (certes mal…) nourries et logées aux frais de l’État !

Boris Guenadevitch Karpov
https://boriskarpov.tvs24.ru

source: https://ripostelaique.com/russie-les-taulards-au-boulot-les-immigres-dehors.html

La République tchèque expulse 18 diplomates russes accusés d’espionnage

17/04/2021

La République tchèque a annoncé, samedi, l'expulsion de 18 diplomates russes identifiés comme membres des services de renseignement de Moscou. Ces agents seraient impliqués dans l'explosion d'un dépôt de munitions en 2014, selon Prague.

Le torchon brûle entre Prague et Moscou. Les autorités tchèques ont annoncé, samedi 17 avril, l'expulsion de 18 diplomates russes, identifiés comme des agents du service de renseignement de l'armée russe, le GRU.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a expliqué que son pays avait "des preuves irréfutables" impliquant des agents du GRU dans l'explosion d'un dépôt de munitions en 2014. Deux personnes avaient été tuées. […]

Il a précisé avoir reçu cette information vendredi, sans expliquer pourquoi le gouvernement tchèque n'obtenait ces informations que maintenant.

"L'explosion a provoqué d'immenses dégâts matériels et mis en danger les vies de nombreuses personnes, mais elle a surtout tué deux de nos compatriotes", a ajouté Andrej Babis.

Selon Jakub Janda, directeur de l'European Values Center for Security Policy à Prague, les armes entreposées à Vrbetice auraient été destinées à l'armée ukrainienne.

Ces révélations vont "nuire aux relations russo-tchèques", a déploré le chef de la diplomatie tchèque Jan Hamacek, qui vient de prendre par intérim la place du proeuropéen Thomas Petricek aux Affaires étrangères tout en gardant ses fonctions de ministre de l'Intérieur.

Thomas Petricek avait été mis à pied lundi par le président prorusse Milos Zeman après s'être opposé à un recours au vaccin russe contre le Covid-19 Spoutnik V sans le feu vert européen. Social-démocrate proeuropéen, Thomas Petricek avait également critiqué une éventuelle participation de la Russie à un chantier dans le secteur du nucléaire.

La Pologne aussi

"Nous nous trouvons dans une situation similaire à celle du Royaume-Uni au lendemain de la tentative d'empoisonnement à Salisbury en 2018", a ajouté Jan Hamacek en référence au cas de Sergueï Skripal, un ancien agent double qui avait survécu à une attaque des services russes sur le sol britannique.

Jan Hamacek a précisé qu'il avait convoqué l'ambassadeur russe Alexandre Zmeïevski samedi soir.

La Pologne a de son côté annoncé jeudi avoir expulsé trois diplomates russes accusés d'"actions hostiles", après que les États-Unis ont pris des mesures similaires dans le cadre d'une riposte contre une série d'actes imputés à Moscou.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a promis samedi soir des représailles, selon des déclarations publiées sur le site russe Sputnik. "Prague sait parfaitement bien ce qui va suivre des tours pareils", a déclaré Maria Zakharova.

Avec AFP

Source: https://www.france24.com/fr/europe/20210417-prague-expulse-18-diplomates-russes-accus%C3%A9s-d-espionnage-et-de-sabotage

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Albert Coroz: Rappelons-nous à présent les deux décès, en République Tchèque et en Israël, décrits ci-dessous, qui se sont succédé à quelques jours d'intervalle en 2020, en pleine crise du Covid, quelques mois après que le virus du labo de Wuhan fut parti à la conquête de la planète...

En apparence, les événements semblent n'avoir aucun lien entre eux si ce n'est que tout nous conduit vers les services secrets respectifs de la Russie et de la Chine.
Alors que l'UE bombe le torse devant ces deux puissances en leur enjoignant de mieux respecter les Droits de l'Homme, ces deux pays avancent leurs pions en riant de nos faiblesses, de nos révolutions marxistes en cours, de nos obsessions climatiques et de nos problèmes liés à l'invasion migratoire.

Nous pouvons conclure, à tout le moins, que l'Europe est incapable de freiner son déclin. Elle est  devenue la proie de tous ceux qui cherchent à tirer profit de ses égarements idéologiques, et par conséquent une plaque tournante de l'espionnage, vulnérable aux influences de ces deux puissances (ex-)communistes ascendantes, dont les efforts (conjugués ?) pour influer sur notre vie sont de plus en plus visibles.

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Des « menaces » de l’ambassade de Chine conduisent à la mort soudaine d’un homme politique tchèque, selon sa femme

Par Isabel van Brugen

5 mai 2020

Selon sa veuve et sa fille, un haut responsable politique tchèque, décédé subitement quelques jours avant un voyage prévu à Taïwan, est manifestement tombé malade après avoir reçu des lettres de menace sur ses projets.

Jaroslav Kubera, président de la chambre haute du Parlement tchèque, est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 72 ans le 20 janvier, trois jours seulement après que lui et sa femme sont rentrés chez eux après un banquet « tendu » du Nouvel An lunaire à l’ambassade de Chine en République tchèque.

M. Kubera, qui était le deuxième plus haut fonctionnaire de l’Union européenne après le président Miloš Zeman, n’était pas connu pour souffrir d’une maladie grave au moment de sa mort.

Plus de trois mois après sa mort, la veuve de Jaroslav Kubera, Věra Kuberová, et sa fille, Vendula Vinšová, ont déclaré aux médias tchèques qu’elles pensaient que les menaces que M. Kubera recevait du Parti communiste chinois (PCC) avaient contribué à sa mort.

Sa femme a déclaré, lors d’une interview à la télévision tchèque le 26 avril, qu’ils avaient découvert deux lettres dans la valise de M. Kubera, l’une provenant de l’ambassade de Chine et l’autre du bureau du président tchèque.

Une lettre datée du 10 janvier provenait de l’ambassade de Chine et était adressée au bureau du président tchèque. Elle avertissait que si M. Kubera poursuivait son projet de visiter l’île autonome de Taïwan, les entreprises tchèques ayant des activités en Chine « paieraient ».

« Je l’ai lue et j’ai eu peur », a déclaré sa veuve. « Cela me semblait assez menaçant. »

La lettre portait le cachet du bureau présidentiel et a été remise à M. Kubera par M. Zeman lors d’un déjeuner le 14 janvier, ce qui a incité les députés à exiger une explication.

La lettre menaçait les entreprises tchèques opérant en Chine continentale […]:

« Les entreprises tchèques dont les représentants se rendent à Taïwan avec le président Kubera ne seront pas les bienvenues en Chine ni chez les Chinois », peut-on lire dans la lettre.

« Les entreprises tchèques qui ont des intérêts économiques en Chine devront payer pour la visite à Taïwan du président Kubera », ajoute la lettre, en précisant que « la Chine est le plus grand marché étranger pour de nombreuses entreprises tchèques […]. »

Le président Miloš Zeman et le Premier ministre Andrej Babis avaient précédemment exprimé leur inquiétude quant au fait que le projet de M. Kubera de se rendre à Taïwan pourrait conduire la Chine à exercer des représailles contre les milieux d’affaires de ce pays d’Europe centrale. M. Zeman aurait une relation plus étroite avec le PCC et la Russie que M. Kubera.

M. Kubera a déclaré l’année dernière, en annonçant sa visite à Taïwan, que cette démarche n’était pas anti-Chine, mais favorable aux entreprises. Il a noté que Taïwan est le troisième partenaire commercial de la République tchèque en Asie.

Le PCC considère que Taïwan fait partie de son territoire et a fait pression pour un modèle « un pays, deux systèmes », que Taïwan rejette en raison de son autonomie. Le gouvernement de Babis a déclaré à plusieurs reprises qu’il adhérait à la politique « une Chine » du PCC, bien que l’année dernière, le maire de Prague ait rompu les rangs pour protester contre la politique pro-PCC.

Après avoir reçu le message « menaçant », M. Kubera s’est sensiblement retiré, selon sa veuve.

« J’ai vu qu’il était vraiment malade. Il vomissait, se promenait dans le jardin, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant », se souvient Mme Kuberová. « Il était nerveux. »

Elle a dit que pour la première fois en 52 ans depuis qu’ils étaient ensemble, « il ne s’est pas confié à moi ».

« Il est rentré de ce déjeuner […] d’autres fois, il m’a toujours tout dit. Cette fois-ci, il ne m’a rien dit, juste que tout s’était passé normalement. »

« Il ne voulait probablement pas m’ennuyer avec ça. […] Il a dit que c’était bien, qu’il ne se découragerait pas, qu’il avait fait tout ce qu’il fallait et qu’il ne parlerait de rien. »

Mais il est devenu encore plus « tendu » après une réunion privée de 30 minutes avec l’ambassadeur chinois Zhang Jianmin à l’ambassade à Prague le 17 janvier, a-t-elle dit. Au cours de cette rencontre, l’ambassadeur aurait menacé de tenter de faire remplacer M. Kubera si la visite à Taïwan se poursuivait.

Kubera s’est effondré dans son bureau à peine trois jours plus tard. Selon son médecin, la crise cardiaque aurait en fait eu lieu le 17 ou le 18 janvier, coïncidant avec le moment où M. Kubera était le plus stressé.

Le successeur de Jaroslav Kubera, Milos Vystcil, a annoncé une enquête sur les lettres le 27 avril. Il a déclaré que l’enquête était nécessaire pour défendre la souveraineté et la liberté du pays.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré en février qu’il ne savait pas d’où provenait la lettre.

Mais un porte-parole a clairement indiqué que « la Chine s’oppose résolument à ce qu’un pays qui a établi des relations diplomatiques avec la Chine ait des échanges officiels avec les autorités taïwanaises sous quelque forme que ce soit ».

Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a critiqué l’avertissement de Pékin à Prague.

« La pression commerciale de la Chine sur la République tchèque prouve que ‘la nouvelle route de la soie’ est un outil politique prédateur, qui n’apporte que des contre-effets à l’ordre commercial mondial », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Joanne Ou.

https://fr.theepochtimes.com/des-menaces-de-lambassade-de-chine-conduisent-a-la-mort-soudaine-dun-homme-politique-tcheque-selon-sa-femme-1360573.html

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Douze jours plus tard...

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L'ambassadeur de Chine en Israël retrouvé mort chez lui

Par Le Figaro avec AFP le 17/05/2020

Du Wei, 57 ans, était entré en fonction en février. Du Wei, l'ambassadeur de Chine en Israël est décédé

L'ambassadeur de Chine en Israël a été retrouvé mort dimanche 17 mai dans sa résidence en banlieue de Tel-Aviv, où la police a ouvert une enquête, ont annoncé des sources israéliennes.

Du Wei, 57 ans et entré en fonction en février, a été retrouvé mort dans sa résidence à Herzliya, ville huppée près de la métropole Tel-Aviv, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

La police était sur place dimanche pour mener l'enquête, a précisé à l'AFP une source israélienne requérant l'anonymat et disant ne pas en savoir davantage à ce stade sur les causes possibles du décès du diplomate, dont la femme et le fils n'étaient pas en Israël avec lui.

Une enquête a été ouverte.

Selon des sources citées par le journal Haaretz, l'ambassadeur serait mort dans son sommeil d'un arrêt cardiaque. Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué qu'il ne ferait de commentaires que lorsqu'il serait en possession d'«informations solides».

Du Wei avait été ambassadeur en Ukraine avant de prendre ses fonctions en Israël, selon sa biographie sur le site de l'ambassade.

Son décès intervient quelques jours après la visite à Jérusalem du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a récemment exhorté Israël, allié des Etats-Unis, à limiter les investissements chinois dans des secteurs stratégiques sur son sol, selon des informations de presse.

Les Etats-Unis ont accusé implicitement la Chine de camoufler des informations sur la pandémie de Covid-19, voire de chercher à pirater des recherches sur un vaccin.

https://www.lefigaro.fr/international/l-ambassadeur-de-chine-en-israel-retrouve-mort-chez-lui-20200517

La Russie somme les migrants en situation irrégulière de quitter le territoire

Comme le rapporte le média russe indépendant The Moscow Times, la Russie a ordonné aux étrangers en situation irrégulière, originaires des États post-soviétiques, de quitter le pays avant le 15 juin.

[…] Un million de migrants sont ainsi concernés par cette annonce. À la mi-décembre, le président russe Vladimir Poutine avait prolongé le statut de résident des citoyens étrangers vivant en Russie jusqu’au 15 juin 2021, en raison de la pandémie de coronavirus. Cette mesure concernait les migrants originaires des pays de la Communauté des États indépendants (CEI) vivant en Russie sans documents appropriés.

« Ces personnes seront punies par l’expulsion… »

« Ces personnes seront punies par l’expulsion et la fermeture des frontières si elles ne partent pas avant la date limite du 15 juin », a indiqué l’agence de presse RIA Novosti citant le vice-ministre de l’Intérieur Alexandre Gorovoï. Selon les données du ministère de l’Intérieur, plus de 332 000 migrants illégaux originaires d’Ouzbékistan résident actuellement en Russie, ainsi que 247 000 originaires du Tadjikistan, 152 000 d’Ukraine, 120 000 d’Azerbaïdjan, 115 000 du Kirghizstan, 61 000 d’Arménie, 56 000 de Moldavie et 49 000 du Kazakhstan.

source: https://www.valeursactuelles.com/monde/la-russie-somme-les-migrants-en-situation-irreguliere-de-quitter-le-territoire/

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Washington affirme son « soutien idéfectible » à l’intégrité territoriale de l’Ukraine

Tensions avec la Russie - · 3 avril 2021

Russie : Sergueï Lavrov s’inquiète du racisme contre les blancs aux États-Unis

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est inquiété jeudi de la montée du racisme contre les blancs aux États-Unis, la liant au politiquement correct « poussé jusqu’à l’absurde » dans ce pays.

(...) Il est important de « ne pas aller dans l’autre extrême, que nous avons vue avec “BLM” (le mouvement Black Lives Matter, ndlr) et les agressions contre les personnes blanches, les citoyens blancs des États-Unis », a-t-il ajouté.

(...)

Le Journal de Montréal

Poutine répond à Biden et lui propose un entretien public en direct. Biden se défile.

Le président russe Vladimir Poutine s'est moqué, jeudi, des propos de Joe Biden qui l'avait qualifié de "tueur" la veille, tout en proposant au président américain de prendre part dans les prochains jours à un entretien par visioconférence diffusé en direct.

Alors que les relations entre Washington et Moscou se sont détériorées à un plus bas inédit depuis la Guerre froide, Vladimir Poutine a répondu, jeudi 18 mars, aux propos du président américain Joe Biden qui l'avait qualifié de "tueur" la veille.

(...)

Vladimir Poutine a indiqué que son dernier entretien avec Joe Biden, le 26 janvier, s'était déroulé par téléphone à la demande du président américain. Il a dit proposer désormais que les deux dirigeants aient, ce vendredi ou lundi prochain, une nouvelle conversation par visioconférence et diffusée en direct.

(...)

À Washington, la porte-parole de la Maison Blanche a dit que Joe Biden ne regrettait pas ses propos. Jen Psaki a esquivé une question sur la demande de Vladimir Poutine d'un nouvel entretien dans l'immédiat. "Le président a déjà eu un entretien avec le président Poutine, alors qu'il y a d'autres dirigeants mondiaux avec lesquels il n'a pas encore échangé", a-t-elle dit.

(...)

France24.com

Joe Biden «ne veut pas améliorer les relations» avec Moscou

Le président américain «ne veut clairement pas améliorer les relations» entre Moscou et Washington, a déclaré jeudi, le Kremlin, au lendemain de propos de Joe Biden qualifiant son homologue russe, Vladimir Poutine, de «tueur».

(...)

La Russie avait annoncé mercredi avoir rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis pour consultations, tout en assurant vouloir éviter la «dégradation irréversible» des relations avec Washington, qui se trouvent «dans un état difficile» depuis des années.

(...)

20min.ch

Joe Biden pense que Vladimir Poutine est «un tueur»

Interrogé par un journaliste de la chaîne ABC qui lui demande s’il estime que le président de la Russie Vladimir Poutine «est un tueur», le président américain Joe Biden a acquiescé:

«Oui, je le pense». «Vous verrez bientôt le prix qu’il va payer», a-t-il ajouté, provoquant immédiatement l’indignation de Moscou.

(...)

24Heures.ch

La Russie et la Chine prennent la place de la France en Afrique

Publié le 3 janvier 2021 - par

On s’aperçoit que la Russie comme la Chine s’ingèrent économiquement en Afrique. Il semble bien que les pays Africains aient trouvé d’autres sources pour financer leurs développements économiques.

La France est depuis les années soixante, le fournisseur et payeur. Comme le disent certains Russes, la France a permis aux pays Africains de se fournir à bon compte sur le dos des contribuables Français et sert encore de porte-monnaie à travers la diaspora Africaine, à financer des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, et j’en passe, avec les aides sociales que la France leur donne.

Une diaspora qui se cesse de prendre de l’ampleur puisque les clandestins venus d’Afrique ne cessent de gonfler les rangs des soi-disant demandeurs d’asiles. Tout cela grâce à la mécanique culpabilisatrice mis au point par les progressistes de tous poils en nous serinant chaque jour l’esclavage et la colonisation à toutes les sauces.

On pourra observer que la traite inter africaine n’est jamais mise en avant, pas plus que celle des arabomusulmans. Sus aux blancs et invasion totale de l’Union Européenne sont au menu ! Une UE qui ne résistera pas à ces invasions de crickets qui finiront bien par tout dévorer une fois sur place.

L’Afrique “accueille” la Russie et la Chine. Mais avec quel argent cette Afrique va-t-elle payer les investissements Chinois et Russes ? Par l’emprunt comme d’habitude. Mais cette Afrique ne pourra pas utiliser l’excuse de la colonisation.

Aujourd’hui c’est l’ensemble du continent africain qui prétend avoir été « victime de la colonisation » et qui en profite pour réclamer des « compensations » morales à la France. En sera-t-il de même demain avec la Russie, une fois que celle-ci aura « cessé de plaire » aux africains, ou tout simplement réduira ou cessera le financement de l’Afrique ?

Les milieux d’affaire Russes et ceux de la Chine ne sont pas totalement idiots. Ils savent bien que l’Afrique est une terre aride qui boit tout ce qui tombe sur son sol.

Cela rappelle à certains, la situation en France dans les années 1960 avec toutefois une différence : les français appelaient les africains à venir travailler en France alors en plein boom économique, alors qu’aujourd’hui la Russie n’appelle clairement personne.

Ce n’est pas en Russie, demain la veille, que des hordes d’Africains s’imposeront au peuple Russe dans les rues de Moscou et de Saint Pétersbourg. N’oublions pas que cette Afrique bien hypocrite dénonce encore, une soi-disant « colonisation » alors même qu’ils s’en accommodaient fort bien lorsqu’ils en tiraient des avantages directs. Que l’on considère, par exemple, l’Algérie, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Que seraient aujourd’hui ces pays sans l’aide française d’alors ?

Je rappelle tout de même au passage, que l’Afrique n’a guère bougé, voire qu’elle a plutôt régressé depuis les indépendances ! Alors que l’Asie, qui a vécu elle aussi la colonisation, est en train d’imposer son diktat économique et sa technologie !

Même Barak Hussein Obama, lors d’une visite dans le pays de son père au Kenya, faisait cette comparaison entre la Corée du Sud qui était plus pauvre que le Kenya en 1960, et qui est devenu un pays riche et exportateur de technologie de pointe. Les Asiatiques travaillent et ne sont pas la tête dans le rétroviseur !

L’Europe va s’effondrer sous le poids des criquets, c’est une évidence, surtout avec les dirigeants mondialistes que nous avons ! Et l’Afrique, comme à son habitude, excellera dans la mendicité avec tous ses roitelets sangsues. Triste avenir pour ce qui fût autrefois, l’Occident et son génie.

Vladimir Poutine ne commettra pas l’erreur mortelle du regroupement familial. Il ne fera pas, comme le président Giscard d’Estaing et Jacques Chirac son premier Ministre, l’erreur de signer une loi autorisant tous les immigrés installés en France, d’y faire venir leurs familles. Cette loi du « regroupement familial » a été le déclenchement d’une véritable invasion des pays africains en France, et à l’origine de la situation désastreuse actuelle nous explique Russe-Info.ru.

Pas plus en Russie qu’en Chine d’ailleurs. Les Russes et les Chinois savent qu’en 1960, la France a financé le développement de l’Afrique, avec le succès que nous savons. De très nombreux pays ont construit leurs routes, leurs villes, leurs industries, avec l’aide matérielle et financière de la France… qui a, à plusieurs reprises ensuite, effacé leurs dettes. En effet, combien de métros, de lignes de bus, de ports, d’aéroports et d’usines payés aux frais des contribuables Français in fine, au détour d’un voyage présidentiel. Sans compter, en remerciement, la réponse des immigrés fraîchement naturalisés qui, une fois élus dans les assemblées diverses et variées, y compris dans les plus hautes, voire sur les terrains de sports, s’ingénient à salir le pays qui les a accueillis.

Beaucoup de Russes s’inquiètent car s’ils savent que si Vladimir Poutine est autrement plus intelligent que l’ensemble des Présidents Français depuis le Général de Gaulle, ils savent aussi que Poutine n’est pas immortel. Que les invasions migratoires se jouent sur plusieurs décennies.

Ils savent bien que la France, a joué la carte de la générosité envers l’Afrique en développant les industries, en alphabétisant et en soignant les populations. Mais les Russes voient aujourd’hui, le résultat de cette générosité. La France, voire l’Union Européenne, sont des peuples envahis par ces mêmes populations qui n’éprouvent pas, loin de là, une quelconque reconnaissance. Avec la complicité volontaire ou non, corrompus ou non, des dirigeants qui veulent en finir avec les Nations.

La Russie sera-t-elle dans la même situation dans quelques années ? Ainsi s’interrogent et s’inquiètent les Russes en commentant cette volonté de participer à l’économie Africaine ?

La Chine ne se sent pas concernée dans la mesure où son régime n’est pas démocratique, qu’elle gère plus d’un milliard et demi de personnes et que l’islam n’est pas le bienvenu. Elle a les moyens de s’imposer par la force et sa technologie. Les Africains ne seront pas tentés d’y imposer quoi que ce soit. Pas avant longtemps.

Gérard Brazon

source: https://ripostelaique.com/la-russie-et-la-chine-prennent-la-place-de-la-france-en-afrique.html

Covid-19 : 186 000 morts en Russie, trois fois plus qu’annoncé jusqu’ici

La Russie a enregistré près de 26 000 décès liés au Covid en novembre et plus de 186 000 depuis le début de l’année, selon des statistiques officielles publiées lundi, un bilan bien plus lourd qu’annoncé jusqu’ici.

L’office des statistiques Rosstat fait état d’un excès de mortalité entre janvier et novembre 2020 de 229 700 personnes, par rapport à la même période de 2019.

Et « plus de 81 % de cette hausse de la mortalité sur cette période est due au Covid », a précisé la vice-Première ministre russe, Tatiana Golikova.

Ces chiffres placent la Russie au 3e rang mondial, derrière les États-Unis (plus de 330 000 morts) et le Brésil (plus de 190 000).

Trois fois supérieur au bilan officiel

Ce bilan est aussi plus de trois fois supérieur au 55 265 morts officiels comptabilisés depuis le début de la pandémie par le site du gouvernement dédié à la lutte contre la pandémie.

Ce dernier ne compte cependant au jour le jour que les décès Covid-19 confirmés par une autopsie. C’est en s’appuyant sur ces chiffres que la Russie se targue d’avoir mieux répondu au défi du coronavirus que la plupart des pays occidentaux.

Mais selon Rosstat, au cours du seul mois de novembre, 25 788 personnes sont mortes à la suite d’une contamination au coronavirus. C’est la première fois que l’office publie des chiffres mensuels détaillés, sans donner ces détails pour les mois précédents.

47 800 morts en plus en octobre

En novembre, Rosstat avait annoncé une surmortalité de 47 800 personnes en octobre par rapport à octobre 2019. Du jamais vu en dix ans dans le pays.

L’agence statistique ne donnait pas d’explications pour cette surmortalité mais elle précisait que 22 761 personnes atteintes du coronavirus ou suspectées de l’être étaient mortes en octobre, dont 11 630 cas où la cause primaire du décès était le virus.

Cette annonce avait déjà levé le voile sur la mortalité réelle du Covid-19 en Russie, le bilan officiel n’était alors que de 45 280 morts depuis janvier.

source: https://www.lavoixdunord.fr/913900/article/2020-12-28/covid-19-186-000-morts-en-russie-trois-fois-plus-qu-annonce-jusqu-ici

Syrie: près de 80 « rebelles » pro-turcs tués dans des frappes imputées à Moscou

Dans la guerre complexe en Syrie, la Russie aide militairement le régime de Bachar al-Assad et la Turquie soutient des groupes rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), ultime grand bastion jihadiste et rebelle.

Les frappes aériennes, attribuées à Moscou par un responsable rebelle et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ont visé un camp d'entraînement de Faylaq al-Cham, un des principaux groupes de rebelles syriens soutenus par la Turquie voisine.

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"Risque élevé"

Pour l'analyste Nicholas Heras, la Russie envoie un "message" à la Turquie, les deux pays soutenant également des camps rivaux en Libye et au Nagorny-Karabakh.

Elle montre qu'elle "peut frapper les supplétifs syriens (d'Ankara) autant qu'elle le souhaite, si la Turquie n'engage pas une désescalade des activités militaires allant à l'encontre des intérêts russes en Libye, en Syrie et dans le Nagorny-Karabakh", a-t-il dit.

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Environ la moitié de la région d'Idleb est sous contrôle des jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda présente également dans des territoires adjacents, dans les provinces voisines de Lattaquié, Hama et Alep.

Lundi, HTS a déploré "un massacre" contre "nos frères de Faylaq al-Cham" et le "peuple syrien".

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Le Point

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Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est « une question de vie ou de mort » pour les habitants du Haut-Karabakh

Laurent Leylekian, spécialiste de l'Asie mineure et du Caucase du Sud, décrypte les enjeux géopolitiques de cette guerre, qui dure depuis plusieurs décennies.

Un appel unanime. Les présidents russe, Vladimir Poutine, français, Emmanuel Macron, et américain, Donald Trump, ont appelé, jeudi 1er octobre, dans un communiqué commun, à "la cessation immédiate des hostilités" dans le Haut-Karabakh, ce territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par l'Arménie. Depuis cinq jours, les combats entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sont sanglants. La reprise des affrontements, les plus graves depuis 2016, font craindre une guerre ouverte entre Bakou et Erevan, à même de déstabiliser une zone déjà fragile où les intérêts de nombreuses puissances sont en concurrence.

La Russie, la France et les Etats-Unis, qui coprésident le Groupe de Minsk créé en 1992 pour rechercher un accord entre les deux pays, ne sont pas parvenus à trouver un règlement durable du conflit dans ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan. Une guerre au tournant des années 1990 y avait fait 30 000 morts.

Laurent Leylekian, spécialiste de l'Asie mineure et du Caucase du Sud, fait le point pour franceinfo sur les enjeux géopolitiques de ce conflit et sur le rôle éventuel des acteurs internationaux dans la résolution de la crise.

 

 

 

 

Franceinfo : Quels sont les enjeux pour l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans ce conflit ?

Laurent Leylekian : Pour l'Azerbaïdjan, c'est essentiellement une question de fierté. Tandis que pour les Arméniens qui vivent dans la région du Haut-Karabakh, c'est une question de vie ou de mort. On présente ce conflit entre deux Etats comme s'il avait lieu sur une terre qui serait vide de population. Or, des gens vivent au Haut-Karabakh. Il y a 150 000 habitants au total, et tous sont Arméniens. Ils se sont constitués en Etat indépendant après la guerre qui a eu lieu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, il y a trente ans (1988-1994).

Le choix pour ce territoire, c'était d'être indépendant ou d'être mort. Pour comprendre, il faut regarder l'exemple d'une autre enclave : le Nakhitchevan. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'en sont disputé le contrôle et ce territoire dépend aujourd'hui de l'Azerbaïdjan. Au début du XXe siècle, il y avait pas loin de 100% d'Arméniens sur cette terre. Comme au Karabakh. Et en raison d'un processus violent d'homogénéisation ethnique, il n'y a tout simplement plus d'Arméniens sur ce territoire. Ils ont été expulsés ou massacrés. Et c'est précisément cela que craignent les habitants du Haut-Karabakh. Les Arméniens ont gagné la guerre il y a trente ans et aujourd'hui, ils ne veulent absolument pas revenir dans le giron azerbaïdjanais. Ils ont construit un Etat plus démocratique que l'Azerbaïdjan, qui est, rappelons-le, une dictature. Et ils craignent pour leur vie. Car il s'est développé en Azerbaïdjan une rhétorique raciale anti-arménienne très claire.

 

Pourquoi la Turquie se mêle-t-elle du conflit ?

La Turquie soutient de manière claire et avérée l'Azerbaïdjan. Car il y a une vraie fraternité entre les Turcs et les Azéris. Ce sont des peuples cousins. Ils parlent la même langue et ont même un slogan pour montrer leur union : "Une nation, deux Etats".

Mais pour l'instant, la Turquie se mêle du conflit de manière préventive, pour des raisons qui relèvent de sa politique intérieure. Car en 2023, il y aura des élections générales et Recep Tayyip Erdogan n'est pas du tout sûr de gagner, pour la première fois depuis vingt ans. C'est pour cela qu'il mène des guerres ou des bras de fer un peu partout (on l'a vu en Grèce, en Libye, en Syrie).

 

 

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Erdogan a donc poussé le dirigeant de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, à faire la guerre. Ilham Aliyev voulait la gagner rapidement. Ce qui était possible, en théorie, puisque le budget militaire total de l'Azerbaïdjan représente à lui seul celui de l'Arménie et celui du Haut-Karabakh. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ne jouent pas dans la même cour de ce point de vue. Mais le Karabakh est un terrain montagneux, difficile d'accès. Donc le conflit s'embourbe.

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Francetvinfo.fr

Des Cathédrales brûlent pendant que d’autres s’élèvent

Pendant qu’en Occident les Cathédrales brûlent, la Russie en construit de nouvelles.

On peut être croyant ou non, les Cathédrales font partie de nos vies. Enlevez toutes les Cathédrales et vous vous apercevrez d’un monde bien différent.

Je me souviens d’un voyage fait en Chine il y a de cela environ trente-cinq ans, le pays, communiste, venait juste de s’ouvrir. Je déambulais dans une ville dont je ne me rappelle plus le nom et aperçus de loin la flèche d’une église catholique assez grande qui pointait au détour d’une rue. Intrigué, je m’approchais et vis un vieux camion délabré avec des ouvriers qui s’activaient devant le porche. Ils y déchargeaient des sacs de ciment. L’église dont les vitraux avaient été remplacés par de vulgaires planches était devenue un entrepôt à ciment.

On peut être croyant ou non. Mais ce qui se passe en ce moment devrait tout de même interpeller. D’un point de vue purement sociologique ou anthropologique comment ne pas voir la différence entre notre Occident et la Russie. Les Cathédrales et les Eglises brûlent en France et sont souillées, profanées, un peu partout en Europe. Pendant ce temps la Russie élève de somptueuses cathédrales, des temples sacrés qui s’élancent vers le ciel, comme la magnifique et impressionnante Cathédrale de l’armée qui vient juste d’être inaugurée à Moscou.

cathédrale

La différence avec nos églises vides et le traitement que l’on réserve au sacré chez nous saute aux yeux. D’un côté la Foi en des valeurs qui veulent se montrer au monde et s’élancent vers le ciel en Russie, de l’autre le vide, la désacralisation et la déspiritualisation dans nos contrées. La Russie se veut éternelle, et au moins elle le montre, avec un regard tourné vers l’avenir pour porter ses valeurs.

On imagine les mécréants et les incultes de service - et il y en a en suffisance - de demander « Et alors ? Quelle importance si nos Eglises brûlent et se vident ? »

Il y avait trois tribus dit Jérémie, les deux premières, les tribus de l’Ouest et de l’Est partageaient la même religion issue d’une origine commune. Une troisième tribu qui venait d’autres contrées leur était opposée depuis longtemps dans l’histoire.

Sur le territoire de la tribu de l’Ouest les Eglises étaient attaquées et souillées avec le soutien d’une partie de la population nommée nihiliste. Les nihilistes applaudissaient à chaque exaction faites contre le sacré et leur patrie, ils l’attaquaient, et protégeaient en même temps le sacré de la troisième tribu qui venait d’autres contrées, sans que l’on comprenne pourquoi.

Dans la tribu de l’Est, les Eglises cependant s’élevaient plus belles et plus grandes que jamais. Le moindre être pourvu d’intelligence aurait compris quelle tribu de celle de l’Est ou de l’Ouest pourrait survivre dans l’éternité.

Jérémie rajouta, celui qui ne voit ni l’Eternel ni le temps, déjà ne comprend plus l’espoir. Les tribus sans espérance voient leurs temples et leurs enfants s’effacer pour faire place au néant. Déjà comme ces hommes qui ne connaissent que le marteau ils croient que tout n’est qu’un clou. Ils se croient libres mais sont les esclaves de leur vanité. Leur horizon est désespérément vide pendant qu’ailleurs des bulbes en or brillent dans le ciel.

Michel Piccand

N.B.

On aura compris que le Jérémie est ici de circonstance et qu’il n’est pas le Jérémie prophète de la Bible, bien que ce dernier spécialiste en prophétie de destruction des peuples ait prédit l'arrivée des Chaldéens, la destruction de Jérusalem, ainsi que l'exil des Judéens à Babylone du fait de leur manque de foi. Toute ressemblance avec des événements s’étant produits n’est ainsi pas tout à fait fortuite. Ce qui est arrivé aux uns pourrait aussi arriver aux autres.

Livre des Lamentations, 10, 11.

Elle (Jérusalem) a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations

Auxquelles tu avais défendu d’entrer dans ton assemblée.

Tout son peuple soupire, il cherche du pain ;

Ils ont donné leurs choses précieuses pour de la nourriture,

Afin de ranimer leur vie.

Vois, Éternel, regarde comme je suis avilie !

Livre de Jérémie, chapitre II, 10, 11 (Bible Segond 1910)

Passez aux îles de Kittim, et regardez !
Envoyez quelqu’un à Kédar, observez bien,
Et regardez s’il y a rien de semblable !

Y a-t-il une nation qui change ses dieux,
Quoiqu’ils ne soient pas des Dieux ?
Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n’est d’aucun secours !

P.S.

On ne peut que conseiller de regarder la vidéo de l’inauguration de la Cathédrale militaire de Moscou et l’émotion (non feinte) qui habitent les personnes présentes (lien ci-dessous).

Il ne serait pas étonnant que d’ici cinquante ans les plus fortunés de nos contrées se mettent à émigrer en Russie et quittent notre Occident désubstantialisé. Et ce ne sera pas faute d’avoir prévenu. Il n’y a pas erreur plus stupide que celle de l’homme qui détruit ce dont il a besoin avant même de savoir par quoi il pourra le remplacer. Une civilisation qui détruit elle-même ce qui pour elle est sacré est une civilisation qui n’a pas d’avenir. Une société qui n’a plus rien qui la transcende est une société vide.

https://www.youtube.com/watch?v=jjkuti_HmFU&feature=share&fbclid=IwAR2t3l0zN_Up9gi5Xr9aqzyjHPx_pL20fgChDaGGJ5m4qtPNHLx-fDbjSYA

Site Officiel de la Cathédrale

https://hram.mil.ru/

Syrie : la Turquie bombarde l’armée syrienne et annonce qu’elle n’empêcherait plus les millions de réfugiés présents sur son territoire de se rendre dans l’UE

Pic de tensions en Syrie : la Turquie bombarde des positions d’Assad après la mort de 29 soldats

Le gouvernement turc a aussi annoncé ce jeudi soir qu’il n’empêcherait plus les millions de réfugiés présents sur son territoire de se rendre dans l’Union européenne. Une menace aux conséquences potentiellement énormes.

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Les accords Turquie-UE sur les réfugiés en péril ?

Dans la foulée de cette attaque contre des militaires turcs, la communauté internationale a été épinglée par les autorités turques qui demandent une réaction. Le responsable turc a commencé par exhorter la communauté internationale, y compris la Russie et l'Iran, parrains de Damas, à « prendre leurs responsabilités » pour « faire cesser les crimes contre l'humanité que commet le régime ».

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Le Parisien

Nos remerciements à Victoria Valentini

La Russie, la Chine et l’Inde auraient trouvé un moyen de contourner le système SWIFT

Selon le journal russe Izvestia qui se réfère à ses sources proches de la Banque centrale de Russie, Moscou, Pékin et Dehli ont trouvé un moyen pour contourner le problème de l’accès au réseau de la SWIFT: il est prévu de relier le système de messagerie financière russe au système chinois et au projet d'une structure indienne indépendante.

Des spécialistes russes, chinois et indiens s'attellent à l’organisation d’un système alternatif à la SWIFT pour répondre à un éventuel blocage de l’accès de ces pays au plus grand réseau interbancaire, annonce le journal russe Izvestia qui se réfère à deux sources proches de la Banque centrale de Russie.

Le président du comité de la Douma d'État sur les marchés financiers, Anatoli Aksakov, a également indiqué que le sujet était discuté par des partenaires des BRICS.Selon le journal, il est prévu de connecter le système russe de messagerie financière (PSSA) avec le système chinois de paiements internationaux (CIPS). En revanche, l'Inde ne disposant pas de système national de communication financière, il est prévu d’unir la plateforme de la Banque centrale russe avec le prometteur projet d'une structure indienne indépendante, a expliqué une source sur le marché financier. [...]

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