L’état islamique prélève les organes des captifs vivants

Les chrétiens captifs, jeunes ou vieux, subissent des prélèvements d’organes et des expériences médicales dans les territoires contrôlés par DAECH… 

Ainsi, l’État islamique (EI) a autorisé le prélèvement d’organes dans une fatwa datée du 31 janvier 2015. C’est ce qu’ont découvert les forces spéciales américaines dans des documents récupérés lors d’un raid mené en Syrie, selon l’édition du New York Times citant l’agence de presse Reuters.

Ce document indique qu’il est admis de prélever des organes sur un détenu non musulman ou un apostat dans le but de sauver la vie d’un Musulman, même si cette opération est fatale pour le captif qui la subit.

L’authenticité de cette fatwa est attestée. Des responsables de l’administration américaine ont expliqué qu’elle se trouvait « parmi des documents trouvés par les forces spéciales lors d’un raid mené en mai dernier dans l’est de la Syrie ».

« La vie et les organes de l’apostat n’ont pas à être respectés et peuvent être impunément retirés », peut-on lire dans cette fatwa n°68 émanant de la « commission des recherches et des fatwas de l’Etat islamique ».

Ce document, à lui seul, ne prouve pas que le trafic d’organes est autorisé. Mais il donne une justification présentée comme religieuse à une pratique dont le gouvernement irakien a accusé le groupe djihadiste. L’ambassadeur irakien aux Nations Unies, Mohamed Ali Alhakim, a annoncé que ce texte devrait être examiné par le Conseil de sécurité des Nations Unies comme preuve potentielle de la pratique du trafic d’organes par l’État islamique, afin de financer ses activités.

Des sources officielles américaines ont déclaré que les Etats-Unis ont déjà récupéré sept téraoctets de données stockées sur des disques durs, des clés USB, des CD, des DVD ou des documents imprimés lors de différents raids menés contre l’organisation terroriste.

C’est la première fois qu’un document éclairant sur le fonctionnement interne de l’organisation islamiste est rendu public, à l’exception des documents liés au trafic d’antiquités.

Le chef des criminels de guerre de l’Etat Islamique (E.I.) 

Terrorisme en Europe, multiples attentats à Paris, viols massifs de femmes en Allemagne ou en Suède, crucifixion de chrétiens en Syrie et en Irak, prélèvements d’organes sur des captifs vivants et des civils musulmans, comme aux pires heures de la Shoa, chaque jour nous livre son lot d’horreurs sur les méthodes barbares des musulmans extrémistes inféodés à l’état Islamique et à Al Nostra, mouvement aidé par la France il y a trois ans….

Reste une question : qui sont les médecins de la mort travaillant pour l’état islamique, en récitant « Allahu Akbar » (ou « Alah Akbar » pour les Français qui rejoingent DAECH) ?

Francis GRUZELLE

Article paru en premier sur RL

 

 

«Faites semblant d’être chrétiens» : Daech publie un manuel destiné aux djihadistes européens

Nos lecteurs nous communiquent (merci à Voxnev)

L’Etat islamique a édité un manuel de conseils aux djihadistes britanniques qui voudraient organiser des attentats. Un de conseils principaux est de se fondre le mieux possible dans la masse en se rasant la barbe et en portant une croix chrétienne.

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Une journaliste kurde assassinée par Daech

Personne n’avait revu Ruqia Hassan depuis le mois de juillet. Son exécution a été annoncée à sa famille par Daech il y a quelques jours.
Photo : Twitter
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Depuis quelques mois, l’« État islamique » s’est lancé dans une véritable chasse aux médias. Ruqia Hassan, 30 ans, avait décidé de rester à Raqqa, le fief des djihadistes, pour témoigner.

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Merci à Cenator

Des drapeaux de Daesh et des photos des têtes coupées retrouvés sur des réfugiés en Norvège

La police norvégienne a trouvé des images des têtes coupées et d’exécutions sur les téléphones portables de réfugiés arrivés dans le pays. Des drapeaux et des symboles de Daesh ont également été aussi découverts lors du contrôle des bagages.

Depuis quelques mois, le service d’immigration de la police norvégienne s’occupe d’un nombre croissant de réfugiés et de migrants qui veulent traverser ses frontières. En fouillant certains demandeurs d’asile, certains de ses membres ont trouvé des photos d’enfants morts et d’autres victimes de la guerre et du terrorisme, selon le journal norvégien Nettavisen.

«Il existe plusieurs raisons qui expliquent pourquoi ces images existent. La première raison, c’est qu’ils ont pu être témoins et veulent montrer aux gens ce qu’ils ont vu. Ils peuvent aussi porter des symboles des groupes terroristes qu’ils soutiennent, même si cela peut sembler effrayant. Il pourrait y avoir d’autres explications que le soutien aux organisations terroristes», a déclaré le chef du programme d’asile norvégien, Erik Haugland.

La Norvège durcit ses règles d’asile depuis le mois de novembre pour essayer d’endiguer le flux de réfugiés. Les nouvelles règles qui enterreront en vigueur pour une durée de deux ans, permettront aux autorités de rejeter les demandes d’asile plus rapidement.

«Le débat portant sur les réfugiés a considérablement évolué depuis l’automne, passant d’une discussion marquée par la sympathie et compassion à la préoccupation des problèmes que refugiés ou immigrés apportent avec eux», a confié au journal Dagbladet le politologue Johannes Bergh.

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Aubervilliers : un enseignant attaqué à l’arme blanche, l’agresseur invoque Daech

Un enseignant a été victime ce lundi matin d'une violente agression à l'arme blanche à l'école maternelle publique Jean Perrin d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Selon nos informations, le suspect, qui a pris la fuite, a crié "C'est Daech, c'est un avertissement". Le parquet antiterroriste est chargé de l'enquête.

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Amaq, l’application mobile d’actus des djihadistes de Daech

APPLICATION - Lancée le week-end dernier par l'agence de presse Amaq, proche de Daech, cette application Android permettra aux partisans de l'organisation Etat islamique de recevoir sur leur mobile en temps réel toutes les dernières actualités du groupe terroriste.

Sur l'application Amaq, on y trouve le compte-rendu des batailles en temps réel, des vidéos de propagande, ou bien encore des infographies détaillées sur l'avancement des troupes.

Sur l'application Amaq, on y trouve le compte-rendu des batailles en temps réel, des vidéos de propagande, ou bien encore des infographies détaillées sur l'avancement des troupes.

L’armée française s’en va-t-en guerre contre Daech… sans munitions !

Alors que le président François Hollande était ce vendredi à bord du porte-avions Charles De Gaulle, le navire-amiral de la marine française, actuellement stationné en méditerranée orientale et engagé dans les opérations en Syrie et en Irak, mais aussi en Libye, le journal Le Monde rapporte que l'Armée Française serait déjà à court de munitions. Après avoir largué 680 bombes depuis le début de l'opération « Chammal », le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a du acheter en urgence plusieurs centaines de bombes à guidage laser aux Américains.

Si une telle commande de munition était déjà prévue, celle-ci ne devait avoir lieu qu'à la fin de l'année 2016 !

Pire encore, une partie des stocks de l'armée française en bombes à guidage laser GBU a été cédée par la France à … l'Arabie Saoudite ! Inutile de rappeler que ce pays a été un des principaux soutiens de l’État Islamique.

Ironie du sort, pour les Américains la France n'est aujourd'hui pas prioritaire dans la livraison. En effet, les États-Unis doivent d'abord livrer 8 000 bombes GBU à... l'Arabie Saoudite !

Jordi Vives, 4 décembre 2015

La tueuse de Californie avait fait allégeance à Daech

La femme qui, avec son mari, a massacré 14 personnes mercredi en Californie, a fait allégeance au chef autoproclamé de l'organisation djihadiste Etat islamique sur Facebook selon Le Matin.

Les enquêteurs américains ont des raisons de penser que Tashfeen Malik, qui a tué 14 personnes mercredi en Californie avec son mari avant de tomber sous les balles de la police, a fait allégeance à Daech, a déclaré une source gouvernementale américaine. Celle-ci confirmait une information donnée par CNN.

Weapons and ammunition carried by suspects involved in a mass shooting in San Bernardino, California

Citant des sources policières, la chaîne précise qu'elle a publié son serment d'allégeance à Abu Bakr al Baghdadi, le «calife» autoproclamé de l'organisation terroriste Etat islamique (EI), sur une page Facebook ouverte sous un nom d'emprunt.

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L’Etat islamique détourne l’image forte des attentats pour son magazine de propagande

L'EI s'est servi d'une photo montrant la détresse d'un policier parisien pour en faire la Une de sa revue de propagande. L'auteur du cliché «a la gerbe».

Devenue l'un des symboles des attentats, cette image a été reprise par le groupe Etat islamique, qui en a fait la Une de son journal de propagande francophone «Dar al-Islam», rapporte le Huffington Post. En titrant «La France à genoux», Daech s'est servi de la détresse de ce policier pour triompher.

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La Turquie favorable à l’Etat islamique est la 1ère bénéficiaire du système de pré-adhésion de l’UE: 4,8 Mds sur la période 2007-2013

Et 4.5 Mds sont prévus entre 2014 et 2020

En effet, sur une enveloppe totale de 11,2 Mds EUR pour les cinq pays candidats à l’UE (Croatie, Islande, Ancienne République Yougoslave de Macédoine, Monténégro et Turquie) et candidats potentiels engagés dans un processus d’adhésion à l’UE (Albanie, Bosnie Herzégovine, Kosovo sous UNSCR 1244 et Serbie), la Turquie bénéficie de 4,8 Mds sur la période 2007-2013.

Les différents volets de l’instrument de pré-adhésion

Jean-Dominique Giuliani : la Turquie reçoit déjà les milliards de la pré-adhésion à l’UE :


4.5 Mds entre 2014 et 2020

à 42:44

SourceRick Grimes sur Fdesouche.com

Qatar et Arabie Saoudite : Les raisons de leur haine contre la Syrie

https://youtu.be/F1269kVAMQE

Lors du renversement de Saddam Hussein, le golfe persique est déstabilisé. Dans un terreau alimenté par la déliquescence de l’État Irakien, une corruption endémique, et une haine profonde des Chiites et des Occidentaux, l’Arabie Saoudite et le Qatar – dont les intérêts divergent par ailleurs – voient d’un très mauvais œil l’apparition d’un croissant chiite aux frontières de leurs pays sunnites. Ils accueillent donc favorablement le développement des groupes djihadistes sunnites.

De cette jungle émergeront des groupes djihadistes dont il existe aujourd’hui deux principales composantes : Al Nosra, et l’État Islamique.

Des enjeux économiques se superposent à ces dimensions politiques, sociales et religieuses.

En 2010, l’Iran projette de construire un pipeline qui passerait par l’Irak et par la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la Méditerranée. Ce qui redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le Golfe. Or, le gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.

À partir de là, le Qatar et l’Arabie Saoudite se mettent à financer les mouvements djihadistes. Ils contribuent donc à la montée en puissance de Daech, même si les circuits financiers sont difficiles à établir…

Secrets d’info – France Inter (01/12/2015)

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Syrie, Irak, il faut une solution politique radicale, pas des bombardements aériens !

Ce n'est pas un secret militaire, une guerre ne se gagne jamais dans les airs mais sur terre. Depuis l’avènement de l'aviation, toute l'histoire militaire démontre qu'un conflit ne peut être définitivement gagné sans une intervention de troupes au sol. Les bombardements massifs de la Seconde Guerre Mondiale, au Vietnam, durant la guerre du Golfe ou encore au Kosovo n'ont jamais fait plier ceux qui les ont subis. Au mieux, ces bombardements ont réduit le potentiel militaire de l'adversaire, au pire ils ont poussé les peuples à s'unir derrière leurs dirigeants.

Ce constat historique, il est désormais nécessaire de le prendre en compte dans le conflit syrien, alors que les lignes de fracture tendent à bouger suite, notamment, aux attentats du 13 novembre. Désormais, l'éventualité d'une « coopération » entre la coalition menée par les États-Unis et les forces armées russes déployées dans la région, peut être envisagée. Bien sûr, tous n'ont pas les mêmes objectifs, ni les mêmes intérêts, pour autant une ligne de convergence semble apparaître avec la reconnaissance d'un ennemi commun à toutes les forces en présence, à savoir l’État Islamique. Cet « objectif commun » doit désormais permettre la coordination des moyens mis en œuvre. Sans aller jusqu'à dire que l’État Islamique représente le seul danger en Syrie (et en Irak), il devient évident qu'aucune résolution du conflit actuel ne peut aboutir tant que ce groupe jihadiste devenu un proto-état, existera.

Pour vaincre Daech, il convient aujourd'hui d'établir une stratégie militaire cohérente disposant de moyens à la hauteur du défi. Pour cela, les frappes aériennes de la « nouvelle coalition » (intégrant la Russie), doivent certes viser les ressources des jihadistes pour les affaiblir mais également appuyer les offensives des troupes au sol qui les combattent. Ces troupes terrestres sont bien sûr, l'Armée Arabe Syrienne et ses milices alliées, les différents groupes armés kurdes mais également certains mouvements rebelles opposés au pouvoir de Bachar El Assad. Des accords devront être trouvés entre ces différents acteurs, accords qui pourront reposer par exemple sur l'établissement d'élections libres ou en offrant plus d'autonomie à certaines communautés.

Mais pour rétablir une paix durable dans cette région du monde, il serait avisé de repenser en profondeur des États dont les frontières reposent essentiellement sur le découpage artificiel réalisé à l'époque coloniale, dont les accords Sykes-Picot sont une parfaite illustration. Car le problème fondamental que pose l’État Islamique, au-delà du caractère jihadiste particulièrement exacerbé, c'est que cet « État » repose quasiment sur une base « communautaire ». En effet, Daech n'a pu avoir l'ampleur qu'on lui connaît actuellement qu'en s'appuyant sur une population arabe sunnite qui a tout perdu depuis l’avènement du régime d'Hafez El Assad en Syrie et la chute de Saddam Hussein en Irak alors même qu'ils représentent 75 % de la population syrienne et presque 40 % de la population irakienne. Sans un changement politique radical mais concerté, les bombardements aériens menés actuellement ne peuvent qu'aboutir à une impasse. Comme le disait Charles Maurras, « politique d'abord » !

Jordi Vives, 27 novembre 2015

La Suisse visée par l’Etat islamique dans une vidéo

L'Etat islamique vient de publier une nouvelle vidéo de propagande dans laquelle elle pointe 60 pays ligués dans une coalition contre lui. Dont la Suisse.

Daech menace explicitement la Suisse dans une vidéo de propagande qui vient d'être mise en ligne mais qui pour l'heure n'a pas été authentifiée. L'Etat islamique y pointe les drapeaux de 60 pays qui forment, selon lui, une coalition globale contre lui dite «du diable». La croix blanche sur fond rouge y est bien visible au 4e rang, tout à droite.

Mais l'EI s'en prend en premier lieu aux Américains, aux Russes, à l'Iran et à la Turquie, en faisant défiler les images des présidents Obama, Poutine, Rohani ou Erdogan, rapporte le journal Irish Times. A noter que des pays comme la Corée du Sud, le Mexique font désormais partie des ennemis des djihadistes aux côtés de la France, la Belgique ou le Royaume-Uni.

Une voix off déclare en anglais: «nous dénombrons vos drapeaux. Dès que nous atteindrons le chiffre de 80, vous brûlerez enfin dans les flammes de la guerre sur la colline de l'enfer». Le tout ressemblerait presque à un lancement de film, musique, feu et sang y compris.

Ce n'est pas la première fois que Daech vise notre pays. Une semaine après les attentats de Paris, une vidéo avait circulé sur le net où l'EI menaçait plusieurs pays européens, dont la Suisse.

https://youtu.be/Lcsx0aIolz4

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Paris/Bamako : le discours de guerre empêche de remonter aux causes !

L’émotion est toujours lourde, générale et palpable après les attentats terroristes qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre dernier. Rien de plus logique et compréhensible, mais la rhétorique de la guerre, immédiatement diffusée par la classe politique, les « experts » et les médias pressés, apporte-t-elle la réponse appropriée à la complexité de l’événement ? Rien n’est moins sûr ! Les Libanais qui ont vécu quinze ans dans leurs caves pour rester en vie ; les Afghans, les Irakiens, les Libyens ou les Pakistanais qui n’en peuvent plus ; les dizaines de milliers de Colombiens et de Mexicains enlevés chaque année, les milliers d’Africains otages de Boko-Haram et des Shebabs somaliens et tant d’autres confrontés à de vraies guerres nous regardent avec commisération… sans parler de nos amis algériens !

Entre 1988 et 1998, ces derniers ont dû faire face à une terrible vague de terrorisme dans une quasi-solitude ! A l’époque, les rédactions parisiennes osaient même se demander « Qui-tue-qui ? », laissant entendre que les massacres étaient orchestrés par l’armée algérienne elle-même, cherchant ainsi à préserver son pouvoir ! Nous connaissons de nombreux officiers supérieurs et généraux et responsables politiques algériens de cette « décennie sanglante » ayant directement fait l’objet d’attentats et déplorant victimes et disparitions au sein de leurs propres familles. Bien-sûr, ces décideurs organisaient eux-mêmes leur propre malheur… c’est d’une imparable logique ! Heureusement - depuis -, historiens, anthropologues et autres enquêteurs sérieux ont tordu le coup à cette infamie. Mais, on peut comprendre que la solidarité à notre encontre, aujourd’hui sans faille, de la part des Algériens s’accompagne d’une certaine amertume.

Alors, calmons-nous un peu sur « la guerre » et cette rhétorique émotionnelle qui nous fait prendre les vessies pour des lanternes ! A ce stade, comme prochetmoyen-orient.ch l’écrivait la semaine dernière, notre première tâche est d’évaluer correctement la menace. Celle-ci se délocalise et s’internationalise - du Sinaï et du sud-libyen à Paris en passant par Beyrouth et Bagdad - au moment même où l’organisation « Etat Islamique » (Dae’ch) connaît de sérieux revers au sein même de son sanctuaire syrien.

Revenons un peu en amont pour mieux mettre en perspective la nouvelle configuration de menaces. Dae’ch est né d’une scission intervenant au sein de la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, dès le lendemain de la disparition de ce dernier en mai 2011. Irrémédiablement, ce véritable schisme va déchirer « Al-Qaïda-canal historique » dont l’idéologie reposait sur un triangle hérité du wahhabisme et des Frères musulmans : le « jihad global » pour constituer la « Oumma », le rassemblement planétaire de tous les « croyants » ; enfin, conséquence des deux commandements précédents : la lutte contre l’ennemi lointain, les « croisés », d’Asie, d’Amérique en passant par ceux d’Europe et d’Afrique. En rupture avec cet agenda stratégique, Dae’ch préfère se concentrer sur les « ennemis de proximité », les dirigeants irakiens, syriens et les Chi’ites.

Ainsi l'option d’un « jihadisme local » aboutit à la proclamation du Califat, le 29 juin 2014, c’est-à-dire à la revendication d’une « territorialité » qui prétend au statut d’ « Etat islamique », pourvu de différentes structures administratives, policières, juridiques et économiques. Dès l’instant où cette construction commence à s’effriter, lorsque ses ressources se tarissent et ses infrastructures subissent les bombardements russes, Dae’ch renoue avec le terrorisme international versus Al-Qaïda-canal historique. Il s’agit pour l’ « Etat islamique » de conserver sa crédibilité - en exportant ses capacités de nuisances et son pouvoir de terreur - auprès de ses « alliés », sponsors et autres bailleurs de fonds. Ainsi, les attentats de Paris s’inscrivent-ils dans ce contexte, marqué par le crash de l’avion russe dans le Sinaï (31 octobre), et l’attentat d’Aïn el-Séké à Beyrouth (12 novembre) tandis que des attaques du même type ensanglantent Bagdad depuis des années.

Avant le 13 novembre dernier, on assiste aux tribulations meurtrières de Mohammed Merah, celles des Frères Kouachi et autres Koulibali, « loups en meute », agissant de leur propre chef sans consigne directe de Dae’ch alors qu’ils s’en revendiquent expressément par contagions télévisuelles et multi-médiatiques. Vient ensuite un cortège de crétins du même type : celui qui se tire dans le pied et l’autre du TGV avec sa kalach qui s’enraie… Avec les derniers attentats de Beyrouth et de Paris, on passe à autre chose : des commandos organisés qui coordonnent leurs actions comportant des éléments kamikazes, agissant sur ordres explicites de Dae’ch… Ce mode opératoire reproduit celui des attentats de Bombay (2008)1, il s'agit d’opérations préparées et coordonnées, exprimant une menace délocalisée s’installant dans la durée.

A ce stade, soyons précis ! Les services français de renseignement ne sont pas surpris et s’attendent à quelque chose d’inédit : plusieurs attentats sont déjoués (sans publicité) et nombre de réseaux dormants sont traités dans la durée mais il est difficile d’anticiper le passage à l’acte, d’autant que les « fiches S » ne peuvent se transformer en mandats d’amener. La ligne de crête entre sécurité et garantie des libertés fondamentales demeure extrêmement étroite. Les mêmes « bobos », qui s’étaient proclamés « Charlie », s’insurgent contre un projet de loi sur la consolidation des services de renseignement aussitôt taxé de « liberticide ». L’opinion est versatile et la presse trop pressée dans sa dénonciation de la « faille » des services. Comme le soulignait dernièrement l’ancien patron du service de renseignement de sécurité de la DGSE (2000-2002) Alain Chouet : « Est-ce qu’on parle de failles chez les sapeurs-pompiers ou la police quand il y a un incendie criminel dans une forêt ? Plus sérieusement, je pense qu’au départ, regrouper la DST et les RG pour former la DCRI [créée en 2008, et devenue DGSI en 2014 – ndlr] était une bonne idée. On pouvait théoriquement disposer de capacités de renseignement et de police judiciaire, avec un bon maillage du territoire, notamment dans les quartiers à problèmes ».

Il faut souligner - ici - que c’est justement grâce au travail des services notamment, que l’enquête après les attentats de Paris et Saint-Denis a été si rapide et efficace : 128 personnes interpellées avec plus d’une centaine de perquisitions. Le travail se poursuit mais pas forcément devant les caméras de BFM… Le problème est ailleurs et renvoie à des dysfonctionnements, sinon des responsabilités politiques indémêlables dès lors qu’on bascule dans l’inflation d’une rhétorique guerrière qui mélange tout. Un autre de nos grands espions - Bernard Squarcini -, créateur et directeur de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) du 2 juillet 2008 au 30 mai 2012, remet les pendules à l’heure : « je sais qu’entre les renseignements intérieurs français et belge, les relations sont étroites. Mais je m’interroge : quel a été le travail de la DGSE sur les filières syriennes composées de Français en Europe? Certains acteurs français du renseignement ne l’ont pas encore compris : il n’y a plus de différence aujourd’hui entre la menace intérieure et celle qui vient de l’extérieur. Il faut impérativement renforcer la coopération entre ces deux services. Il y a plusieurs mois, nous avions identifié le formateur de Mohamed Merah qui avait séjourné en Belgique. Nous savions qu’il formait tous les commandos européens et nous avions demandé à la DGSE de le “neutraliser” mais rien n’a été fait… Heureusement, il a finalement été “droné” par les Américains, mais bien après »2.

Une fois la « guerre » déclarée et ouvert le robinet d’une communication obsédée par la désignation des failles et des bouc-émissaires, il est toujours facile de refiler la patate chaude aux services, ces derniers étant légitimement privés de parole publique. Mais cette recherche de cohésion nationale par des moyens inappropriés et les ouvertures successives de parapluies protecteurs ne font qu’occulter les vrais dysfonctionnements, voire les erreurs diplomatiques et politiques que la France éternelle multiplie depuis plus de trois ans.

A cet égard, une palme spéciale revient à Alain Juppé, puisque c’est lui qui a pris la décision, lourde de conséquences, de fermer l’ambassade de France à Damas en mars 2012, privant ainsi les services français de toute espèce de coopération avec leurs homologues syriens. En mai 2010, il nous confirme ses doutes « gaulliens » quant au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, lors d’un entretien pour la revue Défense de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)3 : « je reste en faveur du partage des responsabilités et d’une volonté de construire une défense européenne. Pour autant, je ne suis pas sûr qu’on ait gagné à perdre notre position originale qui consistait à être dans le dispositif tout en gardant une certaine marge de manœuvre. Depuis, nous avons des généraux en plus grand nombre au sein de l’OTAN mais il n’y a eu aucun mouvement sur le plan de la Défense européenne. J’espère que nous pèserons davantage dans la redéfinition du concept stratégique de l’OTAN. Ce n’est pas évident… ».

Le 14 novembre 2010, il accepte néanmoins le portefeuille de la Défense que lui propose Nicolas Sarkozy qui venait pourtant de liquider les dernières survivances de l’héritage gaulliste. Le 24 février 2011, il revient au Quai d’Orsay en pleines « révolutions arabes »… Au printemps 2011, lorsque Bernard-Henri Lévy s’impose comme ministre bis des Affaires étrangères et que, sur ses conseils éclairés, Nicolas Sarkozy décide d’intervenir militairement en Libye avec les conséquences que l’on sait, le ministre en charge Alain Juppé se tait alors qu’il aurait dû démissionner. Mais n’est pas Jean-Pierre Chevènement qui veut ! S’ouvre ensuite la séquence Hollande/Fabius qui, sur la Syrie et le Proche-Orient, force grossièrement le trait de la doctrine Juppé… On connaît la suite (prochetmoyen-orient.ch de la semaine dernière).

Bernard Squarcini encore : « Il y a déjà deux ans, les services syriens m’avaient effectivement proposé une liste des Français combattant en Syrie. J’en avais parlé à mon ancien service qui en a rendu compte à Manuel Valls. La condition des Syriens était que la France accepte de coopérer à nouveau avec leurs services de renseignements. On m’a opposé un refus pour des raisons idéologiques. C’est dommage car la proposition était une bonne amorce pour renouer nos relations et surtout, pour connaître, identifier et surveiller tous ces Français qui transitent entre notre pays et la Syrie. Résultat : on ne sait rien d’eux et on perd beaucoup de temps en demandant des informations aux agences allemandes, qui sont toujours restées sur place, mais aussi jordaniennes, russes, américaines et turques. On n’est absolument plus dans le concret »4. On touche ici à l’une des causes des attentats de Paris et aux incuries d’une diplomatie qui considère que « Bachar al-Assad ne mérite pas d’être sur terre… »

Mais, de fait, les tragédies du 13 novembre remettent partiellement en cause le dogme du « ni - ni » - ni Dae’ch - ni Bachar » et la partie se joue désormais au Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Français et Russes essaient de tricoter un projet commun de résolution afin de former une « coalition unique » contre Dae’ch, ce que Vladimir Poutine a proposé il y a tout juste deux mois à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, se heurtant à l’hostilité partagée de Paris, Londres et Washington… Le Conseil vient d’adopter à l’unanimité, vendredi dernier, une résolution française permettant de « frapper » Dae’ch, mais la « coalition unique » que souhaite désormais François hollande continue de buter sur le sort de Bachar al-Assad… Quant à l’Union européenne, dont les États membres se gardent bien de reprendre à leur compte la déclaration de « guerre » de la France, elle brille, comme à son habitude, par l’inertie, l’impuissance et déploie une communication « positive », pour reprendre le mot de Jean-Claude Juncker, président de la Commission.

Dans ce contexte, survient la prise d’otages meurtrière de l’hôtel Radisson de Bamako, le 20 novembre dernier. Immédiatement refait surface l’un des monstres du Loch Ness : « l’Internationale jihadiste ». Nouvelle preuve du fait que l’on est bien en guerre, les experts cathodiques nous confirment que Dae’ch est partout, donc nulle part. C’est d’une clarté ! Pourtant, l’attentat n’est pas revendiqué par l’ « Etat islamique » mais par Al-Mourabitoun. Sévissant dans le nord du Mali, ce groupuscule jihadiste, qui se revendique d’Al-Qaïda, serait toujours dirigé par Mokhtar Belmokhtar, vieille connaissance des services algériens et français.

Hormis un effet de contagion communicationnelle et de surenchère meurtrière – les Sahéliens aussi restent très méchants et très dangereux ! -, la dynamique Mourabitoun relève essentiellement du grand banditisme, de son alliance hybride avec les cartels latinos de la cocaïne et les trafiquants locaux d’armes, de voitures et d’êtres humains. Les « États faillis » et leurs dirigeants corrompus sont impuissants face à cette gangrène qui touche toute la bande sahélo-saharienne. C'est ainsi que les terroristes de Bamako sont clairement venus réclamer leur dû : le suivi sonnant et trébuchant des derniers accords internationaux censés rééquilibrer la donne économique entre le sud et le nord du Mali…

Produits, non pas légitimes mais logiques d’une situation de non droit et de mal-développement économique, les pirates barbaresques de Mourabitoun ne manifestent en rien l’existence d’une improbable « Internationale jihadiste ». A confondre les logiques rhizomatiques du terrorisme salafo-jihadiste - sans état-major centralisé, ni structuration pyramidale -, avec un illusoire « Komintern jihadiste », on n’explique rien au risque de se tromper de riposte opérationnelle adaptée et efficace. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, déclarant la « guerre globale à la terreur » et en multipliant ses opérations désastreuses de « regime change », les deux administrations Bush successives ont répété des erreurs récurrentes qui ont aggravé le mal qu’elles étaient censées combattre. Ne commettons pas la même bévue !

Les 3500 soldats français de l’opération Barkhane effectuent un travail remarquable. Comme par le passé, dans la bande d’Aozou, au Rwanda, en Somalie ou au Niger, les soldats français interviennent en appui d’armées africaines nationales, en vertu d’accords bilatéraux de défense ou conformément à des résolutions des Nations unies. Encore une fois, cela ne signifie pas que la France et son peuple soient en guerre, même si ses forces armées continuent à remplir leurs missions classiques d'opérations extérieures. Faut-il encore que l'avenir de ces missions réponde à des options diplomatiques mûrement réfléchies et en accord avec les intérêts de la France…  

Richard Labévière, 26 novembre 2015

1 Les attaques de Bombay sont une série de dix attaques terroristes islamistes coordonnées qui ont eu lieu du 26 au 29 novembre 2008 à travers Bombay : 173 personnes, dont au moins 26 ressortissants étrangers ont été tuées et 312 blessées. Le groupe terroriste était composé de dix activistes islamistes entrainés au Pakistan.

2 Bernard Squarcini – Valeurs actuelles, 19 novembre 2015.

3 Défense – Enjeux de défense et de sécurité civils et militaires. Supplément au numéro 145 (mai-juin 2010).

4 Bernard Squarcini, ibid.

Ils prêtent allégeance à Daech en plein centre-ville de Bruxelles

Des observateurs on été surpris par la présence de terroristes dans la capitale de l’Union européenne. Pourtant ceux-ci n’agissent pas en cachette.

Dans ces images tournées il y a quelques mois des sympathisants de Daesh prêtent allégeance au Calife au coeur de Bruxelles.

Le reportage est en arabe mais les jeunes intégristes s’expriment en français.

 

https://youtu.be/ynpGb35zG0o

Islam, religion de paix : 84% des Français prêts à accepter une limitation de leurs libertés pour garantir leur sécurité

Moins de libertés pour plus de sécurité. C’est le résultat d’un sondage Ifop pour Le Figaro et RTL. Ainsi, ils sont 84% à être « prêt à accepter davantage de contrôles et une certaine limitation de (leurs) libertés », pour mieux garantir leur sécurité.

Près de 9 personnes interrogées sur 10 (87%) ont confiance pour faire face et lutter contre le terrorisme, dans les forces de l’ordre (police, gendarmerie et renseignements) mais un peu moins dans le président François Hollande et son gouvernement (50%). Ils sont en revanche une majorité à penser que « la France a basculé dans une véritable situation de guerre » (59%) et à être favorable (85%) à la participation militaire de la France à l’intervention internationale en Syrie contre les jihadistes de Daesh.

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