Par Aldo Grandi
Ce qui s'est passé ces dernières heures à Carrare est, incroyablement, la démonstration de la façon dont l'information est, elle aussi, prisonnière d'une politique politiquement correcte qui imprègne les institutions alors qu'au contraire, celles-ci devraient dire la vérité aux citoyens.
A Carrare, à l'intérieur d'une structure destinée à l'accueil, on a découvert 21 cas de Covid-19, déclare le maire. 18, selon les dernières informations.
Hier soir, un communiqué a circulé provenant de la mairie dans lequel la nationalité n'était pas précisée, on peut donc penser qu'il s'agit d'Italiens et/ou de personnes âgées. Mais ce n'était pas le cas. Ils n'étaient ni italiens, ni âgés. En fait, ce sont tous des ressortissants extra européens, des migrants ou des migrants illégaux, quelle que soit la dénomination que l'on utilise.
Il est toutefois dommage que personne au sein de l'administration municipale de Carrare ne se soit senti obligé, sur le plan moral, éthique et professionnel, de donner les bonnes informations. Nous avons donc pensé à demander directement au maire Francesco De Pasquale [NDLR : Le maire appartient au parti politique "Cinque Stelle"] les raisons d'une décision qui est à notre avis "effrayante".
M. le maire, bonjour. Je suis Aldo Grandi, le rédacteur en chef de la Gazette. Je vous dérange ?
- Non, pas du tout.
Je vous appelais pour connaître l'étendue réelle de l'épidémie de Covid-19 détectée dans la maison de repos Bethany.
Pour moi, 21 individus sont infectés - pour nous il y en au contraire 18 (éd.) - mais ils sont tous asymptomatiques et ils vont bien. Une femme qui est sur le point d'accoucher est sous contrôle et, par conséquent, les autorités sanitaires sont un peu plus prudentes. Je voudrais cependant rassurer la population.
Hier soir, vous avez publié un communiqué officiel dans lequel vous parliez de 21 infections, mais vous n'avez pas écrit qu'il s'agissait, comme nous l'avons su seulement ce matin, de migrants nigériens.
Vous voyez, nous sommes en campagne électorale et nous avons délibérément évité d'écrire la nationalité pour éviter que ceux qui auraient pu instrumentaliser la chose ne déclenchent une controverse.
Monsieur le Maire, mais étiez-vous au courant de cette déclaration et de la décision de ne pas révéler la nationalité des personnes infectées ?
J'ai une porte-parole qui rédige les communiqués de presse.
Pardonnez-nous, mais un porte-parole agit sur les instructions de celui dont il dépend ou vous me dites que Mme Chiappini peut écrire ce qu'elle veut ?
Vous voyez, il y a une relation de confiance entre nous, il n'est donc pas toujours obligatoire de s'entendre.
Ici s'achève notre conversation téléphonique hallucinante avec le maire de Carrare. Nous sommes arrivés à un point où, comme cela arrive maintenant régulièrement en France, la vérité est systématiquement cachée par ceux qui détiennent les médias d'informations et qui prennent la responsabilité de ne pas faire savoir au public ce qui se passe réellement.
Tout cela sous prétexte de ne pas vouloir solliciter, susciter les protestations de ceux qui ont tout à fait le droit de savoir, mais qui sont, pour cette raison, accusés d'être populistes, souverainistes, racistes et même fascistes.
(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)
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Nos remerciements à Panterina