Ce n'est plus la Turquie qui adhère à l'Union Européenne (UE). C'est l'Europe qui adhère à la Turquie. En effet, L'UE, après s'être soumise au bon vouloir des Etats membres de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), notamment au bon vouloir de l'Arabie saoudite et du Qatar, cette même UE se soumet de plus en plus au bon vouloir de la Turquie.
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Europe saoudienne, Europe qatarie, Europe ottomane, bref, Europe musulmane, Europe sunnite, Europe salafiste, Califat européen, appelez ça comme vous voudrez, en tous les cas, c'est la fin de la société libre et laïque, au profit d'une Europe mahométane basée sur la charia.
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Ci-dessous, je publie une série de chroniques qui analysent la Turquie du despote Erdogan et son hégémonisme jusque dans nos banlieues. La question n'est plus : l'Europe deviendra-t-elle musulmane ? La question est plutôt : quel pays musulman dominera l'Europe ? Lisez ces analyses et diffusez-les autour de vous : c'est la Turquie avec et sans voile où comment Erdogan nous prend pour des imbéciles.
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Sur riposte-catholique.fr, Guillaume de Thieulloy écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L‘accord de l’Union européenne avec la Turquie sur la question des réfugiés est l’archétype de ces fausses bonnes idées que l’oligarchie socialiste nous « offre » généreusement à intervalles irréguliers… Tout d’abord, il n’est pas certain que ce traité soit légal, c’est-à-dire qu’il respecte nos engagements internationaux. La question du droit d’asile est juridiquement d’une extraordinaire complexité – et ce n’est pas le moindre des problèmes qu’elle pose, puisque cette complexité ouvre la porte à toutes sortes de recours.
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Guillaume de Thieulloy : En particulier, l’accord repose – si j’ai bien compris – sur une exception prévue par la convention de Genève : aucun refoulement d’un demandeur d’asile n’est théoriquement possible, sauf si ce demandeur a transité par un pays « sûr ». Or, il semble que la Turquie, notre nouvelle « grande amie », ne soit pas tout à fait assurée d’être sûre ! Plus sérieusement, la Turquie n’a pas signé l’ensemble des conventions internationales sur les réfugiés, ce qui fragilise l’accord. Par ailleurs, parmi les principes relativement clairs du droit d’asile figure l’examen personnel de chaque cas. Or, nous nous apprêtons à installer une fantastique usine à gaz pour gérer un à un tous ces dossiers. L’Union européenne estime qu’elle devra envoyer 4'000 personnes en Grèce pour prêter main-forte aux administrations locales – et pour une durée indéterminée.
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Guillaume de Thieulloy : En matière d’usine à gaz, ma clause « préférée » reste tout de même la logique d’échange des réfugiés. Si nous renvoyons un Syrien en Turquie, nous nous engageons…à en accueillir un autre ! Évidemment, ça limite un peu l’intérêt du dispositif. En outre, seules 72'000 personnes pourront être renvoyées en Turquie. Or, l’ONU recense dans le monde 4 millions de réfugiés syriens, dont 2 millions en Turquie. Ce plafond semble donc un tantinet irréel.
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Guillaume de Thieulloy : Je n’ose pas ajouter que cet accord, dont notre capitaine de pédalo favori se gargarise, ne concerne que les Syriens. Rien n’est résolu pour les Érythréens, les Afghans ou les Libyens, qui arrivent, eux aussi, par dizaines ou centaines de milliers. J’ignore dans quel monde vivent ceux qui prétendent nous diriger, mais, manifestement, ce monde est totalement déconnecté de la réalité. Se féliciter d’un accord qui ne résout rien pour les Syriens, qui ne sont qu’une petite partie du gigantesque problème migratoire auquel nous avons à faire face, me semble au mieux farfelu, au pire (et plus vraisemblablement) une forfaiture.
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Guillaume de Thieulloy : Pour autant, cet accord n’est pas nul. Il est pire que cela : il est gravement nuisible à nos intérêts. Tout d’abord, pour ce sordide jeu de bonneteau pratiqué avec des malheureux, proies des réseaux de passeurs et de trafiquants, la Turquie nous a demandé la coquette somme de 6 milliards d’euros, qui devront être versés avant 2018. La Turquie partage un certain nombre d’objectifs de l’État islamique, à commencer par l’anéantissement des Kurdes et des minorités chrétiennes.
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Guillaume de Thieulloy : Et, non contente de ne rien faire pour améliorer la situation régionale, elle gagne ainsi de l’argent, piqué dans les poches des contribuables européens, avec cette crise – qui, murmure-t-on, enrichit aussi certains dignitaires du régime néo-ottoman par le trafic illégal du pétrole collecté par l’État islamique. Mais le pire, c’est que nos « représentants » ont accepté l’ouverture d’un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. François Hollande a eu l’incroyable culot d’affirmer que cela n’impliquait aucun changement et que ces négociations ne préjugeaient en rien du résultat. Mais de qui se moque-t-il ? Croit-il vraiment que l’on pourra faire lanterner un grand pays comme la Turquie pendant des décennies ?
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Guillaume de Thieulloy : La réalité, c’est que les dirigeants européens, et les dirigeants français au premier chef, ignorent totalement ce qu’est l’Europe et pourquoi la Turquie ne peut pas y adhérer. C’est même pire que cela : ils n’ignorent pas ce qu’est l’Europe ; ils détestent la civilisation européenne. Et les millions d’immigrés plus ou moins clandestins, comme l’adhésion de la Turquie, sont, pour eux, des moyens de liquider cette civilisation détestée. Mais, s’ils détestent cette civilisation, ils peuvent partir.
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Guillaume de Thieulloy : Ça tombe bien : nous venons de signer un accord selon lequel la Turquie doit accueillir 72'000 personnes. Il est certain que nous partagerons plus avec un chrétien syrien fuyant l’État islamique et amoureux de la langue française qu’avec ces barbares dont le seul fait d’armes est de fêter en grande pompe les accords d’Évian et le massacre de centaines de milliers de Français et d’Algériens qui avaient cru à la parole de la France, conclut Guillaume de Thieulloy (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Sur Causeur.fr, Jean-Paul Brighelli écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Pacha, ce n’est pas du tout ce que vous croyez. Vous en étiez restés au pacifique Haroun El Poussah, calife de Bagdad sans cesse menacé par les menées de l’ignoble vizir Iznogoud. Un pacha débonnaire, enfoncé dans son sopha, plus porté sur la sieste que sur le pal. Mais c’était dans les années 1960, sous la plume conjointe de Tabary et de Goscinny. Des Turcs à l’époque on ne savait pas grand-chose, sinon ce qu’en racontait la tradition scolaire — les « turqueries » sont un genre en vogue entre 1660 et 1750, en gros du Bourgeois gentilhomme aux portraits de la Pompadour puis de la Du Barry en sultanes sous le pinceau de Van Loo,en passant par Montesquieu (les Lettres persanes) et Crébillon (le Sopha).
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Jean-Paul Brighelli : Evidemment, il y avait eu, longtemps avant (vers 1480), l’extraordinaire portrait de Mehmet II par Bellini. Le peintre vénitien avait parfaitement saisi, en un profil acéré, ce que le sultan suprême avait en lui de cruauté implacable et d’autocratisme pas du tout éclairé. Ce brave garçon massacreur de son propre peuple, négationniste impénitent, acheteur du pétrole vendu par l’Etat islamique, museleur de presse et ami des femmes a compris que le XXIème siècle reformerait les empires : Deng Xiaoping l’avait saisi l’un des premiers, Poutine n’est pas en reste, et Erdogan rêve de remembrer l’ancien domaine ottoman, du Bosphore à Alger en passant par Aqaba et Damas. Les Américains, qui se croyaient maîtres du monde, restent perplexes devant cette résurrection d’entités politiques qui existaient quand les Etats-Unis n’étaient peuplés que d’Indiens et de bisons.
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Jean-Paul Brighelli : Quant aux Européens, ils n’ont jamais été un empire — et je crois profondément que c’est le vice de naissance de l’Europe, qui a refusé d’être politique, pour ne pas contrarier les rêves de grandeur des Prussiens qui remontaient et des Français qui descendaient — les Italiens ont payé pour voir, sous Mussolini, ce que coûtaient les rêves impériaux, et les Espagnols sont hors jeu depuis les Traités de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659) — ça date. Du coup, quand l’Europe négocie avec un vrai sultan, elle n’y comprend rien et se laisse rouler dans la farine.
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Jean-Paul Brighelli : Nous cédons au chantage d’Erdogan en lui offrant six milliards (« un acte de solidarité », a dit Hollande qui n’en rate jamais une) pour qu’il gère les réfugiés syriens, tout en lui garantissant un prochain succès dans les négociations d’entrée de la Turquie dans l’Europe : si ça se fait, le rêve lointain des pachas, qui s’était brisé à Lépante en 1571 et devant Vienne à plusieurs reprises (1529 et 1683, entre autres) prendra réellement corps, et 75 millions de Turcs accéderont librement à l’UE — l’une des exigences d’Erdogan est la suppression des visas pour ses concitoyens d’ici le mois de juin. Devant une telle invasion, le « grand remplacement » cher à Zemmour nous semblera de la roupette de samsonite — pardon, de la roupie de sansonnet.
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Jean-Paul Brighelli : Avec un peu de chance cela coïncidera avec la mort de Bouteflika, qui amènera en Algérie une instabilité comparable à celle que la mort de Tito a provoquée en ex-Yougoslavie, et un ou deux millions d’Algériens viendront goûter l’hospitalité marseillaise. Marseille où les Kurdes (enfin, ce qu’il en reste) protestent chaque jour (ci-dessus, à la gare Saint-Charles) contre la terreur instaurée par notre aimable pacha dans son propre pays. Sans compter que sur la question, Erdogan ne manque pas de donner à l’Europe des leçons de respect qui augurent bien de sa future présence à Bruxelles. Heureusement que quelques attentats viennent miraculeusement, à chaque fois, lui donner des motifs d’indignation.
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Jean-Paul Brighelli : Quand je pense que les rumeurs de complot sur le 11 septembre continuent à aller bon train, et qu’il ne se trouve personne en Occident pour suggérer que les attentats d’Istanbul confortent merveilleusement l’intransigeance du calife des califes. Je sais bien que les Kurdes ne sont pas des enfants de chœur, que le PKK est classé « organisation terroriste », etc. Mais ils sont en première ligne contre l’Etat islamique, et contre son allié turc, et cela pour l’instant doit l’emporter sur toute autre considération. L’Europe n’a rien à faire avec la Turquie d’Erdogan — sinon protéger les populations qu’il bombarde chaque jour avec obstination. Elle n’a pas à embrasser un islamiste assumé — ou bien elle devrait lui envoyer des émissaires féminines, pour voir si notre pacha fondamentaliste leur serre la main, lui.
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Jean-Paul Brighelli (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L’Europe n’a pas à payer Erdogan pour qu’il conserve quelques migrants — tout en continuant à forcer la Grèce à en accepter toujours davantage sur son sol. L’Europe doit aider ceux qui se battent contre le fascisme noir de ceux qui se rêvent califes et s’assoient sur la démocratie. Et nous, nous ne devons pas soutenir l’Europe de Donald Tusk et de Jean-Claude Juncker — ou d’Angela Merkel et de François Hollande. Faire les « Etats-Unis d’Europe » selon le vieux rêve de Hugo, ce n’est pas baisser culotte devant le nouvel impérialisme ottoman — ce n’est jamais une bonne idée devant des empaleurs, conclut Jean-Paul Brighelli (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Sur Riposte Laïque, Maurice Vidal écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L’entrée de la Turquie dans l’Europe revient sur le devant de la scène. Quoi ? L’entrée dans l’Europe d’un pays qui pratique la torture, la discrimination des sexes et des minorités, la lapidation, les crimes d’honneur, et qui, par-dessus le marché, occupe toujours le nord de Chypre et s’entête à ne pas reconnaître le génocide arménien ?
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Maurice Vidal : Souvenons-nous. Le 15 juillet 1974, le Chypriote grec Nicos Sampson, télécommandé par les «colonels» au pouvoir à Athènes, renverse le président Makarios dans le but de rattacher Chypre à la Grèce. Cinq jours plus tard, la Turquie, usant de son droit de pays garant de la Constitution de 1960, envahit le nord de l’île afin d’en assurer l’indépendance et de «protéger la minorité turque» des exactions perpétrées par les Chypriotes grecs ultranationalistes.
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Maurice Vidal : Le 22 juillet, Ankara accepte le cessez-le-feu décidé par le Conseil de Sécurité de l’ONU. En Grèce, la junte s’effondre, comme s’effondre le gouvernement fantoche de Nikos Sampson. Mais au lieu de retirer ses troupes de Chypre, la Turquie lance, du 14 au 16 août, une deuxième opération militaire pour renforcer ses têtes de pont, ce qui, en réalité, lui permet de se livrer à une authentique épuration ethnique, l’objectif véritable étant de transformer la partie nord de l’île en un État exclusivement turc et de religion musulmane.
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Maurice Vidal : Il faut donc se débarrasser des 180 000 Chypriotes grecs de la zone nord, et récupérer les 45 000 Chypriotes turcs de la zone Sud. Qu’à cela ne tienne. On arrache de chez eux les Chypriotes grecs – qu’on «reloge» dans les prisons turques – et on répartit leurs biens entre les Chypriotes turcs et les nouveaux colons venus, sur ordre, de Turquie. Ces opérations se poursuivront de 1975 à 1977. Enfin, on « invite » les quelque 43'000 Chypriotes turcs installés dans le sud à se rendre en zone occupée, afin de compléter la création de deux secteurs ethniquement homogènes. Voilà pourquoi, depuis 32 ans, une «ligne verte» de 180 km surveillée par des Casques bleus traverse l’île d’est en ouest.
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Maurice Vidal : Quant au génocide des Arméniens – qui fit suite aux massacres de 1894-1896, atteignit son apogée en 1916 et se prolongea jusqu’en 1923 – il faudrait, paraît-il, n’en point parler, puisque ces massacres « n’ont jamais eu lieu ». Pourtant, le génocide proprement dit débute dans la nuit du 24 au 25 avril 1915 par l’arrestation, puis l’assassinat, de 650 personnalités arméniennes. En mai, les Arméniens vivant dans des villages isolés connaissent les premières liquidations sur place.
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Maurice Vidal : Mais impossible d’opérer de la même façon en milieu urbain : il y aurait trop de témoins étrangers ! Le gouvernement turc choisit alors de déporter les Arméniens citadins par un décret publié le 30 mai 1915, qui leur fait obligation de vendre leurs biens sous trois jours – et c’est le meilleur des cas – car, le plus souvent, ils ne disposent que d’une heure pour faire leur valise. Puis ils prennent les routes du sud, en direction de la Syrie. Certains auront un voyage écourté, comme les 70'000 Arméniens de la plaine de Mouch, arrosés d’essence et brûlés vifs, ou ceux de Samsun, noyés dans la mer Noire.
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Maurice Vidal : Les autres seront conduits loin des villes, en deux files : dans l’une, les hommes, voués à être rapidement exécutés ; dans l’autre, les femmes et les enfants, contraints de marcher, sur plusieurs centaines de kilomètres, vers un lieu de regroupement, du nom d’Alep, que la plupart n’atteindront jamais, en raison notamment des viols et sévices en tout genre qu’ils subiront de la part de leurs gardiens ottomans. Les derniers survivants seront parqués à ciel ouvert, dans les déserts syrien et irakien, où ils mourront de faim, de maladie et d’épuisement, conclut Maurice Vidal (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté, 23 mars 2016
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http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/tribune/turquie-accord-scandaleux
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http://www.causeur.fr/turqueries-37348.html
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http://ripostelaique.com/faut-etre-vouloir-turquie-leurope.html
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