Pour bien comprendre le conflit territorial maritime actuel, qui oppose la Turquie à la Grèce, écoutez cette remarquable vidéo.
https://www.youtube.com/watch?v=MKo9vpEN74c
En Méditerranée orientale, il est clair que le va-t-en-guerre Erdogan n’a pas de meilleure alliée qu’Angela Merkel, qui se couche systématiquement devant le belliqueux sultan islamiste d’Ankara.
L’orgueilleuse chancelière, qui fait la pluie et le beau temps au sein de l’UE, n’apprécie guère les gesticulations militaires de la Grèce et de la France, en réponse aux provocations turques.
C’est donc en toute impunité qu’Erdogan peut déployer ses navires de guerre et narguer la Grèce, Chypre et une Union européenne totalement divisée.
Seule la France a manifesté un réel soutien à Athènes, avec une présence militaire maritime et aérienne au large de la Grèce, un soutien majoritairement désapprouvé par l’UE, qui s’obstine à vouloir dialoguer avec un énergumène arrogant, qui ne respecte que la force.
À ce jour, l’UE rejette toute idée de sanctions, malgré les ambitions démesurées d’Erdogan, qui se prend pour Soliman le Magnifique.
Ce soutien français exaspère le sultan, habitué aux capitulations de l’UE et de l’Otan, dès lors qu’il exerce son chantage à l’immigration ou qu’il intervient militairement en Syrie ou en Libye.
Traitant Macron de “petit caïd”, Erdogan se fait menaçant, invitant Macron “à ne pas chercher querelle à la Turquie”.
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-president-turc-erdogan-avertit-emmanuel-macron-de-ne-pas-chercher-querelle-a-la-turquie-20200912
Mais les conflits territoriaux entre Turquie et Grèce ne datent pas d’hier.
Rappelons que les Turcs occupent illégalement la partie nord de Chypre depuis 1974, sans que l’UE ni l’Otan n’aient mis un terme à cette colonisation d’un pays indépendant depuis 1960.
Il est vrai que les résolutions de l’Onu, face à un pays déterminé, ne sont que torchon sans intérêt.
Quant à l’Otan, sous commandement américain, elle ne bougera pas, car les États-Unis possèdent une base en Turquie, où sont entreposées des armes nucléaires.
Mais le conflit d’aujourd’hui est né de l’accord signé en 2019 entre la Turquie et la Libye, donnant aux Turcs un libre accès à des zones économiques maritimes revendiquées par la Grèce et par Chypre.
En effet, de riches gisements gaziers, équivalents à ceux de la Norvège, ont été découverts dans une zone maritime convoitée par la Turquie, qui conteste les frontières maritimes définies par le droit international.
Évidemment, outre l’enjeu économique considérable, Erdogan, qui fait face à une grave crise économique et monétaire, tente de faire diversion en faisant vibrer la fibre nationaliste du peuple turc, toujours à fleur de peau. Rien de bien nouveau chez les despotes contestés de l’intérieur.
Un navire sismique turc, protégé par des navires de guerre, opère dans la zone revendiquée par la Grèce, en attendant l’arrivée prochaine d’un navire de forage turc.
La marine grecque reste en état d’alerte maximale. Des incidents entre navires turcs, grecs et français ont fait monter la tension.
Pendant que l’UE temporise, en prêchant le dialogue et la coopération, les esprits s’échauffent à Athènes.
Le parti conservateur Solution grecque enjoint le gouvernement de “se préparer à la guerre sans tarder”.
Ce que fait le gouvernement grec, qui vient d’annoncer d’importantes commandes d’armements, dont 18 Rafale, et qui va recruter 15 000 soldats supplémentaires.
Les tensions diplomatiques, c’est toujours bon pour le juteux marché de l’armement, qui bat record sur record chaque année dans le monde.
La Grèce devient ainsi le 4e client du Rafale, après l’Égypte, l’Inde et le Qatar.
Il est évident que ni la Grèce, ni la Turquie n’ont intérêt à envenimer la situation. Mais un grave dérapage est toujours possible.
Erdogan entretient les tensions. Un exercice naval a lieu ce WE au large de Chypre.
Mais quelle que soit l’évolution de la situation, l’UE se doit d’afficher un soutien sans faille à Athènes, avec sanctions économiques et réponses militaires dissuasives contre Ankara si besoin.
Seule la détermination affirmée des 27 fera reculer le belliqueux sultan.
Jacques Guillemain