Syrie – Le dossier de ‘LesObservateurs.ch’

   
Michel Garroté - C'est un épais dossier que je publie ci-dessous. Elijah J. Magnier analyse les trois sujets suivants : "Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air d’être" ; "Le plan de démantèlement du Kurdistan" ; "Qu’en est-il d’ISIS ?". De son côté, Moon of Alabama se pose la question : "Qui l’emporte dans l’accord turco-russe ?". Et enfin, Samia Medawar analyse les structures tribales syriennes : "Le rôle des tribus en Syrie ?". Ces cinq sujets sont d'une actualité brûlante. Et pourtant, ils ne sont pas analysés - de façon rigoureuse - par les journaleux fumistes de nos médias occidentaux classiques.
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1- Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air d’être :
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Elijah J. Magnier écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur une feuille de route restreinte en Syrie, les Kurdes et al-Nosra seront les principaux perdants. Pendant leur rencontre à Saint Petersbourg et les autres entretiens qui l’ont suivie, plus un échange de visites entre militaires de haut rang, la Russie et la Turquie se sont mises d’accord sur le rôle que les forces turques pourraient se voir offrir en Syrie, dans le cadre de paramètres spécifiques susceptibles de servir les intérêts des deux côtés, à condition que les limites  fixées soient respectées et que des garanties soient données par les deux parties.
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Les détails concernant la présence et le déploiement des forces turques sur le terrain ont fait l’objet de leurs discussions, y compris ce que chacun des côtés pourrait offrir pour déjouer le plan US de division de la Syrie, plan qui consistait à aider les Kurdes a établir un « état » désigné sous le nom de Rojava, censé s’étendre du nord-est au nord-ouest de la Syrie, avec une présence militaire US permanente sur son sol. Durant les cinq ans de guerre, Washington a toujours rejeté la demande d’Ankara de créer une zone d’exclusion aérienne (« no fly zone ») de 40 km de long et de 110 km de large, au-dessus de sa frontière avec la Syrie.
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Mais la Turquie se considérait en position de force pour imposer sa volonté aux USA, indirectement accusés d’avoir soutenu le coup d’État manqué de juillet dernier, qui a failli coûter la vie au président Recep Tayyib Erdogan. Le président turc choisit d’accuser son opposant politique Fetullah Gülen, qui réside aux USA, d’avoir comploté contre lui, plutôt que d’accuser explicitement l’administration US qui, jusqu’à présent, a toujours refusé de remettre Gülen à Erdogan.
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Les conversations de Poutine avec Erdogan ont mis fin à l’hostilité entre les deux pays qu’avait provoqué l’épisode du Su-24 abattu l’an dernier par les Turcs, à la frontière turco-syrienne. C’était le premier pas nécessaire pour permettre à l’armée turque et à ses alliés en Syrie d’entrer en territoire syrien sans être attaqués par la force aérienne russe basée en Syrie ou par ses missiles S-400, déployés pour braver et chasser tout jet turc venu soutenir les forces combattant au sol à l’intérieur du territoire de la Syrie.
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La Russie a décidé de reconnaître le bien-fondé de l’intervention turque destinée à arrêter les forces kurdes connues sous le nom d’YPG (Unités de Protection du Peuple), qui avaient pris le contrôle de Manbej après avoir défait le groupe de l’« État Islamique » (acronyme : ISIS), et qui se trouvaient aux portes de Jarablus, se dirigeant sur Azaz pour atteindre Afrin.
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Nous republions une analyse compilée par Elijah J. Magnier [Correspondant en chef international de Al Rai, ancien correspondant de guerre et analyste du Moyen Orient] relative à l’incursion turque en Syrie dans une perspective qui tient compte des récents accords russo-turcs. Bien que nous ne puissions prouver [et par conséquent confirmer] tous les points de cette analyse, nous considérons cependant qu’elle est, par certains aspects, très intéressante et utile. Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur une feuille de route restreinte en Syrie, les Kurdes et al-Nosra seront les principaux perdants
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Pendant leur rencontre à Saint Petersbourg et les autres entretiens qui l’ont suivie, plus un échange de visites entre militaires de haut rang, la Russie et la Turquie se sont mises d’accord sur le rôle que les forces turques pourraient se voir offrir en Syrie, dans le cadre de paramètres spécifiques susceptibles de servir les intérêts des deux côtés, à condition que les limites  fixées soient respectées et que des garanties soient données par les deux parties. Les détails concernant la présence et le déploiement des forces turques sur le terrain ont fait l’objet de leurs discussions, y compris ce que chacun des côtés pourrait offrir pour déjouer le plan US de division de la Syrie, plan qui consistait à aider les Kurdes a établir un « état » désigné sous le nom de Rojava, censé s’étendre du nord-est au nord-ouest de la Syrie, avec une présence militaire US permanente sur son sol. Durant les cinq ans de guerre, Washington a toujours rejeté la demande d’Ankara de créer une zone d’exclusion aérienne (« no fly zone ») de 40 km de long et de 110 km de large, au-dessus de sa frontière avec la Syrie.
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Mais la Turquie se considérait en position de force pour imposer sa volonté aux USA, indirectement accusés d’avoir soutenu le coup d’État manqué de juillet dernier, qui a failli coûter la vie au président Recep Tayyib Erdogan. Le président turc choisit d’accuser son opposant politique Fetullah Gülen, qui réside aux USA, d’avoir comploté contre lui, plutôt que d’accuser explicitement l’administration US qui, jusqu’à présent, a toujours refusé de remettre Gülen à Erdogan.
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Les conversations de Poutine avec Erdogan ont mis fin à l’hostilité entre les deux pays qu’avait provoqué l’épisode du Su-24 abattu l’an dernier par les Turcs, à la frontière turco-syrienne. C’était le premier pas nécessaire pour permettre à l’armée turque et à ses alliés en Syrie d’entrer en territoire syrien sans être attaqués par la force aérienne russe basée en Syrie ou par ses missiles S-400, déployés pour braver et chasser tout jet turc venu soutenir les forces combattant au sol à l’intérieur du territoire de la Syrie.
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La Russie a décidé de reconnaître le bien-fondé de l’intervention turque destinée à arrêter les forces kurdes connues sous le nom d’YPG (Unités de Protection du Peuple), qui avaient pris le contrôle de Manbej après avoir défait le groupe de l’« État Islamique » (acronyme : ISIS), et qui se trouvaient aux portes de Jarablus, se dirigeant sur Azaz pour atteindre Afrin.
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2- Plan de démantèlement du Kurdistan :
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Ankara s’est engagé à pourchasser ISIS le long de la frontière syrienne avec la Turquie et à empêcher les Kurdes de s’établir le long de cette frontière. La Russie a accepté l’incursion turque en territoire syrien à cause de l’hostilité déclarée des Kurdes envers le gouvernement de Damas, après que l’YPG ait attaqué et expulsé l’armée syrienne du centre-ville d’al-Hasakah vers les faubourgs, avec le soutien de l’aviation US, indication claire de l’intention d’entreprendre la partition de la Syrie. La Russie prend ainsi position contre un état kurde sous férule US dans la nouvelle base méditerranéenne du Kremlin : la Syrie. Les Kurdes, qui ont joui du soutien de Damas pendant ces cinq ans de guerre, croient que la rébellion n’a pas éclaté en vain, qu’elle faisait partie d’un plan pour démanteler la Syrie.
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La Russie comprend que les USA répugnent à exercer une influence sur leurs alliés au Moyen Orient pour qu’ils donnent ordre à leurs « délégués » en Syrie de se tenir à l’écart du groupe (ex) al-Nosra (al-Qaïda à Sham, nouvellement ré-étiqueté Jabhat Fateh al-Sham). La Turquie a fait savoir qu’elle était d’accord pour collaborer et ordonner à beaucoup de groupes rebelles qu’elle influence directement de rejeter l’unification, d’éviter la fusion proposée par al-Nosra et de prendre leurs distances d’avec les djihadistes, principalement dans la ville d’Alep au nord. Ces groupes reçoivent leur équipement logistique, financier, militaire, médical, leurs traitements médicaux et hospitalisations, l’accès au territoire et les renseignements secrets dont ils ont besoin de leurs sponsors au Moyen-Orient : le tout et toujours via la Turquie.
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En fait, beaucoup de ces groupes rebelles ont répondu à l’injonction d’Ankara d’attaquer ISIS et les territoires contrôlés par les Kurdes dans le nord de la Syrie, et ils se sont retirés des environs d’Alep pour rejoindre l’armée turque. D’autres ont exprimé la conviction que« continuer à se battre dans Alep est un objectif inutile ». Des groupes comme ceux de Nureddine Zinki, Faylaq al-Sham, Firqat Halza, Sultan Mourad et Istaqem kama Umert ont tous quitté le front d’Alep et rejeté l’union avec (ex)-al-Nosra ainsi qu’avec un des groupes islamistes les plus importants du nord, Ahrar al-Sham dont la direction est divisée sur ce point particulier. Ces groupes ont fini par recracher la promesse qu’ils avaient faite à (ex) al-Nosra de former ensemble un seul groupe si al-Nosra rompait ses liens avec Qaidat al-Jihad à Khorasan, ce qu’al-Nosra a fini par faire, mais sans obtenir l’union promise et la fusion désirée.
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De plus, la Turquie a montré sa capacité à changer la politique qu’elle poursuit de longue date à l’égard de Damas. Le Premier ministre, Binali Yildirim, a déclaré : « le président Bachar al-Assad peut être un partenaire dans cette phase de transition ». Le désaccord tactique sur l’avenir d’Assad à la tête de son pays reste une question en suspens, donc non résolue, dont la Russie estime que la solution revient de droit au peuple syrien. La Turquie est d’accord pour éviter tout contact ou affrontement avec l’armée syrienne, en soutien des rebelles et des djihadistes, principalement autour d’Alep. Ceci laisse (l’ex) al-Nosra pratiquement seul, avec quelques groupes mineurs, autour d’Alep, de Ramouseh et des académies, offrant ainsi une cible parfaite aux forces aériennes russes et US, si ces dernières veulent agir de concert, puisque les djihadistes sont isolés sur ce front.
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La Turquie a réussi à obtenir la bénédiction de Washington sur l’engagement de ses forces en Syrie, après cinq ans d’atermoiements et de refus sur la « no-fly zone » si désirée. Erdogan, tenant ferme le manche du rasoir, faisait chanter les États-Unis, inquiets de voir le président turc tomber dans les bras de la Russie, ce qui eût représenté une menace pour l’OTAN. Les USA avaient intérêt à le contenter, de sorte que l’attention soit détournée du rôle qu’il affirme que les USA ont joué et ne sont pas loin d’avoir orchestré dans le putsch de juillet dernier.
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Moscou a informé Damas du plan turc, quoi qu’en disent les démentis et les protestations que son ministre des Affaires étrangères a exprimées pour la façade contre l’intervention des forces turques sur son territoire. La Turquie faisait officiellement usage de son droit de« poursuivre les Kurdes du PKK, selon l’accord d’Adana de 1999 signé avec Damas ». En outre, la Turquie chassait ISIS du nord de la Syrie, région où ni Damas ni aucun de ses proches alliés sur le terrain ne souhaitaient s’engager dans un avenir prévisible. La Russie a bien conscience que ni l’armée syrienne ni les « délégués » de l’Iran (Afghanistan, Pakistan, Irak) ni le Hezbollah n’ont l’intention de pousser leurs forces vers Jarablus, al-Bab ou même Raqqah, camp retranché d’ISIS.
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La Russie a fait savoir clairement à la Turquie qu’elle ne tolérerait aucune violation de l’accord et aucune escarmouche avec l’armée syrienne, en traçant soigneusement les limites à ne pas dépasser, et elle a promis que sa force aérienne n’hésiterait pas à frapper l’armée turque ou ses « faisant fonction » en cas d’infraction de ce genre. La Russie a conseillé à la Syrie d’éviter toute objection officielle et tout dépôt de plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, quant à la présence de troupes turques sur son territoire. La Turquie protège des intérêts nationaux, empêche une partition de la Syrie, un possible soulèvement kurde à l’intérieur et un état Rojava à sa frontière, tout en empêchant une future implantation permanente de l’armée US en Syrie.
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Moscou a dit à Damas « la Turquie est partante pour rogner les ongles des pieds aux Kurdes, qui s’imaginent que les USA disposent d’une baguette magique capable de leur offrir un état en Syrie sans que personne soulève la moindre objection. L’YPG n’a aucune expérience préalable des armées américaines et de leur capacité à abandonner leurs protégés. L’YPG ne sait pas qu’elles l’abandonneront quand leurs intérêts en Turquie prévaudront, quoique les Kurdes aient laissé des centaines des leurs sur le champ de bataille dans la lutte contre ISIS ».
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Il est clair qu’aucun cessez-le-feu n’est possible en Syrie sans l’intervention directe des pays impliqués depuis cinq ans dans la guerre, sans qu’ils s’accordent pour imposer une solution générale et sans que toutes les forces soient réunies contre les djihadistes et tout ce qui fait obstacle à la paix, ISIS compris. La Turquie n’a réussi à obtenir aucun succès significatif sur le champ de bataille, par l’intermédiaire de ses « délégués », si ce n’est pour prendre le contrôle d’Idlib. C’est pourquoi la présence sur le terrain de l’« authentique » (la Turquie) équivaut au limogeage de l’« agent » (la pseudo-opposition syrienne connue sous le nom de « rebelles modérés »), et pourquoi tout succès stratégique significatif contre ISIS ou l’ASL ne peut être obtenu qu’avec l’aide de l’armée turque. Aujourd’hui, dans l’arène syrienne, Ankara ne peut plus se cacher derrière ses groupes d’intérims, puisque les principaux protagonistes ont été démasqués et que leur vrai rôle est connu de tous.
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Pour ce qui est des Kurdes, qui représentent quelque chose en Syrie, il faut qu’ils obtiennent un statut proportionné, sans devenir un outil utilisé qui serve à dépecer le pays. Comme la situation en Syri change continuellement, tout pépin qui surviendrait dans l’accord russe poussera les deux superpuissances directement impliquées – les USA et la Russie – a apporter aux Kurdes le soutien nécessaire pour qu’ils entraînent la Turquie dans le bourbier syrien et pour que les complexités du conflit syrien en reviennent à leur point de départ.
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3- Qu’en est-il d’ISIS :
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Cela ne fait aucun doute : le retrait d’ISIS du nord de la Syrie, laissant le champ libre à la Turquie et à ses « délégués », libérera un grand nombre de combattants qui pourront être investis contre l’Armée Syrienne à d’autres endroits comme Kuweires ou le long du désert de Syrie. Mais ces attaques attendues. ISIS n’a pas d’autres cibles pour l’instant, occupé qu’il est à rétrécir partout, en Syrie et en Irak. À la fin du compte, la question sera : Qui va en finir avec le camp retranché d’ISIS à Raqqah, avant que ses militants se dispersent ?
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Quelqu’un, chez ceux qui prennent les décisions, m’a dit : « Damas et ses alliés n’ont pas l’intention de sacrifier un seul homme pour reprendre le contrôle de Raqqah ». Si les USA, avec tous leurs « proxies », les Kurdes et même la Turquie veulent aller frapper à la porte de Raqqah, ils sont les très bienvenus. Alep, la Syrie centrale et le nord sont beaucoup plus importants. Donc, pas question d’envoyer des soldats s’épuiser contre ISIS, qui n’a plus que ce baroud d’honneur à espérer avant d’être balayé.
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On peut donc s’attendre à ce qu’ISIS reste encore un peu là, jusqu’à ce qu’on sache mieux qui s’asseoira sur le trône à Washington. Ce qui devrait retarder la décision quant au sort du territoire encore aux mains du groupe terroriste, jusqu’après février-mars 2017, conclut Elijah J. Magnier (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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4- Qui l’emporte dans l’accord turco-russe :
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Moon of Alabama écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La frontière turco-syrienne entre Azaz, Al-Ra’i et Jarablus, avec ISIS au sud, a toujours été ouverte au trafic entre les deux zones. Maintenant, l’armée turque et les forces turques par procuration des « rebelles modérés » sont passées dans la bande de terre verte côté syrien. Cela n’a pas scellé ni fermé la frontière, comme d’autres pays l’avaient demandé. Cela a simplement déplacé la frontière plus au sud. Le passage entre la zone tenue par ISIS et la zone contrôlée par les Turcs sera désormais plus facile parce que les médias n’auront pas accès à la zone. Des deals seront conclus sans qu’on le voie, le trafic sera florissant et l’argent coulera à flot.
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Il n’y a pas eu le moindre combat entre ISIS et les forces turques pour cette bande de terre. Les Turcs ont dit à ISIS de se déplacer vers le sud et ISIS l’a fait avant que les Turcs et leurs mercenaires n’arrivent. Il n’y a pas eu une seule victime turque dans la lutte contre ISIS sur la zone. Le changement de limite territoriale s’est fait, de toute évidence, par consentement mutuel. C’est ridicule de la part de certains médias d’essayer de vendre cela comme la fermeture de la frontière ou l’isolement d’ISIS. C’est tout le contraire.
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Ce mouvement turc avait pour but principal d’empêcher les zones kurdes (en jaune) de l’est et de l’ouest de se rejoindre. Une bande de terre entièrement contrôlée par les Kurdes le long de la frontière l’aurait en effet scellée. le trafic d’ISIS n’aurait pas été autorisé à passer les points de contrôle kurdes. La Turquie va probablement essayer d’annexer la zone qu’elle a prise. Elle projette de construire des nouvelles villes du côté syrien pour abriter les réfugiés actuellement dans des camps en Turquie. La Turquie pourrait ainsi se décharger d’un gros fardeau que sa guerre contre la Syrie lui a mis sur le dos.
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La Russie et l’Iran ont accepté que la Turquie s’installe dans cette zone en échange de sa promesse de cesser son soutien à l’attaque contre la ville d’Alep. Il est encore trop tôt pour savoir si la Turquie à l’intention de tenir sa promesse. Une partie des combattants turcs par procuration impliqués dans l’attaque d’Alep ont été ramenés à l’arrière et déplacés vers la bande frontalière occupée aujourd’hui par la Turquie. Mais le soutien matériel à l’attaque sous forme de munitions et d’autres fournitures semble se poursuivre.
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Deux analystes respectables pensent que l’accord, même s’il n’est pas idéal, est toujours à l’avantage de la Russie et de la Syrie. Elie Magnier dit que la politique russe en Syrie est comme une poupée Matriochka, composée de poupées qui rentrent les unes dans les autres. La plus perfectionnée de ces poupées a 50 niveaux d’imbrication pour un total de 51 poupées. Selon Magnier : Poutine semble avoir sorti sa première poupée Matriochka en bombardant les ennemis de Damas en septembre dernier. Il a sorti la seconde poupée en acceptant un cessez-le-feu. Puis il a sorti une troisième poupée en aidant à assiéger Alep la première fois. Il a très habilement sorti la quatrième en soutenant Erdogan et en donnant son accord – avant Obama – pour que les troupes turques pénètrent en Syrie en toute sécurité.
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Si la Turquie ne tient pas ses engagements, ou si les États-Unis tentent un mauvais coup, on verra apparaître une des 47 poupées restantes sous forme d’un nouveau plan russe. Voilà l’avis de Raphaël Lebrujah sur Mediapart concernant l’accord turco-russe : Poutine vient de jouer un coup de maître. En effet, en plus d’avoir obtenu de nombreux avantages de la part d’Erdogan, il vient de jeter la Turquie, un vieil adversaire, dans l’enfer syrien. Erdogan s’est laissé emporter par son obsession, la lutte contre les kurdes.
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La Russie a réussi l’exploit de faire d’une pierre trois coups contre trois adversaires du régime : les Kurdes, les islamistes syriens et la Turquie. En déstabilisant les relations à l’intérieur de ces trois acteurs et en les jetant les uns contre les autres, c’est un coup de maître. Mieux, les américains semblent divisés entre les pro-turcs et les pro-kurdes. En effet, la CIA et les politiques américains apparaîtraient plus proches des intérêts turcs et le pentagone, de celui des Kurdes.
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Économiquement la Russie gagne en ouvrant à nouveau le commerce avec la Turquie. Les Islamistes « modérés » qui sont dans la nouvelle zone turque sont maintenant séparés des groupes d’Al-Qaïda qui sont autour d’Alep. Les Turcs et les Kurdes en Syrie seront occupés à se battre entre eux pour un bon moment. Et la Russie peut utiliser les Kurdes contre la Turquie si Erdogan lui joue des tours. Des armes antichars ou anti-aériennes envoyées en contrebande dans l’est de la Turquie à travers l’Arménie désavantageraient fort l’armée turque dans sa lutte contre le PKK local. L’armée de conscription turque, déjà affaiblie par les purges qui ont suivi le récent coup, ne peut pas subir de lourdes pertes sans alarmer l’opinion publique turque.
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ISIS va continuer d’être relié à la Turquie. Mais sa puissance de combat est fortement diminuée et il est déjà en train de repasser au mode guérilla. Il évite maintenant la plupart du temps les batailles ouvertes. Il finira par être écrasé. Toutefois ISIS peut nous réserver encore des surprises car il a du personnel très bien entraîné. Son nouveau chef militaire, Gulmurod Khalimov, est un officier des forces spéciales du Tadjikistan, qui a été très bien formé dans la lutte contre le terrorisme par des forces spéciales et des conseillers américains. Il remplace le défunt Abou Omar al-Shishani, un officier géorgien des forces spéciales tchétchènes, qui lui aussi avait été très bien formé dans la lutte contre le terrorisme par des forces spéciales et des conseillers américains. Mais regardez plutôt là-bas! Les Russes viennent juste de larguer une bombe baril ! Ici il n’y a rien à voir, rien du tout,  concut Moon of Alabama (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) .
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Haian Dukhan est doctorant au Center for Syrian Studies à l'université St Andrews en Écosse. Dawn Chatty est professeure d'anthropologie à Oxford et spécialiste des tribus au Moyen-Orient. Leurs analyses sur le rôle des "tribus" (ici le terme n'est pas utilisé au sens péjoratif) en Syrie a inspiré un artcile de Samia Medawar, article paru dans le quotidien libanais L'Orient-le-Jour, et dont je publie, ci-dessous, des extraits.
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5- Les tribus :
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Samia Medawar (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L'une des facettes du conflit syrien les moins connues est sans doute le tribalisme, partie intégrante de la société locale. Très peu d'informations circulent en effet sur cet aspect pourtant crucial de la région, et donc des conflits qui y font rage. Si, de manière générale, la configuration tribale syrienne n'a pas évolué de manière significative depuis plus de 150 ans, les allégeances et différents moyens de subsistance de ces groupes ont en revanche considérablement changé. Par définition, l'identité des tribus syriennes, qui se trouvent des affiliations en Irak, en Jordanie, au Liban et jusqu'en Arabie saoudite, n'est pas fixe, et évolue en fonction des besoins et des réalités. Deux confédérations tribales majeures – et aux origines nobles – sont présentes au Proche-Orient : les Aneza et les Chamar, qui regroupent différents clans et tribus plus ou moins importants. Très majoritairement sunnites, ces tribus représentaient jusqu'à 2011, première année du conflit, entre 15 et 20 % de la population syrienne.
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Lorsque les troubles, puis la guerre, éclatent en Syrie, la plupart des tribus sont solidement ancrées dans la société syrienne. Certaines sont même très présentes au sein du gouvernement et des différentes administrations à travers le pays. Les Hassana, les Sbaa, les Fedaan, les Mouwwali, les Bani Khaled sont parmi les nombreuses familles à avoir des membres élus au Parlement, nommés maires, ou encore dans les différents services de renseignements et branches de l'armée. Certes, les relations entre le gouvernement syrien et les différents clans de la région n'ont pas toujours été au beau fixe. Mais la vie moderne et différents besoins poussent ces familles à la sédentarisation et donc à plus de stabilité en termes d'alliances.
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Lorsque Hafez el-Assad arrive au pouvoir au début des années 1970, il n'hésite pas à utiliser les réseaux étendus de ces familles pourtant difficiles d'accès à qui n'en fait pas partie. Assad père, puis son fils Bachar après lui, met en place de nouveaux leaders tribaux non traditionnels qui servent ses intérêts et non ceux de la tribu, ce qui, explique Haian Dukhan, doctorant au Center for Syrian Studies, à l'université St Andrews en Écosse, et travaillant sur les relations entre États et tribus, a contribué à profondément modifier la structure de ces clans.
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Dans les années 1980, Hafez el-Assad fait face à une insurrection islamiste menée par les Frères musulmans, qui comptent à l'époque des dizaines de milliers de membres. Le président syrien n'hésite pas alors à utiliser les liens tissés avec les tribus syriennes pour écraser la confrérie. En échange, il leur donne, entre autres, « le droit de suivre leurs propres lois, et de régler leurs contentieux à leur manière », c'est-à-dire selon le système traditionnel qui leur est propre, rappelle Dawn Chatty, professeure d'anthropologie à Oxford et spécialiste des tribus au Moyen-Orient. Quant aux plus petites tribus, généralement spécialisées dans l'élevage de moutons, Assad père les engage dans les services de sécurité, surtout au Liban, dans la plaine de la Békaa, leur permettant de s'enrichir et donc de resserrer les liens avec le régime de Damas et le parti Baas, ajoute la professeure. Les tribus concernées par ces faveurs vont bien entendu soutenir le régime dès le début du soulèvement en 2011.
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Déjà désunies, les tribus et les sous-groupes qui les composent se divisent alors davantage, « poussant les jeunes des tribus à perdre toute confiance en leurs leaders, et permettant l'émergence d'un nouveau leadership en contrepoids aux anciens leaders », estime M. Dukhan. Certaines prennent position avec le régime, comme les Tay (à Hassaké), les Berri (à Alep, par exemple), les Bani Ezz (très présents dans la province d'Idleb, et représentés par le parlementaire Cheikh Ahmad Darwiche), les Hadidiyine, dont l'un des membres les plus éminents n'est autre que le ministre de la Défense actuel, Fahed Jassem el-Freij, les Baqara, les Charabiyine pour n'en citer que quelques-unes.
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D'autres se rangent du côté de l'opposition et font défection. Ce fut, par exemple, le cas de l'ambassadeur syrien en Irak, Nawaf Farès, en 2012, membre des Aqidat, l'une des principales tribus du pays et de la région. L'Armée syrienne libre et les Comités locaux de coordination (CLC, important réseau de militants syriens antirégime), ainsi que les célèbres Casques blancs (secouristes) comprennent dans leurs rangs de nombreux membres de clan, comme le cheikh Abdallah Melhem, membre important du leadership de la tribu Hassana. Parmi les tribus à s'être rangées du côté de l'opposition : les Chamar, Aqidat, Mouwwali, Bani Khaled... La plupart des familles tribales sont d'ailleurs déchirées par ces prises de position ; de nombreuses milices pro et antirégime portent le même nom, qui est généralement inspiré par celui de la tribu, ajoutant encore à la confusion ambiante. La personnalité la plus importante à s'être ralliée à l'opposition politique reste Ahmad Jarba, chef bédouin de la tribu Chamar, et qui fut président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) de 2013 à 2014. L'organisation, fondée au début de la guerre civile syrienne, réunit les principales composantes de l'opposition, dont le Conseil national syrien (CNS).
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Certains clans ont bien tenté de rester neutres et de ne prendre part à aucun affrontement, mais les circonstances en ont voulu autrement. Ainsi, les Chaaïtat, tristement célèbres pour avoir été massacrés par centaines en l'espace de quelques jours à peine par l'État islamique en décembre 2014, ont fini par se ranger aux côtés du régime ou de l'opposition pour se battre contre le groupe terroriste, notamment dans la région de Deir Ezzor. La raison principale du massacre ? Des puits de pétrole et d'eau contrôlés par les Chaaïtat, et que l'EI cherchait à s'approprier. D'autres clans, comme les Baqara, les Charabiyine, les Chamar, rejoignent divers groupes anti-EI et/ou antirégime, comme la Nouvelle armée syrienne (NAS, non islamiste et entraînée par les Américains et les Britanniques), l'ASL, les Forces démocratiques syriennes (FDS, arabo-kurdes), des milices armées à l'instar de Liwaa Thouwwar al-Raqqa, etc.
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En revanche, certaines tribus n'hésitent pas non plus à s'allier à l'EI, par obligation, mais également par opportunisme, bien plus que par conviction. Il reste néanmoins difficile de savoir quels sont les chiffres réels, en raison du chaos généré par le conflit et dont les différents bilans restent approximatifs. Mais l'importance du système tribal n'est pas à négliger, et les différentes puissances régionales et occidentales ont à plus d'une reprise tenté de rallier ces clans afin de réduire, sinon stopper, les violences et de combattre l'EI. Si les pays de la région comme l'Arabie saoudite et la Jordanie financent certains groupes en fonction de leurs appartenances tribales et autres affiliations, les Occidentaux n'ont toutefois pas su vérifier la véracité des informations recueillies sur ces tribus et donc profiter de leurs réseaux.
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« Je suis tombé une fois sur un article du quotidien britannique The Independent daté de juillet 2015 et dont le titre fait référence à des discussions secrètes entre des leaders occidentaux et des leaders de tribus syriennes à Genève », raconte Haian Dukhan. « Entre autres, était mentionné Ayid el-Outaifi, du clan Outayfiat de Palmyre, et appartenant à la confédération tribale Aneza. Sauf que je n'ai jamais entendu parler de ce clan. J'ai enquêté et posé des questions à mes contacts au sein de la confédération Aneza, et personne n'en a entendu parler non plus. » Le chercheur réalise très vite que le « leader tribal » en question n'est autre qu'un ressortissant syrien ordinaire résidant en Turquie, et qui s'est fait passer pour ce qu'il n'était pas. « Il a réussi à arriver à Genève, et à se faire interviewer par les médias. Les Occidentaux n'ont même pas pensé enquêter sur leurs interlocuteurs, des tribus supposées combattre à leurs côtés », déplore le doctorant, pour lequel ces clans restent un atout inexploité.
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Il est certes impossible de mobiliser toutes les tribus pour qu'elles combattent toutes du même côté, ayant de tous temps été en guerre entre elles. « Ce sera toujours le cas », affirme fermement M. Dukhan, pour qui elles seront toujours manipulées par les puissances régionales pour leurs intérêts. « Le régime a quand même eu plus de succès que les autres protagonistes du conflit pour recruter parmi les clans et tribus », notamment après leur avoir promis plus de droits, de privilèges, et aussi parce qu'il a une longue histoire de négociations avec les tribus syriennes.
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Même son de cloche pour Dawn Chatty, selon laquelle certains leaders claniques sont certes très charismatiques et ont beaucoup de popularité, et donc de soutiens, mais restent ancrés dans leurs propres intérêts. « Ces leaders sont plus intéressés à protéger les Syriens, et le pays, d'un morcellement potentiel. S'ils doivent s'unir, ce serait pour combattre l'EI et le chasser du pays, plutôt que de combattre le gouvernement », juge la professeure. « Ils sont très pragmatiques, ils ne vont pas combattre un gouvernement soutenu par l'Iran et la Russie. » La possibilité d'une cohésion des tribus contre l'EI reste donc envisageable, d'autant plus que des alliances avec certains clans kurdes pour combattre le groupe dans le nord syrien existent déjà. Mais le feront-elles sans armes et sans garanties, conclut Samia Medawar (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://arretsurinfo.ch/syrie-les-choses-ne-sont-pas-toujours-ce-quelles-ont-lair-detre/
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http://arretsurinfo.ch/syrie-qui-lemporte-dans-laccord-turco-russe/
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http://www.lorientlejour.com/article/1004993/quel-role-pour-les-tribus-en-syrie-.html
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Autonomie pour les chrétiens dans la plaine de Ninive

Ninive-1

   
Michel Garroté - Un référendum à venir visant à établir la pleine indépendance du Kurdistan irakien et l’assurance que les chrétiens pourront retourner « en maîtres » vivre dans les villages de la plaine de Ninive conquis par les miliciens du prétendu « Etat islamique » lorsque ceux-ci seront vaincus et que Mossoul sera, elle aussi, libérée (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Tels sont quelques-uns des points clefs évoqués, à Erbil, entre le Président de la Région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, et les représentants des partis politiques et mouvements formés par des responsables et activistes chrétiens opérant dans la région.
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Les contenus de la rencontre, mentionnés également dans les communiqués diffusés par la Présidence de la Région autonome du Kurdistan, font état de l’intention du Président Barzani d’impliquer ces formations politiques dans l’élaboration d’un plan préliminaire concernant la forme politique future de la Région, avant la reconquête de Mossoul et la libération définitive des terres actuellement contrôlées par le prétendu « Etat islamique », tenues pour escomptées et imminentes.
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Se référant aux hommes politiques chrétiens, M. Barzani a réaffirmé que « ces personnes ont le droit de déterminer leur avenir propre » et les a invités à demeurer des sujets actifs du processus politique concernant l’ensemble de la zone.
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L’hypothèse préfigurée dans le cadre des entretiens consiste toujours à faire de la plaine de Ninive une « province autonome à majorité chrétienne » pour permettre ensuite aux habitants de ladite Province de choisir, par référendum, leur encadrement juridique au sein d’un Kurdistan irakien indépendant ou d’un Etat irakien fédéral.
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Le communiqué de la Présidence de la Région autonome du Kurdistan irakien, parvenu à l’Agence Fides, souligne l’urgence de trouver un accord préalable concernant le futur profil politique de la zone, profil qui pourra garantir aux groupes minoritaires de vivre en paix et dans la sécurité sans être exposés aux violences et discriminations subies à plusieurs reprises au cours des différentes phases historiques.
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Le dessein stratégique kurde semble être de reconnaître une autonomie administrative aux zones dans lesquelles sont concentrées les minorités, dans le cadre d’une affirmation progressive du projet indépendantiste. Pour cela, il est demandé aux groupes en question de s’engager également militairement aux côtés des forces kurdes Peshmergas dans la libération de Mossoul et des terres se trouvant encore entre les mains des djihadistes.
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La conquête de Mossoul et de la plaine de Ninive de la part du prétendu « Etat islamique » a provoqué l’évacuation de quelques 120.000 chrétiens, dont une grande partie se trouve à Erbil et dans d’autres zones du Kurdistan irakien (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.fides.org/fr/news/60476-ASIE_IRAQ_Recherche_de_l_appui_des_chretiens_en_ce_qui_concerne_l_independance_du_Kurdistan_irakien_de_la_part_du_President_de_la_Region_autonome
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La spirale de l’horreur est en marche

   
En France, le socialiste Cambadélis met sur le même plan, d'une part, les attentats perpétrés en Côte d'Ivoire et en Turquie ; et d'autre part, les résultats électoraux en Allemagne : "Alarme brune en Allemagne, attentats à Grand-Bassam et Ankara. La spirale de l'horreur est en marche". Cambadélis ferait mieux d'analyser les résultats électoraux dans son propre pays ; et de cesser de faire des amalgames débiles.
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En effet, il y a eu trois élections législatives partielles en France le dimanche 13 Mars 2016. Le deuxième tour se dirige vers un duel Julien Dive (LR) contre Sylvie Saillard (FN) dans l'Aisne. La socialise Anne Ferreira a été éliminée. Dans le Nord, le maire de Roncq, Vincent Ledoux (LR, 46,8%) affrontera Virgine Rosez (FN, 25,2%). Là aussi, le PS a été éliminé. Cambadélis va-t-il alléguer : "Alarme brune en France, attentats à Grand-Bassam et Ankara. La spirale de l'horreur est en marche" ?
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Dans ce climat aussi répressif qu'ahurissant, relevons qu'après 1h30 d'occupation, 130 jeunes militantes et militants de Génération Identitaire qui bloquaient trois ponts pour empêcher l'accès des migrants à la ville de Calais ont été délogés par les forces de l'ordre. Le régime socialiste français a donc une fois de plus montré quel était son choix entre les clandestins musulmans et les défenseurs des Calaisiens. Douze jeunes militants de Génération Identitaire ont été placés en garde à vue. "La spirale de l'horreur est en marche"...
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Pour revenir aux élections en Allemagne, dans trois Länder, dimanche 13 Mars 2016, le  revers pour l'immigrationniste Angela Merkel est clair : l'AfD fait son entrée dans les trois parlements et enregistre dans chaque Land un résultat à deux chiffres : 12% dans deux Länder, Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat, et 23% en Saxe-Anhalt, soit près de deux fois plus que le parti social-démocrate SPD.
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Avec ce succès, l'AfD s'impose comme la deuxième force politique du Land Saxe-Anhalt. A noter la très forte participation, autour de 70%, qui a profité au parti de droite anti-immigration AfD. La leçon est claire : l'afflux massif de réfugiés musulmans déplaît aux Allemands. . "La spirale de l'horreur est en marche"...
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Mais revenons, encore une fois, à la France, avec cette remarquable interview de Robert Ménard parue sur Atlantico à lire absolument (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Nous avons des relations cordiales [ndlr - avec Marine Le Pen et le FN]. Nous sommes alliés sur le plan politique. Mais, dans le même temps, j'ai de vrais désaccords avec certaines positions du FN, des désaccords que je n'ai jamais cachés. Aujourd'hui, sur la loi El Khomri, ces désaccords se traduisent concrètement par des appréciations très différentes : quand Florian Philippot dit de ce projet de loi qu’il est 'infâme', je trouve que c'est non seulement disproportionné, mais plus encore inapproprié et caricatural. Utiliser ce genre de mots, c’est adopter une rhétorique d'un autre temps.
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Robert Ménard : On ne peut pas, à longueur de temps, expliquer que tous les malheurs de la France viennent de Bruxelles. Non, ils sont aussi la conséquence, sur le terrain économique notamment, de lois votées ici depuis 40 ans, de l'inflation des réglementations, d'une omniprésence de l'Etat. Et tout cela a été largement décidé à Paris. C'est un autre point de désaccord avec Florian Philippot. Quand il déclare que, si Marine Le Pen prenait le pouvoir, six mois plus tard la France quitterait l'Union européenne, c'est tout simplement irréaliste. J'ai du plaisir à travailler avec le FN, et je suis d'accord avec l'immense majorité de ce qu'il dit, notamment sur l'immigration, l'identité, la sécurité ou encore l'école. Mais j'ai aussi des désaccords en ce qui concerne l'Europe et la vision économique colbertiste qu'il propose et que je ne partage pas.
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Robert Ménard : Et les prises de position sur la loi El Khomri sont à l'opposé de ce slogan [ndlr - la France apaisée]. Elles entretiennent l'idée qu'il existe forcément une sorte de lutte des classes au sein des entreprises - même les plus petites - entre les patrons et les salariés. C'est une vision du XIXe siècle. Même s'il existe des difficultés dans les entreprises, le monde professionnel a changé. Je suis le maire d'une ville de 75'000 habitants, où je rends visite très souvent à des petites et moyennes entreprises. Les intérêts entre un patron et ses salariés ne sont pas les mêmes, bien sûr. Mais je vous assure que ce qu’ils ont en commun est bien plus important que ce qui les oppose. Je crois qu'il y a aujourd'hui la nécessité de regrouper la droite nationale, cette droite qui se retrouve dans le Front national, mais également du côté de Debout la France, du Siel, de l’Avant-garde, du CNIP et de certains courants des Républicains.
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Robert Ménard : Je pense que le peuple français le demande, que le peuple de droite l'exige. Mais je constate que les querelles d'appareil, les problèmes d'égo empêchent ce regroupement. Tout cela étant dérisoire par rapport à la gravité de la situation. Il y a une nécessité absolue à faire travailler ensemble des personnalités telles que Jacques Myard, Eric Ciotti, Thierry Mariani, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Les désaccords sont peu de choses par rapport à ce qu'ils ont en commun. Hélas, trop peu d'entre eux sont prêts à aller vers ce rassemblement. Et je le déplore tant nous en avons besoin. Toutes ces personnalités, que l'on pourrait ranger dans la catégorie de la droite patriotique, ont en commun de dire que la France qu'on aime est menacée.
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Robert Ménard : Mais si elle l'est vraiment, il faut faire taire les divergences et se mobiliser ensemble. C'est pour cela que j'appelle à un grand rendez-vous des droites à Béziers, du 27 au 29 mai prochain, pour construire un programme de salut public qui pourrait nous rassembler. Aujourd'hui, j'essaye seulement de rassembler un certain nombre de personnes et de dire à cette droite patriote, à cette droite des valeurs, à cette droite de la morale, à cette droite de la France, qu'il faut absolument se regrouper pour l'emporter. On ne peut pas dire '2017, c'est perdu, nous verrons en 2022'. Les Français ne peuvent ni le comprendre, ni l'admettre, conclut Robert Ménard (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

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Michel Garroté, 14 mars 2016
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http://www.atlantico.fr/decryptage/robert-menard-on-ne-peut-pas-dire-2017-c-est-perdu-pour-droite-patriote-celle-valeurs-et-morale-verrons-en-2022-interview-2623635.html
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La Turquie continue à bombarder les Kurdes malgré les appels internationaux: Ses véritables ennemis ne sont pas les jihadistes

Christian Hofer. Rappel: La Turquie est censée faire partie de l'Otan mais c'est par ses aéroports que transitent les jihadistes pour venir renforcer l'Etat islamique. C'est aussi grâce à la Turquie que le pétrole des jihadistes peut se vendre. Voilà ce que veulent faire entrer nombre de politiciens européens dans l'UE: de la racaille, l'UE ayant déjà versé 6 milliards à ce pays.

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En Syrie, les violents combats se poursuivent dans la région d’Alep, où la situation devient de plus en plus complexe. Depuis samedi, la Turquie bombarde des secteurs du nord de la Syrie contrôlés par les forces kurdes, alors qu’une vingtaine d’avions russes ont mené des dizaines de frappes contre les rebelles islamistes.

L'artillerie turque a tiré des dizaines d’obus de gros calibre contre les forces kurdes qui avancent vers les dernières positions des rebelles islamistes dans la région frontalière de Azaz, au nord d’Alep. Cette ville, située à cinq kilomètres de la frontière, est attaquée à partir de l’ouest par les Kurdes et du sud par l’armée régulière syrienne.

La crainte de la Turquie est de voir les Kurdes faire la jonction entre les trois régions qu’ils contrôlent dans le nord de la Syrie : Hassaké, au nord-est, la ville de Kobané et ses environs, et le nord d’Alep, plus à l’ouest. Cela permettrait aux Kurdes de contrôler une bande de plusieurs centaines de kilomètres le long de la frontière avec la Turquie. Pour Ankara, ce serait un scénario catastrophe qu’il faut à tout prix éviter.

Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a affirmé que les tirs d’artillerie turcs montrent que pour Ankara, le véritable ennemi sont les Kurdes et non pas les jihadistes de l’organisation Etat islamique.

Pour sa part, le député syrien Omar Oussi n’a pas exclu, dans une interview accordée à la télévision russe, une intervention terrestre turque contre les régions kurdes en Syrie. Membre de la délégation du régime aux négociations de Genève, ce parlementaire croit savoir qu’Ankara aurait reçu le feu vert de l’Otan pour mener une telle opération.


■ Les attaques de la Turquie viennent compliquer les relations entre Washington et Ankara.

Les Etats-Unis ont essayé de calmer le jeu, indique notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet, demandant aux Turcs de cesser leurs tirs d'artillerie visant la branche armée des Kurdes syriens.

Le porte-parole du département d'Etat, John Kirby, a souligné que la Turquie et les milices du parti kurde de l'Union démocratique partageaient la même menace posée par le groupe Etat islamique.

« Nous sommes inquiets de la situation au nord d'Alep et nous nous efforçons de faire baisser les tensions de tous les côtés », a-t-il résumé.

La question kurde reste une source constante de tensions entre les deux pays. Si les Américains sont d'accord pour reconnaitre le PKK comme une organisation terroriste, tel n'est pas le cas pour le PYD et sa force armée, l'YPG qu'ils considèrent comme des alliés dans la lutte contre les djihadistes.

Source

Une journaliste kurde assassinée par Daech

Personne n’avait revu Ruqia Hassan depuis le mois de juillet. Son exécution a été annoncée à sa famille par Daech il y a quelques jours.
Photo : Twitter
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Depuis quelques mois, l’« État islamique » s’est lancé dans une véritable chasse aux médias. Ruqia Hassan, 30 ans, avait décidé de rester à Raqqa, le fief des djihadistes, pour témoigner.

Suite

 

Merci à Cenator

Tranche de vie au Japon : Affrontement entre Turcs et Kurdes à Tokyo

 

Environ cinq cents ressortissants Turques et Kurdes se sont affrontés devant l’Ambassade de Turquie à Tokyo le 25 octobre à l’occasion du vote anticipé pour les élections législatives turques.On déplore 12 blessés dont deux policiers.Les spécialistes parlent de « télénationalisme » Merci à yukoku2

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Extrait de: Source et auteur

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Erdogan – Colon arrogant



Le régime islamiste turc et le pays qu’il dirige d’une main de fer sert de base arrière pour les combattants islamistes du Front Al-Nosra, d’Ahrar Al-Cham et de l’Etat islamique (EI). Le régime islamiste turc a la même vision du monde que l’EI. Le régime islamiste turc veut instaurer un Califat en Asie mineure, tandis que l’EI veut instaurer un Califat au Proche et au Moyen Orient.

Le conflit entre d’une part, le régime islamiste turc, et d’autre part, l’ensemble des Kurdes où qu’ils soient, est devenu un conflit majeur qui va aggraver, davantage encore, le chaos islamique qui règne, déjà, en terre d’islam. Le calife Erdogan ne cesse de se moquer de nous. Il l’a fait une nouvelle fois dimanche dernier à Strasbourg. Qu’attend l’Occident pour expulser la Turquie islamique de l’OTAN, a-t-on envie de demander ?

A ce propos, Ivan Rioufol, dans Le Figaro, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : « Le président turc est déjà chez lui en France. C’est à Strasbourg que Recep Tayyip Erdogan a tenu meeting électoral, dimanche, devant 12’000 compatriotes et une marée de drapeaux turcs. Dans la salle, les femmes étaient d’un côté, les hommes de l’autre. En préalable à son discours, un imam a dirigé la prière. Puis Erdogan s’en est pris aux ‘terroristes’ ; non pas ceux de l’État islamique que la France combat, mais aux Kurdes qui résistent à l’islam radical », précise Ivan Rioufol.

Ivan Rioufol : « Ensuite, l’ombrageux sultan a encouragé ses compatriotes, dont les 650’000 qui vivent en France, à prendre la nationalité des pays hôtes tout en leur enjoignant de ne pas s’assimiler. Enfin, en dépit de sa présence dans la cité européenne, il a présenté son pays en défenseur de la ‘vraie civilisation’, accusant l’Europe d’être affectée par ‘la xénophobie, l’islamophobie et le racisme’. Il lui a craché à la figure. L’humiliée en redemande. C’est, en effet, avec déférence que l’"islamo-conservateur" a été reçu le lendemain à Bruxelles par ses obligés. Personne ne lui a fait connaître d’élémentaires protestations après tant d’injures. Tous ont écouté ses exigences. L’Europe paillasson n’est pas un vain mot », conclut Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté, 9.10.15

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2015/10/quand-leurope-humiliee-en-rede.html

   

Berne: La vidéo choc de l’affrontement entre Kurdes et Turcs que les médias ne vous montreront pas

ND Ch. H. Voici la diversité que l'on veut nous imposer. Et gare à vous si vous osez vous y opposer: vous êtes alors devenus un "facho à abattre", bien plus méprisable que tous les violeurs et assassins réunis.

Vous noterez comme la femme déjà blessée continue de se faire frapper sans le moindre état d'âme par ces "représentants de l'enrichissement multiculturel". Bien évidemment, aucune féministe pour s'en émouvoir. Une femme tabassée à terre, une voiture qui fonce "dans le tas", un groupe qui essaie de se protéger d'attaques multiples, un homme déjà blessé qui reçoit des coups... On constate ici la différence entre la propagande de gauche qui prétend que tout cela est un enrichissement et la réalité.

Et au-dessus, ce qui semble être des Suisses qui hurlent d'arrêter (évidemment sans aucun résultat, cela démontre leur naïveté), ne comprenant rien à cette violence que l'on avait jamais subie dans nos rues.

Si les médias faisaient leur travail, c'est ce genre de vidéos qui tourneraient en Une de leurs sites et non les caprices des stars. Il est désormais évident que la diffusion des informations les plus importantes n'est plus leur priorité. Les Suisses ne doivent rien savoir sur l'état de leur pays bradé par leurs propres politiciens.

Nos remerciements à Edel Weiss

Violents heurts entre Turcs et Kurdes lors d’une manifestation à Berne

Des heurts ont éclaté samedi après-midi à Berne entre des Turcs et des Kurdes. Plusieurs personnes ont été blessées, a constaté un journaliste de l'ats.

La police est intervenue et a bouclé des parties du centre-ville.

D'après une manifestante kurde, les Kurdes avaient décidé de perturber une manifestation de Turcs. Ils ont été retenus par la police, qui a fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc.

Mais une altercation a quand même eu lieu à proximité, lorsque des Kurdes s'en sont pris aux Turcs.

Selon des informations non confirmées, un automobiliste aurait percuté à dessein un groupe de Kurdes, blessant certains d'entre eux. Plusieurs ambulances sont intervenues pour prendre en charge des blessés. La police a déployé d'importants effectifs.

Un autre témoin sur place a aussi twitté plusieurs photos, montrant notamment la police en train de bloquer un pont, alors que les manifestants refusaient apparemment de se disperser.

Source RTS

 

Merci à Pierre H

Heureusement pour BHL, le ridicule ne tue pas !

Bernard-Henri Lévy pose aux côtés des combattants kurdes face à Daech

On peut dire qu'il est coutumier du procédé. En février 2014, BHL posait à Kiev devant les barricades, en pleine révolution ukrainienne. Le philosophe et essayiste s'était aussi rendu en Libye durant la guerre civile de 2011, là aussi photos à l'appui. Depuis dimanche 30 août, Bernard Henri-Lévy documente sur Twitter son nouveau déplacement en terrain hostile, cette fois en Irak.

suite

 

Voir aussi :

Des photos de Bernard-Henri Lévy au Kurdistan raillées sur internet

La Turquie combat non pas l’Etat islamique mais les Kurdes


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Le régime islamiste turc et le pays qu’il dirige d’une main de fer sert de base arrière pour les combattants islamistes du Front Al-Nosra, d’Ahrar Al-Cham et de l’Etat islamique (EI). Erdogan et sa clique intégriste ont été critiqués pour leur immobilisme au moment où les Kurdes du Parti de l’Union Démocratique, le PYD - le parti kurde syrien, qui administre le Kurdistan syrien depuis trois ans et qui est proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK en Turquie - combattaient l’EI à Kobané.

Récemment, la Turquie a bombardé les positions du PKK, alors que les Kurdes du PYD sont les principaux alliés de l’Occident dans la lutte contre l’EI. Un bombardement qui attise un peu plus les tensions entre les différents acteurs et qui remet sérieusement en question le processus de paix entre le régime islamiste turc et le PKK. La lutte du régime islamiste turc contre l’EI n’est donc qu’un alibi pour affaiblir le PKK et ses alliés, et pour, à terme, empêcher le projet en cours d’une union de trois cantons kurdes en Syrie.

En réalité, le régime islamiste turc a la même vision du monde que l’EI. Le régime islamiste turc veut instaurer un Califat en Asie mineure, tandis que l’EI veut instaurer un Califat au Proche et au Moyen Orient. Le récent conflit entre le régime islamiste turc et l’EI demeure, pour l’instant, un conflit marginal.

Alors que le conflit entre d’une part, le régime islamiste turc, et d’autre part, l’ensemble des Kurdes où qu’ils soient, est devenu un conflit majeur qui va aggraver, davantage encore, le chaos islamique qui règne, déjà, en terres dites d’islam. Une fois de plus, le calife Erdogan se moque de nous. Qu’attendons-nous pour expulser la Turquie islamique de l’OTAN ?

Michel Garroté

http://www.courrierinternational.com/article/turquie-la-guerre-contre-letat-islamique-est-un-alibi-pour-combattre-les-kurdes

   

Allemagne : bataille rangée entre Kurdes et musulmans pro-État islamique

HAMBOURG (NOVOpress) - En Allemagne dans la ville de Hambourg, des musulmans ont attaqué à la machette et au couteau une manifestation de Kurdes hostiles à l’organisation terroriste « État islamique » dans la nuit du 7 au 8 octobre. Selon Le Monde, les deux groupes étaient armés. Les manifestants kurdes protestaient contre un massacre commis par les islamistes dans une ville syrienne quelques jours plus tôt.

Une vidéo (ci-dessous) postée par la chaîne d’informations russe Russia Today titre cependant que ce sont les islamistes qui auraient attaqué les kurdes (Germany: Pro-IS mob attacks Kurdish protesters with MACHETES and KNIVES :

http://youtu.be/yF5xVoEs-kk

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