« L’écho d’une identité blanche » – Que signifie être « pro-européen » aujourd’hui ?

Par Hans Kundnani ♦ Que signifie être pro-Européen aujourd’hui ? Ce texte est un document fort. Il a été publié le 4 février dernier dans le New Statesman, grand magazine progressiste britannique. L’auteur, Hans Kundnani, est un Britannique d’origine indienne. Vu de Londres, il estime que l’Union européenne s’engage de plus en plus dans une vision civilisationnelle et que « l’identité blanche va devenir encore plus centrale à l’identité européenne ». Un texte qu’il nous a semblé fondamental de traduire (en y ajoutant des intertitres pour plus de lisibilité) et de partager avec les lecteurs de notre site.
Polémia.

Une identité européenne ethnique ?

Alors que les partisans de l’UE voient une menace grandissante à l’encontre de la culture du continent et de sa civilisation, la référence à la race blanche pourrait avoir une place encore plus importante dans l’identité européenne.

En Europe continentale et en Allemagne particulièrement, on vous dira souvent avec fierté : ‘Je suis européen’. J’ai souvent entendu cela de mes anciens collègues au Conseil Européen des Relations Internationales (EFCR) qui occupe des bureaux dans toute l’Europe. Je n’ai jamais pu m’identifier à ce qui semblait être à mes yeux une quelconque revendication agressive d’identité européenne. En fait, elle me rendait mal à l’aise. Comme je ne pouvais pas comprendre comment on pouvait s’identifier, excepté par amour, à l’Union Européenne en tant qu’institution, ou ensemble d’institutions, il me semblait que l’idée d’être européen exprimait une identification à une culture ou civilisation – et même à une ethnicité.

Mon regard sur l’identité européenne est sans aucun doute largement fonction de ma ‘britannicité’. Les Britanniques ont tendance à se considérer eux-mêmes soit en tant que Britanniques, (ou Anglais, Écossais, Gallois,etc) ou bien en tant que membres du monde anglophone ou même en tant que ‘citoyens du monde’. Par contre peu se définissent en premier lieu comme ‘Européens’, contrairement à de nombreuses personnes en Europe continentale ; autrement dit, ceux-là auraient quelque chose en commun avec les autres Européens qui les différencie du reste du monde. Peu de ‘ British’ voient l’Europe en tant que Schicksalsgemeinschaft, (en allemand dans le texte), communauté de destins, comme le font les Allemands.

Dans mon cas, néanmoins, mon incapacité à me définir comme ‘Européen’ a aussi à voir avec mon ethnicité. Je suis né et j’ai grandi en Grande Bretagne, mais mon père est indien et ma mère hollandaise. Le terme ‘Européen’ n’a jamais qualifié mon identité, puisqu’il excluait ma partie asiatique. Je pense que cela est vrai également pour nombre de Britanniques non- blancs – je pense que si on est d’origine africaine, asiatique, ou des Caraïbes, il y aura encore moins de probabilités à s’identifier en tant qu’‘Européens’ que pour les Britanniques blancs.
(Ce que je ne sais pas, c’est si les personnes non-blanches en Europe continentale se définissent comme ‘Européennes’).

L’UE, un projet cosmopolite ?

Au Conseil Européen des Relations Internationales, lorsque j’entendais certains s’appeler Européens, Je pensais immédiatement à ce que cela signifiait dans un contexte colonial ou par exemple dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Dans ces contextes-là, ‘Européen’ voulait dire blanc. Le fait d’être blanc me semblait plus essentiel à l’identité Européenne qu’il ne l’était à l’identité de chaque état nation européen, dont les identités étaient définies en s’opposant l’une à l’autre (L’identité Britannique est née et s’est constamment définie en opposition contre la France, comme l’a montré l’historienne Linda Colley). Alors, lorsque des personnes exprimaient leur fierté d’être Européens, j’entendais comme un écho d’identité blanche.

La plupart des ‘pro-Européens’ sont déconcertés ou choqués lorsque je dis cela. Ils pensent au projet Européen – c’est-à-dire à une intégration Européenne qui amène à une ‘union toujours plus serrée’ – comme étant le contraire d’une intention blanche ou raciste. Ils voient dans l’UE et par extension dans l’identité Européenne – une expression du cosmopolitisme. Mais cela à proprement parler, est faux. L’UE n’est bien sûr pas un projet global mais un projet régional. Ce que l’UE représente n’est ni du nationalisme, ni du cosmopolitisme, mais quelque chose entre les deux : le régionalisme. En conséquence, déclarer ‘je suis Européen’ c’est exprimer une identité régionale.

Cette définition trompeuse de l’UE comme projet cosmopolite est en elle-même l’expression d’une tendance Eurocentrée qui confond l’Europe et le monde. Le projet Européen a intégré et surmonté les différences entre les pays d’Europe (bien qu’il semble, que lors de la dernière décennie, l’intégration Européenne particulièrement au sujet de la monnaie unique, ait renforcé les conflits entre états membres de l’UE). Mais l’intégration régionale est bien différente de l’intégration globale. Bien que les barrières internes aux mouvements de capitaux, de biens et de personnes aient été levées, des barrières extérieures subsistaient, particulièrement en ce qui concerne l’immigration en provenance de l’extérieur de l’UE.

L’émergence de ce mythe du cosmopolitisme de l’UE se trouve peut-être dans la manière dans laquelle dès le début de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier dans les années 50, l’UE s’est basée sur les leçons que les Européens ont tirées de l’histoire des relations entre pays européens –les siècles de conflits qui ont eu pour point culminant la Seconde Guerre Mondiale – plutôt que sur les relations de l’Europe avec le reste du monde. L’intégration européenne a commencé dans les années 50 –au moment exact de la décolonisation – et néanmoins le récit du projet Européen est muet en ce qui concerne l’histoire de la colonisation européenne et de ses conséquences.

Ce mythe crée une zone d’ombre dans la pensée pro-européenne qui considère le projet européen comme une manière de surmonter les nationalismes créateurs de conflits en Europe. Pour les Allemands en particulier, c’est une manière de dépasser l’état–nation avec lequel ils ont eu une expérience particulièrement désastreuse.

De part ce rejet du nationalisme, néanmoins, les pro-européens ont tendance à présumer que presque tout ce que l’UE fait au niveau régional est différent des courants problématiques de l’histoire européenne d’avant 1945 – après tout c’est par l’UE que l’Europe a surmonté ces courants. Donc des concepts considérés comme problématiques au niveau national – comme par exemple ‘la communauté de destins’ – comme par magie ne pose plus aucun problème au niveau européen. Lorsque des pays membres de l’UE cherchaient à réduire les exportations de PPE au début de la pandémie l’année dernière, cette intention était taxée de nationalisme. Mais lorsque l’UE elle-même réduisait les exportations de PPE an dehors de l’Europe, cela a été considéré comme le triomphe de l’unité européenne.

Mais en réalité, le régionalisme peut être aussi mauvais que le pire des nationalismes. De par le centralisme des états-nations lors des deux siècles passés, le monde a moins connu l’expérience du régionalisme en tant que puissance, et il n’a pas les mêmes connotations négatives que le nationalisme. Mais une identité régionale peut se définir également contre l’’Autre’ et elle peut être tout aussi discriminante que les identités nationales l’ont été dans l’histoire. En fait, le régionalisme peut potentiellement être même pire car les blocs régionaux tendent à être plus grands et plus puissants que de simples pays et donc être capables de faire plus de mal au reste du monde.

Un civilisationnisme européen ?

La tendance à confondre l’Europe et le monde est en rapport avec l’évolution de la pensée pro-européenne. L’intégration européenne était au début conduite par une logique européenne dans le contexte de la Guerre Froide et de la décolonisation. Mais son succès apparent et l’élargissement de l’UE à l’issue de la Guerre Froide a conduit beaucoup de pro-européens à considérer l’UE comme un modèle pour le monde.

Il se trouvait implicitement dans cette idée un genre de ‘mission civilisatrice’ – bien que peu de pro européens y pensaient dans ces termes. Autrement dit, il y avait comme une continuité des genres entre le colonialisme européen et le ‘projet européen’. Mais la mission civilisatrice de l’UE était bien faible, considérée comme un ‘pouvoir civil’, qui élèverait la politique internationale et exporterait son modèle dépolitisé de gouvernance régionale avec son ‘modèle social européen’ qui comprenait un état providence généreux.

Un bon exemple en termes de politique est la liberté de circulation. Dans les années 1990 et 2000, de nombreux pro-européens pouvaient encore voir l’évolution de la liberté de circulation au sein de l’UE comme le précurseur d’une liberté globale de circulation – la suppression des frontières au sein de l’Europe en tant que première étape vers un monde sans frontières. Même à ce moment, les choses semblaient un peu différentes dans la pratique – au Royaume-Uni par exemple, l’appartenance à l’UE a entrainé un déclin relatif dans l’immigration en provenance des anciennes colonies et une augmentation relative de l’immigration de provenance européenne.

Néanmoins après une décennie de crises, et dans un monde changeant que de nombreux européens considèrent comme hostile, l’idée de l’UE en tant que modèle cède la place à la pensée pro-européenne de l’Europe en tant que compétiteur, alors que l’UE a dû s’efforcer d’imaginer comment résoudre ses propres problèmes intérieurs profonds, comment répondre à ce qui semble être un nombre croissant de menaces extérieures. Ce n’est pas seulement que l’UE soit sur le pied de guerre, mais les pro-européens se sont placés sur la défensive. La manière dont ils pensent le projet européen a aussi changé – et de manière inquiétante.

L’idée que l’UE transformerait la politique internationale semble désormais moins d’actualité qu’une décennie ou deux auparavant. Le débat parmi les pro-européens se concentre désormais plutôt sur comment l’UE peut s’adapter à un monde dans lequel les grandes entités politiques semblent être de retour.
Ursula van der Leyen a promis ‘une commission géopolitique’ (européenne) lorsqu’elle devint président en 2019. Les pro-européens ont désormais adopté l’idée d’une ‘souveraineté européenne’, concept auquel ils s’étaient opposés historiquement. En conséquence l’UE que l’on considérait un temps comme ‘puissance normative’ autrement dit comme un modèle, aspire à devenir désormais une puissance d’un type bien plus traditionnel – et les pro-européens la pressent de mettre en œuvre une ‘union de défense’ et même une ‘autonomie stratégique’.

L’idée que l’UE pourrait exporter son modèle technocratique de gouvernance est aussi devenue moins plausible au cours de la dernière décennie, surtout depuis qu’il y a eu des réactions hostiles au sein de l’Europe contre ce modèle dépolitisé. En fait des érudits tels Chris Bickerton ont montré combien le populisme était une réaction à la technocratie. L’idée d’un ‘modèle social européen’ semble également moins crédible, depuis que la crise de l’euro a commencé dans l’UE, lancée par l’Allemagne, la crise a fait beaucoup pour détricoter l’état providence à la périphérie de la zone euro au nom du maintien d’une Europe ‘compétitive’.

De nombreux pro-européens estiment que cette nouvelle manière de penser le projet européen est l’expression d’un nouveau réalisme. Mais dans ce contexte, la relativement faible idée de mission civilisatrice présente auparavant dans la pensée pro-Européenne, et qui était basée sur son modèle politico-économique, cette idée, semble laisser la place à un discours plus civilisationnel se fondant sur l’unicité de sa culture. L’élément culturel et civilisationnel de l’identité européenne est devenu plus dominant – et est souvent exprimé en termes de ‘valeurs Européennes’. Autrement dit, le régionalisme civique des débuts est en train d’évoluer vers une problématique plus culturelle et même vers un régionalisme ethnique. Les pro-européens raisonnent de plus en plus en termes de protection du continent contre des menaces qu’ils décrivent de plus en plus en termes culturels. En conséquence ce qui en ressort est de plus en plus un genre de civilisationnisme défensif.

Il se peut que la crise des réfugiés de 2015 ait été le point de départ de ce tournant civilisationnel dans le projet européen. Cela a persuadé les Européens, si ce n’était pas déjà le cas, que l’absence de frontières intérieures nécessitait des frontières extérieures dures. Dans les cinq dernières années l’UE a pris un nombre de mesures visant à améliorer la sécurité des frontières extérieures, comprenant une montée en puissance de Frontex, l’agence des frontières de l’UE, que beaucoup considèrent comme une militarisation des frontières de l’UE. Bien loin d’annoncer un monde sans frontières, il est clair désormais que la libre circulation au sein de l’UE signifie simplement que les frontières ont été déplacées d’un point à un autre, et au plus loin de l’Allemagne.

L’expression la plus frappante de ce civilisationnisme européen est que dans le cadre de la ‘commission géopolitique’ de Von der Leyen, l’UE a maintenant un ‘Commissaire pour la promotion du style de vie Européen’ (c’était à l’origine pour la protection de notre style de vie européen’ ) : Margaritis Schinas. Sa principale responsabilité est de coordonner l’approche de la Commission sur l’asile et la migration, ce qui correspond à maintenir les migrants à l’extérieur, en utilisant souvent des méthodes brutales et violant les droits de l’homme. Ceci montre clairement ce qu’est le tournant civilisationnel de l’UE : la migration n’est pas seulement considérée comme un problème difficile mais comme une menace au ‘style de vie européen’.

Vers un conflit de civilisations ?

Ces évolutions reflètent une tendance croissante à penser la politique internationale en termes de civilisation. L’Europe de plus en plus définit ses ‘valeurs ‘ s’opposant à une Chine montant en puissance et devenant une menace géopolitique et s’opposant à l’Islam, l’’Autre’ historique de l’Europe, sous la forme de migrants et du terrorisme. Dans son livre paru en 1996 Le conflit des civilisations, le politologue américain Samuel Huntington prédisait un conflit entre l’ouest la Chine et l’Islam. Mais même si l’élan initial pour l’intégration européenne provenait des Etats Unis par le Plan Marshall, l’UE a longtemps cherché à se démarquer des Etats Unis, et alors que les États-Unis vont devenir un pays à minorité blanche dans les décennies à venir, l’identité blanche va devenir encore plus centrale à l’identité européenne.

La personnalité qui mieux que quiconque incarne la synthèse du ‘pro-européisme et du civilisationnisme est le président français Emmanuel Macron. Sa vision d’une ‘Europe qui protège’ (en français dans le texte), semblait au début une vision progressiste – offrant aux gens une protection par rapport au marché – mais cette idée a progressivement fait place à un accent mis sur le culturel plutôt que sur la protection économique. Particulièrement depuis l’assassinat du professeur Samuel Paty par un terroriste islamique en octobre 2020, et sous la pression du Rassemblement National de Marine Le Pen, Macron a pris des positions pour arrêter ce qu’il appelle le ‘séparatisme islamique’. En octobre dernier il a mis en place des mesures visant à renforcer le contrôle de l’état sur les mosquées et les imams en France afin de ‘ défendre la république et ses valeurs’.

Macron voit aussi la politique étrangère de la France en des termes clairement civilisationnels. Dans un discours prononcé lors d’une réunion d’ambassadeurs français à Paris en août 2019, il a parlé du besoin pour l’UE, menée par la France, de poursuivre un’ projet de civilisation européenne’. Elle devra ’reconstruire la souveraineté’ et deviendra une puissance d’équilibre entre la Chine et les États-Unis. Si l’UE ne prenait pas des mesures fortes, a-t-il dit, ‘l’Europe disparaitrait’.

Le débat actuel parmi les analystes de politique étrangère européenne ressemble au niveau de la politique internationale, aux débats sur l’immigration basés sur la peur du ‘grand remplacement’. Dans son livre paru en 2011, Le grand remplacement, qui a influencé l’extrême droite en Europe et aux États-Unis, l’écrivain Français Renaud Camus mettait en avant que la présence de musulmans menaçait de détruire la culture et la civilisation française. Lorsque mes collègues à l’ECFR me disent que l’UE doit devenir plus stratégique et plus ‘souveraine’ ou qu’ils parlent de ‘puissance européenne’, j’entends l’idée analogue, que sauf si les Européens s’unissent et s’affirment eux-mêmes, ils seront remplacés par d’autres puissances (non-blanches).

Texte de Hans Kundnani traduit par Polémia
23/06/2021

source: https://www.polemia.com/lecho-dune-identite-blanche-que-signifie-etre-pro-europeen-aujourdhui

source 1: https://www.newstatesman.com/world/2021/02/what-does-it-mean-be-pro-european-today

Colloque : « Regards croisés sur notre identité »

1er colloque annuel d’Academia Christiana le 26 octobre 2019, à Paris, sur le thème : « Regards croisés sur notre identité » organisé en partenariat avec la revue Éléments. Trois questions à Julien Langella porte-parole d’Academia Christiana.

ÉLÉMENTS. Un débat entre catholiques et païens ! Vous n’avez pas froid aux yeux. On n’avait plus ça depuis le débat entre Alain de Benoist et Gustave Thibon en 1982… Les païens ne feraient-ils plus peur au catholique que vous êtes ?

JULIEN LANGELLA : Toute vérité est nôtre. Et si nous divergeons franchement sur les questions de foi et certaines options philosophiques, il est tout aussi clair qu’une barricade n’a que deux côtés.
Aujourd’hui, il faut choisir entre l’enracinement, la justice sociale, nos patries charnelles, l’indépendance, la beauté, et d’autre part le culte de la laideur, l’individualisme destructeur, l’esprit technocratique qui phagocyte tous les milieux et le déracinement. La France et l’Europe sont tombées tellement bas que nous n’avons pas peur, comme le généralissime romain Aetius aux champs catalauniques, de tendre la main à toutes les bonnes volontés pour défendre ce qui reste de l’âme européenne et rebâtir les bases d’une civilisation pérenne. Nous ne recherchons pas plus un énième débat contradictoire destiné à recueillir les ricanements de nos partisans  à l’encontre de l’adversaire, qu’une séance d’œcuménisme narcissique où l’on s’auto-congratulerait d’être « d’accord sur (presque) tout ». En vérité, sans fausse flatterie ni négation de ce qui nous oppose, nous voulons croiser toutes les formes de vitalité qui subsistent encore sur le Vieux continent. Catholiques, nous sommes convaincus que la Grâce, Dieu lui-même, ne peut agir sur une nature morte. Nous voulons réveiller cette nature, ces corps et ces esprits engourdis : cette œuvre de relèvement est indispensable à la bonne réception de l’Esprit saint : Dieu nous demande un « oui », encore faut-il qu’il y ait encore des hommes, et pas seulement des zombies métis transgenre, pour être capable de poser un « oui », de s’engager. Ce combat anthropologique, mère de toutes les batailles, d’une façon ou d’une autre, il faudra bien le mener ensemble.

ÉLÉMENTS. La question de l’identité ne pose-t-elle pas un dilemme à l’universalisme chrétien ?

JULIEN LANGELLA : Nous sommes tous fils d’un même Père et appelés, quelle que soit notre itinéraire identitaire, à L’aimer selon notre originalité culturelle et notre héritage ethno-national. Les deux ne se contredisent absolument pas, c’est comme opposer l’amour qu’un enfant voue à son père et à son cousin, cela n’a aucun sens, il s’agit de deux niveaux de réalité différents. Qui pourrait-il aimer Dieu s’il est ingrat à l’égard de ses aïeux, s’il néglige de connaître son terroir et de vivre selon son identité : l’amour ne peut pas se diviser, amour de Dieu et amour de la patrie sont deux flammes d’un même feu. Comme Pie XII disait, nous pensons que « le chrétien ne le cède à personne en matière de fidélité à sa patrie terrestre », que nous sommes appelés à « un amour de prédilection », de préférence, à l’égard de notre patrie. C’est ce que l’Eglise a toujours promu depuis le 4ème commandement (« Tu honoreras ton père et ta mère »… donc tes anciens et ta race) : pour saint Augustin, « celui qui ne prend pas soin d’abord des siens est pire qu’un infidèle ». Le libéralisme a contaminé toutes les institutions et l’Eglise, dans sa réalité humaine, institutionnelle, n’a pas échappé à l’infection. Toutefois, le catholicisme est d’abord une foi et des pratiques cultuelles, ce n’est pas un programme politique. Il faut rendre leur dû au Bon Dieu et à César. Unité spirituelle, oui ; uniformité culturelle, non ! Regardez les stavkirke, églises en bois debout de Scandinavie, l’art indigéno-hispanique du Pérou ou l’architecture extrême-orientale des églises catholiques japonaises : voilà le catholicisme, le vrai, et de nombreux prélats, du cardinal Sarah à l’archevêque de Valence en passant par Mgr Kiss-Rigo, de Hongrie, ou Schneider, du Kazakhstan, se lèvent contre la nouvelle tour de Babel.

ÉLÉMENTS. Qu’est-ce que votre génération, celle d’Académie Christiana, doit aux travaux de la Nouvelle Droite ? Quels sont les points de rencontre et de rupture ?

JULIEN LANGELLA : A Academia Christiana, nous apprécions au sein de la Nouvelle Droite ce rejet du libéralisme, ennemi absolu auquel de nombreux catholiques, par antigauchisme primaire et psychologie bloquée au temps de la guerre froide, ont succombé par ignorance. Nous devons à la ND d’avoir maintenu le flambeau d’une pensée de « Droite » au sens noble et d’avoir fait œuvre de pédagogie sur le localisme et la décroissance en actualisant le rejet du productivisme par des alternatives enracinées. Nous y retrouvons la saveur des positions de certains catholiques du XIXe siècle, qui prônaient déjà, allié à un royalisme intransigeant, un « moratoire » sur l’industrialisation (Alban de Villeneuve-Bargemont) et la recréation de ceintures agricoles structurées par la petite propriété (G.K. Chesterton). Peu importe les apparences changeantes, encore une fois, c’est notre maître mot : toute vérité est nôtre !

Programme complet

1er colloque annuel d’Academia Christiana le 26 octobre 2019, à Paris, sur le thème : « Regards croisés sur notre identité » organisé en partenariat avec la revue Éléments.

Le déracinement déracine tout sauf le besoin de racines. L’affirmation identitaire est partout jusque dans ses pires caricatures, entre narcissisme LGBT, névrose féministe et fierté immigrée. Mais certaines identités n’ont pas droit de cité : nos appartenances légitimes et historiques à un terroir, une nation et une civilisation. Contre la nouvelle Tour de Babel et l’utopie totalitaire d’une humanité hors-sol, des Européens se lèvent. Inspirés par l’idéal de chrétienté ou l’héritage antique, suivant les héros ou les saints, ils combattent pour la renaissance de leurs patries.

Le 26 octobre 2019 à Paris, de 14h à 19h, Academia Christiana et la revue Éléments réunissent un panel d’auteurs, de militants, d’historiens et d’acteurs de terrain sur le thème : « Regards croisés sur notre identité ». Sans œcuménisme mondain ni esprit de confrontation stérile, nos invités – catholiques, païens, agnostiques ou athées -, tous Français et Européens, présenteront leur vision de notre civilisation, les moyens de la défendre et les raisons d’agir ici et maintenant.

Alain de Benoist : « La religion du Progrès »

Directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, éditorialiste au magazine Eléments, on ne présente plus Alain de Benoist : journaliste, essayiste et philosophe païen. Du populisme à la décroissance en passant par le socialisme et le Tiers-Monde, Alain de Benoist contribue depuis cinquante ans au débat public. De Descartes au transhumanisme, la religion du Progrès sème la dévastation. Refuser le progressisme suffit-il ? Sommes-nous tous antiprogressistes ? Alain de Benoist proposera quelques réponses.

Guillaume Travers : « L’Argent-roi et la Tradition »

Journaliste et maître de conférences en Economie de la finance dans une célèbre école de commerce, Guillaume Travers, trentenaire, porte un regard sans concession sur la marchandisation du monde avec un talent rare de pédagogue. Il nous entretiendra sur le statut réel de l’argent dans les sociétés traditionnelles, la grande transformation opérée à l’ère contemporaine et le caractère contre-nature de l’économisme, qui a phagocyté les intelligences.

Julien Langella : « Le combat identitaire et l’Eglise »

Co-fondateur de Génération identitaire et porte-parole d’Academia Christiana, converti adulte à la vraie foi, Julien Langella est journaliste à Présent et écrivain, auteur de « Catholiques et Identitaires. De la Manif pour tous à la reconquête. » (DMM)
Fièrement provençal, Français par destin et Européen convaincu, il abordera la question de l’universalisme chrétien et de l’Eglise face aux identités enracinées.

François Bousquet : « Le christianisme populaire ».

Rédacteur en chef d’Eléments et directeur de La Nouvelle Librairie dans le Quartier Latin, François Bousquet, agnostique et chrétien de culture, défend le Beau, le Bien et le Vrai par la littérature. Son intervention portera sur le christianisme populaire, enraciné dans la longue mémoire et les habitudes des Français.

Philippe Conrad : « L’esprit du christianisme médiéval ».

Acteur du GRECE, successeur de Dominique Venner à la tête de La Nouvelle Revue d’Histoire et président de l’Institut Iliade, l’historien Philippe Conrad est un passionné de l’âme médiévale, notamment hispanique et latine. Il nous montrera l’importance de retrouver l’esprit du christianisme médiéval.

Jean-Yves le Gallou : « Les champs de bataille de l’Europe »

Enarque, ancien député européen et conseiller régional FN puis MNR, président de la fondation Polémia et animateur de la réinformation, Jean-Yves le Gallou pratique aussi l’alpinisme. Essayiste, il a conceptualisé la préférence nationale et identitaire européenne. Il nous montrera ce que l’Europe, la vraie, faite des peuples et des nations, doit à la force des armes.

Gilles de Beaupte : « Nietzsche vu par un chrétien »

Enseignant à l’Institut catholique de Paris et spécialiste de Lucien Rebatet, Gilles de Beaupte s’intéresse particulièrement à l’antichristianisme ; notamment celui de Nietzsche : cet ennemi radical auquel certains chrétiens devraient se confronter pour l’intelligence et la purification de leur foi.

Jean-Pierre Maugendre : « Les racines grecques de l’Europe chrétienne »

Militant catholique, éditeur de plusieurs manuels scolaires dont une remarquable Histoire de France, Jean-Pierre Maugendre irrigue aussi la réflexion politique des chrétiens avec les Actes de l’Université d’été de Renaissance catholique, dont il est le président, et œuvre pour réunir les résistants à la nouvelle Tour de Babel. Il démontrera ce que la chrétienté doit aux grandes heures de la Grèce éternelle.

Nicolas de Groote : « Le héros grec et le saint chrétien »

Enseignant à l’Institut catholique de Paris, auteur de « L’ordre de l’esprit. Pascal et les limites de la philosophie », paru en 2016, Nicolas de Groote chante la grandeur et la misère de la philosophie. Il nous montrera la proximité et la distance entre le héros grec et le saint chrétien, fécondateurs de l’Europe de toujours.

Guillaume Bernard : « L’universalisme moral du christianisme, facteur de déracinement social ? »

Historien du droit, politologue et animateur de l’Appel d’Angers pour l’unité de la droite en 2018, Guillaume Bernard est auteur de « La guerre à droite aura bien lieu : le mouvement dextrogyre » (DDB). Il disséquera le personnalisme chrétien, courant aujourd’hui méconnu qui a pourtant engendré de nombreuses dérives intellectuelles et continue d’empoisonner le raisonnement des fidèles.

Abbé Matthieu Raffray : « Saint Thomas : la philosophie païenne au service du catholicisme »

M. l’abbé Matthieu Raffray est membre de l’Institut du Bon Pasteur ; il enseigne la théologie et l’histoire de la philosophie au séminaire de Courtalain, studium de cet institut. Après un master en mathématiques fondamentales, puis un master de philosophie, il a obtenu sa licence canonique de théologie à l’ISTA. Il prépare actuellement un doctorat de philosophie à la Sorbonne, sous la direction de Ruedi Imbach, sur la notion de relation chez les théologiens médiévaux.

Abbé Nicolas Télisson : « Le catholicisme : religion de l’incarnation »

Jeune prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, l’abbé Nicolas Télisson approchera la figure du plus célèbre Docteur de l’Eglise, critiqué par une partie du clergé au XIIIe siècle pour ses réflexions sur l’intérêt de la pensée préchrétienne. Une leçon d’une actualité brûlante tant les catholiques doivent apprendre à réfléchir en liberté à la lumière du Bien commun.

Date : Samedi 26 octobre 2019 (14-19h)
Lieu : Espace Paris-Story, 11bis, rue Scribe 75009 PARIS

Pendant que Leuthard exige des Suisses “qu’ils soient ouverts et restent humbles”, le 24 Heures fait l’apologie de l’identité juive.

Un article à comparer avec le traitement réservé aux Suisses lors du 1er Août et avec le texte du même 24 Heures sur les identitaires, qualifiés d'extrémistes par cette presse bien-pensante.

Cette femme a évidemment le droit de retrouver les siens et d'être fière de ce qu'elle est. Tout le monde l'aura compris, le grief ne se trouve pas là.

Cette dame peut rejoindre un pays qui lui ressemble, où les siens gardent leur histoire et leurs rites, où chaque élément se trouve à sa place, tel un point de repère dans le temps et l'espace, le sentiment d'être chez soi sans jamais devoir se justifier : ce qui est impensable pour un Européen! Jamais nos médias ne défendraient un tel point de vue s'il s'agissait d'un Helvète.

La même attitude serait  définie comme étant un repli sur soi coupable, de la xénophobie... si notre population en faisait de même. Or c'est un droit que chaque peuple doit posséder, celui d'être avec les siens sans qu'aucune pression ne s'exerce.

Que cela soit durant la guerre des Balkans ou avec les migrants qui déferlent actuellement, les Suisses n'ont tout simplement pas droit à la parole. Leur démocratie est prise à la gorge par des socialistes qui invoquent l'urgence humanitaire pour nous imposer ce que nous ne voulons pas. Le droit à l'autodétermination issu de la première Guerre Mondiale pour éviter tout nouveau conflit est tout simplement jeté aux orties.

Petit rappel: nous, nous n'avons pas de "pays de rechange". Nous devons nous battre pour garder notre pays et nos traditions.

 

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Jeune Lausannoise, Mikhal a décidé d’être au plus près de sa culture juive en partant s’installer à Jérusalem.

Aspiration identitaire

«Je pense aussi aux fêtes juives qu’on fêtait en famille et au sein de la communauté. Mais ce n’est qu’en vivant en Israël que j’ai ressenti toute l’émotion qui va avec. Les préparatifs, les décorations dans les rues, jusqu’aux actions dans les supermarchés pour les spécialités traditionnelles, tout cela donne l’impression de faire partie de quelque chose de plus grand.»

«Dans l’éducation que j'ai reçue, transmettre la culture juive à ses enfants est essentiel. Pour cela, il faut trouver quelqu’un qui y accorde au moins la même importance.

24 Heures

 

Rappels :

Lausanne: Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de la Sécurité, banalise la présence des dealers africains.

Alain Berset : « Cette équipe de football multiculturelle représente la Suisse. »

Vaud. Pascal Gemperli, suisse converti à l’islam. « Il faut se rappeler que l’islam fait partie de la Suisse »

Suisse multiculturelle : Abu Wael al-Swissri, d’origine bosnienne, s’est radicalisé à la mosquée de Lausanne

Suisse multiculturelle: L’ « imam suisse » évoquait un attentat pire qu’en 2015

Simonetta Sommaruga: « La Suisse sera toujours plus multiculturelle »

« La principale menace, ce sont les dérives identitaires. Pas l’identité. »

Entretien avec Laurent Bouvet, fondateur du Printemps républicain (2/3)

IMMIGRATION. LE PEUPLE EST SEUL SOUVERAIN : LES DECISIONS EN MATIERE D’IMMIGRATION RELEVENT DE LA SEULE COMPETENCE DE LA POPULATION.

Par Louis Mélennec, licencié et docteur en droit, diplômé d'études supérieures de droit public, de droit privé, de sciences criminelles, ex-consultant près le Médiateur de la république française, consultant international, historien des droits de l'homme et des sociétés.

Les "députés" et les "sénateurs ne sont que les délégués temporaires et conditionnels du peuple de Bretagne. Ils n'existent QUE par cette volonté populaire, et seulement pour servir le pays, à l'exclusion de toute autre chose.

Les Bretons sont propriétaires indivis de leur pays - les Français aussi, les autres peuples aussi -, à l'exclusion de toute autre institution ou personne.

Dans l'état présent des choses, les contingents d'immigrants sont fixés sur ordre du gouvernement, relayés par les préfets. Ces derniers donnent des ordres aux maires, qui ne sont en rien consultés, pas davantage que la population.
Ces procédures sont très gravement attentatoires au droit constitutionnel des citoyens de décider seuls de leur destin.
Il n'y a, ni en France ni en Bretagne de racisme ou de discrimination à l'égard des populations étrangères, ou même d'appartenance à d'autres cultures, pour autant que celles-ci professent des valeurs identiques aux nôtres - notamment quant à l'égalité stricte de l'homme et de la femme, qui est déjà un dogme dans la société bretonne avant le Christ. Le phénomène raciste est universel, il n'existe chez nous qu'à la marge, en particulier dans mon pays natal, la BRETAGNE.

Depuis des dizaines d'années, des idéologues criminels, par l'effet d'une sottise abyssale, ont manipulé les consciences, sous prétextes de racisme, d'esclavagisme, de colonialisme, imputant ces trois phénomènes, strictement UNIVERSELS, aux seuls occidentaux. Ces imbéciles patentés ont même nié, jusqu'à ces toutes dernières années, qu'il puisse exister un racisme anti-blanc, car étant les seuls coupables, ils ne peuvent l'être !!!
La seule solution conforme au droit, à la morale, à la Dignité éminente des êtres humains : rendre au peuple, dans le respect de tous les êtres humains, le droit de se prononcer, par voie de référendum, sur le sort qu'il souhaite pour l'avenir de sa propre société.

Louis Mélennec

 

 

France: Pour Macron la culture française n’existe pas.

"Ce mur de présence autour de moi, c'est la preuve vivante que nous sommes bien là, c'est une démonstration d'envie, une démonstration d'enthousiasme", a déclaré le candidat à la présidentielle au début d'un discours d'une heure et quarante minutes. Dans un Palais des sports accueillant pour l'occasion, selon les organisateurs, 8.000 spectateurs enthousiastes, avec des milliers de personnes à l'extérieur regardant le meeting sur écrans géants, Emmanuel Macron a repris les principales mesures et idées qu'il avait déjà égrainées.

Source

Rappel: Benoît Hamon, autre candidat aux présidentielles françaises : « Je suis fier qu’on m’appelle Bilal, c’est le 1er muezzin du prophète »

Pour le journal Le Temps, l’identité suisse n’existe pas!

Christian Hofer: Mode d'emploi pour éradiquer les derniers pans de la civilisation européenne: nier qu'elle existe. Bien évidemment, un tel endoctrinement est tout au bénéfice d'un certain programme de l'ONU qui prône l'immigration de masse et le remplacement des Européens. Non, ils ne s'en cachent même pas.

Le multiculturalisme n'étant en fin de compte que la concession territoriale, religieuse, culturelle et même historique (par une relecture et une censure de certains faits dans les écoles) d'un pays envers des étrangers qui peuvent ainsi imposer leurs us et coutumes. Et pour ce faire, il convient de nier l'existence même des spécificités du peuple autochtone. Ainsi "plus personne n'est étranger" selon la doxa d'extrême gauche. Il n'y a plus guère que des "communautés qui vivent côte à côte". La légitimité des Européens sur leurs propres terres n'existe même plus.

Il est vrai qu'après sa propagande anti-Trump massive et ses accointances avec l'ambassade américaine favorable à Clinton, ce média a perdu ce qui lui restait de crédibilité.

Dès lors, il ne lui reste plus que la fuite en avant pour mieux détruire tout ce qui reste de notre continent.

La même propagande multiculturelle dans des pays telles la Turquie et l'Arabie Saoudite se serait soldée par une vive réaction. Mais cela est connu désormais: vous pouvez humilier, rabaisser, insulter les Européens, ces derniers ne possèdent même plus les moyens de réagir.

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Comment mieux vivre ensemble?

Quelle est l’identité culturelle européenne, française ou suisse? Elles n’existent pas, rappelle le philosophe François Jullien dans un essai roboratif qui élève enfin le débat

Philosophe, helléniste et sinologue, François Jullien donne des pistes pour vivre en commun, sans tomber dans le communautarisme. Alors que les pays occidentaux, travaillés par des angoisses de perte d’influence, se replient de plus en plus dans des débats «d’identité nationale», l’auteur français développe une réflexion interculturelle féconde et stimulante: que ce soit au sein d’un couple, dans une famille, ou dans un pays, vivre en commun ne veut pas dire gommer les différences et assimiler «l’autre», encore moins se replier sur le fantasme d’une identité monolithique. Le commun se nourrit au contraire des écarts entre les individus et les cultures.

Source et article complet

Une proposition de loi pour pénaliser la divulgation des photos et de l’identité des terroristes

Une brochette de députés Les Républicains a déposé une proposition de loi visant à interdire la diffusion des photographies et de l’identité des terroristes, notamment sur Internet et dans les médias.

« Tandis que les familles pleurent leurs défunts et blessés, les visages et noms des terroristes sont omniprésents dans le traitement médiatique des attentats. Analysés, décortiqués, racontés par des amis d’enfance ou des membres de leur famille, les parcours de ces criminels sont étalés au vu et au su de tous, à la manière des célébrités ». Voilà comment est introduite la PPL signée Marine Brenier, Meyer Habib ou encore Lionnel Luca.

Alors que le CSA plaide pour une charte déontologique, les députés signataires de ce texte considèrent qu’en dévoilant le nom et la photo des personnes poursuivies pour terrorisme, « la médiasphère accorde à ces criminels une vitrine et une publicité post-mortem, soit exactement ce que recherchent les auteurs d’actes terroristes ». Les familles subiraient ainsi « le phénomène de starification de ceux qui ont semé la mort dans leur entourage » tout comme les personnes « dont la curiosité pour l’islamisme radical peut être attisée par tant de frénésie médiatique ».

Pas tendres avec les journalistes, ces parlementaires estiment en outre que « la médiasphère fonce ainsi tête baissée dans la mise en scène de ces odieux crimes orchestrée par les terroristes eux-mêmes, qui n’aspirent qu’au martyre et à une renommée qu’ils souhaitent proportionnelle au degré de sauvagerie de leurs actes ».

Jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende

Afin de fracasser cette caisse de résonnance et ne plus « laisser Internet et les médias encourager le terrorisme, de façon involontaire, certes, mais non moins intolérable », ils proposent à coup de Code pénal, de faire tomber dans l’oubli ces individus pour casser la mécanique de l’héroïsation. Leur PPL se limite à un seul et unique article au terme duquel, sauf avis de recherche du ministère de l’Intérieur, « le fait de publier les photographies et de diffuser l’identité des personnes physiques poursuivies pour un acte de terrorisme ou ayant été jugées coupables d’un acte de terrorisme prévu au présent chapitre est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende ».

Leur mesure concerne donc aussi bien les personnes poursuivies que celles condamnées. Pour l’une comme l’autre, personne en France n’aurait pas la possibilité de diffuser leur photo et leur identité.

(…) Next Impact

Plutôt « qu’entendre le message des Français », mieux vaudrait les écouter…

Ce qui est insupportable au lendemain des scrutins à deux tours, c’est la mine déconfite d’un certain nombre de camarades lorsqu’on leur annone que le FN n’a conquis qu’une poignée de communes, zéro départements ou zéro régions. On en a même entendu certains, déclarer qu’ils envisageaient de s’installer dans un pays « européen » d’Amérique du sud pour y créer leur propre communauté tel un Little italy ou un China town. Il faut leur rappeler qu’en 1965 Tixier Vignancour n’avait obtenu « que » 5 % à l’élection présidentielle, ce qui était formidable à l’époque, et que le FN avait mis 12 ans pour atteindre en 1984 son premier résultat significatif aux élections européennes. On ne peut que répéter pour les naïfs que -sauf guerre ou révolution- la caractéristique du corps électoral est la stabilité avec une évolution sur le long terme de 0,5 à 1 % par an. Le meilleur exemple étant la lente dégringolade du parti Communiste français, qui aura mis 40 ans pour chuter de 20 points.

Le problème du Front national pour les élections à deux tours, c’est que ce parti  n’a pas de réserve et qu’il ne veut pas -ou ne peut pas- conclure d’alliance;  à titre d’exemple, 58% des électeurs du parti de Dupont-Aignan se sont reportés au second tour vers les « Républicains ». Il était dit ici, il y a une semaine, que ceci pouvait changer au-delà de 30 % des voix sur l’ensemble du territoire. Par contre, et à l’inverse de ce que prétendent les commentateurs officiels, la mobilisation de second tour bénéficie autant au Front national qu’à ses adversaires sauf situations particulières liées au charisme de chaque candidat (Marion par exemple). Le FN n’a engrangé aucune région, certes, mais il a recueilli pratiquement 7 millions de voix au soir du 13 décembre, score jamais atteint mais encore très éloigné des 18 millions de voix de François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012… c’est loin d’être gagné.

Pour faire enrager nos amis du FN je leur fais remarquer que leur parti a tout de même conquis une région, si ce n’est sur le terrain électoral tout au moins sur celui des idées, c’est la Corse qui a élu des autonomistes sur un programme identitaire qui va même au-delà de celui du Front National : préférence régionale, statut de résident (5 ans d’ancienneté sur l’ile pour devenir propriétaire), protection du patrimoine, de la culture et de la langue… Les relations futures entre l’assemblée de Corse et le gouvernement français ne ressembleront pas à un long fleuve tranquille si l’on observe l’attitude anti-démocratique de Manuel Valls au soir du second tour qui a omis de féliciter Gilles Siméoni comme il l’a fait pour les 12 autres futurs présidents des régions françaises. Il est vrai que la proximité de l’électorat FN et autonomiste du point de vue sociologique est telle que la Corse est le département français où le FN réalise ses  scores les plus faibles par un jeu de vases communicants. Bienvenue au nouveau patron de la Corse dans le club des intouchables…

Dans notre nouvelle grande région “Occitanie” on notera l’excellent score de Louis Aliot sur la partie Languedoc-Roussillon, ce qui lui aurait certainement permis d’être élu, si Hollande n’avait pas voulu entrer dans l’histoire par le biais de la réforme territoriale. Ce qui renforce ce que nous avons toujours dit à savoir que l’objectif réel de cette réforme était de favoriser l’élection des affidés du premier cercle du président de la République…

Terminons ce tour d’horizon par les Antilles où les régionalistes enlèvent la collectivité territoriale de la Martinique en battant le président sortant socialiste avec l’aide de la liste minoritaire des républicains ce qui constitue un revers cuisant pour la gauche. Silence-radio dans les médias…

Dès les résultats du second tour connus, les hommes politiques (Valls, Cambadélis, Raffarin, NKM, Juppé…) bousculés -pour une fois- par les journalistes, ressortaient leur éternel refrain « on a compris le message des français » pour retomber dès le lendemain dans leur cuisine immonde du « Pacte républicain », de la « majorité d’idées », de la « nouvelle majorité » autant de « concepts Théodule » -aurait dit De Gaulle- à base de vaseline… mais ce qu’ils n’ont pas entendu, c’est le message du peuple français -tous partis confondus- qui clament tout haut : « quand on sort dans la rue, on a l’impression de ne plus être chez nous, on ne reconnaît plus notre pays ! ».

Messieurs les politiques, il ne suffit plus d’entendre les français, il faut les écouter…

Rémy Lebard, 21/12/2015

P.-F. Paoli : « Il faut mieux séparer les hommes avant qu’ils ne s’entretuent. »

Paul-François Paoli est l’auteur de nombreux essais, dont Malaise de l’Occident : vers une révolution conservatrice ? publié chez Pierre-Guillaume de Roux en 2014, et de Pour en finir avec l’idéologie antiraciste en janvier 2012.

 

[...] Nous n’avons pas écouté les avertissements de Claude Levi Strauss sur le seuil de tolérance. Pour être non scientifique, cette notion signifie qu’il y a des équilibres identitaires à ne pas rompre. [...]

 

[...] Les afflux migratoires qui submergent l’Europe depuis quelques décennies ont pris les proportions d’une invasion.[...]

 

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« Identité nationale » : qu’est-ce que cela signifie ?

Par Selim Matar, écrivain et sociologue suisse-irakien

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Pour un humanisme identitaire

L'EXEMPLE DE L'IDENTITE SUISSE

Malheureusement, l'identité nationale est un sujet très sensible et politisé. En effet, l’identité d’un peuple est un phénomène géographique, historique et culturel avant d’être un dogme politique.

Cet essai tente avant tout de décrire et d’analyser une réalité sociologique. Nous éviterons les deux visions extrémistes :

Le nationalisme identitaire, de nature haineuse et isolationniste.

L’humanisme nihiliste, mondialiste, abstrait et méprisant l’originalité.

Nous croyons à « un humanisme identitaire » qui défend la diversité culturelle et la reconnaissance de l'identité nationale dans un cadre humaniste et tolérant, respectueux des minorités, de toutes les formes d'identités, et ouvert sur le monde.

Les trois facteurs constitutifs de l’identité

En tout temps et en tout lieu, trois facteurs sont constitutifs des nations et de leur identité :

- la géographie

- l’histoire

- la volonté de se distinguer.

Ces deux derniers facteurs sont en grande partie tributaires de l’environnement géographique.

1. La composante géographique et environnementale

Pour l’individu, le corps est le lieu de son identité. Pour la nation, c’est sa terre. Les nations solidement enracinées dans l’histoire ont toutes des frontières naturelles qui les caractérisent et les séparent des pays environnants. Sans le Nil, l’Egypte ne serait qu’une partie indistincte du désert de Libye. Sans le Tigre et l’Euphrate, l’Irak (la Mésopotamie) ne serait qu’une partie du désert arabique. Sans la Méditerranée, le monde arabe et l’Europe ne seraient qu’un, et sans les Pyrénées, la France et l’Espagne ne seraient qu’une seule nation.

2. L’histoire et l’héritage

Les nations ont leur personnalité culturelle et psychologique forgée par leur histoire et leur héritage propres, eux-mêmes liés à leurs spécificités géographiques et environnementales : montagnes, plaines, forêts, steppes, mers, marécages etc. La population d’un pays montagneux aura une mentalité différente de celle d’un pays désertique ou maritime et vivra des événements historiques également différents.

3. La conscience de l’identité chez les élites

Si la tête dirige le corps de l’homme, ainsi les élites politiques, culturelles, économiques et religieuses dirigent le peuple. La conscience nationale identitaire des élites est décisive pour exploiter les conditions naturelles et l’héritage historique. Ceci afin de forger une nation et de conserver son unité et sa continuité.

Les spécificités de l’identité suisse

Lorsque le sujet de l’identité suisse est évoqué, on entend souvent le même refrain:

« La Suisse est une nation artificielle, qui doit son existence à l’accord des grandes puissances environnantes. »

Dans cet article nous allons montrer, au contraire, que la Suisse n’est pas une création artificielle, mais qu’elle remplit toutes les conditions pour posséder une identité naturelle.

Jusqu’ici, ceux qui ont traité le sujet n’ont pas suffisamment pris en compte les trois facteurs constitutifs mentionnés ci-dessus.

En se fondant sur ces facteurs, on peut considérer que la Suisse et son identité sont d’abord le produit de sa géographie et de son environnement propres:

Elle est constituée d’un plateau, bordé à l’est par une chaîne de montagnes (les Alpes), qui couvre 61 % de sa superficie, et à l’ouest par une autre (le Jura), qui couvre 12 % de sa superficie.

Cette situation géographique a joué un rôle déterminant dans la formation de la Suisse et de son identité. Une Suisse sans le Jura n’aurait jamais existé. Elle aurait été une partie de la France. Sans les Alpes, elle aurait été une partie de l’Italie.

Quant au plateau, il couvre environ 30 % de la surface du pays et s’étend de Genève au sud, jusqu’à Zurich et à la Thurgovie au nord. Il a été tout au long de l’histoire un passage naturel et précieux entre la partie méridionale latine de l’Europe occidentale et sa partie septentrionale germanique.

C’est dans ce plateau que s’est formée l’identité suisse, car le plateau a été le creuset où se sont rencontrés les habitants des Alpes et du Jura.

Portail entre le sud et le nord de l’Europe, il était naturel que le plateau soit divisé en une partie francophone au sud et une partie germanophone au nord.

Du fait qu’il a toujours été historiquement un lieu de passage pour les populations et pour les armées – de Hannibal jusqu’à Napoléon – le plateau a conféré à ses habitants une mentalité ouverte, commerciale et dynamique. Cette particularité géographique et environnementale a joué un rôle essentiel dans la formation des cinq principaux caractères de l’identité suisse que nous tenterons de résumer ici.

1. Une double personnalité : celle des montagnes et celle des plaines

L’identité suisse est le résultat du mélange de ces deux personnalités opposées et complémentaires:

La personnalité montagnarde, particulièrement celle des Alpes, plus importante quantitativement que celle du Jura, est caractérisée par la tendance à la réserve, au repli, à l’isolement et à la circonspection envers l’étranger. Mais aussi par la robustesse, la maîtrise des travaux manuels, le perfectionnisme, le sens pratique et la capacité à affronter les dangers.

La personnalité des plaines, à savoir celle des habitants du plateau confrontés aux étrangers, aux changements et aux évolutions, se caractérise par le dynamisme, l’esprit commercial, la diplomatie et la capacité d’entreprendre.

Cette dualité a contribué à constituer la qualité la plus importante de l’identité suisse: une personnalité qui allie la résistance, le perfectionnisme et le repli sur soi des montagnards au dynamisme et à l’esprit commercial et ouvert des habitants des plaines. Cette complémentarité fait la force de l’identité suisse.

2. La neutralité

La Suisse et l’Autriche sont les seuls pays d’Europe occidentale qui ne possèdent pas de façade maritime. Alors que l’Autriche, dont les plaines sont ouvertes sur l’Europe de l’Est, a compensé son incapacité à entreprendre des conquêtes maritimes par des conquêtes territoriales qui lui ont permis de constituer un empire, la Suisse est non seulement privée de mer, mais entourée par de grandes chaînes de montagnes. Cela l’a préservée des invasions étrangères, mais l’a également empêchée de s’étendre et de participer aux conquêtes coloniales européennes. Cette incapacité n’est nullement due à sa taille, puisque la Hollande et la Belgique, deux pays plus petits, ont pu, grâce à la mer, compter parmi les plus grandes puissances coloniales.

Cette particularité géographique – l’absence de mer – a conféré à la Suisse une importante composante de son identité, qui fait d’elle un cas unique en Europe occidentale: la neutralité!

Comme elle ne pouvait participer aux conquêtes et aux guerres des puissances environnantes, elle s’est limitée, dans sa relation avec l’extérieur, à se préserver des conflits qui faisaient rage à ses frontières. Cette relation s’est construite en dehors de la logique du rapport de force – dominant ou dominé. C’est une relation basée sur l’égalité et la recherche de l’intérêt réciproque.

Ce n’est donc pas un hasard que la Suisse ait vu naître la Croix-Rouge, qu’elle ait hébergé le siège des organisations internationales, et que les conventions internationales humanitaires et les traités de paix aient été signés sous ses auspices. Elle ne l’a pas fait par romantisme ou par vocation humaniste, mais plutôt pour des motifs inconscients: le désir de compenser son incapacité à participer aux jeux, aux conquêtes et aux guerres de ses voisins en faisant justement le contraire: œuvrer à résoudre les conflits, secourir et soigner les combattants.

3- L’art de manœuvrer avec les plus forts

La neutralité suisse est relative, car elle reste une petite nation entourée de nations guerrières et expansionnistes. Elle est donc obligée d’utiliser ses qualités naturelles, la force, la capacité d’adaptation et le dynamisme, pour se protéger et se renforcer.

Anciennement, elle a profité des forces défensives de sa nature montagneuse et de la vaillance de ses hommes. C’était un Etat nain, mais avec lequel les grandes puissances devaient compter à cause de la force de frappe de ses bataillons, qui se battaient aux côtés de la puissance qui payait le mieux. Les mercenaires n’étaient pas que des individus isolés qui choisissaient cette activité pour gagner des sous. La Confédération suisse pouvait aussi décider, par la Diète de Zürich, de l’engagement des Suisses dans un conflit. Il est arrivé que les Suisses obtiennent des territoires contre la promesse qu’ils ne soutiendraient pas telle ou telle puissance. C’était une manière de conquérir des territoires. Comme exemple de l’ampleur de cet engagement militaire au service de puissances étrangères, citons la bataille de Marignan (1515), qui a fait entre 8’000 et 14’000 victimes parmi les soldats suisses qui défendaient Milan contre les Français et les Vénitiens. L’art de manœuvrer avec les plus forts, en jouant de ses contingents de mercenaires, est progressivement devenu économique à travers la place financière suisse.

4. La recherche du consensus et le refus du charisme

La Suisse est un des rares pays, si ce n’est le seul, à n’avoir pas donné naissance à des rois ou à des princes ! Elle a toujours été gouvernée d’une manière quasi communautaire, à part quelques régions qui étaient dirigées par des barons et des comtes. Cette absence d’hommes forts s’explique assurément par la mentalité suisse qui refuse les personnalités charismatiques. Jusqu’à nos jours, elle n’a pas permis l’émergence de leaders politiques – un président, par exemple – religieux ou culturels de renom, qui auraient une forte emprise sur la population. Cela s’explique peut-être par la nature montagneuse de la plus grande partie du pays: les communications étaient difficiles entre les régions habitées, éclatées en de multiples vallées séparées par des barrières difficilement franchissables. Une telle configuration n’était pas favorable à l’émergence d’une personnalité rassembleuse. Seules les villes du plateau auraient pu produire une telle personnalité, mais la composante montagnarde de l’esprit suisse, fier et collectiviste, refusant d’être dominé et mené par une seule personne, s’est opposé à une telle émergence.

5. Le pacifisme

Avec le temps, la tendance au pacifisme et à la neutralité s’est confirmée dans la mentalité suisse. Ce n’est pas un hasard si, depuis plusieurs siècles, la Suisse se distingue considérablement des nations de l’Europe occidentale qui ont connu des guerre destructrices, civiles et internationales, comme les guerres de religion entre protestants et catholiques, les guerres napoléoniennes, en passant par les révolutions populaires et les deux guerres mondiales ! Au milieu de ces nations à feu et à sang, elle a pu étonnamment se protéger des guerres intestines et rester en dehors des conflits internationaux.

La dernière guerre qu’elle a connue est celle du Sonderbund (1847), une guerre civile qui a coûté la vie à moins de 100 soldats, sans faire de victime civile! Le chef de l'armée, le général Dufour, mérite d'être mentionné comme un exemple d'humanisme. Il ordonna à ses soldats: « Je mets donc sous votre sauvegarde les enfants, les femmes et les vieillards et les ministres de la religion. Celui qui porte la main sur une personne inoffensive se déshonore et souille le drapeau.»

6. Le multilinguisme, signe de faiblesse ou de force ?

Le multilinguisme, souvent mentionné comme preuve de la faiblesse de l’identité suisse, peut être vu au contraire comme une force. La plupart des nations, historiquement, étaient multilinguistiques, mais elles ont fini par imposer une seule langue nationale. Au contraire, la nature dynamique de l’Etat et des élites suisses a su gérer humainement et démocratiquement ce multilinguisme.

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Selim Matar, Genève 2015

1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Marignan

2- http://doc.rero.ch/record/177729/files/1947-11-21.pdf

3- http://www.24heures.ch/vaud-regions/1847-La-guerre-civile-de-l-interieur/story/22632307

Les chrétiens et la «concurrence victimaire»

Certains chrétiens se sont montrés réticents envers le fait de « jouer au jeu victimaire » comme les autres communautés en publiant des statistiques et des analyses sur la haine antichrétienne en France. On nous rétorque également que l’Église est une « communauté de foi », par opposition à une communauté ethnique, sociale ou politique, et que, par conséquent, les chrétiens ne peuvent pas être discriminés. En gros, que les chrétiens n’ont pas à se défendre comme les autres. Entretenons-nous réellement les « mythes phobiques » lorsque nous parlons de christianophobie ? Jouons-nous au petit jeu pervers de la « concurrence victimaire » lorsque nous comptons et analysons les actes antichrétiens ? Ceux qui nous reprochent de recenser ces actes antichrétiens sont, comme les kantiens : ils ont les mains pures, mais c’est parce qu’ils n’ont pas de mains. Le grand acquis de la Révélation, c’est bien que Dieu s’est incarné pour s’entremêler au coeur des affaires humaines, qu’elles soient personnelles ou collectives.

Si, comme l’a affirmé Jean-Paul II, « le Christ est la pierre angulaire de la construction et de la reconstruction des sociétés de L’Occident chrétien » (Mémoire et identité), on ne peut pas dire qu’il soit aujourd’hui bien accepté dans ces sociétés-là. Bien au contraire. Depuis 40 ans, nous avons perdu toutes les batailles séculières, sur les thèmes les plus capitaux qui touchent à l’humanité : présence de la transcendance, caractère sacré de la vie humaine, solidarité volontaire, conditions de production du beau et du bien, préservation du patrimoine religieux et cultuel…

Comme l’écrit Michel De Jaeghere dans son Enquête sur la christianophobie de 2005, les chrétiens font l’objet d’un triple procédé : la marginalisation (« vous êtes une minorité »), le discrédit organisé (suivant une intense campagne de désinformation) et la disqualification de la hiérarchie de l’Église. Cela passe aussi par le silence devant les actes antichrétiens : combien de profanations, d’injures publiques ou d’attentats symboliques sont objets d’une indignation médiatique ou politique ?

Si la « phobie » signifie une « hostilité sociale envers un groupe de personne », et si la discrimination est le « fait de distinguer et de traiter différemment quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité », le christianisme dans son ensemble – et plus particulièrement le catholicisme, ses symboles, son patrimoine et sa hiérarchie – est bien l’objet d’une discrimination et d’une « phobie », parce qu’il est l’objet d’un traitement différencié. C’est le fameux deux poids, deux mesures que nous subissons régulièrement. Ne pas s’en rendre compte, c’est faire le jeu des agresseurs, des idéologues antichrétiens et d’une société pervertie jusqu’à la racine. C'est également participer de ce qu'il fait le malheur et la faiblesse de notre Europe : la haine de soi et la dés-identification.

Vivien Hoch, 29 mars 2015

Réappropriation de leur identité par les Européens

Œuvrer à la réappropriation
de leur identité par les Européens

Les citoyens actuels de l’Europe mésestiment le rôle joué par leur civilisation dans l’histoire du monde. Cet effacement mémoriel anticipe l’acceptation d’une disparition collective.

Refusant une telle extinction, l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne entend œuvrer à l’affirmation de la richesse culturelle de l’Europe et à la réappropriation de leur identité par les Européens.

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Ivan Rioufol : Noël, ou le sursaut identitaire des Français

Robert Ménard, le maire de Béziers, s'amuse du «miracle de Noël». Sa résistance au préfet de l'Hérault, qui lui demandait de démonter la crèche qu'il a fait installer à l'hôtel de ville, éveille sympathies et soutiens. «J'ai réconcilié la droite et la gauche, ils sont contre l'interdiction des crèches dans les lieux publics», dit l'élu de droite. S'observe, en tout cas, l'affirmation d'un attachement à une tradition populaire née du catholicisme.

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« Un pays à la mémoire vide, aux racines sèches, n’est plus un pays mais un terrain vague »

[Mathieu Bock-Coté, à propos du Québec]

(…) Notre pays est jeune et vieux à la fois. Il n’a pas une mémoire millénaire ou bimillénaire. Mais notre peuple ne se laisse pas définir non plus comme un pays neuf, comme s’il sortait tout juste de terre.

Les modernes sectaires aimeraient bien nous déraciner. Nos symboles, ils veulent les effacer, les laminer, les déconstruire. Ils prétendent nous libérer du passé alors qu’ils nous déshumanisent.

Ils provoquent une détresse psychique et culturelle que nous peinons pourtant à reconnaître, puisque nous ne voulons plus accorder quelque droit que ce soit au passé sur notre présent.

Le système médiatique, qui se fait le propagateur d’une nouvelle culture globale souvent insignifiante, cherche à frapper d’obsolescence l’héritage historique des peuples, qui entrave l’avènement de l’individu mondialisé.

Le discours historique sorti des années 1960, qui congédiait le passé à la manière d’un rebut historique au mieux insignifiant, et au pire dégoûtant, ne parle plus au cœur des Québécois à la recherche d’ancrages identitaires.

(…) Si la vieille quête de l’indépendance avorte, le noyau le plus intime de notre culture se fissurerait. Qui voudrait s’entêter dans une culture qui a consenti à s’enfermer dans les très étroites limites d’un pays qui la traite comme un résidu folklorique, sans génie spécifique, sans accès à l’universel ?

On l’oublie, mais un peuple qui perd le goût de vivre peut mourir, en devenant étranger à lui-même.

Un pays qui renoue avec ses légendes, qui redécouvre ses grands mythes, qui ne se laisse plus séduire par les déconstructeurs qui nous expliquent que tout, dans notre culture, est faux ou perfide, peut se réanimer.

Un pays sans légendes, à la mémoire vide, aux racines sèches, n’est plus un pays, mais un territoire sans âme, un terrain vague, sur lequel n’importe qui peut se permettre n’importe quoi.

Un pays, pour renaître, doit renouer avec sa part la plus intime, avec ce qu’il ne peut renier sans se trahir lui-même.

Lire l’article intégral : Journal de Montréal

——– Compléments :
• Du même auteur : L’escroquerie intellectuelle du multi-culturalisme

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