Jean-Frédéric Poisson: « Les Chrétiens d’Orient subissent aujourd’hui un génocide » [Interview]

Le député des Yvelines et président du Parti Chrétien Démocrate, Jean-Frédéric Poisson était à Béziers ce jeudi 15 septembre pour une conférence dans le cadre du cycle « Béziers libère la parole » pour présenter son livre Notre sang vaut moins cher que leur pétrole ainsi que le rapport de la mission parlementaire, qu’il a présidé, sur le financement de Daech.

Jean Frédéric Poisson, l’Irak est en guerre depuis maintenant 13 ans, la Syrie depuis 5 ans, quelle est la situation des Chrétiens d’Orient aujourd’hui ?

Jean Frédéric Poisson: Les Chrétiens d’Orient subissent aujourd’hui un génocide. Les Sunnites ont pris le pouvoir dans un certain nombre de pays du Golfe. La guerre qui sévit depuis plus d’une décennie à certains endroits a provoqué le départ des Chrétiens de leurs villages mais plus fréquemment, malheureusement, une forme d’extermination avec cette proposition qui leur est faite traditionnellement : « soit vous vous convertissez à l’Islam, soit vous partez, soit nous vous tuons ». Dans la plupart des cas, ils refusent la conversion à l’Islam et s’en vont. Malheureusement ce mouvement s’accompagne d’une réduction croissante du nombre de Chrétiens présents dans les pays arabo-musulmans du Proche Orient, il n’y a guère qu’en Égypte que leur nombre a été maintenu avec 15 millions de Coptes dans ce pays. Maintenant il est clair que les violences subies par tous les peuples de cette région, en particulier les Chrétiens, peuvent permettre de dire que, effectivement, il s’agit d’un génocide. Il y a une volonté d’extermination des Chrétiens de cette région pour une raison simple, que d’ailleurs le président Bachar el Assad m’avait dit lors de notre deuxième entretien : « la raison pour laquelle l’extrémisme religieux musulman n’avait jamais pris racine en Syrie c’était la présence des Chrétiens ».

La France occupe historiquement une place importante dans cette région, elle était la puissance protectrice des Chrétiens. Est-ce que c’est toujours le cas aujourd’hui ?

Jean-Frédéric Poisson : Tout au long du XX ème siècle, la France a pris, décision après décision, décennie après décennie, une position de repli par rapport à sa défense traditionnelle des minorités et particulièrement des minorités chrétiennes au Proche Orient. Ça commence avec la fin de la Première Guerre mondiale et Clemenceau, ça se termine avec le président Chirac au milieu des années 90 lorsqu’il change d’alliance et décide que ses meilleurs alliés dans cette région sont les Sunnites et non les Chrétiens. Ces 12 dernières années, nous avons, presque systématiquement, fait des choix atlantistes en matière de politique internationale. A partir du moment où nous avons décidé de suivre les États-Unis et leurs intérêts dans cette partie du monde, nous nous sommes alignés derrière une puissance qui, elle, n’a pas cet historique de protection des minorités, ne s’intéresse pas du tout ou quasiment pas aux minorités chrétiennes au Proche Orient et donc nous avons abandonné notre position. Je dois dire que ça provoque beaucoup de tristesse et beaucoup d’incompréhension de la part des Chrétiens d’Orient mais aussi de la part de responsables musulmans.

Vous avez rencontré à plusieurs reprises Bachar el Assad, un homme qui est plutôt perçu négativement en France. Quel est votre sentiment à son sujet ? Est-ce que vous pensez qu’il peut rétablir la paix en Syrie ?

Jean-Frédéric Poisson : Au moment où nous parlons [15 septembre 2016], il gagne beaucoup de terrain grâce à l’appui des Russes et des Iraniens. Il vient de déclarer que son camp était en mesure d’assurer qu’ils retrouveraient le contrôle de l’intégralité du territoire syrien. Je ne sais pas combien de temps ça prendra mais la solidité de ses appuis peut lui permettre d’envisager cette reprise de manière un peu plus probable. Bachar el Assad est un homme extrêmement controversé en France parce que c’est un dictateur qui a employé des méthodes qui sont inacceptables sur le plan du droit international et de la dignité des personnes, cela étant dit, je pense qu’il est le seul choix possible pour l’Occident. Si Assad s’en va, viendra à sa place un régime sunnite radical à Damas et l’intérêt de la France, de l’Occident, n’est certainement pas de voir s’installer dans ce pays un régime sunnite. Pour des raisons d’équilibre entre Sunnites et Chiites il est tout a fait normal de considérer que Assad demeure la seule possibilité de stabilité dans cette région.

Vous avez travaillez sur le financement de Daech. Est-ce que l’Etat Islamique est ou a été financé par des états ?

Jean-Frédéric Poisson : Financé par des états il est probable que non. En revanche, il est très probable que les états proche (Arabie Saoudite, Qatar, Turquie) ont des ressortissants riches qui, eux, ont concouru au financement de Daech. Il y a un an les Saoudiens ont adopté une législation visant à punir extrêmement sévèrement tous leurs ressortissants qui aideraient financièrement Daech. Je ne peux m’empêcher de penser que cette loi n’est pas sans objet et que s’ils l’ont prise c’est que certainement il y avait des raisons.

Maintenant les ressources de Daech sont connues. C’est principalement l’extorsion de fonds, qui peut prendre la forme d’un impôt, d’une taxe, du pillage des banques. A Mossoul, quand Daech est arrivé il y a maintenant deux ans, ils ont récupéré 500 millions de dollars ou équivalent. Il y a le commerce du pétrole, le commerce d’œuvres d’art, ils vendent du coton et du blé à la frontière syrienne. Puis il y a ce qui relève bien entendu du banditisme et du racket de tout poil. L’ensemble fait environ 1,5 milliard de dollars par an. C’est le chiffre qui circulait pour 2015, c’est sans doute en baisse pour 2016 mais dans des proportions que nous ne connaissons pas de manière précise au moment où je vous parle.

Propos recueillis par Jordi Vives, Les Observateurs

Minnesota : Daesh revendique une attaque à l’arme blanche qui a blessé huit personnes

Christian Hofer: Nous en parlions déjà ici.

***********

Huit personnes ont été blessées au couteau le 17 septembre au soir dans un centre commercial de l'Etat du Minnesota par un assaillant qui a été abattu. L'homme a été décrit comme un «soldat de Daesh» par un média proche de l'organisation terroriste.

L'attaquant a «fait des références à Allah» a déclaré Blair Anderson, le chef de la police de St. Cloud, une ville à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Minneapolis, où les faits se sont produits dans le centre commercial Crossroads Center.

 

Daesh revendique l'attaque

Plusieurs heures après les faits, le 18 septembre, Amaq, l'agence de presse de l'organisation terroriste Daesh a assuré que l'assaillant était «un soldat de l’Etat islamique».

«L’auteur des attaques au couteau dans le Minnesota hier [le 17 septembre au soir] était un soldat de l’Etat islamique et il a mené l’opération en réponse aux appels à cibler les citoyens des pays appartenant à la coalition des croisés» a indiqué Amaq dans un communiqué, faisant référence à la coalition menée par Washington contre Daesh en Syrie et en Irak.

Source et article complet

Gabriel Martinez-Gros «La violence de Daech se nourrit de notre désarmement»

A partir d’une analyse des empires, l’historien montre comment une société majoritaire et pacifiée peut être débordée et mise en péril par des minorités violentes.

Regarder la violence jihadiste sous un autre angle. C’est ce que propose Gabriel Martinez-Gros, professeur d’histoire de l’islam médiéval à l’université de Nanterre. Dans Fascination du jihad - fureurs islamiste et défaite de la paix qui vient de sortir aux PUF, c’est à la lumière du désarmement des sociétés occidentales qu’il examine le phénomène. Et souligne qu’il est dangereux d’ignorer le poids de la religion dans la radicalisation.

Pourquoi le jihad exerce-t-il une si grande fascination sur les jeunes ?

La violence du jihad ne fascine que parce que nos sociétés occidentales, qui avaient l’habitude depuis les révolutions française et américaine, de proposer ou d’imposer les valeurs fondamentales du monde, n’en sont plus capables aujourd’hui. C’est par contraste avec la non-violence et le désarmement de nos sociétés qu’il faut analyser l’extrême violence des minorités au Proche-Orient comme en Amérique latine. Il ne faut pas hésiter à penser, même si c’est douloureux, que c’est la non-violence absolue des majorités qui ouvre la voie à la violence des minorités. La violence jihadiste est un cas particulier qui a pour avantage de se fonder sur un discours cohérent dont ne disposent pas les autres groupes violents. Et ce discours prospère d’autant plus qu’il s’oppose de façon virulente avec le propos pacificateur des écoles et des médias. Le jihadisme rompt avec la morale des masses et se renforce de l’aversion qu’il suscite dans la majorité de la population.

Si l’on suit la théorie d’Ibn Khaldoun, les jihadistes pourraient prendre le pouvoir ?

Oui, à long terme, si le jihadisme devait durer. Plus certainement, une force née dans les marges s’imposera à notre société si son désarmement devait être poussé à son achèvement. C’est nous qui sommes malades, nous qui sommes en train de quitter le monde des citoyens en armes que les révolutions française ou américaine avaient institué. Les marges ne font que tirer profit de notre faiblesse et l’actuelle évolution historique tend à nourrir cette faiblesse.

Vous réfutez l’idée d’Olivier Roy selon laquelle le jihadisme est «une islamisation de la radicalité». Est-ce à dire que la religion musulmane est en cause ?

Si les causes sociales de l’engagement jihadiste existent, on ne peut pas renier totalement l’influence de l’islam. Quand j’entends l’argument que certains jihadistes ont à peine lu le Coran, cela ne tient pas la route : on ne demandait pas aux militants communistes s’ils avaient tous lule Capital. Et puis, imaginerait-on de décrire le nazisme comme «une radicalité de petits commerçants ruinés», en oubliant la hiérarchisation des races ou l’extermination des Juifs ? Tout étudiant en sciences humaines sait qu’il est impossible d’analyser un phénomène en dehors des mots dans lesquels il se donne, surtout quand ces mots sont aussi lourds et dangereux que ceux du jihadisme.

Le choix de l’islam, effectué par des millions de militants dans le monde n’est ni fortuit ni superficiel. Ils auraient pu choisir une autre cause, le gauchisme ou l’écologie, mais ils se sont tournés vers l’islam. Ce n’est donc pas seulement une violence habillée d’une foi. Contrairement aux autres religions, l’islam est le seul monothéisme qui implique les devoirs de la guerre dans ceux de la religion, rappelle Ibn Khaldoun

Source et article complet

Australie : «Poignardez-les, tirez-leur dessus, tuez-les»… Les menaces de Daesh

Dans le nouveau «magazine» Rumiyah, les communicants de l’État islamique appellent à viser l’Australie.

 

«Enflammez le sol sous leurs pieds et calcinez-les de terreur. Tuez-les dans les rues de Brunswick, Broadmeadows, Bankstown et Bondi. Tuez-les au MCG [stade sportif de Melbourne, ndlr] au SCG [stade sportif de Sydney, ndlr], à l’Opéra de Sydney et même dans leurs arrière-cours.  Poignardez-les, tirez-leur dessus, empoisonnez-les et renversez-les avec vos véhicules.

Tuez-les où que vous les trouviez jusqu’à ce que le vide abyssal de leur arrogance soit empli de terreur et qu’ils se retrouvent à genoux, le dos ployant sous le poids du remords pour avoir mené une guerre contre les croyants et, par la volonté de Allah, et par vos sacrifices, cette Ummah (la communauté des croyants ndr) sera victorieuse.»

Ces imprécations étrangement stylisées sont extraites du nouveau «magazine» de propagande de l’État islamique, Rumiyah, dont le premier numéro vient de paraître en ligne, traduit en huit langues dont le français, le russe ou l’indonésien (voir notre article consacré à ce sujet).

À la page 14 de ce nouvel instrument de propagande –qui n’a rien à envier aux déferlements de haine et autres recommandations djihadistes de son cousin Dabiq–, on trouve notamment un hommage au terroriste australien Ezzit Raad alias Abu Mansur al-Mujahir. Ezzit Raad est décédé lors d’un combat en juin dernier dans le nord de la Syrie selon le Sydney Morning Herald.

À l’issue de cette sordide ode au nouveau «martyre» de Daech, le rédacteur de l’article appelle les djihadistes australiens à frapper à l’intérieur du pays, notamment dans des lieux emblématiques de la vie culturelle et sportive d’Australie. On reconnait là une des techniques de propagande de l’État islamique qui appelle régulièrement les «loups solitaires» à passer à l’action de façon spontanée et de façon rudimentaire. [...]

Slate via fdesouche.com

A l’intérieur de la prison immonde où l’Etat islamique détenait les femmes comme esclaves sexuelles

La prison composée de 10 cellules, dans la ville du nord de Manbij, en Syrie, est considérée comme le site où les extrémistes torturaient aussi les femmes.

Elle a été découverte par les combattants syriens rebelles qui ont été envoyés pour sécuriser la ville après l'avoir reprise à Daech le mois dernier.

 

 

La vidéo prise à l'intérieur de la prison montre l'état déplorable dans lequel les femmes ont dû vivre, avec des chambres individuelles et des chambres communes pour prisonniers

Certaines images glaciales montrent du liquide répandu sur le plancher et des bols pour chiens en plastique utilisés pour la nourriture.

Les militants ont découvert des contraceptifs et de la drogue cachés dans la prison.

"Nous avons trouvé les pires et les plus violents outils de torture. Que Dieu les maudisse."

Source1 Source2 Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch

 

 

Danemark: Le Bosniaque naturalisé qui a tiré sur les policiers était un soldat de l’Etat islamique

L'Etat islamique revendique la fusillade de Copenhague ayant fait trois blessés

Le Danois suspecté d'avoir tiré sur deux policiers et un civil à Copenhague est un «soldat de l'EI» selon l'agence Amaq, organe de propagande de l'Etat islamique.

«L'auteur de l'attaque qui a visé la police de Copenhague est un soldat de l’État islamique et a mené cette opération en réponse aux appels à frapper les pays de la coalition», a indiqué Amaq, faisant allusion à la coalition anti-djihadistes menée par les États-Unis.

L'homme avait réussi à s'enfuir après la fusillade ayant blessé deux agents et un passant dans le quartier de Christiana, mais la police l'a localisé et l'a interpellé le lendemain dans un logement en banlieue. C'est là qu'il a été grièvement blessé au cours d'un échange de tirs, alors qu'il tentait de s'enfuir. Il est mort des suites de ses blessures à l'hôpital.

Selon la police, le suspect, qui s'appellerait Mesa Hodzic et serait originaire de Bosnie, avait « apparemment des liens avec Millatu Ibrahim [un groupe jihadiste à l'origine allemand implanté au Danemark] et des sympathies pour l'EI». Elle avait toutefois précisé que «rien pour le moment ne porte à croire que cela a joué un rôle lors de la fusillade».

L'homme, né en Bosnie, habite au Danemark depuis ses quatre ans. Il a été décrit comme un habitué de Pusher Street, rendez-vous des trafiquants et usagers de drogue dans le quartier libertaire de Christiania, à Copenhague.

Source

Grèce : Selon Europol l’Etat islamique tente actuellement d’infiltrer des terroristes parmi les clandestins

Quelque 200 agents de lutte contre le terrorisme vont être déployés dans les îles grecques dans les semaines à venir. Le but de l’opération : faire face à une campagne « stratégique » menée par l’organisation de l’Etat Islamique (EI) pour infiltrer des terroristes en Europe, détaille Rob Wainwright, à la tête d’Europol, l’office européen de police intergouvernementale.

Ces nouvelles forces vont être positionnées aux côtés des gardes-frontières grecs et utiliser des méthodes développées par la sécurité britannique pour détecter de potentiels terroristes.

« Ces dernières années, nous avons vu Daesh agir stratégiquement pour infiltrer des terroristes et mener des attaques impressionnantes comme celles en France ou à Bruxelles« , a déclaré le directeur d’Europol au journal britannique, l’Evening Standard.

Ce nouveau déploiement, annoncé dès le mois de mai par Europol, surgit alors que Daesh tente d’exploiter le flux de réfugiés de Syrie et du Moyen-Orient.

La semaine dernière, des officiers d’Europol ont trouvé plusieurs faux passeports dans un camp de réfugiés grec. Des documents qui selon la police européenne, allaient être utilisés par le réseau terroriste.

Par ailleurs, les services de sécurité européens sont aussi inquiétés par les combattants étrangers cherchant à rentrer au pays, tandis que la pression augmente autour de Daesh en Syrie et en Irak.

Rob Wainwright a déclaré que ces forces de contre-terrorisme seraient déployées en rotation en Grèce et si possible en Italie ces prochaines semaines.

« Il y aura une deuxième ligne de défense. Nous espérons déployer nos forces dans les camps où se trouvent les réfugiés et demandeurs d’asiles », a détaillé le chef d’Europol.

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estime à 270.576 le nombre de réfugiés entrés en Europe par la mer entre le 1er janvier et le 24 août de cette année, la majorité d’entre eux étant passés par la Grèce ou l’Italie (…)

Source via civilwarineurope.com

Ansbach: le terroriste était un blessé de guerre de l’état islamique, arrivé en Europe comme réfugié pour se faire soigner

Le 24 juillet, un Syrien se fait exploser à l’entrée d’un concert en plein air dans la ville bavaroise d’Ansbach. Il s’appelle Mohamed Daleel (ou Abou Youssef pour Daesh). Au moyen d’une bombe, cachée dans son sac à dos, il fait quinze blessés mais il est le seul à perdre la vie. Depuis, son profil et son parcours interrogent les autorités allemandes. Une enquête du New York Times lève à présent une partie du mystère.

L’homme arrive en Europe en avril 2013, en Bulgarie plus précisément. Il se présente quelques mois plus tard, en novembre, à Ilana Savova qui dirige à Sofia une organisation de défense des droits de l’Homme. Près de trois ans plus tard, elle se souvient bien de lui:

"On ne voit pas gens avec des éclats d’obus dans la jambe tous les jours!"

Il lui explique qu’il est blessé depuis qu’un obus est tombé sur sa maison tuant sa femme et ses enfants et qu’il a fui la Syrie pour se faire soigner et échapper à la guerre.

D’après l’organisation djihadiste, il rejoint les rangs de l’EI en Irak avant de se battre en Syrie, à Alep. C’est là qu’il est blessé par un shrapnel. Il cherche alors à se faire soigner en Europe pour mieux revenir sur le front. Pour d’obscures raisons, il n’aurait pu satisfaire cet objectif, décidant alors de passer à l’acte en Allemagne.

BFM

«Break the cross» : le magazine de propagande de l’État islamique cible les chrétiens

Christian Hofer: L'article du Figaro ne dit pas la vérité sur un point principal:

Ce ne sont pas les islamistes qui considèrent la Trinité comme contraire au monothéisme, c'est l'islam tout court. Mais il est plus commode pour les journaux de ne pas dire que l'islam s'oppose au christianisme car cela ouvrirait la porte sur d'autres questions, notamment comment les chrétiens sont perçus par les musulmans et le Coran. En outre, cela signifierait que les islamistes n'ont pas tort et sont bien liés à la véritable foi musulmane, ce qui serait contraire à toute la propagande mise sur pied depuis de nombreuses années.

Dès lors, cela équivaudrait à avouer que la cohabitation est impossible puisque le respect est à sens unique. 

******

Quelques jours après l'assassinat du père Hamel, le quinzième numéro de Dabiq est consacré à la haine de Daech envers les chrétiens. Les djihadistes appellent les «croisés» à se convertir à l'islam et visent le pape François qui «se cache derrière un voile trompeur de “bonne volonté”».

«Entre la sortie de ce numéro et le prochain massacre qui sera exécuté par un des soldats cachés du Califat, les Croisés peuvent lire pourquoi les Musulmans les haïssent et les combattent et pourquoi les païens Chrétiens devraient briser leurs croix» écrivent les djihadistes. Un article extrêmement détaillé et exceptionnellement long (17 pages), citant aussi bien les Actes des apôtres que les Évangiles et le Coran, entreprend de démontrer l'inanité du christianisme par rapport à l'islam, par un argumentaire historique et théologique. L'État islamique y dresse la généalogie du christianisme décrit comme un «paganisme» à cause de la Trinité, considérée par les islamistes comme contraire au principe du monothéisme.

Cette critique se termine par un appel menaçant aux «peuples du livre» à rejoindre la religion musulmane. (...)

Ils citent ensuite le pape émérite dans son discours de Ratisbonne qui avait fait polémique pour cette citation de l'empereur byzantin Manuel II Paléologue: «Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait.» «La religion de l'islam continuera à être diffusée par l'épée, n'en déplaise à Benoît», écrivent les djihadistes.

Source et suite de l'article

Rescapée de l’Etat islamique: Viols, conversion forcée à l’islam, tabassages, vendue comme esclave…

L’Etat islamique a anéanti toutes les raisons de vivre d’Adar, une yézidie qui lui a servi d’esclave sexuelle.

(...)

Adar est emmenée à Tall Afar, vers l’est. Elle y reste pendant un mois. «Il n’y avait pas assez de nourriture. On nous insultait en permanence.» Ensuite, elle est déplacée à Mossoul, encore plus à l’est. Là, elle a été violée à trois reprises. «A chaque fois, par quatre hommes.» Adar, comme bien d’autres femmes yézidies, a fini par être vendue sur un marché. C’est un combattant de Daech qui remporte les enchères et qui l’emporte en Syrie. Cette fois, direction Raqqa, la capitale de l’Etat islamique.

Elle réalise qu’elle est désormais la propriété de différents hommes qui achètent en commun des yézidies. Elle n’entre pas dans les détails de ce mois passé là-bas. Si ce n’est que, refusant de se convertir à l’islam, elle a été frappée sauvagement. Notamment à la tête avec la crosse d’une arme. Elle était dans un sale état. Ne pouvait plus bouger son bras droit. Elle ne supportait pas ce qu’on lui faisait, s’arrachait les cheveux par poignées.

Source

Suède: un djihadiste présumé s’en sort en demandant l’asile

Un Bosnien, membre présumé du groupe terroriste Etat islamique (EI) a été arrêté cette semaine à son arrivée en Suède. Mais il a dû être confié à l'Office des migrations parce qu'il déposait une demande d'asile, a-t-on appris jeudi auprès de cet office.

Cet homme de 46 ans, décrit par les médias suédois comme un «djihadiste de l'EI», figure au fichier du système d'information Schengen à la demande de la France, selon le quotidien «Sydsvenskan», qui a révélé l'affaire.

Il est arrivé lundi à l'aéroport de Malmö, dans le sud de la Suède, avec ses quatre enfants. Il arrivait de Tuzla, en Bosnie-Herzégovine, muni d'un passeport à son nom, récemment émis.

Alertés par sa nervosité manifeste au moment de passer la douane, des fonctionnaires de la police aux frontières l'ont emmené pour l'interroger et vérifier son identité. L'homme a alors demandé l'asile et a été automatiquement confié à l'Office des migrations, conformément à la Convention de Genève.

«Tout individu est autorisé à la faire. Ça ne préjuge en rien de la décision qui sera prise après examen de son dossier», a indiqué à l'AFP Fredrik Bengtsson, porte-parole de l'Office des migrations, précisant que l'homme avait «été placé en rétention». Les policiers ont critiqué sa remise à l'Office des migrations, estimant qu'il aurait dû être expulsé.

«Aussitôt que ces gens sortent leur joker et disent «asile», alors s'ouvrent pour eux les portes du paradis», a lancé Leif Fransson, commissaire de la police aux frontières, cité par le journal.

«Un autre pays de Schengen, en l'occurrence la France, a déjà évalué sa dangerosité et décidé qu'il devait être interdit (ndlr: du territoire des Etats membres). La Suède n'a pas à servir de porte d'entrée», a-t-il ajouté.

Selon «Sydsvenskan», après une arrestation en 2010 en Turquie où il résidait, une perquisition avait permis de découvrir à son domicile des armes et de la propagande djihadiste. Les conditions de son retour en Bosnie restent mystérieuses.

Du fait de sa nationalité, il n'a pratiquement aucune chance d'obtenir l'asile aujourd'hui en Suède. Le pays scandinave a accueilli plus de 160'000 demandeurs d'asile l'an dernier, en majorité Syriens, la plus forte proportion dans l'UE rapporté au nombre d'habitants.

(afp/nxp)

Le Matin

Deux Romands racontent leur guerre contre Daech

Ils ont moins de 30 ans et sont des Suisses d’ici. Depuis quatre mois, deux Romands sont en Syrie pour participer à la révolution socialiste de leurs «camarades kurdes».

Ici, ils devront tirer. Tuer. «On le sait, explique Benjamin. On ne s’engage pas dans une guerre sans être prêt à le faire. Je vais devoir tirer sur des gens, des ennemis. Qui vont mourir sous mes balles.» Venu du désert, l’aveu est glaçant. Et tout à fait raisonné. Et les rafales de kalachnikovs sifflant dans les deux sens, les deux camarades seront peut-être morts au bout de la bataille. «Cela aussi, on y pense, on en est conscient.»

Hors-la-loi en Suisse

Et s’ils survivent, leur retour en Suisse, ils y ont pensé? «Il est programmé, dans le courant de cette année.» Il faudra alors reprendre la route, marcher des heures pour passer la frontière à la merci des soldats la gardant, rouler des heures jusqu’à un aéroport. Puis rentrer. Sans se faire arrêter, puisque leur activité est, au sens de l’article 94 du Code pénal militaire, tout à fait illégale. Les précautions, le cryptage, l’anonymat, les réponses vagues sur l’aller comme le retour, c’est d’ailleurs surtout pour éviter les ennuis… en Suisse. Eux qui risquent ici jusqu’à 3 ans de prison ou une peine pécuniaire. «On sera discret, mais nous nous sommes également préparés à cette éventualité.»

Et puis il faudra se réhabituer à la Suisse, à l’Occident, après des mois dans le désert, au combat pour la dernière des révolutions socialistes. «Beaucoup de camarades internationalistes sont revenus sur le front. Chez eux, ils n’ont pas tenu. Nous, on verra bien…»

Source

Un migrant en Grèce : « Daesh, c’est bien ! »

Un enfant yézidi en Grèce : « Nous avons fuit Daesh. » Un homme (chemise rose) qui passe derrière elle : « Daesh, c’est bien ! »

Vers la fin de la vidéo:

Via Fdesouche.com

30% des Européens partis combattre en Syrie seraient de retour dans l’UE

Entre 3922 et 4294 Européens seraient partis combattre l'armée de Bachar el-Assad en Syrie et en Irak. Près de 2838 d'entre eux seraient issus de Belgique - laquelle compte, proportionnellement à sa population, le plus gros contingent - de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni. Et au moins 30% seraient revenus sur le sol européen, d'après une étude publiée vendredi par le Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT), un organisme indépendant de recherche basé à La Haye, aux Pays-Bas. Sur le tiers de combattants de retour de Syrie, le rapport relève de larges différences en fonction des pays. Dans le cas de la Belgique, entre 13 et 25% des ressortissants partis combattre Bachar el-Assad seraient retournés dans leur pays d'origine, alors qu'ils seraient près de 50% au Danemark. En France, plus de 900 personnes auraient quitté le pays, et l'ICCT estime que 570 seraient toujours sur place, tandis que 137 auraient été tués et 246 seraient de retour.

Surtout des hommes et majoritairement des urbains

Concernant le profil de ces combattants, le rapport met en lumière que près de 17% des Européens partis en Syrie seraient des femmes. Une majorité écrasante de ces combattants (entre 90% et 100%) serait originaire de grandes villes ou de communes en périphérie. Beaucoup auraient vécu dans les mêmes quartiers, "ce qui tend à prouver qu'il existe des réseaux (extrémistes) qui opèrent dans ces zones", rapporte l'ICCT. L'organisme de recherche relève toutefois que tous ces combattants étrangers n'ont pas nécessairement rejoint les rangs de l'Etat islamique. Une "petit nombre" des combattants danois serait ainsi allé combattre aux côtés des Kurdes, à l'image d'un des deux combattants estoniens répertoriés dans l'étude du Centre national de lutte contre le terrorisme.

Dans un tel contexte, l'organisme de recherche pointe que "la reconnaissance du risque" entraîné par le retour de ces combattants en Europe "et les politiques mises en place pour diminuer ce risque semblent faire défaut dans les mesures prises par l'Union européenne et ses Etats membres", un peu plus d'une semaine après les attentats qui ont coûté la vie à plus de 30 personnes à Bruxelles.

Source

«Le cauchemar ne fait que commencer», menace l’EI

Daesh a revendiqué les attentats de Bruxelles dans deux vidéos selon un média belge.

Selon le site du quotidien belge Le Soir, l'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi soir les attentats de Bruxelles dans deux vidéos. L'expert du djihad Pieter Vanostaeyen a lui aussi relayé cette information sur son blog.

Dans ces documents, des djihadistes se félicitent des attaques qui ont coûté la vie à 31 personnes en Belgique mardi. Deux hommes s'exprimant en français demandent aux autorités occidentales de retirer leurs forces de Syrie et d'Irak. «Dites leur de retirer leurs avions, dites leur de retirer leurs soldats. Et vous vivrez en paix», indique l'un d'eux.

Nouvelles menaces

Ils profèrent également de nouvelles menaces. «Nous n'acceptons plus de vivre humiliés et soumis. Nous nous soumettons à Allah seul. Aujourd'hui, nos frères vous ont fait goûter à un évènement effroyable. Vos cœurs ont vibré de peur. Et le cauchemar ne fait que commencer. Sachez que ce qui viendra plus tard, sera encore plus effroyable.»

«Vous vous trouvez dans l'ère de la guerre. L'ère où le sang coulera dans vos rues. L'ère où vous verrez vos êtres les plus chers mourir devant vous» ajoutent les deux individus.

Source

L’Etat islamique menace les fondateurs de Facebook et Twitter

Dans une vidéo, le groupe Etat islamique profère des menaces à l'encontre de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, ainsi qu’à l'adresse de Jack Dorsey, le créateur de Twitter. La guerre continue sur les réseaux sociaux.

Le groupe Etat islamique a publié une vidéo de 25 minutes avec en vedette les visages des géants du web, le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et le créateur de Twitter Jack Dorsey, tous deux criblés d'impacts de balles. Cette vidéo de propagande dénonce les multiples actions que mènent les réseaux sociaux pour bloquer les contenus terroristes sur Internet.

Dans ce document, des textes proclament : «Si vous fermez un compte, nous allons en prendre 10 en retour et bientôt vos noms seront effacés puis nous vous supprimerons des sites, Allah le veut, et sait que ce que nous disons est vrai», peut on lire sur le «Guardian». On apprend aussi que sur Facebook, Daech prétend contrôler plus de 10 000 comptes et 150 groupes, ainsi que 5000 profils sur Twitter.

Un porte-parole de Twitter a expliqué que sa société ne comptait pas commenter publiquement la vidéo, tant elle reçoit de menaces. «Ça arrive tout le temps. Bienvenue dans notre vie quotidienne», a-t-il affirmé. Par exemple, en mars 2015, une autre déclaration largement diffusée par l’Etat islamique a été adressée à Jack Dorsey, d'après «The Independant». «Vos attaques virtuelles portées sur nous vous mèneront à une véritable guerre. Vous avez commencé cette guerre perdue. Nous avons dit depuis le début que ce n’était pas votre guerre, mais vous n’avez pas compris et vous continuez à fermer des comptes Twitter, mais nous revenons toujours». La lettre comprenait une image où l’on pouvait voir la tête du co-fondateur de Twitter dans une cible.

"LE CONTRE-DISCOURS AU DISCOURS DE HAINE EST LA MEILLEURE RÉPONSE QUE NOUS AVONS"

 

Pas étonnant que l’Etat islamique s’en prenne à Twitter, un réseau social qui permet aux terroristes d’étendre largement la diffusion de leur propagande. Depuis le début des opérations de suppression, la compagnie a fermé environ 125 000 comptes liés à Daech; un mouvement qui a eu un impact significatif sur la portée des messages terroristes sur le web, selon une étude de l’université de Washington. Cependant, de nouveaux comptes fleurissent en permanence et il faut du temps aux modérateurs pour les éradiquer.

Facebook a lui aussi fait pression pour éradiquer Daech de la toile. Sheryl Sandberg, directrice des opérations du groupe, a expliqué au «Guardian» qu'outre la suppression des comptes, son réseau social peut livrer bataille en répondant de la même manière que Daesh. «Le plus efficace contre les recrutements menés par Daech, c'est la voix des personnes embrigadées, qui ont compris ce qu’ils [les membres de l'Etat islamique] représentent vraiment, et qui se sont échappées pour revenir dire la vérité», a-t-elle précisé, avant d'ajouter : «Le contre-discours au discours de haine est la meilleure réponse que nous avons.»

Le gouvernement américain a organisé un sommet tenu secret en janvier à San José (Californie), conviant les géants du web tels que Apple, Facebook et Twitter, ainsi que le directeur de l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Michael Rogers, afin de lancer une nouvelle campagne contre l’Etat islamique sur Internet.

Source1 Source2

Daech est-il devenu le meilleur ennemi des grandes puissances en Syrie ?

Au fil des années, Daech est devenu l'ennemi numéro 1 de la quasi-totalité de la planète. A force de coups d'éclats particulièrement sanglants mais savamment filmés, les jihadistes de l'Etat Islamique sont parvenus à s'imposer dans les médias du monde comme la principale, voire l'unique, organisation islamiste, reléguant Al-Qaida et feu Oussama Ben Laden aux oubliettes de l'histoire. Résultat des courses, aujourd'hui Daech est devenu aux yeux de la communauté internationale et particulièrement des opinions publiques, l'incarnation du mal absolu. Une logique qui veut que toute personne combattant ce « mal » est forcément un soldat du « bien », de la justice, de la liberté, mieux, des droits de l'Homme ! Une vision manichéenne qui n'a pas échappé aux dirigeants des grandes puissances.

La guerre contre Daech, réalité ou prétexte ?

Quel pays aujourd'hui ne fait pas la guerre à Daech ? Tout le monde veut participer à la grande croisade contre l’État Islamique. Enfin, disons plutôt que tout le monde dit qu'il veut participer à cette croisade. La réalité des motivations de chacun est bien souvent très différente du but affiché. Tout pays, quel-qu’il soit, qui voudrait participer aujourd'hui au conflit syrien, se doit de justifier son intervention par la nécessité de lutter contre Daech, c'est une obligation morale.

Été 2015, alors que les forces gouvernementales de Bachar El Assad sont mises en difficulté par une coalition de forces rebelles comprenant des organisations jihadistes mais pas Daech, Vladimir Poutine décide d'intervenir massivement pour soutenir son fidèle allié qui fait d'ailleurs appel à lui. Une opération militaire que la Russie justifie par la nécessité de combattre l’État Islamique. Pourtant, si certaines actions sont menées contre Daech, l'offensive aérienne russe vise en grande partie les troupes de la coalition rebelle qui menacent directement les forces gouvernementales.

La Turquie et l'Arabie Saoudite en croisade contre Daech ?

Aujourd'hui, la lutte contre Daech est de nouveau mise en avant par deux pays qui ont annoncé leur volonté d'intervenir en Syrie, la Turquie et l'Arabie Saoudite. Une justification qui a de quoi en surprendre plus d'un, tellement l'action de ces deux pays depuis le début de la guerre en est à l'opposé. Pire, l'intervention de la Turquie et de l'Arabie Saoudite est clairement tournée vers des forces qui, elles, combattent l’État Islamique.

Empêtrée dans un conflit intérieur avec sa minorité kurde depuis plus de trente ans, l'intervention de la Turquie en Syrie vise avant tout les forces du YPG, le parti kurde de l’Union démocratique syrien, qui connaît actuellement un certain succès face à Daech (grâce, entre autres, à l'appui de l'aviation russe). Une situation qui sur le plan diplomatique peut paraître pour le moins inédite puisqu'à l'heure où l'OTAN pourrait intervenir directement dans le conflit syrien, la Turquie, pays membre de l'OTAN, bombarde des troupes kurdes qui sont armées et entraînées par les États-Unis et la coalition anti-Daech.

Combattante kurde du YPG.

Combattante kurde du YPG.

De son côté, l'Arabie Saoudite, sous couvert de mener la lutte contre l’État Islamique, pourrait intervenir en Syrie pour contrer la présence de son grand ennemi et fidèle allié de Bachar El Assad, l'Iran. C'est pour cela que Ryad n'a jamais caché sa volonté de voir le gouvernement syrien allié aux Chiites, s'effondrer. Afin de stopper l'influence grandissante de l'Iran sur la Syrie et l'Irak, l'Arabie Saoudite n'hésite pas à soutenir tous ceux qui s'opposent aux forces chiites, ce qui se traduit sur le terrain par un soutien sans faille des Saoudiens envers les groupes islamistes sunnites.

Loin de la grande guerre entre le « bien » et le « mal » tant vantée dans les discours des diplomates, le conflit syrien devient, un peu plus chaque jour, le théâtre des petits intérêts géopolitiques de chacun.

Jordi Vives, le 16 février 2016

Après les menaces de Daech, le FN demande la protection de l’État

Dans le dernier numéro de son magazine de propagande, l'État islamique a désigné le rassemblement du 1er mai du FN comme cible "de premier choix".

Après l'école, le Front national est-il la nouvelle cible de Daech ? Dans son « magazine » de propagande terroriste, l'organisation a directement menacé le parti de Marine Le Pen. Ce dernier demande désormais la protection du ministère de l'Intérieur, notamment pour son traditionnel rassemblement du 1er mai.

Au milieu des discours de propagande et des attaques contre l'UOIF, l'Union des organisations islamiques de France, une photo. Titrée « Rassemblement d'idolâtres du FN. Des cibles de premier choix », elle figure dans le 8e numéro du magazineDar al-Islam. Une première, estime sur Twitter Romain Caillet, spécialiste du terrorisme, qui révèle la photo.

« Satisfait, Manuel Valls ? »

De quoi provoquer la colère des cadres du parti frontiste. Mais aussi de les doter d'une légitimité inespérée : « À travers le Front national, Daech s'en prend à la France », a réagi dimanche le vice-président du parti, Florian Philippot. Nicolas Bay, le secrétaire général, a, lui, interpellé Manuel Valls dans un tweet rappelant sans doute les violents échanges de début décembre. Au lendemain des attentats, pendant la campagne des régionales, le Premier ministre accusait en effet le parti de pouvoir conduire la France vers une guerre civile.

Invité sur RFI, Louis Aliot en a appelé à la protection du ministère de l'Intérieur et aussi au Premier ministre. « Manuel Valls ne fait pas grand-chose pour protéger nos rassemblements, ou même nos personnalités. Je rappelle qu'il y a beaucoup de gens protégés en France [...], et qu'il n'y en a pas beaucoup au FN. Alors qu'il est manifestement la cible de l'EI », a jugé le cadre du parti.

En attendant, de premiers échanges ont eu lieu entre le FN et les services concernés de la Place Beauvau. Citée par le Scan, une source proche de la direction du parti a déclaré que « des contacts très directs ont été établis avec le ministère pour évaluer la réalité et le degré de ces menaces ».

Source