Christian Hofer: On rappelle encore que les politiciens valaisans ont applaudi la condamnation de Monsieur Addor pour un tweet de 3 mots à la suite de la plainte du CCIS et que cette même organisation est présidée par... Nicolas Blancho.
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A 64 ans, Salah Ben Salem, qui se fait appeler Abu Ramadan, n’est plus cet imam roué et filandreux, précautionneux et habile, qui a réussi à avancer dans l’ombre et à passer sous les radars pendant plus de dix ans. C’est un islamiste pur et dur, un prêcheur de haine qui vient d’être démasqué, la semaine dernière, par une enquête ayant donné lieu à la fois à un article dans le Tages-Anzeigeret à une émission de la télévision suisse alémanique, Rundschau. Un lot de révélations qui a laissé la Suisse interloquée et sous le choc… Comment un tel extrémiste a-t-il pu prospérer tranquillement dans notre pays? Pourquoi les services de sécurité du canton de Berne ou de la Confédération n’ont-ils pas tiré la sonnette d’alarme? Pourquoi n’a-t-il jamais été inquiété par la justice pour ses propos incendiaires?
Venu de Libye
Installé en Suisse depuis près de vingt ans avec sa femme et leurs quatre enfants, âgés aujourd’hui de 24 à 33 ans, Abu Ramadan est un imam sunnite venu de Libye, qui officie depuis des années à la mosquée d’Ar-Rahman, à Bienne, tout en habitant dans le village de Nidau, à quelques kilomètres de là. Partisan des Frères musulmans, ennemis historiques du régime laïque du colonel Kadhafi, il se disait menacé dans son pays et il a obtenu, en 1998, l’asile politique avant de recevoir le permis C, ce qui lui donne quasiment les mêmes droits qu’aux ressortissants suisses.
Mais Abu Ramadan n’est pas un réfugié comme les autres: c’est un islamiste qui prêche la haine des chrétiens tout en vivant, depuis le premier jour où il a mis les pieds dans notre pays, aux crochets de l’aide sociale, c’est-à-dire des contribuables suisses. Abu Ramadan a reçu, en treize ans, la coquette somme de 600 000 francs. «Il n’a jamais travaillé, pas un seul jour», explique Roland Lutz, responsable de l’aide sociale à Nidau, qui ne cache pas sa colère ni son indignation. «Pendant les trois premières années, il n’avait pas le droit de travailler, puisqu’il était demandeur d’asile, mais il aurait pu le faire ensuite pendant toutes ces années. Le canton de Berne aurait d’ailleurs eu le droit de supprimer l’aide sociale après trois ans, mais il ne l’a pas fait. Abu Ramadan a reçu environ 4500 francs par mois pendant treize ans et, aujourd’hui, il reçoit l’AVS (2017 francs par mois), l’aide sociale et des prestations complémentaires, ce qui lui assure un revenu entre 4000 et 4500 francs par mois.»
Il ne parle ni suisse allemand ni français
Si l’imam haineux a encaissé régulièrement ses chèques, mois après mois, année par année, il n’a jamais essayé de s’intégrer. Il n’a jamais gagné sa vie. Il n’a jamais pris la peine d’apprendre le suisse allemand ou le français, qu’il ne fait que baragouiner. Militant islamiste, il n’a fait que poursuivre sa véritable mission, son obsession: ramener de nouvelles prises dans ses filets.
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Le Zurichois Kurt Pelda, journaliste au Tages-Anzeiger, a débusqué le lièvre Abu Ramadan. Une enquête de plusieurs mois, rigoureuse, irréfutable. «J’ai été alerté par des musulmans modérés qui fréquentaient la mosquée de Bienne et s’inquiétaient des agissements de cet imam, explique Kurt Pelda. J’ai reçu des enregistrements de ses prêches du vendredi, en arabe, et je me suis rendu compte qu’ils étaient totalement extrémistes. Il crie, il est très agressif, il tient des discours virulents… Il n’est pas partisan de l’Etat islamique, mais d’autres groupes islamistes.»
L’imam Abu Ramadan ne prêche pas directement le djihad, mais il laisse éclater sa violence et sa haine. Par exemple dans cette curieuse prière, qui n’a rien de très bienveillant, puisqu’il s’agit d’un appel à l’extermination de groupes entiers: «O Allah, je te demande de détruire les ennemis de notre religion, détruis les juifs, les chrétiens, les hindous, les Russes et les chiites. Allah, je te demande de les détruire tous et de rendre à l’islam sa gloire passée.»
«Il n’est pas l’imam principal de la mosquée de Bienne, reprend Kurt Pelda, mais il en est l’éminence grise. Il a beaucoup de charisme, il est très connu sur la scène islamique en Suisse romande. Il fréquente les mosquées à Lausanne ou à Neuchâtel, il connaît bien les frères Ramadan, à Genève. D’après mes informations, c’est lui qui a converti à l’islam le Biennois Nicolas Blancho, devenu le chef du Conseil central islamique suisse. Je pense même que c’est lui qui est à l’origine de la création de ce centre. Il a aussi converti le Schaffhousois Qaasim Illi, qui est le porte-parole du conseil.»
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«Je suis convaincue que la majorité des mosquées sont dominées par les salafistes, explique Saïda Keller-Messahli. Il y a trop de mosquées dans notre pays. On en a 300 pour 7 millions d’habitants, alors que la Belgique n’en a que 230 pour 11 millions d’habitants, dont une importante communauté musulmane. Ces mosquées ne répondent pas à un besoin spirituel, mais à une pression politique des islamistes. C’est une manière de défier la société suisse.»
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Arraché brusquement à cette obscurité qui lui allait si bien et propulsé malgré lui dans une lumière crue, Abu Ramadan a choisi en effet de se terrer. Il ne répond pas à la porte de son appartement, refuse de répondre aux médias, joue à l’homme invisible. Il n’a pas accepté de parler à Kurt Pelda, qui l’a contacté pendant son enquête. Il n’a pas répondu non plus à notre confrère du Matin, jeudi dernier, quand celui-ci a sonné à la porte de son domicile. Il a choisi, au contraire, de se retrancher dans les formules toutes faites et les platitudes, qu’il confie d’ailleurs aux bons soins de ses avocats. Il a fait dire ainsi par son défenseur fribourgeois, Me Ridha Ajmi, quelques paroles aussi convenues que pathétiques: «L’amour, la tolérance et la générosité sont les lignes directrices de mes relations avec les musulmans et les non-musulmans.» «Il nous a fait dire qu’il aime la Suisse et qu’il se sent Suisse, des trucs ridicules qui nous ont fait rigoler», s’exclame Kurt Pelda. Actif dans des associations islamiques, notamment dans l’une d’elles qui distribue des corans – le b. a.-ba du prosélytisme –, Me Ridha Ajmi n’est pas seulement l’avocat de l’imam haineux. Il fait aussi partie, explique Saïda Keller-Messahli, des promoteurs qui veulent construire au cœur de Fribourg, ville catholique par excellence, une mosquée gigantesque dont le coût s’élèverait à 8 millions de francs.
Quel sort lui
réserve la Suisse?
Rattrapé par son passé, Abu Ramadan essaie aussi de colmater un autre front, à Genève. A-t-il travaillé pour l’agence de voyages Arabian Excellence, comme guide ou comme accompagnateur pour des pèlerinages à La Mecque ou ailleurs? A-t-il été payé pour cela, alors même qu’il n’a jamais déclaré aucun revenu pendant toutes ses années passées en Suisse? Avocat de la société, genevois celui-là, Me Karim Raho y est allé aussi de son petit couplet. Dans un courrier à la télévision suisse alémanique, il demande de ne pas mentionner le nom du directeur de l’entreprise, Adel Dallali, qui est son client.
L’imam haineux a-t-il encore un avenir en Suisse? Pourra-t-il continuer d’y habiter et d’y prêcher? Sa situation personnelle n’est guère glorieuse: l’un de ses fils est un délinquant, impliqué dans une affaire de vol; l’une de ses filles est toujours à l’aide sociale. Il a d’ores et déjà perdu son permis C, le 3 août dernier, et il pourrait être renvoyé en Libye. Mais la Suisse étant ce qu’elle est, c’est-à-dire une démocratie respectueuse du droit des gens, il ne manquera pas de multiplier les recours et de gagner du temps…
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