Quelle Alliance entre la Russie, la Syrie et l’Iran ?

Russie-Alliance-Russie-Syrie-Iran-1

    
A l'heure où beaucoup parlent des missiles russes livrés à l'Iran et à propos de l'Alliance entre la Russie, la Syrie et l'Iran, je publie ci-dessous deux analyses, celle (un peu longue...), de Paul Khalifeh sur le site de RFI ; et celle de Maxim Shevchenko reprise par la Novaya Gazeta (vous êtes naturellement libre d'aller directement sur l'analyse de Maxim Shevchenko, vu la longueur de l'analyse de Paul Khalifeh, n'est-ce pas...).
-
Le point de vue de Paul Khalifeh :
-
On peut lire sur le site de RFI, que Paul Khalifeh estime (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L’intervention militaire russe en Syrie, où l’Iran est déjà impliqué depuis plus de trois ans aux côtés de l’armée du président Bachar al-Assad, a permis d’inverser les rapports de force et, par conséquent, de renforcer la position du régime dans le processus de négociations. Mais les trois alliés n’ont pas forcément des agendas identiques. Des divergences peuvent parfois apparaître aussi bien au niveau des méthodes que des objectifs.
-
Paul Khalifeh : Avant l’intervention massive de l’aviation et des conseillers russes en Syrie, le 30 septembre 2015, l’armée syrienne était partout sur la défensive. Entre avril et août de l’année dernière, le régime a perdu toute la province septentrionale d’Idleb, le quart de celle de Lattaquié, la ville antique de Palmyre et une bonne partie de la province méridionale de Deraa. A Alep, son armée était bousculée et autour de Damas, elle avançait lentement.
-
Paul Khalifeh : En l’espace de cinq mois, le paysage a changé drastiquement. Appuyée par une centaine de bombardiers et d’hélicoptères de combat déployés dans la base de Hmeimim (Lattaquié), conseillée par des centaines d’instructeurs russes, et équipée de matériel militaire dernier cri (chars T-90, lance-roquettes multitubes, missiles air-sol à guidage laser, systèmes de télécommunication sophistiqués etc…), l’armée syrienne est repassée à l’attaque sur tous les fronts.
-
Paul Khalifeh : Elle s’est emparée de plus de 250 villes et villages, a reconquis 15 000 km2, repris la quasi-totalité de la province de Lattaquié, encerclé les rebelles dans la partie est d’Alep, et avancé à Deraa. Palmyre, au centre, Cheikh Meskin au sud, Salma et Rabia à l’ouest, l’aéroport de Kweires à l’est d’Alep, les troupes de Bachar al-Assad volaient de victoire en victoire.
-
Paul Khalifeh : Ces succès militaires ont été rendus possibles par la grande puissance de feu déployée, la participation active des alliés, comme le Hezbollah libanais et les Gardiens de la révolution iranienne, les plans militaires préparés avec l’aide de conseillés russes intégrés à l’état-major syrien, et une bonne coordination. Cependant, si l’harmonie militaire semblait parfaite, on ne peut pas en dire autant de la coordination politique. Très tôt, des divergences sont apparues entre la Russie et la Syrie et entre Moscou et Téhéran autour des objectifs poursuivis par chacun des trois alliés.
-
Paul Khalifeh : Alors que la Russie ne cessait d’affirmer qu’il ne saurait y avoir de solution militaire à la crise syrienne, et qu’en fin de compte les belligérants devront s’asseoir autour d’une même table pour trouver une issue politique, le président Assad livrait le fond de sa pensée : « L’objectif final est de libérer tout le territoire syrien et de vaincre les terroristes ». Cette déclaration a été interprétée par la Russie comme un acte de sabotage des efforts diplomatiques engagés avec les Etats-Unis pour une relance du processus politique. Moscou n’a pas caché son mécontentement, et son représentant à l’Onu, Vitaly Tchorkine, a riposté, le 18 février: « Nous avons investi très sérieusement dans cette crise, politiquement, diplomatiquement et aussi militairement. Nous voudrions donc que le président Assad prenne cela en compte ».
-
Paul Khalifeh : Alors que la diplomatie russe s’activait dans tous les sens pour relancer les négociations inter-syriennes, le président Assad signait un décret convoquant des élections législatives pour le 13 avril prochain. Cette décision a surpris les alliés et les ennemis de Damas ainsi que les observateurs, d'autant que les pourparlers de Genève devaient porter, justement, sur une participation de l’opposition aux différents échelons du pouvoir.
-
Paul Khalifeh : De crainte que les opposants les plus intransigeants ne trouvent dans cette démarche un prétexte pour boycotter les négociations de Genève, la Russie a réagi. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, déclarait, le 24 février, que Moscou insistait pour qu’il y ait un processus politique débouchant sur une nouvelle Constitution et ensuite des élections.
-
Paul Khalifeh : Les divergences les plus profondes sont celles qui ne sont pas apparues en public. Selon des personnalités proches du gouvernement syrien, rencontrées à Damas, le régime et son allié iranien étaient farouchement opposés à la trêve proposée par Moscou. « Lors des réunions, le ton est monté entre les officiers supérieurs des trois pays chargés d’examiner la question de la trêve, a rapporté un général de réserve syrien, qui a requis l’anonymat. Les Syriens et les Iraniens jugeaient cette trêve prématuré, a-t-il ajouté.
-
Paul Khalifeh : Elle intervenait alors que l’armée syrienne était dans une dynamique de reconquête, surtout à Alep. Ils trouvaient insensée la proposition russe et ne comprenaient pas ses motivations ». Syriens et Iraniens ont tenté d’obtenir une rallonge de quelques jours, ne serait-ce que pour parachever l’encerclement des quartiers est d’Alep, tenus par les rebelles, et prendre les deux derniers bastions pro-turcs de Mareh et Aazaz, à la frontière. En vain. La Russie avait pris sa décision et l’a imposée à ses alliés. Le cessez-le-feu, parrainé par Moscou et Washington, entrera en vigueur le 27 février.
-
Paul Khalifeh : La Russie a ensuite installé, dans la base de Hmeimim, un « centre pour la réconciliation des parties du conflit syrien », dirigé par le colonel Sergueï Kouralenko. Censé répertorier les violations de la trêve, ce centre a aussi établi des contacts avec des dizaines de groupes armés et des personnalités de l’opposition. Un membre de l’opposition tolérée par le régime, rencontré à Damas, affirme avoir été invité par un officier russe à se rendre à Hmeimim pour « discuter du processus politique ». « Un hélicoptère russe m’a transporté à Lattaquié, où j’ai rencontré des officiers russes, et m’a ramené à Damas. Les membres des services de renseignements syriens qui surveillent tous mes va-et-vient n’ont pas osé me poser la moindre question », dit-il.
-
Paul Khalifeh : A la veille des négociations de Genève, le 14 mars, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, donnait une conférence de presse. Il affirme que le président Assad est « une ligne rouge » et assure que la délégation syrienne n’attendra pas plus de 24 heures l’arrivée des représentants de l’opposition. Le surlendemain, Vladimir Poutine créait la surprise en annonçant le retrait du gros de son contingent déployé en Syrie.
-
Paul Khalifeh : Certains ont interprété cette décision comme un moyen de pression exercé sur le régime syrien pour le pousser à présenter des concessions. D’autres y ont vu une manœuvre pour permettre aux négociations de Genève de produire de vrais résultats. Quoi qu’il en soit, par cette annonce, qui a pris de court aussi bien ses alliés que ses détracteurs, Poutine a montré qu’il privilégiait le processus diplomatique, contrairement au président Assad, partisan de l’option militaire. La Russie et l’Iran non plus ne sont pas au même diapason. Lorsque le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Riabkov, a préconisé une solution fédérale en Syrie, les dirigeants iraniens n’ont pas hésité à exprimer publiquement leur désaccord. Hassan Rohani a même reçu, à Téhéran, son homologue turc et ennemi juré de la Russie, Recep Tayyeb Erdogan, malgré leurs profondes divergences sur la crise syrienne.
-
Paul Khalifeh : Les deux dirigeants craignent la contagion fédéraliste dans leurs pays respectifs, qui abritent de fortes minorités kurdes. Ils ont donc exprimé leur attachement à l’unité territoriale de la Syrie, et ont décidé de renforcer leurs relations. De plus, alors que la Russie a allégé sa présence militaire en Syrie, le général Ali Arasteh, officier de liaison adjoint des forces terrestres iraniennes, a déclaré lundi 4 avril, que des commandos de l'armée régulière ont été envoyés en Syrie en tant que « conseillers ». Ils viennent s’ajouter aux unités des Gardiens de la révolution déjà sur place. La Russie, la Syrie et l’Iran sont certes des alliés, mais leurs agendas ne sont pas identiques.
-
De même que des divergences existent au sein du camp adverse, notamment entre les Etats-Unis, les pays du Golfe et l’Europe. Dans un paysage d’une telle complexité, les négociations seront longues et difficiles et des développements spectaculaires peuvent se produire à tout moment, conclut Paul Khalifeh (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Le point de vue de Maxim Shevchenko :
-
Dans une récente interview, le journaliste russe de renom Maxim Shevchenko, de son côté, a déclaré (extraits de la version écrite ; voir lien vers source vidéo en bas de page) : que la position russe sur la Syrie était « tout à fait claire. Nous soutenons une fédération ». « Cela a été discuté au plus haut niveau. La Syrie doit devenir une fédération », a-t-il déclaré dans cette interview, mise en ligne sur le site Internet de la Novaya Gazeta. Extraits :
-
Maxim Shevchenko (extraits de la version écrite ; voir lien vers source vidéo en bas de page) : Manifestement, il n’y a pas eu de sanctions. Au contraire, l’opération syrienne a été une percée. Mais il y a eu des pressions politiques. Eh bien, nous avions un consensus et avons coopéré avec Washington. Avec la France, nous avions presque une alliance militaire. Les seules pressions provenaient de la Grande-Bretagne, car cela s’inscrivait en faux contre de nombreux projets britanniques. La Grande-Bretagne, en tant que patron traditionnel des pays du Golfe persique – notamment des Emirats arabes unis – voulait faire tomber le régime syrien, une partition de la Syrie et qu’une partie du territoire syrien soit dirigé de manière informelle par les « dominions » britanniques du Golfe persique.
-
Novaya Gazeta (extraits de la version écrite ; voir lien vers source vidéo en bas de page) : Nous avons évoqué précédemment le déploiement de forces russes à l'époque soviétique en Afghanistan, qui s’est effectué sans véritables délibérations avec des experts. Aucun spécialiste du Moyen-Orient n’était impliqué. Sur la question du déploiement de forces en Syrie, vous avez mentionné le fait que le spécialiste russe Vitaly Naumkin et d’autres ont aidé le gouvernement russe. Mais qu’en est-il de nos forces ? Voyez-vous une quelconque influence de la communauté des experts ?
-
Maxim Shevchenko : La position russe sur la Syrie est tout à fait claire. Nous soutenons une fédération. Cela a été discuté au plus haut niveau. La Syrie doit devenir une fédération (fin des extraits de la version écrite ; voir lien vers source vidéo en bas de page).
-
Adaptation et mise en page de Michel Garroté pour Les Observateurs
-
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160405-syrie-limites-alliance-russie-iran-bachar-assad
-
http://www.memri.fr/2016/04/11/le-journaliste-russe-maxim-shevchenko-nous-soutenons-une-federation-en-syrie/
-

La Russie sous menace directe de Washington. Déclaration du Président Poutine.

Par Hildegard von Hessen am Rhein, que nous remercions.

Combien de fois ai-je avertis ici que les néocons de Washington pourraient avant les élections, les leurs, mais aussi les russes,  causer les pires calamités pour le monde ? Combien de fois ais-je alerté sur leurs méthodes de déstabilisation de la Russie ? Les voilà qu'ils osent à présent, attaquer la Russie de l'intérieur par des groupes de pressions. Vous savez, ces fameuses ONG, financées par qui nous savons, le grand humaniste Soros.  Le message du Président Poutine est clair, que voici et que je vous traduis. Les visages sont graves. Décidément Washington et l'islam sont les ennemis du monde libre et démocratique.

Hildegard von Hessen am Rhein

 

Traduction des propos tenus par le Président Poutine qui viennent d'être mis en ligne. Il vise clairement Washington et Hillary Clinton !

"Nous sommes une grande puissance nucléaire et le resterons. Ce qui suscite un certain intérêt chez nos partenaires. Ils essayent de nous déstabiliser, pour ne pas nous faire oublier qui est le boss sur cette planète, afin de nous faire obéir et nous faire sentir qu’ils ont une emprise sur nous, à l’intérieur de notre pays. Donc, si nous devons parler de causes humanitaires, de santé et des choses de ce genre, alors tout est normal. Mais, si des fonds étrangers sont injectés dans des activités politiques à l’intérieur du pays, cela doit nous faire réfléchir. Verser de l’argent dans nos processus électoraux est particulièrement inacceptable. Nous allons devoir travailler à protéger notre souveraineté contre les influences venues de l’extérieur. J’ai regardé la première réaction de nos partenaires américains. La première chose qu’a faite la secrétaire d’Etat US, c’est donner son avis sur les élections. Elle a déclaré qu’elles étaient déloyales et injustes. Avant même d’avoir reçu du matériel de contrôle de la part des institutions des droits de l’homme. Elle a donné le ton à certains activistes à l’intérieur de notre pays pour leur donner un signal, qu’ils ont entendu et ont commencé leur travail actif avec le soutien du département d’Etat US. Nous ne devons en aucun cas limiter les droits civils de quiconque. Cependant, si quiconque viole la loi, alors l’agence de la justice du gouvernement demandera que les lois soient respectées par tous les moyens. Notre peuple n’aimerait pas vivre en Russie ce qui s’est passé au Kyrgyzstan, ou dans un passé plus récent en Ukraine. Personne ne veut le chaos. Nous voyons bien ce qui se passe dans certaines régions, ou les membres du parti Russie Unie n’y arrivent pas (les gouvernements locaux). Mais les représentants du Front Populaire l’ont vécu, puisqu’on a fait pression sur eux pour qu'ils remettent leurs mandats aux représentants de Russie Unie. J’ai de tendre sentiment pour Russie Unie, car j’ai créée cette organisation. Cependant, je m’adresse à vous et à ses candidats, qui sont  dans les gouvernements régionaux, selon les listes, de ne pas céder à ces pressions et de ne pas non plus céder leurs mandats. Ceux qui auront gagné de manière équitable et transparente les élections pourront travailler à la Douma."  

Traduction Hildegard von Hessen am Rhein

Putin on Hillary Clinton and her attempts to destabilise Russia as a Secretary of State :

https://youtu.be/-PiEzecmvhM

Source

 

Répression féroce contre l’idéologie islamiste

Poutine-2

   
La démocratie est un outil au service de l'Etat de droit et un outil au service de la liberté. La démocratie n'est donc pas une fin en soi . Elle est un outil. Si l'Etat cesse d'être un Etat de droit et si la liberté n'est plus garantie, alors cet outil qu'est la démocratie est bon pour la poubelle. A cet égard, on peut dire, sans risquer de se tromper, que la France n'est plus un Etat de droit ; et on peut même dire que de nombreux Etats membres de l'Union Européenne ne sont plus des Etats de droit. A partir de là, on peut poser un regard différent sur la Russie de Poutine. Certes, dans ce pays, les libertés ne sont pas toutes garanties.
-
Cependant, pour nous qui vivons en Europe occidentale, pour nous qui sommes submergés par un flux migratoire musulman massif, pour nous qui sommes gouvernés par des lâches, la Russie de Poutine est devenue un exemple, presque un modèle, en tous les cas une amie. C'est notamment le cas sur le dossier syrien. Sans les Russes, la Syrie serait devenue un Califat, plus concrètement, le Califat de l'Etat Islamique (EI) au Levant. En quelque mois, Poutine a fait en Syrie ce que les Américains n'ont pas été capables de faire, durant de nombreuses années, en Irak.
-
A ce propos, Ivan Rioufol, dans un article intitulé "Leçon de Poutine aux démocraties lâches", écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : C’est grâce aux frappes préalables de l’aviation russe contre l’État islamique que l’armée syrienne de Bachar el-Assad a pu libérer Palmyre. La cité antique, berceau de la reine Zénobie, était occupée par les djihadistes depuis mai 2015. Ils l’ont dévastée en partie, dans cette rage à tuer l’histoire dont héritent depuis Allah ces éradicateurs des civilisations passées.
-
Ivan Rioufol : Les Russes, qui se sont retirés du champ de bataille avant de rendre possible la reprise de la cité antique, sortent vainqueurs de cette reconquête symbolique. Celle-ci dévoile, par leur absence parmi les libérateurs, la faiblesse des États-Unis et de leur allié français. La leçon à tirer de la stratégie poutinienne est simple : seule la force fera reculer l’idéologie islamiste, qui ne respecte que ce langage.
-
Ivan Rioufol : Quand François Hollande parle d’"anéantir Daech", il est si peu convaincant qu’il récolte les foudres de l’État islamique, qui lui promet l’apocalypse et tient parole. Or ce ne sont pas par des minutes de silence ou des bougies rassemblées place de la République, à Paris, que les soldats du Coran, qui sont aussi bien en Syrie qu’en France, seront liquidés. Contre eux, la répression doit être féroce.
-
Ivan Rioufol : L’accoutumance occidentale à la haine antichrétienne, qui n’a pas suscité l’indignation française après le massacre de 29 enfants (sur 72 tués) dimanche de Pâques à Lahore (Pakistan) par des islamistes, est le signal de l’engourdissement des démocraties libérales  : elles ne voient de victimes que parmi les minorités musulmanes sur leur sol, sans s’effrayer du malheur des chrétiens en terres d’islam, qui préfigure leur sort, conclut Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
-
Seule la force fera reculer l’idéologie islamiste, qui ne respecte que ce langage. Contre elle, la répression doit être féroce. Je partage le point de vue d'Ivan Rioufol. Grâce à lui, et surtout grâce à Poutine, je vais passer un excellent week-end.
-
Michel Garroté
-
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/04/lecon-de-poutine-aux-democrati.html
-

Le piège tendu par Poutine en retirant le contingent russe de Syrie

Les médias occidentaux basés sur une rhétorique russophobe, ont été pris au dépourvu par la décision de Poutine, essuyant un cuisant échec quant à leurs prévisions de propagande liées à la Syrie. Ce n’est plus un secret que la guerre en Syrie a été déclenchée par des mercenaires islamistes provenant de l’extérieur, armés et payés par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et d’autres pays afin de renverser Bachar Al-Assad. Habilement, par la Conférence sur la sécurité à Munich, Sergei Lavrov ministre des Affaires étrangères de la Russie, a forcé la main au secrétaire d’Etat américain John Kerry, pour obtenir un arrêt des hostilités en Syrie qui est entré en vigueur le 27 Février 2015 [2016, réd.]. Les termes de cet accord pouvaient laisser prévoir, du point de vue américain, que les Russes resteraient encore en Syrie.

Suite

Merci à Pierre H.

Les raisons de l’intervention russe en Syrie

Poutine-1

Sergey Karaganov, doyen de la faculté d’économie et d’affaires internationales à la Haute école d’économie de l’université de Moscou, a récemment accordé une intervew à The New Times. Dans cette interview, Sergey Karaganov analyse la politique étrangère russe et la situation actuelle au Moyen-Orient. Karaganov expose également les quatre raisons pour lesquelles la Russie a décidé de lancer une opération militaire en Syrie. Et enfin, il aborde la question des tensions entre la Russie et la Turquie.
-
The New Times : On considère en général que la campagne militaire en Syrie est une tentative du gouvernement russe pour détourner l’attention de l’Occident des [activités de la Russie en Ukraine] et pour éviter un isolement diplomatique, en se focalisant sur l’implication russe dans la lutte contre le terrorisme. Acceptez-vous cette opinion ?
-
Sergey Karaganov : Commençons par le fait que la Russie et son armée ont préparé une intervention comme celle en Syrie depuis plusieurs années. L’opération elle-même a été bien préparée. Aussi, si certains estiment que c’était une totale surprise pour eux, ce sont soit des idiots, soit des menteurs. Le pays a transporté des experts militaires, des armes et des équipements de combat ; a réparé des aéroports et des routes d’accès ; a construit des installations pour le personnel de l’armée, pourquoi, juste pour dépenser de l’argent ? Nous avons commencé à travailler sur la base de Lataquié en Syrie presque un an avant que nos premiers avions arrivent là-bas. Quant à notre intervention en Syrie, elle a plusieurs raisons.
-
Tout d’abord, nous avions pensé, il y a longtemps, que le Moyen-Orient allait connaître une série de catastrophes. A l’exception de l’Iran et d'Israël, la plupart des autres pays de la région vont se désintégrer au cours des prochaines 20-30 années. La question que nous devons nous poser est de savoir comment le Moyen-Orient va se désintégrer. Cela se produira-t-il sans nous, ou bien allons nous essayer de serrer une vis ou d’en desserrer une autre, en tenant compte des dizaines de milliers de terroristes potentiels là-bas, et du fait qu’il serait mieux qu’ils se tuent entre eux ou que nous les tuions, plutôt qu’ils continuent de se multiplier et peut-être de parvenir jusqu’à nos frontières.
-
Deuxièmement, la Russie a compris qu’une certaine forme d’équilibre devait être maintenue dans la région, pour empêcher une explosion encore plus forte. Et la situation actuelle conduirait à une véritable explosion si les sunnites ou les chiites l’emportaient en Syrie, et ensuite dans d’autres régions du Moyen-Orient. Il vaut mieux que personne ne l’emporte. Troisièmement : bien entendu, il y a aussi ici un élément de gesticulations. Nous voulons être une grande puissance. Vous pouvez appeler cela une autre ‘idée nationale maladroite’ héritée de Pierre le Grand et de Catherine de Russie. Et quatrièmement, je suis d’accord que l’implication russe en Syrie détourne l’attention du public de l’Ukraine et porte ainsi nos relations avec l’Occident à un autre niveau. Cet objectif a été entièrement atteint. Nous ne voulons pas d’un autre empire ottoman, ou d’un empire perse, ni d’un quelconque Califat.
-
Q : Cet objectif de détourner l’attention de tout le monde a-t-il été atteint entièrement ? L’application des accords de Minsk est-elle déjà bien avancée ?
-
R : Les accords de Minsk seront mis en oeuvre lorsque toutes les parties concernées – y compris les Américains et les Européens – décideront qu’il est temps de les mettre en oeuvre. Aussi, pour en revenir à la Syrie, en dépit des succès militaires et diplomatiques évidents, cette guerre ne peut être gagnée. Nous devons nous préparer à quitter la Syrie à tout moment. Et les gens doivent être préparés à l’avance à ce scénario. En outre, il est important de ne pas nous laisser happer par un autre conflit en chemin. C’est pourquoi je suis très profondément préoccupé par notre conflit avec la Turquie qui, évidemment, nous a planté un couteau dans le dos. Pourquoi la Turquie a-t-elle décidé d’abattre notre avion ? Une partie de la réponse réside dans les particularités de la culture politique de cette région. Beaucoup de nos présupposés à ce sujet sont faux, y compris l’idée selon laquelle il faut tenir sa parole. Mais notre réaction a été largement émotionnelle, et non pas rationnelle. En conséquence, il y a un risque d’une ‘seconde guerre de Crimée’ à savoir un conflit avec la Turquie ».
-
Q : Que veut la Russie face à la Turquie ?
-
R : Il est plus facile de dire ce que nous ne voulons pas. Depuis que nous avons commencé à être un acteur dans cette région, il a toujours été clair que nous ne voulions pas d’un nouvel empire ottoman, ou d’un empire perse, ou d’un quelconque Califat.
-
Q : Donc nous allons rogner les ailes de l’Iran et de la Turquie ?
-
R : C’est vous qui le dîtes. Voyez-vous, la Turquie aujourd’hui est moralement très similaire à la Russie de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle. A propos, c’est pour cette même raison qu’ils ont à présent une littérature importante, et que notre grande littérature n’existe plus. Ils ont soudain décidé qu’ils allaient restaurer la puissance ottomane – ils en ont parlé il y a environ 5-10 ans.
-
Extraits adaptés et mis en page par Michel Garroté pour Les Observateurs
-
http://www.memri.fr/2016/03/06/interview-de-lanalyste-politique-russe-sergey-karaganov-les-quatre-raisons-pour-lesquelles-la-russie-est-intervenue-en-syrie/
-

Fillette décapitée par sa nounou: Les médias russes ont censuré par crainte de xénophobie

Les chaînes publiques russes ont passé sous silence l’assassinat d’une fillette par sa nounou originaire d’Asie centrale, révélant la grande crainte des autorités de ne pas maîtriser d’éventuels débordements xénophobes, estime le quotidien en ligne Gazeta.ru.

Un fait divers glaçant qui s’est produit le 29 février à Moscou fait polémique en Russie. Ce jour-là, une femme brandissant la tête d’une enfant décapitée a été arrêtée par les forces de l’ordre près d’une bouche de métro dans le nord-ouest de la capitale. Originaire d’Ouzbékistan, une république à majorité musulmane, Gyulchekhra Bobokulova, âgée de 38 ans, menaçait de se faire exploser, en criant “Allah Akbar”. Employée comme nounou, elle avait assassiné ce matin-là la fillette qu’elle gardait, puis quitté l’appartement en y mettant le feu. Les journaux ont aussitôt relayé l’information, et une vidéo de la scène a circulé sur les réseaux sociaux.

Or “les chaînes fédérales (…) ont passé sous silence l’assassinat de l’enfant. Pas un seul sujet dans les journaux télévisés du soir n’a été consacré à ce terrible événement”, rapporte le quotidien en ligne Gazeta.ru. Le lendemain, le porte-parole du président russe a approuvé ce “choix éthique des journalistes”, tout en assurant que les journalistes avaient pris cette décision sans l’intervention du Kremlin.

Attiser les phobies

Les autorités redoutaient en réalité une “explosion de xénophobie” qu’elles auraient du mal à juguler, estime le journal. Pour preuve, la police avait mis en garde dans la foulée toutes les organisations ultranationalistes actives dans la capitale, afin de couper court à toute manifestation antimigrants. “Cette réaction (…) en dit plus long sur l’état des esprits et des institutions publiques que la tragédie en elle-même, qui n’est après tout que le fait d’un individu isolé souffrant de psychose. Le journal commente :

En ayant peur de provoquer des tensions sociales, les autorités ont préféré taire la tragédie (…). Le silence dans ce cas concret n’apporte pas de réponses à l’inquiétude et, au contraire, fait naître de nouvelles phobies.”

Source

Russie: la nounou musulmane dit avoir décapité l’enfant sur ordre d’Allah

La nounou arrêtée à Moscou alors qu'elle brandissait en pleine rue la tête décapitée d'un enfant a affirmé avoir agi "sur ordre d'Allah", avant sa présentation mercredi devant une juge qui l'a placée en détention provisoire.

Goultchekhra Bobokoulova, une Ouzbèke de 38 ans, a été arrêtée lundi par la police près d'une station de métro dans le nord-est de la capitale alors qu'elle déambulait avec la tête d'une fillette, en se proclamant "terroriste".

"C'est ce qu'Allah m'a ordonné" de faire, a déclaré, à son arrivée à l'audience, cette femme aux cheveux noirs coupés courts aux journalistes.

Une fois les caméras sorties de la salle du tribunal, la nounou a subitement changé de comportement, répondant aux questions de la juge de manière polie et rapide, en apportant toutes les précisions demandées.

Originaire de Samarkand, une ville du sud-est de l'Ouzbékistan, ex-république soviétique d'Asie centrale, Goultchekhra Bobokoulova a demandé à être assistée par un interprète lors de l'audience, en affirmant ne pas bien connaître le russe.

Elle a cependant répondu elle-même à toutes les questions, s'exprimant couramment dans cette langue étudiée à l'époque soviétique dans toutes les écoles de l'URSS.

"J'ai trois fils, l'aîné a 20 ans, un autre a 19 ans et le cadet a 16 ans", a déclaré Goultchekhra Bobokoulova, en précisant qu'elle était divorcée depuis plus de 10 ans.

La juge Tatiana Vassioutchenko a rapidement satisfait la demande des enquêteurs, en plaçant la nounou en détention provisoire jusqu'au 29 avril.

"Elle représente un danger réel pour la vie et la santé des gens", notamment des enfants, a souligné l'enquêtrice Olga Lapteva, les larmes aux yeux, rappelant que cette femme était accusée d'un "crime grave (...) qui prévoit des peines dépassant largement trois ans de prison".

La justice a ouvert une enquête pour "meurtre d'enfant en bas-âge" tandis que les médias russes s'interrogeaient sur les motivations de celle qu'ils surnomment la "nounou sanguinaire", la qualifiant tour à tour de "démente" ou de "terroriste".

Le jour du meurtre, les chaînes nationales russes avaient décidé de ne pas évoquer l'arrestation de la nounou dans leurs bulletins d'information, soutenues par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, estimant que c'était "trop monstrueux pour être montré à la télévision".

Mercredi, la chaîne publique Rossia 24 a évoqué l'audience, tout en omettant les détails du drame.

La nounou de la petite fille née en 2011 a attendu que les parents quittent l'appartement puis, "pour un motif inconnu", a "blessé l'enfant au cou, a séparé la tête du corps" avant d'aller dans le métro avec la tête, selon le rapport des enquêteurs présenté à la cour.

"A ce jour, il n'a pas été établi l'existence de complices présumés ou de personnes l'ayant poussé à commettre ce crime", ont-ils déclaré.

Les enquêteurs ont soumis Goultchekhra Bobokoulova à des examens psychiatriques. Il n'est pas exclu qu'elle ait agi "sous l'empire de psychotropes ou drogues", ont-ils expliqué sans plus de précisions.

Source

Washington tente de dissuader les hommes d’affaires de traiter avec la Russie

Le département d’Etat américain a confirmé les informations des médias concernant les efforts de l’administration américaine entrepris pour freiner la coopération entre Moscou et le monde des affaires américain et européen.

«Nous continuons à signifier clairement aux sociétés américaines que selon nous, le retour à une situation commerciale normale avec la Russie entraine des risques économiques comme celui de la réputation», a déclaré un représentant de l’administration de la Maison Blanche en répondant à une question de l’agence russe RIA Novosti.

Suite, RT

La Russie est le rempart de la culture judéo-chrétienne

Poutine-1

   
L'Europe, du moins sa partie ouest, semble avoir perdu sa colonne vertébrale. Ce n'est pas le cas de la Russie. Ce n'est pas le cas de la droite américaine avec Donald Trump. Ce n'est pas le cas d'Israël avec Binyamin Netanyahu. Ce n'est pas le cas de l'Europe centrale et orientale. Ce n'est pas le cas de certains pays de l'Europe nordique. Mais c'est bel et bien le cas de la partie ouest de l'Europe, notamment la France.
-
Même le Front national, avec son anti-libéralisme obsessionnel, n'apporte pas de vraies solutions, en particulier au plan économique. Les athées souverainistes, eux non plus, n'apportent pas de vraies solutions, car ils se focalisent principalement sur l'islam conquérant, ce qui est à la fois très bien et très insuffisant. Les catholiques français sont ultra-minoritaires, très divisés et complètement déboussolés. La France, celle de la Cinquième République, a décidé de tourner le dos à la culture européenne, culture autant judéo-chrétienne que gréco-romaine.
-
Ce n'est pas le cas de l'Espagne et de l'Italie. Mais c'est sans conteste le cas de la France. L'ensemble des médias français, jadis quatrième pouvoir, cet ensemble est devenu le premier pouvoir et il compte le rester à n'importe quel prix. Les politiciens français sont soumis à ce premier pouvoir, celui des médias, et ils ne pensent qu'à une seule chose : lui plaire. C'est dans ce contexte que la Russie est, peut-être, devenue à la fois la représentante et le rempart de la culture judéo-chrétienne.
-
Le philosophe catholique Elton Chitolina a récemment écrit à propos de la Russie et à propos de Poutine (extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page) : En décembre 2013, le journal britannique The Telegraph observait que le président russe Vladimir Poutine avait « lancé la Russie en position d’arbitre moral du monde » lors de son discours annuel sur l’état de la nation, à la tonalité résolument conservatrice : « Poutine a défendu les valeurs de plus en plus conservatrices de son gouvernement et déploré la “révision des normes morales et éthiques” en Occident et dans d’autres parties du monde. “Cette destruction des grandes valeurs traditionnelles, avait-il déclaré, n’entraîne pas seulement des conséquences négatives pour la société ; elle est aussi intrinsèquement anti-démocratique et va à l’encontre de la volonté de la majorité populaire” ; ajoutant que la société ne peut tirer aucun avantage quand on met sur le même plan “le bien et le mal”. Et le président russe de conclure : 'Les valeurs traditionnelles sont un rempart contre cette tolérance – asexuée et stérile' ».
-
Elton Chitolina : En février de la même année, Poutine avait appelé à une influence accrue de l’Église orthodoxe dans le pays ; il avait conduit la Russie à résister à la progression de l’agenda « gay », en interdisant la « publicité des relations sexuelles non traditionnelles » pour mineurs. Toujours en 2013, en novembre, il avait rendu visite au pape François au Vatican et, aux côtés du Souverain Pontife, avait embrassé une icône de la Vierge. À l’époque, cette rencontre avait été ainsi commentée sur les réseaux sociaux : « Si, en 1959, vous aviez dit à un catholique ou à toute autre personne que le président russe embrasserait une image de la Vierge Marie aux côtés du Pape, tandis que le président américain soutiendrait l’avortement, ignorerait l’ambassade du Vatican, lancerait des avions sans pilotes comme armes de guerre, envahirait la vie privée des personnes et espionnerait les dirigeants étrangers, ce catholique ou toute autre personne aurait trouvé que vous avez fumé quelque chose de très, très fort ».
-
Elton Chitolina : Mais tous n’accueillent pas sans méfiance ce « nouveau leadership moral » de Vladimir Poutine : « Poutine va faire ou dire n’importe quoi pour promouvoir la Russie et son propre pouvoir. La Russie n’est pas la boussole morale de mon pays, sans parler de celle du monde », tempère Anthony Esolen, professeur de littérature au Providence College, États-Unis. Même en prenant du recul, tout le monde ne condamne pas ce « nouveau leadership moral » de Poutine : « Il faut se méfier de l’utilisation que fait Poutine de l’Église russe pour soutenir son régime, qui est très imparfait, basé sur le capitalisme de copinage et sur des tactiques autoritaires. Néanmoins, même ainsi, les politiques de Poutine sont bien plus alignées sur la loi naturelle que les politiques du gouvernement Obama », souligne pour sa part l’écrivain américain, John Zmirak. Et John Bergsma, professeur de Théologie, Université franciscaine de Steubenville aux États-Unis, de résumer : « Côté positif : la Russie s’est faite l’alliée des ONG pro-famille à l’ONU, elle est l’un des rares pays développés agissant contre la “gauche sexuelle”, qui consacre l’homosexualité comme un droit de l’homme. D’un autre côté, le gouvernement russe souffre de la corruption à des niveaux élevés, ne protège pas toujours les droits de l’homme et la structure familiale russe n’a pas encore été rétablie après des décennies de matérialisme athée forcé. L’accès à l’avortement est facile, les taux d’avortement et de divorce sont encore très supérieurs à ceux des États-Unis, les unions matrimoniales ne sont pas généralisées et sont de courte durée. Par une ironie du sort, Poutine a divorcé au début de cette année. En même temps, le parti du gouvernement russe perçoit la nécessité d’un retour à des lois pro-famille traditionnelle ; il reste à la nation un long chemin à parcourir avant de devenir une société idéale ».
-
Elton Chitolina : Toutes ces considérations sont à prendre en compte pour cerner dans le contexte actuel le façon dont se déploie le « leadership moral russe » dans le monde. Aujourd’hui, il existe donc trois moyens principaux par lesquels la Russie impose ce leadership moral, ou du moins une « influence politico-militaire mêlée à des éléments de morale » : la division de l’Ukraine, où persistent les conflits et où la Russie affirme qu’elle se borne à soutenir le droit des Ukrainiens de l’Est à s’unir politiquement à la Russie dont ils se considèrent les enfants par la culture ; la Syrie, où les Russes combattent l’État islamique en se positionnant en faveur du régime de Bachar al-Assad, qu’ils considèrent légitime et qui serait, selon eux, victime des intérêts des États-Unis et de ses alliés préoccupés non pas de la légalité, mais de pétrole ; et l’expansion de l’Église orthodoxe, dont la direction est accusée, depuis des décennies, d’asservissement au régime soviétique et, après la chute du communisme, aux intérêts politiques du Kremlin. Telles sont les diverses faces des multiples monnaies - russes et non russes - dont il faut tenir compte dans la « comptabilité » complexe du contexte moral actuel de l’humanité, avec toutes les conséquences qu’on peut en attendre : sociales, politiques, économiques et religieuses, conclut Elton Chitolina (fin des extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page).
-
Michel Garroté, 25.2.2016
-
http://fr.aleteia.org/2016/02/24/la-russie-rempart-de-la-morale-dans-le-monde/
-
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/10513330/Vladimir-Putin-claims-Russia-is-moral-compass-of-the-world.html
-

La Turquie mise en cause par la Russie pour son soutien à Daesh

Le Réseau Voltaire nous informe que la Russie a remis un rapport gênant aux membres du Conseil de sécurité de l’Onu le 10 février dernier. Il s'agit d'un rapport de renseignement sur les activités de la Turquie en faveur des djihadistes opérant en Syrie.

Ce document livre une dizaine de faits qui, chacun, viole une ou plusieurs résolutions du Conseil

Ainsi, les services de renseignements turcs auraient organisé le transfert de combattants de Daesh de la Syrie vers le Yémen, par air et par mer. Le porte parole de l’Armée arabe syrienne avait déjà dénoncé ce transfert d'au moins 500 djihadistes. Une telle information tendrait à prouver que les combattants de Daesh sont des mercenaires — et qu'ils sont au service des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, qui combattent l'insurrection houthiste au Yémen.

Le rapport russe évoque également un groupe de combattants tatars, appelé le « village tatar ».

Ce groupe est basé en Turquie et bénéficie donc de sa protection. Son activité est suivie de près par la Russie, car les Tatars constituent la seconde minorité nationale de la Fédération de Russie. Les Russes craignent que des Tatars ne soient formés au djihadisme en vue d'essaimer sur leur territoire. En attendant, ils auraient combattu en Syrie, aux côtés des djihadistes et en Ukraine, aux côtés des forces nationalistes.

Il est aussi question de trafics d'armes animés par des ONG humanitaires turques

Il s'agit précisément de ces trafics que les Etats Unis et la Russie ont convenu il y a quelques jours de ne plus tolérer. Si l'on en croit la déclaration finale du Groupe de soutien international à la Syrie, qui s'est réuni à Munich les 11 et 12 février dernier, les convois humanitaires ne contenaient jusqu'ici pas seulement du matériel humanitaire !

Une évolution américaine qui témoigne de ce que les menées agressives turques, révélées comme telles par la Russie, ne sont plus encouragées par l'administration Obama.

Source

Le renseignement américain veut enquêter sur le financement russe des partis patriotes européens

Un article du quotidien britannique The Telegraph a révélé que le Congrès américain a demandé au directeur du renseignement, James Clapper, de mener une enquête sur le financement occulte par la Russie de formations politiques européennes ces dix dernières années.

Les Américains auraient ils peur de perdre leur influence sur les élites politiques européennes ?

Comme si la guerre froide n'avait jamais cessé, l’Europe est un territoire d’influence stratégique pour les Etats Unis et la Russie. Compte tenu du contexte international, les Américains entendent assurer l’hégémonie de l’OTAN sur la région et veulent s’assurer du soutien aux sanctions envers la Russie.

Plusieurs partis patriotes européens, souverainistes et donc hostiles à une influence excessive des Etats Unis, auraient accepté un soutien russe

D'après l'article, on trouve par exemple la Ligue du Nord en Italie, le Front National en France, mais aussi des partis plus extrêmes tels que Aube dorée en Grèce et le Jobbik en Hongrie ; partis avec lesquels le FN avait refusé de s’allier au Parlement européen. Mais plus largement, toutes les personnes critiquant l’OTAN et la politique étrangère américaine sont soupçonnées de recevoir un soutien russe et par conséquent potentiellement surveillées.

En laissant fuiter cette enquête, les Américains veulent mettre en accusation les partis et les hommes politiques rétifs à la vassalisation américaine

En effet : c'est une réaction aux menées russes pour apparaître sous un jour plus attractif. La Russie de Poutine, qui défend un ordre multipolaire, se montre ainsi plus respectueuse de l'indépendance et de la souveraineté des pays européens. L’ambassadeur de Russie à Londres avait par exemple salué la victoire de Jeremy Corbin à la tête du Parti travailliste, celui ci ayant critiqué les interventions américaines ou encore remis en cause la raison d’être de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide. Pour se maintenir, les Américains ont donc intérêt à ranimer le péril d’une « menace russe ».

Source

Tsunamigration et Guerre russo-turque

   
Les États européens, toujours plus laxistes envers les "migrants" (en réalité des 'clandestins illégaux musulmans' : "cim"), s'acheminent vers la dissolution (volontaire ?) de leurs peuples. C'est d'autant plus navrant que si les peuples européens se réveillaient, alors les gouvernements reculeraient. Or, pour l'instant, les peuples européens ne se réveillent pas, et de ce fait, les gouvernements ne reculent pas non plus.
-
Guillaume Roquette, directeur du Figaro Magazine déclare avec lucidité : "à force d'avoir peur du populisme, les dirigeants de la droite française se sont coupés du peuple". De son côté, Eric Zemmour écrit avec humour : "A la primaire des Républicains (ndmg - en France), il sont déjà sept comme les sept nains, ils passeront à dix comme les plaies d’Égypte, et ils finiront à douze salopards". Autre point, lié au point précédent : le risque d'une Grande Guerre en Syrie et ailleurs dans le monde.
-
Sur son blog, Bernard Antony écrit notamment (extraits ; lien en bas de page) : Peut-on tout à fait exclure que se produise un effet de coalition guerrière ? D’un côté la Turquie, qui est membre de l’OTAN, l’Arabie saoudite, le Qatar et les autres. De l’autre, la Russie, avec l’Iran et le monde chiite. Un pareil conflit serait du gâteau pour l’État islamique que la Turquie d’ailleurs, après l’avoir aidé, ne fait que semblant de combattre. Car elle est toujours de fait son alliée face aux Kurdes qui, pour obtenir l’indépendance de leur nation, combattent et la Turquie et l’État islamique.
Bernard Antony : Ainsi bout le chaudron proche-oriental et au-delà toute l’oumma islamique agitée en interne, du Nigeria à l’Indonésie, par la progression du fondamentalisme salafiste et surtout de ses branches jihâdistes. Aussi, quasiment sur toutes les terres dominées par l’islam, mais aussi dans toute l’oumma, l’État islamique et ses filiales, ou ses organisations concurrentes comme al-Qaïda, recrutent toujours plus leurs hashishins, précise Bernard Antony (fin des extraits ; lien en bas de page).
-
Sur Aleteia,  Sylvain Dorient écrit notamment (extraits ; lien en bas de page) : « Il pourrait y avoir des combats – limités – entre forces turques et russes sur le territoire syrien », assure Grégoire Chambaz, analyste à la ‎Revue Militaire Suisse. En effet, précise-t-il, « la Turquie ne pourrait pas, si cela arrivait, invoquer l’article 5 de l’OTAN ». Cet article prévoit que si un pays membre de l’OTAN – comme la Turquie – était attaqué, les autres pays membres devraient assister le pays attaqué par toute action nécessaire, y compris l’emploi de la force armée.
-
Sylvain Dorient : Mais une confrontation directe russo-turque sur un territoire étranger ne serait en fait qu’une étape de plus dans l’internationalisation du conflit syrien. En ne fermant pas hermétiquement ses frontières, la Turquie apporte son soutien aux groupes rebelles, tandis que les puissances occidentales soutiennent les Kurdes syriens contre qui la Turquie mène une guerre qui la porte au-delà de ses frontières. Vendredi 19 février, un attentat mené sur le sol turc, et attribué aux Kurdes par Ankara, a tué 28 personnes. Cet événement dramatique risque d’intensifier la campagne de bombardements menée contre les Kurdes par l’armée turque, aussi bien sur le territoire turc qu’en Syrie. L’association SOS Chrétiens d’Orient a notamment constaté que le village chrétien de Sharanish, situé à la frontière entre Turquie et Syrie, avait été bombardé par l’armée turque.
-
Sylvain Dorient : Le quotidien turque Sabah titrait vendredi : « Une opération militaire maintenant ! » en réaction à l’attentat du même jour. Une semaine auparavant le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, affirmait : « S’il y a une stratégie (contre l’EI), alors la Turquie et l’Arabie saoudite pourraient participer à une opération terrestre ». Il emboîtait le pas à son homologue saoudien, Adel Al-Joubeir, qui avait fait une déclaration similaire aux journal allemand Süddeutsche Zeitung. Mais cette intervention terrestre pourrait bien se révéler catastrophique, analyse Grégoire Chambaz. Il existe une grande animosité entre Russe et Turcs, surtout depuis la destruction d’un chasseur-bombardier russe Soukhoï 24 par l’armée turque. Or, les Russes ayant la domination du ciel syrien, il leur serait facile d’étriller l’armée turque au sol.
-
Sylvain Dorient : Malgré tout, Grégoire Chambaz n’exclut pas complètement la possibilité d’une intervention. « Ceux qui observent le comportement du gouvernement turc depuis le début de la crise Syrienne (2011, ndlr) s’interrogent : les Turcs sont-ils encore un acteur rationnel ? » De fait, les récentes révélations de L’Orient le Jour, démontrant le soutien turc à des groupes de rebelles, appartenant à la mouvance Faylaq al-Cham, opposée aux Kurdes, illustre la propension du gouvernement d’Erdogan à jouer avec le feu, ajoute Sylvain Dorient (fin des extraits ; lien en bas de page).
-
Michel Garroté
-
http://www.bernard-antony.com/2016/02/guerres-et-transmigrations.html
-
http://fr.aleteia.org/2016/02/22/la-guerre-russo-turque-couve-en-syrie/
-

Daech est-il devenu le meilleur ennemi des grandes puissances en Syrie ?

Au fil des années, Daech est devenu l'ennemi numéro 1 de la quasi-totalité de la planète. A force de coups d'éclats particulièrement sanglants mais savamment filmés, les jihadistes de l'Etat Islamique sont parvenus à s'imposer dans les médias du monde comme la principale, voire l'unique, organisation islamiste, reléguant Al-Qaida et feu Oussama Ben Laden aux oubliettes de l'histoire. Résultat des courses, aujourd'hui Daech est devenu aux yeux de la communauté internationale et particulièrement des opinions publiques, l'incarnation du mal absolu. Une logique qui veut que toute personne combattant ce « mal » est forcément un soldat du « bien », de la justice, de la liberté, mieux, des droits de l'Homme ! Une vision manichéenne qui n'a pas échappé aux dirigeants des grandes puissances.

La guerre contre Daech, réalité ou prétexte ?

Quel pays aujourd'hui ne fait pas la guerre à Daech ? Tout le monde veut participer à la grande croisade contre l’État Islamique. Enfin, disons plutôt que tout le monde dit qu'il veut participer à cette croisade. La réalité des motivations de chacun est bien souvent très différente du but affiché. Tout pays, quel-qu’il soit, qui voudrait participer aujourd'hui au conflit syrien, se doit de justifier son intervention par la nécessité de lutter contre Daech, c'est une obligation morale.

Été 2015, alors que les forces gouvernementales de Bachar El Assad sont mises en difficulté par une coalition de forces rebelles comprenant des organisations jihadistes mais pas Daech, Vladimir Poutine décide d'intervenir massivement pour soutenir son fidèle allié qui fait d'ailleurs appel à lui. Une opération militaire que la Russie justifie par la nécessité de combattre l’État Islamique. Pourtant, si certaines actions sont menées contre Daech, l'offensive aérienne russe vise en grande partie les troupes de la coalition rebelle qui menacent directement les forces gouvernementales.

La Turquie et l'Arabie Saoudite en croisade contre Daech ?

Aujourd'hui, la lutte contre Daech est de nouveau mise en avant par deux pays qui ont annoncé leur volonté d'intervenir en Syrie, la Turquie et l'Arabie Saoudite. Une justification qui a de quoi en surprendre plus d'un, tellement l'action de ces deux pays depuis le début de la guerre en est à l'opposé. Pire, l'intervention de la Turquie et de l'Arabie Saoudite est clairement tournée vers des forces qui, elles, combattent l’État Islamique.

Empêtrée dans un conflit intérieur avec sa minorité kurde depuis plus de trente ans, l'intervention de la Turquie en Syrie vise avant tout les forces du YPG, le parti kurde de l’Union démocratique syrien, qui connaît actuellement un certain succès face à Daech (grâce, entre autres, à l'appui de l'aviation russe). Une situation qui sur le plan diplomatique peut paraître pour le moins inédite puisqu'à l'heure où l'OTAN pourrait intervenir directement dans le conflit syrien, la Turquie, pays membre de l'OTAN, bombarde des troupes kurdes qui sont armées et entraînées par les États-Unis et la coalition anti-Daech.

Combattante kurde du YPG.

Combattante kurde du YPG.

De son côté, l'Arabie Saoudite, sous couvert de mener la lutte contre l’État Islamique, pourrait intervenir en Syrie pour contrer la présence de son grand ennemi et fidèle allié de Bachar El Assad, l'Iran. C'est pour cela que Ryad n'a jamais caché sa volonté de voir le gouvernement syrien allié aux Chiites, s'effondrer. Afin de stopper l'influence grandissante de l'Iran sur la Syrie et l'Irak, l'Arabie Saoudite n'hésite pas à soutenir tous ceux qui s'opposent aux forces chiites, ce qui se traduit sur le terrain par un soutien sans faille des Saoudiens envers les groupes islamistes sunnites.

Loin de la grande guerre entre le « bien » et le « mal » tant vantée dans les discours des diplomates, le conflit syrien devient, un peu plus chaque jour, le théâtre des petits intérêts géopolitiques de chacun.

Jordi Vives, le 16 février 2016

Les Saoudiens et les Turcs contre la Russie

Arabie-saoudite-Adel-al-Jubeir-3

   
Nous l'avions signalé le 12 février 2016, sur 'les observateurs', la Turquie et l'Arabie saoudite tentent de contrer la Russie en Syrie. Rappelons que, quoi qu'elles puissent alléguer par ailleurs, la Turquie et l'Arabie saoudite soutiennent, de fait, l'Etat Islamique (EI) en Syrie et en Irak.
-
A cet égard, la Russie s'est déclarée - à juste titre - gravement préoccupée, lundi 15 février 2016, après les bombardements menés par l'aviation turque sur les positions kurdes en Syrie, dénonçant une politique provocatrice de la Turquie qui constitue une menace pour la paix. La Russie exprime sa plus grande préoccupation face aux actions agressives des autorités turques, a indiqué la Russie.
-
De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a prédit, dimanche 14 février 2016, l'échec des efforts de la Russie pour sauver le président syrien Bachar al-Assad. La Syrie a fait appel à la Russie qui échouera à sauver Bachar al-Assad, a allégué Jubeir, dont le pays soutient militairement les milices djihadistes opposées au régime d'Assad.

-

En outre, Jubeir a de nouveau ajouté que son pays est prêt à engager des forces spéciales au sol en Syrie. Samedi 13 février 2016, un haut responsable du ministère saoudien de la Défense a annoncé que l'Arabie saoudite a déployé des avions de combat sur une base aérienne en Turquie pour intensifier ses opérations en Syrie. Des avions de combats saoudiens sur sol turc à la frontière syrienne, est-ce une déclaration de guerre à la Syrie et à la Russie ?
-

Michel Garroté, 15 .2. 2016

-

Un autre regard sur la Russie [audio]

Ndlr : à ne pas manquer

 

C’est un autre regard sur la Russie que propose Jean-Michel Cosnuau, Français installé à Moscou depuis 20 ans et devenu depuis le loup blanc des nuits moscovites. Il se raconte dans "Froid devant!", publié aux éditions Robert Laffont

.

Source RTS / le 12h30

Bachar al Assad va-t-il gagner la guerre ?

Syrie-carte-1

   
L'armée régulière syrienne poursuit, lundi 8 février 2016, sa progression vers la frontière turque. Les milices islamistes (soutenues par le régime islamique turc, l'Arabie saoudite et le Qatar) estiment que l'avenir de leur djihad, débuté en 2011 contre Bachar al Assad, est en danger. En effet, l'armée régulière reprend pied dans la zone stratégique du nord de la Syrie pour la première fois depuis 2013. Elle est à cinq km de la ville sous contrôle islamiste de Tal Rafaat, ce qui la place à 25 km de la frontière turque.
-
Bachar al Assad veut reprendre totalement le contrôle d'Alep, la plus grande ville du nord de la Syrie. L'armée régulière syrienne a mis fin au siège par les milices djihadistes de deux localités situées à vingt km au nord d'Alep, Nouboul et Zahraa, ce qui lui a permis de couper le principal axe routier reliant les zones du nord d'Alep à la partie est de la ville, que les djihadistes contrôlent depuis 2012.
-
La reprise par l'armée régulière syrienne des villes de Mayer et de Kafin, au nord de Nouboul et de Zahraa, ouvre la route vers Tal Rafaat, prochain objectif de Bachar al Assad. Si Tal Rafaat tombe à son tour aux mains du gouvernement, il ne restera plus que la ville d'Azaz avant la frontière turque. La perte d'Azaz, qui est située à quelques km du poste-frontière de Bab al Salama, signifierait que les djihadistes ont perdu leur principal bastion du nord-ouest de la Syrie.
-
Michel Garroté
-

Russie : Un groupe de migrants tabassé à Mourmansk après avoir harcelé des femmes

Un groupe de 51 migrants a été brutalement agressés à l’extérieur d’une discothèque à Mourmansk en Russie, après avoir harcelé des femmes dans le night-club Samedi dernier.

 

Les migrants ont ensuite tenté de fuir mais ont été rapidement capturés par des Russes, qui les ont tabassés.

 

La police est arrivée sur les lieux peu après pour faire cesser la rixe et a arrêté 33 migrants.

18 migrants ont dû être amenés à l’hôpital.

 

The Daily Caller