Ci-dessus, le rappeur albinos Kalasch Criminel
"Phénomènes d'hostilité collective surviennent sporadiquement contre ceux, en uniforme, qui représentent un ordre public, et que cet ordre public peut être vécu comme injuste par les personnes qui se sentent dévalorisées dans cet ordre social".
En langage municipal lausannois, ce galimatias évoque un événement survenu durant l'après-midi du 30 juin dernier au cours duquel un motard de la police a dû prendre la fuite face à quelques dizaines d'adolescents du quartier de Praz-Séchaud, endroit connu pour sa grandissime richesse culturelle. La fuite du représentant des forces de l'ordre s'expliquerait par la présence d'un rappeur congolais albinos au doux nom d'artiste de Kalasch Criminel dont les textes poétiques auraient inspiré les adolescents du quartier désireux de marcher sur les trace de leurs frères de Paris ou Lyon. Bien évidemment, la police conteste l'apparition d'une éventuelle zone de non-droit, précisant que ses représentants patrouillent dans le coin de jour comme de nuit. A plusieurs désormais, manifestement.
Que le bon peuple se rassure néanmoins, le Municipal Payot rappelle les mesures prises par l'exécutif pour pacifier l'endroit. Présence de travailleurs sociaux et d'animateurs socio-culturels, aide à la réinsertion, mixité sociale, maintien des accès au transports publics et brigade des mineurs sur le terrain. Exception faite de cette dernière, le reste constitue l'arsenal gauchise habituel dont l'inefficacité n'est plus à prouver.
L'événement permet de mettre en lumière plusieurs éléments. Comme l'avoue lui-même le Municipal responsable, le quartier coûte fort cher au contribuable qui doit entretenir une foule de d'assistants divers et variés censés canaliser les excès de sève de cette dynamique jeunesse. On se gardera d'évoquer les montants versés au titre des services sociaux, eux-aussi élevés. Pour la gauche, cet investissement dans le néant est néanmoins vital. Il faut en effet faire au mieux pour limiter les effets délétères d'une politique migratoire irresponsable afin d'éviter d'avoir à en admettre l'échec.
On remarque également que le terreau est fertile, qui permettra l'éclosion et la croissance rapide du phénomène qu'on observe à l'envi dans les banlieues françaises. Il suffit simplement qu'un personnage aux textes d'une indigence affligeante mais volontiers violents passe dans le coin pour exciter la jeunesse locale soucieuse de se montrer digne de son maitre à penser. Il est vrai que le vocabulaire utilisé par le rappeur a pour avantage d'être accessible aux plus défavorisés.
Il y a également lieu de relever que les vieilles recettes consistant à engager toujours plus de moyens dans ces quartiers difficiles mène toujours à l'échec, la population manifestant pour l'essentiel une remarquable aversion pour le travail. La mixité sociale dont se glorifient les autorités n'en a que le nom, remplacée par la mixité culturelle. En effet, compte tenu de la qualité de vie dans ces quartiers, les habitants qui ont les moyens de les fuir le font à la première occasion. Ne reste dès lors qu'une population à problèmes, ce qui enclanche le cercle vicieux que rien ne semble pouvoir briser, surtout pas la bienveillance en cours à l'heure actuelle.
Plus inquiétant en ce qui concerne l'avenir, l'événement n'aura pas de suite s'agissant de la bande de futurs prix Nobel à l'origine du départ précipité du policier. Le message est clair, il suffit de courir après les représentants de l'ordre pour les faire fuir. Carl von Clausewitz disait de la victoire qu'elle revient à celui qui tient le dernier quart d'heure. Les sauvageons ont vaincu. Ils auront à cœur de renouveler l'exploit face à une police dont l'attitude ne doit rien à un éventuel manque de courage de ses membres mais tout à la naïveté d'une municipalité qui préfère nourrir le problème plutôt que le régler.
En attendant, mieux vaut conseiller à celles et ceux qui, en uniforme, représentent un ordre public vécu comme injuste par les personnes qui se sentent dévalorisées dans cet ordre social de ne pas trop se faire voir dans le quartier de Praz-Séchaud, ils risqueraient d'y perturber le travail des assistants sociaux.
La Côte-aux-Fées, le 10 juillet 2017 Yvan Perrin