Sommaruga lance la Journée «Coronavirus International» de la Chaîne du Bonheur : “la Suisse a coutume de regarder au-delà de ses frontières”

Simonetta Sommaruga lance la Journée nationale de solidarité de la Chaîne du Bonheur et de 18 de ses ONG partenaires en faveur des personnes touchées par la pandémie de coronavirus dans le monde. La SSR et quelques radios privées s’associent à l’action.

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Elle a souligné que la Suisse a coutume de regarder au-delà de ses frontières, même dans des périodes difficiles.

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La Chaîne du Bonheur a sélectionné 15 pays particulièrement fragiles dans trois régions du monde, dans lesquels elle financera des projets en priorité, comme l’Afghanistan, le Honduras ou le Liban.

20min.ch

 


 

Note : Cette socialiste évite soigneusement de mentionner  la responsabilité du gouvernement communiste chinois dans cette pandémie. Par contre, faire passer les Suisses à la caisse pour des pays musulmans ne lui pose évidemment aucun problème...

 

Rappel :

la Chaine du Bonheur récolte de l'argent pour les musulmans rohingyas

L’armée israélienne va intervenir à Gaza et au Liban

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Michel Garroté -- Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a déclaré, lundi 13 août 2018, que la prochaine confrontation entre Israël et le groupe terroriste Hamas à Gaza est inévitable. "La question n'est pas de savoir si oui ou non mais quand, a-t-il ajouté.
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Le ministre israélien a organisé lundi une réunion avec le chef d'état-major de l'armée israélienne et le coordinateur des activités gouvernementales le long de la Bande de Gaza et dans les territoires disputés de Judée-Samarie. "Je suis certain que nous ferons tout ce qu'il faut et de la meilleure manière qu'il soit. Nous menons une politique sécuritaire fiable et puissante. Nous sommes prêts et nous savons quoi faire et à quel moment le faire", a-t-il précisé.
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D'autre part, l'armée israélienne se prépare à une nouvelle guerre contre le groupe terroriste Hezbollah, allié stratégique de l'Iran au Liban. L'armée israélienne utilisera d'inédites technologies et tactiques lors d’exercices militaires effectués dans le nord du pays. Plusieurs unités de l'armée dont la brigade d'infanterie Golani ont déjà pris part aux exercices.
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"Nos unités ont fait d'incroyables progrès. Si vous regardez dans un périmètre de 150 km autour de nous, vous ne trouverez pas d'armée aussi forte que la nôtre", a déclaré le chef de l'état major de l'armée Gadi Eizenkot. Le Hezbollah a considérablement renforcé ses capacités militaires, avec un arsenal de 120.000 roquettes et missiles à courte et moyenne portée, ainsi que plusieurs centaines de missiles à longue portée capables de frapper la métropole de Tel Aviv.
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Michel Garroté pour lesobservateurs.ch
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Pourquoi Donald Trump est-il bien vu en Israël ?

   
Michel Garroté  --  Ca pète de tous les côtés, comme dirait l'autre. Alors qu’un tir de missile, par des islamistes yéménites houthistes chiites, a visé l’aéroport international de Riyad, le samedi 4 novembre 2017, l’Arabie saoudite sunnite accuse l'Iran chiite de fournir à ces islamistes chiites des équipements militaires.
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D'autre part, le Premier ministre libanais Saad Hariri (qui détient également la nationalité saoudienne)  --  qui a annoncé, le même samedi 4 novembre 2017, sa démission depuis l'Arabie saoudite  --  a quitté Ryad pour Abou Dhabi, où il va s'entretenir avec le prince héritier des Emirats Arabes Unis, Mohamed bin Zayed al Nahyan (Puigdemont, Hariri, qu'est-ce qu'ils ont tous à se barrer comme ça à l'étranger ?).
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Le Premier ministre libanais, issu de la communauté sunnite, a invoqué des menaces sur sa vie et des agissements de l'Iran à travers son allié chiite libanais, le Hezbollah, déjà responsable de l'assassinat de son père, Rafik Hariri, en 2005 (Hariri a peur de se faire descendre par les allumés du Hezbollah et Puigdemont craint de finir sa vie dans une geôle madrilène où personne ne parle catalan, bon, c'est vrai que ce n'est pas très rigolo, mais tout de même, où donc est passé le temps des héros ?).
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Dans ce contexte, et, à propos de la situation au Proche et au Moyen Orient, à propos de Donald Trump et à propos d'Israël, Ivan Rioufol écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Les Français, très majoritairement, n’aiment pas Donald Trump. Mais les Israéliens, en tout cas, ne partagent pas cet unanimisme. Or leur lucidité concernant la lutte contre le totalitarisme islamique, leur ennemi déclaré et mortel, invite à se demander si l’opinion française ne se laisse pas endormir par l’anti-trumpisme moutonnier des médias.
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Ivan Rioufol : Rencontré samedi 4 novembre 2017 au soir à Jérusalem, le philosophe Michaël Bar-Zvi, confirme cette constatation que le visiteur peut faire à l’écoute de la rue israélienne : "Trump considère que le réel danger c’est l’Iran et il a raison". En tout cas, son discours du 21 mai 2017 à Riyad [Arabie saoudite]  --  qui enjoignait aux Etats musulmans de vaincre "l’extrémisme islamiste" alimenté par l’Iran  --  n’est pas pour rien dans le coup de force [ndmg - tout récent] du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman. Le soir même où j’interrogeais Bar-Zvi, poursuit Ivan Rioufol, au cours d’un dîner organisé [le samedi 4 novembre 2017] par une association juive de soutien au développement environnemental et économique d’Israël, le fils du roi Salman passait un grand coup de balai anti-corruption et anti-fondamentalisme dans les rangs les plus proches du pouvoir [voir plus haut ; il fera date dans l'histoire, ce samedi 4 novembre 2017...].
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[ndmg - en mai dernier, lors sa visite en Arabie saoudite, Trump a également secoué les wahhabites, les salafistes, comme il l'avait fait avec les Iraniens, invitant fermement les Saoud à donner chez eux un coup de balai anti-fondamentaliste ; en quelques semaines, on a vu la police religieuse du royaume de plus en plus marginalisée et près d’un millier d’imams et des notables religieux extrémistes ont été raflés].
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Ivan Rioufol : Walid Ben Talal, notamment propriétaire du George V à Paris, fait partie des personnalités arrêtées. L’intention du prince héritier est de rompre avec les Wahhabites et leur pression religieuse. "Nous n’allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d’idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant". Ce jeune dirigeant de 32 ans, appelé à succéder à son père malade [ndmg - malade, vieux et gaga], vient déjà d’autoriser les femmes à conduire. II semble vouloir aller vite dans les réformes.
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Ivan Rioufol : En fait, Trump partage avec les Israéliens un réalisme qui effraie la vieille Europe. Le rejet que suscite le président américain dans les médias n’est pas très éloigné de celui que rencontre l’Etat hébreu et son sionisme [ndmg - sachant que par-dessus le marché, presque plus personne, aujourd'hui, ne sait ce qu'est le sionisme]. La perspective de défendre une Patrie, quitte à passer par la guerre, est une issue inacceptable pour les esprits déjà soumis à l’idéologie de la table rase. Comme le rappelait Jean-François Revel, "l’idéologie n’étant pas tirée des faits, elle ne se sent jamais réfutée par eux".
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Ivan Rioufol : En France, la "parole libérée" n’est saluée que lorsqu’il s’agit d’accabler l’Occident. 'Le Monde' a consacré un dossier à "un antisémitisme du quotidien", sans que les mots islam, musulman, Coran, ne soient prononcés une seule fois. Les bourreaux d’Ilan Halimi, dont la stèle a été profanée, y sont encore décrits comme des "jeunes de Bagneux". Les Israéliens n’ont pas ces pudeurs, que Trump ne partage pas non plus. Le sentiment de sécurité que j’ai pu éprouver ces derniers jours dans le désert du Néguev comme dans la vieille ville de Jérusalem est à la mesure de la force mentale et de la détermination collective qui habitent la Nation israélienne.
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La France malade doit-elle tirer un trait sur son passé, sa culture, sa fierté, sa puissance, son dynamisme, pour plaire à ceux qui lui intiment de baisser les yeux, de courber l’échine, de s’excuser d’être encore là ? En Israël, des tomates poussent dans le désert et la voiture autonome de demain est testée dans un centre de recherche de Jérusalem. L’intention du prince saoudien, encouragé par Trump, est d’enfreindre l’interdit de faire des affaires avec les Juifs. En France les chiens aboient, en Israël la caravane passe, conclut Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 7.11.2017
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2017/11/donald-trump-bien-vu-disrael.html
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Le Hamas au Liban avec le Hezbollah sous la férule de l’Iran

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Michel Garroté  --  Le chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure d'Israël), Nadav Argaman, a déclaré lors d'une toute récente réunion du cabinet de sécurité du gouvernement israélien que le Hamas approfondit ses liens stratégiques avec l'axe chiite dirigé par l'Iran en installant une base arrière au Liban. Nadav Aragaman a ajouté que le calme trompeur dans la Bande de Gaza n'est qu'un leurre. Ce calme est du au fait que le Hamas est en détresse stratégique et a du mal à présenter des projets pour apporter des solutions efficaces aux difficultés ressenties par les Gazaouis dans leur vie courante.
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Le dernier affrontement avec Tsahal a couté cher au mouvement terroriste et entrer dans un nouveau conflit direct avec Israël signerait la fin de sa domination dans l'enclave de Gaza. Du coup, le Hamas a décidé de créer une base arrière au Liban afin de pouvoir dans le futur déplacer le conflit. Il est évident que cela s'est fait avec l'accord du Hezbollah mais surtout avec l'accord de l'Iran, qui dirige en coulisse les opérations. L'avantage est que le Hezbollah, qui a perdu la moitié de ses soldats en Syrie, pourra bénéficier de nouvelles forces en cas de guerre contre Israël.
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Cela ne leur sert a rien à rien d'avoir des centaines de milliers de missiles s'il n'y a personne pour les lancer. De plus, le fait que le Hamas tente de déplacer le conflit au nord préservera la Bande de Gaza des frappes Israéliennes en cas de guerre. Tout cela se fait sous les yeux des soldats de la FINUL, qui sont censé désarmer le Sud du Liban. Le grand perdant dans cette histoire, ce sera le Liban, qui devra payer le prix d'éventuelles attaques contre Israël (voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour Les Observateurs
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http://koide9enisrael.blogspot.ch/2017/09/le-hamas-installe-une-base-arriere-au.html
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Bientôt la fin du Hezbollah ?

   
Michel Garroté - Selon la propagande hezbollahi, reprise telle quelle par nos médias, le Hezbollah serait, soi-disant, un "parti politique libanais pro-syrien". C'est inexact. Le Hezbollah est, d'abord et avant tout, un groupe terroriste chiite doublé d'une légion -- mercenaire et étrangère -- financée et téléguidée par les mollahs intégristes chiites iraniens. Le Hezbollah tient le Liban sous sa coupe depuis de très nombreuses années. Il est muni de missiles de moyenne portée qui représentent une menace létale pour la moitié Nord d'Israël et sa population. Il opère principalement au Pays du Cèdre et en Syrie, mais aussi dans d'autres pays.
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Il a perpétré des attentats en Argentine, sur le Continent africain et ailleurs. Il est très actif dans le trafic d'armes et de drogues. Mais les guerres en Syrie, en Irak et au Yémen ayant changé la donne, le Hezbollah se retrouve désormais -- pour la première fois -- dans une situation précaire. Ainsi, il n'est pas à exclure qu'Israël profite du fait que la donne ait changé, pour anéantir définitivement le Hezbollah et ses divers réseaux. Du reste, en ce début 2017, l'Etat hébreu considère le Hezbollah comme la première et principale menace pesant sur le pays.
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Vu d'Israël :
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Dans une analyse intitulée "Défis d’Israël : le Hezbollah au premier rang", Shraga Blum écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L’Institut de Recherche de la Sécurité Nationale (INSS), dirigé par Amos Yadlin a publié son rapport pour 2017 et a notamment établi un classement des menaces auxquelles l’Etat d’Israël devra faire face. Cette fois-ci, le Hezbollah passe devant l’Iran comme menace principale et potentielle, contrairement à l’an passé où l’organisation terroriste chiite semblait affaiblie à cause de son implication en Syrie. Mais durant l’année 2016, Tsahal et les experts militaires ont constaté que malgré ses nombreuses pertes, le Hezbollah réussit à se maintenir et même à agrandir de manière significative son arsenal militaire au Liban. Selon l’INSS, les responsables de l’armement au Hezbollah ont depuis longtemps cessé d’évaluer le nombre de missiles en leur possession mais le classent en fonction de leur portée et de la qualité de leur précision, ce qui est très inquiétant.
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Shraga Blum : L’INSS rappelle que le Hezbollah possède aujourd’hui des missiles capables d’atteindre n’importe quel point en Israël et un armement capable de poser de sérieux problèmes tant à l’armée de l’air qu’à la marine ou même aux forces terrestres. On estime aussi que la guerre en Syrie à certes réduit le nombre de combattants du Hezbollah mais a simultanément entraîné et aguerri ceux qui reviendront des combats. Mais Tsahal a déjà prévenu à plusieurs reprises: en cas de nouvelle confrontation avec le Hezbollah, Israël ne prendra pas de gants et de nombreux libanais périront et des infrastructures nationales seront détruites, car l’Etat juif ne pourra se permettre un conflit dans la durée avec une organisation disposant d’un tel arsenal. Dans une interview au site américain Defense News, un officier supérieur de Tsahal, qui a gardé l’anonymat a prévenu lundi que Tsahal avait déjà des plans d’attaque préventive contre le Hezbollah en cas de besoin, conclut Shraga Blum (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Vu du Liban :
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Dans une analyse intitulée "Le Hezbollah craint la consécration d’un front chrétien et le risque de 'déviation' d'Aoun", Philippe Abi-Akl écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le Hezbollah est sérieusement inquiet de l'alliance qui s'est établie entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises (ndmg - le parti chrétien de Samir Geagea) à la veille de la présidentielle. Une appréhension confortée d'une part par le discours d'investiture à connotation purement nationale, et d'autre part les prises de position successives affichées par le chef du CPL, Gebran Bassil, et le président Michel Aoun (ndmg - jusqu'à présent Michel Aoun était l'allié du Hezbollah). Le tout couronné par l'annonce faite par le chef de l'État de renouer avec l'Arabie saoudite, qui figure en tête de liste de ses déplacements à l'extérieur. Dans certains milieux chiites informés non proches du Hezbollah, on affirme que ce dernier a de plus en plus d'appréhensions face au rapprochement entre le CPL et les FL. C'est la raison pour laquelle il œuvre actuellement à saper par tous les moyens l'alliance entre ces deux formations chrétiennes tout en faisant en sorte de couper court à toute tentative de leur part de mettre sur pied d'autres alliances politiques avec le courant du Futur et le PSP. Le parti chiite craint en effet une emprise des Forces libanaises sur la rue chrétienne, maintenant que Michel Aoun a été propulsé à Baabda. Samir Geagea peut désormais mettre à profit ses relations avec le CPL et le président pour consolider sa position, leur alliance devant être consolidée un peu plus lors des prochaines législatives que les deux formations comptent mener ensemble via des listes conjointes établies sur l'ensemble du territoire.
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Philippe Abi-Akl : D'ailleurs, la proposition de présenter 128 candidats dans toutes les circonscriptions est on ne peut plus symbolique, le message étant que l'alliance entre les deux formations n'a pas un caractère chrétien mais surtout national. À l'instar du Front du rassemblement consultatif créé de toutes pièces en 2003 par les Syriens pour contrer la rencontre de Kornet Chehwane, le Hezbollah entend réitérer la stratégie en parrainant un front chrétien face au tandem CPL-FL. Ce front serait ainsi appelé à s'élargir pour englober des personnalités musulmanes telles que le président du Parlement Nabih Berry, qui sert depuis quelque temps de façade au parti chiite, lequel cherche à éviter tout affrontement direct avec les aounistes tout en continuant de soutenir officiellement le nouveau mandat. En même temps, le Hezbollah continue de protester de sa bonne foi face aux accusations selon lesquelles il appréhenderait l'alliance FL-CPL et tout rapprochement de ces formations avec le courant du Futur et le PSP de Walid Joumblatt. C'est dans ce contexte qu'il faudra d'ailleurs interpréter la visite « préventive » effectuée à Walid Joumblatt à son domicile rue Clemenceau par une délégation du parti, notamment pour convaincre ce dernier de rester aux côtés du président de l'Assemblée Nabih Berry sans être tenté de lorgner ailleurs.
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Philippe Abi-Akl : Lors de cette rencontre, les membres de la délégation se sont attelés à rassurer le leader druze au sujet de la prochaine échéance électorale, en lui affirmant que la future loi, quelle qu'elle soit, ne sera adoptée que si elle prend en considération les appréhensions de M. Joumblatt en termes de représentation. Objectif : tenir le leader druze loin des alliances concoctées autour du mandat, une mission d'autant plus cruciale que le parti chiite craint d'ores et déjà les résultats des prochaines élections ainsi qu'un scénario similaire à celui des législatives de 2009 qui s'étaient conclues par une victoire du 14 Mars. D'ailleurs, commentent des sources politiques chiites, il ne faut surtout pas croire que le Hezbollah, qui revendique haut et fort la proportionnelle, souhaite réellement son adoption, et ce pour des raisons simples : le Hezbollah, qui n'est plus sûr de sa popularité d'antan dans les milieux chiites, notamment après son intervention en Syrie et le nombre de morts occasionnés dans ses rangs, risque d'en payer le prix dans les urnes. Comme il ne peut non plus réitérer le scénario sanglant des combats de rue déclenchés le 7 mai 2008, il a opté pour l'heure pour la flexibilité et la main tendue dont les députés du parti se sont fait l'écho lors du vote de confiance au Parlement, conclut Philippe Abi-Akl (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Sources :
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http://www.lphinfo.com/defis-disrael-hezbollah-premier-rang/
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http://www.lorientlejour.com/article/1026679/le-hezbollah-craint-la-consecration-dun-front-chretien-et-le-risque-de-deviation-de-aoun.html
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Liban – Qui a assassiné le président Bachir Gemayel ?

   
Michel Garroté - La demande d'ouverture du procès de l'assassin du président libanais Bachir Gemayel [photo en début d'article], 34 ans après les faits, cette demande a (enfin) été acceptée, le 25 novembre 2016. Présentée en 2012 devant la Cour de justice, la demande d'ouverture du procès de l'assassin de Bachir Gemayel, le 14 septembre 1982, est donc -- finalement -- satisfaite.

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Pour mémoire, je rappelle que le président chrétien Bachir Gemayel, également chef des Forces (chrétiennes) Libanaises [photo en début d'article], a probablement été assassiné par les services spéciaux syriens de l'époque.
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Certains experts affirment qu'il a été assassiné par l'OLP du palestinien Yasser Arafat qui, à l'époque, se trouvait, avec ses milliers de fedayins lourdement armés, au Liban, avant de quitter ce pays avec sa bande pour la Tunisie. Bachir Gemayel assassiné sur ordre d'Arafat ? C'est ce que ces experts m'ont dit lorsque j'étais à Beyrouth, en mars-avril 1983, soit six mois après l'assassinat.
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Cependant, je penche plutôt pour la piste syrienne. De leur côté, certains gauchistes conspirationnistes allèguent - évidemment - que ce serait l'inévitable Mossad israélien qui aurait, soi-disant, assassiné Bachir Gemayel.
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[Un peu d'humour : Le Mossad dont chacun sait qu'il "contrôle tout", y compris le changement climatique, la mossade météo du jour, les USA, l'UE, l'EI, le Soleil, la face cachée de la Lune, la Planète Mars, la gravitation terrestre, le naufrage du Titanic perpétré par un Juif répondant au nom de Iceberg et les maisons closes de Papouasie-nouvelle-Guinée...].
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Plus sérieusement, revenons au fait que la demande d'ouverture du procès de Habib Chartouni (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page), principal accusé de l'assassinat de Bachir Gemayel,  tué le 14 septembre 1982 -- dans l'explosion d'une charge piégée qui avait détruit la permanence du parti Kataëb, à Achrafieh, dans Beyrouth-Est -- a été examinée, vendredi 25 novembre 2016, par la Cour de justice, un tribunal dont les jugements sont sans appel et devant lequel les dossiers déférés sont considérés comme imprescriptibles.
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Une prochaine séance a été fixée au 3 mars 2017. La Cour de justice a appelé Habib Chartouni à se rendre dans les 24 heures. Pour rappel, Habib Chartouni, un militant du Parti syrien national social (PSNS prosyrien) avait fui la prison de Roumieh, "à la faveur du chaos" qui a régné après l'intervention armée de la Syrie au Liban, le 13 octobre 1990...
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Il sera jugé 'in abstentia'. "Nous continuerons à suivre le dossier de l'assassinat de Bachir Gemayel et nous recouvrerons les droits de tous les martyrs qui sont tombés avec lui", a déclaré Nadim Gemayel, député d'Achrafieh et fils de Bachir Gemayel, à l'issue d'une séance tenue sous la supervision du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Jean Fahd.
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L'énorme déflagration (ce qui est typiquement la signature syrienne) de d'attentat qui a coûté la vie à Bachir Gemayel, avait fait, en outre, 32 tués et 62 blessés (des années plus tard, le libanais Elie Hobeïka était assassiné, lui aussi, par l'énorme déflagration d'un attentat syrien).
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Exprimant sa confiance envers le nouveau mandat qui s'ouvre, Nadim Gemayel a déclaré "qu'il ne peut y avoir d'Etat ou d'institutions fortes sans justice". "Nous continuerons à suivre ce dossier et nous espérons que la Cour de justice va rattraper ce retard", avait déclaré, avant cette séance, Solange Gemayel, la veuve de Bachir Gemayel (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lorientlejour.com/article/1020346/la-demande-douverture-du-proces-de-lassassin-de-bachir-gemayel-examinee-34-ans-apres.html
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Trump sauvera-t-il les chrétiens d’Orient ?

   
Michel Garroté - Dans les années 1980, le monde libre, l'occident, a abandonné les chrétiens libanais à leur triste sort, et, ce, malgré le fait que Ronald Reagan était président. Même problème avec George Bush père, puis, George W. Bush fils (encore que ce dernier ait souhaité, durant la période 2003-2008, une province chrétienne autonome dans la plaine de Ninive en Irak).
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J'étais moi-même au Liban en 1983, et, avec Walid Phares (aujourd'hui conseiller de Donald Trump), nous avons tenté, sans y parvenir, de trouver une plateforme commune entre Chrétiens Libanais, Israéliens et Américains. Mais le fait majeur demeure : dans les années 1980, le monde libre, l'occident, a abandonné les chrétiens libanais à leur triste sort. Dès, lors, on est en droit de poser la question : Trump sauvera-t-il les chrétiens d’Orient ou le peu qu'il en reste ?
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A ce propos, sur 'Aleteia', Haytham Shlomo écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Donald Trump a été élu président des États-Unis, ce qui signifie que la politique internationale des États-Unis va changer. Tout le monde devine déjà que le nouveau président tournera une page dans les relations entre les Américains et les Russes, auxquels les chrétiens ont eu recours pour empêcher l’expansion de l’État islamique en Orient. Pour éclairer la politique que mènera la nouvelle administration américaine à l’égard des chrétiens du Moyen-Orient, Aleteia a rencontré Johny Messo, président du Conseil mondial des Araméens fondé en 1983 et Tony Nissi, vice-président de l’Union chrétienne internationale pour le Moyen-Orient. Johny Messo ne cache pas son enthousiasme face à l’élection de Donald Trump.
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Il est convaincu que la nouvelle administration américaine accordera une plus grande attention aux chrétiens que la précédente. M. Messo, est un proche des conseillers libanais du « president elect » et se rendra prochainement aux États-Unis, à la tête d’une large délégation syrienne, pour féliciter la nouvelle administration, lui transmettre les revendications des chrétiens d’Orient et la sensibiliser à la nécessité de convoquer une conférence internationale pour les chrétiens sur le sol américain, afin de soutenir la présence chrétienne au Moyen-Orient. Concernant la libération de Mossoul, Johny Messo assure que les chrétiens ne retourneront pas vivre dans la seconde ville d’Irak sans une protection internationale.
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Il a révélé que plusieurs de ses contacts au plus haut niveau dans l’entourage du président, prévoient de favoriser l’émergence d’une région autonome dans le nord de l’Irak pour assurer la sécurité des chrétiens, des Yézidis et des Turkmènes. Le président du Conseil mondial des Araméens se veut particulièrement optimiste sur la capacité de Donald Trump à restaurer les valeurs chrétiennes en Amérique et en Europe, rappelant aux peuples des deux continents les fondements oubliés de leur civilisation. L’Union chrétienne internationale, basée à New York, est une organisation non gouvernementale internationale enregistrée aux États-Unis et dirigée par Joseph Hakim, Américain d’origine libanaise et l’un des chefs de file du parti républicain.
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Tony Nissi prédit l’impact positif de l’élection de Donald Trump sur la situation vécue par les chrétiens au Moyen-Orient, qui doivent eux-mêmes commencer par soumettre un projet unifié à l’administration américaine. Il ne fait aucun doute que les États-Unis inviteront à nouveau les chrétiens du Moyen-Orient à la table des négociations, non seulement parce que Trump a tout intérêt à le faire, mais parce qu’il est entouré d’un grand nombre de consultants chrétiens d’origine libanaise. « Trump s’est entouré d’un groupe d’hommes d’affaires et de consultants libanais qui connaissent bien le Moyen-Orient, parmi lesquels Ziad Abedlnour, Walid Phares, Gabriel Sawma et d’autres. Ils ont tous quitté le Liban pendant la guerre civile mais se sont consacrés à travailler pour la cause des chrétiens au Moyen-Orient et au Liban » explique M. Nissi.
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Selon lui M. Trump est fermement opposé au terrorisme, croit en la liberté religieuse, au respect des minorités et en la nécessité de protéger les minorités ethniques et religieuses. Il ne compromettra pas la présence chrétienne au Moyen-Orient et devrait lui porter secours, bien qu’il n’ait pas mentionné le Liban une fois dans ses discours. La vision de l’administration américaine concernant l’Orient et le Liban devrait s’éclaircir dans les prochains mois. Tony Nissi déplore que les chrétiens d’Orient n’aient pas de projet commun. Ils doivent serrer les rangs et en soumettre un rapidement à la nouvelle administration américaine. L’Union Chrétienne Internationale entend bien exercer une certaine pression de l’intérieur en Amérique pour protéger les chrétiens au Moyen-Orient.
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Son bureau pour le Moyen-Orient continuera son travail depuis le Liban pour assurer le lien entre ses membres restés au pays et la diaspora. Un bureau qui entend fournir toutes les informations nécessaires à la nouvelle administration américaine afin de faciliter sa communication avec le Liban et les chrétiens d’Orient, conclut Haytham Shlomo (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://fr.aleteia.org/2016/11/09/lagenda-de-ladministration-trump-en-faveur-des-chretiens-dorient-se-precise/
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L’Elysée annonce le déblocage d’1 milliard d’€ pour les migrants et 50 millions pour l’éducation au Liban

Chaque jour que Dieu fait, nous sommes bassinés par la dette budgétaire française. Chaque jour les médias complices du gouvernement nous demandent de nous serrer la ceinture, que la hausse des impôts n’est qu’un passage obligé pour le redressement de la France.

Chaque jour l’Union Européenne demande des comptes à notre Etat car notre budget ne respecte pas les accords internationaux signés. Il manque ainsi 4MD€. Bruxelles prépare de futures sanctions pour ces 4MD€. Le trou de la Sécurité sociale est après tous les remboursements imputés aux Français de 3,5 milliards d’€ s’ajoutant aux 135 milliards de déficit depuis 15 ans. Et je ne compte pas les déficits à dizaines de milliards des caisses de retraites, de chômage, d’allocations familiales, des collectivités locales, de nos entreprises publiques et entre si je devais énumérer encore je n’arrêterais ce texte qu’après quelques tomes.

Mais comme nous sommes visiblement très riches pour les autres nous débloquons à nouveau 1 milliard d’€ pour les migrants et 50 à l’éducation des enfants libanais. Un argent que bien évidemment nous ne retrouverons pas.

Il faut rappeler que la France a annulé l’année dernière 3,6MD€ de la dette ivoirienne, ou celle du Mali, et visiblement de tout pays demandant annulation de la dette que Hollande visite.

https://youtu.be/P7Z4K7Sr5Xw

Je ne suis idéologiquement pas allergique au fait que l’on puisse aider le Liban en tant que nation souveraine, si la France a quelque chose à y gagner. Mais que rapporte à notre pays cette donation ? Sommes-nous devenus les mécènes des migrants syriens ? Donnons-nous ces centaines de millions en pure perte ? Il s’agit de l’argent des contribuables que l’on dilapide. Les français doivent savoir, seulement au sommet de l’Etat c’est bouche cousue, personne ne connaît les retours s’il y en a.

A moins que par idéologie de la repentance et de la culpabilisation, cet argent sert à payer une sorte de paix sociale ? Avec cet exécutif qui préfère l’étranger à son propre peuple sait-on jamais.

Source

 

Syrie – Le dossier de ‘LesObservateurs.ch’

   
Michel Garroté - C'est un épais dossier que je publie ci-dessous. Elijah J. Magnier analyse les trois sujets suivants : "Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air d’être" ; "Le plan de démantèlement du Kurdistan" ; "Qu’en est-il d’ISIS ?". De son côté, Moon of Alabama se pose la question : "Qui l’emporte dans l’accord turco-russe ?". Et enfin, Samia Medawar analyse les structures tribales syriennes : "Le rôle des tribus en Syrie ?". Ces cinq sujets sont d'une actualité brûlante. Et pourtant, ils ne sont pas analysés - de façon rigoureuse - par les journaleux fumistes de nos médias occidentaux classiques.
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1- Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air d’être :
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Elijah J. Magnier écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur une feuille de route restreinte en Syrie, les Kurdes et al-Nosra seront les principaux perdants. Pendant leur rencontre à Saint Petersbourg et les autres entretiens qui l’ont suivie, plus un échange de visites entre militaires de haut rang, la Russie et la Turquie se sont mises d’accord sur le rôle que les forces turques pourraient se voir offrir en Syrie, dans le cadre de paramètres spécifiques susceptibles de servir les intérêts des deux côtés, à condition que les limites  fixées soient respectées et que des garanties soient données par les deux parties.
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Les détails concernant la présence et le déploiement des forces turques sur le terrain ont fait l’objet de leurs discussions, y compris ce que chacun des côtés pourrait offrir pour déjouer le plan US de division de la Syrie, plan qui consistait à aider les Kurdes a établir un « état » désigné sous le nom de Rojava, censé s’étendre du nord-est au nord-ouest de la Syrie, avec une présence militaire US permanente sur son sol. Durant les cinq ans de guerre, Washington a toujours rejeté la demande d’Ankara de créer une zone d’exclusion aérienne (« no fly zone ») de 40 km de long et de 110 km de large, au-dessus de sa frontière avec la Syrie.
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Mais la Turquie se considérait en position de force pour imposer sa volonté aux USA, indirectement accusés d’avoir soutenu le coup d’État manqué de juillet dernier, qui a failli coûter la vie au président Recep Tayyib Erdogan. Le président turc choisit d’accuser son opposant politique Fetullah Gülen, qui réside aux USA, d’avoir comploté contre lui, plutôt que d’accuser explicitement l’administration US qui, jusqu’à présent, a toujours refusé de remettre Gülen à Erdogan.
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Les conversations de Poutine avec Erdogan ont mis fin à l’hostilité entre les deux pays qu’avait provoqué l’épisode du Su-24 abattu l’an dernier par les Turcs, à la frontière turco-syrienne. C’était le premier pas nécessaire pour permettre à l’armée turque et à ses alliés en Syrie d’entrer en territoire syrien sans être attaqués par la force aérienne russe basée en Syrie ou par ses missiles S-400, déployés pour braver et chasser tout jet turc venu soutenir les forces combattant au sol à l’intérieur du territoire de la Syrie.
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La Russie a décidé de reconnaître le bien-fondé de l’intervention turque destinée à arrêter les forces kurdes connues sous le nom d’YPG (Unités de Protection du Peuple), qui avaient pris le contrôle de Manbej après avoir défait le groupe de l’« État Islamique » (acronyme : ISIS), et qui se trouvaient aux portes de Jarablus, se dirigeant sur Azaz pour atteindre Afrin.
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Nous republions une analyse compilée par Elijah J. Magnier [Correspondant en chef international de Al Rai, ancien correspondant de guerre et analyste du Moyen Orient] relative à l’incursion turque en Syrie dans une perspective qui tient compte des récents accords russo-turcs. Bien que nous ne puissions prouver [et par conséquent confirmer] tous les points de cette analyse, nous considérons cependant qu’elle est, par certains aspects, très intéressante et utile. Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur une feuille de route restreinte en Syrie, les Kurdes et al-Nosra seront les principaux perdants
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Pendant leur rencontre à Saint Petersbourg et les autres entretiens qui l’ont suivie, plus un échange de visites entre militaires de haut rang, la Russie et la Turquie se sont mises d’accord sur le rôle que les forces turques pourraient se voir offrir en Syrie, dans le cadre de paramètres spécifiques susceptibles de servir les intérêts des deux côtés, à condition que les limites  fixées soient respectées et que des garanties soient données par les deux parties. Les détails concernant la présence et le déploiement des forces turques sur le terrain ont fait l’objet de leurs discussions, y compris ce que chacun des côtés pourrait offrir pour déjouer le plan US de division de la Syrie, plan qui consistait à aider les Kurdes a établir un « état » désigné sous le nom de Rojava, censé s’étendre du nord-est au nord-ouest de la Syrie, avec une présence militaire US permanente sur son sol. Durant les cinq ans de guerre, Washington a toujours rejeté la demande d’Ankara de créer une zone d’exclusion aérienne (« no fly zone ») de 40 km de long et de 110 km de large, au-dessus de sa frontière avec la Syrie.
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Mais la Turquie se considérait en position de force pour imposer sa volonté aux USA, indirectement accusés d’avoir soutenu le coup d’État manqué de juillet dernier, qui a failli coûter la vie au président Recep Tayyib Erdogan. Le président turc choisit d’accuser son opposant politique Fetullah Gülen, qui réside aux USA, d’avoir comploté contre lui, plutôt que d’accuser explicitement l’administration US qui, jusqu’à présent, a toujours refusé de remettre Gülen à Erdogan.
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Les conversations de Poutine avec Erdogan ont mis fin à l’hostilité entre les deux pays qu’avait provoqué l’épisode du Su-24 abattu l’an dernier par les Turcs, à la frontière turco-syrienne. C’était le premier pas nécessaire pour permettre à l’armée turque et à ses alliés en Syrie d’entrer en territoire syrien sans être attaqués par la force aérienne russe basée en Syrie ou par ses missiles S-400, déployés pour braver et chasser tout jet turc venu soutenir les forces combattant au sol à l’intérieur du territoire de la Syrie.
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La Russie a décidé de reconnaître le bien-fondé de l’intervention turque destinée à arrêter les forces kurdes connues sous le nom d’YPG (Unités de Protection du Peuple), qui avaient pris le contrôle de Manbej après avoir défait le groupe de l’« État Islamique » (acronyme : ISIS), et qui se trouvaient aux portes de Jarablus, se dirigeant sur Azaz pour atteindre Afrin.
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2- Plan de démantèlement du Kurdistan :
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Ankara s’est engagé à pourchasser ISIS le long de la frontière syrienne avec la Turquie et à empêcher les Kurdes de s’établir le long de cette frontière. La Russie a accepté l’incursion turque en territoire syrien à cause de l’hostilité déclarée des Kurdes envers le gouvernement de Damas, après que l’YPG ait attaqué et expulsé l’armée syrienne du centre-ville d’al-Hasakah vers les faubourgs, avec le soutien de l’aviation US, indication claire de l’intention d’entreprendre la partition de la Syrie. La Russie prend ainsi position contre un état kurde sous férule US dans la nouvelle base méditerranéenne du Kremlin : la Syrie. Les Kurdes, qui ont joui du soutien de Damas pendant ces cinq ans de guerre, croient que la rébellion n’a pas éclaté en vain, qu’elle faisait partie d’un plan pour démanteler la Syrie.
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La Russie comprend que les USA répugnent à exercer une influence sur leurs alliés au Moyen Orient pour qu’ils donnent ordre à leurs « délégués » en Syrie de se tenir à l’écart du groupe (ex) al-Nosra (al-Qaïda à Sham, nouvellement ré-étiqueté Jabhat Fateh al-Sham). La Turquie a fait savoir qu’elle était d’accord pour collaborer et ordonner à beaucoup de groupes rebelles qu’elle influence directement de rejeter l’unification, d’éviter la fusion proposée par al-Nosra et de prendre leurs distances d’avec les djihadistes, principalement dans la ville d’Alep au nord. Ces groupes reçoivent leur équipement logistique, financier, militaire, médical, leurs traitements médicaux et hospitalisations, l’accès au territoire et les renseignements secrets dont ils ont besoin de leurs sponsors au Moyen-Orient : le tout et toujours via la Turquie.
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En fait, beaucoup de ces groupes rebelles ont répondu à l’injonction d’Ankara d’attaquer ISIS et les territoires contrôlés par les Kurdes dans le nord de la Syrie, et ils se sont retirés des environs d’Alep pour rejoindre l’armée turque. D’autres ont exprimé la conviction que« continuer à se battre dans Alep est un objectif inutile ». Des groupes comme ceux de Nureddine Zinki, Faylaq al-Sham, Firqat Halza, Sultan Mourad et Istaqem kama Umert ont tous quitté le front d’Alep et rejeté l’union avec (ex)-al-Nosra ainsi qu’avec un des groupes islamistes les plus importants du nord, Ahrar al-Sham dont la direction est divisée sur ce point particulier. Ces groupes ont fini par recracher la promesse qu’ils avaient faite à (ex) al-Nosra de former ensemble un seul groupe si al-Nosra rompait ses liens avec Qaidat al-Jihad à Khorasan, ce qu’al-Nosra a fini par faire, mais sans obtenir l’union promise et la fusion désirée.
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De plus, la Turquie a montré sa capacité à changer la politique qu’elle poursuit de longue date à l’égard de Damas. Le Premier ministre, Binali Yildirim, a déclaré : « le président Bachar al-Assad peut être un partenaire dans cette phase de transition ». Le désaccord tactique sur l’avenir d’Assad à la tête de son pays reste une question en suspens, donc non résolue, dont la Russie estime que la solution revient de droit au peuple syrien. La Turquie est d’accord pour éviter tout contact ou affrontement avec l’armée syrienne, en soutien des rebelles et des djihadistes, principalement autour d’Alep. Ceci laisse (l’ex) al-Nosra pratiquement seul, avec quelques groupes mineurs, autour d’Alep, de Ramouseh et des académies, offrant ainsi une cible parfaite aux forces aériennes russes et US, si ces dernières veulent agir de concert, puisque les djihadistes sont isolés sur ce front.
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La Turquie a réussi à obtenir la bénédiction de Washington sur l’engagement de ses forces en Syrie, après cinq ans d’atermoiements et de refus sur la « no-fly zone » si désirée. Erdogan, tenant ferme le manche du rasoir, faisait chanter les États-Unis, inquiets de voir le président turc tomber dans les bras de la Russie, ce qui eût représenté une menace pour l’OTAN. Les USA avaient intérêt à le contenter, de sorte que l’attention soit détournée du rôle qu’il affirme que les USA ont joué et ne sont pas loin d’avoir orchestré dans le putsch de juillet dernier.
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Moscou a informé Damas du plan turc, quoi qu’en disent les démentis et les protestations que son ministre des Affaires étrangères a exprimées pour la façade contre l’intervention des forces turques sur son territoire. La Turquie faisait officiellement usage de son droit de« poursuivre les Kurdes du PKK, selon l’accord d’Adana de 1999 signé avec Damas ». En outre, la Turquie chassait ISIS du nord de la Syrie, région où ni Damas ni aucun de ses proches alliés sur le terrain ne souhaitaient s’engager dans un avenir prévisible. La Russie a bien conscience que ni l’armée syrienne ni les « délégués » de l’Iran (Afghanistan, Pakistan, Irak) ni le Hezbollah n’ont l’intention de pousser leurs forces vers Jarablus, al-Bab ou même Raqqah, camp retranché d’ISIS.
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La Russie a fait savoir clairement à la Turquie qu’elle ne tolérerait aucune violation de l’accord et aucune escarmouche avec l’armée syrienne, en traçant soigneusement les limites à ne pas dépasser, et elle a promis que sa force aérienne n’hésiterait pas à frapper l’armée turque ou ses « faisant fonction » en cas d’infraction de ce genre. La Russie a conseillé à la Syrie d’éviter toute objection officielle et tout dépôt de plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, quant à la présence de troupes turques sur son territoire. La Turquie protège des intérêts nationaux, empêche une partition de la Syrie, un possible soulèvement kurde à l’intérieur et un état Rojava à sa frontière, tout en empêchant une future implantation permanente de l’armée US en Syrie.
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Moscou a dit à Damas « la Turquie est partante pour rogner les ongles des pieds aux Kurdes, qui s’imaginent que les USA disposent d’une baguette magique capable de leur offrir un état en Syrie sans que personne soulève la moindre objection. L’YPG n’a aucune expérience préalable des armées américaines et de leur capacité à abandonner leurs protégés. L’YPG ne sait pas qu’elles l’abandonneront quand leurs intérêts en Turquie prévaudront, quoique les Kurdes aient laissé des centaines des leurs sur le champ de bataille dans la lutte contre ISIS ».
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Il est clair qu’aucun cessez-le-feu n’est possible en Syrie sans l’intervention directe des pays impliqués depuis cinq ans dans la guerre, sans qu’ils s’accordent pour imposer une solution générale et sans que toutes les forces soient réunies contre les djihadistes et tout ce qui fait obstacle à la paix, ISIS compris. La Turquie n’a réussi à obtenir aucun succès significatif sur le champ de bataille, par l’intermédiaire de ses « délégués », si ce n’est pour prendre le contrôle d’Idlib. C’est pourquoi la présence sur le terrain de l’« authentique » (la Turquie) équivaut au limogeage de l’« agent » (la pseudo-opposition syrienne connue sous le nom de « rebelles modérés »), et pourquoi tout succès stratégique significatif contre ISIS ou l’ASL ne peut être obtenu qu’avec l’aide de l’armée turque. Aujourd’hui, dans l’arène syrienne, Ankara ne peut plus se cacher derrière ses groupes d’intérims, puisque les principaux protagonistes ont été démasqués et que leur vrai rôle est connu de tous.
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Pour ce qui est des Kurdes, qui représentent quelque chose en Syrie, il faut qu’ils obtiennent un statut proportionné, sans devenir un outil utilisé qui serve à dépecer le pays. Comme la situation en Syri change continuellement, tout pépin qui surviendrait dans l’accord russe poussera les deux superpuissances directement impliquées – les USA et la Russie – a apporter aux Kurdes le soutien nécessaire pour qu’ils entraînent la Turquie dans le bourbier syrien et pour que les complexités du conflit syrien en reviennent à leur point de départ.
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3- Qu’en est-il d’ISIS :
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Cela ne fait aucun doute : le retrait d’ISIS du nord de la Syrie, laissant le champ libre à la Turquie et à ses « délégués », libérera un grand nombre de combattants qui pourront être investis contre l’Armée Syrienne à d’autres endroits comme Kuweires ou le long du désert de Syrie. Mais ces attaques attendues. ISIS n’a pas d’autres cibles pour l’instant, occupé qu’il est à rétrécir partout, en Syrie et en Irak. À la fin du compte, la question sera : Qui va en finir avec le camp retranché d’ISIS à Raqqah, avant que ses militants se dispersent ?
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Quelqu’un, chez ceux qui prennent les décisions, m’a dit : « Damas et ses alliés n’ont pas l’intention de sacrifier un seul homme pour reprendre le contrôle de Raqqah ». Si les USA, avec tous leurs « proxies », les Kurdes et même la Turquie veulent aller frapper à la porte de Raqqah, ils sont les très bienvenus. Alep, la Syrie centrale et le nord sont beaucoup plus importants. Donc, pas question d’envoyer des soldats s’épuiser contre ISIS, qui n’a plus que ce baroud d’honneur à espérer avant d’être balayé.
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On peut donc s’attendre à ce qu’ISIS reste encore un peu là, jusqu’à ce qu’on sache mieux qui s’asseoira sur le trône à Washington. Ce qui devrait retarder la décision quant au sort du territoire encore aux mains du groupe terroriste, jusqu’après février-mars 2017, conclut Elijah J. Magnier (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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4- Qui l’emporte dans l’accord turco-russe :
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Moon of Alabama écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La frontière turco-syrienne entre Azaz, Al-Ra’i et Jarablus, avec ISIS au sud, a toujours été ouverte au trafic entre les deux zones. Maintenant, l’armée turque et les forces turques par procuration des « rebelles modérés » sont passées dans la bande de terre verte côté syrien. Cela n’a pas scellé ni fermé la frontière, comme d’autres pays l’avaient demandé. Cela a simplement déplacé la frontière plus au sud. Le passage entre la zone tenue par ISIS et la zone contrôlée par les Turcs sera désormais plus facile parce que les médias n’auront pas accès à la zone. Des deals seront conclus sans qu’on le voie, le trafic sera florissant et l’argent coulera à flot.
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Il n’y a pas eu le moindre combat entre ISIS et les forces turques pour cette bande de terre. Les Turcs ont dit à ISIS de se déplacer vers le sud et ISIS l’a fait avant que les Turcs et leurs mercenaires n’arrivent. Il n’y a pas eu une seule victime turque dans la lutte contre ISIS sur la zone. Le changement de limite territoriale s’est fait, de toute évidence, par consentement mutuel. C’est ridicule de la part de certains médias d’essayer de vendre cela comme la fermeture de la frontière ou l’isolement d’ISIS. C’est tout le contraire.
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Ce mouvement turc avait pour but principal d’empêcher les zones kurdes (en jaune) de l’est et de l’ouest de se rejoindre. Une bande de terre entièrement contrôlée par les Kurdes le long de la frontière l’aurait en effet scellée. le trafic d’ISIS n’aurait pas été autorisé à passer les points de contrôle kurdes. La Turquie va probablement essayer d’annexer la zone qu’elle a prise. Elle projette de construire des nouvelles villes du côté syrien pour abriter les réfugiés actuellement dans des camps en Turquie. La Turquie pourrait ainsi se décharger d’un gros fardeau que sa guerre contre la Syrie lui a mis sur le dos.
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La Russie et l’Iran ont accepté que la Turquie s’installe dans cette zone en échange de sa promesse de cesser son soutien à l’attaque contre la ville d’Alep. Il est encore trop tôt pour savoir si la Turquie à l’intention de tenir sa promesse. Une partie des combattants turcs par procuration impliqués dans l’attaque d’Alep ont été ramenés à l’arrière et déplacés vers la bande frontalière occupée aujourd’hui par la Turquie. Mais le soutien matériel à l’attaque sous forme de munitions et d’autres fournitures semble se poursuivre.
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Deux analystes respectables pensent que l’accord, même s’il n’est pas idéal, est toujours à l’avantage de la Russie et de la Syrie. Elie Magnier dit que la politique russe en Syrie est comme une poupée Matriochka, composée de poupées qui rentrent les unes dans les autres. La plus perfectionnée de ces poupées a 50 niveaux d’imbrication pour un total de 51 poupées. Selon Magnier : Poutine semble avoir sorti sa première poupée Matriochka en bombardant les ennemis de Damas en septembre dernier. Il a sorti la seconde poupée en acceptant un cessez-le-feu. Puis il a sorti une troisième poupée en aidant à assiéger Alep la première fois. Il a très habilement sorti la quatrième en soutenant Erdogan et en donnant son accord – avant Obama – pour que les troupes turques pénètrent en Syrie en toute sécurité.
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Si la Turquie ne tient pas ses engagements, ou si les États-Unis tentent un mauvais coup, on verra apparaître une des 47 poupées restantes sous forme d’un nouveau plan russe. Voilà l’avis de Raphaël Lebrujah sur Mediapart concernant l’accord turco-russe : Poutine vient de jouer un coup de maître. En effet, en plus d’avoir obtenu de nombreux avantages de la part d’Erdogan, il vient de jeter la Turquie, un vieil adversaire, dans l’enfer syrien. Erdogan s’est laissé emporter par son obsession, la lutte contre les kurdes.
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La Russie a réussi l’exploit de faire d’une pierre trois coups contre trois adversaires du régime : les Kurdes, les islamistes syriens et la Turquie. En déstabilisant les relations à l’intérieur de ces trois acteurs et en les jetant les uns contre les autres, c’est un coup de maître. Mieux, les américains semblent divisés entre les pro-turcs et les pro-kurdes. En effet, la CIA et les politiques américains apparaîtraient plus proches des intérêts turcs et le pentagone, de celui des Kurdes.
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Économiquement la Russie gagne en ouvrant à nouveau le commerce avec la Turquie. Les Islamistes « modérés » qui sont dans la nouvelle zone turque sont maintenant séparés des groupes d’Al-Qaïda qui sont autour d’Alep. Les Turcs et les Kurdes en Syrie seront occupés à se battre entre eux pour un bon moment. Et la Russie peut utiliser les Kurdes contre la Turquie si Erdogan lui joue des tours. Des armes antichars ou anti-aériennes envoyées en contrebande dans l’est de la Turquie à travers l’Arménie désavantageraient fort l’armée turque dans sa lutte contre le PKK local. L’armée de conscription turque, déjà affaiblie par les purges qui ont suivi le récent coup, ne peut pas subir de lourdes pertes sans alarmer l’opinion publique turque.
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ISIS va continuer d’être relié à la Turquie. Mais sa puissance de combat est fortement diminuée et il est déjà en train de repasser au mode guérilla. Il évite maintenant la plupart du temps les batailles ouvertes. Il finira par être écrasé. Toutefois ISIS peut nous réserver encore des surprises car il a du personnel très bien entraîné. Son nouveau chef militaire, Gulmurod Khalimov, est un officier des forces spéciales du Tadjikistan, qui a été très bien formé dans la lutte contre le terrorisme par des forces spéciales et des conseillers américains. Il remplace le défunt Abou Omar al-Shishani, un officier géorgien des forces spéciales tchétchènes, qui lui aussi avait été très bien formé dans la lutte contre le terrorisme par des forces spéciales et des conseillers américains. Mais regardez plutôt là-bas! Les Russes viennent juste de larguer une bombe baril ! Ici il n’y a rien à voir, rien du tout,  concut Moon of Alabama (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) .
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Haian Dukhan est doctorant au Center for Syrian Studies à l'université St Andrews en Écosse. Dawn Chatty est professeure d'anthropologie à Oxford et spécialiste des tribus au Moyen-Orient. Leurs analyses sur le rôle des "tribus" (ici le terme n'est pas utilisé au sens péjoratif) en Syrie a inspiré un artcile de Samia Medawar, article paru dans le quotidien libanais L'Orient-le-Jour, et dont je publie, ci-dessous, des extraits.
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5- Les tribus :
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Samia Medawar (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L'une des facettes du conflit syrien les moins connues est sans doute le tribalisme, partie intégrante de la société locale. Très peu d'informations circulent en effet sur cet aspect pourtant crucial de la région, et donc des conflits qui y font rage. Si, de manière générale, la configuration tribale syrienne n'a pas évolué de manière significative depuis plus de 150 ans, les allégeances et différents moyens de subsistance de ces groupes ont en revanche considérablement changé. Par définition, l'identité des tribus syriennes, qui se trouvent des affiliations en Irak, en Jordanie, au Liban et jusqu'en Arabie saoudite, n'est pas fixe, et évolue en fonction des besoins et des réalités. Deux confédérations tribales majeures – et aux origines nobles – sont présentes au Proche-Orient : les Aneza et les Chamar, qui regroupent différents clans et tribus plus ou moins importants. Très majoritairement sunnites, ces tribus représentaient jusqu'à 2011, première année du conflit, entre 15 et 20 % de la population syrienne.
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Lorsque les troubles, puis la guerre, éclatent en Syrie, la plupart des tribus sont solidement ancrées dans la société syrienne. Certaines sont même très présentes au sein du gouvernement et des différentes administrations à travers le pays. Les Hassana, les Sbaa, les Fedaan, les Mouwwali, les Bani Khaled sont parmi les nombreuses familles à avoir des membres élus au Parlement, nommés maires, ou encore dans les différents services de renseignements et branches de l'armée. Certes, les relations entre le gouvernement syrien et les différents clans de la région n'ont pas toujours été au beau fixe. Mais la vie moderne et différents besoins poussent ces familles à la sédentarisation et donc à plus de stabilité en termes d'alliances.
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Lorsque Hafez el-Assad arrive au pouvoir au début des années 1970, il n'hésite pas à utiliser les réseaux étendus de ces familles pourtant difficiles d'accès à qui n'en fait pas partie. Assad père, puis son fils Bachar après lui, met en place de nouveaux leaders tribaux non traditionnels qui servent ses intérêts et non ceux de la tribu, ce qui, explique Haian Dukhan, doctorant au Center for Syrian Studies, à l'université St Andrews en Écosse, et travaillant sur les relations entre États et tribus, a contribué à profondément modifier la structure de ces clans.
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Dans les années 1980, Hafez el-Assad fait face à une insurrection islamiste menée par les Frères musulmans, qui comptent à l'époque des dizaines de milliers de membres. Le président syrien n'hésite pas alors à utiliser les liens tissés avec les tribus syriennes pour écraser la confrérie. En échange, il leur donne, entre autres, « le droit de suivre leurs propres lois, et de régler leurs contentieux à leur manière », c'est-à-dire selon le système traditionnel qui leur est propre, rappelle Dawn Chatty, professeure d'anthropologie à Oxford et spécialiste des tribus au Moyen-Orient. Quant aux plus petites tribus, généralement spécialisées dans l'élevage de moutons, Assad père les engage dans les services de sécurité, surtout au Liban, dans la plaine de la Békaa, leur permettant de s'enrichir et donc de resserrer les liens avec le régime de Damas et le parti Baas, ajoute la professeure. Les tribus concernées par ces faveurs vont bien entendu soutenir le régime dès le début du soulèvement en 2011.
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Déjà désunies, les tribus et les sous-groupes qui les composent se divisent alors davantage, « poussant les jeunes des tribus à perdre toute confiance en leurs leaders, et permettant l'émergence d'un nouveau leadership en contrepoids aux anciens leaders », estime M. Dukhan. Certaines prennent position avec le régime, comme les Tay (à Hassaké), les Berri (à Alep, par exemple), les Bani Ezz (très présents dans la province d'Idleb, et représentés par le parlementaire Cheikh Ahmad Darwiche), les Hadidiyine, dont l'un des membres les plus éminents n'est autre que le ministre de la Défense actuel, Fahed Jassem el-Freij, les Baqara, les Charabiyine pour n'en citer que quelques-unes.
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D'autres se rangent du côté de l'opposition et font défection. Ce fut, par exemple, le cas de l'ambassadeur syrien en Irak, Nawaf Farès, en 2012, membre des Aqidat, l'une des principales tribus du pays et de la région. L'Armée syrienne libre et les Comités locaux de coordination (CLC, important réseau de militants syriens antirégime), ainsi que les célèbres Casques blancs (secouristes) comprennent dans leurs rangs de nombreux membres de clan, comme le cheikh Abdallah Melhem, membre important du leadership de la tribu Hassana. Parmi les tribus à s'être rangées du côté de l'opposition : les Chamar, Aqidat, Mouwwali, Bani Khaled... La plupart des familles tribales sont d'ailleurs déchirées par ces prises de position ; de nombreuses milices pro et antirégime portent le même nom, qui est généralement inspiré par celui de la tribu, ajoutant encore à la confusion ambiante. La personnalité la plus importante à s'être ralliée à l'opposition politique reste Ahmad Jarba, chef bédouin de la tribu Chamar, et qui fut président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) de 2013 à 2014. L'organisation, fondée au début de la guerre civile syrienne, réunit les principales composantes de l'opposition, dont le Conseil national syrien (CNS).
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Certains clans ont bien tenté de rester neutres et de ne prendre part à aucun affrontement, mais les circonstances en ont voulu autrement. Ainsi, les Chaaïtat, tristement célèbres pour avoir été massacrés par centaines en l'espace de quelques jours à peine par l'État islamique en décembre 2014, ont fini par se ranger aux côtés du régime ou de l'opposition pour se battre contre le groupe terroriste, notamment dans la région de Deir Ezzor. La raison principale du massacre ? Des puits de pétrole et d'eau contrôlés par les Chaaïtat, et que l'EI cherchait à s'approprier. D'autres clans, comme les Baqara, les Charabiyine, les Chamar, rejoignent divers groupes anti-EI et/ou antirégime, comme la Nouvelle armée syrienne (NAS, non islamiste et entraînée par les Américains et les Britanniques), l'ASL, les Forces démocratiques syriennes (FDS, arabo-kurdes), des milices armées à l'instar de Liwaa Thouwwar al-Raqqa, etc.
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En revanche, certaines tribus n'hésitent pas non plus à s'allier à l'EI, par obligation, mais également par opportunisme, bien plus que par conviction. Il reste néanmoins difficile de savoir quels sont les chiffres réels, en raison du chaos généré par le conflit et dont les différents bilans restent approximatifs. Mais l'importance du système tribal n'est pas à négliger, et les différentes puissances régionales et occidentales ont à plus d'une reprise tenté de rallier ces clans afin de réduire, sinon stopper, les violences et de combattre l'EI. Si les pays de la région comme l'Arabie saoudite et la Jordanie financent certains groupes en fonction de leurs appartenances tribales et autres affiliations, les Occidentaux n'ont toutefois pas su vérifier la véracité des informations recueillies sur ces tribus et donc profiter de leurs réseaux.
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« Je suis tombé une fois sur un article du quotidien britannique The Independent daté de juillet 2015 et dont le titre fait référence à des discussions secrètes entre des leaders occidentaux et des leaders de tribus syriennes à Genève », raconte Haian Dukhan. « Entre autres, était mentionné Ayid el-Outaifi, du clan Outayfiat de Palmyre, et appartenant à la confédération tribale Aneza. Sauf que je n'ai jamais entendu parler de ce clan. J'ai enquêté et posé des questions à mes contacts au sein de la confédération Aneza, et personne n'en a entendu parler non plus. » Le chercheur réalise très vite que le « leader tribal » en question n'est autre qu'un ressortissant syrien ordinaire résidant en Turquie, et qui s'est fait passer pour ce qu'il n'était pas. « Il a réussi à arriver à Genève, et à se faire interviewer par les médias. Les Occidentaux n'ont même pas pensé enquêter sur leurs interlocuteurs, des tribus supposées combattre à leurs côtés », déplore le doctorant, pour lequel ces clans restent un atout inexploité.
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Il est certes impossible de mobiliser toutes les tribus pour qu'elles combattent toutes du même côté, ayant de tous temps été en guerre entre elles. « Ce sera toujours le cas », affirme fermement M. Dukhan, pour qui elles seront toujours manipulées par les puissances régionales pour leurs intérêts. « Le régime a quand même eu plus de succès que les autres protagonistes du conflit pour recruter parmi les clans et tribus », notamment après leur avoir promis plus de droits, de privilèges, et aussi parce qu'il a une longue histoire de négociations avec les tribus syriennes.
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Même son de cloche pour Dawn Chatty, selon laquelle certains leaders claniques sont certes très charismatiques et ont beaucoup de popularité, et donc de soutiens, mais restent ancrés dans leurs propres intérêts. « Ces leaders sont plus intéressés à protéger les Syriens, et le pays, d'un morcellement potentiel. S'ils doivent s'unir, ce serait pour combattre l'EI et le chasser du pays, plutôt que de combattre le gouvernement », juge la professeure. « Ils sont très pragmatiques, ils ne vont pas combattre un gouvernement soutenu par l'Iran et la Russie. » La possibilité d'une cohésion des tribus contre l'EI reste donc envisageable, d'autant plus que des alliances avec certains clans kurdes pour combattre le groupe dans le nord syrien existent déjà. Mais le feront-elles sans armes et sans garanties, conclut Samia Medawar (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://arretsurinfo.ch/syrie-les-choses-ne-sont-pas-toujours-ce-quelles-ont-lair-detre/
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http://arretsurinfo.ch/syrie-qui-lemporte-dans-laccord-turco-russe/
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http://www.lorientlejour.com/article/1004993/quel-role-pour-les-tribus-en-syrie-.html
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Allemagne: Des clans libanais font la loi “Vous êtes des porcs, nous allons vous brûler et vous faire exploser.”

Christian Hofer: Bien évidemment ces Kurdes mhallami sont musulmans sunnites. Traiter autrui de porc est spécifique chez les musulmans à l'encontre des non musulmans.

Et bien évidemment aussi, pas de Martine Brunschwig Graf pour s'émouvoir de cette violence musulmane à l'encontre des Européens qui sont pourtant sur leurs terres.

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Des habitants de la rue de Leipzig à Schalke [quartier de Gelsenkirchen] sont inquiets. Ils voient la paix sociale en danger dans leur quartier. Ils ont voulu faire part à notre rédaction de ce qu’ils avaient sur le cœur. Ils vivent, parfois depuis des décennies, en bon voisinage dans leur quartier.Aujourd’hui ils ont peur, se sentent souvent menacés, harcelés et insultés. En cause, les membres de trois clans familiaux – des Kurdes mhallami, appelés aussi Kurdes libanais. Ce sont leurs voisins.

Près d’une douzaine d’habitants se sont réunis avec notre journal dans un ensemble de jardins familiaux au sud de la ville, à l’écart de leur quartier des rues de Leipzig et de Munich, pour que personne ne se doute de quelque chose.

Ce que les habitants racontent est inquiétant, plus dramatique que ce que perçoivent police municipale et police. Ils parlent d’abord d’incivilités commises par des bandes d’enfants envoyées en avant « pour sonner sans discontinuer ou pour frapper aux portes et aux fenêtres jusqu’à ce que l’on soit à bout de nerfs ». Et puis de papier toilette usagé jeté par- dessus la clôture, ou encore d’injures sexistes des plus vulgaires. Un habitant cite des menaces proférées par les hommes :« Profitez bien de chaque jour que nous vous laissons vivre, bientôt ce sera votre tour. » [...]

Les habitants, actifs comme retraités, sont intimidés. Ils ne se tournent « presque jamais » vers la police municipale, jamais vers la police. Trop dangereux, disent-ils. En particulier parce que, lorsqu’ils se plaignent auprès des parents des jeunes, ils se retrouvent aussitôt en face « d’une meute de membres de la famille aux mines sombres ». Une habitante se montre bouleversée par leurs agressions verbales : « [...] Vous êtes des porcs, nous allons vous brûler et vous faire exploser. »

[...]
(Traduction Fdesouche)

Source

Liban – Il s’appelait Bachir Gemayel

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Michel Garroté - Ami du Liban, t'en souvient-il ? Il y a 34 ans, le 23 août 1982, le Liban avait rendez-vous avec l'espoir. Bachir Gemayel était en effet démocratiquement élu, par les chrétiens et par les musulmans, président de la République et de tous les Libanais, alors que le pays était plongé dans un conflit armé et une crise chronique qui durait depuis la fin des années 1960. Le président élu a toutefois été assassiné -- par les Syriens et/ou les palestiniens de l'époque -- le 14 septembre 1982, soit 21 jours après son élection, dans un attentat terroriste qui avait visé la permanence Kataëb d'Achrafieh.
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Cette année 2016, le 34e anniversaire de cette élection est marqué par le lancement d'un documentaire sur le président assassiné. Une cérémonie a été organisée à l'école des pères lazaristes, à la place Sassine, à Achrafieh (ci-dessous, des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : « C'est un documentaire qui a nécessité plus de trois ans de travail, notamment pour assembler toutes les données. La production est signée Mercury Content, une compagnie filiale du groupe Quantum d'Élie Khoury, et le contenu porte la signature de Georges Ghanem, journaliste, analyste politique, ancien rédacteur en chef des nouvelles de la LBCI et ancien conseiller du président Michel Sleiman », relève dans un entretien avec L'Orient-Le Jour le député maronite de Beyrouth, Nadim Bachir Gemayel. « À plusieurs reprises, j'avais sollicité Georges Ghanem qui a à son actif des documentaires sur Camille Chamoun, Charles Hélou et Kamal Joumblatt, mais je pense que le moment propice d'un documentaire sur Bachir Gemayel n'était pas encore venu. C'était entre 1998 et 2005 », poursuit-il.
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Ce documentaire de 5 heures 20 minutes a été diffusé et sera encore diffusé en cinq épisodes par la chaîne MTV. Le 23 août 2016, une cérémonie officielle de 45 minutes a donc eu lieu dans la cour de l'église de la Médaille miraculeuse des lazaristes à Achrafieh. Elle a été présentée par la journaliste et ancienne conseillère du président Élias Hraoui, May Kahalé. Le député Nadim Gemayel et Georges Ghanem interviendront pour mettre la lumière sur l'importance de ce documentaire et le travail de recherche effectué. « Ce documentaire dépeint des étapes importantes de la guerre du Liban. Rien n'a été passé sous silence. Il relate entre autres les drames d'Ehden et de Safra ainsi que les élections présidentielles après l'offensive israélienne de 1982 », souligne Nadim Gemayel, notant que la fondation qui porte le nom de son père a approuvé le documentaire sans pour autant interférer dans le contenu qui est signé Georges Ghanem.
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Les personnes interviewées dans ce documentaire sont : Johnny Abdo, Amine Abi Salloum, Abdallah Abou Habib, Jacqueline Abou Halka, Joseph Abou Khalil, Fouad Abou Nader, Sakr Aoun, Raymond Arab, Sejaan Azzi, Salim Bassila, Jean Besmarji, Abdo Chakhtoura, Isis Daher, Joe Eddé, l'ancien député Osman Dana, l'ancien ministre Salim Jahel, Fadi Frem, Naoum Farah, Georges Freiha, Samir Geagea, Solange Gemayel, Paul Gemayel, Amine Gemayel, Alexandre Gemayel, Charles Ghostine, John Gunther Dean, Tarek Habchi, Élie Karamé, Abdel Halim Khaddam, Albert Lahham, Alfred Madi, Albert Mansour, Saadallah Mazraani, l'abbé Boulos Naaman, Nazar Najarian, Béchara Nammour, Karim Pakradouni et Joseph Toutounji.
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« Bachir Gemayel représente une étape importante de l'histoire du pays et aussi la gloire et la mémoire des chrétiens du Liban », note le député d'Achrafieh. Il explique d'ailleurs que, pour célébrer cette victoire et ces moments de joie, la Fondation Bachir Gemayel a décidé, à partir de la trentième commémoration de l'assassinat du président élu, de rendre hommage au jeune chef chrétien le jour de son élection et non pas le jour de son assassinat. Depuis 2012 donc la messe commémorant l'assassinat est célébrée dans l'intimité en l'église Saint-Michel à Bickfaya, et la cérémonie officielle marquant cette phase de l'histoire du Liban est célébrée le 23 août. Dans ce cadre, en 2012, une conférence a été organisée à l'Université Saint-Joseph pour parler de l'élection du 23 août 1982, et un concert de chants partisans a été donné sur le parvis de l'église des lazaristes. L'année suivante, la rue Bachir Gemayel a été inaugurée au centre-ville de Beyrouth. La rue relie le secteur de la cathédrale Saint-Paul des arméniens à la place des Martyrs.
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Depuis plus de trois ans et demi, la Fondation Bachir Gemayel s'emploie à constituer conjointement avec la bibliothèque de l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) des archives sur le président assassiné. « Nous continuons à rassembler encore ces archives », souligne le député maronite de Beyrouth. Également, à l'occasion du 34e anniversaire de l'élection de Bachir Gemayel, une App pour I-pad a été créée. L'App propose toutes sortes d'informations sur le président assassiné, notamment ses photos, les discours qu'il a prononcés et les batailles qu'il a menées.
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Invité à présenter son père pour des étrangers qui ne connaîtraient pas Bachir Gemayel, le député maronite de Beyrouth souligne que « Bachir Gemayel était le père de la nation libanaise moderne ». « Il avait défini des valeurs, des principes et des idéaux qui constituent le modèle parfait d'un État libanais, souligne Nadim Gemayel. Je le comparerais à John Kennedy, aux États-Unis, non pas sous l'angle de la tragédie, mais plutôt sous l'angle de l'espoir, du changement et du coup de jeune qu'il a donné à son pays » (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lorientlejour.com/article/1003057/le-23-aout-1982-bachir-gemayel-etait-elu-president-de-la-republique.html
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La guerre du Liban a préfiguré de la nôtre

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Michel Garroté - Peu avant d'être assassiné, le chef chrétien libanais Bachir Gemayel (photo), dans les années 1980, avait mis en garde les Européens en leur disant : "La guerre du Liban préfigure de la vôtre. Si vous ne nous soutenez pas, vous vivrez, dans trente ans, ce que nous vivons aujourd'hui au Liban" (pour mémoire, la guerre dite "guerre du Liban" a duré de 1975 à 1990).
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Nous sommes en 2016 et Bachir Gemayel avait vu juste. Mais un autre chef chrétien linanais, Samir Geaga, avait, lui aussi, compris la situation.  Samir Geagea a croupi en prison de 1994 à 2005, dans les sous-sols du ministère libanais de la Défense. Samir Geagea a - évidemment - été torturé. A part cela, qui est Samir Geagea ?
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Si vous compilez les archives du quotidien Le Monde ou toute autre feuille de choux du même acabit, vous lirez, évidemment, que Samir Geagea était - et donc reste potentiellement - un dangereux milicien. C’est la version - ou plutôt la farce - officielle.
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Cela dit, Samir Geagea a effectivement occupé d’importantes fonctions au sein des Forces Libanaises pendant une partie de la guerre dite civile de 1975-1990. Dans les années 1980, une direction collégiale se met en place à la tête des Forces Libanaises.
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En fait, deux personnalités très distinctes, Samir Geagea, un homme qui prie, médecin de profession, et Elie Hobeïka, un opportuniste sanguinaire, se partagent les responsabilités à la direction des Forces libanaises. En 1985, Elie Hobeïka trahit les siens en se mettant aux ordres de l'Iran (il finira assassiné).
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Samir Geagea, lui, reste fidèle. En 1990, l’ineffable général « chrétien » Michel Aoun, un mythomane qui se prend pour De Gaulle, lance, à la tête de l’armée libanaise, une offensive aussi effroyable que stupide contre les Forces Libanaises de Samir Geagea.
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L’incommensurable idiotie de Michel Aoun - aujourd’hui allié du Hezbollah et donc de l'Iran - divise le camp chrétien et permet aux ayatollahs iraniens d'étrendre leur sphère d'influence.
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Samir Geagea refuse la capitulation et la collaboration avec un gouvernement libanais aux ordres de l'Iran. Samir Geagea refuse de quitter son pays, il est accusé de soi-disant crimes dont il est innocent, il est arrêté en 1994 et emprisonné jusqu’en 2005.
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A propos de la guerre du Liban qui a préfiguré de la nôtre, Michel Janva, sur 'Le Salon Beige', écrit notamment (extraits adaptés ; voir premier lien vers source en bas de page) : Dans le livre 'Paradis perdus', Josselin Monclar raconte l'histoire d'un jeune étudiant français accueilli par une famille de chrétiens libanais, à Beyrouth. Au contact de ces maronites du quartier d’Achrafieh, il découvre le drame des chrétiens du Liban, leur martyr, leur souffrance, leur histoire... Un roman qui se lit comme une histoire vraie, tellement vraie qu'elle pourrait nous arriver, conclut Michel Janva.
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Extraits du livre 'Paradis perdus' (voir deuxième lien vers source en bas de page) : Tu sais, reprend Karim, il y a deux choses essentielles à retenir dans notre guerre. La première, c'est qu'elle fut une guerre de préfiguration. Elle a annoncé, selon moi, ce que seront les conflits du XXIe siècle : des conflits de civilisation se polarisant autour d'oppositions religieuses. Les idéologies sécularisées occidentales, le primat de votre technologie et la Guerre froide, ont occulté la place de la religion dans les grands affrontements passés.
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 'Paradis perdus' : Vous avez cru que la sagesse des hommes épris de progrès les mettrait à l'abri du retour de l'obscurantisme religieux. C'était une illusion. Les forces de l'esprit sont toujours plus fortes que tous les matérialismes. L'échec de vos systèmes, la démocratisation de la technologie et la fin des équilibres résultant de cette glaciation politique, libèrent des forces qui étaient contenues jusqu'alors par vos valeurs et votre puissance. Le basculement s'est d'abord opéré chez nous, ce petit laboratoire des conflits où chacun exportait sa violence.
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 'Paradis perdus' : En Europe, en faisant de la religion une affaire purement privée, vous avez construit des sociétés horizontales. Elles reposent sur le relativisme qui vous assure une paix intérieure, avec la juxtaposition de communautés de croyance qui sont censées se valoir et doivent cantonner à la sphère privée l'expression de leur foi. Cette paix est, elle aussi, toute relative. L'arrivée massive de musulmans en Occident finira par se traduire par une remise en cause de tous vos gentils principes au nom de la verticalité inhérente à l'islam qui subordonne le temporel au spirituel, peut lire encore dans  'Paradis perdus' (fin des extraits adaptés ; voir les deux liens vers sources en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/08/la-guerre-au-liban-pr%C3%A9figuration-de-la-n%C3%B4tre-.html
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http://www.l-editeur.fr/paradis-perdus
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Rappel: Les chrétiens du Liban avaient été attaqués par les musulmans qu’ils avaient accueillis. La première attaque avait été faite dans une église !

Une vidéo à voir absolument, de Brigitte Gabriel. Le parallèle est tout simplement impressionnant avec ce qui se passe aujourd'hui.

Vidéo très intéressante où l'on apprend que les musulmans ont pu bénéficier des écoles et des universités libanaises avant de détruire totalement ce joyau du Moyen-Orient. Et surtout les médias occidentaux ont censuré toutes ces horreurs anti-chrétiennes.

Et lorsque les gauchistes chrétiens ont été face à ces musulmans palestiniens, ils leur ont dit "Vous ne pouvez pas nous massacrer, nous vous avons aidés, nous avons obtenu des droits pour vous, nous sommes de votre côté!" 

Les musulmans leur répondaient: "Vous n'êtes rien d'autre que des idiots utiles, vous n'êtes pas différents des infidèles."

 

(à 6:12)

 

Hariri blanchit-il de l’argent pour le Hezbollah ?

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Le sunnite libainais Hariri blanchit-il de l'argent pour son ennemi, le Hezbollah chiite ? Les Hariri impliqués dans un réseau de blanchiment d'argent au profit du Hezbollah ? Un réseau d'une quinzaine de personnes, toutes libanaises et opérant à travers l'Europe, a été démantelé en janvier dernier dans le cadre de l'opération "Cedar", selon des informations rapportées par Le Parisien (voir les liens vers sources en bas de page). Les services américains et français ont démantelé un réseau de blanchiment de l'argent de la drogue de Colombie, via un système de commerce de montres et de voitures de luxe destinées au Liban. Le cèdre du Liban est une essence caractérisée par ses branches, étalées horizontalement et en plans superposés.
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C'était très exactement la configuration de cette vaste organisation criminelle mise au jour par les policiers français de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), en partenariat avec la DEA, l'agence antidrogue américaine. Un an d'enquête, des dizaines d'heures d'écoute ont permis d'aboutir à l'interpellation discrète, en janvier dernier, d'une quinzaine de personnes à travers toute l'Europe, dont sept au moins ont été incarcérées, certains protagonistes étant libérés sous contrôle judiciaire, d'autres faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international. Tous sont libanais, ce qui a donc valu son nom à cette opération Cedar, traduction anglaise de « cèdre ». Initialement, c'est un renseignement américain qui a mis les enquêteurs sur la piste de ce réseau, soupçonné de blanchir par millions d'euros les revenus de la cocaïne vendue à la tonne en Europe par les cartels colombiens de Cali et Medellín.
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A l'origine, l'enquête plus vaste de la DEA dans laquelle s'intègre Cedar « couvre le monde entier, et met en lumière une fois de plus le lien existant à l'échelle globale entre trafic de drogue et terrorisme », martèlent les services américains. Dès 2012, des passeurs avaient été appréhendés, notamment en Hollande, transportant au minimum plusieurs centaines de milliers d'euros à chaque voyage. En janvier 2015, une information judiciaire a été ouverte, confiée au juge Baudoin Thouvenot, en poste à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris. Les policiers se mettent sur la piste de ces « collecteurs » et « blanchisseurs », dont le mode opératoire transparaît rapidement. Les uns récupèrent l'argent en Italie, Espagne, France, Allemagne et au Benelux.
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Il est ensuite confié à deux commerçants. Le premier, Oussama F., l'investit dans des voitures de luxe achetées en Ile-de-France. Le second, Ali Z., fait de même en Allemagne avec des montres très haut de gamme. Autant de marchandises revendues au Liban, pour en extraire un argent « propre », reversé aux Colombiens via un système de compensation par des Libanais installés en Amérique du Sud. Bien sûr, le service n'était pas gratuit, et chacun prélevait sa dîme au passage. Les enquêteurs ont ainsi découvert qu'en arrière-plan le système finançait le Hezbollah, parti chiite libanais combattant aux côtés de Bachar al-Assad. « Nous gérons l'un des plus gros dossiers du Moyen-Orient », se vantait ainsi l'un des suspects dans une écoute dont nous avons pu avoir connaissance.
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Etonnamment, le nom de la famille Hariri, du nom de l'ancien Premier ministre libanais, que le même Hezbollah est soupçonné d'avoir assassiné, est également avancé par les protagonistes, en tant que bénéficiaire de sommes conséquentes. « Les investigations policières ont été extrêmement poussées dans ce dossier, se félicite Me Denis Tailly-Eschenlohr, avocat de l'un des porteurs de valises. Mais il demeure de nombreuses zones d'ombre suspectes, qui devront nécessairement être élucidées... » « On nous parle de blanchiment de trafic de stupéfiants, mais ce dossier reste concentré sur l'argent, sans s'intéresser à la drogue », renchérit Me Ivan Itzkovitch, avocat de l'un des blanchisseurs présumés.
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En attendant, cela reste un important coup porté au système de lessivage de l'argent sale. Sachant que par le passé, cela n'a jamais empêché les filières de renaître. Une autre particularité du cèdre est de croître très rapidement, et de pouvoir vivre mille ans.
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De son côté, L'Orient-le-Jour écrit (voir les liens vers sources en bas de page) : Un an d'enquête, des dizaines d'heures d'écoute ont permis d'aboutir à l'interpellation discrète, en janvier dernier, d'une quinzaine de personnes à travers toute l'Europe, dont sept au moins ont été incarcérées, certains protagonistes étant libérés sous contrôle judiciaire, d'autres faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international. Tous sont libanais, ce qui a donc valu son nom à cette opération Cedar, traduction anglaise de "cèdre. Répondant à ces informations du Parisien, reprises par le quotidien libanais as-Safir, Saad Hariri affirme dans un communiqué "n'avoir aucun lien professionnel ou personnel" avec Béchara T., et que celui-ci n'est pas son avocat.
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"Les affirmations des membres détenus du réseau sont donc sans fondement", poursuit M. Hariri. Le nom de l'ancien Premier ministre n'est pas le seul à figurer dans l'affaire. Le Parisien affirme que celui de son frère Fahd, le plus jeune des Hariri, apparaît également dans les relevés téléphoniques de certains membres du réseau. Contactée par le quotidien français, la famille Hariri dément fermement ces informations. Fahd précise au journal "n'être ni de loin ni de près impliqué dans une quelconque affaire de ce type". Pour comprendre le lien entre la famille Hariri et le Hezbollah, le Parisien a interrogé un universitaire libanais, resté anonyme : "On peut imaginer que ces élites politico-mafieuses fassent des affaires entre elles".
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Une source proche du dossier affirme toutefois au Parisien : "Si les Hariri ont bien touché ces fonds, pour une raison ou pour une autre, je n'imagine pas qu'ils aient eu connaissance de leur provenance".
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Michel Garroté
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http://www.leparisien.fr/faits-divers/au-coeur-de-la-machine-a-blanchir-des-cartels-24-04-2016-5741043.php
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http://www.lorientlejour.com/article/982850/les-hariri-impliques-dans-un-reseau-de-blanchiment-dargent-au-profit-du-hezbollah.html
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La Chrétienté libanaise est-elle définitivement morte ?

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Lundi 18 janvier 2016, le chef du parti chrétien des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a annoncé son soutien à la candidature aux présidentielles du chrétien-traître Michel Aoun, allié du Hezbollah, qui lui est aligné sur l'Iran, cet Iran des ayatollahs qui finance ce même Hezbollah depuis de nombreuses années. Le soutien de Geagea à Aoun est, selon moi, une épouvatable nouvelle et une terriblee déception. De toute évidence, des tractations secrètes ont récemment été menée avec l'Iran, l'Arabie saoudite, le Liban et la France molle pour aboutir à un tel désastre. La Chrétienté libanaise est-elle définitivement morte ?
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En 2008, j'avais publié une analyse intitulée "LIBAN : le mystère des Forces Libanaises" (extraits ; voir troisième lien vers source en bas de page), analyse dans laquelle j'écrivais notamment : Samir Geagea a croupi en prison de 1994 à 2005, dans les sous-sols du ministère libanais de la Défense, sous contrôle et sous occupation syriennes. Samir Geagea a - évidemment - été torturé. A part cela, qui est Samir Geagea ?
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Si vous compilez les archives du quotidien Le Monde ou toute autre feuille de choux du même acabit, vous lirez, évidemment, que Samir Geagea était - et donc reste potentiellement - un dangereux milicien. C’est la version - ou plutôt la farce - officielle. Cela dit, Samir Geagea a effectivement occupé d’importantes fonctions au sein des Forces Libanaises pendant une partie de la guerre dite civile de 1975-1990. Dans les années 1980, une direction collégiale se met en place à la tête des Forces Libanaises.
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Deux personnalités très distinctes, Samir Geagea, un homme qui prie, médecin de profession, et Elie Hobeïka, un opportuniste sanguinaire, se partagent les responsabilités à la direction des Forces libanaises. En 1985, Elie Hobeïka trahit les siens en se mettant aux ordres du dictateur syrien Hafez el Assad. Samir Geagea, lui, reste fidèle. En 1990, l’ineffable général « chrétien » Michel Aoun, un mythomane qui se prend pour De Gaulle, lance, à la tête de l’armée libanaise, une offensive aussi effroyable que stupide contre les Forces Libanaises de Samir Geagea.
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L’incommensurable idiotie de Michel Aoun - aujourd’hui allié du Hezbollah - divise le camp chrétien et permet aux Syriens d’instaurer un régime libanais à leur solde et permet aux Syriens d’imposer au Liban la « pax syriana » (add. et sourtout aux ayatollahs iraniens d'étrendre leur sphère d'influence). Samir Geagea refuse la capitulation et la collaboration avec un gouvernement libanais aux ordres de la dictature syrienne. Samir Geagea refuse de quitter son pays, il est accusé de soi-disant crimes dont il est innocent, il est arrêté en 1994 et emprisonné par les Syriens jusqu’en 2005 (fin des extraits de mon analyse "LIBAN : le mystère des Forces Libanaises" publiée en 2008 ; voir troisième lien vers source en bas de page).
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Les différents titres de la presse libanaise, souline le quotidien libanais L'Orient-le-Jour, ont diversement réagi mardi (19 janvier 2016) à l'annonce par le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, de son soutien à la candidature à la présidence de la République du chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, le général Michel Aoun (voir premier lien vers source en bas de page). Les quotidiens proches du 14 Mars notent un bouleversement de la donne présidentielle, édulcoré par l'annonce par le chef des Marada, Sleimane Frangié, du maintien de sa candidature, soutenue par l'ancien Premier ministre Saad Hariri. De leur côté, les titres plus proches du Hezbollah saluent le courage de M. Geagea et estiment que son annonce porte un coup à la coalition du 14 Mars.
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"Geagea modifie les règles du jeu de la présidentielle en évinçant la candidature de Frangié et incommodant ses alliés", écrit Rosanna Bou Mounsef dans les colonnes du quotidien an-Nahar. "Il ne fait pas de doute qu'en annonçant son soutien à la candidature de Michel Aoun, qui préempte le soutien déclaré de Saad Hariri à la candidature de Sleimane Frangié, Samir Geagea a voulu montrer qu'il avait le pouvoir de changer les règles du jeu de l'élection présidentielle, qui semblait devoir s'achever par l'élection de M. Frangié", estime-elle. Décrite par an-Nahar comme un "renversement chrétien", l'annonce de M. Geagea met la balle dans le camp du Futur, affirme le quotidien, estimant que l'élection présidentielle aura lieu "aujourd'hui ou jamais"
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Le quotidien al-Moustaqbal met, lui, en avant le fait que l'annonce tonitruante de M. Geagea a été douchée par les propos de Sleimane Frangié qui a assuré qu'il maintenait sa candidature, à l'issue d'une rencontre avec le patriarche maronite, Béchara Raï. "L'euphorie des aounistes a été douchée par la déclaration franche et brève du candidat consensuel Sleimane Frangié, annonçant qu'il ne retirera pas sa candidature", souligne le quotidien proche du Courant du Futur.
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De son côté, le quotidien as-Safir met en avant le "courage" de Samir Geagea. "Oui, Samir Geagea a vraiment annoncé son soutien à la candidature de Aoun. Ce que d'autres n'ont pas osé faire, les Forces libanaises l'ont fait", écrit l'ancien ministre Élie Ferzli, qui écrit régulièrement dans le quotidien. "Hier, Samir Geagea a porté le bâton de pèlerin des chrétiens. Il s'est élevé au rang de leader chrétien et a lancé Aoun sur la route de Baabda", poursuit-il dithyrambique, estimant que la conférence de presse de la veille ressemblait à un "passage de relais, comme si Aoun achevait le processus de sa propre succession". Un autre article publié mardi dans les colonnes d'as-Safir affirme que Sleimane Frangié ne se retirera pas de la course présidentielle.
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Pour sa part, le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, a titré mardi sans ambages "Le soulèvement de Geagea contre Hariri". Dans un dossier spécial, le quotidien explique que "la fête de Maarab trouble Hariri et Frangié et énerve Berry et Joumblatt". Dans un deuxième article, il assure que le Futur va se contenter de prendre acte de la "réconciliation" entre M. Geagea et M. Aoun, sans pour autant saluer l'annonce du chef des FL. Dans un billet, le journaliste Jean Aziz oriente son propos sur la portée historique de l’événement.
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Sandra Noujeim, dans L'Orient le Jour, écrit (voir deuxième lien vers source en bas de page) Bien qu'attendue depuis une semaine, la scène du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, faisant son entrée solennelle hier à Meerab, n'a pas été sans produire un effet de stupeur générale. La stupeur face à cet instant de « réconciliation historique » a préludé à la joie affichée par les artisans du rapprochement entre le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL), ayant conduit à l'annonce, hier, par le président des FL, Samir Geagea, de son appui à la candidature de son rival historique à la présidentielle.
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Sandra Noujeim : « Nous tournons la page de vingt années de rivalité et scellons la réconciliation interchrétienne », a-t-il dit, sous les applaudissements de ses partisans, conquis tantôt par la perspective d'unité interchrétienne que cette union ouvre, tantôt par la virtù démontrée par leur leader, et tantôt par la volonté de peser à nouveau dans un processus de décision dans lequel ils se sentent viscéralement marginalisés. Une réconciliation qui se traduit d'ailleurs, en politique, par « une entente chrétienne sur la présidentielle, dans l'espoir de décrocher une entente nationale », ont souligné hier en chœur le député Ibrahim Kanaan et le responsable de la communication au sein des FL, Melhem Riachi, les artisans du rapprochement entre les deux formations.
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Sandra Noujeim : En dehors du cadre restreint et confiné de Meerab, où les rires larges des uns ont caché les rictus forcés de quelques autres, et où les cadres des FL, tous mobilisés et cravatés pour accueillir les cadres du CPL, ont applaudi – parfois avec un sourire un peu gêné, il est vrai, comme Antoine Zahra – les traits d'esprit échangés entre MM. Geagea et Aoun, la réaction des acteurs extérieurs était, en revanche, faite de consternation.
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Sandra Noujeim : Certes, nul ne conteste le principe du rapprochement. Certains, y compris au sein du bloc du Futur, comme le ministre Nabil de Freige, ont d'ailleurs tenu à valoriser hier « toute entente entre chrétiens ». De plus, Samir Geagea a voulu donner hier la preuve, à travers les clauses de la déclaration commune dont il a donné lecture, que c'est Michel Aoun qui a fait un grand pas en direction de son programme électoral et des principes du 14 Mars, et pas le contraire.
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Sandra Noujeim : M. Geagea affirme par ailleurs à l'adresse de ses détracteurs qu'il faut lui laisser le temps de prouver la justesse de sa démarche stratégique, qui cherche notamment à prouver que le Hezbollah ne veut pas de président de la République, in fine, quel qu'il soit, Michel Aoun ou autre. Mais il est des questions que cette entente soulève, à plus d'un niveau.
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Sandra Noujeim : Il y a d'abord la question de l'authenticité du rapprochement. Dans un pays privé de son travail de mémoire, et qui subit jusqu'à aujourd'hui les effets pervers d'une guerre qu'il est interdit de revisiter, de comprendre, voire de surmonter, la réconciliation ne saurait se limiter à une poignée de main, aussi méritoire soit-elle. « Que ces deux parties qui disent avoir effectué leur réconciliation nous exposent en détail les apprentissages qu'ils ont fait de leur passé conflictuel depuis 1989 », souligne ainsi une source du 14 Mars.
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Sandra Noujeim : Purger les haines du passé nécessite un long travail d'histoire, de dialogue, de face-à-face entre les acteurs et témoins d'une guerre fratricide, qui avait ravagé le camp chrétien en 1990. En prétendant sceller leur réconciliation, FL et CPL parient sur la symbolique de leur rapprochement. Aussi louable soit-il (il pourrait constituer d'ailleurs un premier pas vers un travail de mémoire constructif), ce rapprochement n'a pas prêté l'oreille à l'histoire individuelle des Libanais directement concernés par ce conflit. Jusqu'à preuve du contraire, la réconciliation FL-CPL ne sert donc qu'un objectif étroitement politique, et étroitement communautaire.
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Sandra Noujeim : Des sources du Futur et des indépendants du 14 Mars estiment que le rapprochement CPL-FL avait d'entrée des motifs liés à la présidentielle. Selon certains, le soutien par Samir Geagea de la candidature de Michel Aoun aurait même été prévu avant que ne se précise la perspective d'un soutien de Saad Hariri à la candidature de Sleiman Frangié.
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Sandra Noujeim : L'avis prédominant, au sein du 14 Mars, reste que le soutien de Meerab au général Michel Aoun est un « acte réactionnaire », né d'un besoin injustifié de prouver que Meerab est un passage obligé pour la présidentielle. « L'erreur de Saad Hariri ne justifie pas l'erreur de Samir Geagea. Ce dernier aurait dû exprimer, au sein même du 14 Mars, ses réserves à l'égard de la candidature de Sleiman Frangié, et exiger des garanties concrètes liées au compromis dont ce dernier fait l'objet », ajoute cette source.
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Sandra Noujeim : Cet acte qui serait mû par un sentiment de rivalité entre les leaderships sunnite et chrétien, d'une part, et qui attise, de l'autre, le conflit sunnite-chiite, aurait ainsi sonné le glas du 14 Mars. « Samir Geagea a donné le coup final au 14 Mars, ce 14 Mars étant l'instant où chacun a décidé de surmonter son appartenance communautaire », fait remarquer la source indépendante.
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Sandra Noujeim : Or l'événement hier à Meerab a consacré non pas « un dépassement des événements de 1989-1990, mais une réémergence des mêmes acteurs et une réactualisation des mêmes réflexes identitaires caractéristiques de cette époque ». En tout cas, l'absence de personnalités symboliques du 14 Mars, qui n'ont jamais pratiqué la politique de la chaise vide à Meerab depuis que Samir Geagea y a établi sa demeure, était hier particulièrement révélatrice.
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Sandra Noujeim : D'un point de vue pragmatique, la portée stratégique de l'appui de Samir Geagea à la candidature de Michel Aoun est elle aussi questionnée. En la forme, cette candidature ne s'inscrit pas dans le prolongement d'un compromis régional, qui justifierait la démarche de Meerab, comme il l'avait fait de l'initiative de Saad Hariri en faveur de Sleiman Frangié.
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Sandra Noujeim : Plus encore, au niveau de sa lecture de la conjoncture régionale, Samir Geagea ferait une « erreur politique grave » : celle de soutenir le candidat du Hezbollah, donc de l'aile radicale iranienne, à l'heure d'une transition régionale décisive (l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire, les prochaines élections iraniennes, la maturation d'une solution politique en Syrie) et surtout d'une solidarité arabe sans précédent, incluant l'Irak et le sultanat d'Oman, contre la politique radicale de Téhéran dans la région.
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Sandra Noujeim : Autrement dit, toutes les lectures incitent à croire que Samir Geagea risquerait de tout perdre désormais, y compris ses relations privilégiées avec l'Arabie saoudite. En contrepartie, c'est le général Michel Aoun qui aurait marqué hier une victoire symbolique : une « double intronisation » politique à Meerab, et morale à Bkerké. Son passage préalable au siège patriarcal est placé pour l'heure, par les Marada, dans le cadre du soutien du patriarche à toute entente chrétienne et toute initiative de déblocage de la présidentielle.
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Sandra Noujeim : Mais cette visite n'a pas été sans provoquer une réaction immédiate de Sleiman Frangié : ce dernier s'est rendu hier en soirée à Bkerké, où il a annoncé aux médias le maintien de sa candidature. Une source autorisée insiste sur le fait que la visite « était prévue d'avance et n'est pas liée à la visite de Michel Aoun à Bkerké ».
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Sandra Noujeim : La source a qualifié l'entretien de « positif et franc », et révélé que le député de Zghorta prévoit de prendre « une position importante » à l'égard de la démarche de Geagea « au cours des deux prochains jours », confie une source autorisée à L'OLJ. On apprenait en outre que le chef des Marada doit se rendre aujourd'hui au Vatican, où il doit être reçu par le pape. Une information néanmoins démentie par les Marada.
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Sandra Noujeim : L'entente CPL-FL, accueillie par Bkerké, n'est pas sans embarrasser les différents acteurs. Le parti Kataëb a pris hier la décision de s'abstenir de tout commentaire pour l'instant. Des milieux proches de ce parti révèlent toutefois à L'OLJ « ne pas avoir été informé à l'avance de la décision de Samir Geagea, ni par le CPL, ni par les FL ». Un manquement qui aurait conduit le chef des FL à contacter hier le chef des Kataëb, Samy Gemayel.
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Sandra Noujeim : Une réunion s'est tenue hier à Riyad entre Saad Hariri, rentrant de Paris, et une délégation du courant du Futur, formée notamment par Fouad Siniora, Nouhad Machnouk, Achraf Rifi et Ahmad Fatfat. Pour l'instant, ce qui est certain est que « le Futur continue de soutenir la candidature de Sleiman Frangié », comme l'a assuré une source de ce courant à L'OLJ. Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a par ailleurs convoqué son bloc à une réunion aujourd'hui.
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Sandra Noujeim : L'éventualité d'une tenue d'une séance électorale le 8 février prochain est écartée presque à l'unanimité, à l'heure où la grande inconnue des pointages reste le Hezbollah. Pour une source autorisée du Futur, la visite du général Michel Aoun a été concertée avec le parti chiite, qui « n'est pas sans se délecter du spectacle », conclut Sandra Noujeim, dans L'Orient le Jour (voir deuxième lien vers source en bas de page) .
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Michel Garroté, 19 janvier 2016
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http://www.lorientlejour.com/article/965664/lalliance-geagea-aoun-vue-par-la-presse-libanaise.html
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http://www.lorientlejour.com/article/965644/lalliance-aoun-geagea-suscite-a-la-fois-exaltation-et-craintes.html
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Lire également mon analyse parue en 2008 :
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http://monde-info.blogspot.ch/2008/09/liban-le-mystre-des-forces-libanaises.html
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La marine russe a demandé au Liban de fermer une partie de son espace aérien

 

La Méditerranée orientale va connaître une grosse activité au cours de ces prochaines heures. Alors que le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle y sera déployé dimanche [22 novembre], la marine russe a prévu d’y organiser des manoeuvres devant durer au moins 3 jours. Et ces dernières vont obliger le Liban à […]

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Liban: “L’immigration musulmane a détruit un pays chrétien prospère et tolérant” (Vidéo)

Vidéo très intéressante où l'on apprend que les musulmans ont pu bénéficier des écoles et des universités libanaises avant de détruire totalement ce joyau du Moyen-Orient. Et surtout les médias occidentaux ont censuré toutes ces horreurs anti-Chrétiens.

Et lorsque les gauchistes chrétiens ont été face à ces musulmans palestiniens, ils leur ont dit "Vous ne pouvez pas nous massacrer, nous vous avons aidés, nous avons obtenu des droits pour vous, nous sommes de votre côté!" 

Les musulmans leur répondaient: "Vous n'êtes rien d'autre que des idiots utiles, vous n'êtes pas différents des infidèles."

La légion mercenaire du Hezbollah


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En avril 2014, les autorités allemandes ont effectué une perquisition au siège d’une organisation proche du mouvement terroriste Hezbollah. L’association « Projet pour les enfants libanais orphelins » a collecté plusieurs millions de dollars au profit du Hezbollah qui figure sur la liste noire des organisations terroristes de divers pays occidentaux. Emily Haber, la vice-ministre allemande de l’Intérieur, a indiqué que l’association « caritative » a transféré les fonds collectés au « Fonds de Shahid » qui procure une aide financière au Hezbollah. Dans le cadre de la perquisition, les policiers ont saisi de l’argent, 40 caisses de matériel appartenant à l’organisation terroriste et plusieurs kilos de pièces d’or.

Le réseau international du Hezbollah

Des milliers de membres et de sympathisants libanais chiites du Hezbollah opèrent dans l’UE, en Afrique de l’Ouest, au Venezuela, au Brésil, au Mexique et ailleurs, collectant des fonds pour leur direction centrale basée à Beyrouth. Alors que le groupe fonctionne dans toute l’Europe, l’Allemagne semble être le centre de l’activité, avec 950 membres et sympathisants, selon l’agence allemande du renseignement intérieur. Le Hezbollah a maintenu un profil bas en Europe depuis les attentats du 11 septembre 2001. Bien que les différents services de sécurité européens gardent un œil sur les partisans du Hezbollah, des experts américains affirment qu’ils n’ont aucun moyen réel pour suivre les cellules dormantes, qui sont considérées comme une menace élevée en termes de sécurité.

La perquisition effectuée par les autorités allemandes le mardi 8 avril 2014 demeure ainsi une bonne nouvelle. Par ailleurs, il est évident que la légion mercenaire du Hezbollah, mouvement terroriste libanais, téléguidé par la dictature alaouite syrienne, et, surtout, téléguidé par les mollahs intégristes iraniens, consolide, via la terreur et les assassinats, son mini-Etat, implanté au Liban. La légion mercenaire du Hezbollah pratique le terrorisme, sous le regard indifférent l’armée libanaise ; et sous le regard indifférent des Casques bleus de la Finul.

L’Otan ne fait rien

D’un point de vue géostratégique et juridique, il serait temps d’anéantir, l’énorme arsenal – militaire et balistique – du Hezbollah. Certes, Israël peut charger son armée d’accomplir cette salutaire besogne. Mais ne serait-il pas plus juste, que, pour une fois, des Etats-membres de l’OTAN (pas nécessairement le Commandement de l’OTAN et certainement pas la Turquie, membre, pour l’instant, de cette même OTAN) s’en chargent eux-mêmes ?

Ne serait-il pas plus juste, que des navires de guerres occidentaux envoyés au large du Liban se chargent de pilonner à coups de missiles l’arsenal du Hezbollah ? Après tout, les navires de guerre russes ne se gênent pas pour mouiller dans le port syrien de Tartous afin de soutenir le pouvoir syrien. Le Qatar ne se gêne pas pour financer le jihad en Syrie, en Irak et ailleurs. Le Hezbollah terrorise aussi la France. Qu’attend la France, qui se déclare amie du Liban, pour terroriser le Hezbollah ?

L’Iran contrôle le Hezbollah

Le Hezbollah travaille avec le régime syrien, c’est vrai. Mais le Hezbollah n’est pas le bras séculier du régime syrien. Le Hezbollah est le bras séculier, la légion étrangère et mercenaire, des ayatollahs, intégristes et génocidaires, qui gouvernent l’Iran depuis 1979. La Syrie alaouite a choisi de faire alliance avec l’Iran chiite. Tandis que le Hezbollah chiite, lui, est dirigé, idéologiquement, militairement et financièrement, par l’Iran. C’est cette réalité-là que nos médias s’évertuent d’occulter.

Depuis que le Hezbollah a commencé sa violente prise de pouvoir au Liban en mai 2008, il l’a fait en coopération avec l’armée libanaise. Quand les forces du Hezbollah ont lancé leurs attaques, mis le feu et détruit les bureaux du journal et de la station de TV Future News de Hariri, elles l’ont fait avec une escorte de l’armée libanaise. En mai 2008, l’armée libanaise a remis en place l’agent et espion du Hezbollah limogé, le brigadier général Wafiq Shuqeir, comme chef de la sécurité à l’aéroport international de Beyrouth. L’armée libanaise s’est aussi inclinée devant le Hezbollah en annonçant qu’elle ne prendrait aucune mesure pour fermer le système de télécommunications indépendant du Hezbollah, dirigé par l’Iran.

En janvier 2011, le Hezbollah imposait l’un de ses financiers à la tête du gouvernement libanais. Bien qu’il se présentât comme un modéré, centriste et homme de consensus, Mikati ne demeurait pas moins l’homme de l’ombre du Hezbollah et l’un de ses argentiers. Mikati avait fait ses preuves professionnelles, ce qui lui avait valu la confiance des milieux d’affaires. Y compris hélas de certains milieux d’affaires libanais chrétiens proches du général chrétien-traître Michel Aoun, lui-même allié au Hezbollah par une soi-disant « entente », avec, cerise sur le gâteau, la jeunesse chrétienne libanaise friquée en exil à Paris de tendance « aouniste ».

Si une paix globale avec Israël est signée par le monde arabe, le Hezbollah reconnaîtra-t-il Israël ? Même en admettant, qu’un jour, le monde arabe signe une paix globale avec Israël, hypothèse hautement improbable en l’état actuel des choses, le Hezbollah ne reconnaîtra pas Israël. Le Hezbollah ne reconnaîtra pas Israël parce que les ayatollahs iraniens ne reconnaîtront pas Israël. Notez qu’au stade actuel, même le soi-disant modéré Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinienne, ne reconnaît pas l’Etat d’Israël puisque lui et son entourage prônent la destruction d’Israël dans leurs médias et leurs écoles.

Le Hezbollah peut-il un jour déposer les armes et se transformer en pur parti politique ? C’est une farce monstrueuse véhiculée par certains de mes confrères. Le Hezbollah n’est pas en train de déposer les armes. Le Hezbollah est en train de renforcer son pouvoir militaire, financier et idéologique. Walid Pharès, de la Foundation for Defense of Democraties, et, Claude Moniquet, de l’European Strategic Intelligence and Security Center démontrent cela depuis 2008. L’Iran verse un milliard de dollars par an au Hezbollah. Pascale Khoury, de Nowlebanon, m’a avoué, par mail, le 16 janvier 2008, qu’il n’y a plus du tout de liberté de presse au Liban, à cause du Hezbollah. Pas seulement au Sud-Liban. Dans tout le Liban. Je suppose que depuis, Pascale Khoury est entrée en totale dhimmitude.

L’Alliance du 14 Mars

Pour mémoire, rappelons que les Libanais assoiffés de souveraineté et de liberté sont rassemblés au sein de l’Alliance du 14 Mars, une coalition politique libanaise, libre, démocratique et souverainiste, regroupant des personnalités et mouvements politiques ayant pris part à la Révolution du Cèdre suite à l’assassinat par la Syrie, le 14 février 2005, de l’ancien Premier ministre, Rafiq Hariri.

L’Alliance du 14 Mars regroupe des musulmans et des chrétiens, notamment le parti chrétien des Forces libanaises et le parti des Kataëb, opposés à la mainmise du Hezbollah chiite, du régime alaouite encore au pouvoir Syrie et des mollahs intégristes de l’Iran sur le Liban (voir premier lien en bas de page). Hélas, d’autres chrétiens libanais, sous la férule de l’opportuniste Michel Aoun, ont scellé une aberrante « entente » avec le Hezbollah (voir deuxième lien en bas de page).

Il faut dire que depuis 1995, de nombreux jeunes chrétiens libanais sont influencés par le journalisme propagandiste, aussi bien français que libanais, qui diabolise le parti chrétien des Forces libanaises et qui fait passer le Hezbollah terroriste pour un « parti politique » et pour un « mouvement de résistance ». Or, un Liban sans le Hezbollah, c’est un Liban sans l’Iran. Prétendre que nous devrions nous appuyer sur le Hezbollah pour combattre l’Etat Islamique (EI) en Syrie et en Irak, c’est une idée certes originale, mais un peu trop pimentée à mon goût.

Michel Garroté

Sources :

http://monde-info.blogspot.ch/2008/09/liban-le-mystre-des-forces-libanaises.html

http://monde-info.blogspot.ch/2009/04/liban-sur-le-general-aoun-avais-je.html

   

Attaque contre Charlie Hebdo : tirs de joie à Aïn el-Heloué au Liban (LBCI)

Des tirs de joie dans le camp palestinien de Aïn el-Heloué, au Liban-sud, ont été entendus mercredi, en célébration de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, rapporte la chaîne LBCI. L'information a également été rapportée par la télévision al-Jadeed.

L'attentat sans précédent perpétré à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo par deux à trois hommes cagoulés et lourdement armés a fait au moins douze morts.

Source

“La prochaine étape, c’est l’expansion de l’EI dans des zones comme le nord du Liban”

La naissance et l'expansion du groupe État islamique en Syrie et en Irak est le pire des scénarios pour les États-Unis, qui doivent se préparer à des années de lutte et potentiellement à un retour du terrorisme sur leur sol, préviennent deux experts et un ancien responsable américain.

"L'EI est la réincarnation du pire cauchemar de l'Amérique" a estimé mardi, au cours d'une conférence à Washington sur "el-Qaëda et ses héritiers", Bruce Riedel, ancien haut responsable de la CIA, membre du centre de réflexion Brookings. "Cette guerre en Irak dont le peuple des États-Unis, le gouvernement des États-Unis, voulaient tellement sortir, eh bien nous y sommes à nouveau mêlés".

"Pire", a-t-il ajouté, "nous reprenons part à un conflit sans savoir comment il va finir. Cette administration (américaine) a sagement omis de préciser un scénario de fin de conflit, parce qu'elle n'en a pas (...). Cette guerre est la réincarnation de l'un des hommes les plus malfaisants de la précédente décennie: le Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui. Il avait fondé el-Qaëda en Irak en 2003, il représente l'essence de l'EI. C'est comme si nous avions affaire à son zombie, revenu d'entre les morts".

Un avis partagé par John McLaughlin, ancien numéro deux de la CIA, aujourd'hui enseignant à l'université Johns Hopkins, qui assure que "la bête EI grossit sans cesse. D'après ce que nous savons, les volontaires continuent à la rejoindre. Si, comme certains rapports en font foi, ils arrivent au rythme de mille par mois, cela fait 12 000 sur un an. Donc une force de 30 à 50 000 hommes. De notre côté, nous allons entraîner quelque 5 000 hommes pour les combattre en Syrie... Faites le calcul. Nous n'allons pas vers une bonne situation".

L'entrée en guerre de l'aviation américaine, aux côtés de l'armée régulière irakienne et des forces kurdes, a permis de mettre un coup d'arrêt à la progression des légions de l'EI dans plusieurs provinces irakiennes, mais cela ne suffira pas à les vaincre, estime-t-il.

"Composante terrestre"
"Ce n'est pas le genre de problème que vous pouvez régler depuis les airs", affirme John McLaughlin. "Cela a permis de les affaiblir, tant qu'il y avait des cibles à bombarder. Mais il y en a de moins en moins. Nous ne parviendrons pas à régler ce problème sans des hommes au sol. Nous allons avoir besoin d'une armée irakienne forte et d'une composante terrestre, d'une forme ou une autre".

Bruce Hoffman, de l'université Georgetown, peint lui aussi un sombre tableau. "Nous sommes déjà dans le pire des scénarios", dit-il. "Il y a deux ou trois ans, la victoire stratégique sur el-Qaëda semblait proche. Mais, au cours de l'année écoulée, ils se sont développés. L'EI se présente comme le vrai héritier des fondateurs d'el-Qaëda. La prochaine étape, c'est leur expansion dans la région, dans des zones comme le nord du Liban".)

Pour lui, comme pour Bruce Riedel, si rien ne prouve que l'EI a pour l'instant tenté de s'en prendre directement aux États-Unis ou aux pays européens, à part en paroles, ce n'est qu'une question de temps.

"Ces menaces ne sont pas dirigées contre l'Occident, mais elles le seront" prévient Bruce Hoffman. "Déjà des cellules, des groupes terroristes les rejoignent. C'est le même phénomène de franchises qui a facilité l'expansion d'el-Qaëda. Cela va internationaliser ce mouvement. Leur message aux Occidentaux est: +Combattez-nous, et nous nous aguerrissons et nous renforçons. Ignorez-nous, nous allons croître et nous développer".

"A ce stade", prévient Bruce Riedel, "les services de renseignements n'ont pas la preuve qu'ils préparent une grande attaque terroriste. Mais à un certain moment, ils le feront probablement. Et ils inspirent déjà des loups solitaires en Occident, comme on l'a vu au Canada il y a deux mois".

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