Accusations de viols : Tariq Ramadan compare son cas avec celui du capitaine Dreyfus

Un livre à paraître, une interview télévisée: l'islamologue suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour des viols qu'il réfute, lance une contre-offensive médiatique pour dénoncer un «traquenard», allant jusqu'à comparer son cas avec celui du capitaine Dreyfus.

 

https://www.youtube.com/watch?v=Nx8IGpjSDRY&feature=youtu.be

 

Figure longtemps influente mais controversée de l'islam européen, Tariq Ramadan, 57 ans, est mis en examen depuis février 2018 pour le viol de deux femmes en France. Il a passé près de dix mois en détention provisoire à Fleury-Mérogis et Fresnes avant d'être remis en liberté en novembre 2018.

L'intellectuel musulman a d'abord nié tout rapport sexuel avec ces deux femmes, avant d'être contredit par l'enquête et d'évoquer aujourd'hui des «relations consenties». Il est également accusé par deux autres femmes de viols, dont l'un en réunion, des plaintes déposées en mars 2018 et juillet. Pour ces faits, il n'est pas poursuivi à ce jour.

[...]

20Min.ch

Interview de Boris Le Lay par Sébastien Jallamion, deux exilés politiques

Ci-dessus, Boris Le Lay, blogueur nationaliste Breton exilé au Japon

.

Boris Le Lay est un blogueur breton condamné à 6 ans de prison ferme cumulés, du seul fait de ses propos, en exil au Japon. Sébastien Jallamion est un ancien policier exilé en Suisse, condamné à 200 jours-amendes pour un montant total de 5000 euros qu’il n’est pas en mesure de payer, suite à des publications anonymes sur Facebook. Quand le second entre en contact avec le premier, voici l’entretien qui en découle :
 .
« Sébastien Jallamion : La France, et au delà le monde entier, s’est indignée du sort du blogueur saoudien Raif Badawi condamné en 2012 à 1000 coups de fouets et à 10 ans de prison pour avoir critiqué l’islam. Au delà du châtiment corporel qui fort heureusement n’existe pas dans l’échelle des peines en France, il appert que vos condamnations cumulées avoisinent les 6 ans de prison ferme. Pourquoi, selon-vous, votre cas ne suscite pas la même indignation que celui du blogueur saoudien ?
.

Boris le Lay : Le philosophe grec Thrasymachus a saisi l’essence de la justice exercée par un gouvernement en déclarant, « les différents formes de gouvernement font des lois démocratiques, aristocratiques ou tyranniques avec à l’esprit leurs intérêts, et ces lois, qui sont faites par eux pour leurs intérêts, forment la justice qu’ils appliquent à leurs sujets et celui qui les transgresse est puni par eux en tant que violeur de la loi et comme sujet injuste. Et c’est ce que j’entends lorsque je dis que tous les états ont le même principe de justice, qui est l’intérêt du gouvernement, et puisque le gouvernement est censé avoir le pouvoir, la seule conclusion raisonnable est que, partout, cet unique principe de justice est celui de l’intérêt du plus fort ».

La justice n’est pas, contrairement à ce que le peuple croit, une réalité objective qu’un gouvernement et ses juges chercheraient à garantir. Ce que l’on appelle la justice est en pratique le moyen pour eux d’assurer la préservation de ce qu’ils perçoivent comme étant leur intérêt. Il en va de même pour la presse d’état, puisqu’en France la presse est une simple excroissance du gouvernement qui la finance directement. Pour cette presse, qu’elle soit écrite, radiodiffusée ou télévisée, la justice n’est rien d’autre que la défense des intérêts du gouvernement. Il est logique que ses indignations soient strictement subordonnées aux intérêts du gouvernement qui la contrôle.

Il est donc « juste » pour ces juges et ces journalistes de détruire ceux que le gouvernement désigne comme ennemis. Chercher une forme quelconque d’impartialité chez les magistrats est un contresens.

SJ : Vous avez été contraint à l’exil, pour échapper à une privation de liberté certaine. Or les seules infractions que l’on vous reproche sont liés à des délits de presse, c’est à dire à des propos tenus publiquement. Comment expliquez-vous un tel acharnement de l’appareil judiciaire ?

BLL : Je tiens à préciser un point de détail. J’ai quitté librement la France en 2013. Je n’ai été condamné à de la prison ferme qu’après mon départ, les peines se durcissant progressivement d’ailleurs.

Ensuite, comme je le disais en réponse à votre question précédente, les juges du gouvernement ont pour fonction d’éliminer les ennemis de ce même gouvernement. Un gouvernement peut s’accommoder d’assassins ou de violeurs, pas d’ennemis politiques. L’ennemi politique remet en cause la légitimité même du gouvernement et peut potentiellement gravement éroder la confiance que le peuple place en lui. Si la crise de confiance devient systémique, un gouvernement est perdu.

C’est précisément ce qu’affronte désormais le système en France et il doit renforcer la censure et la répression pour tenter conserver le contrôle du peuple. C’est ce à quoi nous assistons.

SJ : Vos prises de positions et la teneur de vos propos sont partagées par de nombreuses personnes au vu des événements qui se déroulent actuellement en Europe. Croyez-vous que cette notoriété, en ce qu’elle peut vous valoir d’être considéré comme un leader d’opinion, soit l’une des raisons pour lesquelles vous êtes la cible de multiples procédures en France ?

BLL : Je ne sais pas si je suis un leader d’opinion. Ce que je sais en revanche c’est que Gilles Clavreul, en charge de la répression idéologique contre les ennemis jugés déviants par le régime, a déclaré que le gouvernement entendait spécifiquement cibler de tels leaders.

C’est ce que l’on appelle le « syndrome de la plus haute tête de pavot », en référence à l’épisode narré par Hérodote au cours duquel Thrasybulus explique symboliquement à Périandre, tyran de Corinthe, comment gouverner une cité en coupant la tête des citoyens éminents, talentueux ou critiques. Une politique appliquée caricaturalement en Chine communiste : si le gouvernement ne se soucie pas de ce que  les gens disent en privé, ceux qui expriment en public leurs divergences avec le régime sont invariablement persécutés.

En France, les nains de la nomenklatura croient que pour être grands, il suffit de décapiter ceux qui les dépassent.

SJ : D’autres justiciables français – dont je fais hélas partie – ont été récemment contraints à leur tour de choisir l’exil pour échapper à une peine d’emprisonnement après s’être exprimés sur des réseaux sociaux. Parallèlement, une censure sans précédent semble toucher Facebook (qui revendique 33 millions d’abonnés en France en 2017), et Twitter, dès lors qu’il s’agit de critiquer l’islam. N’y voyez-vous pas le signe d’un retour au délit de blasphème dans notre pays ?

BLL : Je tiens d’abord à saluer votre détermination. Vous n’avez pas accepté de courber l’échine. Vous avez certes perdu beaucoup en dénonçant cette menace existentielle qu’est l’islamisme mais avez placé l’honneur et le devoir avant le reste. Cela a vocation à inspirer nos populations. Malgré les persécutions dont vous êtes l’objet, la perspective de la soumission suffit à dissiper les doutes ou les hésitations.

Pour ce qui concerne le délit de blasphème, je ne saurai être plus d’accord. Mais il importe ici d’expliquer ce qui motive cette réaction du pouvoir. Croyez-vous que la nomenklatura adepte de la Gay Pride et de la GPA soit subitement atteinte d’un accès de religiosité ? Non, bien sûr. Ce qui la motive en premier lieu, c’est la peur. La terreur. Sentiment que leur inspire inconsciemment ces masses dont le poids grossit invariablement et qui font preuve d’une susceptibilité et d’un fanatisme toujours plus agressifs. Quand les chefs de la France assurent, la main sur le cœur, que « jamais » le mode de vie français ne sera remis en cause par les djihadistes, la simple présence de l’armée française dans les rues du pays suffit à démontrer l’énormité de ce mensonge.

Vous pouvez parfaitement diffamer le Christ, la gauche laïque sourira, le Syndicat de la Magistrature applaudira tandis que les évêques regarderont ailleurs. Mais malheur à vous si vous chatouillez quelques poils de la barbe du prophète de l’islam ! D’ailleurs, plus le mot « laïcité » est martelé dans les médias, plus les autorités font montre d’un intérêt et d’un respect grandissants pour cette « religion ». On ne compte plus les préfets, députés ou ministres qui se sentent comme irrésistiblement aimantés par telle inauguration de mosquée ou telle sauterie donnée à l’occasion du « ramadan ». Notez aussi comment les appels à respecter l’islam ou les musulmans se multiplient à mesure que les attentats s’intensifient. Tout cela n’est pas le fruit du hasard mais bien la démonstration des succès remportés par la secte mahométane à la faveur de la guerre psychologique qu’elle mène contre l’Europe.

Tous ces politiciens ou juges, ne croyant ni à Dieu ni à Diable, n’ont pas entendu l’appel de Mahomet dans la nuit. En revanche, ils ont tous clairement vu son cimeterre. C’est terrorisés, l’AK-47 braqué sur la tempe, qu’ils proclament face à nous que l’islam est religion de « paix » et « d’amour » et que la lente capitulation est la seule option raisonnable.

Dans ce contexte, les mesures de censure dites « antiracistes » prises par le système pour la défense et la promotion de l’islam reviennent à l’instauration, en pratique, d’un délit de blasphème évident. Mais cela va bien au delà : c’est la criminalisation de la résistance à l’invasion et à la soumission. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que ce à quoi nous assistons n’est rien d’autre que l’émergence d’une république islamique. D’abord passivement et, demain, activement.

Un jour, un candidat à la présidentielle dira, « Paris vaut bien une chahada ».

SJ : De plus de plus de voix s’élèvent pour alerter l’opinion sur le danger lié à la stratégie des islamistes, qui utilisent nos lois pour interdire toute critique de l’islam et pratiquent un chantage victimaire à l’islamophobie. La Justice persiste cependant à leur donner raison. Faudrait-il selon vous adapter nos lois à cette nouvelle réalité qu’est l’implantation de l’islam en France, et à ses revendications politiques dont le point culminant serait l’instauration de la charia ?

BLL : Je suis un pragmatique, je juge un système à ses fruits. Proclamer que la démocratie – au sens où le suffrage universel serait le Graal de l’histoire et du politique – nous sauvera face à la peste islamique me paraît être une grave erreur de jugement. C’est une déférence envers le grigri démocratique qui nous paralyse. Tout doit être évalué en fonction du contexte de l’époque. Je ferais observer que démocratie rime avec démographie. Demain, au rythme où les choses évoluent, vous aurez une république islamique le plus démocratiquement du monde. Et ensuite ? Voulez-vous être un démocrate mort ou un patriote vivant ? La légalité est une chose, la légitimité en est une autre.

Vous avez fort justement fait observer que les islamistes savent brandir les lois démocratiques, qui garantissent leurs libertés individuelles, pour subvertir et circonvenir cette même démocratie et assurer, ultérieurement, leur victoire collective sur nous. Voulez-vous interdire la construction de mosquée ? « Liberté de culte et de conscience », vous entendrez-vous répondre. Tout cela n’offre aucun intérêt. Ce qui importe, c’est le peuple et sa suprématie culturelle et historique.

La législation ne doit avoir qu’une fonction aujourd’hui : permettre au peuple de remporter la lutte pour sa survie. Cette idée absurde selon laquelle des islamistes auraient des droits dans nos pays est non seulement odieuse mais criminelle. L’éradication de l’islam en Europe est une nécessité urgente et la loi doit répondre à cette nécessité. Tout bavardage philosophique ou pseudo juridique cherchant à s’opposer à cet objectif relève de la trahison.

Prenez le Maréchal Sissi en Égypte, voilà un homme qui sait parler à ces gens avec le langage qu’il convient.

SJ : Les problématiques liées à l’islamisation, à l’immigration massive et au communautarisme qui en découlent, créent des tensions de plus en plus palpables dans nos sociétés occidentales. Comment voyez-vous l’avenir si les pays d’Europe ne changent pas diamétralement leur politique ?

BLL : Un consensus se dégage lentement sur cette question : la perspective de la guerre ethnique et religieuse générale en Europe, au moins larvée. La guerre contre l’islam s’est accélérée, sur le continent, à la faveur de l’attentat de Charlie Hebdo. C’est un événement très profond qui dépasse de beaucoup ce seul journal ou la personnalité des victimes. Il n’y a plus de retour en arrière possible, peu importe les efforts futiles que déploient ces pauvres démocraties occidentales pour assouvir l’appétit de l’ennemi. Rappelez-vous la phrase de Churchill, « un pacifiste c’est quelqu’un qui nourrit le crocodile en espérant être mangé le dernier ».

N’est-il pas invraisemblable, après 14 siècles de guerre permanente, que l’on en soit, en 2017, à nous interroger sur les conséquences de la submersion migratoire islamique ? Il se passera ce qui s’est passé en Espagne lorsqu’elle fut prise d’assaut par l’islam au 8ème siècle ou dans les Balkans lorsque les barbares turcs les envahirent au 15ème siècle. Ceci pour ne rien dire du Liban ou de l’ex-Yougoslavie il y a quelques décennies.

Un scorpion est un scorpion. L’islam ne changera pas de nature parce que des gauchistes embourgeoisés décréteront depuis Paris qu’il est une colombe opprimée. Ces idiots utiles recevront, le moment venu, un traitement peu enviable de la part de leurs nouveaux amis. Ceci dit, gauchistes et islamistes étaient faits pour se rencontrer. On finit toujours par trouver sa moitié.

Par ailleurs, il est dans la nature de l’islam de faire la guerre à ce qui lui est exogène. Sachez observer les regards, les attitudes, respirer les ambiances : autour de vous, les islamistes attendent leur heure. Quand le signal sera donné, des Français seront égorgés chez eux, avec leurs enfants. Méditez le sort du couple des policiers de Magnanville : c’est ce qui guette les Français. Ce n’est plus qu’une question de temps. Nous avons vécu, en un espace très court, un condensé de l’avenir qui nous attend : prêtre égorgé pendant la messe, policiers assassinés devant leurs enfants, amis abattus pendant un concert, familles écrasées un 14 juillet. C’est une répétition générale, une alerte qu’il faut juger.

Je dois dire que l’indifférence de l’élite qui gouverne la France me donne la nausée. Avez-vous vu Anne Hidalgo s’agiter pour ses Jeux Olympiques ? Quel manque de sens du tragique et quelle vulgarité. Tous ces gens sont pleins comme des huîtres et satisfaits d’eux-mêmes, menant le peuple au désastre sur un air de fête.

SJ : Au vu de vos nouvelles condamnations, allez-vous continuer à vous exprimer de la même manière sur internet, au risque d’aggraver votre cas ?

BLL : Mon cas est surtout un cas désespéré. Je suis désespérément rétif aux prétentions que nourrit tout ce fatras oriental en Europe. Chaque condamnation m’amuse encore plus que la précédente. Je suis Breton et à ce titre, je souffre d’un trait de caractère particulier : l’obstination.

Je regrette, au fond, d’avoir fait preuve de trop de modération jusqu’à présent. »

Propos recueillis par Sébastien Jallamion 

Entretien exclusif pour Riposte Laïque

Visiter le blog de Boris Le Lay http://breizatao.com/

Se procurer le livre de S. Jallamion « A mort le flic ! » : http://ripostelaique.com/livres/a-mort-le-flic

Poutine répondait aux questions sur l’ingérence russe et sur la visite de Marine Le Pen à Moscou [vidéo]

A l'issue de sa première rencontre avec Emmanuel Macron, le président russe est revenu sur la visite de Marine Le Pen à Moscou durant la campagne. Il a estimé qu'il aurait été «étrange» de ne pas la recevoir, réfutant toute volonté d'ingérence.

 

Témoignage d’une Anglaise: “Le réfugié que j’ai accueilli menace de me tuer.”

Lors d'une interview de l'émission britannique Loose Women ITV, une femme qui a souhaité rester anonyme raconte son expérience avec un enfant réfugié syrien prétendument âgé de 12 ans.

Cependant, les contrôles dentaires ont relevé que le garçon était en fait âgé entre 19 et 21 ans. Et après avoir eu une attitude timide et sympathique au départ, le jeune homme est devenu rès hostile envers la famille d'accueil.

"Il était très agréable au début. Très humble, très poli, très réfléchi. Mais les semaines passaient, et j'ai commencé à remarquer un changement en lui. (...) 

«Je suis devenu très effrayée, il est devenu très menaçant après que j'ai configuré un compte Facebook pour lui.

J'espérais l'aider à retrouver sa famille, puis peu de temps après qu'il ait reçu ces appels téléphoniques, ses manières ont radicalement changé et il est devenu intimidant et très menaçant. (...) 

Je me souviens qu'un jour, il est monté sur le réfrigérateur et il a regardé une photo de moi et de ma fille, comme s'il essayait de m'intimider à travers ma fille. (...)

Julie déclare qu'elle a découvert plus tard qu'Abdul avait visité des sites Web extrémistes sur son téléphone portable et un interprète a traduit les messages, envoyés à la famille et aux amis, où Abdul se moquait du gouvernement britannique qui pensait qu'il était un enfant.

Il a commencé à [agresser] verbalement et puis un membre de ma famille s'est mis entre nous, de peur qu'il me blesse, puis Abdul nous a poussés et a commencé à frapper.

J'ai couru chercher la police et je l'ai simplement supplié de se calmer. Je lui disais "pourquoi fais-tu cela?"

Abdul a été arrêté pour l'agression, mais maintenant Julie vit dans la crainte qu'il revienne et qu'il attaque sa famille ".

Source Traduction Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch

Nos remerciements à Alain Jean-Mairet

Migrants, islam, le pape : quatre prêtres s’expriment sans langue de bois

Le langage politiquement correct d’une partie de l’Eglise sur les évènements qui bouleversent l’Occident chrétien et le mettent en danger, surprend non seulement les fidèles, mais également les athées.

Discours apaisants et protecteurs à l’égard de l’islam, discours culpabilisants, voire insultants envers le Christianisme. Mais si certains membres de l’Eglise sont béatement ou hypocritement en phase avec la vision angélique de l’islam du Pape François et soutiennent ses appels à accueillir en Europe tous les déshérités de la terre, attirés par la chimère d’un Eldorado européen, d’autres, confrontés quotidiennement à la réalité migratoire et conscients du danger mortel de l’idéologie islamique pour les non-musulmans, n’hésitent pas à s’exprimer sans mâcher leurs mots.

Je les remercie pour leur clairvoyance.

Don Luigi Larizza : « Une invasion programmée trasforme l’Europe en Eurabia. »

« 97 % des migrants sont de faux réfugiés. Ne serait-il pas plus judicieux de les aider chez eux ? » déclare ce prêtre courageux de Tarente.

Le cœur de l’islam, c’est le coran, qui ne prône pas l’amour

Don Luigi, après l’assassinat du prêtre en France, pouvons-nous encore parler d’islam modéré ?

Non ! Je le disais hier et le répète aujourd’hui. Le principe est simple. Le christianisme se fonde sur les Evangiles, qui prêchent l’Amour. Le cœur de l’islam, c’est le coran, qui ne prône pas l’amour. En le lisant, on apprend que pour être de bons musulmans, on doit soumettre à l’islam les mécréants par la force, en égorgeant les récalcitrants, ce sont des méthodes qui sont loin d’être pacifiques : lisez la biographie de Mahomet. Donc l’islam étant fondé sur le coran, de quelle modération parlons-nous ? Aujourd’hui, ils nous ont déclaré une guerre de religion, une guerre de civilisation.

Le tout est lié au problème de l’immigration, que faire alors ?

Le pauvre, peu importe son origine, doit être protégé et mis en sécurité. Toutefois, d’après les informations et les données publiées chez nous, 97 % des migrants sont de faux réfugiés n’ayant pas le droit à l’asile. Dès lors, il serait préférable de les aider chez eux. Ici, nous ne mettons plus en pratique la parabole du bon Samaritain, mais celle du brave hôtelier, vu les chiffres d’affaires réalisés par certains hôtels grâce aux migrants.

Eh bien, ça alors !

Le Bon Samaritain secourait, mais à la fin, c’était l’aubergiste qui encaissait. J’ai l’impression que certains hôteliers tirent profit de l’immigration.

Je trouve inacceptable que de nombreux Italiens, des travailleurs pauvres ou chômeurs arrivés en fin de droit, ne savent pas comment arriver à nourrir leur famille ou soient expulsés, tandis que l’Etat accorde aux étrangers toutes sortes de protections sociales, y compris une retraite complète. Il me paraît évident qu’il y a des intérêts financiers en jeu et que ce système nous est imposé par les loges maçonniques, qui veulent toujours plus de migrants. Nous sommes soumis à une invasion programmée, qui est en train de transformer l’Europe en Eurabia, dans le but d’effacer l’identité d’un peuple, pour le remplacer par un autre.

Source et article complet

Interview de C. Blocher : «La Suisse ne dit pas à Bruxelles ce qu’elle veut»

Traduction de l'interview de l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher parue ce dimanche dans le journal alémanique « Schweiz am Sonntag ». Il s'exprime notamment sur les conséquences du Brexit et les dangers d'une reprise automatique par la Suisse du droit UE.

Monsieur Blocher, vous êtes-vous attendu au Brexit?
Christoph Blocher: J'ai sous-estimé les Britanniques. Jamais je n'ai pensé qu'ils auraient la force de quitter l'UE compte tenu des douleurs de séparation qui avaient été manifestés au préalable. Voilà pourquoi je suis – une fois de plus – déçus par moi-même.

Une fois de plus? Pourquoi dites-vous cela?
En 1992, avant le vote sur l'adhésion à l'EEE/CE j'ai aussi sous-estimé le peuple suisse. Je pensais qu'il était impossible que les Suisses prennent une telle décision alors qu'on les menaçait de conséquences économiques aussi graves.

La Grande-Bretagne a opté pour le Brexit malgré toutes les menaces.
La situation était encore plus difficile pour la Grande-Bretagne que pour la Suisse à l'époque. La Suisse était et est toujours à l'extérieur de l'UE. Il est plus facile de ne pas épouser quelqu'un que de divorcer. D'un point de vue objectif cependant, la décision devait bien aller dans ce sens.

Qu'est-ce qui vous fait dire cela?
Qu'est-ce que l'UE? Une erreur de construction idéologique. Ce constat est de plus en plus évident avec l'euro, Schengen, Dublin, la migration, la crise grecque. Et il y a toutes ces formules vides lancées par le personnel de direction de l'UE. Aujourd'hui chacun fait à peu près ce qu'il veut. Les habitants de la majorité des Etats membres n'aimeraient plus être dans l'UE, mais ils sont obligés d'y rester. Chacun a compris aujourd'hui que cette construction est mauvaise pour les citoyens.

Croyez-vous que l'UE va s'effondrer?
Le Brexit est un signe de plus de la désintégration de l'UE. Les forces centrifuges vont augmenter. La Grande-Bretagne était jusqu'ici le seul pays dans lequel il était permis à la population de discuter ouvertement du maintien dans l'UE ou du départ.

Des demandes de référendum ont aussi été lancées aux Pays-Bas, en France, en Tchéquie et au Danemark.

Le Brexit a changé beaucoup de choses. Même les partis traditionnels – comme les conservateurs en Angleterre – adoptent des positions critiques à l'égard de l'UE. C'est réjouissant. Il n'est désormais plus possible de qualifier cette position d'extrémiste de droite.

Gérard Araud, ambassadeur français aux Etats-Unis, a déclaré que l'UE avait besoin de réformes: "reforme or die".

Je suis également de cet avis. L'UE doit revenir sur son erreur de construction, faute de quoi je ne lui donne aucune chance de survie. Et je ne dis pas cela que depuis jeudi dernier.

Mais depuis jeudi dernier ce constat a une autre signification.
Le Brexit a fait la preuve: la population de l'Etat membre dont l'économie est la deuxième plus importante de l'UE ne croit plus que la construction de l'UE est supportable pour la Nation. Si l'UE écoutait ces voix, elle serait forcée de se dire qu'il faut revoir sa stratégie et se demander si elle est encore une Europe pour les citoyens.

«Take back control»: ce slogan a séduit les Britanniques. L'UDC s'en sert aussi pour l'immigration et la protection des frontières. S'agit-il là des points névralgiques?

Absolument. Mais la Suisse est confrontée à une question encore plus importante: devons-nous nous rattacher à l'UE, voire y adhérer? La population suisse est opposée aux deux options. Le dernier rapport de l'EPFZ sur la politique de sécurité indique que la proportion des Suisses acceptant de se rapprocher de l'UE est tombée à 16%. Or, la Berne fédérale a préparé un document prêt à la signature qui vise exactement cet objectif.

Vous parlez de l'accord-cadre institutionnel.
Exactement. L'UE veut nous contraindre de reprendre son droit sans que la Suisse n'ait un mot à dire. En cas de litige, nous devrions reconnaître les jugements de la Cour de justice UE, donc des juges étrangers. Le Conseil fédéral doit stopper cette procédure s'il a le moindre bon sens.

Il ne le fera sans doute pas. Il n'existe plus qu'une divergence, les mesures de compensation.

Il ne le fera pas pour la simple raison que la Berne fédérale est dirigée par un personnel incompétent à la botte de l'UE. Il s'agit de quelque chose de fondamental: avec cet accord, la Suisse cède sa compétence législative à l'UE. Dans le marché intérieur, nous devrions reprendre toutes les dispositions légales de l'UE. Nous céderions notre démocratie directe via le régime juridique.

La démocratie directe serait touchée?
Elle serait supprimée dans une large mesure.

Vous peignez les choses en noir.
Pas du tout. Nous n'aurions plus de souveraineté. C'est comme pour les accords Schengen/Dublin. Si l'UE décide d'abolir l'obligation du visa pour les Turcs, nous devrions en faire autant, que nous le voulions ou non.

L'opposition à l'accord-cadre est votre "grande bataille".
Oui, car cet accord ferait de la Suisse une colonie de l'UE, puis finirait par la faire entrer dans l'UE sans vote populaire.

Que doit faire la Suisse pour appliquer l'initiative contre l'immigration de masse? L'UE n'a plus guère de temps pour la Suisse.

Nous sommes les spectateurs d'une pièce de théâtre. Vous ne croyez tout de même pas sérieusement que les choses auraient été facilitées si la Grande-Bretagne avait décidé de rester dans l'UE? C'est absurde.  Le fond du problème est le suivant: la Suisse ne dit pas à Bruxelles ce qu'elle veut.

Le Conseil fédéral veut négocier une clause de sauvegarde avec l'UE.
Oui, mais il se garde bien de dire ce qu'il y aura dans cette clause de sauvegarde. L'UDC a un avis très clair sur la question

Et quel est-il, cet avis?
Nous sommes d'accord avec une clause de sauvegarde qui réduit l'immigration moyennant les instruments prévus à cet effet dans la Constitution fédérale, à savoir la préférence nationale, les contingents annuels et les plafonds. De plus, il faut limiter l'accès aux institutions sociales, donc introduire un délai de carence pour obtenir des prestations.

L'UDC ne sait pas non plus ce qu'elle veut. Elle demande des contingents, mais votre fille, Magdalena Martullo, ne veut des contingents que dans des situations extrêmes.

Nous n'avons pas de divergence d'opinion.

Faut-il des contingents ou non?
Bien sûr qu'il en faut. Dans les domaines où il existe un important potentiel national de main-d'œuvre, les contingents doivent être bas. La préférence nationale sera ainsi prise au sérieux.

S'agit-il là d'une "situation extrême"?
Oui. Dans les professions où l'offre de main-d'œuvre suisse est quasiment égale à zéro, il faudra des contingents plus généreux. Par exemple, les entreprises ayant besoin de chimistes doivent souvent se tourner vers l'étranger.

Trouverez-vous sur cette base un accord avec les associations économiques et les partis de droite?

Je ne le sais pas, mais je l'espère.

Avec le système de la clause de sauvegarde que vous avez esquissé, une solution entre partis de droit paraît difficile.

Oui, et c'est bien pour cela que nous discutons. On verra bien si l'économie et les partis de droite veulent réellement restreindre l'immigration de masse. Tous se sont prononcés publiquement contre les dangereuses mesures d'accompagnement. Tout le monde semble aussi d'accord pour dire que seuls les étrangers dont nous avons besoin et que nous ne trouvons pas dans le pays peuvent venir en Suisse. Nous sommes d'accord sur les objectifs, mais les mesures concrètes à prendre sont controversées.

Ce n'est donc pas impossible pour vous?
La question est de savoir si on veut trouver une solution commune ou non. Les partis de droite doivent trouver un accord. Tous devront faire des concessions pour qu'on puisse trouver un compromis. Prenez par exemple Kaiseraugst.

A l'époque vous avez réussi à faire accepter une solution. Et aujourd'hui?
Je ne peux pas encore le dire. Mais il faut une limitation.

Existe-t-il un chiffre à ce propos?
Avec le système de l'immigration contrôlée entre 1970 et 2007 nous avions une immigration nette de 20 000 personnes par an, mais non pas de 70 000!

Qu'attendez-vous de l'application?
La Suisse s'est donné un article constitutionnel. Elle a ouvert la porte à l'UE pour une adaptation des accords. L'UE a affirmé pendant deux ans qu'elle ne négocierait pas. Donc, nous devons appliquer l'article de manière autonome.

Ne faut-il pas plus de temps?
Non. Le délai de trois ans doit être respecté. Voyez les négociations de sortie entre l'UE et la Grande-Bretagne. On ne se donne que deux ans.

Mais ces délais ne sont pas un tabou.
Nous ne devrions pas recommencer à repousser les délais. Il faut les appliquer. Il faut savoir que l'UE a peur que la Suisse fasse un seul pas.

Quel pas?
Que nous résiliions l'accord de libre circulation des personnes.

Comment pouvez-vous dire cela?
Je le sais des milieux de l'UE. Il y aurait une réaction en chaîne dans d'autres pays. C'est comme pour le Brexit: Bruxelles craint que d'autres pays suivent l'exemple.

C'est pour cette raison que l'UE réagit très durement?
A la place de l'UE je chercherais à me mettre d'accord très vite avec la Suisse avant qu'à ce niveau également les choses n'échappent au contrôle.

Vous menacez indirectement?
Non, ce sont des conséquences naturelles. Après le Brexit la Suisse doit enfin exploiter les grandes chances stratégiques qui s'offrent à elle.

Source UDC/Suisse

Grande interview avec Bachar al-Assad

Bashar Assad

   
Entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad au Directeur général de l’agence russe Sputnik [Texte intégral].
-
1ère partie : LA FUTURE CONSTITUTION EST AFFAIRE DU PEUPLE SYRIEN
-
Question 1 : On parle beaucoup des réfugiés syriens, la majorité des migrants en Europe se présentant comme des Syriens, même les Pakistanais. Selon les évaluations allemandes, 77% sont sans papiers d’identité. Nous aimerions comprendre comment vous évaluez le nombre de déplacés à l’intérieur de la Syrie, ainsi que le nombre de ceux qui ont été forcés à quitter le pays et les raisons de leur fuite. Nous aimerions mettre les points sur les « i » en ce qui concerne ce sujet.
-
Le Président Al-Assad : Il n’y a évidemment pas de chiffres précis. Les chiffres sont approximatifs. Ainsi, ceux qui se déplacent à l’intérieur du pays pour se rendre chez des proches, dans d’autres villages, ne se déclarent pas en tant que réfugiés. La plupart, en quête de sécurité, quittent des zones infiltrées par des terroristes pour aller dans les zones contrôlées par l'État.
-
Ceci dit, je ne crois pas que le problème réside dans les chiffres. Le problème est que, jusqu'à présent, il n’y a eu aucun travail sérieux de la part de nombreux États. Ils traitent la question des réfugiés comme si elle ne concernait que l’étranger.
-
Certains pays européens veulent bien les accueillir pour leur assurer le gîte et des aides. Il arrive même qu’ils envoient des aides aux personnes déplacées à l’intérieur du pays. Mais cela ne résout pas le problème. Le problème fondamental est le terrorisme. Nous devons le combattre au niveau international car il n’est pas uniquement lié à la Syrie. Il sévit aussi en Irak. Il est directement soutenu par la Turquie, la famille des Al-Saoud et une partie des pays occidentaux, notamment la France et la Grande-Bretagne, tandis que d’autres se contentent de regarder sans agir sérieusement. Je pense que plus qu’une question de chiffres c’est là que réside le problème.
-
Question 2 : Je suis persuadé que vous attendez le retour des Syriens dans leur pays, ce qui pourra se faire à partir du moment où vous aurez démarré la reconstruction. Avez-vous déjà estimé l’étendue des destructions et des dommages subis par la Syrie ces dernières années ?
-
Le Président Al-Assad : Les dommages portant sur l’économie et les infrastructures dépassent deux cents milliards de dollars. Le secteur économique pourra être relevé dès que la Syrie retrouvera sa stabilité, mais la reconstruction des infrastructures exigera plus de temps.
-
Nous avons initié le processus de la reconstruction avant que la crise ne soit résolue afin de soulager, autant que possible, le citoyen syrien des dommages subis par l’économie et les infrastructures et, en même temps, diminuer l’émigration vers l’étranger, car il se peut que ceux qui souhaitent revenir soient encouragés au retour par l’espoir d’une amélioration de la situation.
-
L’émigration n’est pas uniquement due au terrorisme et à l’insécurité, mais aussi au blocus et aux sanctions occidentales imposées à la Syrie. Beaucoup de gens résidant en zones sécurisées, indemnes de terrorisme, ont émigré parce que le citoyen ne peut plus assurer les nécessités de sa vie quotidienne.
-
Par conséquent, en tant qu’État, il est impératif que nous agissions pour offrir les moyens, mêmes élémentaires, pouvant améliorer la situation économique et les services à la population. C’est ce que nous faisons en travaillant dès maintenant à la reconstruction.
-
Question 3 : La Syrie devra évidemment compter sur l'aide de la communauté internationale. Sur l’aide de qui compterez-vous pour la reconstruction du pays et comment envisagez-vous le rôle des sociétés et entreprises russes ?
-
Le Président Al-Assad : Dans tous les cas, le processus de reconstruction est un processus gagnant pour les entreprises qui y contribueront, surtout si leurs États les soutiennent en leur accordant les crédits nécessaires. Bien sûr, il est à prévoir que ce processus repose sur les trois États qui se sont tenus à nos côtés tout au long de cette crise : la Russie, la Chine et l’Iran.
-
Mais je pense que nombre d’États qui se sont positionnés contre la Syrie, et en premier lieu les États occidentaux, tenteront d’envoyer leurs propres entreprises pour participer à ce processus. Cela dit, il ne fait aucun doute qu’en ce qui nous concerne, nous nous adresserons principalement aux pays amis. D’ailleurs, ce serait assurément la réponse, politique et affective, de n’importe quel citoyen syrien que vous questionneriez à ce sujet. Il vous dira que nous réserverons le meilleur accueil aux entreprises de ces trois pays, à commencer par la Russie.
-
Quant aux infrastructures en question, elles nécessitent la collaboration de centaines de spécialités et de compétences. C’est pourquoi je crois que le champ d’action sera très large pour toutes les entreprises russes qui participeront à la reconstruction.
-
Question 4 : Monsieur le Président, nous passons aux questions politiques. Comment évaluez-vous les résultats des « négociations » à Genève sur la Syrie, lesquelles ont eu lieu la semaine dernière ?
-
Le Président Al-Assad ; Jusqu’ici, nous ne pouvons certainement pas dire que quelque chose ait abouti suite à ces derniers « pourparlers » de Genève, si ce n’est que nous avons abordé des sujets fondamentaux en posant les principes de base des futures négociations, car des négociations sans principes sous-jacents se transforment en palabres chaotiques improductives, autorisant chaque partie à camper sur ses positions et d’autres États à s’ingérer indûment.
-
Nous avons donc commencé par présenter un « document de principes », mais nous n’avons encore travaillé qu’avec M. De Mistura sans entrer en contact avec la partie censée négocier avec nous. Nous devrions poursuivre les discussions et le dialogue autour de ce document lors de la prochaine session. Par conséquent, je peux dire à propos de la dernière session que nous avons initié une méthodologie susceptible d’aboutir au succès des futures négociations et que si nous la respectons, les prochaines sessions seront bénéfiques.
-
Question 5 : Je voulais justement aborder le positionnement de la Syrie lors des prochaines sessions. Quand est-ce qu’elle discutera de ladite « transition politique », laquelle amènera le sujet d’un « organe de transition » qui gouvernerait le pays ? Quel est votre point de vue sur le mécanisme adopté à cet égard ?
-
Le Président Al-Assad : Premièrement, il n’existe pas de définition d’une « période transitoire ». Ensuite, en Syrie, nous pensons que ce concept implique une transition d’une Constitution à une autre, car c’est la Constitution qui définit le système politique souhaité.
-
Par conséquent, la période transitoire doit nécessairement courir sous la Constitution actuelle. Nous ne passerons à une nouvelle Constitution qu’une fois que le peuple syrien l’aura approuvée par son vote.
-
D’ici là et selon notre perception en tant que Syriens, ce que nous pouvons faire est de veiller à la formation d’un gouvernement regroupant les diverses forces politiques syriennes, y compris celles de l’opposition et des indépendants. Une structure transitoire ou un gouvernement momentané, dont le but principal sera de travailler à la nouvelle Constitution avant de la soumettre au suffrage des Syriens et qui ne sera applicable qu’après leur approbation.
-
Rien dans la Constitution syrienne, ni dans aucune autre, ne correspond à un « organe de transition ». C’est un discours illogique et inconstitutionnel. Quels seront les pouvoirs d’un tel organe ? Comment pourrait-il gérer le quotidien des citoyens ? Qui évaluera leurs besoins ? Aujourd'hui, nous disposons d’une Assemblée du peuple [le Parlement syrien] et d’une Constitution qui dirigent le gouvernement et l’État. C’est pourquoi la solution est celle d’un « gouvernement d’union nationale » qui préparera la nouvelle constitution.
-
Question 6 : À ce stade et concernant ce gouvernement, je souhaitais vous interroger sur les modalités de sa formation. Qui le composera ? Serait-ce le Parlement élu le 13 avril prochain ou bien vous-même ? Accepteriez-vous une participation internationale à sa formation ?
-
Le Président Al-Assad : Tel est l'objectif des pourparlers de Genève, un dialogue entre Syriens pour que nous nous mettions d’accord sur la composition de ce gouvernement. Nous n’avons pas encore d’idée définitive étant donné que, mis à part certaines personnes, les autres parties n’ont toujours pas accepté ce principe.
-
Une fois que nous nous serons tous entendus sur ce principe, nous dirons comment il nous faudra l’exécuter. La logique voudrait que soient représentées les forces indépendantes, les forces de l’opposition et les forces en accord avec l’État actuel. Théoriquement, cela pourrait se faire rapidement.
-
Quant aux modalités techniques devant aboutir à la formation de ce gouvernement, comme vous le savez, existent des ministères avec ou sans portefeuille et certains y entreront sans avoir l'expérience du travail gouvernemental. Dès lors, nombre de questions devront être discutées et détaillées à Genève. Je ne pense pas qu’elles seront sources de complications insolubles, car elles sont toutes susceptibles de trouver un règlement.
-
Concernant le Parlement, il n’a aucun rôle à jouer dans ce processus qui doit être réglé entre nous et l’ « opposition à l’étranger ». Il supervise le gouvernement syrien mais ne le nomme pas.
-
Question 7 : Pensez-vous que le prochain Parlement sera de toutes les couleurs ?
-
Le Président Al-Assad : Cela dépend des électeurs syriens. Y’aura-t-il de nouvelles couleurs dans la société syrienne ? Il ne suffit pas qu’il y’ait de nouveaux partis, comme cela fut le cas lors des élections législatives en 2000, car il est possible qu’existent une centaine de partis sans qu’ils aient tous leurs représentants aux élections. Que souhaitera le citoyen syrien pour aller voter ? Comme vous le savez, ce sont des questions qui demandent du temps. N’importe quel nouveau parti en a besoin pour prouver le bien-fondé de son programme politique aux citoyens. Actuellement, étant donné les circonstances difficiles, il est possible qu’ils ne souhaitent pas tenter trop de nouveautés, comme il est probable que ce soit le cas quand la situation sécuritaire ira vers le mieux et que les préoccupations politiques du citoyen prendront le pas sur ses préoccupations vitales. Aujourd’hui, le citoyen syrien pense d’abord à sa vie, à sa sécurité, ensuite aux nécessités de son quotidien, aux études de ses enfants et à sa santé ; le reste est du domaine du secondaire. C’est pourquoi je ne m’attends pas à un changement radical dans l’immédiat.
-
Question 8 : Vu la situation dans sa globalité, comment croyez-vous que vos succès sur le terrain et les victoires des forces gouvernementales pourront aider la transition politique, certains étant convaincus que ces victoires consolideront vos positions lors des pourparlers de Genève, d’autres déclarant qu’elles menacent le processus politique ?
-
Le Président Al-Assad : C’est une question très importante. Il y a, en effet, ceux qui présentent le positionnement de la Russie contre le terrorisme comme un simple soutien au Président, ou au gouvernement, et donc comme un obstacle au processus politique. Ce serait vrai si nous n’avions pas été souples dès le départ et si nous nous étions vraiment butés.
-
Or, si vous reveniez sur la politique suivie par l’État syrien depuis cinq ans, vous constateriez que nous avons tenu compte de toutes les initiatives avancées par toutes les parties, sans exception, même lorsqu’elles n’étaient pas sincères ; notre but étant de ne rater aucune occasion susceptible de résoudre la crise.
-
C’est pourquoi, ma réponse à ce sujet se résumera à dire que le soutien militaire russe et le soutien des amis de la Syrie, ainsi que les victoires militaires syriennes, mèneront à l’accélération de la solution politique, non l’inverse. Nous n’avons pas modifié nos positions, ni avant, ni après le soutien russe. Nous nous sommes rendus à Genève avec toujours autant de souplesse.
-
En même temps, je dirai que ces victoires auront leur influence sur les forces et les États qui empêchent la solution, à commencer par l'Arabie Saoudite, la Turquie, la France et la Grande-Bretagne qui parient sur notre échec sur le terrain, afin d'imposer leurs conditions lors des négociations politiques. Raisons pour lesquelles, je pense que ces avancées militaires aboutiront à accélérer la solution politique et non à la menacer.
-
Question 9 : S’agissant de l'avenir, comment envisagez-vous la présence de bases militaires étrangères sur le territoire syrien ? À quelles conditions elles y resteront et est-ce que la Syrie en a besoin ?
-
Le Président Al-Assad : Si nous parlons de la période actuelle, oui, nous en avons certainement besoin, parce qu’elles sont efficaces dans la guerre contre le terrorisme. Et même si la situation sécuritaire se normalisait, la lutte contre le terrorisme ne sera ni rapide, ni éphémère. Le terrorisme s’est répandu dans cette région sur des décennies et il faudra le combattre sur une longue période. D’un autre côté, ces bases ne sont pas uniquement liées à la lutte contre le terrorisme, mais sont aussi liées à la situation internationale générale.
-
À notre grand regret, l’Occident, tout au long de la guerre froide, au-delà et jusqu’aujourd’hui, n’a pas changé sa politique. Il veut étendre son hégémonie et décider pour les autres nations. Malheureusement, les Nations Unies n'ont pas été en mesure de jouer leur rôle dans le maintien de la paix internationale. Par conséquent, tant qu’elles ne retrouveront pas leur véritable rôle, ces bases militaires seront nécessaires, pour nous, pour vous et pour l'équilibre du monde. C’est un fait. Que nous soyons d’accord ou pas, c’est actuellement une nécessité.
-
Question 10 : Des bases militaires de quels États parlez-vous exactement ?
-
Le Président Al-Assad : Je parle uniquement des bases russes. Nous n’avons pas de bases d’un autre État. D’une part, parce que nos relations avec la Russie datent d’une soixantaine d’années et sont fondées sur la confiance et la transparence. D'autre part, parce qu’en matière de politique la Russie s’appuie sur des principes et que nous respectons ces mêmes principes. C’est pourquoi, la présence de bases militaires russes en territoire syrien n’est pas une occupation. Bien au contraire, elle renforce nos relations, notre amitié, la stabilité et la sécurité. Et c’est ce que nous voulons.
-
Question 11 : Pouvez-vous imaginer ou accepter l’idée que le système de gouvernance de l’État syrien se transforme en un système fédéral ? Si oui, quelle forme prendrait l’autonomie kurde et quelle en serait l’étendue ?
-
Le Président Al-Assad : Du point de vue géographique, la Syrie est trop petite pour se transformer en État fédéral, elle est probablement moins étendue que la plupart des Républiques de Russie. En principe, la Syrie ne me paraît pas destinée au fédéralisme, faute de facteurs naturels pouvant justifier un tel système. Mais naturellement, en tant qu’État, nous approuvons ce que le peuple approuve, et le fédéralisme dépend de la Constitution, laquelle est soumise à l’approbation de ce même peuple.
-
Ceci étant dit, le concept de fédération kurde aurait besoin d’être corrigé. La majorité des Kurdes de Syrie veulent vivre au sein d’un État unitaire dirigée par un gouvernement central non fédéral. Il ne faut donc pas confondre certains Kurdes qui réclament un système fédéral et tous les autres Kurdes. D’ailleurs, d’autres composantes non-kurdes, aussi peu représentatives quantitativement, cherchent la même chose. Ce n’est pas pour autant que l’idée du fédéralisme soit acceptée par la majorité du peuple syrien. C’est pourquoi, je ne pense pas qu’au cas où cette idée serait soumise à son suffrage direct, elle aurait son approbation.
-
Question 12 : Mais maintenant, on parle d'une nouvelle Constitution. Êtes-vous d’accord sur le fait que la nouvelle Constitution devrait être prête en août, une date fixée par John Kerry après ses entretiens au Kremlin, alors que la position de la Russie n'a pas encore été annoncée ?
-
Le Président Al-Assad : La rédaction de la constitution pourrait être prête en quelques semaines, les experts en la matière et les propositions ne manquent pas. Ce qui prend du temps ce sont les discussions. La question devient donc : quel est le processus politique qui devrait nous mener à débattre de la Constitution ?
-
En tant qu’État, nous pouvons aujourd’hui rédiger une Constitution et la soumettre aux citoyens, mais lorsque nous parlons de « forces politiques », quelles sont-elles ? Nous ne le savons toujours pas. Nous posons la question à M. De Mistura, il ne le sait pas ! Même les Américains ne savent pas, tandis que l’Occident, par moments, ainsi que certains autres États, notamment l’Arabie saoudite, veulent restreindre toutes les autres parties au seul « groupe d’opposants de Riyad », lequel comprend des membres terroristes, dans le but de donner une image unique de l’opposition avec laquelle nous serions censés négocier une Constitution. C’est une opposition qui n’existe pas en Syrie. À part cela, le délai du mois d’août est correct et suffisant.
-
2ème partie : NOUS AVONS TOUS LA VOLONTÉ DE NETTOYER LA SYRIE DES TERRORISTES
-
Question 2.1 : Monsieur le Président, la libération de Palmyre est sans aucun doute un événement mondial ; lequel, à mon avis, n’a pas encore été digéré. Un événement d’autant plus important qu’il s’est produit après le retrait de la partie principale des forces militaires russes de votre pays. Comment est-ce arrivé et vers quelles autres villes avez-vous l'intention de vous diriger ?
-
Le Président Al-Assad : Il est vrai que cet événement n’a pas encore été digéré. Certains, en ce monde, l’ont assimilé mais ne veulent pas y croire. Et aujourd'hui, deux jours après la libération de Palmyre, nombre d'États supposés concernés par la lutte contre le terrorisme -ou une partie de la Coalition internationale étatsunienne pour la lutte contre le terrorisme- ne se sont toujours pas prononcés sur cette libération.
-
Comme je veux être extrêmement clair, je cite en premier lieu les deux régimes français et britannique. Nous n’avons entendu aucun commentaire de leur part. Il y a des raisons à cela. Premièrement, parce que l'occupation de Palmyre par les terroristes, il y a moins d'un an, a témoigné de l’échec de leur coalition et de son manque de sérieux dans la lutte contre le terrorisme, notamment de Daech ou EIIL. Ensuite, parce que cette libération, avec le soutien de la Russie, a prouvé ce manque de sérieux.
-
Comment avons-nous pu y arriver ? Premièrement et en toute simplicité, parce que nous avons la volonté de nettoyer complètement la Syrie des terroristes, ce qui ne tolère aucune discussion étant donné qu’il n’y pas d’autre choix pour la protéger ; bien sûr avec le processus politique associé, mais le combat contre le terrorisme reste fondamental. Nous avons cette volonté. Le peuple syrien a cette volonté, et l’armée syrienne est déterminée à libérer toutes les régions du pays. Ensuite, par le soutien simultané de nos amis. Le soutien de la Russie a été essentiel et efficace pour y arriver, tout autant que le soutien de nos amis en Iran, plus le soutien du Hezbollah libanais et d'autres groupes syriens combattant aux côtés de l’armée syrienne.
-
Il est évident qu’après la libération de Palmyre nous devons nous diriger vers des régions voisines menant vers l’Est, comme la ville de Deir al-Zor, et commencer, en même temps, à travailler en direction de la ville de Raqqa, actuellement le principal bastion des terroristes de Daech.
-
Question 2.2 : Monsieur le Président, l’Histoire de la Syrie est d’une grande richesse. Comment imaginez-vous votre rôle dans l’Histoire de votre pays et comment croyez-vous que les historiens pourront l’évaluer à l’avenir ?
-
Le Président Al-Assad : Cela dépendra de l’historien et de son objectivité. Nous savons que l'Histoire est souvent écrite de manière inexacte et qu’actuellement elle est falsifiée. Mais en supposant que son évaluation devienne objective et que son récit soit sincère, je peux dire que les historiens et le peuple syrien sont les plus aptes à l’apprécier.
-
Je ne peux juger de moi-même, mais je peux espérer : premièrement, être situé parmi ceux qui ont sauvegardé leur pays face à une attaque terroriste inouïe ces dernières décennies, voire depuis des siècles quant à son déroulement et à sa brutalité ; deuxièmement, être considéré comme une personne qui a œuvré pour la sauvegarde de la région, car la Syrie en est un pays essentiel et si jamais l’État syrien s’était effondré et que le chaos s’y était totalement installé, c’est assurément toute notre région qui aurait eu à en souffrir. C’est ce que j’espère que l’Histoire retiendra de moi.
-
Question 2.3 : Une grande partie de ce qui se passe actuellement en Syrie a une dimension internationale. Quel conseil pourriez-vous donner à un chef d’֤État qui serait confronté à cette même situation ?
-
Le Président Al-Assad : Pour commencer, nous ne souhaitons à aucun pays de passer par ce que nous avons traversé en Syrie. Nous avons vécu quelque chose d’inhumain. Mais aujourd’hui, vous vivez dans un monde sans droit international, sans morale en matière de travail politique. Tout peut arriver n’importe où dans ce monde. Ce que je veux dire de notre expérience syrienne est que toute forme de fanatisme, religieux, politique, social ou idéologique, est destructeur pour la société. Il est donc impératif d’écarter tous ces fanatismes du processus d'édification des sociétés. C’est le devoir de l’État et de toutes les autres composantes d’une société donnée. Et c’est aussi le devoir de tout citoyen.
-
D’un autre côté et au cas où une crise semblable surgissait dans n’importe quel pays, la première chose à savoir est que c’est le peuple qui protège le pays. Par conséquent, n’importe quelle décision qu’un chef d’État soit tenté de prendre pour résoudre la crise doit être en accord avec les us et coutumes du peuple, avec son Histoire et avec ses aspirations du moment. La solution ne peut venir de l’étranger. Certes, des amis de l’extérieur peuvent aider, comme c’est le cas de la Russie et de l’Iran en Syrie. Mais, aucune solution n’est possible sans une volonté intrinsèque et une bonne relation entre l’État et le peuple.
-
La leçon la plus importante que nous ayons retenue, quoique je pense que nous la connaissions depuis longtemps, est que l’Occident n’est pas honnête. Les États occidentaux ne sont pas honnêtes et pratiquent des politiques éloignées de tous les principes, du droit international comme de la Charte des Nations Unies. Il est impossible de compter sur l’Occident pour résoudre n’importe quel problème. Plus vous aurez de meilleurs amis, moins la solution prendra du temps et moins vous subirez de pertes. C’est pourquoi, tout responsable devrait bien choisir les États amis qui se tiendront à ses côtés en temps de crise.
-
Question 2.4 : À un moment donné, la crise syrienne finira bien par se terminer, mais le pays en sortira différent de ce qu’il était auparavant. Comment sera la Syrie d’après guerre ? Comment la voyez-vous ?
-
Le Président Al-Assad : Je pense que le changement dont vous parlez a déjà commencé ces quelques dernières années. Au début, la guerre fut un grand choc pour beaucoup de Syriens et les emmena dans de mauvaises directions sans qu’ils s’en rendent compte, du fait des romans inventés par les médias et de leur incapacité à lire une réalité brumeuse.
-
Aujourd’hui, l’image est claire et je pense que ce changement est parti de l’idée que je viens de mentionner, l’idée que le fanatisme n’est absolument pas acceptable dans un pays aussi diversifié que la Syrie ; notre diversité ethnique et religieuse étant considérable. Par conséquent, si nous voulons une Syrie unie, si nous voulons que la Syrie existe, nous devons accepter de bonne grâce de vivre ensemble dans une réelle affection et non seulement en apparence. C’est cette idée que nous commençons à constater de plus en plus dans la société syrienne.
-
Ce qui me porte à croire que notre société ira vers le mieux si nous réussissons à surmonter cette crise. Dès lors, la Syrie pourra reprendre son rôle historique de société ouverte sur l’extérieur et influer sur les sociétés du voisinage mieux que par le passé, car cette région est une, avec partout les mêmes familles et des traditions similaires, d’autant plus qu’en tant qu’États arabes, ou États musulmans, nous nous influençons les uns les autres. Le rôle de la Syrie sera donc obligatoirement important.
-
Et naturellement que ce changement se reflètera sur la situation politique intérieure. Nombre de partis politiques y participeront et le sentiment national l’emportera sur la fascination devant l’Occident.
-
Tels sont les principaux titres à travers lesquels je vois la Syrie d’après la crise.
-
Question 2.5 : En tant qu'homme politique et être humain, vous assistez tous les jours à la mort de vos compatriotes, tandis qu’un grand nombre d’entre eux sont obligés de fuir le pays, laissant leurs maisons derrière eux. Il est donc impossible de gérer cette situation, abstraction faite de ses répercussions psychologiques sur vous-même. Comment réagissez-vous humainement parlant ? Comment pouvez-vous assumer une responsabilité aussi importante et difficile ? Et qu’est-ce qui vous aide ?
-
Le Président Al-Assad : C’est absolument vrai. C’est la situation que nous vivons quotidiennement et à chaque heure où l’on vous informe de la mort ou des blessures, que ce soit d’un civil innocent ou d’un soldat tombé au combat. Mis à part la personne en question, vous devez penser aux conséquences affectives, matérielles et autres sur sa famille, à la tristesse qui l’habitera de longues années de sa propre vie. C’est certainement le sentiment le plus douloureux qui affecte le plus tous les Syriens, une vraie douleur pour nous tous.
-
Il n’empêche qu’en tant que responsable vous devez transformer ce sentiment et cette douleur en action. Dans ce cas, la question la plus importante pour un responsable est : que compte-t-il faire pour écarter le danger là où il n’a pas frappé ? Que compte-t-il faire pour protéger les vivants qui pourraient être les victimes du lendemain ?
-
C’est pourquoi nous pensons que les deux axes principaux susceptibles d’aboutir à des résultats efficaces pour la protection du pays, c’est d’abord et évidemment la lutte contre le terrorisme, puis l’action politique pour arrêter ce qui frappe la Syrie. Une action qui passe par des négociations politiques mais aussi par des négociations avec les milices armées souhaitant revenir dans le giron de l’État et vers la normalité, comme l’attestent les réels succès obtenus ces deux dernières années.
-
Reste la question de savoir comment, dans des circonstances aussi difficiles, une personne peut effectivement résister aux pressions. Je réponds que si vous êtes responsable, votre vraie force, et notamment votre réelle force morale, vient en premier lieu du peuple. Et nous Syriens, responsables et citoyens, puisons notre vraie force dans les familles des martyrs et des blessés. Ce sont elles qui payent le prix fort et ce sont elles qui nous répètent constamment que c’est leur contribution à la patrie. C’est donc indubitablement la qualité morale de ces familles qui vous permet de continuer à donner de vous-même pour résoudre la situation.
-
3ème partie : « MERCI » DE CHAQUE CITOYEN SYRIEN À CHAQUE CITOYEN RUSSE
-
Question 3.1 : Il se dit que certains insistent sur la nécessité d'élections présidentielles anticipées en Syrie. Êtes-vous prêt à aller dans cette direction ?
-
Le Président Al-Assad : Cette question n’entre pas dans le cadre du processus politique en cours. Ce qui est prévu est qu’une fois la nouvelle Constitution adoptée, elle soit suivie d’élections législatives, puis d’un gouvernement reflétant la distribution des forces politiques au sein du nouveau Parlement.
-
Les élections présidentielles relèvent d’un mécanisme différent en rapport avec la volonté populaire. C’est le peuple qui décide de l’éventuelle nécessité d’élections présidentielles anticipées, non quelques groupes de l’opposition. C’est une question qui concerne chaque citoyen syrien, puisque c’est lui qui élit le Président.
-
Je n’ai aucune opposition de principe, d’autant plus qu’un Président a besoin du soutien du peuple pour agir et qu’il devrait être toujours prêt à accepter une telle éventualité. Je suis donc prêt à aller dans cette direction si telle est la volonté populaire.
-
Question 3.2 : Il est aussi important que le peuple connaisse l’opinion de son Président. Seriez-vous d’accord pour que le Président soit élu par le Parlement, comme c’est le cas dans certains pays ? Êtes-vous d’accord pour que les Syriens de l’étranger participent aux élections présidentielles, sujet dont il est beaucoup question en ce moment ? Quel est le système le plus approprié à votre avis ?
-
Le Président Al-Assad : Je crois que le meilleur système est que le Président soit élu au suffrage universel direct et non par le Parlement, afin que son action porte sur l’intérêt général et qu’il soit plus libre face aux pressions des différentes forces politiques.
-
Quant à la participation des Syriens aux élections, plus elle sera large, plus elle confirmera la légitimité de l’État, du Président et de la Constitution qui supervisent la procédure. Elle concerne absolument tous les Syriens, qu’ils soient au pays ou à l’étranger. Mais il est évident que l’opération électorale pour les Syriens de l‘étranger se discute en tant que procédure et non en tant que principe politique. Dans ce cas, la question est donc : comment procéder ? C’est un sujet dont nous n’avons pas encore discuté, pour la bonne raison que des élections présidentielles anticipées n’ont même pas été envisagées et, plus simplement, parce qu’il consiste à faire en sorte que les électeurs puissent accéder à un bureau de vote supervisé par l’État syrien.
-
Question 3.3 : Où en est le processus de la « Réconciliation » qui a révélé nombre de nouveaux partenaires à vos côtés ? Quels sont les groupes avec lesquels vous pourriez ne jamais vouloir discuter ? Et êtes-vous prêts à accueillir les forces internationales de maintien de la paix pour consolider les réconciliations ?
-
Le Président Al-Assad : Beaucoup s’attendaient à ce que la trêve échoue. Finalement ses résultats ont été bons et même un peu plus que bons.
-
Comme vous le savez, des négociations ont eu lieu entre les parties russes et américaines pour identifier nommément les entités terroristes, sans tomber parfaitement d’accord sur le sujet ; alors que ni la partie russe, ni nous-mêmes, n’avons modifié notre évaluation des groupes que nous considérons terroristes . D’où la proposition consistant à ce que tout groupe armé qui accepterait la trêve et le dialogue avec la partie russe, ou l’État syrien, soit considéré comme ayant abandonné l’action terroriste pour se diriger vers le processus politique.
-
C’est ce que nous cherchons et c’est pourquoi je crois que plus important que l’identification des entités terroristes est l’accélération des opérations de réconciliation avec les miliciens armés qui consentiraient à déposer leurs armes, ou à combattre le terrorisme aux côtés de l’État syrien et des amis qui le soutiennent, la Russie et l’Iran en particulier.
-
Par conséquent, en tant qu’État, le principe général est que nous sommes prêts à intégrer tout combattant [illégitimement] armé qui dépose ses armes dans l’intention de revenir vers la normalité et d’arrêter l’effusion du sang syrien.
-
Question 3.4 : Et qu'en est-il des Forces internationales de maintien de la paix ?
-
Le Président Al-Assad : C’est là un discours absolument irréaliste, parce que ces Forces interviennent suite à des accords internationaux approuvés par des États. Dans ce cas précis, de quels États parlons-nous ? Il y a d’un côté un État syrien et de l’autre, des groupes terroristes. Est-ce possible que les Nations Unies signent un accord avec des groupes terroristes ? Admettons qu’elles veuillent le faire, qui sont-ils ? Personne ne le sait clairement. Vous parlez de gangs qui apparaissent et disparaissent, se mêlent et se démêlent dans des circonstances obscures. Par ailleurs, militairement parlant, c’est une situation qui implique deux armées de part et d’autre d’une frontière géographiquement définie par les termes de l’accord. Et admettons que nous acceptions d’accueillir ces forces des Nations Unies, comment travailleront-elles ? C’est pourquoi je dis que c’est un discours absurde.
-
Question 3.5 : Quelle part accordez-vous à l’aide offerte par les Forces armées de Russie dans les succès militaires de la guerre contre le terrorisme en Syrie ?
-
Le Président Al-Assad : Je préfère parler des faits observables sur le terrain. Je dirai que c’est un grand succès, alors que d’autres pourraient considérer qu’il est minime. Le mieux serait de procéder à une simple comparaison entre la situation observée suite à environ un an et demi d’intervention de ladite coalition internationale, qui a vu le terrorisme s’étendre considérablement en Syrie et Irak, et la situation au bout de six mois de l’intervention russe, laquelle a abouti au recul des forces terroristes et notamment de Daech.
-
C’est donc la réalité objective sur le terrain militaire qui démontre le grand succès des Forces armées de Russie. En tous cas, la bataille n’est pas encore terminée et la guerre se poursuit.
-
Question 3.6 : Pour revenir sur la question des bases russes. Staffan de Mistura, a cité un article des documents de Genève précisant que les Forces étrangères devraient quitter la Syrie. Pensez-vous que la Syrie aura besoin de la présence permanente de la base de Hmeimem ?
-
Le Président Al-Assad : Tout d'abord, inviter des forces étrangères sur son territoire est un droit souverain applicable dans de nombreux pays. Nul ne peut l’interdire, à moins que ce ne soit clairement spécifié par la Constitution du pays en question, ce qui n’est pas le cas en ce qui nous concerne. Ensuite, je ne pense pas que l’opinion publique syrienne souhaite que ce soutien russe s’arrête, ni actuellement, ni à l’avenir, d’autant plus que nous sommes toujours au cœur de la bataille.
-
Quant à la base de Hmeimem, les forces qui y sont stationnées doivent évidemment être proportionnelles aux missions qu’elles sont censées exécuter et aux forces terroristes sur place. Car bien qu’avec le soutien de la Russie nous ayons réussi à faire reculer le terrorisme, il est toujours fort et continue de recevoir des renforts en hommes et en matériels de l’étranger, notamment de la Turquie qui n’a toujours pas cessé de le soutenir, de l’Arabie saoudite et d’ailleurs.
-
Une fois que nous aurons complètement vaincu le terrorisme, nous pourrons reparler de ces bases. Par ailleurs, je pense que la Russie retirera d’elle-même les forces qu’elle jugera superflues. Et ce sera un autre débat.
-
Question 3.7 : Mais nous avons déjà réduit nos forces, ce qui n’empêche pas certains d’exprimer leur inquiétude à propos des systèmes de missiles sol-air S-400, restés sur la base de Hmeimem. Combien de temps pensez-vous qu’ils seront laissés sur place ? Est-ce vous qui avez demandé à la Russie de vous les livrer ?
-
Le Président Al-Assad : Je crois que ceux-là sont contrariés par la présence de la Russie parce qu’elle est là pour combattre le terrorisme. Si le Président Poutine décidait d’envoyer ses forces au secours des terroristes, ils l’applaudiraient. Tel est le problème de l’Occident. Ce n’est donc pas le maintien d’une base russe qui les gêne. Le problème est qu’ils ne veulent pas que la Russie occupe le rang international qui lui revient politiquement, militairement et économiquement. Toute action qu’elle entreprend en tant que grande puissance de premier rang, et non de second rang comme le souhaiteraient les USA, dérange l’Occident en général. Voilà ce qui explique leur inquiétude.
-
Quant au maintien des Forces russes en Syrie, je vous ai dit il y a peu qu’il était actuellement en rapport avec la lutte contre le terrorisme et, ultérieurement, avec la situation géopolitique internationale. Certains petits pays comme la Syrie se sentent plus en sécurité lorsqu’existe un équilibre international. Par conséquent, si une part de cet équilibre peut être assurée par une opération ou une base militaire, nous sommes preneurs, car cela nous est utile d’un point de vue politique. C’est quelque chose de très important pour nous et pour beaucoup d’autres pays en ce monde.
-
Intervention : Il n’y a donc pas de délai prévu, avant livraison de systèmes S-400 à l’armée syrienne ?
-
Le Président Al-Assad : Non. En tout cas pas actuellement, et cela n’a rien à voir avec son maintien à Lattaquié. Cela dépend de contrats directs entre nous et l’armée russe, des contrats d’achat.
-
Question 3.8 : Pouvez-vous nous préciser la nature et le montant de ces contrats et, plus précisément, des derniers en date ?
-
Le Président Al-Assad : Dans les circonstances actuelles, nous optons pour les armes moyennes et légères, en laissant de côté les armes stratégiques, lesquelles ne nous sont pas nécessaires dans notre guerre contre les terroristes. Quant au montant, nous n’avons pas l’habitude de communiquer ce genre d’information. Cela reste entre nous et l’armée russe.
-
Question 3.9 : Parlons de paix. Comment se déroulent les préparatifs des élections législatives du 13 avril ? En êtes-vous satisfait ?
-
Le Président Al-Assad : La bonne chose est que, après cinq ans de guerre et de tentatives de destruction de l'Etat syrien visant sciemment sa Constitution, nous soyons en mesure de respecter une échéance constitutionnelle ; ce qui prouve la pérennité de l’État et du pays en général, en dépit du terrorisme qui est toujours là.
-
Quant à moi, ce qui me paraît le plus positif est la participation sans précédent ; un taux jamais atteint pour des élections parlementaires et plusieurs fois supérieur aux taux habituels. Je pense que cela s’explique par l’attachement des Syriens à leur Constitution et leur volonté de confirmer sa légitimité ainsi que celle de leur État. C’est un signal populaire très fort. C’est pourquoi je peux vous dire : oui, je suis satisfait.
-
Intervention : En dépit du fait que ce processus politique se déroule dans des conditions d’intrusion terrestre ? Bien que cette intrusion ne soit pas manifestement déclarée, la Turquie continue de bombarder le territoire syrien. Existe-t-il une ligne rouge au-delà de laquelle vous perdriez patience en traitant ce fait comme une agression directe ? Et quelles sont les lignes rouges au-delà desquelles les ingérences de certains États, comme la Turquie et l'Arabie saoudite, vous amèneraient à prendre des mesures plus sévères ?
-
Le Président Al-Assad : La Turquie, en premier lieu, et l'Arabie saoudite ont dépassé toutes les lignes rouges dès les premières semaines ou les premiers mois de la guerre contre la Syrie. Depuis le début, toutes leurs actions sont à considérer comme des agressions ; agression politique, agression militaire en soutenant et en armant les terroristes, agression directe par bombardements ou intrusions militaires.
-
Intervention : Et Erdogan ?
-
Le Président Al-Assad : Depuis le début, Erdogan soutient directement les terroristes en les autorisant à se déplacer à l'intérieur du territoire turc pour mener des manœuvres individuelles ou bombarder le territoire syrien ; les finance en leur faisant parvenir les capitaux saoudiens et qataris ; fait commerce du pétrole volé par Daech ; continue à frapper de son artillerie l’armée syrienne pour leur permettre d’avancer en territoire syrien ; envoie des terroristes combattre aux côtés des autres terroristes en Syrie ; attaque un avion russe dans l'espace aérien syrien, ce qui constitue indéniablement une agression contre la souveraineté syrienne ; fait des déclarations qui ne sont rien d’autre que des ingérences dans nos affaires intérieures. Bref, toutes ces actions sont de véritables agressions qui font que nous avons perdu patience et avons, depuis longtemps, perdu espoir qu’il puisse changer.
-
Maintenant, la guerre contre Erdogan et l'Arabie saoudite consiste à combattre les terroristes. L’armée d’Erdogan n’est pas l’armée turque. L’armée d’Erdogan, ce sont les terroristes et c’est cette armée qui, aujourd’hui encore, agresse la Syrie. Frapper les terroristes en Syrie mène directement à la défaite d’Erdogan. Nous devons donc commencer par riposter en Syrie. Ce n’est qu’après les avoir vaincus en Syrie que nous pourrons vaincre le terrorisme. Le peuple turc n’est d’aucune façon notre ennemi. Nos relations redeviendront bonnes, à moins qu’Erdogan ne reste à son poste.
-
Question 3.10 : L'automne dernier, vous vous êtes rendu à Moscou à un moment problématique. Sur quoi exactement êtes-vous tombés d’accord avec le Président Poutine ? Y a-t-il eu des accords signés ? Ou bien persistez-vous à mener des concertations entre vous, en vous contentant de votre relation directe ?
-
Le Président Al-Assad : Cette visite a eu lieu à un moment particulier, moins de deux semaines après le début du soutien militaire russe aux Forces syriennes, lequel s’est indubitablement imposé à l'ordre du jour. Il n’y a pas eu d’accord ou de contrats signés, mais un échange de nos points de vue sur essentiellement deux sujets : l'opération militaire qui avait commencé vu la nécessité de frapper le terrorisme ; et comment mettre à profit l’opération militaire pour soutenir le processus politique qui redémarrerait à Genève ou ailleurs. Les questions du Président Poutine ont tourné autour des sujets sur lesquels vous m’avez interrogé. Nous n’avons pas discuté d’autre chose.
-
Question 3.11 : Monsieur le Président, je vous suis reconnaissant pour votre accueil et votre franchise. Aurais-je omis de vous poser une question que vous auriez aimé aborder ? Avez-vous quelque chose à ajouter ?
-
Le Président Al-Assad : Je voudrais d’abord vous remercier pour être venu en Syrie en ce moment précis. Et, à travers votre importante institution, j’aimerais transmettre les remerciements de chaque citoyen syrien à chaque citoyen russe pour le soutien que la Russie a offert à la Syrie pendant la crise, que ce soit politiquement, moralement, humainement et, dernièrement, militairement. C’est le citoyen russe qui fut le principal soutien du Président Poutine pour qu’il ait pu prendre cette dernière décision.
-
Aujourd’hui, en dépit des circonstances difficiles, nous vivons la joie de retrouver la ville de Palmyre qui représente un héritage de l’Humanité pour le monde entier. Nous sommes convaincus qu’en plus de la détermination de l’armée syrienne à la récupérer, la Russie a joué un rôle essentiel ainsi que l’Iran et les autres forces qui combattent aux côtés de la Syrie.
-
Encore une fois, merci à chaque citoyen russe à travers vous. Les liens que nous avons tissés depuis soixante ans sont désormais plus forts et plus solides. Nous espérons que la Russie jouera un grand rôle sur la scène internationale, pas seulement en Syrie, et qu’elle jouera un grand rôle dans la lutte contre le terrorisme et le rétablissement de l'équilibre politique dans le monde.
-
Merci
-
Docteur Bachar al-Assad
-
Président de la République arabe syrienne
-
30/03/2016
-
Source : SANA [Syrian Arab News Agency]
-
1ère partie publiée le 30/03/2016 : http://sana.sy/?p=361365
-
3ème partie publiée le 31/03/2016 : http://sana.sy/?p=361978
-
2ème partie filmée publiée par le site de la Présidence le 03/04/2016
-
https://www.youtube.com/watch?v=wF69duF9gKs
-
Traduction de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
-
Mise en page de Michel Garroté pour Les Observateurs
-
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/entrevue-accordee-par-le-president-179617
-

Dialogue avec Vladimir Poutine [vidéo]

Dans un documentaire du célèbre journaliste russe Vladimir Soloviev intitulé "L’ordre mondial" et diffusé le 20 décembre 2015, Vladimir Poutine évoque certaines questions concernant les relations internationales. Vidéo censurée par youtube. Publiée sur un réseau social (ru-tube) elle a été visionnée 60 000 fois en une demi-journée.

 

Merci à Didier

Freysinger, censuré par le journal Le Temps, son interview en entier

Vous voulez savoir comment Le Temps, "journal de référence", traite ses interlocuteurs ? Voici un exemple parlant.

Le mardi 17 novembre, Xavier Lambiel me téléphone en me disant que sa rédaction veut réaliser une interview approfondie qui révèle le fond de ma pensée politique. Je lui réponds que j’ai un emploi du temps démentiel et lui demande quel délai il me donne.

Réponse : c’est assez urgent, pour demain mercredi, ou au plus tard jeudi.

Après réflexion, je lui suggère de m’envoyer ses questions par mail, lui promettant une réponse exhaustive avant la nuit.

Les questions m’étant parvenues dans l’après-midi, j’y ai répondu pendant presque deux heures. Un temps qu’il a fallu aménager dans mon agenda.

Mercredi, je reçois un mail du journaliste m’informant que l’interview ne paraîtra que vendredi 20. Je lui réponds que c’est OK pour moi.

Le jeudi, enfin, un nouveau courriel m’annonce que la rédaction renonce finalement à publier l’interview le lendemain et qu’elle ne la publiera que la semaine suivante à la condition que je sois sur le ticket UDC pour le Conseil fédéral !

Là, je fais savoir à Xavier Lambiel qu’il n’a plus besoin de me téléphoner et que je ne répondrai plus à aucune sollicitation du Temps, n’appréciant pas d’être pris pour un con. Je m’y tiendrai et ne m’étonne plus que ce journal, dirigé par des amateurs incompétents et des cuistres, voie son lectorat fondre de jour en jour.

*

Pourquoi cette censure ? Peut-être les rédacteurs ont-ils été mécontents des réponses que j’ai données à des questions très polémiques ? Peut-être n’ai-je pas suffisamment illustré la thèse selon laquelle l’UDC serait composée de butors ou de mononeurones ? Quoi qu’il en soit, je ne permettrai pas que mon temps et ma parole soient suspendus au bon vouloir ou aux manipulations tactiques des calamiteux maîtres du Temps. Je publie donc ci-dessous l’entretien tel quel.

Comme disent les journalistes, « le public a le droit de savoir »…


INTERVIEW

Pourquoi dites-vous que la troisième guerre mondiale a déjà commencé depuis longtemps ?

Elle a commencé au lendemain de la deuxième, de manière insidieuse et lente. Nous avons été, pendant des décennies, comme des grenouilles baignant dans une eau tiède. Une tiédeur confortable faite de progrès social, de consommation, de divertissement. Et nous n’avons pas remarqué que nous y perdions notre âme. Maintenant, l’eau est devenue très chaude. Sous peu, elle sera bouillante et nous y passerons tous. Une civilisation qui est en dessous du seuil de 2,1 enfants par couple, qui se renie elle-même, qui jette aux oubliettes toutes ses valeurs et qui renie des pans entiers de son histoire est vouée à disparaître.

Le crépuscule des dieux approche et nous ne voulons rien voir venir.

C’est le déni qui nous tuera, l’aveuglement et l’inaction. Nous nous sommes évertués à nourrir sur notre sein le serpent qui nous mordra et nous le considérons toujours comme un doux chaton ronronnant !

Pourquoi dites-vous de l’Europe qu’elle est « malade » ?

Elle est malade de ses élites lâches et corrompues, de gens ne considérant plus le bien commun, mais seulement leurs petits intérêts propres, leurs ambitions, leurs prébendes. Ils ne font plus rêver personne. Ils ont perdu toute crédibilité. Leur incapacité à prendre des décisions nécessaires et à les assumer plonge les pays européens dans un marasme grandissant. Ils veulent tellement plaire qu’ils renient leurs racines, leur culture, leur histoire, car ça risquerait d’être « mal vu ». Or, un politicien n’a pas à plaire, il a à faire ce qui est juste, il a à faire ce qui doit être fait, et tant pis pour l’image. C’est le seul moyen pour retrouver une cohérence, le seul chemin pour retrouver le respect des citoyens.

N’exagérez-vous pas quand vous dites que « les écrits de Voltaire seront brûlés sur la place publique dans 20 ans » ?

Absolument pas. On s’évertue déjà maintenant à les interdire, car ils risquent d’offusquer certains milieux. Demain, on les brûlera sur la place publique. La soumission de la société civile à des idéologies doctrinales et liberticides finit toujours par des autodafés.

Vous prétendez représenter « l’anticorps contre la barbarie ». Que voulez-vous dire ?

Je suis un crieur dans le désert, un avertisseur. Depuis des années, je me bats contre la propagation, à l’intérieur du corps social, d’éléments criminogènes et liberticides qui ne sont pas issus de notre culture, de notre droit, de notre histoire. L’application rigoureuse de la sharia n’est pas compatible avec l’État de Droit tel que nous le concevons (arrêt Refah, CEDH 2001). Laisser des extraterritorialités juridiques se propager met en danger l’État de Droit. Accepter la coexistence de systèmes juridiques contradictoires crée des conflits et des tensions menant à la violence et la guerre civile. L’Europe doit défendre avec vigueur ce qui fait d’elle une exception civilisationnelle, elle doit revendiquer son droit de défendre ses valeurs immuables : la dignité individuelle inviolable, la liberté d’expression, le libre arbitre. C’est notre devoir envers nos enfants, envers nous-mêmes. L’Europe doit extirper les éléments liberticides qui cherchent à détruire notre société de l’intérieur en se prévalant des droits que nous leurs accordons tout en privant d’autres de leurs droits et en se moquant des devoirs qu’ils ont face à leur pays d’accueil.

La théorie du remplacement à laquelle vous souscrivez n’est-elle pas catastrophiste ou paranoïaque ?

La réalité est là. Les chiffres sont terrifiants. L’Europe est devenue stérile. Elle sent la mort. Entre l’euthanasie et l’avortement, les forces vives de notre continent s’amenuisent. Nous prolongeons la vie, mais nous n’en créons plus, parce que nous ne croyons plus en notre futur, en nos valeurs, en nous-mêmes. Nous passons d’une impulsion fugace à l’autre, nous consommons la vie comme si c’était un Big Mac, nous tuons notre ennui par des divertissements futiles, nous fuyons l’autre en le tenant à distance par l’électronique, nous nions la maladie et la mort en nous cloisonnant, nous nous déresponsabilisons par une pathologisation de nos dérives, par le recours systématique à des psys. Nous bourrons nos enfants de Ritaline pour qu’ils se tiennent tranquilles, nous prônons la solidarité et l’ouverture, mais nous cultivons notre égoïsme en nous refermant sur nous-mêmes. De cette manière, nous avons affaibli nos défenses, perdu notre vigueur. Des peuples plus forts, plus brutaux, portés par un dogmatisme étroit, vont finir par nous balayer.

Vous évoquez parfois « la haine de la race blanche ». Cet argument n’est-il pas un renversement de paradigme pratiqué par ceux qui haïssent l’islam ?

Pas du tout. C’est de la haine de l’homme blanc de lui-même que je parle, de son autoflagellation, de sa culpabilisation qui le pousse à ne plus oser s’affirmer, à se taire, à se coucher devant la barbarie croissante.

Vous êtes parfois taxé de racisme et classé à l’extrême droite de l’échiquier politique. Où considérez-vous vous situer sur cet échiquier ?

Je suis un démocrate convaincu. Un défenseur acharné de la vie, de la liberté individuelle qui ne peut exister que si l’homme assume ses choix. Je suis un défenseur de l’état de Droit et de la seule vraie liberté, celle qui est au fond de nous, cette étincelle d’essence spirituelle qui nous habite et qui a pour nom : amour transcendant ! Cela fait de moi un homme qui échappe aux clivages traditionnels, un humaniste et un mystique en même temps. Je refuse tous les totalitarismes, qu’ils soient collectivistes ou doctrinaires, car ils sont toujours matérialistes et cherchent donc le pouvoir absolu dans un monde limité. Quelle aberration. Il n’y a pas d’autre pouvoir que le pouvoir d’amour.

Pour vous, les Américains œuvrent à la perte de l’Europe en favorisant volontairement la crise migratoire actuelle. Vous considérez-vous comme antiaméricain ou comme pro russe ?

Je constate que les Américains ne sont plus le « policier de la planète », mais le premier générateur d’un chaos mondial. Ses jalons s’appellent Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Ex-Yougoslavie, Ukraine et j’en passe. L’empire US ne veille qu’à ses intérêts propres. Il ne connaît que des pays qui se soumettent à son diktat ou des pays qui s’y opposent et qu’il faut combattre.

La Russie a le courage de s’opposer à la Némésis yankee. Elle a retrouvé des valeurs, des couleurs, retrouvé la foi ; malgré les difficultés, elle est vivante ! Les USA ne sont plus qu’un propagateur de mort et de destruction et l’OTAN est leur instrument obéissant. Je suis convaincu que le futur de l’Europe se fera avec la Russie et non pas contre elle. C’est justement cette collaboration que les Yankees essaient par tous les moyens d’empêcher, sachant qu’il en émergerait un formidable contre-pouvoir économique, social, culturel et peut-être militaire.

Vous critiquez régulièrement les médias. Est-ce que les théories dites « complotistes » vous séduisent ?

Pour qu’il y ait complot, il faudrait qu’il y ait un semblant de réflexion ! Or, la plupart des médias sont aux ordres. Ils propagent la doxa dominante, se copient les uns les autres, condamnent malgré la présomption d’innocence, ignorent toute conception d’équité. Ils vivent désormais plus par l’image et sa dérive émotionnelle que par le verbe. Je les utilise comme ils m’utilisent. C’est un jeu de dupes. J’ai besoin de la visibilité qu’ils offrent malgré les distorsions de mon image et eux ont besoin d’un méchant pour pouvoir se faire un film qu’ils tentent de vendre à la foule.

Vous vous exprimez régulièrement en France ou en Allemagne. Avez-vous l’ambition d’être reconnu comme un idéologue des droites dures européennes ?

Dans mes conférences, je parle de démocratie directe, de la dignité inaliénable de l’homme, de la souveraineté. J’y parle de collégialité, de compromis, de dialogue. J’y parle de paix sociale, de droits populaires étendus, d’équilibres sensibles. J’y parle de la Suisse, un modèle d’essence métaphysique unique au monde. La Suisse est le seul pays sur terre qui a su traduire les lois immuables d’Antigone dans sa réalité politique vécue. Chez nous, Antigone fait le boulot de Créon sans devoir se renier. Chez nous, le cadavre de Polynice est enterré rapidement afin de rendre à la terre ce qui est sorti de la terre et permettre le pardon et le renouveau. En Suisse, les cadavres ne sont pas exhibés à des fins politiques. La Suisse est un perpetuum mobile, l’incarnation du développement durable politique. La Suisse est une horloge sensible, aussi forte que fragile, elle offre un mode de gouvernance unique dans l’histoire du monde, c’est un moule précieux qu’il faut propager, qu’il faut exporter, car c’est grâce à lui que le monde peut guérir.

Votre pensée politique est-elle gouvernementale et a-t-elle sa place au Conseil fédéral ?

Si ce que je viens de répondre dans cet interview n’est pas « gouvernemental », alors je crains que le gouvernement ne soit qu’une coquille vide.

 

 

 

Source : blog d'Oskar Freysinger

Vladimir Poutine interviewé par Darius Rochebin à St Petersbourg

NDLR : Coup de chapeau à Darius Rochebin pour cet excellent interview

Vladimir Poutine: "L'Europe devrait se montrer plus indépendante des USA"

.

Course aux armements, pression sur l’Europe, affaires de la FIFA: Vladimir Poutine dénonce la pression américaine et déplore le manque d’indépendance de l’Europe dans un entretien exclusif accordé à la RTS.

Course aux armements: "la relance est due aux Etats-Unis"

Interrogé sur les programmes militaires de Moscou, le président russe rejette la faute sur Washington: "Cette relance de la course aux armements date de la sortie unilatérale des Etats-Unis du traité anti-missiles balistiques. Ce traité était la pierre angulaire de tout le système de sécurité international".

Une nouvelle guerre en Europe? "J'espère que non"

Lorsqu'on lui demande si une nouvelle guerre est possible en Europe, Vladimir Poutine réplique: "J'espère que non. Mais on aimerait voir l'Europe manifester davantage son indépendance et sa souveraineté".

Le président russe envoie une pique particulière à la France et sa position actuelle en lien avec l’Otan: "Si, pour discuter des affaires intérieures avec nos partenaires européens, nous devons aller à Washington, c’est un peu curieux".

Le Pen, l'UDC, les nationalistes: "Des changements tectoniques dans l'opinion publique"

Vladimir Poutine s’exprime sur les mouvements nationalistes ou de droite où il trouve des sympathies en Europe, notamment Marine Le Pen en France ou l'UDC en Suisse: "Je pense que ce n’est pas tant moi qu'ils soutiennent. Mais il y a une véritable prise de conscience dans ces mouvements de leurs intérêts nationaux, tels qu'ils les voient. Dans le monde et dans les pays européens, on observe des changements tectoniques dans l'opinion publique. Et cela dans le sens d’une défense accrue des intérêts nationaux."

L’intervention américaine contre la FIFA: "C’est inacceptable"

La compétition avec les Etats-Unis se livre aussi sur le terrain du foot selon le président russe qui doute de la bonne foi américaine dans la lutte contre la corruption.

"Les Etats-Unis, je crois savoir, étaient candidats pour accueillir la Coupe du Monde en 2022. Leurs plus proches alliés en Europe, la Grande-Bretagne, étaient candidats pour 2018. Et cette lutte contre la corruption telle qu'elle est conduite m’amène à me demander si ce n’est pas une continuité de la lutte pour le championnat de 2018 et de 2022", indique Vladimir Poutine. "Si on soupçonne quelqu'un d'un délit, on rassemble les informations nécessaires et on les transmet au parquet de l'Etat dont il est ressortissant. Mais en aucun cas, un pays, grand ou petit, ne peut se déplacer dans le monde et attraper qui bon lui semble et le ramener dans ses prisons."

Darius Rochebin

"Est-ce que je vous parais fou?"

À la question "il y a ceux qui disent, après tant d’années de pouvoir, Vladimir Poutine est devenu fou", Vladimir Poutine demande: "Au terme de notre interview, je vous parais fou?"

Avant d’avertir: "La Russie n'a aucun intérêt à chercher la confrontation avec les autres pays. Mais nous sommes parfois contraints de défendre nos intérêts. Et nous allons le faire, bien sûr."

Source

Télévision romande: l’interview interdite

Dans le cadre de la série d’émissions consacrées aux musulmans, j’ai passé sur le gril un peu plus d’une heure pour le programme «Des Minarets à la burqa». A l’écran, il en est resté une minute. J’avais enregistré cette interview et il me parait intéressant d’en restituer l’essentiel. Elle illustre une approche dont le grand public doit être impérativement protégé.

Notons aussi que j’ai été recalée entre autres, selon la journaliste, parce que «tout l’aspect Coran, relecture et interprétation a dû être abandonné. La production trouvait trop compliqué de parler de cet aspect». A vous de juger.

-De quand date votre intérêt pour ce sujet ?
De la révolution iranienne de 1979. Je ne connaissais pas grand-chose à l’islam, mais je sortais des années héroïques du MLF grâce auxquelles de grands progrès avaient été réalisés en matière d’égalité… Et je vois naitre une dictature théocratique qui commence par liquider tous ses alliés laïques. Quant au traitement réservé aux femmes, je n’en suis pas revenue! Couvertes de haut en bas, victimes de multiples discriminations, du rétablissement de châtiments moyenâgeux, de l’autorisation d’être mariées dès l’âge de 9 ans parce que le prophète a consommé avec une de ses épouses à cet âge-là. Tout cela m’a sidérée. J’ai commencé à lire sur l’islam pour tenter de comprendre. Et je n’ai plus arrêté.

-Vous dites mener ce combat en tant que femme et démocrate. Expliquez-nous.
Femme, parce que le féminisme est le combat de ma vie, et démocrate parce qu’il n’y a pas d’égalité entre hommes et femmes dans un quelconque autre régime, et que les libertés, la séparation des pouvoirs, les valeurs humanistes sont des choses auxquelles je tiens comme à la prunelle de mes yeux. Or, l’islam les menace.

-Avez-vous fait campagne sur l’initiative anti minarets?
Mon livre, «Islamophobie ou légitime défiance?», est sorti par hasard quelques mois avant cette votation. J’ai simplement dit lors d’interviews que si le débat sur l’islam avait lieu, je m’opposerais à cette initiative et que dans le cas contraire, je m’abstiendrais. Le débat n’a pas eu lieu et je me suis abstenue, ce que je regrette.

-Pourquoi pensez-vous que ce débat n’a pas eu lieu?
Il s’est limité à savoir si l’initiative était une atteinte à la liberté de culte. On a accusé les auteurs d’être xénophobes, racistes, etc. On n’est pas entré en matière sur les raisons qui expliquaient cette initiative. Or, des musulmans prenaient de plus en plus l’offensive pour imposer à nos sociétés des régressions intolérables. Le refus des minarets, c’est un appel: «Mesdames Messieurs les politiciens, mettez des limites à cette expansion de l’islam régressif!» Cet appel n’a pas été entendu et cette votation a été considérée comme le sommet du racisme et de «l’islamophobie».
On n’a pas non plus entamé un débat de fond. Depuis que je m’intéresse à l’islam et à ce qu’il produit dans nos sociétés, je lis des textes, je traite de thèmes liés au Coran. Je cite dans mon livre une trentaine de versets qui incitent à tuer, à combattre les autres religions. Or, jamais cette question n’est posée: «Messieurs les imams, qu’enseignez- vous, que gardez-vous de ces textes? Comment pouvez-vous dire que chaque mot du Coran est valable pour l’éternité, donc aussi ses injonctions inhumaines comme l’amputation des voleurs, le traitement misogyne des femmes, l’approbation de l’esclavage et du viol des prisonnières, etc.?» Donc si on me dit que l’islam est une religion de paix et de tolérance, je demande: que faites-vous des versets qui vous contredisent? Ce contenu violent est dénoncé par d’innombrables musulmans, y compris dans les pays arabes. Ils appellent à une vaste réforme de l’islam.
Abdelwahab Meddeb souligne cette violence et estime qu’il faut la prendre à bras-le-corps. Or ceci n’a jamais été fait.
Les assassinats de Paris ont été commis au nom d’un Mahomet idolâtré par les musulmans.
En lisant sa biographie officielle, on découvre que c’était un chef de guerre, qu’il a ordonné des assassinats, notamment de poètes et de satiristes, qu’il a torturé un homme pour lui faire avouer où était son trésor, puis l’a fait exécuter et s’est attribué le soir-même sa veuve. Il a fait décapiter 600 à 900 hommes qu’il avait capturés et a vendu en esclavage les femmes et les enfants. La seule raison donnée est qu’il a défendu l’islam. Et le djihad ordonné par le Coran, soit le combat contre les non-musulmans, se poursuit aujourd’hui.
En lisant récemment ce Coran de A à Z, j’ai quand même été abasourdie par le degré d’intolérance de ce texte. Toutes les trois pages, les «incrédules», c’est-à-dire tous ceux qui ne partagent pas la religion d’Allah, sont insultés, traités de pervers, de criminels, de bétail. Et nous sommes tous condamnés à l’enfer pour le seul fait de n’être pas musulmans. Voilà ce que j’aimerais discuter avec des musulmans. Ceux que j’ai contactés ont refusé. Ils ne parlent pas avec des islamophobes, ce merveilleux terme qui permet de clore un débat… qui n’a pas
commencé. C’est une immense plaisanterie!
Nous vivons sur ce que Daniel Sibony appelle «le grand secret», soit ce que contiennent ces textes que ni nos politicien, ni nos élites, ni nos médias ne veulent découvrir.

-Est-ce qu’il ne faut pas avoir un regard sur le contexte de ces textes écrits il y a des siècles des siècles, comme l’Ancien Testament des chrétiens et des juifs?
Il y a une grande différence entre ces trois religions. Les deux premières ont des textes qui ne sont pas censés avoir été écrits de la main de Dieu, mais par des hommes et ça permet une exégèse plus facile. Lorsque vous avez un Coran censé avoir été écrit directement par Dieu, ça se complique. Il n’y a pas longtemps, Hani Ramadan disait sur vos ondes qu’on ne peut pas changer UNE LETTRE du Coran. Et c’est ce qui est enseigné dans les mosquées: le Coran est la parole de Dieu pour l’éternité. Le Coran est parfait. Le Coran ne peut pas être modifié. Il y a là quelque chose là de spécifique à l’islam.
Deuxième remarque: je ne suis pas intéressée par les religions. Je suis intéressée par les effets qu’elles produisent aujourd’hui sur nos sociétés. Par exemple, je ne vois pas de juifs se faire exploser au nom du judaïsme, je ne vois pas de chrétiens se faire exploser au nom du christianisme.

-Quels sont les effets concrets que vous voyez en Suisse aujourd’hui ?
Je vois beaucoup de régressions. Il faut dire que la révolution iranienne a provoqué un incroyable mouvement de retour à l’intégrisme, à une lecture littéraliste des textes dans l’ensemble du monde musulman, mais aussi dans nos sociétés. Nous avons observé de plus en plus de comportements sexistes, à commencer par le voile... jusqu’au niqab. Entre les deux, il n’y a pas de différence de nature: l’exigence de couvrir son corps et ses cheveux est imposée pour aider les hommes à maîtriser leurs pulsions sexuelles. Dire, comme le font des femmes aujourd’hui que c’est par exemple «par respect pour dieu», «parce que je me sens tellement mieux!», ce sont des balivernes.
Nous avons aussi l’exemple de toutes ces mosquées qui organisent des conférences où femmes et hommes sont séparés et si possible entrent chacun par une porte distincte. Dans ces lieux, on ne voit très souvent dans les reportages que des hommes. C’est qu’ils occupent à la fois le pouvoir et l’espace privilégié. Les femmes sont reléguées derrière ou en haut, on les voit peu.
Question effets concrets, nous avons aussi les demandes de dispenses de natation, puisque cet islam archaïque combat la mixité, et que nos édiles acceptent. Je peux vous citer les paroles de Michael Fiaux qui était en 2010 responsable de la formation dans le canton de Vaud: «Nous n’obligeons personne à prendre des cours de natation. Lorsque les enfants grandissent, nous essayons de séparer garçons et filles pour les cours et si nous ne pouvons pas, nous acceptons les dispenses.» A l’heure actuelle, ces édiles disent plutôt: «Les cours de natation sont obligatoires, mais les filles peuvent porter un burkini.» Pour moi, c’est une horreur! D’autres exemples récents ? Un local promu salle de prières dans une HES genevoise; Jelmoli Zurich qui met à disposition un espace de prières pour ses clients musulmans; la commune de Vevey qui vote un crédit destiné à payer les intérêts d’un emprunt d’une association musulmane, parce que les musulmans n’ont pas le droit de payer des intérêts. Une crèche appelée «Mini Ummah» gérée par des islamistes et subventionnée par les autorités bâloises…

-Depuis 1981, la Constitution garantit l’égalité des sexes. Avez-vous si peu confiance dans les institutions démocratiques?
Dans les institutions, je pourrais avoir confiance. Mais dans ceux qui les détiennent, je n’en ai aucune! Ce sont les mêmes qui acceptent avec une extraordinaire complaisance des demandes totalement opposées à cette égalité. On peut parler du foulard à l’école, par exemple. Ma fille était en classe avec une fillette de 10 ans qui portait le foulard. Il prive ces filles de leur enfance, il les désigne comme objet sexuel. L’école le leur confirme. Et que l’on traite les gens qui s’opposent à cette régression d’«islamophobes», ça me donne la nausée!

-La constitution garantit la liberté de croyance et de conscience. Priver des femmes de pratiquer un métier parce qu’elles portent le voile, n’est-ce pas anticonstitutionnel?
Si c’est anticonstitutionnel, alors changeons la constitution. Le foulard est le symbole de l’asservissement millénaire des femmes en Islam. Tous les groupes djihadistes ont pour première priorité de les couvrir de haut en bas, parce que le corps des femmes est une tentation à laquelle pourraient succomber les hommes. C’est une vision à laquelle je ne peux évidemment pas adhérer. Je trouve assez extraordinaire, dans une conjoncture où tant d’atrocités sont commises contre les femmes par cette religion, que nos autorités, nos politiciens, nos intellectuels ne soient pas plus critiques par rapport à ce foulard, qu’ils ne disent pas plus souvent et même jamais que porter ce foulard est simplement indécent!

-Nous avons rencontré plusieurs femmes qui nous ont raconté comment elles vivent ce voile. Plusieurs sont universitaires et elles sont discriminées à cause de ce signe religieux. En tant que féministe, cette cause devrait vous interpeler ?
En tant que féministe, accepter le port du voile serait une contradiction absolue. Le voile a une seule signification: «Je ne veux pas exciter les mâles». De plus, dès le moment où une femme le porte, elle a un lien fort à sa religion, très conservateur. J’aimerais demander à ces femmes comment elles s’arrangent avec le Coran qui préconise d’innombrables discriminations envers les femmes.

-Ces femmes se déclarent féministes islamiques. Qu’est-ce que cela vous inspire?
C’est incompréhensible! On ne peut pas porter le voile en étant féministe. D’ailleurs, je n’ai jamais vu ces femmes descendre dans la rue et protester contre le fait qu’on oblige tant de leurs sœurs dans les pays musulmans, à le porter et à porter des habits pires encore. Pourquoi ces femmes ne militent-elles pas pour la libération des femmes dans les pays musulmans? De toute manière, pour moi, «féministe musulmane» c’est une contradiction dans les termes.

-Vous vous en prenez violemment aux médias dans votre blog. Les journalistes comme moi sont des charlots. Expliquez-moi.
Oui, j’en veux beaucoup aux médias. Pour la plupart, parler des musulmans, c’est prendre un micro ou un stylo et demander: «Que pensez-vous de ceci ou de cela? Ou bien: comme ça doit être dur d’être stigmatisé après les attentats de Paris!». Récemment, Le Temps a fait un article de ce genre dans la mosquée la plus radicale du canton de Vaud. Mais ces musulmans ont très bien appris à parler aux médias. Je n’ai jamais vu un journaliste qui ait lu le Coran et pose des questions dérangeantes. Ils me donnent l’impression de ne rien connaître de l’islam. Jamais par exemple, je ne les ai entendus soulever les graves questions que pose la biographie de Mahomet. Jamais!

-Antoinette de Weck et la commission sociale de la Ville de Fribourg ont pénalisé une femme qui refuse de se dévoiler pour une mesure d’insertion dans l’accueil extra-scolaire. Qu’est-ce que cela vous inspire?
Cette décision me paraît frappée au coin du bon sens! Le foulard est un signe religieux, rien d’autre. C’est aussi un extraordinaire outil de prosélytisme: «Regardez-moi, je suis fière d’être musulmane!». Toutes les administrations devraient interdire le foulard à leurs employées. Les fonctionnaires représentent et mettent en pratique les lois et la constitution, dont fait partie l’égalité entre hommes et femmes.

-Que pensez-vous de la laïcité à la française?
Je n’aime pas parler de laïcité, ce terme est devenu confus. Pour moi, l’important est la sécularisation de nos sociétés, la relégation des religions et de leurs manifestations dans la sphère privée et les lieux de culte. Tout le contraire de cette fraction de musulmans offensifs, prosélytes et réactionnaires qui veut imposer ses convictions dans les entreprises, les hôpitaux, les écoles…
Le ramadan cause de grands problèmes dans les entreprises, qui n’apparaissent jamais dans la presse. Mais des gens qui ne boivent ni ne mangent toute une journée et souvent banquettent la nuit sont facilement épuisés. Ce sont leurs collègues qui assument leur travail ou une partie. Ce rite devrait être très encadré. L’année dernière, lors d’une visite à une proche à Belle-Idée, je demande un article de toilette à une soignante. Elle entre dans un local et en ressort aussitôt en riant: «Ce n’est pas ici! Je ne sais plus où j’en suis, je fais le ramadan!»

-L’islam prosélyte, revendicateur, obscurantiste, ce n’est pas l’islam vécu par l’immense majorité des musulmans de Suisse.
Le problème, c’est que ces musulmans ne servent à rien. On ne les voit pas, on ne les entend pas. On ne les a jamais vus par exemple faire une manifestation contre le sexisme de leurs coreligionnaires. Je suis très heureuse que cette majorité existe, si elle existe, mais malgré elle, les fondamentalistes ont gravement affaibli notre démocratie: affaire Rushdie -trois meurtres-, assassinat de Théo Van Gogh, artistes menacés de mort pour avoir monté un spectacle qui met en cause l’islam…
Certains affirment ici qu’il ne faut pas caricaturer le prophète, parce que les musulmans sont si sensibles… Ce sont de grands naïfs! En réalité, c’est tout l’islam qui ne doit pas être critiqué, aussi bien les textes que les comportements. Et la liberté d’expression qu’on a tant célébrée le 11 janvier est morte et enterrée. La démocratie s’est affaiblie d’une manière terrifiante. Donc, bravo à nos élites, bravo à nos intellectuels, bravo à nos journalistes de nous avoir traités depuis des années d’«islamophobes» lorsque nous tentions d’alerter. Parce que maintenant, la liberté c’est terminé!
Et je pense, oui, que les médias sont en partie responsables d’avoir taxé de racisme ceux qui mettaient en garde. En Suisse, nos musulmans sont peut-être majoritairement pacifiques, mais nous avons aussi nos radicaux, nous avons aussi des jeunes qui sont partis faire le djihad.
Nous avons nourri des vipères en notre sein. Nous devons faire face, mais nous ne savons plus comment. Tous les pays européens sont confrontés, par exemple, à une forte composante de Frères musulmans, Suisse comprise. Ce courant fait le lit du radicalisme, du fanatisme et parfois du djihad.

-Est-ce que les musulmans ne sont pas pris en otage par ces groupes?
Je n’en suis pas sûre. Nous n’avons pas de recherches dignes de ce nom en Suisse. Nos chercheurs ne cherchent qu’à nous convaincre que tous les musulmans sont merveilleusement intégrés. «La Suisse des mosquées» en est un bel exemple. Et le groupe de femmes de Meyrin acceptées dans le cartel des associations de la commune et qui se disent féministes, ouvertes, progressiste va en course d’école… à la kermesse des Frères musulmans du Bourget. Ça me rend un peu méfiante!

.

Mireille Vallette, 7 mai 2015