Dernière ligne droite pour Ecopop

A peu près tout ce que la Suisse compte de corps constitués est vent debout contre Ecopop - le patronat, les syndicats, les médias, tous les partis politiques, les élus, le gouvernement, et j'en oublie peut-être - mais tel le roseau qui plie mais ne rompt pas, l'initiative refuse de se laisser enterrer dans les sondages...

Il faut dire que l'initiative a pour elle un allié de poids: la réalité.

ecopop.jpgCertes, la réalité est bien malmenée ces temps-ci - par ceux-là même qui sont sensés en rendre compte, c'est-à-dire les médias. Pas un jour ne passe sans qu'un ponte ne vienne pleurer dans les pages d'un journal les malheurs d'une Suisse refermée sur elle-même. Parce qu'un pays avec plus de 23% de population étrangère sur son sol, record européen hors Luxembourg, est visiblement un lieu fermé et hostile aux étrangers, comprenez-vous! Et selon d'autres modes de calcul, on pouvait même arriver à 33% d'étrangers... En 2001 déjà!

Mais la Suisse doit rester un pays ouvert - aux quatre vents, sans portes ni fenêtres. Avec la subtilité d'un boxeur poids-lourds, le message est cogné dans les esprits. La réalité, toujours elle, fait malgré tout son chemin jusque dans ces mêmes médias, comme si le filtre était imparfait et laissait passer quelques gouttes. Il faut juste parvenir à saisir l'instant dans le flot d'inepties.

Pareil sursaut de réel eut lieu en 2013 dans le 24Heures, répétant une étude révélée par le Tages Anzeiger sur la pression exercée sur les salaires du secteur tertiaire. L'étude provenait bien de l'Université de Genève mais il fallait qu'elle soit publiée dans la presse alémanique pour que les rédactions romandes en fassent finalement l'écho... Le titre de l'article? "La libre circulation a bel et bien fait des perdants". Oups.

votation du 30 novembre 2014,ecopop

Comme on voit, quiconque avec moins de trente-et-un ans d'expérience a souffert entre 2004 et 2010 de la libre-circulation. Les rares personnes à en avoir profité sont proches de la retraite, et probablement dans des positions hiérarchiques élevées. À noter que des économistes de l'Université de Berne étaient également arrivés aux mêmes conclusions en étudiant cette fois-ci les rémunérations de Suisses très qualifiés entre 2002 et 2008.

On pourrait aussi citer un article récent du Matin: la Suisse est un eldorado pour les travailleurs étrangers. À mettre sous le nez de tous les crédules qui sont persuadés que le vote du 9 février a fermé les frontières, alors qu'il n'y a pas le moindre début d’ersatz de mise en œuvre de l'initiative contre l'immigration de masse! (Révélation choquante: il n'y en aura jamais.)

Malgré le site web des adversaires d'Ecopop n'hésitant pas à employer un champ lexical connoté ("arbitraire", "radicale", "drastique", "relents de Malthusianisme") le principal argument en faveur d'Ecopop est malheureusement formulé par... Le Conseil Fédéral lui-même.

Pas celui de 2014, pro-UE, pro-multiculturalisme, pro-immigration, et sourd à la démocratie directe, mais celui du tournant des années 2000 qui était pro-UE, pro-multiculturalisme et pro-immigration et tout aussi sourd à la démocratie directe... Confus? Comme vous y allez! Pourtant, l'argumentation de l'époque n'a pas disparu:

"Le Conseil fédéral [de l'an 2000] dispose désormais du travail de Thomas Straubhaar, économiste bernois, où il est clairement démontré que l'émigration des Européens en Suisse n'excéderait pas les 10 000 personnes par an et qu'elle serait le fait de personnes qualifiées. (...) Il ressort de réflexions de plausibilité que la limite supérieure du potentiel d’immigration (net) se situe autour de 10’000 ressortissants de l’UE par an. Il est toutefois plus probable que ce chiffre se situe en dessous de 8’000 (net signifie immigrations moins retours)"


Cet argumentaire fut repris jusque dans le matériel de campagne utilisé pour diluer les frontières de la Suisse dans l'espace Schengen et la libre-circulation des personnes, que le peuple approuva béatement.

Ecopop est traitée de tous les noms pour proposer une immigration nette pourtant le double de ce que le Conseil Fédéral prévoyait lui-même il y a une dizaine d'années!

Sans doute le Conseil Fédéral du passé était-il lui-même "extrême et radical" - à moins que toutes ces postures politiciennes ne soient que de la pure mauvaise foi, l'essentiel étant de préserver l'alliance impie entre la droite et la gauche. Tant pis pour les apparences et les batailles de chiffres, l'intérêt de deux castes doit prévaloir: l'immigration est à la fois l'armée de réserve du capital et le réservoir électoral de la gauche.

Nous sommes à quelques jours du verdict des urnes. Les citoyens ont déjà commencé à voter. Ecopop concerne bien plus que la simple gestion de l'immigration - c'est une ode à l'indépendance d'esprit, à la capacité du peuple souverain de prendre ses décisions à l'écart des pressions des élites, à rester maître de son destin dans une Suisse promise à la dilution.

Ecopop est un (ultime?) acte de résistance.

L'initiative passera-t-elle la rampe? Tout dépend où vous regardez. Si vous examinez les sondages officiels, on vous dira que l'initiative s'apprête à être assez sèchement rejetée. Si vous examinez les commentaires des lecteurs de toutes les publications des journaux ayant trait à Ecopop, la proportion de commentaires pro-Ecopop écrase les autres.

Le trait est encore plus marqué lorsque les internautes de passage peuvent voter pour ou contre les commentaires, comme sur Le Matin ou 20 Minutes ; on voit carrément une proportion de trois ou quatre contre un entre ceux qui sont en faveur de l'initiative et ceux qui lui sont opposés.

votation du 30 novembre 2014,ecopop
Un commentaire pro-Ecopop pris au hasard sur le site du Matin

Comment peut-il y avoir un tel décalage entre les sondages et ce que montre le Web? Je ne parviens pas à l'expliquer. Je ne vois aucune raison pour laquelle les pro-Ecopop, sensés être minoritaires, seraient plus nombreux ou plus motivés à faire connaître leur point de vue à autrui - ni pourquoi ils voteraient massivement et anonymement sur des contributions allant dans leur sens. Il n'y a pas plus de raison que les pro-Ecopop se recrutent en majorité parmi le lectorat en ligne de ces publications plutôt que dans la presse papier.

J'accueillerai avec plaisir toute explication vraisemblable, mais en réalité, je pense que nous sommes face à un mystère. Un mystère que je ne peux m'empêcher de trouver porteur d'une sourde menace, avec un enjeu aussi élevé.

Nous en saurons davantage le soir du 30 novembre. Restons vigilants lors du dépouillement.

Stéphane Montabert - Sur le web et lesObservateurs.ch

Ada Marra contre Ecopop : « La nature ne me manque pas, j’aime le béton »……

Ecopop: un OUI lucide pour ébranler deux paradigmes séculaires

Nos lecteurs nous écrivent :

Ceux qui se sont donnés la peine de lire le texte de l'initiative Ecopop n'y auront trouvé ni références aux "étrangers" (où donc est la xénophobie?) ni propositions pour surmonter, d'une manière ou d'une autre, les soit-disant défis économico-écologiques de notre société malade de la surconsommation de tout. Seule la question de principe de lutte contre la surpopulation humaine (mondiale et pas seulement suisse) aux fins de protection de la planète et de préservation des ressources naturelles [1] est abordée. Et c'est bien ainsi, car qui trop embrasse mal étreint, comme nous allons le voir.
Une très grande partie de la population mondiale [2] est imprégnée, consciemment ou non, par deux injonctions bibliques: "Croissez et multipliez ..." [3] et "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front..." [4].
A l'époque ou ces paroles furent supposément transcrites, il y a quelque 3000 ans, quelque part entre Egypte et Canaan, la population totale de la Terre était d'environ 100 millions de personnes (soit près de 60 fois moins que l'actuelle) et celle de l'Egypte estimée entre 2 et 5 millions (soit 15 à 40 fois moins qu'aujourd'hui). Et pourtant, la pullulation excessive des humains [5] constituait déjà un problème, dès que les ressources (essentiellement alimentaires) diminuaient ou devenaient insuffisantes. En l'absence d'un concept de contrôle volontaire des naissances, ce problème était "traité" de manières diverses: émigrations, expulsions de masse, invasions suivies de génocides, élimination d'enfants en bas âge. Rien de joli, donc.
Il faut bien voir que lorsque plusieurs groupes humains (distincts et étrangers les uns aux autres) "croissent et se multiplient" chacun de son côté, il ne peut en résulter, à ressources constantes ou insuffisamment croissantes, que des chocs meurtriers consécutifs à des guerres territoriales, ce que l'Histoire, jusqu'à nos jours, a abondamment illustré.
Mais, grâce aux progrès techniques, la sueur de nos fronts et cerveaux musclés a, au fil des siècles, produit de plus en plus de pain, puis de meilleurs moyens de communication physique puis virtuelle et de meilleures connaissances médicales, et récemment un début de compréhension de l'impact de notre espèce - et son mode de vie - sur le reste de la biosphère, NOTRE biosphère.
Sans la première injonction, l'Humanité, devenue presque adulte, aurait profité de ces progrès pour améliorer son niveau de vie et pacifier ses inter-relations, une fois une densité de population suffisante atteinte, mais respectueuse des autres espèces végétales et animales et du paysage: les "erreurs" des architectes, contrairement à celles des chirurgiens, ont tendances à leur survivre très longtemps [6]; d'autre part, comme observé chez les chimpanzés [7], une forte densité de population est corrélée avec un plus grand nombre de meurtres... car l'espace vital de chacun est aussi une ressource nécessaire à notre bonheur et notre équilibre.
Sans la deuxième injonction (qui se traduit de nos jours par l'horreur économique [8] du capitalisme de marché), nous ne serions pas crédules au point d'accepter, malgré tous ces progrès, malgré l'insolente abondance de biens qui nous entoure (pour la plupart superflus) et à la suite de nos édiles (de droite, de gauche ou verdâtres), que le dogme d'une croissance "économique" continue - physiquement impossible dans un monde clos - soit la condition pour tous d'obtenir un "emploi", accompagné de plus en plus souvent d'un labeur privé de sens, mais obligatoire dans ce système absurde.
Il faut donc contester ces injonctions pour réussir (un jour) à les déconsidérer et les déraciner de notre inconscient collectif.
Ecopop, courageusement, timidement, maladroitement peut-être, s'en prend ouvertement à la première, et, indirectement, à la seconde: si vraiment la baisse du solde migratoire provoquait un ralentissement de l'économie suisse, on serait sur la bonne voie! Car renoncer à une bonne partie de ces bras extérieurs (européens pour la plupart) rendrait inutile la funeste extension et "densification" de nos espaces construits, que l'on entend prôner par beaucoup.
La Suisse est trop petite pour influencer sur la distribution inégale de la population mondiale actuelle, même en accueillant 20 millions de migrants de plus (alors que sa densité est déjà pratiquement double de celle de la France, par exemple.) D'autre part, les exemples français, justement (avec ses millions de migrants issus d'anciennes colonies), et états-uniens (avec ses millions de migrants mexicains illégaux mais tellement utiles), démontrent que des transferts de populations pourtant massifs n'ont en rien contribué à résoudre les problèmes de fonds de leurs patries d'origine.
Mais la Suisse n'est pas trop petite pour donner l'exemple avec des concepts précurseurs: on l'a vu avec l'Initiative des Alpes et la RPLP qui en a résulté pour les poids lourds en transit, RPLP d'abord décriée par l'Union Européenne, puis prise comme modèle par cette même UE et plusieurs de ses membres importants...
Alors, malgré les tombereaux d'arguments fallacieux ou à courte vue de la triple Alliance (Gauche-Droite-Verts), un oui lucide à Ecopop fera peut-être qu'à l'avenir, un nombre acceptable d'humains partageront confortablement les montagnes, plaines, déserts, forêts et océans, avec plantes et animaux, sauvages et domestiques. Plutôt que de "réussir" à obtenir un entassement maximum d'humains, survivants a minima dans un environnement enlaidi, une planète massacrée et gérée, comme toutes ces industries "rentables", à flux tendus.
Eddy Forte.

Notes:
[1] Ce qui est interprété comme une opposition du "droit de la Nature contre droit humain [sic]" par C. Amarele, comme si l'homme ne faisait pas partie de la nature.
[2] Au moins celle dont la culture est issue de l'une des trois religions dites du Livre.
[3] Genèse 1, 28. La citation complète est ...pire: "Croissez, et multipliez, et remplissez la terre; et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur toute bête qui se meut sur la terre."
[4] Genèse 3, 19.
[5] en temps de paix et en l'abscence de catastrophes naturelles ou d'épidémies, l'homme ayant déjà acquis le privilège d'être son propre et principal prédateur, lions et crocodiles n'ayant, même à cette époque, déjà plus qu'un impact anecdotique.
[6] Cette tour inachevée défigure la baie de Naples depuis des années (voir photo annexée): au moins Lausanne aura réussi à échapper à sa Taoua.
[7] M.L. Winston et al, Nature, 513,414,2014, cité dans La Recherche, 493,p.18,nov.2014.
[8] L'Horreur économique, Viviane Forrester, Fayard, 1996.

Autour de l’initiative Ecopop: quelques données démographiques et environnementales

 

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Robert Hainard disait déjà dans son premier livre “Et la nature ?”, publié en 1943, tout ce qu’il y avait d’insensé et d’irréfléchi dans l’activité économique moderne. Il appelait “idolâtrie” la tendance d’une activité à perdre contact avec la vie et à devenir son propre but. Il dénonçait déjà l’idolâtrie économique, mais aussi celles de la raison, du travail, de l’intelligence, de la force, du courage et même de l’art.

Il avait pris conscience de l’impossibilité d’accepter un monde dans lequel la nature est rognée, adultérée, émasculée, un monde où elle est condamnée à disparaître. Il n’a jamais cessé de pousser ce cri dans plus de 500 publications (livres, articles, etc.), le cri d’un peintre, d’un philosophe et d’un sage.

Qui donc l’a entendu ?

Toutes les activités humaines, quelles qu’elles soient, ont un impact considérable sur l’environnement.

Claude Nicollier disait au retour de sa première mission spatiale qu’il avait été particulièrement frappé par l’avancée inquiétante de la déforestation en Amazonie: 170’000 km2 de forêts tropicales sont détruites chaque année dans le monde (quatre fois la superficie de la Suisse); il est impensable de poursuivre sur cette voie.

Mais quelle est donc la plus grande catastrophe écologique de tous les temps ?

L’éruption du Vésuve ? Le naufrage de l’Exxon Valdez ? Tchernobyl ? La disparition de la mer d’Aral ? Vous n’y êtes pas du tout.

La plus grande catastrophe écologique de tous les temps, c’est vous, vous et moi, nous tous les sept milliards d’hommes qui surpeuplons et surexploitons cette petite planète, comme si nous en avions d’autres à disposition, comme si les ressources naturelles étaient inépuisables, comme si nous n’avions d’autre dessein que de régner sur Terre sans partage, comme si nous pouvions encore croître et nous multiplier indéfiniment, comme si nous tenions notre suprématie sur tout ce qui vit de droit divin, de toute éternité et pour toujours.

L’explosion démographique humaine est le principal obstacle à l’avènement d’un développement durable. La population mondiale doit absolument cesser de croître et sans doute même décroître jusqu’à un niveau écologiquement acceptable pour la biosphère. Ne pas prendre en compte cette évidence ne peut que nous conduire au pire. Réfléchir à la charge écologique globale que représente l’humanité pour toute la biosphère

Il y a longtemps que l’écosystème terrestre n’a pas été aussi profondément modifié. Peut­-être faut-­il remonter jusqu’à la disparition brutale des dinosaures et de la plupart des espèces vivantes, il y a 65 millions d’années, pour observer des bouleversements aussi importants que ceux que nous mesurons aujourd’hui. L’homme est capable de modifier l’environnement depuis les couches les plus élevées de l’atmosphère jusqu’à des milliers de mètres sous le niveau de la mer; capable de le modifier, mais pas de mesurer l’impact qu’il produit.

En 1988, l’Institut de surveillance internationale avait déjà estimé le coût d’une rationalisation du développement de la planète entre 1990 et l’an 2000 à 983 milliards de francs. Ce montant comprenait les investissements nécessaires au ralentissement de la croissance démographique, à la protection de la couche arable des terres agricoles, aux reboisements, à l’augmentation des rendements énergétiques, au développement des énergies renouvelables et à l’effacement de la dette des pays en voie de développement. Cette somme représentait à l’époque environ un cinquième des dépenses annuelles d’armement de l’ensemble des pays de la planète. Or qu’avons nous fait depuis pour limiter la casse ? Rien d’efficace.

La situation n’a cessé d’empirer et quelques données chiffrées devraient pourtant nous faire réfléchir:

­ - Au cours des 60 dernières années, la population de la planète a presque triplé;­ on compte chaque semaine un million d’habitants supplémentaire dans les villes;­ 40% des terres cultivables sont dégradées;­ 13 millions d’hectares de forêts tropicales disparaissent chaque année;­ en un siècle, les trois quarts des variétés qui ont été sélectionnées pendant des millénaires ont disparu;
­ en prélevant aujourd’hui 100 millions de tonnes de poisson par an, 75% des zones de pêche sont épuisées. A ce rythme­ là, selon un récent rapport de l’ONU, il n’y aura plus un poisson dans les océans dans 40 ans;­ avant 2050, 25% des espèces terrestres actuelles seront menacées de disparition;­ les espèces disparaissent aujourd’hui 1’000 fois plus vite que cela n’a jamais été le cas dans l’histoire de la planète;­ avec le réchauffement climatique, la fonte du permafrost libérera des millions de tonnes de méthane, un gaz beaucoup plus dangereux que le CO2, quelques dizaines d’années tout au plus pour inverser la tendance;­ on attend plus de 200 millions de réfugiés climatiques avant 2050.

Aborder l’un ou l’autre de ces problèmes sans maîtriser d’abord la démographie humaine ne nous mènera nulle part.

Les priorités, l’état préoccupant de la planète en ce début de XXIe siècle nous pousse donc à dresser une fois de plus la liste non exhaustive des préoccupations qui devraient être celles de
l’humanité toute entière et l’affaire de tout un chacun:

1) le contrôle de la démographie humaine;

2) la préservation des ressources non renouvelables (pétrole, matières premières, etc.);

3) la préservation des sols et de l’environnement (maintien de la biodiversité par exemple);

4) la mise en place de stratégies économiques viables à long terme (développement durable), strictement limitées par les impératifs écologiques;

5) le développement des énergies renouvelables (énergie solaire, éolienne,hydraulique, géothermique, etc.);

6) la définition de valeurs sociales (travail, consommation individuelle de biens, d’énergie, etc.) acceptables pour les sociétés du monde entier et compatibles avec les impératifs écologiques.

Décider selon plusieurs critères n’est pas un exercice facile et prévoir l’impact sur l’environnement d’une activité humaine est une véritable gageure. Les effets écologiques à moyen et à long terme de décisions prises le plus souvent en fonction de contraintes économiques peuvent se situer aux antipodes de ceux que l’on attendait. Seules des concertations internationales au plus haut niveau portant sur la mise au point de stratégies économiques préservant les écosystèmes comme les ressources naturelles non renouvelables et la diffusion massive des informations sur l’état de la planète nous permettront peut-être d’éviter le pire.

Les parlements nationaux et internationaux ont une responsabilité capitale à assumer pour mettre en place des institutions compétentes, rédiger des lois utiles pour relever les défis environnementaux, économiques et juridiques.

Le taux de croissance de la population suisse est actuellement quatre fois plus élevé que le taux de croissance européen, ce qui signifie que nous devons construire tous les deux ans, sur un territoire exigu, l’équivalent d’une ville comme Lausanne. En abaissant volontairement ce taux de croissance au niveau du taux européen, ce que propose l’initiative Ecopop, la Suisse ferait un premier pas dans la bonne direction.

Patrick Stocco

Biologiste

Le « Grand Remplacement » n’est pas une théorie

Le peuple Suisse va se prononcer bientôt sur l'initiative « Ecopop », qui vise à restreindre drastiquement l'immigration dite de peuplement. En France, la situation est telle, qu'on en vient à disserter au plus haut niveau de la vie politique sur le « Grand remplacement ». Un concept et, surtout, une réalité, qui pourrait aider nos amis Suisses à faire leur choix le 30 novembre prochain...

En 2011, Renaud Camus publie un recueil d'articles intitulé Le Grand Remplacement. Il y décrit un mouvement général de nocence, c'est-à-dire de nuisance. La nuisance, c'est ce qui perverti et dégrade l'environnement, la culture, mais aussi les plus élémentaires relations intersubjectives. En jargon journalistique, cela se nomme les « incivilités » : le genre de celles que nous rencontrons tous les jours dans nos rues.

Au-delà de ce mouvement de nuisance, et même de surcroît, il y a un mouvement de susbtitution

«  le simple fait que dans nos rues, nos rames de métro, nos écoles, nos écoles maternelles et nos maternités surtout, sur des pans entiers du territoire, il y avait un peuple et que, à sa place, il y en a un ou plusieurs autres. »

Le fait du Grand remplacement creuse à nouveau, si ce n'est encore plus, la vieille distinction maurassienne entre le « pays réel » et le « pays légal », c'est-à-dire entre le monde vécu, celui du transport commun à 22h dans la banlieue parisienne, de la gare de Châtelet-les-Halles, des personnes âgées isolées dans les cités, et le pays des statistiques, des chiffres, des experts et des énarques propres sur eux...

Ce « pays légal », c'est aussi celui des médias ; ceux qui, hier par exemple, imposent sur les grandes chaines de télévision publiques des apologies de l'immigration, et qui, dans le même temps et dans le même mouvement nihiliste et suicidaire, diffusent des idées dénigrant la civilisation "réactionnaire" et "moyenâgeuse". La manipulation, pour Renaud Camus aussi, consiste dans l'entretien, lucide et volontaire, de cette "déculturation" :

C’est la sociologie, ce sont les statistiques, ce sont les chiffres qui se sont chargés de persuader les malheureux Français abusés, hébétés par elles et par le bourrage de crâne quotidien, qu’à l’école le niveau montait, que la culture se répandait dans les masses, qu’il n’y avait aucune surdélinquance des immigrés, que d’ailleurs il y avait de moins en moins d’immigrés, que l’immigration diminuait, que jamais il n’y avait eu si peu d’étrangers dans notre pays : bref que le système éducatif ne s’effondrait pas du tout, que la Grande Déculturation n’avait pas lieu, que le Grand Remplacement était un fantasme.

Tout est tristement « grand» dans cette histoire. De la Grande Déculturation au Grand Remplacement, de ce phénomène constitue pour Renaud Camus, le pire qui soit arrivé dans l'histoire de France :

« Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seule possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l'histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours11. »

Alors, quand certains blogues d'extrême-gauche, comme Rue 88, évoquent une « idée raciste » (ici), que certains appellent cela une « hoax d’extrême droite », ils se fourvoient complètement. Il ne s'agit ni d'une idée, ni d'une théorie. Il s'agit d'un fait, si terrible soit-il, et Renaud Camus insiste là-dessus.

Il faudrait au moins que les journalistes, chroniqueurs et autres intellos-bobos se rappellent que la moindre des politesses, quand on critique un concept, c'est de lire son concepteur. Ceci vaut aussi pour les journalistes et commentateurs suisses qui traitent de l'initiative Ecopop. Même si vous refusez la réalité, préférant vos illusions, ne vomissez pas votre haine sur votre ignorance ; ne traitez pas non plus ce qui perce vos illusions de « radical » ou d'extrémiste. N'est radical dans ses idées que celui qui impose ses idées à la réalité. Et Renaud Camus de terminer : « Hélas, ce n’est pas l’expression Grand Remplacement qui est radicale, c’est la sinistre réalité de ce qu’elle désigne. »... 

Vivien Hoch, 18 novembre 2014

L’ecopopulation, ou comment retrouver le sens du « chez-soi »

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L'initiative suisse baptisée « Ecopop » est extrêmement intéressante pour nous, français. D'une part parce que nous nous considérons comme bien plus affectés par les remous de l'immigration massive qu'en Suisse (à tel point qu'on utilise désormais le concept de « grand remplacement ») ; d'autre part parce que ce concept fait référence à l'expression « écologie humaine » (de S.S Jean-Paul II), qui est devenue un slogan et un mouvement à part entière à la suite des grandes manifestations contre la loi Taubira, qui a institué le Mariage pour tous.

On se retrouve là face aux deux grands défis de nos sociétés Occidentales - et en cela, cette initiative suisse intéresse tout européen : celui du remplacement de population par l'immigration massive, et celui, corrélatif, du remplacement d'une certaine éthique de civilisation qui a pu caractériser l'Occident chrétien. Il s'agit pour nous de déceler en quoi le remplacement de population et le remplacement de civilisation sont corrélatifs, et comment lutter contre ce que d'aucuns ont pu appeler un « génocide » (Bernard Antony) ou encore un « suicide » (Eric Zemmour), pour qualifier ce qui se passe en France.

L'idée d'une « écologie des populations » vise à lutter contre ce double danger. « Eco » vient du grec οἶκοςoîkos (la « maison »). L'éco-logie est donc la science ou la logique de l'habitation. L'éco-population désigne donc la « maison de la population ». De même que l'économie, (οἰκονομίαoikonomía) désigne la « gestion de la maison ». Rien de plus écologique et économique, donc, qu'une « écologie des populations ». 

On ne saurait résister au double déracinement de l'immigration massive et du basculement de civilisations sans comprendre et exploiter cette référence à la « maison », à l'habitation et au concept fondamental du « chez-soi ». Le chez-soi, c'est le lieu où l'on vit, où l'on mange, où l'on dort. C'est un lieu que nous connaissons, et, surtout, que nous reconnaissons. La déconstruction des normes morales, dans laquelle l'européen se reconnait, fait qu'il ne peut plus être « chez-soi », chez lui : il ne s'y reconnait plus. De même que l'importation de nouvelles normes, de nouvelles religions et de nouvelles modalités de vivre, à cause de l'immigration, nous fait perdre le sens du « chez-soi ».

Voilà pourquoi il faut entreprendre une grande action sur le ré-enracinement. L'enracinement, écrivait la grande philosophe Simone Weil, est « le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine » (L'enracinement, Gallimard, Paris, 1943). Le philosophe Jan Patockà a définit l'homme Européen comme « celui qui a le souci de son âme » (Platon et l'Europe) : l'âme est effectivement ce qui nous est le plus intime, là où nous sommes le plus enraciné, et là où l'on est le plus « chez-soi ».

L'écopopulation est cette manière intelligente de dire deux choses : nous sommes chez nous, et notre pays a une âme. Donc nous avons le droit de nous soucier de l'âme de notre pays. Un pays qui a une âme, a une conscience et une mémoire : il est une patrie, c'est-à-dire la terre des pères. La grande phénoménologie du XXe siècle a pu ainsi avoir conscience de ce lieu fondamental qu'est la patrie : « Toute chose essentielle et grande a pu seulement naître du fait que l'homme avait une patrie (Heimat), et qu'il était enraciné dans une tradition », écrit le philosophe Martin Heidegger (réponses et questions sur l'histoire et la politique, Paris, Mercure de France, 1977, p.68). Patrie, tradition, enracinement, exactement ce que l'on veut nous enlever, et donc exactement ce sur quoi il faut insister, pour résister...

Vivien Hoch, 12 novembre 2014

Schneider-Ammann appelle la Suisse à rester ouverte

Présent à l'ouverture du 27e Europa Forum à Lucerne, le ministre de l'Economie a plaidé pour les bilatérales avec l'UE et davantage d'accords de libre-échange.

«Nous ne pouvons ni ne voulons renoncer aux bilatérales. Pour le bien de notre économie et celui de tout le pays», a encore affirmé le ministre. Un «oui» à l'initiative d'Ecopop serait en outre un «dommage intégral» pour la Suisse.

Source

Ecopop: débat entre Fernand Cuche et Anne-Marie Rey

NDR :Anne-Marie Rey sur Ecopop dans l'émission Forum (RTS) du lundi 11 novembre 2014

Fernand Cuche, ancien conseiller d'Etat neuchâtelois, s'oppose à l'initiative; Anne-Marie Rey, socialiste, ancienne députée au Grand Conseil bernois et militante de la cause féminine, y est favorable. Ils répondent aux questions des auditeurs :

 

 

8000 opposants à Ecopop manifestent à Berne

Ils se sont rassemblés devant le Palais fédéral pour dénoncer «l'isolement et les mauvaises recettes». Ils ont qualifié l'initiative de «dangereuse et inhumaine». Le président du Parti socialiste Christian Levrat et la co-présidente des Verts Regula Rytz ont notamment pris la parole. Le ténor socialiste a fustigé les voix de droite qui dépeignent la Suisse comme une forteresse assiégée. Il estime que les auteurs de l«initiative Ecopop attisent eux aussi la xénophobie et le chauvinisme, dans le but de détourner la Suisse de la voie bilatérale et de la condamner à l«isolement.

Les syndicats, les organisations de défense de migrants et de jeunesse, des œuvres d'entraide et les partis rose-vert ont appelé à la manifestation. Celles-ci considèrent les propositions de cette initiative, soumise au peuple suisse le 30 novembre, comme «contre-productives et conduisant dans une impasse».

Source

Philippe Roch, partisan d’Ecopop, appelle à la démission d’Alain Berset

RTS Le journal du matin du 27.10.14
"J'estime qu'un conseiller fédéral qui porte un tel jugement sur la population n'a pas sa place au Conseil Fédéral"

Le président d’Ecopop souligne l’hypocrisie de l’UDC

Le président du comité de l'initiative Ecopop, Benno Büeler, dénonce l'attitude hypocrite de «plusieurs politiciens» dans la campagne pour le scrutin du 30 novembre. Dans une interview parue dimanche 26 octobre dans laSonntagsZeitung et Schweiz am Sonntag, il relève qu'ils font part de préoccupations similaires à celles du texte, mais qu'ils le rejettent.

Source

La phrase « choc » du jour

«Ecopop est pire qu'un crime», estime Alain Berset

[...]

«Ecopop est pire qu'un crime, c'est une faute», a déclaré ce samedi 25 octobre le conseiller fédéral Alain Berset lors de l'assemblée des délégués du PS à Liestal. L'enjeu n'est pas que l'immigration, c'est aussi la cohésion du pays.

[...]

Article complet

Le grand Charles avait tout compris :

De-Gaulle-et-la-gauche

NDR : Chers lecteurs, à vos claviers !

Parti socialiste: «Ecopop est pire qu’un crime», estime Alain Berset

«Ecopop est pire qu'un crime, c'est une faute», a déclaré ce samedi 25 octobre le conseiller fédéral Alain Berset lors de l'assemblée des délégués du PS à Liestal. L'enjeu n'est pas que l'immigration, c'est aussi la cohésion du pays.

Une adoption de l'initiative signifierait la fin des bilatérales et serait économiquement et politiquement fatale, estime Alain Berset. Ce texte est «un dangereux egotrip populiste» qui affaiblirait la Suisse.

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L’initiative d’Ecopop inquiète politique et économie

Quelques mois après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse, le texte Ecopop sème la panique dans les milieux politiques et économiques.

Sous couvert d'écologie, l'initiative considère que les personnes sont un problème. Dans ce sens, elle est "xénophobe", a même déclaré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Quant à l'idée d'affecter un dixième de l'aide au développement à la contraception dans les pays pauvres, elle donne de l'urticaire à nombre de milieux au vu des relents de politique colonialiste.

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