Lettre ouverte à Aymeric Chauprade à propos de la crise des réfugiés

Monsieur Aymeric Chauprade, Député européen

Cher Monsieur,

Je reviens vers vous pour relancer ma proposition d’établir un protectorat international sur la moitié de l’Arabie saoudite pour résoudre le problème des réfugiés.

Je viens de mettre en avant dans mon blog mes articles sur ce sujet en arabe, en anglais et en français:

محمية للاجئين على نصف السعودية

Protectorate for refugees in half of Saudi Arabia

Protectorat pour les réfugiés sur la moitié de l’Arabie saoudite

Tous les pays européens commencent à prendre des mesures pour fermer les portes aux réfugiés, mais ceux-ci continuent d’arriver. L’Allemagne sollicite l’Algérie et le Maroc pour qu’ils reprennent leurs propres ressortissants venus en Allemagne… mais réussira-t-elle à les convaincre? La Grèce accuse la Turquie d’aider les passeurs, et elle sera littéralement inondée par les vagues des migrants qui arrivent chaque jour. Des millions vont débarquer en Europe. Sans parler des réfugiés qui se trouvent déjà au Liban, en Jordanie et ailleurs.

Il est temps de proposer des solutions radicales pour un problème sans précédent. Je vous suggère de proposer la tenue d’une conférence internationale au Conseil de l’Europe pour discuter de la création d’un protectorat international sur la moitié de l’Arabie saoudite pouvant accueillir jusqu’à 100 millions de réfugiés venant des pays musulmans.

Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Monsieur le député, l’expression de ma haute considération.

Dr. Sami Aldeeb Abu-Sahlieh
Professeur des Universités
Centre de droit arabe et musulman

L’Arabie saoudite a-t-elle bombardé l’ambassade d’Iran au Yémen ?

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L'aviation saoudienne aurait bombardé délibérément l'ambassade d'Iran au Yémen, faisant des blessés parmi le personnel, a accusé, jeudi 7 janvier 2016, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Jaber Ansari. "Cette action délibérée de l'Arabie saoudite est une violation de toutes les conventions internationales pour protéger les missions diplomatiques et le gouvernement saoudien est responsable des dégâts causés et de la situation des membres du personnel qui ont été blessés", a précisé Hossein Jaber Ansari.
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, avait annoncé, dimanche 3 janvier 2016, la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l'Iran, en réaction au déchaînement de violences (incendie et sac partiel de l'ambassade saoudienne à Téhéran et manifestation violente devant le consulat saoudien dans la ville iranienne de Machhad), déchaînement de violences provoqué par l'exécution, samedi, en Arabie saoudite, d'un haut dignitaire chiite, le cheikh al-Nimr, avec 47 autres condamnés.
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Dimanche, l'ayatollah iranien Ali Khamenei avait réagi avec virulence : « Sans aucun doute le sang de ce martyr versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens », avait déclaré le guide suprême de la Révolution iranienne et véritable dirigeant de l'Iran. L'Arabie saoudite, comme d'ailleurs la Turquie et le Qatar, soutient, sans l'admettre, les sunnites de l'Etat Islamique (EI). L'Iran soutient les chiites y compris ceux du Hezbollah.
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Michel Garroté, 7 janvier 2016
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Vers la guerre irano-saoudienne ?

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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a annoncé, dimanche 3 janvier 2016, la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l'Iran, en réaction au déchaînement de violences (incendie et sac partiel de l'ambassade saoudienne à Téhéran et manifestation violente devant le consulat saoudien dans la ville iranienne de Machhad), déchaînement de violences provoqué par l'exécution, samedi, en Arabie saoudite, d'un haut dignitaire chiite, le cheikh al-Nimr, avec 47 autres condamnés.
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Dimanche, l'ayatollah Ali Khamenei a réagi avec virulence : « Sans aucun doute le sang de ce martyr versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens », a déclaré le guide suprême de la Révolution iranienne et véritable dirigeant de l'Iran. L'Arabie saoudite, comme d'ailleurs la Turquie et le Qatar, soutient, sans l'admettre, les sunnites de l'Etat Islamique (EI). L'Iran soutient les chiites du Hezbollah.

Michel Garroté, 4.1.2016
   

34 pays islamiques dans une coalition anti-islamique

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Ce n'est pas une blague. 34 pays islamiques s'unissent dans une coalition militaire...anti-islamique ! L'Arabie saoudite a annoncé la création d'une coalition de 34 pays musulmans dont l'objectif sera de "combattre le terrorisme militairement et idéologiquement" dans un contexte de montée en puissance de groupes jihadistes. Ni l'Iran, ni l'Irak, ni la Syrie ne font partie de la liste de ces Etats diffusée mardi par l'agence officielle SPA après l'annonce surprise de Ryad. Des analystes ont estimé qu'il était trop tôt pour dire quelles actions cette alliance militaire islamique pourrait entreprendre, alors que l'Arabie saoudite qui la dirige est directement engagé dans une guerre coûteuse au Yémen.

La coalition comprend des pays majoritairement sunnites comme l'Egypte, la Turquie, le Pakistan et le Sénégal. Elle sera dotée d'un centre de commandement basé à Ryad pour "soutenir les opérations militaires dans la lutte contre le terrorisme", a ajouté SPA. L'alliance témoigne de la volonté du "monde islamique de combattre le terrorisme et d'être un partenaire dans la lutte mondiale contre ce fléau", a expliqué le vice-prince héritier et ministre saoudien de la Défense Mohamed Ben Salmane lors d'une conférence de presse à Ryad.

Des mécanismes seront établis pour "la coordination avec des pays amis épris de paix et des organismes internationaux" afin de soutenir les efforts pour "sauver la sécurité internationale", selon l'agence SPA. "La guerre contre le terrorisme" est "notre guerre", celle "des musulmans contre les terroristes qui commettent leurs actes horribles au nom de la religion", a réagi le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohamad Momani. Pour le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, "le fait que les pays musulmans s'élèvent ensemble contre la terreur" est "la meilleure des réponses à ceux qui s'efforcent d'assimiler la terreur à l'islam".

Les 34 pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie de la coalition sont membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), basée à Jeddah, dans l'ouest du royaume saoudien. Certains d'entre, comme l'Arabie saoudite, font déjà partie de la coalition internationale qui, sous la conduite des Etats-Unis, combat le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. Interrogé sur le point de savoir si la nouvelle coalition se consacrerait à la lutte contre l'EI, le prince Mohamed, fils du souverain saoudien Salmane, a souligné qu'elle allait combattre "toute organisation terroriste qui fait son apparition" dans le monde musulman.

Parmi les pays ou régions confrontés au terrorisme, il a cité "la Syrie, l'Irak, le Sinaï (Egypte), le Yémen, la Libye, le Mali, le Nigéria, le Pakistan et l'Afghanistan". Cette initiative est également lancée après la série d'attentats revendiqués par l'EI ayant frappé la France, le Liban, la Tunisie, la Russie et les Etats-Unis. "Concernant la Syrie et l'Irak, nous ne pouvons mener les opérations (antiterroristes) qu'en coordination avec (les autorités) légitimes dans ces pays et avec la communauté internationale", a souligné le prince Mohamed, dont le pays conteste le régime syrien du président Bachar al-Assad.

Dix autres pays, dont l'Indonésie, le plus grand pays musulman par sa population, soutiennent la nouvelle coalition et pourraient se joindre à elle ultérieurement, a précisé l'agence SPA. L'Azerbaïdjan a dit examiner cette éventualité. "La coalition va combattre le terrorisme militairement, idéologiquement et médiatiquement, en plus de l'effort sécuritaire", a conclu le prince Mohamed, l'un des hommes forts de l'Arabie saoudite. Le royaume saoudien, régi par l'idéologie wahhabite (version rigoriste de l'islam), est régulièrement accusé en Occident de laxisme envers le jihadisme. Certaines personnalités l'accusent même de financer des mosquées et des groupes radicaux.

Le prince Mohamed s'exprimait lors de sa première conférence de presse depuis son entrée au gouvernement, formé en janvier par son père, le roi Salmane, dès son accession au trône à la mort de son demi-frère Abdallah. Le jeune prince incarne la nouvelle politique internationale de Ryad, plus visible et plus affirmée. L'annonce de Ryad intervient alors que les Etats-Unis multiplient les déclarations sur la nécessité de mobiliser des troupes au sol, notamment arabes, pour réussir la guerre contre les jihadistes de l'EI.

Michel Garroté, 16, 12.2015

http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/arabie-ryad-forme-une-coalition-islamique-anti-terroriste-de-34-pays_1745830.html
   

100’000 soldats étrangers déployés en Irak

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Près de 100.000 militaires étrangers, dont 90.000 provenant des pays arabes et du Golfe, devraient être envoyés en Irak afin de lutter contre l'Etat islamique. Des troupes étrangères à hauteur de 100.000 soldats, dont 90.000 d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar et de Jordanie et 10.000 soldats américains seraient ainsi déployés dans l'ouest de l'Irak. Si l'information se confirmait, cela signifierait qu'Obama, les Saoudiens, les Qataris et les Irakiens se sont mis d'accord pour contrebalancer le rôle militaire de la Russie en Syrie voisine.

A noter dans ce contexte que des groupes politiques et militaires de l'opposition syrienne tentent, jeudi 10 décembre 2015, de se mettre d'accord sur une transition politique en dépit des divergences sur le sort de Bachar al-Assad, au deuxième jour d'une conférence à Ryad, dirigée par l'Arabie saoudite. Ce rassemblement d'une centaine de délégués s'inscrit dans le cadre d'un processus censé amener l'opposition et le régime à la table des négociations pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 2011.

Les participants sont convenus, au premier jour de leurs discussions, de quelques principes devant régir la transition. Ils ont ainsi convenu que la transition politique relève de la responsabilité des Syriens, formule destinée à contourner les divergences sur le futur rôle de Bachar al-Assad. Outre l'attachement à l'intégrité territoriale de la Syrie, ils sont également d'accord sur la préservation des structures de l'Etat, la restructuration des organes militaires et de sécurité, le refus du terrorisme et le refus de la présence de combattants étrangers.

L'Arabie saoudite et le Qatar, qui soutiennent la mouvance islamiste, y compris, quoi qu'ils disent, l'Etat islamique (EI), ont exprimé leur soutien à un règlement politique en Syrie, lors d'un autre sommet des monarchies du Golfe qui se tenait parallèlement dans la capitale saoudienne. En clair, il y a deux sommets, mais c'est celui des Saoudiens et des monarchies du Golfe qui décide.

Une vingtaine d'autres groupes de l'opposition, qui ne remettent pas en cause le régime Assad, se sont réunis à un autre sommet, celui-là Damas, et, ils ont retenu une liste de 10 à 20 représentants chargés de négocier avec le gouvernement sous l'égide de l'ONU. Cela nous fait donc, au total, trois sommets différents au même moment.

Un autre sommet - le quatrième - a réuni des groupes kurdes et arabes de l'opposition dans le nord-est de la Syrie pour élaborer un scénario de transition politique. Ils ont annoncé au terme de leurs discussions la création du Conseil démocratique syrien, qui sera la branche politique de la coalition militaire en première ligne dans la lutte contre l'Etat islamique (EI).

Les débats à Ryad se déroulent dans le cadre d'un processus relancé en octobre à Vienne par 17 pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Iran, des puissances européennes et trois organisations internationales. Ces acteurs internationaux ont fixé un calendrier prévoyant d'une part, une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition syrienne et du régime avant un cessez-le-feu, et d'autre part, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et l'organisation d'élections d'ici 18 mois.

La Russie, les Etats-Unis et l'ONU doivent se retrouver, vendredi 11 décembre 2015 (cinquième sommet), à Genève pour discuter du processus de transition politique en Syrie, une semaine avant une nouvelle réunion internationale (sixième sommet) prévue à New York.

Michel Garroté, 10 .12.2015
   

Qatar et Arabie Saoudite : Les raisons de leur haine contre la Syrie

https://youtu.be/F1269kVAMQE

Lors du renversement de Saddam Hussein, le golfe persique est déstabilisé. Dans un terreau alimenté par la déliquescence de l’État Irakien, une corruption endémique, et une haine profonde des Chiites et des Occidentaux, l’Arabie Saoudite et le Qatar – dont les intérêts divergent par ailleurs – voient d’un très mauvais œil l’apparition d’un croissant chiite aux frontières de leurs pays sunnites. Ils accueillent donc favorablement le développement des groupes djihadistes sunnites.

De cette jungle émergeront des groupes djihadistes dont il existe aujourd’hui deux principales composantes : Al Nosra, et l’État Islamique.

Des enjeux économiques se superposent à ces dimensions politiques, sociales et religieuses.

En 2010, l’Iran projette de construire un pipeline qui passerait par l’Irak et par la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la Méditerranée. Ce qui redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le Golfe. Or, le gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.

À partir de là, le Qatar et l’Arabie Saoudite se mettent à financer les mouvements djihadistes. Ils contribuent donc à la montée en puissance de Daech, même si les circuits financiers sont difficiles à établir…

Secrets d’info – France Inter (01/12/2015)

Source

« La France n’a aucune intention de revoir ses relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar »

Sophie Bessis est historienne et journaliste franco-tunisienne, chercheuse associée à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et autrice de La Double Impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand (La Découverte, 2014). Dans un tchat sur le site Internet du Monde, elle a répondu aux questions sur le thème : « La France doit-elle repenser ses relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite et le Qatar ? »

Etienne : quelle est la réalité du soutien saoudien aux milices djihadistes qui sévissent dans le monde entier du Mali à la Syrie ? On parle beaucoup de son rapport ambigu avec ceux-ci, et pour autant elle coopère avec les Occidentaux dont elle partage certains objectifs (chute de Khadafi, d’Al-Assad…). Peut-on y voir une lutte d’influence au sein du monde musulman, dans laquelle nous ne serions que des pions ?

Sophie Bessis. Avant de répondre directement à cette question, il faut faire un historique de l’exportation par l’Arabie, depuis une quarantaine d’années, de son islam, qui est l’islam sunnite wahhabite. En effet, l’Arabie saoudite pratique, sous la dynastie des Saoud, la forme d’islam la plus rigoriste, la plus sectaire et la plus obscurantiste des différentes écoles de l’islam sunnite. Pendant longtemps, d’ailleurs, le wahhabisme a été considéré par le reste de l’islam sunnite comme une secte.

Le début de la puissance de l’Arabie saoudite commence avec la découverte de son pétrole, et cette puissance augmente considérablement à partir du début des années 1970 avec le premier choc pétrolier en 1973 et le second en 1979. L’Arabie saoudite se retrouve alors à la tête d’une fortune considérable qu’elle va mettre au service de la propagation de l’islam wahhabite à travers le monde musulman.

Cette tendance s’accentue à partir de la révolution islamique iranienne de 1979. Dès lors, l’Arabie saoudite emploie tous les moyens possibles pour contrer la montée en puissance de l’influence de l’Iran dans le monde musulman. 1979 est également une autre date, celle de l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique. Et l’on assiste, à partir de cette année-là, à un renforcement de l’alliance entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour combattre les Soviétiques en Afghanistan et l’influence iranienne au Moyen-Orient.

image: http://s1.lemde.fr/image/2015/11/26/534x0/4818444_6_b3fe_historienne-et-chercheuse-associee-a-l-iris_edb9328a0458827936ed8a456f5605d9.jpg

L’Arabie saoudite a dès lors massivement financé et soutenu les mouvements antisoviétiques les plus radicaux en Afghanistan, à commencer par Oussama Ben Laden qui a, avec d’autres, mené le djihad antisoviétique, également soutenu et financé par les Etats-Unis.

Au total, l’Arabie saoudite a dépensé des dizaines de milliards de dollars dans l’ensemble du monde musulman pour construire des mosquées, former des imams, financer des écoles coraniques enseignant cette forme particulière d’islam. Avec cette force de frappe financière considérable, elle a pu faire progressivement de ce qui était une secte ultraminoritaire dans le monde musulman la forme dominante de l’islam sunnite aujourd’hui.

Depuis 1979 au moins, l’Arabie saoudite est un des principaux bailleurs de fonds des mouvements extrémistes sunnites, armés ou non. Par la suite, l’Arabie saoudite et d’autres monarchies du Golfe, avec des modalités différentes, ont financé des mouvements extrémistes, armés ou non, dans l’ensemble du monde musulman.

François : quels sont les éléments financiers, diplomatiques, stratégiques… qui justifient nos liens avec le Qatar et l’Arabie saoudite ?

La fortune de l’Arabie saoudite a pour cause première l’addiction des économies occidentales aux hydrocarbures. Depuis 1945, les Etats-Unis ont fait du royaume saoudien leur allié principal dans la région. Les pays européens ont fait de même. Avec les réserves d’hydrocarbures les plus importantes de la planète, l’Arabie saoudite est un acteur primordial du marché pétrolier mondial.

Ayant accumulé, surtout depuis 1973, un immense pactole, l’Arabie saoudite, ainsi que de petits émirats comme le Qatar, sont devenus des acheteurs très importants de l’industrie des pays occidentaux et ont investi une partie de leurs fonds souverains dans de nombreuses sociétés occidentales stratégiques. Enfin, la France est devenue en 2015 le deuxième exportateur mondial d’armement grâce à ses ventes aux monarchies pétrolières. L’Arabie saoudite en 2015 a en outre financé l’achat par l’Egypte des 24 avions Rafale et des deux navires que Paris n’avait pas pu vendre à Moscou en raison de la guerre en Ukraine.

Mo : n’est-ce pas une erreur de mettre le Qatar et l’Arabie saoudite sur le même plan, alors que la seconde semble porter une responsabilité plus grande que la première ?

L’Arabie saoudite et le Qatar présentent effectivement des différences non négligeables, de taille d’abord. La première est un pays vaste peuplé de 30 millions d’habitants dont environ 25 % d’étrangers. Le Qatar est une toute petite principauté essentiellement peuplée d’étrangers, le nombre de Qataris s’élevant à 300 000 personnes. Mais le Qatar est extrêmement riche du fait de ses réserves quasiment inépuisables de gaz. Il a par ailleurs construit un fonds souverain extrêmement puissant qui a investi dans de très nombreuses entreprises occidentales.

Le Qatar et l’Arabie saoudite ont en commun d’être les deux seuls pays musulmans à avoir comme religion officielle le wahhabisme. Pour autant, ils n’ont pas toujours les mêmes stratégies. Depuis 1995, le Qatar tente d’avoir une influence internationale bien plus importante que ses dimensions : diplomatie médiatique avec la chaîne de télévision Al-Jazira, diplomatie financière grâce à son fonds souverain. Le Qatar a essentiellement privilégié tous les mouvements appartenant à la galaxie des Frères musulmans.

L’Arabie saoudite a en revanche davantage soutenu les mouvements se réclamant de la mouvance salafiste. Quelles que soient leurs différences, ces deux pays ont été dans le monde arabe les principaux soutiens des mouvements fondamentalistes musulmans. On sait le rôle que l’un et l’autre ont joué dans le passage de la contestation syrienne en 2011 à la rébellion armée.

Dominique : est-il réaliste de penser que la France peut vraiment avoir un impact si elle est seule à revoir sa diplomatie avec l’Arabie ? Il faudrait au minimum une résolution européenne.

De toute façon, la France n’a pour l’instant aucune intention de revoir les relations privilégiées qu’elle entretient avec l’Arabie saoudite et le Qatar. Ses diplomates et ses responsables s’évertuent à dégager ces deux pays dans l’expansion du djihadisme. Et la dépendance financière française vis-à-vis d’eux reste extrêmement importante. Sur ce chapitre, la faiblesse de la France est de brandir, quand elle est attaquée sur son sol, les valeurs universelles des droits humains, mais c’est d’avoir comme allié dans la région des Etats qui en sont les plus grands violateurs dans le monde.

La France doit comprendre que son discours auprès des peuples du Maghreb et du Moyen-Orient demeurera inaudible tant que sa diplomatie restera aussi éloignée de son discours. Quant à l’Europe, politiquement, elle n’existe pas. Les positions divergentes des pays européens sur la constitution d’une grande coalition anti-Daech, qui existe d’ailleurs déjà, l’ont montré une nouvelle fois.

Lire aussi : Nos alliés les Saoud

Marie : l’Arabie saoudite empêche-t-elle le développement de la démocratie et de la laïcité dans le monde arabe ? Si oui, comment ?

Bien entendu, l’action de l’Arabie saoudite est un obstacle de taille à la sécularisation dans le monde arabe. Le financement massif par ce royaume d’une prédication extrémiste dotée de moyens considérables a ralenti, voire stoppé dans certains pays les tendances à la sécularisation qui se développaient depuis les indépendances. Il faut citer les cas des pays du Maghreb, de l’Egypte notamment, où la prédication d’imams importés de la péninsule Arabique ou formés dans les écoles saoudiennes ont renforcé les tendances les plus conservatrices au sein de l’opinion de ces pays.

Les chaînes satellitaires des monarchies du Golfe jouent également un rôle très important dans le formatage des opinions du monde arabe. Or, cette propagande considère que toute entreprise de sécularisation relève de l’athéisme ; elle propage une version que l’on peut qualifier d’obscurantiste du message coranique.

Il est donc clair que le rôle joué par les monarchies du Golfe et l’Arabie saoudite en particulier a été un important facteur de régression et de ralentissement du processus de sécurisation à l’œuvre dans le monde arabe.

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Qataris et Saoudiens, amis empoisonnés

Le gouvernement français a sa part de responsabilité dans les attentats de vendredi

La tragédie qui a eu lieu à Paris ne doit pas nous faire oublier une chose : nos dirigeants ont leur part de responsabilité dans l’affermissement du terrorisme islamique mondial. François Hollande, notre président, a parlé de justice ; mais rendra t il justice à lui même, à ses ministres, et à leurs prédécesseurs ? En effet, les politiques irresponsables consécutives de Nicolas Sarkozy et de François Hollande et leurs amitiés avec le Qatar ou encore l’Arabie saoudite laissent entrevoir une forte part de responsabilité politique de nos dirigeants dans les événements que nous vivons actuellement.

Quel rapport peut on établir entre les politiques et alliances françaises et les attentats de vendredi dernier ?

L’alliance entre les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golfe a pourtant tout à voir avec les attentats de Paris, puisque ces dernières sont, en grande partie, les financiers du terrorisme international. Ainsi, c’est le Qatar qui a permis à l’Etat islamique de se renforcer, de devenir une puissance régionale et d’avoir la capacité d’envoyer ou de mobiliser des soldats en France. Le Qatar qui, aux yeux de nos gouvernants, est notre allié, et qui a pignon sur rue dans nos banlieues, et pour l’achat de nos biens immobiliers ou de plusieurs de nos entreprises. En Syrie, c’est l’Arabie saoudite qui finance le groupe Al Nosra, appelé hypocritement « opposition modérée » par les Occidentaux et la France. Laurent Fabius a ainsi livré des armes à cette filiale d’Al Qaida, armes qui sont ensuite pour beaucoup tombées dans les mains de l’Etat islamique. Ce même Etat islamique qui, aujourd’hui, nous attaque et a tué au moins 129 de nos concitoyens dans les rues de Paris. Il est temps pour nos dirigeants de prendre leurs responsabilités et de réaliser que les pétromonarchies sont des amies empoisonnées.

Source

Prendre la moitié de l’Arabie saoudite pour résoudre le problème des réfugiés. Par Sami Aldeeb

Aldeeb-Sami
 Sami Aldeeb, Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman

Traducteur du Coran en français et auteur de nombreux ouvrages
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L'écrasante majorité des réfugiés qui arrivent en Europe sont des musulmans, appartenant à une nation qui prétend être "la meilleure nation suscitée pour les humains", selon le Coran 3:110. 
Les pays européens dans lesquels ces réfugiés viennent pour demander l'asile sont considérés aux yeux des musulmans comme pays de mécréants, contre lesquels ils ne cessent d'invoquer Dieu, nuit et jour, et à la longueur de l'année, pour "qu'il rende orphelins leurs enfants, et veuves leurs femmes". Selon le droit musulman, ces pays forment ce qu'on appelle Dar al-kufr (pays de mécréance) et Dar al-harb (pays de guerre), donc à conquérir par le jihad avec ce que cela implique comme butins de guerre et enlèvement des femmes pour en faire des esclaves.
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Le cheikh égyptien Abu Ishaq Al-Huwayni le dit sans détour: "La pauvreté dans laquelle nous sommes n'est-ce pas parce que nous avons abandonné le jihad? Si nous faisions chaque année une, deux ou trois razzias, beaucoup de gens deviendraient musulmans. Et ceux qui refusent de se convertir et empêchent d'appeler les gens à l'islam seront combattus et nous les prendrons comme esclaves, mettons la main sur leurs biens, leurs enfants et leurs femmes. Et cela est de l'argent. Chaque combattant reviendrait du jihad avc les poches pleines, ramenant chez lui deux ou trois filles, trois ou quatre femmes, trois ou quatre enfants. Faites le calcul: chaque tête au prix de 900 ou de 600 dirhams. Ainsi il revient avec une bonne somme d'argent. S'il allait faire une affaire dans un pays occidental, jamais dans sa vie il n'aurait autant d'argent. Chaque fois qu'il se trouve en difficulté financière, il en vend une tête pour s'en sortir".  Ces propos ne sont pas une invention de la part du cheikh en question. C'est ce qui est enseigné par l'Université de l'Azhar. Voir à cet effet cette vidéo en arabe: https://www.youtube.com/watch?v=snjomuNtX_w 
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Le cheikh saoudien Saleh Fawzan, membre du Comité permanent des avis religieux (ifta') et membre du Conseil des Oulémas en Arabie Saoudite, dit: L'islam n'interdit pas de prendre les femmes comme captives, et celui qui appelle à interdire l'enlèvement des femmes est un ignorant et un athée. Il a ajouté dans un court Tweet de son compte Twitter: Cette norme découle du Coran, et on ne peut l'abroger tant que dure le jihad pour Allah. Il poursuit: "Voilà le jugement de Dieu, qui ne fait de faveur à personne et ne ménage personne. Si l'esclavage était interdit, l'Islam l'aurait clairement énoncé comme il l'a fait avec l'usure et l'adultère. L'Islam est fort et ne ménage personne" (Http://goo.gl/Mye1qK) 
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L'imam chiite Ahmed Hassani Al-Baghdadi n'est pas moins catégorique dans ce domaine que ses collègues sunnites. Je vous invite à regarder cette interview en arabe à la chaîne de Bagdad https://www.youtube.com/watch?v=UIXlaawzcoY 
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Toutes ces positions sont pleinement en ligne avec ce qui se trouve dans les ouvrages reconnus de droit musulman, y compris l’ouvrage du philosophe et juriste Averroès (Ibn Rushd): "Bidayat al-mujtahid wa-nihayat al-muqtasid", et que les occidentaux adulent  sans en connaître l’enseignement juridique. Ces positions sont encore enseignées dans les écoles, les instituts et les universités des pays arabes et islamiques, y compris Al-Azhar et les Hawzah chiites.
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Il y a beaucoup d'articles et d'informations qu'il faudrait compiler et analyser pour voir les éléments cachés, les motifs et le financement de l'immigration actuelle vers les pays européens. Certaines de ces informations indiquent que cette immigration vise à déstabiliser l'Europe. Et certains considèrent les immigrés une cinquième colonne en préparation de l'invasion de l'Europe. La Turquie, autrefois le centre du Califat ottoman, est l'un des pays qui soutiennent cette immigration. Notez que l'Empire ottoman a occupé un certain nombre de pays occidentaux dans lesquels viennent ces immigrés ... y compris la Grèce et les pays des Balkans. Il a assiégé Vienne en 1529, et en 1532 il a lancé une campagne militaire contre les Allemands. La Turquie rêve-t-elle de la réoccupation des pays qui étaient sous la domination ottomane; rêve-t-elle du Jihad, des razzias et du rapt des femmes par le biais des réfugiés? Les semaines et les mois prochains vont révéler beaucoup de secrets.
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Quel que soit le cas, les pays européens ont commencé à prendre des mesures pour limiter cette immigration et déporter ceux qui ne remplissent pas les conditions prévues par la Convention relative au statut des réfugiés. La mesure la plus récente est  la réunion euro-africaine à Malte pour discuter de la crise de la migration. Le problème est qu'il est presque impossible de renvoyer les réfugiés dans leur pays. Il y a des centaines de milliers d'immigrants qui ne possèdent pas de papiers d'identité pour une raison ou une autre, et dont on ne peut pas vérifier la nationalité. Et par conséquence, ils ne peuvent pas être renvoyés dans leurs pays d'origine. Et il est devenu impossible de limiter l'entrée de nouveaux immigrants dans les pays occidentaux ... à moins que ces pays n'érigent des barrières pour empêcher leur infiltration. Et cela est impossible pour les pays ayant accès à la mer comme la Grèce et l'Italie. Vous ne pouvez non plus laisser les immigrés se noyer sans les secourir.
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Ainsi, les pays européens se retrouvent devant un véritable dilemme qui peut conduire à une guerre civile à l'intérieur de ces pays eux-mêmes, guerre qui détruira tout et les transformera en champ de ruine comme en Syrie, en Irak et ailleurs. Certes, vous ne pouvez pas blâmer les réfugiés fuyant les guerres afin de préserver leur vie. Mais vous ne pouvez non plus blâmer les pays occidentaux qui prennent des mesures afin d'empêcher des guerres sur leurs territoires. Ce qui n'est dans l'intérêt ni des pays européens, ni dans l'intérêt des réfugiés eux-mêmes.

Alors, quelle est la solution? J'ai mentionné dans un article précédent http://www.ahewar.org/debat/show.art.asp?aid=485147 deux propositions: 
  • L’aménagement d’une île ou de plusieurs îles grecques vers lesquelles les réfugiés musulmans seraient dirigés. On y ferait construire des logements par les réfugiés eux-mêmes, et on y ouvrirait des hôpitaux, des écoles, des universités et des usines.
  • Prendre la moitié de l’immense territoire saoudien et la placer sous la protection des Nations Unies, d’autant que 60% des Saoudiens, selon certaines sources, soutiennent l’Etat islamique (Daesh), et les Saoudiens sont ceux qui financent le terrorisme dans la région. Ce sera une sorte de compensation pour les crimes de l’Arabie saoudite.
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Le problème avec les îles grecques est que le nombre des réfugiés ne cesse d'augmenter, pouvant atteindre plusieurs millions dans un avenir proche. D'autre part, la Grèce a été sous la domination turco-ottomane pendant des siècles, et elle a lancé une guerre de libération entre 1821 et 1832 pour se débarrasser de cette domination. Prendre des îles grecques pour y placer des immigrants de pays musulmans provenant de l'ennemi historique Turquie ne ferait que raviver des plaies ouvertes des Grecs.
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Par conséquent, la seconde solution est préférable, à savoir prendre la moitié de l'Arabie Saoudite, pour les raisons suivantes:
- La Péninsule arabique est le berceau de l'Islam, et l'écrasante majorité des réfugiés sont des musulmans.
- La superficie de l'Arabie saoudite est de deux millions de kilomètres carrés, équivalente à quatre fois la superficie de la France. Et ce territoire peut accueillir plus de 100 millions de migrants, qui ont envie de quitter leurs pays à cause de la faim et de la guerre.
- L'énorme richesse pétrolifère en Arabie Saoudite peut être exploitée au profit des réfugiés musulmans. Selon la loi islamique, les musulmans appartiennent à une seule nation, et ils ont le droit aux richesses des pays islamiques.
- La richesse de l'Arabie saoudite ne profite aujourd'hui qu'à un petit nombre de princes, tandis que des millions de musulmans en Arabie Saoudite et à l'étranger sont en train de mourir de faim et de la pauvreté.
- L'Arabie saoudite est le principal bailleur de fonds du terrorisme dans le monde. Pour rappel, les attaques terroristes aux États-Unis le 11 Septembre 2001, qui ont tué plus de 3.000 personnes, ont été menées par 19 personnes liées à Al-Qaïda, dont quinze ont la nationalité saoudienne.
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Bien sûr, certains objecteront que les immigrants vers les pays occidentaux ne veulent pas vivre sous un système saoudien violant les droits de l'homme. Pour cette raison, vous devez prendre la moitié du territoire de l'Arabie saoudite et la moitié de sa richesse pétrolière et les mettre sous protection internationale. On pourra l'appeler, par exemple: l'État des réfugiés. Il doit être un Etat démilitarisé, protégé par une force supervisée par le Conseil de sécurité, et il doit respecter les droits humains. Cet État ​​peut devenir un modèle pour d'autres pays musulmans.
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Dans la pratique, on doit amener tous les réfugiés musulmans venant dans les pays occidentaux à ce territoire protégé et assurer leur sécurité, en leur permettant de retourner dans leur pays d'origine quand ils le veulent.
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Sami Aldeeb, Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman
Traducteur du Coran en français et auteur de nombreux ouvrages
www.sami-aldeeb.com
www.blog.sami-aldeeb.com

Yémen: un avion russe brise le siège saoudo-US et atterrit à Sanaa

Il existe des signes clairs que Moscou a décidé de changer de ton au Moyen-Orient. Il ne demande plus la permission d’aller porter de l’aide humanitaire au Yémen, ce qui donnait au camp atlantiste des occasions d’opposer des refus qui ne sont basés sur aucune nécessité autre que le désir d’humilier. Aujourd’hui, la Russie fait ce qu’elle juge nécessaire de faire, et gare à celui qui se trouve sur son chemin.

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Merci à Pierre H.

Complot oui mais lequel?



Udo Ulfkotte, journaliste à la très sérieuse Frankfurter Allgemeine Zeitung de 1986 à 2003, confirme ce que nous écrivons depuis longtemps lorsqu’il déclare (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : « J’ai été invité par des milliardaires, comme par exemple le sultan d’Oman. Imaginez lorsqu’un homme pauvre comme moi arrive au sultanat d’Oman où la richesse est inouïe. Imaginez qu’en tant que journaliste vous êtes couvert de cadeaux, vous savez qu’on vous achète afin que vous transmettiez l’image voulue et vous savez que la liberté de presse et les droits de l’homme n’existent pas (…) ».

Udo Ulfkotte : « Selon des informations de personnes actives dans le domaine de la sécurité, nous avons un si grand nombre de combattants de l’EI en Allemagne que les services de sécurité ne sont plus en mesure de les surveiller. Qui dit le contraire ment. Nous sommes en possession de nombreux rapports des services secrets de pays voisins. Nous sommes prévenus, mais les politiciens et les médias ont fermé les yeux ».

Udo Ulfkotte : « Il y a un mois, un appel de Hongrie m’a effrayé, consterné. Il y a des migrants en route pour l’Autriche et l’Allemagne, dont on sait pourtant qu’ils sont combattants de l’EI, transportant des explosifs et des armes. (…) Le 30 septembre dernier, la chancelière Merkel a donné de nouveaux ordres pour la présentation des faits au public selon sa conception politique », conclut Udo Ulfkotte (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Par ailleurs, l’historien allemand Matthias Küntzel a récemment déclaré (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : « En collaboration avec Hajd Amin el-Husseini, les nazis ont commencé à radicaliser la haine islamique des Juifs. (…) Leur outil principal était la propagande effectuée par la radio nazie diffusée en arabe et en perse tous les jours entre avril 1939 et avril 1945 (…) » (Note de Michel Garroté - L'islam pratique la haine des Juifs depuis qu'il existe ; les nazis n'avaient donc pas besoin de radicaliser la haine islamique des Juifs puisque la haine des musulmans envers les Juifs était déjà et demeure encore une haine radicale).

Matthias Küntzel : « La propagande de la radio nazie s'est arrêtée en avril 1945 mais cette haine antisémite s’est encore diffusée dans le monde arabe après cette date. (…) L’impact du nazisme sur l’islamisme radical a également été ignoré par les occidentaux en partie parce qu’il s’agissait de ne pas vexer les Arabes qui détenaient le pétrole, en partie aussi parce que la gauche n'a pas voulu perdre sa dernière approche anti-impérialiste, le combat contre Israël », conclut Matthias Küntzel (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Pour en venir au sujet évoqué dans le titre (« Complot oui mais lequel ? ») et traité dans le présent article, rappelons que la thèse du complot n’est pas morte. Simplement, elle se métamorphose, plus ou moins, au fil des âges. Son fonds de commerce, souvent, reste à peu près le même. Son objectif est toujours identique : inventer un bouc émissaire ; catalyser sur lui une haine viscérale ; éviter tout effort réel au service du véritable bien commun ; masquer les vrais problèmes ; servir une cause absolue dans son principe et absolutiste, voire génocidaire, dans son avènement.

Le protocole des sages de Sion est un « modèle du genre », mais il n’est, hélas, pas le seul. Vitcor Loupan a démontré que Le protocole des sages de Sion est un faux dans les années 1980. Puis, Pierre-André Taguieff a démontré que Le protocole des sages de Sion est à la fois un faux et le plagiat d’une œuvre de fiction, d’un dialogue fictif. Ce pamphlet débilitant, que l’on attribue aux milieux tsaristes en manque de pogrom, est de nos jours un « best-seller » dans le monde arabo-musulman, y compris chez les militants et miliciens du Fatah palestinien.

Le plus « extraordinaire », si l’on peut dire, c’est que ce sont des personnes, chez nous, en Europe, qui affirment que même si ce « protocole » est un faux, ce qu’il annonçait jadis, s’est réalisé aujourd’hui. J’ai moi-même entendu ce genre de bobards lors de mes investigations dans les milieux d’extrême droite, tantôt catholiques traditionalistes, tantôt athées, et, aussi, dans les milieux néostaliniens et les milieux antisionistes.

La thèse des années 1930, sur le « complot judéo-maçonnique mondial », est un autre cas d’espèce. De fait, cette thèse est, jusqu’à un certain degré, un « remake » du Protocole des sages de Sion. La thèse en question, est d’autant plus stupide, qu’il y a infiniment plus d’ex-baptisés catholiques devenus athées que de Juifs dans les loges maçonniques. Le Grand Orient de France est même « judéophobe » dans la mesure où il encourage la migration musulmane de peuplement y compris lorsqu’elle inclut des islamistes antisémites.

Mais du « protocole » au « complot », la même thèse a survécu et survit encore aujourd’hui, quoi qu’en des termes, en apparence, nouveaux. Actuellement, circule la thèse, du « complot mondialiste », soi-disant « orchestré » par des « néo-conservateurs sionistes américains ». Cette version nouvelle, de la même salade, rassemble, pêle-mêle, des révisionnistes, des islamistes, des néonazis, des ultranationalistes, des ultragauchistes anti-impérialistes, des néostaliniens et, certes dans une moindre mesure, certains milieux chrétiens.

Les nouveaux boucs émissaires, ce sont, en vrac, les Républicains américains, l’Eglise catholique, Israël, les libéraux conservateurs, la droite décomplexée, les souverainistes, les patriotes, etc. Sous le prétexte, apparemment « démocratique », de lutter contre le « conservatisme » et le « sionisme » (termes que l’on se garde bien de définir autrement qu’avec des slogans). Il est assez déconcertant, que la plupart des médias, de façon sous-entendue certes, quoi que de moins en moins, véhiculent, notamment en Europe francophone et germanophone, cette thèse du complot mondialiste, néo-conservateur et sioniste. Les termes ne sont pas utilisés tels quels, mais « l’information » va toujours dans le même sens.

Ainsi, les attentats du 11 septembre 2001 seraient un complot orchestré par les néo-conservateurs sionistes américains avec la bénédiction d’Israël. Autre exemple : les Américains auraient « inventé » les armes de destructions massives de Saddam Hussein pour justifier la guerre d’Irak. C’est curieux. En 2007 s’est déroulé le procès de « Ali le chimique ». Ce haut responsable irakien a donné l’ordre de gazer des dizaines de milliers de Kurdes Irakiens avec des armes de destruction massive. Les médias reconnaissent cela. Ils reconnaissent aussi que Saddam Hussein a fait exterminer entre deux et quatre millions d’Irakiens, y compris lors de la guerre Iran-Irak de 1980-1988.

Question : si « Ali le chimique », Saddam Hussein et d’autres dirigeants génocidaires irakiens ont utilisé des armes de destruction massive contre leurs propres citoyens, comment se fait-il « qu’il n’y ait pas » de telles armes en Irak aujourd’hui ? Il se trouve que Saddam a fait creuser d’innombrables caches souterraines dans l’immense désert irakien. Il se trouve que des déplacements suspects, vers la Syrie et l’Iran, ont été photographiés par les satellites occidentaux, peu avant l’intervention américaine en Irak. Il se trouve que les liens entre Saddam Hussein et Al-Qaïda ont été démontrés.

Si les thèses complotistes sont souvent fausses, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas de complots. Oui, il y a bel et bien des complots. Mais curieusement, nos médias se gardent bien de les dénoncer. Au début du présent article, j’ai cité Udo Ulfkotte et Matthias Küntzel. Leurs déclarations sont pour le moins éclairantes. Les complots et les théories complotistes ne sont pas l’œuvre d’Etats de droits libres et démocratiques. Les complots et les théories complotistes sont l’œuvre des régimes arbitraires, autoritaires et totalitaires. Staline et Hitler ont fomentés des complots et inventé des théories complotistes.

Les dictateurs fomentent des complots. Le régime islamique turc du calife Erdogan fomente des complots. L’Arabie saoudite fomente des complots. Le Qatar fomente des complots. Les monarchies du Golfe dépensent, depuis plusieurs décennies, des milliards de pétrodollars pour préparer le Califat universel. Les monarchies du Golfe achètent les journalistes et les politiciens européens et américains à coups de chèques et de cadeaux. Vous cherchez où se cache le complot du 21e siècle ? Alors tournez votre regard vers l’islam conquérant.

Michel Garroté, 4 novembre 2015

https://lesobservateurs.ch/2015/11/01/medias-comment-on-achete-les-journalistes/

http://www.actuj.com/2015-10/moyen-orient/2516-matthias-kuntzel-les-idees-pronazies-sont-toujours-aussi-vives-dans-le-monde-arabe

   

Le groupe Etat islamique revendique un nouvel attentat en Arabie saoudite – Le Monde

 


Le Monde
Le groupe Etat islamique revendique un nouvel attentat en Arabie saoudite
Le Monde
La ville de Najrane, en Arabie saoudite, cible d'un attentat le 26 octobre. Hasan Jamali / AP. Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, lundi 26 octobre, dans un attentat à la bombe dans une mosquée de Najrane, dans le sud de l'Arabie ...
Arabie: deux morts dans un attentat dans une mosquée revendiqué par l'EILe Parisien29 autres articles »

 

Extrait de: Source et auteur

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France socialiste: Le fric avant les Droits de l’homme

Avec l'objectif de dépasser les dix milliards d'euros de commandes lors de sa visite de deux jours en Arabie Saoudite, entamée ce lundi, le premier ministre Manuel Valls confirme que le pays des droits de l'homme favorise aujourd'hui sans honte les relations sonnantes et trébuchantes.

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De Villiers : « La classe politique est achetée par le Qatar et l’Arabie saoudite »

La Troisième Guerre mondiale n’aura pas lieu

Ce mercredi, le Nouvel Obs publiait un article pour le moins inquiétant de Vincent Jouvert, annonçant que la « Troisième Guerre mondiale » a peut-être commencé ce 30 septembre 2015.

Un scénario alarmiste que l'on retrouve régulièrement dans bon nombre de sites internet dont la rigueur n'est pas la première des vertus. On peut donc être surpris de voir le très « sérieux » et politiquement correct Nouvel Observateur véhiculer ce genre de discours. La réflexion de Vincent Jouvert repose sur deux événements qui se sont déroulés ces derniers jours, à savoir l'escalade des tensions entre l'Iran et l'Arabie Saoudite et l'intervention russe en Syrie, deux événements laissant apparaître selon l'auteur, deux axes opposés avec la Russie, l'Iran et la Syrie d'un côté et les pays occidentaux et les pays sunnites de l'autre.

Il faut bien le reconnaître, depuis quelques jours, le Moyen Orient occupe une place centrale dans la machine médiatique mondiale. Pour autant, l'actualité récente ne modifie guère la situation des forces en présence. Voulant éviter de revivre les scénarios irakien et afghan de l'ère Bush, Barak Obama refuse toujours d'intervenir massivement. Les aveux récents du Pentagone sur l'échec de la formation de troupes rebelles syriennes par l'armée américaine démontre la faible influence des États-Unis sur ce conflit, se contentant de quelques bombardements aériens avec une coalition réduite, histoire de dire dans les médias du monde entier qu'ils font la guerre à l’État Islamique.

De son côté, la Russie a décidé d'intervenir directement en Syrie. Il est trop tôt pour se faire une idée réelle de l'ampleur de cette intervention et son impact réel sur le conflit. Les rumeurs et la désinformation allant bon train, il est difficile de faire le tri parmi les informations qui nous parviennent. Néanmoins, une chose est sûre, Vladimir Poutine n'intervient pas en Syrie volontairement pour combattre l’État Islamique. L'intervention russe n'est motivée que par la volonté de sauver le régime de Bachar El Assad alors aux abois. Une intervention d'ailleurs assez tardive dans un conflit qui dure depuis quatre ans. Il ne s'agit alors pas d'intervenir pour qu'il n'y aie plus de vidéos de décapitation sur internet qui choquent tant l'opinion publique occidentale mais de maintenir en place un régime ami et qui plus est, le seul capable d'imposer un semblant d'ordre dans le chaos syrien.

Si la situation générale au Moyen Orient semble pour le moins instable, doit on craindre une déflagration générale conduisant à une guerre mondiale comme l'indique Vincent Jouvert ? Et bien la réponse est probablement non. Tout simplement parce que seuls les États-Unis et la Russie ont les moyens politiques de déclencher cette déflagration, or on le voit bien, ces deux pays font preuve d'une grande prudence et d'un grand pragmatisme. Ce qui au passage tranche avec la position de la France qui, pour le coup, n'a absolument aucune influence sur la région d'où l'agitation caricaturale de Laurent Fabius contre les « méchants » Poutine et Assad.

S'il y a bien une leçon de la guerre mondiale précédente qui a été retenue par les dirigeants du monde c'est que l'on ne se fait pas la guerre entre puissances. Un conflit mondial de haute intensité entraînerait aujourd'hui tellement de pertes et de destructions qu'aucun camp ne pourrait en revendiquer la victoire. C'est pour cela que lorsque la situation internationale atteint un seuil critique, la diplomatie prend le dessus sur les armes comme ce fut le cas lors des « alertes nucléaires » de 1962 à Cuba et de 1973 avec la guerre du Kippour. Aussi il n'est pas surprenant alors de voir le secrétaire d'état américain John Kerry et le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov annoncer qu'une réunion aura lieu entre militaires des deux pays afin de coordonner leurs actions en Syrie.

Jordi Vives, 2 octobre 2015

Syrie – Selon les Saoudiens, les Russes viseraient mal !



L'Arabie saoudite est « vivement préoccupée » par les frappes aériennes russes en Syrie et « exige » qu'elles cessent, a déclaré le diplomate saoudien Abdallah Al-Mouallimi. Arrogance et mauvaise foi saoudiennes ? Al-Mouallimi a « mis en doute » la présence du groupe Etat islamique dans les régions bombardées par l’aviation russe. S'exprimant mercredi 30 septembre 2015 aux Nations unies à New York, le diplomate saoudien a estimé : « La délégation de mon pays exprime sa vive préoccupation concernant les opérations militaires que les forces russes ont menées aujourd'hui à Homs et Hama, régions où le groupe Etat islamique n'est pas présent. Ces attaques ont fait un certain nombre de victimes innocentes. Nous exigeons qu'elles cessent immédiatement ».

La très cruelle monarchie intégriste saoudienne n’est pas vraiment crédible lorsque qu’elle se dit « préoccupée » par les victimes innocentes… Et si en plus de l’EI, les Russes frappaient effectivement al-Qaïda, al-Nosra et autres « terroristes modérés », en quoi serait-ce un problème ? Même le soi-disant Observatoire syrien des droits de l’homme est infiltré par des islamistes… Pour revenir aux Saoudiens, certains clans de ce pays sont pour la lutte contre l’EI et d’autres sont contre. Idem au Qatar.

De son côté, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, lors d'une conférence de presse, mercredi 30 septembre 2015 au Pentagone, a lui aussi estimé que les frappes russes « ne visaient probablement pas » les jihadistes de l'EI. Ashton Carter a ajouté, avec une certaine ambiguïté : « S'ils (les Russes) adoptent une position cherchant à résoudre deux objectifs, la transition politique (du pouvoir en Syrie) et la lutte contre l'extrémisme, je crois que nos intérêts pourraient converger en quelque sorte. Quand il y a des intérêts communs, on voit émerger la possibilité d'une coopération. J'espère que cela sera le cas. Mais pour que cela soit possible, ils (les Russes) doivent changer leur position actuelle », dixit Ashton Carter. En clair, Ashton Carter, et, donc, Obama, s’alignent sur l’Arabie saoudite, tout en n’excluant pas de coopérer, dans certaines conditions, avec la Russie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rejeté, jeudi 1er octobre 2015, les doutes infondés selon lesquels la Russie n'aurait pas visé le groupe Etat islamique lors de ses premières frappes aériennes sur le territoire syrien. L'Armée de l'air russe a entamé, mercredi 30 septembre 2015, une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Les frappes aériennes russes ont ciblé les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.

La Russie a informé à l’avance Israël qu'elle s'apprête à procéder à des frappes aériennes en Syrie, voisine d'Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré le président russe Vladimir Poutine à Moscou, le 21 septembre 2015. Le gouvernement israélien a alors indiqué que les deux pays se sont entendus sur un mécanisme pour coordonner leur action militaire en Syrie afin d'éviter malentendus et confrontations. Israël entend rester à l'écart du conflit syrien tout en défendant ses intérêts sécuritaires. Israël a lui-même effectué plus d'une dizaine d'attaques aériennes en Syrie depuis 2013, essentiellement contre des transports d'armes létales destinées au Hezbollah libanais.

Michel Garroté, 1er 0ctobre 2015