L’Allemagne bloque les sanctions contre la Turquie

Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l'an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale. L'UE a adopté une double approche à l'égard d'Ankara : elle s'est engagée à améliorer certaines coopérations et à relancer l'union douanière, à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre et confirme sa volonté de dialoguer avec Athènes.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. L'exécutif européen a été chargé d'élaborer des sanctions économiques et elle sont prêtes à être "utilisées immédiatement", avait-elle précisé. Les dirigeants de l'UE examineront "avant la fin de l'année si des développements positifs ont été enregistrés", avait précisé Charles Michel en octobre.

Mais l'Allemagne, qui mène une médiation avec le président turc, juge pour le moment inopportune toute décision sur des sanctions et bloque les demandes des autres Etats membres, ont expliqué à l'AFP plusieurs sources européennes.

Francetvinfo.fr

Nos remerciements à Para bellum


Rappels :

Un photomontage de Merkel en Hitler en une d’un journal turc

Tensions Turquie/Grèce : l’Allemagne serait très discrète à cause de sa très forte communauté turque

L’Allemagne continue à fournir du matériel de protection à des pays hors de l’UE : Turquie, Ethiopie, Syrie, Tunisie, Somalie, USA, Ouzbékistan…

Turquie : Erdogan condamne une perquisition « islamophobe » et « raciste » dans une mosquée allemande après des soupçons de fraude aux subventions Covid-19

Après avoir piégé l’Europe avec son pacte d’Ankara, Merkel juge « inacceptable » que la Turquie fasse pression sur l’UE

Turquie : 500 millions d’euros d’aides et faciliter la délivrance de visas, les mesures de la commission européenne pour apaiser Ankara

La commission européenne prépare une nouvelle aide additionnelle de 500 millions d’euros pour les réfugiés syriens en Turquie et plusieurs autres mesures afin d’apaiser les tensions avec Ankara, a appris jeudi l’AFP de source européenne

Le financement de 500 millions d’euros viendra en complément des 6 milliards alloués dans le cadre de l’accord conclu en 2016 pour financer les programmes mis en oeuvre par les ONG en faveur des quelque 3,7 millions de réfugiés syriens en Turquie, a expliqué cette source. L’exécutif présidé par l’Allemande Ursula von der Leyen propose par ailleurs de faciliter la délivrance de visas en faveur des ressortissants turcs.

Apaiser Ankara

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part annoncé mercredi le déblocage d’une aide d’urgence de 170 millions d’euros « pour les plus vulnérables en Syrie » lors de son déplacement à Ankara.

[…]

Rtbf.be

Via Fdesouche

Mort d’al-Baghdadi: Les USA soupçonnent la Turquie d’être liée aux djihadistes

Ankara a été écartée de l'opération américaine qui a abouti à l'élimination du chef de Daech, retrouvé à moins de 5 kilomètres du territoire turc. [...]

L'éphémère « calife » de Daech, que l'on pensait caché quelque part dans la zone désertique entre la Syrie et l'Irak, là même où a pris fin son « califat » en mars dernier, avait en réalité trouvé refuge dans un village de 7 000 âmes situé à Idleb, à moins de cinq kilomètres de la frontière turque.

 

https://youtu.be/_N8kJhtspyw

 

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Services de renseignements turcs

La résidence où a été retrouvé le « calife » djihadiste appartient à Abou Mohamad Salamé, un membre de Tanzim Hurras ad-Din, organisation issue de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS s'est allié à partir de 2015 à d'autres groupes islamistes et d'anciens membres de l'Armée syrienne libre pour former l'Armée de la conquête et s'emparer du nord-ouest de la Syrie aux dépens du régime syrien. « L'Armée de la conquête, dont faisait partie HTS, a été entraînée en Turquie et alimentée en armes et en combattants par Ankara », rappelle le géographe Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-2 et spécialiste de la Syrie.

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Selon le New York Times, Abou Bakr al-Baghdadi se trouvait à Baricha depuis plus de trois mois. « Il est donc difficile d'imaginer que HTS n'ait pas su qu'Al-Baghdadi se cachait dans la zone et que les Turcs n'en étaient pas informés », souligne le géographe.

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La Turquie a toujours joué un jeu trouble vis-à-vis des djihadistes dans la crise syrienne. Farouche opposant de Bachar el-Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan a longtemps ouvert sa frontière aux djihadistes d'al-Nosra et de Daech pour précipiter la chute du président syrien, avant d'être frappé à son tour par plusieurs attentats de l'État islamique sur le territoire turc à partir de 2015.

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Lepoint.fr

Nos remerciements à Fdesouche

 

Et si le meurtre de l’ambassadeur russe à Ankara était un acte isolé ?

Ce 19 décembre, l'ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, a été froidement abattu par Mevlüt Mert Altintas. Depuis les autorités turques et la presse pro-gouvernementale ont fait savoir que ce jeune policier turc de 22 ans était lié au prédicateur Fethullah Gülen présenté comme l'opposant numéro 1 au président Erdogan et résidant aujourd'hui aux Etats-Unis. Mais les preuves apportées par les autorités semblent plutôt légères, en tout cas suffisamment pour ne pas dissiper le doute. Qu'en est-il alors ?

La thèse islamiste ? Peu probable pour l'instant

Si de nombreux observateurs ont fait savoir que la piste du mouvement Gülen n'était pas convaincante, beaucoup voient cet attentat comme étant inspiré voire téléguidé par des mouvements islamistes. Il est vrai que ces derniers temps, les attaques islamistes, notamment de Daech, sont plutôt monnaie courante en Turquie. On pourrait parfaitement envisager cette piste, d'autant que l’État Islamique a appelé récemment ses partisans à s'attaquer à la Turquie et ses intérêts.

Pour l'instant aucune preuve ne permet d'affirmer que Daech ou un autre groupe islamiste soient derrière cette attaque terroriste. Certains éléments laissent d'ailleurs à penser que ce n'est pas le cas.

L'indice principal étant la question de la revendication. Au moment de la rédaction de cet article, soit deux jours après l'attentat, aucune organisation islamiste n'a revendiqué ce meurtre. Or Daech comme Al Qaida, revendiquent systématiquement et assez rapidement leurs attentats.

Le seul argument qui pourrait laisser penser que Mevlüt Mert Altintas serait lié aux islamistes est le fait qu'il ait dit « Allah Akbar » après avoir abattu Andreï Karlov. Quiconque ayant séjourné en terre d'Islam sait que cette expression est tout ce qu'il y a de plus courant et qu'elle ne peut justifier à elle seule, l'appartenance à un groupe islamiste. La thèse islamiste semble, pour l'instant, reposer sur des arguments plutôt légers

Une troisième hypothèse, celle d'un acte isolé

Or si ce n'est ni le mouvement Gülen, ni la piste islamiste et que l'on fait abstraction des théories de « false flag », peut-on voir dans ce meurtre un acte isolé ? Cette hypothèse ne repose sur aucune preuve concrète pour le moment mais elle ne devrait pas être, pour autant, abandonnée.

Après tout, nous avons trop souvent tendance à inscrire des événements dans des logiques et des considérations géopolitiques bien complexes, au point d'ignorer le caractère imprévisible de l'être humain et d'occulter le facteur local. Quand Gavrilo Princip a ouvert le feu sur l'archiduc François-Ferdinand en 1914 à Sarajevo, avait-il conscience des conséquences de son acte ?

En attendant que toute la lumière soit faite sur cet attentat et sur la personnalité de Mevlüt Mert Altintas, on peut tout à fait imaginer que ce dernier n'ait pas agi par conviction profonde mais par émotion. Une émotion qui aurait pu être déclenchée par la vague médiatique anti Bachar el Assad et anti russe autour de la bataille d'Alep.

Jordi Vives, Les Observateurs

NB : au moment de la publication de cet article, Sputnik annonce que le Front Fatah al Sham aurait revendiqué l'attentat

Génocide arménien : Ankara dénonce la « mentalité de croisade » du pape

La Turquie a très vivement condamné les propos de François, qui a évoqué vendredi lors de sa visite en Arménie, le génocide arménien. Elle a qualifié de « très malheureux» les propos du pape François évoquant un génocide en Arménie sous l’Empire ottoman. Des propos qui relèvent, selon elle, de « la mentalité des croisades». Le Vatican a immédiatement répliqué.

« Cette tragédie, ce génocide, a marqué malheureusement le début de la triste série des catastrophes immenses du siècle dernier», avait affirmé vendredi le pape au premier jour de sa visite en Arménie devant le président Serge Sarkissian et la classe politique arménienne. Réponse d’Ankara : « ce n’est pas un point de vue objectif qui correspond à la réalité», a affirmé samedi soir le Premier ministre adjoint Nurettin Canlikli, cité par l’agence turque d’information Anadolu. « On peut voir toutes les marques et les reflets de la mentalité des croisades dans les propos du pape», a-t-il ajouté. [...]

La réplique du Vatican ne s’est pas fait attendre. Le pape François « ne fait pas de croisade» ni ne s’est exprimé contre la Turquie « dans un esprit de croisade», a immédiatement réagi le porte-parole du Vatican à des accusations d’un dirigeant turc. « Si l’on écoute le pape, il n’y a rien (dans ses propos) qui évoque un esprit de croisade. Sa volonté est de construire des ponts au lieu de murs. Son intention réelle est de construire les fondations pour la paix et la réconciliation», a affirmé dans un point de presse le père Federico Lombardi à Erevan. « François a prié pour la réconciliation de tous, n’a pas prononcé un mot contre le peuple turc. Le pape ne fait pas de croisade, ne cherche pas à organiser de guerres. »

Le Point

La spirale de l’horreur est en marche

   
En France, le socialiste Cambadélis met sur le même plan, d'une part, les attentats perpétrés en Côte d'Ivoire et en Turquie ; et d'autre part, les résultats électoraux en Allemagne : "Alarme brune en Allemagne, attentats à Grand-Bassam et Ankara. La spirale de l'horreur est en marche". Cambadélis ferait mieux d'analyser les résultats électoraux dans son propre pays ; et de cesser de faire des amalgames débiles.
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En effet, il y a eu trois élections législatives partielles en France le dimanche 13 Mars 2016. Le deuxième tour se dirige vers un duel Julien Dive (LR) contre Sylvie Saillard (FN) dans l'Aisne. La socialise Anne Ferreira a été éliminée. Dans le Nord, le maire de Roncq, Vincent Ledoux (LR, 46,8%) affrontera Virgine Rosez (FN, 25,2%). Là aussi, le PS a été éliminé. Cambadélis va-t-il alléguer : "Alarme brune en France, attentats à Grand-Bassam et Ankara. La spirale de l'horreur est en marche" ?
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Dans ce climat aussi répressif qu'ahurissant, relevons qu'après 1h30 d'occupation, 130 jeunes militantes et militants de Génération Identitaire qui bloquaient trois ponts pour empêcher l'accès des migrants à la ville de Calais ont été délogés par les forces de l'ordre. Le régime socialiste français a donc une fois de plus montré quel était son choix entre les clandestins musulmans et les défenseurs des Calaisiens. Douze jeunes militants de Génération Identitaire ont été placés en garde à vue. "La spirale de l'horreur est en marche"...
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Pour revenir aux élections en Allemagne, dans trois Länder, dimanche 13 Mars 2016, le  revers pour l'immigrationniste Angela Merkel est clair : l'AfD fait son entrée dans les trois parlements et enregistre dans chaque Land un résultat à deux chiffres : 12% dans deux Länder, Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat, et 23% en Saxe-Anhalt, soit près de deux fois plus que le parti social-démocrate SPD.
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Avec ce succès, l'AfD s'impose comme la deuxième force politique du Land Saxe-Anhalt. A noter la très forte participation, autour de 70%, qui a profité au parti de droite anti-immigration AfD. La leçon est claire : l'afflux massif de réfugiés musulmans déplaît aux Allemands. . "La spirale de l'horreur est en marche"...
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Mais revenons, encore une fois, à la France, avec cette remarquable interview de Robert Ménard parue sur Atlantico à lire absolument (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Nous avons des relations cordiales [ndlr - avec Marine Le Pen et le FN]. Nous sommes alliés sur le plan politique. Mais, dans le même temps, j'ai de vrais désaccords avec certaines positions du FN, des désaccords que je n'ai jamais cachés. Aujourd'hui, sur la loi El Khomri, ces désaccords se traduisent concrètement par des appréciations très différentes : quand Florian Philippot dit de ce projet de loi qu’il est 'infâme', je trouve que c'est non seulement disproportionné, mais plus encore inapproprié et caricatural. Utiliser ce genre de mots, c’est adopter une rhétorique d'un autre temps.
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Robert Ménard : On ne peut pas, à longueur de temps, expliquer que tous les malheurs de la France viennent de Bruxelles. Non, ils sont aussi la conséquence, sur le terrain économique notamment, de lois votées ici depuis 40 ans, de l'inflation des réglementations, d'une omniprésence de l'Etat. Et tout cela a été largement décidé à Paris. C'est un autre point de désaccord avec Florian Philippot. Quand il déclare que, si Marine Le Pen prenait le pouvoir, six mois plus tard la France quitterait l'Union européenne, c'est tout simplement irréaliste. J'ai du plaisir à travailler avec le FN, et je suis d'accord avec l'immense majorité de ce qu'il dit, notamment sur l'immigration, l'identité, la sécurité ou encore l'école. Mais j'ai aussi des désaccords en ce qui concerne l'Europe et la vision économique colbertiste qu'il propose et que je ne partage pas.
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Robert Ménard : Et les prises de position sur la loi El Khomri sont à l'opposé de ce slogan [ndlr - la France apaisée]. Elles entretiennent l'idée qu'il existe forcément une sorte de lutte des classes au sein des entreprises - même les plus petites - entre les patrons et les salariés. C'est une vision du XIXe siècle. Même s'il existe des difficultés dans les entreprises, le monde professionnel a changé. Je suis le maire d'une ville de 75'000 habitants, où je rends visite très souvent à des petites et moyennes entreprises. Les intérêts entre un patron et ses salariés ne sont pas les mêmes, bien sûr. Mais je vous assure que ce qu’ils ont en commun est bien plus important que ce qui les oppose. Je crois qu'il y a aujourd'hui la nécessité de regrouper la droite nationale, cette droite qui se retrouve dans le Front national, mais également du côté de Debout la France, du Siel, de l’Avant-garde, du CNIP et de certains courants des Républicains.
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Robert Ménard : Je pense que le peuple français le demande, que le peuple de droite l'exige. Mais je constate que les querelles d'appareil, les problèmes d'égo empêchent ce regroupement. Tout cela étant dérisoire par rapport à la gravité de la situation. Il y a une nécessité absolue à faire travailler ensemble des personnalités telles que Jacques Myard, Eric Ciotti, Thierry Mariani, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Les désaccords sont peu de choses par rapport à ce qu'ils ont en commun. Hélas, trop peu d'entre eux sont prêts à aller vers ce rassemblement. Et je le déplore tant nous en avons besoin. Toutes ces personnalités, que l'on pourrait ranger dans la catégorie de la droite patriotique, ont en commun de dire que la France qu'on aime est menacée.
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Robert Ménard : Mais si elle l'est vraiment, il faut faire taire les divergences et se mobiliser ensemble. C'est pour cela que j'appelle à un grand rendez-vous des droites à Béziers, du 27 au 29 mai prochain, pour construire un programme de salut public qui pourrait nous rassembler. Aujourd'hui, j'essaye seulement de rassembler un certain nombre de personnes et de dire à cette droite patriote, à cette droite des valeurs, à cette droite de la morale, à cette droite de la France, qu'il faut absolument se regrouper pour l'emporter. On ne peut pas dire '2017, c'est perdu, nous verrons en 2022'. Les Français ne peuvent ni le comprendre, ni l'admettre, conclut Robert Ménard (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

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Michel Garroté, 14 mars 2016
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http://www.atlantico.fr/decryptage/robert-menard-on-ne-peut-pas-dire-2017-c-est-perdu-pour-droite-patriote-celle-valeurs-et-morale-verrons-en-2022-interview-2623635.html
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