Une religieuse catholique de retour d’Alep : Les médias occidentaux mentent.

María Guadalupe Rodrigo est une religieuse argentine qui vivait à Alep dans le diocèse catholique depuis janvier 2011. Elle est également restée dans la ville pendant l’état de siège provoqué par des groupes terroristes.

Après son retour, elle a parlé de cette période à Alep. Sur place María Guadalupe Rodrigo a vécu de très près le début du conflit en Syrie.

Elle contredit la thèse courante des politiciens et médias occidentaux, selon laquelle le peuple syrien a approuvé « le printemps arabe » et qu’il est descendu pacifiquement dans la rue pour revendiquer la démocratie.

A partir de la fenêtre de son évêché elle a pu observer que des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour soutenir leur président Bachar al-Assad. Ce sont exactement ces mêmes images qui ont été prises par les chaînes d’information occidentales en prétendant exactement le contraire, que le peuple syrien descendait dans la rue pour exiger la démission du président.

https://youtu.be/FXTxve7MDuE

Ensuite, María Guadalupe Rodrigo réfute la compréhension occidentale de la démocratie. Elle explique que les chrétiens en Syrie ont beaucoup plus de liberté religieuse sous Assad que n’en ont les chrétiens en Europe pseudo-démocratique.

Ecoutez maintenant un extrait de cinq minutes d’une conférence que María Guadalupe Rodrigo a donnée le 19 décembre 2015 en Espagne et qui donne aujourd’hui encore des éclaircissements sur la guerre en Syrie.

Quand ces manifestations ont commencé, la presse internationale, les médias, ont présenté ça comme si finalement le peuple syrien adhérait aussi au printemps arabe et était sorti pacifiquement dans la rue pour demander la démocratie. Mais en réalité les nouvelles qui nous arrivaient… vous voyez, de nos voisins, de ces villages, ne concordaient pas avec ce qu’on voyait à la télévision.

Les gens de ces villages disaient que des groupes armés étaient venus de l’extérieur de la Syrie. Ils disaient : « Ils parlent d’autres dialectes ! (Là-bas, chaque pays a son dialecte). Ce ne sont pas des Syriens ! Ils provoquent des troubles dans le peuple ! Ils ont déjà coupé en morceaux plusieurs chrétiens ! » Des chrétiens coupés en morceaux dans des sacs poubelle, dans une benne, avec un panneau : « Ne pas toucher. Il est chrétien ». Et ce serait ça, les manifestations pacifiques, selon la presse !

Source et article complet

Alep représente un nouvel ordre mondial – mais certains Américains refusent de l’accepter

La tragédie de la guerre syrienne marque le déclin des États-Unis en tant que superpuissance incontestée

Par Shahir Shahidsaless

La brutale bataille d'Alep a tragiquement emporté des centaines de vies innocentes, dont de nombreux enfants.

Elle a finalement pris fin avec la défaite des groupes de combattants rebelles syriens – principalement Jabhat Fateh al-Sham (le Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, qui s’est rebaptisé sous ce nom), Ahrar al-Sham et Jabha al-Shamiya – et la victoire des forces pro-Assad.

Cette tragédie est un rappel supplémentaire du fait que l’ère du monde unipolaire, caractérisée par la superpuissance incontestée des États-Unis depuis l'effondrement du bloc communiste en 1990, est arrivée à sa fin.

[…]

Dans un éditorial du 14 décembre, le comité de rédaction du Washington Post a écrit : « En refusant d'intervenir contre les atrocités du régime d'Assad... le président Obama a créé un vide comblé par Vladimir Poutine et les gardiens de la révolution iraniens ».

Ce groupe de l'élite américaine ne se rend pas compte que dans cette nouvelle ère, les États-Unis ne sont pas assez puissants pour projeter leur hégémonie autour du monde comme bon leur semble. En fait, les États-Unis ont tout fait pour faire tomber le dictateur syrien Bachar al-Assad, mais en vain.

[…]

Source : middleeasteye.net

2017 sera-t-elle l’année de la Russie ?

   
Michel Garroté - Olivier d'Auzon est écrivain, juriste, consultant auprès de la Banque mondiale et auteur du livre "Le grand échiquier de Poutine". Il a tout récemment publié une analyse intitulée "2017 devrait être l'année de la Russie" ; analyse à la fois non-conformiste et pertinente (notamment en ce qui concerne le Proche et le Moyen Orient), dont je publie ci-dessous des extraits adaptés.
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Olivier d'Auzon (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Theresa May, Donald Trump et François Fillon partagent l'idée qu'il convient de renouer diplomatiquement avec Moscou. Et il y a plus, les cartes du Moyen-Orient sont rebattues par le spectaculaire retournement de la situation en Syrie en faveur du régime de Bachar El-Assad. De fait, en septembre 2015, les rebelles syriens, aidés par les Occidentaux, les pétromonarchies du Golfe et la Turquie croyaient pouvoir s'emparer de Damas. Mais l'intervention russe a sauvé in extremis le régime et permis la reconquête d'Alep, la seconde ville du pays. Dès lors, les Russes se substituent aux Américains comme grande puissance de référence dans la région. L'idéalisme moralisateur comme masque d'un interventionnisme rapace a fait des ravages qu'on ne peut plus ignorer.
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Plus personne ne nie aujourd'hui les conséquences de la mauvaise définition des ennemis et des alliés puis de l'identification erronée de la menace par une Amérique privée de contre-pouvoir. Son hyper puissance arrogante a été préjudiciable à l'équilibre mondial. Au Moyen-Orient, la Russie a désormais beaucoup d'atouts dans son jeu, alors que les Occidentaux y sont affaiblis, constate Jean-Dominique Merchet dans L'Opinion. Moscou parle avec les acteurs essentiels : la Turquie, l'Iran, l'Égypte, Israël. Grâce à son intervention militaire, Vladimir Poutine est en position de force et il cherche manifestement une issue politique. Celle-ci devra ménager les intérêts de chacun, l'Iran notamment. Dans cette situation, il serait inconscient de souhaiter un échec du président russe au nom de nos rancœurs. Pour l'heure, les Russes ont marginalisé les Américains, ces derniers qui peinent à « soutenir sans soutenir » les djihadistes et essayer de maitriser leur allié turc indocile.
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Les Russes dominent le front diplomatique et cherchent à réunir autour d'eux un panel crédible et représentatif de la diversité syrienne pour un processus politique qui débouchera sur des élections et surtout sur le maintien de l'unité syrienne même dans l'hypothèse d'une structure étatique fédérale. A l'inverse, au Quai d'Orsay, au lieu de s'insérer dans cette approche pragmatique, on persiste à criminaliser Vladimir Poutine, à parler d'Assad comme du bourreau unique de son peuple, à minorer le soutien populaire au régime de Damas pour accréditer l'idée qu'on pourrait, de l'extérieur, imposer un casting représentatif qui pourtant a sombré sans équivoque dans le discrédit et en est lui-même réduit à proposer « de parler avec la Russie » pour ne pas quitter tout à fait la scène. Et la guerre continue. Dans ce contexte, "Il faut choisir. On ne peut pas continuer simplement à s'indigner", tranche François Fillon. "Les Européens ne sont pas responsables des crimes commis en Syrie, mais un jour, l'Histoire dira qu'ils sont coupables de n'avoir rien fait pour les en empêcher".
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À ce titre, la libération d'Alep, est un tournant non seulement militaire mais aussi psychologique. Moscou, est de facto l'arbitre du jeu diplomatique face à une Amérique en retrait et à l'orée d'un changement de président à Washington. Aujourd'hui n'est–il pas urgent de changer de logiciel et cesser de croire que l'islamisme radical n'est pas soluble dans la pensée occidentale ? Le recul des djihadistes à Alep n'est en effet que la manifestation d'une déroute militaire globale, et d'un rapport de forces russo-américain où Washington perd pied. Même John Kerry dans sa déclaration de Bruxelles du 6 décembre 2016, à l'occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, semble jeter l'éponge. Etant entendu qu'il est dorénavant apparemment convaincu que le renversement du régime syrien et l'éclatement du pays sont inéluctables. Et c'est ainsi qu'il cherche habilement à dédouaner l'Amérique d'un soutien aux mouvements rebelles radicaux devenu indéfendable et surtout sans issue.
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La rivalité Washington-Moscou restera vive, au moins jusqu'à l'entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier 2017. Alep est tombée sous les coups de canons de Bachar El-Assad ? Il n'en est rien. "Alep n'est pas tombée, Alep est libérée". "Si vous ne le croyez pas, vous devriez venir ici et voir de vos propres yeux les gens fêter sa libération. Comment pouvez-vous dire qu'Alep est tombée ? "s'exclamait il y a peu un Alepin. Dans la même veine, Peter Ford, ancien Ambassadeur de la Grande–Bretagne en Syrie de 1999 à 2003, déclarait à la veille de Noël 2016 sur les antennes de la BBC: "Ecoutez, ce soir, il y a un sapin de Noël et des festivités au centre d'Alep. Je pense que si Assad était renversé et que l'opposition était au pouvoir, vous ne verriez pas de sapin de Noël à Alep. La diabolisation du régime a pris des proportions grotesques. Dans ce contexte, "La chute d'Alep a affaibli la position de négociation de l'opposition syrienne et de ses alliés", notamment les pays du Golfe, qui "devraient s'engager sur la voie d'un règlement politique car une solution militaire est devenue plus que jamais improbable", confie Ibrahim Fraihat, analyste et professeur au Doha Institute for Graduate Studies.
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Maintenant, "le défi pour les pays du Golfe, ce n'est pas Assad lui-même, mais la nouvelle alliance entre la Russie, la Turquie et l'Iran", indique Matthieu Guidère. Selon Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques émirati, la Turquie est en effet passée du camp qui cherchait à renverser M. Assad au camp qui souhaite son maintien. "Ceux qui avaient parié sur une alliance Turquie-Arabie-Qatar ont perdu". L'arrivée au pouvoir en janvier 2017 aux Etats-Unis de Donald Trump pourrait encore plus modifier la donne pour les pays du Golfe. "Les Saoudiens et d'autres savent que, sous le président Trump, la dérive occidentale vers Assad va s'accélérer", estime l'expert Neil Partrick, un autre spécialiste du Golfe. "Cela veut dire l'abandon de l'objectif d'un Etat client syrien, dominé par des sunnites, où l'Arabie saoudite rivaliserait ensuite avec les Turcs et les Qataris". Et "si l'Arabie saoudite était sage, elle enverrait des signaux à Assad maintenant, comme les Turcs et les Egyptiens l'ont fait" récemment.
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Chemin faisant, on s'interrogera tout à la fois sur la portée de l'assassinat de l'Ambassadeur russe en Turquie, le 19 décembre 2016 et sur l'attentat revendiqué par l'EI commise contre une discothèque d'Istanbul pendant la nuit du nouvel An 2017. Ce dernier pourrait signifier au président Erdogan qu'il ne peut impunément jouer sur tous les tableaux. De fait, la Turquie s'est en effet longtemps impliquée dans la déstabilisation du régime syrien, avant de reconnaître officiellement à la fin de l'été dernier, que Bachar El-Assad était un interlocuteur sinon légitime du moins incontournable. Avec cet attentat, Ankara est en passe d'expérimenter les limites de son jeu très habile de son positionnement acrobatique entre Moscou et Washington, souligne judicieusement Caroline Galactéros. La Turquie a simplement fini par devoir admettre qu'elle pèserait plus, y compris vis-à-vis de Washington, dans une alliance avec la Russie - qui s'est imposée comme principal décideur du futur syrien- que contre elle.
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Face à ce réalisme froid, nous restons malheureusement intellectuellement sidérés et sans rebond. Nous avons manifestement le plus grand mal à comprendre l'ampleur du bouleversement stratégique en cours. Un bouleversement mondial dont le Moyen-Orient n'est que l'un des théâtres d'expression. Au-delà des enjeux régionaux, cet acte tragique est la rançon du succès global de la Russie, revenue dans le jeu international à la faveur de son implication militaro-diplomatique efficace en Syrie, confie Caroline Galatéros. Pour l'heure on soulignera volontiers que la Turquie et la Russie se sont entendues sur un accord de cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 28 décembre 2016. Cet accord devrait être la base des négociations politiques entre le régime et l'opposition que Moscou et Ankara souhaitent organiser à Astana, au Kazakhstan.
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De fait, selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, les préparatifs aux négociations de paix sur le règlement du conflit syrien doivent avoir lieu prochainement à Astana, à l'initiative de la Russie. "Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre à Astana", a-t-il indiqué, alors qu'Ankara et Téhéran ont affiché leur volonté d'être avec Moscou des garants d'un accord de paix entre le régime syrien et l'opposition qui pourrait être conclu à Astana. Ne nous en déplaise, Vladimir Poutine est le seul à pouvoir faire en sorte que "les armes se taisent" en 2017. Dans le même temps, le prix du baril de pétrole va continuer de remonter et permettra à la Russie de surmonter la terrible crise économique.
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Et peut-être même que les sanctions contre la Russie seront abandonnées, par les Etats-Unis, si Donald Trump tient ses promesses de campagne, ce qui pourrait aussi animer un François Fillon réputé pro-russe et hostile aux sanctions s'il arrivait aux affaires. Pour toutes ces raisons : la remontée du baril de pétrole, le virage majeur en Syrie, ou encore le reset de Donald Trump/Fillon avec Moscou – et la nomination annoncée de Rex Tillerson comme futur Secrétaire d'Etat à Washington, 2017 devrait être l'année de la Russie, pronostique Alexandre Del Valle, auteur de "Les vrais ennemis de l'Occident", conclut Olivier d'Auzon (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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http://www.huffingtonpost.fr/olivier-d-auzon/2017-devrait-etre-lannee-de-la-russie/?utm_hp_ref=fr-homepage
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Manipulation: Arrestations en Egypte après le tournage de fausses vidéos d’Alep

La police égyptienne a mis au jour la préparation d'une fausse information. Elle a interpellé une équipe de tournage qui mettait en scène un enfant blessé pour diffuser ces images sur les réseaux sociaux en affirmant qu'elles provenaient d'Alep.

La guerre de l'information se poursuit en Syrie alors que l'opération d'évacuation d'Alep bat son plein. La police égyptienne a tué dans l'œuf une histoire qui aurait pu être en Une des journaux occidentaux.

Elle a interpellé plusieurs personnes qui étaient en train de mettre en scène des photos d'une petite fille blessée, qu'ils avaient l'intention d'utiliser sur les réseaux sociaux pour illustrer les ravages de la guerre à Alep en Syrie, selon le ministère égyptien de l'Intérieur.

«L'équipe de tournage qui comprend les assistants du photographe et les parents de l'enfant est détenue dans la province de Port Said», a expliqué le ministère sur Facebook.

Le ministère raconte que la police est tombée par hasard, lors d'une patrouille, sur le tournage qui avait lieu dans un bâtiment détruit. Ils ont été intrigués par une petite fille qui portait une robe blanche recouverte de «sang», qui s'avérera finalement être de la peinture. Elle tenait dans ces mains un ours en peluche taché du même «sang» et avait les bras bandés.

Lire aussi : Les civils d’Alep des grands médias sont en vérité des blogueurs et des journalistes (VIDEO)

La diffusion de fausses informations est loin d'être une première dans le conflit syrien. Il y a quelques jours, la journaliste de RT Anissa Naoui démontait les témoignages des civils d'Alep repris en boucle par les médias occidentaux. Elle expliquait qu'il ne s'agissait pas de simples civils mais en fait de blogueurs et de journalistes.

https://youtu.be/uKm-y_eP4nE

La photo d'une «petite fille qui court pour survivre» alors que «toute sa famille a été tuée» avait également fait le tour du web. Le message de l'internaute partagé des milliers de fois précisait non sans ironie que «ce n’est pas Hollywood, c’est la réalité en Syrie». Il s'agit pourtant d'une image tirée du tournage d'un clip de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji.

Les médias turcs ont largement repris ces jours-ci une vidéo diffusée par les rebelles, intitulée : «Les massacres ont commencé en pleine rue à Alep». Ils pensaient dénoncer l'exécution sommaire de civils que l'armée syrienne serait en train de perpétrer à Alep. Si la vidéo montre bien des soldats syriens, une recherche rapide permet de constater qu'elle date de 2012.

Source1 Source2

Les habitants d’Alep sont libres

   
A Alep, le calme serait en effet revenu, l'armée syrienne ayant vaincu les rebelles islamistes membres du Fatah al Cham, du Ahrar al-Sham, du Fastaqim, du Noureddine al-Zenki, du Sultan Mourad et du Jabha Shamya. A ce propos, Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, a répondu à Pierre Saint-Servant (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) :
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Pierre Saint-Servant - Quel est l’accueil réservé par les populations d’Alep-est aux forces gouvernementales ? Les médias occidentaux parlent d’exécutions sommaires et de la fuite de plusieurs milliers de personnes, est-ce pure propagande ?
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Benjamin Blanchard - L’accueil semble bon, d’après ce que nous voyons. Après avoir servi de boucliers humains aux mains des « rebelles modérés » pendant plusieurs années, les habitants d’Alep-est sont enfin libres ! Nous sommes présents à Alep depuis décembre 2014 et nous nous contentons de témoigner de ce que nous avons vu et voyons actuellement. Malheureusement, il y a sûrement des pillages et des débordements, et c’est tout à fait malheureux et condamnable. Simplement les massacres que certains médias occidentaux dénoncent, nous ne les avons pas constatés sur le terrain à ce jour. Mais nous ne pouvons bien sûr pas être partout à la fois et il nous est impossible de garantir qu’il n’y en a pas. Les Aleppins que nous rencontrons à Alep ou les Syriens avec qui nous échangeons en France sont en tout cas scandalisés et choqués de la propagande qui est déversée à ce sujet.
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Pierre Saint-Servant - Cette victoire du régime syrien appuyé par les alliés russes peut-elle définitivement renverser le cours de la guerre ? Quel est aujourd’hui la part du territoire contrôlée par l’Etat syrien ? L’EI semble toujours en position de force, surtout après sa reprise de Palmyre ?
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Benjamin Blanchard - La libération d’Alep est une victoire majeure. Capitale économique de la Syrie, Alep est la deuxième ville du pays. Il était primordial pour chaque partie de gagner cette bataille, et les rebelles l’avaient eux-mêmes intitulée « la mère de toutes les batailles ». Il s’agit donc d’un succès important pour l’Armée arabe syrienne dans ce long conflit. La libération d’Alep redonne également un souffle d’espoir aux populations qui souffrent de la guerre depuis cinq ans. Dans les quartiers ouest d’Alep, 1,5 million d’habitants vivait sous les bombardements des rebelles depuis juillet 2012. L’arrêt des bombardements est donc un immense soulagement. Petit à petit, les Aleppins vont pouvoir retrouver une vie « normale », même si tout est à reconstruire : les bâtiments, mais aussi les cœurs.
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Benjamin Blanchard poursuit : Dans les quartiers est, la situation des populations était sûrement encore plus difficile en raison des bombardements des aviations russe et syrienne contre les groupes armés, et les habitants espèrent pouvoir souffler désormais. 70 à 75 % de la population du pays vivent aujourd’hui dans les territoires contrôlés par l’Armée arabe syrienne. L’armée concentre ses forces là où la population est la plus nombreuse – et non le désert ou les zones faiblement peuplées. Quant à Daesh, l’organisation est sur la défensive : assaillie à l’est à Mossoul, au nord par les Kurdes des FDS, au nord-ouest par des rebelles soutenus et emmenés par l’armée turque, à l’ouest par les Kurdes alliés à l’Armée arabe syrienne. Ses soldats ont tenté de faire diversion avec l’attaque surprise de Palmyre. Mais Palmyre, si elle est symbolique, est en plein milieu du désert et n’est pas une base stratégique. La prise de Palmyre ne me semble pas capitale d’un point de vue militaire, si je peux m’exprimer ainsi, ajoute Benjamin Blanchard (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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A propos d’Alep – La vérité si je mens

   
"L’Occident a perdu son honneur à Alep" (selon nos médias). "Je demande pardon au peuple d'Alep" (encore selon nos médias). "Avec la chute de l'ex-capitale économique de la Syrie, dans l'indifférence de la communauté internationale, c'est le dernier symbole d'une possible alternative à la dictature du régime d'Assad qui s'effondre" (toujours selon nos médias). J'aimerais, pour commencer, signaler que les rebelles islamistes empêchent les civils de quitter les quartiers assiégés d'Alep-Est et qu'ils s'en servent comme boucliers humains.
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Rebelles islamistes à Alep qui sont notamment membres du Fatah al Cham, du Ahrar al-Sham, du Fastaqim, du Noureddine al-Zenki, du Sultan Mourad et du Jabha Shamya, bref, des allumés aussi aimables que l'étaient, il n'y a pas si longtemps que ça, ceux d'al-Qaeda (qu'ils ont évincé d'ailleurs...). Quant à Barack Hussein Obama, il a jeté définitivement l’éponge devant les terribles images en provenance d’Alep et il a préféré prendre des vacances avec sa famille dans l’archipel d’Hawaï, comme l'écrit Freddy Eytan dans Le Cape.
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Je note, par ailleurs, qu'à l'ONU, une journaliste a démonté la rhétorique des médias traditionnels sur la Syrie. Sa démonstration a eu lieu lors d'une conférence de presse ayant pour thème « Contre la propagande et le changement de régime en Syrie ». Etaient invités à y participer les journalistes et activistes internationaux. Parmi les participants, la journaliste canadienne Eva Bartlett, qui s'est plusieurs fois rendue en Syrie depuis 2014, travaillant à y recueillir les témoignages directs des habitants de ce pays.
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Ci-dessous, je publie un certain nombre d'analyses sérieuses (parfois un peu longues...) et de commentaires (judicieux...) sur ce qui c'est vraiment passé - et se passe encore - à Alep.
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Ainsi, le Père Ziad Hilal, chargé des projets de l’AED en Syrie (donc sur place), qui est interviewé (ci-dessous, extraits de l'interview ; voir lien vers source en bas de page) :
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Quelle est la situation actuelle à Alep ? Le cessez-le-feu est-il respecté ?
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Père Ziad Hilal - Non, après une trêve, les combats ont visiblement repris. Nous entendons des bombes et des tirs de roquettes à une distance relativement faible. Non loin de nous, il y a deux secteurs où se sont retranchés les rebelles qui ne veulent pas capituler. Jusqu’à maintenant, nous continuons d’entendre des combats.
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Et dans votre secteur ?
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Père Ziad Hilal - Dans notre secteur, les choses sont calmes. Beaucoup de gens ont quitté l’Est de la ville pour venir à l’Ouest. De nombreuses organisations sont sur place pour les aider. Il a fait très froid aujourd’hui. Mais il y a tout juste quelques jours, notre couvent a été l’objet d’une attaque. Samedi soir, vers 18 heures, une roquette a explosé dans notre bâtiment, causant des dégâts matériels. À cette heure-là normalement, nous célébrons la messe dans notre église, mais ce samedi-là, nous participions à une retraite chez une congrégation de religieuses. C’est ce qui nous a sauvés.
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Comment évaluez-vous la situation à Alep-Est actuellement ?
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Père Ziad Hilal - Pour la première fois depuis cinq ans, j’ai pu visiter aujourd’hui la partie Est de la ville et me faire une idée de la situation, en particulier dans le quartier chrétien de Al-Midan. Le spectacle qui s’offre à vous est celui d’une destruction totale. Notre centre Saint-Vartan est lui aussi très endommagé.
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Les médias font état de massacres de la population civile par l’armée syrienne et ses alliés…
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Père Ziad Hilal - J’ai des doutes quant à ces récits. Il existe peut-être des cas isolés, mais nous n’en avons pas entendu parler ici. Il faut savoir que ces temps-ci, on diffuse beaucoup d’informations erronées et aussi de fausses images. Les organisations sur place comme la Croix Rouge n’ont pas diffusé ce genre de nouvelles jusqu’à présent. Le problème est que les gens tendent à exagérer alors qu’aujourd’hui justement, il ne faut pas provoquer, mais au contraire garder son calme. Il importe maintenant d’encourager les gens à s’accepter mutuellement et à oser la réconciliation.
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Voyez-vous des signes de cette réconciliation ?
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Père Ziad Hilal - Pas encore. Nous avons détruit la ville parce que jusqu’à maintenant, nous ne sommes pas parvenus à nous mettre d’accord dans le dialogue. Nous avons perdu notre civilisation et détruit notre histoire ! Pourquoi ? C’est une tragédie.

Beaucoup de Syriens accusent les puissances étrangères d’être le principal responsable de la guerre…
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Père Ziad Hilal - Nous ne devons pas montrer les autres du doigt : ce sont d’abord nous-mêmes qui sommes responsables. Il faut néanmoins dire que les médias jouent un rôle déplorable dans cette guerre. Ils provoquent les deux parties et les montent l’une contre l’autre. Ces provocations doivent cesser.
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Maintenant que la partie Est de la ville est quasiment vide, y a-t-il selon vous l’espoir d’un rapprochement ?
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Père Ziad Hilal - La bataille d’Alep a été acharnée. La plupart de la ville est totalement détruite et la simple obtention d’un cessez-le-feu a déjà été un malheureux jeu de patience. Mais nous devons garder espoir, pourquoi sinon sommes-nous encore là ? Alep a connu bien des conquérants au cours de son histoire. Des milliers de personnes y sont mortes et elle a été détruite à plusieurs reprises. Et elle s’est pourtant toujours relevée. Gardons espoir.
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Y a-t-il quelque chose que l’Occident peut faire aujourd’hui ?
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Père Ziad Hilal - Avant tout : cessez les provocations. Appelez les hommes politiques à la raison pour qu’ils recherchent un discours modéré et la réconciliation. Le Proche Orient doit devenir une région paisible où tout le monde cohabite pacifiquement. Il deviendra sinon un enfer pour nous (fin de l'interview ; voir lien vers source en bas de page).
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Par ailleurs, lors d'une conférence, la journaliste canadienne Eva Bartlett a été interrogée par son collègue (gauchiste) norvégien du journal 'Aftenposten'. Il cherchait à comprendre comment elle pouvait accuser nos médias de mensonges sur la situation en Syrie. Deux minutes ont suffi à Eva Bartlett pour faire voler en éclats le mythe de la crédibilité des médias (https://youtu.be/0DZSPy5KkWg).
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Sur LSB, Paula Corbulon écrit (extraits adaptés) : En France, les réalités sont non seulement totalement ignorées des medias du régime socialiste, mais noyées sous une avalanche de bobards hystériques, qui marquent le désarroi de l'oligarchie hors-sol devant un échec, au moins temporaire, de sa campagne de déstabilisation de la Syrie, conclut Paula Corbulon.
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De son côté, Olivier Hanne, cité sur LSB, écrit notamment (extraits adaptés) : Le désastre diplomatique français au Proche-Orient est lié à l’irréalisme de notre politique depuis 2011, laquelle a toujours voulu défendre les principes du droit contre Bachar al-Assad, sans prendre en compte les réalités du terrain et la complexité des sociétés concernées. La France est le seul pays, avec l’Arabie Saoudite, à avoir toujours voulu le départ du président syrien. Cette opiniâtreté a coûté à la France sa place dans la région, puisqu’elle a été dépassée par le dynamisme russe et le pragmatisme américain. En fermant son ambassade à Damas et en refusant toute négociation, même parallèle, Paris s’est privé de tout levier semi-officiel en Syrie et a dû se rabattre sur les groupes rebelles qui, dès 2012, étaient tous pénétrés par l’idéologie djihadiste.
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Contre Bachar, la France a démontré l’usage d’armes chimiques et a défendu cette position même après avoir été lâchée par les États-Unis, puis elle a utilisé la qualification de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, ce qu’elle n’a fait ni envers le régime irakien qui a pilonné les villes sunnites en 2012-2013, ni envers Riyad pour son action au Yémen ; contre Bachar, la France a refusé de frapper les troupes de Daech qui se sont emparé de Palmyre en mai 2015 puis à nouveau en décembre 2016, et elle ne l’a pas fait justement pour ne pas être accusée d’aider le régime, même indirectement ; contre Bachar, la France a soutenu la rébellion kurde dans le nord de la Syrie, quitte à fragmenter le pays et à fermer les yeux sur les exactions commises par certains groupes kurdes ; contre Bachar, la France a même fourni des armes à des groupes constitutifs de l’alliance Jabhat al-Nosra ; contre Bachar, la France a permis à l’Arabie Saoudite de financer la mouvance djihadiste de Syrie, la même qui a empêché par la terreur les civils de quitter Alep lorsque les Russes ont ouvert des corridors humanitaires ; contre Bachar, la France a laissé toute latitude à l’Arabie Saoudite pour conduire une coalition au Yémen du Nord afin d’y écraser dans le sang la rébellion des Houthis, faisant plus de 30'000 morts ; contre Bachar, la France a fermé les yeux sur les manœuvres turques visant à s’implanter sur la frontière syrienne.
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Accuser la France de ne pas s’être investie dans le dossier syrien est une ineptie et un mensonge. Certes, la France a d’abord parlé et n’a agi qu’indirectement. Mais qu’est-ce que les experts interrogés par Le Monde souhaitaient de plus ? Une intervention militaire directe de la France ? Toute seule, à la Cyrano, pour le panache ? Avec quelles troupes ? Avec les 3'000 soldats qui tentent de barrer la route au djihadisme au Sahel à travers l’opération Barkhane ? Avec les 10'000 soldats épuisés par l’opération Sentinelle ? Et contre qui la France aurait dû envoyer ces troupes ? Contre l’armée syrienne et son allié russe ? À Alep ou à Damas ? Les deux, mon général.
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Nos hommes auraient été immédiatement pris entre le marteau de Daech et l’enclume syro-russe, et ils auraient été accusés de néo-colonialisme, comme ils le sont déjà au Sahel ! Nous aurions déclenché une guerre avec la Russie sans aucune assurance de rétablir une paix quelconque. La France est allée jusqu’au bout de sa logique, celle des principes, mais depuis la fin des blocs, les principes ne suffisent plus à déterminer le camp du bien, et le Moyen-Orient est trop complexe pour supporter le manichéisme. Si la France est condamnable pour ce qui s’est passé à Alep, alors elle l’est aussi pour Saada au Yémen, pour Falloujah en Irak. Mais jusqu’où faudra-t-il s’accuser ? Une chose est sûr : les experts ne sont pas faits pour gouverner, conclut Olivier Hanne (fin des extraits adaptés).
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De son côté, Maxime Perrotin écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La bataille d’Alep touche à sa fin après 4 ans de conflit. L’armée syrienne progresse dans les toutes dernières poches de résistances des quartiers Est de la ville qui pourraient être reprises dans les heures qui viennent. Un épilogue qui provoque un tollé général dans les médias français. Florilège. « La libération totale d'Alep est proche », c'est ce qu'annonçait une source militaire de Sputnik dès le 12 décembre au soir. Une libération qui pourrait être pleinement effective « d'ici 48 heures », si on en croit le témoignage de Pierre le Corf, français vivant à Alep Ouest où de nombreux habitants sont descendus dans les rues pour célébrer cette libération «imminente» et la fin des combats et des bombardements.
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Si 98% de la ville est à présent aux mains de l'armée syrienne, les médias semblent, contrairement à de nombreux « combattants rebelles », ne pas déposer les armes. En effet, depuis ce matin, les médias français mainstream se livrent à une surenchère de titres tous plus alarmistes les uns que les autres, comme par exemple Courrier International : « Syrie. À Alep, les civils attendent la mort », ou Libération : « Bataille d'Alep: "C'est le jour du jugement dernier" » « Alep, une fin dans le sang et les flammes » pour France Inter, quant à Le Monde : « Alep, en passe de tomber aux mains du régime de Bachar Al-Assad » (rappelons qu'un million et demi de civils vivent actuellement à Alep en zone gouvernementale).
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D'autres médias titrent sur le spectre des massacres et autres « atrocités contre les civils », tel que RFI ou L'Express. La palme revient néanmoins à l'Obs, qui semble affectionner les comparaisons historiques, via Rue89, « Alep: "C'est Srebrenica qui parle. Impuissance" », quelques heures plus tard, autre article autre titre, « ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple: c'est la destruction totale ». Christian Harbulot, Directeur de l'École de Guerre Économique (EGE), voit dans la couverture médiatique de la libération d'Alep, une sorte de « danse de Saint-Guy » des journalistes français : « Nous assistons hélas à un concert de protestations qui relèvent plus de l'intention d'influencer l'opinion publique que le devoir d'informer l'opinion publique française », conclut Maxime Perrotin citant Christian Harbulot (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Quant à Gilles William GOLDNADEL, il écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Autant l'écrire tout de suite, je ne me fais pas l'ombre d'une illusion. Dans ce conflit syrien inextricable et confus, ma parole est inaudible. Et le message écrit qui va suivre est pratiquement illisible, d'autant plus qu'il est écrit à l'encre antipathique. Mais je l'écris tout de même. Pour me regarder sans honte et prendre date.
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Gilles William GOLDNADEL : Le message scellé dans une bouteille lancée dans la mer des sarcasmes est le suivant : la prétendue realpolitik – à la mode aujourd'hui, plus à droite qu'à gauche, et qui exige que même lorsque les enfants d'Alep, dans les hôpitaux et dans les écoles, expient les fautes qu'ils n'ont pas commises, il faille soutenir Assad – est non seulement immorale, mais irréaliste.
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Gilles William GOLDNADEL : Elle est évidemment totalement immorale, car trop c'est trop. Un régime dictatorial et sanguinaire qui cible délibérément et spécifiquement des écoles et des hôpitaux et envoie sur eux les gaz et des tonneaux incendiaires est insoutenable et inexcusable. Mais ceux qui me connaissent savent que je ne souhaite pas particulièrement être enterré au paradis des moralistes désincarnés et que je sais surtout l'enfer pavé des meilleures intentions.
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Gilles William GOLDNADEL : Mais c'est sur le terrain du réel que j'entends contester l'expertise supposée des défenseurs de la realpolitik. Tout d'abord, à Alep, l'organisation État islamique et ses détestables suppôts sont pratiquement absents. Dans la ville martyre, c'est principalement le front al-Nosra qui combat Assad et ses supplétifs iraniens et hezbollahis. Entre ces deux rivaux islamistes radicaux utilisant la terreur – l'un sunnite, l'autre chiite –, notre cœur moral et notre cerveau raisonnant ne sauraient balancer d'une quelconque manière.
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Gilles William GOLDNADEL : La Syrie est condamnée à tout jamais à être divisée. Je sais bien, et mes amis à droite me le serinent souvent, que le régime bassiste syrien est plus tolérant à l'égard de la minorité chrétienne que les islamistes de tout poil. Je leur donne raison et j'en sais quelque chose. Qu'on me permette l'anecdote : en ma qualité de président de France-Israël, j'avais invité au début de la guerre civile une sœur syrienne d'origine palestinienne venue dire à l'assemblée que quand bien même elle n'approuvait pas le régime cruel d'Assad, elle le préférait aux bourreaux islamistes qui détruisaient les églises et massacraient les fidèles à la croix.
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Gilles William GOLDNADEL : Qu'avais-je fait là ! Je ne sais plus quel folliculaire de La Règle du jeu, la revue de BHL, m'accusa ni plus ni moins d'être un suppôt du régime. Moi qui, pratiquement dans le désert depuis plus de 20 ans, reprochait à Hafez puis à son rejeton les massacres commis en masse à Hama ou ailleurs dans l'indifférence la plus totale d'un journal du soir qui à l'époque disait officiellement et le bien et le mal.
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Gilles William GOLDNADEL : Mais pour autant, et alors même que quoi qu'il arrive désormais, la Syrie est condamnée à tout jamais à être divisée, est-on tenu de délivrer un chèque en blanc à la radicalité chiite, à l'Iran obscurantiste des mollahs et au Hezbollah terroriste ? Mes amis de droite me serinent encore que Churchill, pourtant anticommuniste de bon aloi, avait bien dû choisir Staline plutôt que Hitler. C'est vrai, et il avait eu raison.
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Gilles William GOLDNADEL : Sauf que. Sauf que c'était après avoir vainement bataillé contre les pacifistes irréalistes britanniques qui avaient refusé de s'armer contre Hitler. Sauf que Staline, au moment du choix churchillien déchirant, était infiniment moins puissant que Hitler. Dans notre présente espèce, l'État iranien et le Hezbollah sont infiniment plus puissants que le pseudo État islamique sur le recul et non présent à Alep. Sauf que, après Stalingrad, et contrairement à la crédulité (déjà) de son allié américain, Churchill commençait à envisager Staline avec une méfiance redoublée.
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Gilles William GOLDNADEL : À présent que l'organisation État islamique recule partout, il est temps de regarder avec une égale méfiance la radicalité islamiste chiite. Je l'ai dit, je me fais peu d'illusions sur mes chances d'être entendu. D'autant plus que l'on dira que mes sympathies pour Israël ne sont pas pour rien dans l'envoi de cette bouteille en Méditerranée. Et on aura parfaitement raison.
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Gilles William GOLDNADEL : On voudra bien pardonner effectivement le fait que le régime de Téhéran – qui fait graver sur ses missiles balistiques, dans l'indifférence absolue du monde, « Israël doit être détruit » – ne m'inspire pas une sympathie ou une confiance illimitée. Mais lorsqu'on s'intéresse de près au drame du Proche-Orient, il n'est pas impossible d'avoir quelques intuitions d'ores et déjà confirmées pour partie.
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Gilles William GOLDNADEL : Même s'il est antipathique et cruel de le faire observer : l'offre politique au sein du monde arabo-islamique est encore aujourd'hui entre le mauvais et le mauvais. Raison pour laquelle je n'ai jamais cru au printemps arabe, contrairement à tous les bons esprits qui m'accablaient alors et parlent avec la même assurance aujourd'hui.
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Gilles William GOLDNADEL : Qu'il me soit enfin et surtout permis, avec une immense amertume, de constater que les défenseurs autoproclamés des droits de l'homme, ceux que j'appelle les islamo-gauchistes, qui étaient descendus en masse dans les rues de Paris pour crier leur haine d'Israël – quand ce n'était pas des juifs – sous le prétexte de la guerre à Gaza déclenchée par le Hamas, se sont mis aux abonnés absents durant toute la durée du grand massacre.
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Gilles William GOLDNADEL : Que l'on s'en souvienne : Quand les Arabes sont massacrés par des Arabes, quand des musulmans sont massacrés par d'autres musulmans et non par des Occidentaux chrétiens ou juifs, ils ne méritent pas qu'on mette le nez dehors. Il y a quatre ans, l'ensemble des journaux télévisés ouvraient systématiquement sur le conflit israélo-palestinien, il est vrai qu'il était plus sûr pour un journaliste d'être présent à Gaza – dès lors qu'il était docile à l'égard du Hamas – plutôt qu'à Alep. Dans ce cadre médiatique et intellectuel déjà bien psychologiquement balisé, les diplomates, les politiques, l'ONU n'entendaient précisément regarder le conflit que sous un angle prétendument purement moral.
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Gilles William GOLDNADEL : Et pourtant, les missiles islamistes partaient de Gaza, les boucliers humains existaient déjà à Gaza, et les frappes chirurgicales israéliennes ne visaient pas les hôpitaux. Pour imparfaites, elles étaient autrement moins meurtrières et bouchères que celles du camp Assad et de ses alliés. Je prends date, vous dis-je. Il est des jours où la morale rejoint le droit et l'intérêt. Même un point de vue tristement et dramatiquement réaliste ne saurait nous faire abandonner ces enfants d'Alep qui sont aussi les nôtres, conclut Gilles William GOLDNADEL (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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http://www.aed-france.org/syrie-situation-a-alep-interview-p-ziad/
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https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201612131029159921-alep-djihadistes-medias/
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http://blognadel.over-blog.com/2016/12/goldnadel-alep-l-encre-antipathique.html
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L’UE c’est l’URSS du temps présent

   
Vladimir Poutine reste "l'homme le plus puissant du monde", devant Donald Trump et Angela Merkel, selon le classement 2016 du magazine 'Forbes', édition du mercredi 14 décembre 2016. A 64 ans, raconte 'Forbes', le président russe remporte le classement du magazine américain pour la quatrième année consécutive. 'Forbes' me laisse totalement indifférent.
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En revanche, je dirai que Poutine (avec Trump tout de même, mais ça c'est au-dessus des forces de 'Forbes'), est, non pas "l'homme le plus puissant du monde" (formule stupide qui ne veut rien dire), mais l'un des chefs d'Etat du monde le plus intelligent : c'est lui qui a considérablement affaibli l'EI en Syrie, et, soit dit en passant, il n'est pas responsable des massacres à Alep, contrairement aux allégations mensongères de nos médias.
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De nos médias qui semblent soutenir, avec un plaisir jouissif, les terroristes musulmans de tous poils qui sévissent - ont sévi et séviront encore - à Alep et ailleurs. Je reviendrai, pour Les Observateurs, une fois encore, et, tout prochainement, sur ce qui se passe réellement à Alep, preuves et sources à l'appui.
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Par ailleurs, je note avec plaisir que lors d’une conférence de presse à Belgrade, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov (qui lui aussi, à l'égal de Poutine, est un homme intelligent), a comparé l’UE à l’URSS : « L'Union européenne délivre des instructions par écrit à ses différents Etats membres, associés ou candidats, indiquant l'attitude à adopter et les déclarations à faire concernant la Russie. Il est exigé à chacun de ces pays de condamner 'l'annexion de la Crimée' ou 'l'occupation de l'Est ukrainien' ».
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C’est une « approche absurde » des relations internationales. Si le rapprochement de l’UE avec la Serbie ou le Monténégro ne sont motivés que par la volonté de s'opposer à la Russie, « c'est une impasse, une voie sans issue ». « Cette manière de privilégier les intérêts idéologiques sur les intérêts économiques ou essentiels des pays membres fait penser à l'Union soviétique », a ajouté Sergueï Lavrov.
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En résumé et en conclusion, je dirai que l'Union Européenne, c'est l'URSS du temps présent. Que Poutine et Lavrov sont des hommes intelligents. Et que nos gouvernants, ainsi que nos médias, sont, lamentablement, en-dessous de tout. Quelle triste année que l'année 2016... Vivement 2017 dont je souhaite qu'elle soit "l'année coup de balai"...
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Islam, djihadisme et islamisme même combat ?

   
Michel Garroté - Oui, l'islam, le djihadisme et l'islamisme, c'est un seul et même combat. Oui, le djihadisme et l'islamisme, depuis quatorze siècles, se basent sur le coran, les hadits et les écrits de penseurs musulmans. Les musulmans ne sont pas tous des terroristes djihadiques. Mais tous les terroristes sont musulmans. On parle de réformer l'islam, on parle d'un islam réformé et modéré, mais nos dirigeants se soumettent à la volonté : de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ; de l'Arabie saoudite ; du Qatar ; des organisations proches des Frères musulmans et de celles proches de l'Etat Islamique (EI) ; des organisations proches du Hamas, du Hezbollah, des Salafistes et même de l'Iran. Alors cessez de nous mentir : vous, nos gouvernants, vous êtes complices, depuis plusieurs décennies, de la Terreur islamique, et, un jour, l'Histoire vous jugera comme tels.
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A ce propos, l'excellent Alexandre Del Valle écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Si certains estiment que le djihadisme n’a pas grand-chose à voir avec l’islam, c’est mal connaître les textes sacrés de l’islam et le cadre théologico-juridique qui encadre cette religion depuis des siècles. N’en déplaise aux discours d’apaisement présentant l’islam comme un intégrisme « nihiliste » et extrémiste totalement étranger à l’islam, nombre de grands penseurs musulmans réformistes et pas seulement athées ou laïques ont démontré les fondements islamiques « orthodoxes-canoniques » du djihad et de l’intolérance islamiste.
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Djihad et de l’intolérance islamiste qui sont enseignés légalement non seulement dans les monarchies islamiques sunnites du Golfe que nous considérons comme des « amies » que dans nos centres islamiques d’Occident tenus par les Etats et pôles de l’islamisation mondiale (Organisation de la Coopération islamique – OCI – Ligue islamique mondiale, Frères musulmans, Milli Görüs turc, Tabligh indo-pakistanais, et autres wahhabites) qui distillent jusque sur le sol des sociétés ouvertes un totalitarisme théocratique islamiste expansionniste.
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Pour pouvoir affirmer que l’islamisme djihadiste qui a frappé ces derniers mois en France et à Bruxelles, et qui continuera de faire couler du sang pendant encore longtemps, n’a « rien à voir avec l’islam », il conviendrait tout d’abord de « désacraliser » tout un pan du corpus islamique sunnite orthodoxe, jamais revisité et réforme depuis le Xème siècle et toujours enseigné dans le cadre d’une véritable théologie de la domination et de la violence au nom de Dieu.
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Car les origines profondes du totalitarisme islamiste résident dans les fondements mêmes de l’orthodoxie islamique, enseignée dans les grandes Universités musulmanes du monde entier. Ceci n’est pas une affirmation « islamophobe », mais une vision réaliste-réformiste partagée par la plupart des grands penseurs progressistes du monde musulman, comme Abdel Razeq, Taha Hussein, Kamel Daoud, Adonis, Mohamed Charfi, etc.
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C’est parce que le djihad est chargé d’une considérable légitimité islamique que tous les islamistes contemporains (Mawdoudi, El-Banna, Qotb, Kichk, Farag, Oussama Ben Laden, Calife Ibrahim, etc.) en ont fait leur leitmotiv central. Nier cette réalité permettra-t-elle d’éviter de nouveaux attentats ? Rien n’est moins sûr, car les causes profondes de l’échec du réformisme musulman, et donc de la résurgence islamiste, sont à rechercher dans le caractère indiscutable des textes sacrés musulmans et dans le refus, typiquement islamique, de toute innovation (bidaà) théologique, ajoute Alexandre Del Valle (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction et adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/tout-que-avez-toujours-voulu-savoir-djihadisme-et-totalitarisme-islamiste-alexandre-del-valle-2904974.html/page/0/1
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http://www.europe-israel.org/2016/12/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-djihadisme-et-le-totalitarisme-islamiste-par-alexandre-del-valle/
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Obama envisage des options militaires contre la Russie

   
Des responsables américains indiquent que l'administration Obama commence à envisager des "réponses plus fermes" à l'offensive du régime syrien soutenu par la Russie contre Alep, y compris des "options militaires". Obama aurait-il perdu la tête ? Le fait est que la Russie poursuit ses opérations aériennes en Syrie en dépit des appels du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en faveur d'un arrêt des bombardements dans les zones de combat, y compris à Alep.
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En dépit des appels du secrétaire d'Etat américain, John Kerry ? Depuis quand John Kerry serait-il le décideur de ce que la Russie devrait faire, ou ne pas faire, en Syrie ? Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précise quant à lui que la poursuite des opérations aériennes russes se justifient par une guerre contre la terreur (ce qui est une simple mesure de bon sens, n'en déplaise aux Américains). Dmitri Peskov appelle les Etats-Unis à tenir leur promesse de distinguer les rebelles modérés opposés au régime Assad et les terroristes.
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En cela, Dmitri Peskov est trop gentil, car il n'y a pas de rebelles modérés opposés au régime Assad. Tous les rebelles syriens sont des islamistes. Et aucun islamiste n'est modéré. Le porte-parole russe juge par ailleurs maladroite et inutile la remarque du porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby, qui estime que la poursuite de la violence en Syrie favorise l'émergence d'extrémistes qui peuvent "lancer des attaques contre les intérêts russes", peut-être même "contre des villes russes".
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John Kirby aurait-il, lui aussi, perdu la tête ? Les Russes devraient-ils cesser d'intervenir en Syrie parce que des islamistes syriens vont "bombarder des villes russes" ?... Souhaitons un prompt rétablissement à John Kirby qui souffre visiblement d'un burn out. Malgré la tension croissante entre Moscou et Washington, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov affirme que la Russie demeure prête à coopérer avec les Etats-Unis pour résoudre la crise syrienne. Il est vraiment trop gentil Dmitri Peskov...
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Michel Garroté

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Syrie – La Russie pour une “guerre totale” ?

   
Michel Garroté - Les forces pro-gouvernementales syriennes, soutenues par les Russes, lancent, ce mardi 27 septembre 2016, sur quatre fronts, un assaut terrestre contre les secteurs d'Alep contrôlés par rebelles djihadistes. A propos d'Alep, peut-on sérieusement affirmer qu'en Syrie, la Russie opte pour une "guerre totale" ? Le fait est que la Russie utilise sa puissance de feu pour aider le gouvernement syrien à reconquérir Alep, car elle estime qu'il vaut mieux remporter une victoire militaire, plutôt que de poursuivre de vaines négociations avec les Etats-Unis. Ce sont là les affirmations, fondées ou non, de divers "experts". "Experts" réels ou présumés, souvent très hostiles à Bachar al-Assad et à Vladimir Poutine ; et, de ce fait, "experts complices" des djihadistes syriens.
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"La Russie met le paquet parce qu'elle ne croit plus à la possibilité de collaborer avec les États-Unis en Syrie", commente Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie au Washington Institute (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). "C'est la guerre totale, car Moscou ne croit plus que Washington soit capable de faire quoi que ce soit en Syrie par manque de volonté ou incapacité", ajoute-t-il. Après de laborieuses négociations entre le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, un cessez-le-feu était entré en vigueur le 12 septembre mais il n'a duré qu'une semaine. Outre le silence des armes, l'accord prévoyait l'acheminement d'aides humanitaires.
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Notamment à Alep où les habitants sont affamés par un siège implacable, et la distanciation des groupes rebelles de leurs compagnons d'armes, les jihadistes du Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda). Aucun de ses engagements n'a été tenu et la guerre est repartie de plus belle. Les avions russes basés en Syrie frappent depuis jeudi soir la partie rebelle à Alep avec une violence qu'ils n'avaient jamais utilisée depuis le début de l'intervention militaire il y a un an. Moscou veut "en terminer avec une importante poche de résistance rebelle", souligne Igor Sutyagin, expert de la Russie au Royal United Service Institute de Londres.
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Il ne restera après qu'à reprendre la province d'Idleb et quelques poches rebelles, précise-t-il. Selon Thomas Pierret, expert de la Syrie à l'Université d'Edimbourg, "il s'agit d'accorder à Bachar al-Assad une victoire décisive" et "d'éliminer toute alternative en privant l'opposition de ce qu'elle considère comme sa capitale". "Une rébellion chassée d'Alep serait ramenée au rang d'insurrection périphérique", résume-t-il. Si depuis le début de la guerre, Moscou a toujours soutenu le président syrien face aux rebelles, aux Occidentaux et aux pays du Golfe, tant sur le terrain qu'à l'ONU, jamais leurs relations n'ont été aussi proches qu'aujourd'hui car Moscou, après bien des hésitations, a opté pour la force à Alep, comme le souhaitait depuis longtemps le régime.
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"La Russie se rapproche désormais de la manière de penser du gouvernement syrien", souligne Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas des études stratégiques. "Elle était avant plus axée sur une solution politique et a commencé à dialoguer avec le Golfe, les Etats-Unis et d'autres pays, mais il s'est avéré que ce dialogue était impossible", selon cet expert proche du régime. Une victoire à Alep mettrait les autorités de Damas en position de force "en vue de prochaine négociations" souhaitées par l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, note Alexeï Malachenko, politologue russe spécialiste du Moyen-Orient. "Sans Alep, Assad n'est qu'un demi-président. Pour vraiment gouverner, il lui faut Alep", assure Fabrice Blanche.
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Le président syrien pourra alors se targuer de contrôler les principales villes du pays, à savoir Damas, Alep, Homs, reprise en 2014, et Hama. "Russes et Syriens veulent prendre le contrôle de la totalité d'Alep et ensuite seulement négocier avec l'opposition", renchérit Fiodor Loukianov, membre du Conseil russe pour la politique de sécurité et de défense. "Alep joue un rôle clé" car l'avenir "dépendra de la disposition de la ligne de front qui séparera les parties belligérantes. Et cette ligne doit être stable". Au delà de la bataille d'Alep, la coopération entre Moscou et Damas répond à une logique sur le long terme, souligne Alexeï Malachenko. "Assad ne pourra rien obtenir sans Moscou, et la Russie à son tour comprend bien que sans Assad elle sera chassée du Proche-Orient. C'est une amitié forcée".
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Les images des immeubles détruits à Alep rappellent celles de Grozny, où l'armée russe avait appliqué son vieil adage: "l'artillerie conquiert le terrain et l'infanterie l'occupe". Les experts soulignent toutefois la différence de tactique à Alep par rapport aux deux guerres sans merci menées en Tchétchénie par la Russie contre les séparatistes dans les années 1990. "La tactique des militaires russes à Alep n'a rien à voir avec celle pratiquée à Grozny. A Alep, les morts parmi les civils se comptent par dizaines, à en croire les médias occidentaux, il ne s'agit pas des centaines de morts comme en Tchétchénie. Ce n’est pas comparable", assure Alexandre Golts, un expert militaire indépendant. A l'époque, l'armée russe avait parfois procédé à une centaine de raids aériens par jour, auxquels s'ajoutait l’apport très destructeur de l’artillerie déployée autour de Grozny (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, coauteur de 'Géopolitique de la Russie' et Chercheur associé à l’Institut Thomas More, le cessez-le-feu russo-américain censé préparer un nouveau cycle de négociations sur le sort de la Syrie n’a donc pas duré (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). Une semaine après son entrée en vigueur, le 19 septembre dernier, Damas annonçait la reprise des hostilités et un convoi humanitaire des Nations unies, envoyé dans une zone tenue par les rebelles, était bombardé. Depuis, les quartiers orientaux d’Alep sous le feu roulant des avions russes et syriens. Selon certaines analyses, ce nouvel échec diplomatique illustrerait la faible emprise de Moscou et Washington sur leurs alliés et protégés respectifs.
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Pourtant, ces derniers événements relèvent davantage du développement d’une grande stratégie russe dont les objectifs dépassent les enjeux géopolitiques syriens. Après avoir bloqué durant quatre ans tout accord international sur une transition politique en Syrie, en faisant usage de son droit de veto au Conseil de sécurité, et apporté un soutien financier et militaire constant au régime de Damas, le Kremlin a décidé d’intervenir directement dans le conflit, au cours de l’été 2015, au moment où le pouvoir de Bachar Al-Assad vacillait sérieusement. Deux jours avant le début des bombardements russes sur les positions rebelles, Vladimir Poutine justifiait cet engagement direct par la lutte contre le djihadisme (voir son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, le 28 septembre 2015).
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En vérité, le déploiement de moyens militaires russes sur le théâtre syro-irakien n’a pas bouleversé le rapport global des forces et Moscou n’a ni les moyens requis, ni la légitimité nécessaire pour mettre sur pied une coalition mondiale contre l’« État islamique ». Dès le début des bombardements russes, le choix des cibles a confirmé que l’objectif de Moscou consistait à sauver le régime de Bachar Al-Assad et à sanctuariser le réduit alaouite et la « Syrie utile » (l’axe Alep-Damas et le littoral). Poutine entendait ainsi sauvegarder les intérêts stratégiques russes, à savoir les « facilités » navales de Tartous, à mi-chemin des détroits turcs et du canal de Suez, la base aérienne de Lattaquié, les radars qui surveillent la Turquie (voir la base d’Incirlik) et le Proche-Orient.
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De surcroît, la côte syrienne constitue un point d’entrée dans une région à laquelle la Russie accorde une importance cruciale. Autrement dit, l’enjeu résidait dans la préservation de ses « actifs » géopolitiques au Proche-Orient et en Méditerranée orientale. De fait, l’intervention a sauvé le régime de Damas et Bachar Al-Assad est le garant des intérêts stratégiques russes. Poutine a su exploiter la vacance de pouvoir, résultante de la politique américaine dans cette région. Dès le début de la sanglante répression des manifestations contre le régime de Damas, Barack Obama a bien exigé le départ de Bachar Al-Assad et le Département d’Etat a apporté un soutien diplomatique à l’opposition afin de préparer l’avenir.
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Pourtant, le renoncement de Barack Obama à faire respecter la « ligne rouge » qu’il avait tracée, malgré l’emploi d’armes chimiques, a mis en évidence le refus du président américain d’engager un nouveau conflit au Moyen-Orient. Il s’est empressé de saisir l’offre de Poutine: le désarmement chimique de Damas, sous la supervision de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques). L’acceptation de ce plan préservait le pouvoir de Bachar Al-Assad et offrait un succès au président russe (cf. l’accord russo-américain du 14 septembre 2013). On ne saurait parler de retrait des Etats-Unis. Le Moyen-Orient est une zone névralgique dont la destinée importe, nonobstant la montée en puissance de la production de pétrole de schiste outre-Atlantique, et il serait fallacieux de réduire la politique américaine dans la région à la seule gestion des flux pétroliers.
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De la Méditerranée orientale à l’Océan Indien, le dispositif géostratégique est toujours en place et l’on voit mal comment les Etats-Unis pourraient s’abstraire du Moyen-Orient, ce « nœud gordien » mondial. Simplement, Obama a centré sa politique sur la résolution de la crise nucléaire iranienne et il considère que le phénomène « Etat islamique » est une excroissance de la question irakienne. Plus généralement, la « patience stratégique » à laquelle il en appelle consiste à rétablir une certaine distance à l’égard du Moyen-Orient et à ne pas se laisser happer par les conflits régionaux. Du point de vue d’Obama, un interventionnisme inconsidéré en Syrie n’apporterait pas les résultats attendus et menacerait les positions extérieures des Etats-Unis, notamment en Asie-Pacifique.
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Il considère que l’avenir de la puissance se détermine sur d’autres plans que le militaire, ceux de la technologie et de l’économie. Enfin, il lui faut prendre en compte l’opinion publique américaine, encline à l’isolationnisme. Il reste que les développements de la situation ont montré l’impossibilité de borner cette guerre au territoire syrien et les limites du détachement géostratégique. Faute de moyens militaires additionnels visant à modifier l’équilibre local des forces, le secrétaire d’Etat John Kerry, a été conduit à faire des concessions unilatérales, sans résultat aucun. Poutine et Assad sont bel et bien « mariés », Moscou et Téhéran ont mis en place un axe russo-chiite et l’alliance Moscou-Damas-Téhéran, renforcée au sol par le Hezbollah, mène l’assaut contre les quartiers rebelles d’Alep.
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Dans cette guerre, Obama a négligé l’existence d’une « grande stratégie » russe qui s’étend bien au-delà des enjeux géopolitiques syriens. Malgré l’échec de la politique de « reset » et le conflit en Ukraine, il semble voir en Poutine un homme avec lequel il est possible de coopérer, comme dans la gestion de la crise nucléaire iranienne, si tant est qu’on lui laisse de l’espace. In fine, l’objectif du président russe serait d’améliorer les « termes de l’échange » avec l’Occident et d’être reconnu comme une puissance de premier plan, avec les droits et devoirs corrélatifs. Dans les faits, Poutine est un nostalgique de la superpuissance soviétique. Animé par une logique revancharde et révisionniste, il pense que l’heure de la revanche a sonné, la prudence excessive d’Obama en Syrie et la perte de « capital politique » des Etats-Unis au Moyen-Orient lui ouvrant la possibilité d’inverser le cours de l’Histoire.
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Du point de vue russe, la Syrie et le Moyen-Orient sont les théâtres d’une nouvelle guerre froide. A bien des égards, la vision de Poutine et des hommes qui l’entourent peut paraître irréaliste. Les « fondamentaux » de la puissance (PIB, technologie, démographie, structure sociopolitique) et l’incapacité à mener les réformes structurelles requises, pour mettre fin à la « malédiction des matières premières » et faire entrer la Russie dans le nouveau siècle, semblent invalider le projet géopolitique du Kremlin. Cela dit, il importe de comprendre que les perceptions et représentations géopolitiques, même erronées, comptent autant que les faits bruts. L’opiniâtreté, la prise de risques et les coups tactiques à répétition de Moscou sont susceptibles de mettre les équilibres mondiaux en danger.
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Surtout, l’insistance sur le fait qu’il n’y a pas de solution militaire en Syrie et la persistance à voir en Poutine un possible « pacificateur » mettent en évidence une faiblesse majeure du côté des sociétés occidentales post-modernes: une anthropologie mutilée focalisée sur les seuls « intérêts », la considération des avantages réciproques inclinant aux compromis. Ainsi, l’Occident néglige-t-il les passions qui émanent du « thymos » (la partie colérique de l’âme) et poussent aux extrêmes. Quand bien même nous apparaissent-ils déraisonnables, le ressentiment, la volonté de revanche et l’esprit de domination sont autant de passions souterraines qui déterminent l’impérialisme néo-soviétique de Poutine, conlut Jean-Sylvestre Mongrenier (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Pour Jean-Pierre Filiu, historien, "arabisant", "spécialiste" de l'Islam contemporain, ce serait, "un peu le sort de notre monde qui se joue à Alep". C'est du moins ce qu'il affirme dans l'entretien ci-dessous avec Ouest-France (voir lien vers source en bas de page) :
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Ouest-France - Qu’est-ce qui se joue à Alep, en ce moment-même ?
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Jean-Pierre Filiu - A mon sens, et je le dis avec une gravité que j’assume, c’est un peu le sort de notre monde qui se joue à Alep. L’Onu a été humiliée le 19 septembre avec le bombardement du convoi d’aide humanitaire qu’elle destinait à la ville d’Alep. Ce bombardement est, c’est ma conviction, l’œuvre d’un membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie. Il a ouvert un cycle d’une extrême violence, sans précédent. On parle d’apocalypse à Alep, dont la Russie est le maître d’œuvre. Le régime Assad étant paradoxalement passé désormais sous ses ordres.
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L’objectif est de reprendre Alep à n’importe quel prix, même en la détruisant totalement ?
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Il y a d’abord la pratique de la guerre par la Russie, qui a été rôdée au cours des deux guerres de Tchétchénie, et qui consiste à reprendre des zones rebelles en les réduisant à l’état de ruines. Et en contraignant une population civile absolument vulnérable à choisir entre la mort et la reddition. Et à imposer ce choix aux combattants qui se trouvent au milieu de cette population. Il faut aussi mesurer l’affront qu’a représenté pour la Russie, début août, le fait que le siège d’Alep ait été brisé, alors que le commandement russe sur place était convaincu qu’il était devenu étanche, notamment avec le ralliement des milices kurdes, contre les quartiers Est d’Alep tenus depuis 2012 par les forces révolutionnaires.
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Les installations sanitaires sont de plus en plus ciblées. C’est un choix délibéré ?
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J’ai des témoignages directs, je connais bien le terrain. Il y a trois ans, tout ce qui tombait sur la tête des habitants des quartiers insurgés était déjà russe. Les bombes, les roquettes, les missiles, les balles. La différence, c’est que maintenant ce sont les Russes eux-mêmes qui les envoient. Les humanitaires sur place me disent tous la même chose : il y a bel et bien un ciblage systématique des institutions de santé. La première vague de bombardements de cette escalade, jeudi dernier, a détruit trois des quatre centres de la défense civile, les casques blancs qui sont absolument neutres et ne font que de l’humanitaire à Alep. Ce n’est pas une bavure, c’est une politique systématique car il faut briser la résistance d’une population, non seulement en l’affamant mais aussi en faisant que des blessures bénignes deviennent mortelles car il n’y a plus aucun moyen de les soigner.
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Moscou rétorque qu’en face, ce sont des groupes terroristes qui combattent. Daech et autres…
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La réalité, c’est que le Kremlin ne fait plus la guerre à Daech depuis longtemps. Or, c’était sous cette bannière de lutte contre le califat que Poutine avait justifié l’intervention directe et massive de ses forces il y a un an. L’autre groupe qui s’appelait al-Nosra, qui a changé de nom mais qui selon moi reste toujours l’émanation d’al-Qaïda, n’était pas présent à Alep jusqu’à très récemment. C’est le siège d’Alep par la Russie et le régime Assad qui a fait que les Djihadistes sont apparus comme des sauveurs en brisant le siège. On est face à une classique politique du pire menée par la Russie, une prophétie auto-réalisatrice. Les Russes bombardaient violemment Alep avant que Nosra ne soit présente. Cette situation est surtout le résultat de l’abandon de la Syrie par les pays qui prétendent la soutenir, comme les Etats-Unis, et ceux qui prétendent combattre le terrorisme mais en réalité l’alimentent, la Russie.
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Les propos des diplomaties occidentales au Conseil de sécurité, parlant de « barbarie », de « crimes de guerre », peuvent peser sur la situation ?
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Il faut rendre hommage à la diplomatie française. Le discours de Hollande, disant cela suffit, à la tribune de l’Onu contrastait la semaine dernière avec celui d’Obama, qui a passé la Syrie par pertes et profits. L’escalade a été anticipée par les diplomates français. Les Etats-Unis pourraient aller beaucoup plus loin que les accusations de « barbarie », ils pourraient montrer les preuves des crimes de guerre russes, car ils les ont. Mais le président Obama est coincé, comme il l’était en 2013 sur la question des armes chimiques. Il ne veut pas tirer les conséquences de ces preuves pour agir, et comme il ne veut pas agir il ne veut pas mettre les preuves sur la table.
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C’est un tournant dans les relations internationales et de la relation avec la Russie ?
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La reculade d’Obama sur les armes chimiques en août 2013 a convaincu Vladimir Poutine qu’il n’y aurait pas de réactions dignes de ce nom à l’annexion de la Crimée quelques mois plus tard. On a effectivement des théâtres qui, vus du Kremlin, sont intégrés. La Syrie occupe une position centrale. D’abord parce que c’est celle où se met en œuvre une doctrine, celle de la guerre de la guerre globale contre la terreur version Poutine, qui avait été développée il y a un an par le président russe à la tribune de l’Onu. Et plus généralement, une volonté de puissance au Moyen Orient, avec une collaboration militaire sur laquelle on n’insiste pas assez avec l’Egypte du maréchal Sissi, avec l’Irak, pourtant censé être un allié fidèle des Etats-Unis. Il y a cette proposition russe de parrainer des pourparlers israélo-palestiniens alors que, jusqu’à il y a peu, c’était une chasse gardée des Etats-Unis. Il y a eu cette conférence, en Tchétchénie, de dirigeants islamiques du monde entier pour condamner l’Arabie Saoudite. Donc on voit que le Moyen Orient en général, et la Syrie en particulier, ne sont qu’un marchepied, qu’un théâtre où se reconstruit une Russie qui mène la guerre froide à sens unique, et qui donc ne fait que la gagner face à des Etats-Unis qui reculent pratiquement sur tous les fronts, conclut Jean-Pierre Filiu (fin de l'entretien ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.challenges.fr/monde/en-syrie-la-russie-opte-pour-la-guerre-totale_429067
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http://www.challenges.fr/tribunes/syrie-ce-que-revele-la-strategie-agressive-de-vladimir-poutine_428793
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http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2016/09/27/alep-russie-filiu-syrie-16870.html
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Alep aux mains d’al-Qaïda ?

Syrie-Alep-2

   
Michel Garroté - Frédéric Pichon, géopolitologue, spécialiste du Moyen-Orient (à ne pas confondre avec l'avocat du même nom), a récemment répondu au Figaro (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : la situation à Alep est beaucoup plus compliquée que la manière dont les médias occidentaux l'ont rapportée depuis 2011. La partie orientale d'Alep dont se sont emparés en 2012 les rebelles en en chassant la plupart des habitants vers l'ouest a été coupée de ses lignes d'approvisionnement grâce au contrôle d'une artère (Castello Road) par l'armée et ses alliés, ainsi que par les Kurdes.
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En réalisant cela, ils ont pu réduire considérablement les attaques aveugles qui visaient les quartiers loyalistes et kurdes et qui faisaient des dizaines de morts chaque semaine. La rebellion unifiée sous la bannière d'al-Qaïda (Jabhat al-Fatah al-Cham, ex-Front al-Nosra) a tenté de se dégager de cette étreinte en lançant avec succès une contre-offensive pour briser le siège.
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Figaro - Derrière l'appellation de rebelles, de qui s'agit-il ?
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Frédéric Pichon (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) - Comme annoncé depuis plusieurs mois, les djihadistes et les salafistes dominent de façon écrasante la «rébellion», en particulier à Alep. C'est le résultat des facilités accordées par le passé par la Turquie à tous les éléments les plus radicaux venus combattre en Syrie, alimentés par les fonds du Golfe et formatés par la propagande salafiste de ces mêmes pays.
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Figaro - Quels sont les avantages stratégiques à conquérir Alep ?
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Frédéric Pichon - Alep, dominé par l'ex front al-Nosra, pourrait devenir une capitale de cet émirat rival de Daech. C'est donc un enjeu crucial, y compris pour Damas qui perdrait aussi ce qui fut jadis le poumon économique du pays.
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Figaro - Si l'ensemble d'Alep tombait aux mains des rebelles, quelles seraient les conséquences pour les minorités, notamment les alaouites et les chrétiens ?
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Frédéric Pichon - Comme partout en Syrie, les Alaouites seraient très exposés. Il faut d'ailleurs se rappeler que la contre-offensive rebelle a été baptisée du nom d'un officier, Ibrahim Youssef, qui ordonna l'exécution de 80 cadets alaouites à Alep en 1979. Cela fait partie de la stratégie de terreur utilisée par les rebelles: en cas de victoire, il n'y aura pas de pitié pour les loyalistes, en particulier alaouites. Du coup l'enthousiasme de certains analystes pour la rébellion sonne étrangement comme un blanc-seing accordé à ces groupes terroristes que l'on continue à présenter comme des «révolutionnaires». Certains de ces analystes ou de ces responsables politiques assument clairement leur choix de soutenir Al-Qaïda contre Assad. Au moins, c'est clair. D'autres plus naïfs comptent sur leur déradicalisation automatique. Tout se passe comme si les leçons de l'Afghanistan n'avaient toujours pas été tirées.
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Figaro - Les États-Unis et la Russie ont passé récemment un accord de coopération militaire. Comment se positionnent aujourd'hui Moscou et Washington dans la bataille d'Alep ?
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Frédéric Pichon - Toute la stratégie de Moscou est de faire accepter à Washington l'idée que Al-Nosra, même rebaptisé, doit être combattu conjointement. Washington hésite car cela viendrait heurter ses alliances dans le Golfe. Mais Obama qui n'a aucune confiance dans ces pays pourrait bien trouver un arrangement avec Poutine d'ici la fin de son mandat. En attendant, la Syrie se vide de ses forces et constitue un terreau fertile pour les attaques terroristes à venir en Occident. 2017 sera une année cruciale, mais aussi malheureusement tragique pour l'Europe, ventre mou de cette lutte titanesque, avec un risque de recrudescence d'attaques terroristes tant qu'elle n'aura pas choisi son camp, conclut Frédéric Pichon (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/08/11/31002-20160811ARTFIG00168-alep-aux-mains-d-al-qaida-pourrait-devenir-la-capitale-d-un-emirat-rival-de-daech.php
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Syrie: Le journal « La Liberté » dénature à des fins de propagande ce qu’affirme le CICR

Une lectrice, scandalisée de découvrir que la rédaction du quotidien La Liberté manipulait insidieusement l’information sur la Syrie, nous en a informé.

La Liberté, comme on peut le voir ci-dessous, a pris la liberté – c’est le cas de le dire – d’insérer au milieu d’une déclaration du CICR disant que les bombardements avaient frappé indistinctement Alep – comprenez les quartiers à l’ouest d’Alep sous le contrôle du gouvernement et les quartiers à l’est occupé par les groupes armés – un commentaire de sa rédaction (voir ci-dessous le passage rouge) attribuant les bombardements au « régime » d’Assad.

Faire dire à un membre du CICR – tenu par le strict devoir de neutralité – ce qu’il n’aurait jamais pu dire est un manquement au devoir de ne pas dénaturer les faits, est un mensonge.

Le CICR ne prend jamais position – contrairement aux ONG qui font de l’ingérence comme MSF ou Amnesty International.

La rédaction de La Liberté se permet d’induire le lecteur en erreur en donnant une tonalité Anti-Assad à la déclaration du CICR :

«Aucun quartier de la ville n’est épargné par les bombardements (du régime, ndlr).La population est à bout», a déclaré hier le CICR. © Keystone

Cela illustre une fois de plus la manière unilatérale de couvrir l’information sur la guerre en Syrie de la part des médias traditionnels [2].

La Liberté évite ainsi de mentionner les tirs lancés quotidiennement par les groupes terroristes qui ont mis Alep à feu et à sang. Cela contrasterait avec la désinformation que distille le journaliste de Libération qui a rédigé l’article, Luc MATHIEU [on peut lire le même article publié par Libération, sous un autre titre [1] .

Un hôpital frappé de plein fouet

La Liberté – 29.04.2016

«Aucun quartier de la ville n’est épargné par les bombardements (du régime, ndlr). La population est à bout», a déclaré hier le CICR. © Keystone

Syrie • Malgré la trêve, l’aviation syrienne a frappé un établissement de santé à Alep, tuant au moins 30 personnes. Objectif: signifier aux rebelles qu’ils ne pourront plus être soignés.

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Luc MATHIEU

Source: http://www.laliberte.ch/news/un-hopital-frappe-de-plein-fouet-344769#.VziOaGiLQ2w

[1] L’article publié par La Liberté a été publié le 28 avril dans Libération sous le titre Avant de fondre sur Alep, l’armée syrienne détruit l’hôpital. 

http://www.liberation.fr/planete/2016/04/28/avant-de-fondre-sur-alep-l-armee-syrienne-detruit-l-hopital_1449296

[2]Voir : http://arretsurinfo.ch/alep-bombardements-dhopitaux-et-propagande-de-guerre/

Source

La bataille dans la ville d’Alep n’a pas encore commencé

La situation dans la province d’Alep évolue à grande vitesse. Les villages aux mains des djihadistes dans la province d’Alep sont la cible depuis deux semaines d’une intense offensive lancée par l’armée syrienne. Ses troupes ont repris samedi 13 février le contrôle du village de Tamura, situé sur les hauteurs de la cité d’Alep (photo). Elles ont également pris le contrôle des villages de Azaz et Tel Rifat, bloquant tout le secteur au Nord par où les armes et les mercenaires venus de Turquie arrivaient.

Un habitant d’Alep de confession sunnite a accordé à Arrêt sur Info ce bref entretien touchant les développements de la situation. Il nous révèle que, contrairement à ce qu’affirment nos médias, l’offensive en cour depuis plusieurs semaines n’a pas encore touché Alep, et que les « vagues de civils » ne fuyaient pas les « bombardements russes sur Alep »…

Suite

 

Merci à Pierre H.