Les chroniques de la diplomatie suisse (de 1972 à 2001), un nouvel ouvrage de Bibracte Editions – une idée de cadeau de Noël*

"L’ouvrage que nous offre Pierre Friederich est plutôt rare. Il rapporte une vision des systèmes judiciaires d’une part et diplomatique d’autre part, tels qu’ils sont vécus par un observateur privilégié. Non pas dans leur inévitable banalité, mais dans leur réelle dimension.

Pierre Friederich a connu son baptême du feu avec la Délégation suisse à la Conférence d’Helsinki, ce qui lui a valu, ensuite, d’avoir des postes dans des pays communistes, dont il connaissait bien les mécanismes. Il a notamment rouvert notre Ambassade au Viêt-Nam, puis a été en poste à Budapest. Avec la chute de l’URSS et du Pacte de Varsovie, événements auxquels personne ne s’attendait, c’est à Cuba qu’il fut envoyé par notre pays, avec la tâche délicate d’y représenter, en plus de notre pays, les Etats-Unis. C’est là que j’ai fait sa connaissance. Aussi bien la résidence que l’Ambassade avaient ce charme indicible d’un vécu historique. Cuba, régime autoritaire où l’opposition flirte avec la détention administrative, tant la crainte d’une infiltration de celle-ci par les services américains était grande. N’ayant plus le soutien économique de Moscou, Cuba s’ouvrait au tourisme « capitaliste » , ce qui laissait espérer à son peuple et au monde une extension de cette ouverture, à terme. Le peuple est pauvre, le système de santé, remarquable. Les cubains sont un peuple joyeux, qui s’exprime par sa musique. Pour l’Ambassadeur de Suisse et des USA, le Cuba officiel, c’est autre chose. Mis à part l’exportation de langoustes, de Rhum et le rapatriement de quelque touriste égaré, les raisons de rencontrer les autorités cubaines étaient rares et se résumaient à être convié à écouter les discours-fleuve du commandant suprême jusqu’à pas d’heure. J’avais obtenu des fonds européens pour favoriser le développement de programmes culturels suisses et européens à la Havane. Pierre Friederich n’a pas ménagé ses efforts pour m’accompagner dans la démarche, ce qui m’a valu de rencontrer le Maire de la Havane, le Secrétaire de la Culture. Pierre Friederich était bien plus à l’aise dans cette démarche que dans celle que lui avait imposée sa hiérarchie, lorsque la Suisse officielle, en mal d’imagination, Pro Patria et l’Office fédéral de la culture en tête, envoya à la Havane... des réfugiés pakistanais avec leurs mélopées orientales et guitares à une corde. Comment présenter cela à Cuba et à la Délégation pakistanaise? Malgré nos efforts, notre démarche n’a pas abouti. En résumé, un dirigeant cubain n’a aucun budget. Quand on lui propose 100 il exige 1.000, et finit par ne rien avoir. C’est ce qu’il s’est passé avec le Club Med, qui a fini par fermer ses portes: le prix facturé pour les langoustes dépassait ceux pratiqués à Paris. J’avais déjà vu cela en observant la Petite-Russie. Le régime communiste est définitivement incapable de s’adapter à cause de l’inertie de ses dirigeants. Il n’est pas le seul. L’esprit de clocher est décidément incurable. Pierre Friederich n’imaginait pas qu’il allait devoir le subir à nouveau, en Suisse aussi…" - Jean-René H. Mermoud, Avocat

 

"…Fidel et son régime sont d’une autre trempe que les directions vaguement collégiales des autres partis communistes, démis vers 1990 en Europe. Sa personnalité est un phénomène en soi: intelligent, rusé, menteur distingué, persécuteur redoutable - Il y a en permanence entre 5.000 et 8.000 prisonniers politiques à Cuba - , négociateur de première force, par ailleurs charmant, séducteur et possédant de vastes connaissances, il est passé maître dans l’art du bluff, de la conspiration ; de la répression, quand cela s’avère nécessaire. Tout est à sa portée. En tant que juriste, avocat, formé chez les Jésuites, expert en dialectique marxiste, il n’est pas étonnant qu’il ait réussi à dribbler onze présidents américains et à survivre à la tête de l’Etat cubain. Il connaît d’ailleurs très bien le mode de fonctionnement des Etats-Unis. Sa maestria du verbe est inégalée. Des chefs d’Etat, pourtant réputés par leur réalisme, ont succombé à cette fascination. Madame Mitterand lui fit des visites répétées, plus tard, Ségolène Royal lui tressa des louanges, surtout motivée par son désœuvrement politique. Son bilan économique et culturel sur l’île est moins passionnant…"

"…La liberté de la presse demeure, bien entendu, une question de vie ou de mort pour toute démocratie. Aucun salut hors de cette liberté fondamentale, qui doit impérativement être entière, même lorsque sa dérive accouche d’une presse de basse qualité, mensongère, voire malhonnête. Il ne faut pas la censurer ce qui serait fatal, mais l’améliorer, ce qui est très difficile! Même s’il apparaît que l’élévation du niveau de la presse peut paraître une exigence platonique et que cela prendrait beaucoup de temps, un progrès dans ce domaine passerait par l’éducation et la formation des journalistes, et par la prise en considération d’un peu plus de civisme. Je n’ai d’ailleurs jamais vu de système politique, où une presse soumise au pouvoir, qu’elle le soit par des lois scélérates ou par son autocensure, procure un véritable avantage culturel et intellectuel au pays concerné, bien au contraire. Dans les pays par moi connus, il suffira de citer l’Union soviétique et ses satellites: le Vietnam, Cuba et quelques autres…" - Pierre Friederich, dans Chroniques irrévérencieuses de la diplomatie Suisse.

 

 

Ce livre a plu, notamment, à Oskar Freysinger (Photo Sabine Papilloud, archives trouvé sur: lenouvelliste.ch):

- " Se plonger dans cet ouvrage, ce n’est pas seulement suivre les pas d’un homme à travers les joies et les peines de l’existence, ainsi que la géographie bigarrée du monde de Berlin à La Havane, en passant par Madrid, New York, Hanoi et bien d’autres villes encore, c’est suivre le fil de l’histoire – de la grande histoire, celle des Etats et des puissants de cette terre – d’un peu plus près que le commun des mortels. C’est sentir battre le pouls du monde.

Quiconque ouvrira ce livre découvrira d’une manière inattendue, telle une terra incognita, tout un pan du passé qu’il croyait connaître et dont il ignorait cependant bien des facettes. Peut-être révisera-t-il certains de ses jugements, peut-être même s’abstiendra-il à l’avenir de vouloir réécrire l’histoire en la faisant passer à travers le filtre si dangereusement « moral » de notre époque trop politiquement correcte. " Oskar Freysinger, ancien parlementaire, conseiller d’Etat honoraire et écrivain

 

Vous pouvez nous retrouver au restaurant  Le Milan, à Lausanne, le samedi 22 décembre dès 17h, Pierre Friederich et Bertrand Hourcade, auteur du livre Fatwa, seront présents pour dédicacer leurs ouvrages, ainsi qu'Anne Lucken, auteur de Que la Suisse demeure. Seront présent également Thomas Mazzone, directeur de la collection Bibracte, et Uli Windisch, rédacteur en chef du site.

 

*Commandez votre livre avant jeudi 20, 17h et recevez-le avant Noël. Délai de réception certifié uniquement pour la France et la Suisse. Une commande avant le 26 décembre à minuit vous offre un délai de réception avant le Nouvel An.

 

Un commentaire

  1. Posté par Jean-René H. Mermoud le

    Juste. De Gaulle a dit que l Angleterre n’était pas faite pour l’Europe ni l’Europe pour l’Angleterre. C’était en… 1967. L’Angleterre avait fondée l’AELE avec les petits pays européens dont la Suisse. Un système consensuel, qui fonctionnait bien et n’avait pas d’autre ambitions que de fonctionner bien point de vue de tous. Mitterrand a voulu une europe où chaque pays cède des pans de souveraineté à l’europe. Celle-ci légifère à la place des membres, quitte à déplaire. Plus ça a avancé dans ce sens, plus ça a coincé. En plus, l’idée était d’ouvrir les frontières intérieures, pas d’ouvrir les frontières de l’Europe à la Chine. Cela a conduit à une pseudo-mondialisation qui a détruit notre production pour la remplacer par celle de la Chine. Et pour être compétitif, l’Europe a dû baisser les revenus des travailleurs. Subventionné le chômage qui est tout sauf une fatalité. Et ça fini par des déséquilibres budgétaires nationaux et la nomination à la tête de l’Europe du chef de l’Etat major allemand. Evidemment que ça ne plaît pas aux peuples européens et ils sont fâchés. Une bonne occasion pour les nations extra-européennes de venir semer le trouble entre eux, pour mieux dominer le continent. Comment imaginer que l’Angleterre reste dans ce machin ? Jean-René H. Mermoud avocat Lausanne et Genève.

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