LES VERTS ET LES SOCIALISTES ENTIÈREMENT RESPONSABLES.
Le dernier rapport NAQUA sur la qualité des eaux souterraines que l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a publié cet été laisse extrêmement songeur. Les agriculteurs y sont accusés par l’OFEV d’être les principaux responsables de la pollution de nos eaux souterraines.
Cette accusation a été reprise de long en large par les grands médias et par une partie du monde politique, telle la conseillère nationale (PS) Ada Marra qui ne s’est pas privée d’en rajouter, allant jusqu’à accuser le monde agricole d’actes de négligence et de mettre en danger nos ressources aquifères. En cette période pré-électorale dénoncer le bouc émissaire en se présentant comme de vertueux défenseurs de l’environnement tombait donc comme du pain béni.
Oui, sauf que quiconque aurait lu ce rapport de l’OFEV en aurait éprouvé un certain malaise.
Le chapitre sur les nitrates y est en particulier plus que problématique pour ne pas dire plus. Et l’accusation unilatérale portée contre les agriculteurs à tout le moins inadmissible. L’OFEV aurait pu faire preuve d’un minimum de retenue, comme il sied à tout auteur scientifique, il s’est passé ce principe par-dessous la jambe.
De quoi s’agit-il ?
Le problème se présente ainsi. Alors que l’OFEV accuse dans son rapport les agriculteurs de polluer nos eaux souterraines, une autre publication, celle de l’Office fédéral des statistiques (OFS), dit exactement le contraire, et se félicite des excellents résultats du monde agricole en matière de nitrates.
Ces rapports fédéraux nous montrent deux services de l’Etat qui disent exactement le contraire l’un de l’autre. Et alors on de se demande comment c’est possible.
Dans sa publication sur les nitrates l’OFS indique que l’agriculture a considérablement diminué son utilisation de l’azote (dont la dégradation et le surplus se transforme dans l’eau en nitrates). La production de résidus d’azote en Suisse est passée de 150'000 tonnes dans les années nonantes à 100'000 tonnes aujourd’hui, soit une réduction de plus d’un quart.
L’OFS rajoute :
Mais ce n’est pas l’interprétation que fait l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Et l’on se demande alors d’où vient cette contradiction.
Dans son rapport AQUA 2019 l’OFEV justifie ses accusations contre le monde agricole. Il montre deux cartes, la première qui situe les puits de mesures de qualité de l’eau souterraine en Suisse selon des régions divisées en zones urbanisées, zones agricoles, de forêt, et ainsi de suite. Puis une seconde carte qui montre les puits qui ont enregistré les dépassements de taux de nitrates.
Les stations de mesure en rouge ci-dessous sont celles qui se trouvent dans les zones de grandes productions agricoles.
L’OFEV compare ensuite les stations de mesure en zone de grandes productions agricoles (en rouge ci-dessus) avec les stations où l’on a trouvé les taux de nitrates les plus élevés, stations en rouge et en orange ci-dessous.
Et l’OFEV conclut de ces deux cartes que les zones de grandes productions agricoles sont celles où l’on trouve le plus de dépassements de taux de nitrates. Et que par conséquent c’est l’agriculture la principale responsable de la pollution de nos eaux souterraines.
Oui, sauf que si l’on y regarde de plus près il existe au moins deux grandes exceptions.
La région grisonne qui en gros va de Coire à Bad Ragaz et suit la vallée du Rhin et qui est considérée comme une zone de grandes production agricole (carrés rouges à gauche ci-dessous) et qui est pourtant une région qui montre des dépassements en nitrates minimes (à droite ronds verts et oranges).
À l’inverse, ci-dessous, la région de Bâle-Ville qui n’est pas considérée comme une zone de grandes production agricole (les carrés gris indiquent de la zone urbaine) et qui montre des taux très élevés de nitrates (ronds rouges à droite).
Il existe donc au moins deux cas très significatifs ou une corrélation entre zone de grande production agricole et pollution très élevée aux nitrates n’est pas valable sans autres considérations.
Ce constat aurait dû amener à un minimum de prudence avant d’accuser sans réserve toute la corporation de l’agriculture. Cela aurait été la moindre des choses.
La preuve par le compte de l’azote.
L’injustice de cette accusation est confirmée par les données sur la production de l’azote.
Pour bien comprendre il faut ici se rappeler son cycle. En simplifié l’azote c’est les engrais que l’on introduit dans la production agricole, azote qui se transforme en protéines végétales dont l’homme se nourrit ou en protéines animales (le bétail consomme des protéines végétales et les transforme en protéines animales que nous consommons). L’azote qui est perdu lors de la production (ex. par ruissèlement dans les champs) se retrouve dans les eaux sous forme de nitrates, de même l’azote que l’homme consomme sous forme de protéines est rejeté sous forme de nitrates dans les eaux usées que les stations d’épuration en principe dénitrifient.
Le compte de l’azote peut être ainsi assez précisément évalué, on peut quantifier l’azote qui entre dans notre système de production-consommation de denrées alimentaires et l’azote qui en ressort, autrement dit la quantité de nitrates que nous rejetons dans notre environnement.
Et ici le constat est sans ambiguïté, il montre l’injustice qu’il y avait à désigner les agriculteurs suisses comme les seuls et uniques responsables et à les prendre en boucs émissaires de la dégradation de nos eaux souterraines.
- Depuis 1990 la surface des terres agricoles en Suisse (sans les surfaces naturelles) a baissé de près de 12 %.
- Depuis 1990 la quantité de bétail a diminué de 15 %.
- Depuis 1990 la quantité d’azote utilisé par l’agriculture Suisse a diminué de 16 %.
Alors que notre population est passée de 6.7 à 8.4 millions d’habitants et a augmenté de 26 % !
Désigner les agriculteurs suisses d’aujourd’hui comme les principaux et seuls responsables de la pression sur nos eaux souterraines était donc particulièrement injustifié.
Faut-il rappeler à l’OFEV que la pollution de l'eau par les nitrates est une pollution avec une grande inertie en raison de la lenteur et de la complexité du cycle de l'azote dans les sols. Et que si comme il le dit, les taux de nitrates ne baissent plus, on peut tout de même poser la question de savoir si ce n’est pas en raison de cette inertie naturelle et d’une pollution héritée du passé et non pas en raison des comportements des agriculteurs d’aujourd’hui.
À tout le moins, il restait encore beaucoup de questions à poser avant de s’en prendre uniquement aux agriculteurs de notre pays et à les désigner comme les principaux coupables.
Une approche politiquement biaisée.
Lorsqu’on lit le rapport de l’OFEV on constate que s’il cherche à incriminer les agriculteurs d’autres acteurs semblent en comparaison curieusement épargnés. La carte qui suit en donne un exemple.
Cette carte documente la pollution des eaux souterraines à raison cette fois de ce que l’on nomme les phytosanitaires, en gros les herbicide et les pesticides, qui sont reconnus cancérogènes pour l’homme contrairement aux nitrates dont le problème reste (jusqu’à preuve du contraire) uniquement celui de l’eutrophisation de nos eaux.
Comment en effet ne pas voir que les principales stations qui ont mesuré des dépassements extrêmement importants de substances phytosanitaires se trouvent toutes à proximité de voies importantes de communication ou de nœuds de transports. Bien évidemment pour pouvoir attribuer la pollution au transport il aurait fallu ici étudier les versants d’écoulements à proximité des puits concernés. Mais le fait est là. Comment retrouve-t-on précisément ces excès près des voies autoroutières et ferroviaires d’importance alors que le secteur routier a l’interdiction d’utiliser tout herbicides et le ferroviaire partiellement ? Une question qui aurait dû être un peu plus posée.
Tous les points rouges sont proches d’une autoroute à grand trafic, parfois cumulé à des voies ferroviaires. La région de Brig comporte une gare de triage importante et la voie qui conduit au tunnel du Simplon. Ici on semble avoir évité de s’en prendre à l’accroissement des transports.
De telles questions se posaient également pour les COV, en gros les résidus d’hydrocarbures, par ailleurs, eux-aussi, autrement plus problématiques pour la santé de l’homme que les nitrates, hydrocarbures qui ont été essentiellement retrouvés dans les eaux souterraines proches des concentrations urbaines et industrielles.
Le même constat pouvait être fait à propos ce que le rapport désigne sous la notion doucement euphémisante « d’indicateurs d’eaux usées » mais qui concerne tous les produits chimiques organiques de synthèse, tels les tensio-actifs, les résidus de médicaments, les édulcorants artificiels, les produits anticorrosifs, les agents complexant, les composés chimiques de l’industrie spécialisée, et on en passe, et que l’on retrouve dans les eaux souterraines lorsque les stations d’épurations ne peuvent les traiter ou que les systèmes de canalisations sont surchargés ou défaillants. Des indicateurs que la Suisse ne relève à l’échelle nationale que depuis 2013.
En 2014, dernière année de mesures compilées, ces substances (toxiques pour l’homme) ont été retrouvées dans 200 des 530 stations de mesures d’eaux souterraines ! Elles ont été retrouvées dans les eaux souterraines à proximité des rivières et des fleuves, indiquant par-là qu’il y a donc bien une relation avec les insuffisances des stations d’épurations [1].
Dans 200 des 530 stations de mesures !
Et l’on voudrait nous faire croire que le premier problème des eaux souterraines de notre pays serait celui posé par les agriculteurs… C’est juste une plaisanterie !
Un principe de prudence corrompu par l’intérêt politique des Verts et des Socialistes.
Le principal problème posé par la pollution de nos eaux souterraines se trouve dans la limite de nos capacités de contrôles. S’il existe 100'000 composés chimiques recensés sur le marché et potentiellement toxiques pour l’homme l’OFEV ne peut en mesurer que 60, il en reste donc 99'940 non mesurés. Et un contrôle de toutes ces substances nous est à jamais matériellement impossible, le coût de mesure de toutes ces substances serait impossible à financer à teneur des moyens dont nous disposons. De même que les stations d’épurations seraient incapables de toutes les traiter.
Pour illustrer ce problème on renvoie au cas récent de l’agence européenne de surveillance qui vient de déclarer potentiellement cancérogène un composé que précisément nous ne mesurions pas, le chlorothalonil, et qui vient d’être interdit [2].
Un enfant de dix ans comprendrait alors ici la nature et l’urgence des constats qui sont faits.
Les nitrates sont en voies d’être maitrisés du mieux que nous pouvons. Et le principal problème auquel nous avons à faire face aujourd’hui est alors celui de la croissance de ces autres composés chimiques dus à nos activités quotidiennes et que nous rejetons en permanence dans nos eaux. Croissance de composés chimiques dans nos eaux dont la progression est liée à notre croissance démographique.
Le simple bon sens et ce constat, un minimum de prudence, auraient dû démontrer ici que si nous voulons préserver la qualité de nos eaux souterraines avec les moyens dont nous disposons, il était impératif de limiter dès aujourd’hui la pression humaine sur notre territoire.
Mais ça ce n’est pas la politique que les Verts et les Socialistes veulent imposer à notre pays. Leur programme politique est diamétralement contraire aux mesures de limitation démographique qui seraient nécessaires pour protéger notre sol et nos eaux souterraines. Ils défendent une ouverture migratoire totale et une Suisse à plus de 10 millions d’habitants !
Leur dogmatisme, leur manque de réalisme, est une véritable catastrophe pour notre pays.
Concernant le rapport de l’OFEV (dont on doute qu’il n’y ait aucun souverainiste dans leur service) on aura presque tout dit lorsqu’on dira qu’il confirme ce qui est dit ici puisqu’il conclut lui-même que «notre principale ressource en eau potable subit une pression croissante » (p.128) que « l’extension des zones urbanisées et des voies de communication réduit la protection assurée par le sol, qui sert de filtre lors de la recharge des eaux souterraines » (p.131) mais qu’à aucun moment il ne suggère ou ne laisse entendre que cela puisse avoir un quelconque lien avec notre croissance démographique démentielle.
Vous l’aurez compris, une fois de plus. Chut, circulez il n’y a rien à voir. Les dogmes règnent en maîtres sur le territoire helvète.
Vous pensiez que gouverner c’était prévoir. Alors il faudra vous faire à l’idée que ce n’est actuellement plus le cas en Suisse.
Michel Piccand
Addendum.
On remercie les Verts et les Socialistes pour le chlorothalonil.
L’affaire du chlorothalonil montre toute l’inconséquence véritablement criminelle des Verts et des Socialistes à vouloir à la foi l’abolition des frontières, l’explosion démographique de notre pays à 10 voire 12 millions d’habitants, et puis à venir ensuite jouer les offusqués lorsque l’agriculture recourt à des procédés de production intensive.
Faut-il leur rappeler que l’aubergine bio à 8.20 le kg ne sera jamais accessible à une grande partie de notre population, à moins de subventionner la consommation de produits bio directement au citoyen. Bonne idée après tout, en prélevant par exemple les subventions destinées à la culture, au théâtre et au cinéma, à Erasmus, à la RTS, etc. pour les transférer directement au citoyen-consommateur et pour permettre à tous les Suisses de se nourrir sainement. Ce qui devrait quand même être une priorité.
On remercie donc ici les Ada Marra, les Lisa Mazzone, les Adèle Thorens, les Robert Cramer, les Carlo Sommaruga, et on en passe, tous ces socialistes et ces Verts et leurs acolytes du PDC et du PLR, qui ont violé toutes nos institutions et notre démocratie pour nous obliger à vivre dans une société en explosion démographique constante avec les conséquences de surexploitation sur les ressources de notre pays qui en découlent.
Et à ceux qui voudraient nous faire croire que l’on pourrait très bien nourrir en bio toute notre population on rappellera que depuis l’explosion migratoire, l’importation de denrées alimentaires de l’extérieur n’a cessé de croitre dans notre pays au point que nous devons désormais importer plus de 40% de notre alimentation de pays où rien ne garantit de manière crédible que les aliments produits à meilleurs coûts le sont par des agriculteurs plus respectueux des normes environnementales que les agriculteurs de Suisse… (qu’ils aillent donc lire ce qui est marqué sur les bidons à Algésiras… et trouvent des cartes qui recensent les stations d’épurations et leurs fonctionnement dans ces régions…)
C’est littéralement à s’arracher les cheveux de bêtise !!
La seule manière de limiter la pression sur nos eaux est de limiter notre croissance démographique, il n’y en a pas d’autre.
Plus il y aura de monde sur notre territoire et plus l’accumulation de résidus toxiques dans nos eaux souterraines sera élevée.
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[1] Le rapport de l’OFEV tire cette même conséquence sur les stations d’épurations : « Plus la part d’eaux usées (traitées) dans un cours d’eau est élevée et plus l’infiltration est importante, plus ces indicateurs d’eaux usées atteignent des concentrations élevées dans les eaux souterraines. » Rapport OFEV p.106.
[2] Le chlorothalonil est un fongicide utilisé sur le blé, l’orge, la tomate et la pomme de terre, il est utilisé dans l’agriculture qui fournit les denrées alimentaires de base, précisément dans des productions où le rendement a dû être augmenté pour répondre à l’augmentation démographique de notre pays.
Les métabolites du chlorothalonil sont des cancérogènes de catégorie 1B avec un potentiel génotoxique.
L’administration fédérale vient de demander l’arrêt immédiat de son usage dans l’agriculture, la mesure a pris effet dès la rentrée.
RAPPORT OFEV
État et évolution des eaux souterraines en Suisse 2019.