Michel Garroté -- Or donc, Emmanuel Macron a été élu dimanche président de la République française avec 66,1% des voix, contre 33,9% pour Marine Le Pen, selon des résultats définitifs publiés lundi par le ministère de l'Intérieur. A noter que 92% des musulmans et 62% de l'ensemble des catholiques (71% chez les pratiquants réguliers) ont voté pour Emmanuel Macron. Décidément, l'Eglise catholique de France va très mal. En revanche, les musulmans, eux, savent où ils vont.
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Ce tour de passe-passe qui a fait se réjouir François Hollande :
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Lundi 8 mai, Ivan Rioufol écrivait (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Seuls 40% des 20,4 millions d’électeurs de Macron ont voté pour son projet libéral, multiculturel, européen, mondialiste. 60% ont voté Macron pour faire obstacle à Le Pen, qui a néanmoins encore accru ses soutiens (10,5 millions). 17 millions de Français ont choisi de voter blanc ou nul (4 millions) ou de s’abstenir (13 millions) en dépit des mises en garde des faux résistants à un "fascisme" inexistant. La France en colère pèse plus lourd que le noyau de l’électorat Macron, qui représente en fait un quart des votants. Si Macron se montre incapable d’entendre très vite ces Oubliés, il est à craindre qu’ils ne respectent longtemps ce tour de passe-passe démocratique, qui a fait se réjouir l’Elysée, hier soir à 20h, concluait, lundi 8 mai, Ivan Rioufol.
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Le désarroi des électeurs :
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Macron à 66,1% et Le Pen à 33,9% (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : c'est le signe d'un second tour où de nombreux électeurs ne se sont retrouvés dans aucun des deux candidats finalistes, l'abstention ayant connu un pic lors de ce second tour. Avec 25,38% d'abstention, soit plus de 12 millions de personnes concernées, elle est la plus forte enregistrée depuis 1969.
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Autre signe de désarroi des électeurs, les bulletins blancs et nuls, qui ont concerné plus de 4 millions d'électeurs (8,58% pour des inscrits, soit environ 12% des votants). C'est deux fois plus que d'ordinaire. En 2012, le pourcentage de bulletins blancs et nuls avait atteint 5,82%. Avec l'abstention, c'est ainsi plus de 16 millions d'inscrits qui n'ont choisi ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen. Question juste en passant : Macron (Tartuffe) l’héritier (socialiste) saura-t-il tuer le père (Hollande) ?
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Marine Le Pen très loin de la victoire :
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Avec 33,9% des voix, Marine Le Pen reste donc très loin de la victoire. Pourtant, comme le répètent les ténors de son parti pour minimiser la défaite, ce score représente en même temps un nombre record de voix pour le FN, qui, avec 10,6 millions d'électeurs, dépasse son précédent record de 7,7 millions de voix, obtenu lors du premier tour de cette même élection. On estime que 48% des électeurs de François Fillon ont voté Macron, 32% se sont abstenus ou ont voté blanc/nul et seulement 20% ont voté Marine Le Pen.
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Les élections législatives de juin :
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Maintenant, les yeux sont bien entendu tournés vers les élections législatives de juin. Et au Front National, certains (mais pas Florian Philippot et pas non plus Jean-Marie Le Pen) parlent - déjà - de changement de nom. Au lieu de "Front National" (FN), on évoque "Les Patriotes" (LP), ou encore, "L'Alliance Patriote et Républicaine" (LPR) : changement de stratégie ou simple toilettage ?
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Marine Le Pen fut nullissime lors du débat avec Macron. Et Zemmour a même dit à ce propos : "Suffisance et insuffisance, arrogance et incompétence", c’est ainsi qu’Eric Zemmour a résumé le débat du 3 mai entre le futur président Macron et sa désastreuse rivale. Jean-Yves Le Gallou, quant à lui, a écrit : "Marine Le Pen a montré lors de ce débat qu’elle n’était pas à la hauteur des fonctions qu’elle prétendait exercer".
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Un mouvement patriotique rééquilibré sur ses valeurs de droite :
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De son côté, Bernard Antony estime (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : il faut que le mouvement patriotique français soit rééquilibré sur ses valeurs de droite. Bernard Antony note également qu'à l’évidence, "une réapparition politique de la droite de conviction s’impose donc aujourd’hui. Libre à Marine Le Pen et à Philippot d’en finir avec le Front National qu’ils n’ont pas jusqu’ici amélioré en tous domaines. Et d’ailleurs n’est-il pas mieux ou au moins plus clair qu’ils l’engagent encore plus à gauche ?", demande Bernard Antony.
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Pour que le mouvement patriotique français soit rééquilibré sur ses valeurs de droite, Bernard Antony se pose la question de savoir s'il ne faudrait rassembler, sous une forme ou sous une autre, des personnalités telles que, par exemple, Robert Ménard, Jacques Bompard, Karim Ouchik, Cécile Eidel, Gabrielle Cluzel, Jeanne Smits, Guillaume de Thieulloy, Philippe de Villiers et Gilles-William Goldnadel, etc. (ce qui ne pourra peut-être pas être publiquement lancé avant les élections législatives des 11 et 18 juin prochains).
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Selon l’institut Ipsos, 61% des Français sondés ne souhaitent pas que le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, ait une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et à "droite", c'est Baroin qui va mener la campagne législative de juin pour Les Républicains...
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De son côté, Mathieu Bock-Côté avait déjà analysé, il y a peu, la victoire d'Emmanuel Macron dans le Figarovox (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Emmanuel Macron est parvenu à concrétiser un vieux fantasme politique qui habite une bonne partie des élites françaises depuis quelques décennies: celui de la création du grand parti du «cercle la raison» qui serait presque le parti unique des élites qui se veulent éclairées - ne resteraient plus dans les marges que des oppositions radicales, idéologiquement fanatisées et socialement rétrogrades.
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Sur quelle base, ce qui restera de la droite, s'opposera à Macron :
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Mathieu Bock-Côté : Ce parti, c'est celui de la mondialisation heureuse, de l'Europe post-nationale et de l'idéologie "diversitaire", même si naturellement, diverses sensibilités s'y expriment et cohabitent. Ne faisons pas l'erreur d'y voir un néo-centrisme : sur les questions identitaires et sociétales, le progressisme macronien ne s'annonce pas modéré. Il n'est pas animé par un principe de prudence. On peut s'attendre à un grand enthousiasme du nouveau pouvoir dans la promotion d'une forme de multiculturalisme à la française. On verra maintenant qui à droite voudra se rallier à lui dans l'espoir d'une place, grande ou petite dans son gouvernement. On verra aussi sur quelle base ce qui restera de la droite s'opposera à lui dans les prochains temps, concluait Mathieu Bock-Côté dans le Figarovox.
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'En Marche !' demande aux futurs députés le rattachement sous sa bannière :
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'En Marche !' (qui vient de changer de nom et s'appelle désormais 'La République en marche') permet la double appartenance politique à ses adhérents et militants, mais demande impérativement aux futurs députés qui voudront gouverner avec Emmanuel Macron le rattachement sous sa bannière en préfecture (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : au gré des déclarations des uns et des autres, la position d'En Marche ! sur la double appartenance a pu paraître floue ou ambiguë. En toile de fond, la volonté du parti d'élargir au maximum sa base en permettant des ralliements de gauche et de droite, mais aussi de consolider sa position avec des élus portant l'étiquette du mouvement du président à l'Assemblée nationale.
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Un enjeu vital car les subventions publiques, qui permettent aux formations politiques de se financer, sont attribuées en fonction des résultats aux législatives. C'est pour cela que lundi matin encore, Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investiture d'En Marche !, a écarté toute possibilité de double étiquette avec un autre parti politique pour les candidats investis aux élections législatives. "Notre position n'a pas varié : si vous souhaitez soutenir le projet présidentiel, vous vous inscrivez au mouvement En Marche !, sur le site En Marche !, vous allez à la préfecture sous l'étiquette En Marche !", a insisté M. Delevoye lundi. Les noms des candidats devraient être dévoilés d'ici à mercredi, annonce-t-on dans l'entourage de M. Macron.
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Concrètement, chaque postulant à la députation retenu par En Marche ! devra se rendre en préfecture entre le 15 et le 19 mai et effectuer sa déclaration de rattachement au parti, qui devrait être rebaptisé à partir de ces élections "La République en marche". "Le parti ou groupement de rattachement doit être unique. La loi exclut qu'un même candidat puisse indiquer, au moment de sa déclaration de candidature, plus d'un parti ou groupement de rattachement", indique le ministère de l'Intérieur dans son mémento pour les législatives 2017. "Il faut s'inscrire dans la logique +la République en marche+, s'inscrire en préfecture là-dessus et s'engager à siéger dans le groupe de la majorité présidentielle le moment venu", a insisté lundi Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche !, sur RTL.
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Si le rattachement administratif sera incontournable, pour le reste, "il ne sera pas fait de contrôle policier sur la double appartenance", indique un conseiller de M. Macron. Rien n'empêche donc les élus de conserver leur carte d'adhérent au Parti socialiste ou chez Les Républicains par exemple. Vendredi dernier, M. Macron avait ainsi assuré qu'il ne demanderait "à personne de déchirer sa carte". Tout en soulignant que PS comme LR ne permettaient pas dans leurs statuts cette double appartenance et menaçaient d'exclusion quiconque transgresserait cette règle. "Ce n'est pas tant une exigence que nous posons, que des règles persistantes des deux partis qui ont été disqualifiés", a ainsi rappelé M. Ferrand sur Europe 1.
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14 mai - date limite de passation du pouvoir présidentiel :
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Aux dernières nouvelles, la passation des pouvoirs entre Hollande et Macron aura lieu dimanche 14 mai. François Hollande a été investi président de la République le 15 mai 2012 (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : son mandat arrive à expiration cinq ans plus tard, soit le dimanche 14 mai à minuit. Le nouveau président devra donc être investi avant cette date. La passation de pouvoir entre le président sortant et le nouveau chef de l’Etat se fait le jour de l’investiture de ce dernier. Cette journée suit un programme rodé et respecte un certain protocole. Le président élu se rend successivement à l’Elysée, sur le tombeau du Soldat inconnu au pied de l’arc de Triomphe et à la mairie de Paris. La Constitution ne dit rien sur cette journée symbolique de passage de relais, mais courtoisie et bienséance sont traditionnellement de rigueur.
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Une coutume avec laquelle François Hollande s’est quelque peu accommodé en 2012. Après s’être entretenu avec Nicolas Sarkozy, le nouveau chef de l’Etat n’avait pas raccompagné son prédécesseur à la sortie de l’Elysée, le laissant descendre, seul avec son épouse, les marches du perron et s’engouffrer dans sa voiture. Une attitude que M. Hollande a dit regretter, dans un documentaire diffusé sur Canal + en avril 2017. « Je ne voulais surtout pas donner le sentiment d’être discourtois à l’égard de mon prédécesseur. Mais si je l’ai donné, j’en ai été vraiment désolé parce que c’était pas du tout l’attitude que je voulais avoir. Et si c’est ce qu’a ressenti Nicolas Sarkozy, c’est qu’il était lui-même sûrement peiné de devoir quitter ainsi l’Elysée ».
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Mi-mai - nomination du premier ministre et du gouvernement :
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Le nouveau Premier ministre sera en principe nommé dès le jour de l’investiture du nouveau chef de l’Etat (mais un deuxième gouvernement sera formé après le résultat des législatives des 11 et 18 juin ; concrètement, s'il y a, comme c'est le cas, un nouveau Premier ministre nommé par le nouveau Président mi-mai, cela ne change rien au fait qu'un nouveau gouvernement sera formé en juin sur la base de la majorité parlementaire obtenue au second tour des législatives du 18 juin). C’est en tout cas ce qui s’est produit en 1974, 1981, 1995 et 2012 – années où, comme en 2017, un président ne se succède pas à lui-même. Jean-Marc Ayrault a ainsi été nommé le 15 mai 2012, après que François Hollande a été officiellement investi président. Son premier gouvernement a été formé le lendemain.
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On y trouvait une majorité de socialistes (Laurent Fabius aux affaires étrangères, Vincent Peillon à l’éducation nationale, Pierre Moscovici à l’économie, Manuel Valls à l’intérieur) mais aussi deux écologistes (Cécile Duflot au logement et Pascal Canfin au développement) et deux radicaux de gauche (Christiane Taubira à la justice et Sylvia Pinel au commerce et au tourisme). Ce gouvernement a été maintenu après la victoire de la gauche aux législatives, un mois plus tard, agrémenté de quelques nouveaux ministres délégués.
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En revanche, en 2007, François Fillon avait été nommé à Matignon au lendemain de l’investiture de Nicolas Sarkozy. Son gouvernement, formé le 18 mai, avait été marqué par une ouverture à gauche, avec la nomination de Bernard Kouchner aux affaires étrangères, Eric Besson à l’immigration ou encore Jean-Pierre Jouyet aux affaires européennes. Un mois plus tard, le deuxième gouvernement, nommé après les législatives, avait vu partir le ministre de l’écologie Alain Juppé, défait dans sa circonscription de Gironde.
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11 juin - premier tour des élections législatives :
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Le scrutin a lieu dans les 577 circonscriptions françaises. Il s’agit de renouveler entièrement l’Assemblée nationale et de définir une nouvelle majorité. Pour le président qui aura été élu le 7 mai, l’enjeu est énorme : il faut s’assurer une majorité absolue (289 sièges) pour éviter d’avoir à négocier le vote des textes avec d’autres groupes parlementaires (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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18 juin - second tour des élections législatives :
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Le scrutin a lieu dans toutes les circonscriptions, à l’exception de celles qui auront élu un candidat dès le premier tour. De nombreuses triangulaires (trois candidats qualifiés), voire quadrangulaires, pourraient avoir lieu : les candidats qui, au premier tour, ont obtenu un score correspondant à au moins 12,5 % des inscrits sur les listes électorales peuvent se maintenir au second tour (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2017/05/llection-demmanuel-macron-6610.html
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http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/05/08/35003-20170508ARTFIG00090-la-presidentielle-de-tous-les-records.php
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http://www.lexpress.fr/actualites/1/politique/legislatives-en-marche-impose-aux-candidats-de-choisir-leur-banniere_1906172.html
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http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/07/investiture-nomination-du-premier-ministre-legislatives-le-calendrier-des-prochaines-semaines_5123662_4854003.html
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Michel Garroté pour Les Observateurs
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Blog Archives
Côte-d’Or : les bulletins Le Pen disparaissent pendant la nuit
Malveillance. Ce matin, dimanche 7 mai, les élus de la petite commune de Ruffey-Les-Echirey, en Côte-d'Or, ont découvert que la plupart des bulletins de vote pour Marine Le Pen s'étaient volatilisés.
Pitoyable débat Macron / Le Pen
À quatre jours du second tour d'une élection présidentielle inédite opposant un candidat post-socialiste et pro-européen à une candidate souverainiste et désormais anti-libérale, la confrontation fut explosive.
Le "débat du siècle" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen promettait de battre tous les records - au moins en termes d'audience. Cette promesse-là ne fut pas tenue non plus. Avec 16,5 millions de spectateurs tous canaux confondus, la confrontation de l'entre-deux tours réalisa certes un score honorable, mais très en deçà de ce genre d'émission - il fallait remonter à 1974 pour retrouver pareille audience.
L'ouverture du débat porta sur l'économie, puis la lutte contre le chômage et la réforme des retraites. Il parut clair que M. Macron maîtrisait davantage ses dossiers que Mme Le Pen, qui pour sa part s'essayait à décrire un mode de fonctionnement de "protectionnisme intelligent" qui pour l'instant n'a été mis en œuvre avec succès nulle part (il n'est qu'à peine esquissé aux États-Unis de M. Trump). S'enlisant à plusieurs reprises dans des batailles de chiffres, la candidate du Front National tenta avec plus ou moins de bonheur de présenter M. Macron comme le vendu aux banques et aux grands groupes, annonçant un des deux fils rouges de la soirée, l'autre étant de lui faire porter le chapeau du quinquennat Hollande.
Lorsque les thèmes sociaux et sociétaux furent abordés, comme le terrorisme, le changement de ton fut assez net: Marine Le Pen retrouva son assise et nombre de ses flèches atteignirent leur cible. Emmanuel Macron, nettement moins à l'aise, tenta de se défendre en se dédouanant de la responsabilité de ses soutiens, et affirma sa motivation rarement exprimée jusqu'ici de s'en prendre au terrorisme islamique.
D'autres prises de bec eurent lieu au sujet des zones de non-droit, où les mesures proposées par M. Macron de donner aux policiers le pouvoir d'infliger des amendes sur des cas simples furent tournées en dérision par Mme Le Pen, avocate plus au courant des réalités du terrain. On fut content d'apprendre que les deux candidats s'opposent aux Lois Taubira - quant à savoir si ces déclarations seront suivies d'effet, c'est une autre histoire.
Mais la plus grande confrontation vint finalement du destin de la France au sein de l'UE. Marine Le Pen essaya maladroitement de vendre une sortie de l'UE et de l'euro, échouant à rassurer les Français alors que les détails du plan n'avaient pas l'air complètement arrêtés dans son esprit. Péremptoire, Emmanuel Macron décréta de son côté que l'euro était définitif - alors que la zone euro menace depuis des années de s'écrouler à travers la Grèce...
Économie, emploi, éducation, terrorisme, euro, autant de thème abordés mais ne donnant lieu qu'à des affrontements plutôt que des présentations de programme. À plusieurs reprises le débat vira à la scène de ménage - Marine Le Pen ricanant et essayant d'emporter l'assentiment des deux présentateurs (qui restèrent naturellement de marbre), Emmanuel Macron se posant en donneur de leçon sûr de lui et défaussant d'un revers de main tout ce que son interlocutrice avait à proposer.
Agressivité contre arrogance, poissonnière contre banquier, les deux personnages n'avaient rien pour s'entendre. Heureusement, cela n'aura sans doute aucune importance. Un sondage du Figaro précédant le débat indiqua que 86% des électeurs avaient déjà arrêté leur choix pour le second tour.
Macron remporta sans doute la soirée en semblant plus sérieux, plus présidentiable. Mais il s'avança trop, s'engageant à obtenir des résultats bien peu vraisemblables compte tenu des résistances au changement qui bloquent depuis des décennies la société française. Qu'intervienne une loi El Khomri à la puissance dix ou un alignement des retraites du public sur celles du privé et on verra de quel bois est fait le futur Président. Quant à Marine Le Pen... Qu'ils sont loin, Frauke Petry ou Nigel Farage!
Mais en réalité, ces débats ne veulent rien dire - il ne s'agit que d'un alignement de promesses destinées à s'emparer du pouvoir. On se souvient de la célèbre tirade du "Moi, Président" de Hollande. Au vu du chaos prévisible qui s'installera à l'Assemblée Nationale en juin, ni l'un ni l'autre ne sera en mesure de gouverner. Les excuses sont donc toutes trouvées. Et c'est peut-être mieux ainsi ; il suffit de visionner une hilarante vidéo du "Lapin Taquin" - réalisée avant le premier tour - pour avoir une idée de la vacuité cosmique du programme du Président Macron. Plus rigolo et plus court que le débat d'hier soir...
https://www.youtube.com/watch?v=uM07H87P4WQ
Quant à trouver des critiques de celui de Mme Le Pen, ce n'est pas compliqué: il suffit de feuilleter n'importe quel journal ou d'allumer la télévision sur n'importe quelle chaîne.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 4 mai 2017
Le débat entre Marine Le Pen et Macron a tourné au pugilat (Vidéo)
Agressif, violent: Le grand duel entre les deux finalistes du scrutin présidentiel a souvent tourné à la foire d'empoigne. Dès les premières secondes puis au fil des minutes, il s'est tranformé en choc frontal virulent. A quatre jours du verdict, les échanges entre les deux candidats - aux programmes diamétralement opposés - ont souvent viré à la cacophonie et au pugilat verbal, au terme d'une campagne très tendue.
M. Macron est le candidat de la mondialisation sauvage, de la précarité, de l'ubérisation https://t.co/HmKrrGt1VU #2017Ledebat pic.twitter.com/4NCzuCcpNq
— FRANCE 24 #Politique (@PolitiqueF24) 3 mai 2017
«M. Macron est le candidat de la mondialisation sauvage, de l'ubérisation, de la précarisation, du communautarisme, de la guerre de tous contre tous», a attaqué la candidate Marine Le Pen.
Au second tour ce sera la gauche-caviar ou la droite patriotique
Michel Garroté -- Les résultats, pour ainsi dire définitifs, concernant les deux vainqueurs du premier round sont : Emmanuel Macron (En Marche) à 23,86% ; et Marine Le Pen (Front National) à 21,43%, ce qui représente tout de même 7,5 millions de voix pour la droite frontiste [avec un taux d'abstention à 22,7% ; soit plus d'un électeur sur cinq].
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A noter que la gauche communiste -- Mélenchon, Poutou, Arthaud -- réalise un résultat total impressionnant, et, impensable, dans la très grande majorité des autres Etats occidentaux. En France, le communisme reste très tendance au 21ème siècle et l'on croit rêver, ou, plutôt, cauchemarder [autour de 20% : soit un électeur sur cinq].
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Fait révélateur, en additionnant les abstentionnistes, les frontistes et les communistes, on obtient 64% des électeurs inscrits, en clair, presque les deux tiers des Français en droit de voter, soit une très forte majorité.
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A noter, également, que pour la première fois dans l'histoire de la Cinquième République, les deux partis généralement dominants (LR et PS) seront absents au deuxième round. Sur le mode ironique, on peut encore souligner, que le richissime libertarien gauchiste Pierre Bergé, a bien compris, le rôle de François Hollande, dans la déroute, que dis-je, dans la pantalonnade du PS.
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En effet, Pierre Bergé écrit, je cite : "Merci à François Hollande qui a appelé Macron auprès de lui, qui l'a nommé ministre et qui en a fait un futur président de la République". Au moins c'est limpide.
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Hier soir déjà, certains racontaient, notamment du côté de LR, que "l'essentiel ce n'est pas le second tour, mais les législatives". Ce qui ne les a pas empêchés de déclarer, qu'il faudra, au second tour, "faire barrage à l'extrême-droite en votant Macron". Cela dit, 23% des électeurs de Fillon et 12% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon déclarent qu'ils voteront pour Marine Le Pen.
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Et puis, la majorité des 54% d'électeurs qui n’ont voté ni pour Marine Le Pen, ni pour Emmanuel Macron, cette majorité de 54% s’abstiendra-t-elle le 7 mai prochain, au second tour ? Ou bien se rendra-t-elle aux urnes et votera pour Marine Le Pen, ce qui - du reste - est précisément le calcul, un brin risqué, effectué par la principale intéressée ?
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L'un des nombreux faits majeurs de ce scrutin est donc que le LR rejoint le PS et l'extrême-gauche pour voter Macron au second tour ; et ce même LR se voit, ou croit déjà se voir, cela ne fait pour lui aucun doute, convenablement représenté à l'Assemblée nationale.
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Et, tant qu'à faire, membre du futur gouvernement, sous le quinquennat du candidat d'En Marche devenu président marchand. Formulé différemment, Emmanuel Macron disposera d’une majorité parlementaire faite de ralliés de la gauche, de la "droite" et du centre.
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Un autre fait majeur est que côté LR, il y aura en réalité deux votes au second tour : tous les politicards LR voteront pour Emmanuel Macron ; mais comme déjà mentionné plus haut, les électeurs LR voteront, pour une partie d'entre eux (23%), en faveur de Marine Le Pen.
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Parmi les politicards fillonnistes et centristes devenus macronniens, on compte déjà François Baroin, Jean-Pierre Raffarin, Christian Estrosi, Laurent Wauquiez, Hervé Mariton et d'autres encore, qui, se projettent ainsi, député, voire ministre, dans la constellation Macron.
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Certes, celui-ci a tenté - et tente encore - de vendre aux électeurs l'idée qu'il n'y aura pas "d'anciens" au futur gouvernement, mais ce n'est qu'une promesse électorale parmi tant d'autres. Les LR ralliés à Macron lui demanderont - ou lui ont déjà demandé - un petit cadeau en échange de leur soutien. On ne se prostitue pas gratos ; surtout en politique.
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Côté bling bling, soulignons qu'Emmanuel Macron a réuni, dimanche soir, ses potes mondains à La Rotonde, une brasserie du quartier Montparnasse (rive gauche bien-entendu), avec notamment Daniel Cohn-Bendit, Pierre Arditi, Eric Orsena, Jacques Attali et Stéphane Bern.
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C'est donc aussi cette caste-là (coupée des réalités et imbue d'elle-même), que valident le LR et les centristes, en se ralliant à Macron. Le peuple français "appréciera" ; ou n'appréciera pas, et, le fera savoir, en votant FN le 7 mai.
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Le Pen accompagne Macron au second tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au 2e tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon et surtout François Fillon sont éliminés.
Explosion de joie chez Macron #AFP pic.twitter.com/7wPMvPV307
— Lina Trabelsi ✒️ (@lina_trabelsi) 23 avril 2017
Réaction au QG de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont #AFP pic.twitter.com/0FMmG0ms0z
— Virginie Grognou (@virginieafp) 23 avril 2017
Selon les estimations, le fondateur d'En Marche! obtient près de 23% des suffrages et devancerait d'une courte tête Marine Le Pen. François Fillon serait éliminé avec un peu plus de 20% des voix.
Pari réussi pour Emmanuel Macron. Le fondateur d'En Marche! est qualifié au second tour de l'élection présidentielle, selon les premières estimations diffusées dimanche soir. Avec 23 à 24% des suffrages, l'ancien ministre devancerait Marine Le Pen, qui obtiendrait entre 22 et 23%. Les deux vainqueurs du premier tour seront départagés le 7 mai prochain, lors du second tour.
En troisième position avec 20% des voix, François Fillon, le candidat de la droite, est éliminé dès le premier tour. Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise arriverait quatrième avec 19,5% des voix.
Cathos tradis – Yves Daoudal votera Fillon – Bernard Antony votera Le Pen
Michel Garroté -- On peut, bien-entendu, considérer que le vote des catholiques traditionalistes n'influera pas la présidentielle française. Ce vote reflète, toutefois, les opinions, au demeurant diverses, d'une communauté très active sur Internet, dans des colloques et conférences, dans la publication d'articles, d'analyses et de livres. Fait intéressant et révélateur, Yves Daoudal et Bernard Antony se connaissent depuis très longtemps et agissent dans la même "mouvance électorale". J'écris "fait intéressant et révélateur", car Yves Daoudal votera Fillon tandis que Bernard Antony votera Le Pen : en clair, dans la même "communauté de foi et de pensée", deux chroniqueurs voteront différemment et ils s'en expliquent tous les deux.
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Daoudal s'en explique sur son blog, car certes, il vote Fillon, mais à contrecoeur (lien vers source en bas de page) : "Si on m’avait dit qu’un jour je voterais Fillon, j’aurais rigolé. Mais là on ne rigole plus. Même si l’élection présidentielle est incroyablement surévaluée. En fait elle n’a pas grande importance, et l’élection législative non plus, puisque en gros les trois quarts des lois votées en France sont des transcriptions de textes de l’Union européenne. Ce qu’on appelle élection présidentielle est l’élection du gouverneur français de l’UE. On lui laisse les questions 'sociétales', mais il ne reste plus grand-chose à inventer de ce côté-là. L’enjeu est toutefois de tenter d’éviter le pire déshonneur pour la France. Car l'élu, qu'on le veuille ou non, représentera la France.
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Daoudal : La pire honte serait d’avoir comme représentant de la France la serpillière de l’euromondialisme Emmanuel Macron, paillasson de la finance, de l’immigration, de l’invasion islamique et de la culture de mort : la totale. Dans un monde où il y a Trump et Poutine. Puisqu’il y aura manifestement au second tour Marine Le Pen et un autre candidat, et que cet autre candidat, quel qu'il soit, sera vraisemblablement élu, il faut tout faire pour que cet autre candidat ne soit pas Macron, ou, pire encore, Mélenchon. Donc voter et faire voter Fillon. Sans rire, d’autant que ce n’est vraiment pas drôle", précise Daoudal.
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De son côté, Bernard Antony votera Marine Le Pen, mais il pointe les erreurs du FN (lien vers source en bas de page) : "Je pense, et je m’en réjouis, que Marine Le Pen sera ce dimanche soir qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle où, comme je l’ai écrit depuis longtemps, je voterai pour elle, même si, en raison des aspects décevants de son programme sur le respect de la vie innocente et sur sa ligne encore trop étatiste, ce ne sera que le choix du « moindre mal ».
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Antony : Je ne me hasarde pas à pronostiquer qui, de Macron, Mélenchon ou Fillon sera son adversaire. Mais j’ai écrit suffisamment combien je considère que Macron ou Mélenchon seraient les élus du pire. Que ce soit Macron ou Mélenchon qui devrait être présent et élu au second tour, ce serait évidemment le choix du pire par l’électorat. Si c’est Fillon qui, finalement, était désigné au premier tour et pourrait alors l’emporter au second, ce serait en quelque sorte l’élu du « moindre pire ». « Du moindre pire », car je n’attends rien de bon de son entourage plus maçonnique et plus gauchi que celui de Marine Le Pen.
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Antony : Je sais bien que Fillon a reçu aussi l’appui de « Sens Commun ». Mais c’est un véritable gag de la désinformation médiatique que d’être arrivé à positionner Sens commun comme si c’était une ligue d’extrême-droite ! Il faut aussi toute l’ignominie d’un François Bayrou pour avoir émis une aussi abominable ineptie. Car Sens Commun n’a même pas la position de remise en cause de la loi Veil qu’implique une adhésion aux commandements du Décalogue, ou tout simplement humaine à la loi naturelle et au respect de la vie.
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Antony : On mesure ainsi le triste gauchissement général des valeurs et des positions politiques qui n’a cessé tout au long de la V° République. Mais la constatation que l’on peut faire aussi de cette période, c’est qu’en France donc, en 2017, il y a encore plus ou moins 20 % d’électeurs à voter pour des candidats (Mélenchon et les deux trotskards) de la continuité marxiste-léniniste. Ceci cent ans après la révolution d’octobre, avec un bilan sans précédent dans l’histoire, de pour le moins cent millions de morts massacrés par les régimes communistes d’hier et d’aujourd’hui.
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Antony : Sous le fallacieux prétexte qu’une grande partie de son électorat, notamment ouvrier, est venu du communisme, on a proscrit tout anti-communisme au Front National. Soi-disant pour ne pas chagriner cet électorat. Absurde ! Alors qu’en dispensant un minimum de formation sur ce qu’a été « le communisme, horizon indépassable de l’esclavagisme moderne », on n’aurait fait que le conforter dans ses choix.
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Antony : Mais demeurant dans l’ignorance de ce que fut l’empire léniniste de la Tchéka et du Goulag, beaucoup, trouvant après tout les suaves paroles de Mélenchon aussi prometteuses que celles de Marine, retournent sans difficulté à leurs premiers errements. Et on peut aussi mesurer combien est faux le discours sur la disparition des valeurs et positionnements de droite et de gauche, que transcenderait le populisme. On a déjà connu cela. Ça n’a jamais été durable. Selon moi, ce n’est qu’en amenant aux véritables valeurs de la véritable droite de conviction un ancien électorat de gauche que l’on peut le fidéliser", précise Antony.
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Sources :
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http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2017/04/19/dimanche-5934638.html
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http://www.bernard-antony.com/2017/04/election-de-ce-dimanche-premiere-lecon.html
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Connaissez-vous le « Trump australien » ?
Il n’y a pas qu’en Europe et aux Etats-Unis que les idées conservatrices reprennent de la vigueur. Partout dans le monde, des hommes politiques se lèvent pour secouer le joug du politiquement correct et défendre le patriotisme et leurs nations. Géant politique, au propre et au figuré, le politicien australien, George Christensen (photo), vient de démissionner de son poste de parlementaire à la Chambre des représentants australiens pour recouvrir sa pleine liberté de parole.
La fin de l’Etat de droit – Hamon, Macron, Fillon & Consorts
Michel Garroté - Les résultats définitifs du premier tour des primaires du PS indiquent que Benoît Hamon arrive en tête avec 36,35% des voix, suivi de Manuel Valls avec 31,11% (pour Valls, cette fois, c'est une grosse claque et non pas une petite gifle).
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Suivent Arnaud Montebourg Casse Toi avec 17,52% des suffrages et Vincent Peillon à 6,85%. Les trois candidats issus des partis dits 'partenaires du PS' pour cette primaire arrivent (ou plutôt : s'en vont) avec 3,88% pour François de Rugy (Parti écologiste), 1,97% pour Sylvia Pinel (PRG) et 1,01% pour Jean-Luc Bennahmias (UDE).
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A noter l'incroyable aveu qu'a fait le président du Comité national d'organisation de la primaire à gauche (Cnop), Christophe Borgel. Le député socialiste concède que les résultats du premier tour de la primaire ont été manipulés. Objectif de la manoeuvre : pouvoir revendiquer une belle participation avant que les chiffres ne l'accréditent.
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Et de surcroît plusieurs journalistes ont tenté de voter dans plusieurs bureaux de vote différents, en faisant valoir un changement d’adresse pour justifier leur absence sur les listes, ce qui n’a pas posé de problème aux assesseurs du Parti socialiste.
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A noter également que les soutiens d'Emmanuel Macron à la présidentielle 2017 (candidat présidentiel du mouvement "En Marche !") jubilent, tandis que lui-même, dans un premier temps, n'a pas dit grand chose. Ses soutiens relaient ainsi, dans 'Le Parisien', une analyse éloquente de leur champion Macron : "C'est bien la preuve qu'il ne fallait pas aller à la primaire".
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Et certains soutiens ne cachent pas leur joie : "Manuel Valls va perdre au second tour. La providence continue de s'occuper de Macron, qui va encore gagner 2 à 3% dans les sondages", clame ainsi un proche dans le même quotidien.
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D’autres se livrent à une analyse où pointe une satisfaction certaine : "Les deux finalistes ne sont d’accord sur rien. Ils seront dans l’incapacité de se réconcilier, de porter une dynamique. C’est pour ça que nous disons depuis longtemps que le rassemblement des progressistes doit se faire autour d’Emmanuel Macron", déclare ainsi, sur 'France 2', Richard Ferrand, délégué général de "En Marche !".
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De son côté, François Fillon, candidat de droite à la présidentielle, dit qu'il "affrontera les adversaires qu'on lui donnera" (ça va de soi...), mais constate qu'il y "aura trois candidats de gauche" à la présidentielle. Certes. Mais ils sont trois candidats de trois partis différents ; et au second tour de la présidentielle, il y aura deux candidats (avec Fillon ou pas...) et pas un de plus...
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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La vraie droite encore dénigrée
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Le Mouvement d’action sociale (le MAS)
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Sur le blog gauchisant 'Droites Extrêmes', le camarade Olivier Faye écrit que le MAS, c’est fini (voir lien vers source en bas de page). Le Mouvement d’action sociale « cesse toute activité militante (…) au terme de huit années d’existence », a annoncé, mardi 21 juin, son chef de file Arnaud de Robert dans un communiqué diffusé sur Facebook. Ce groupuscule nationaliste-révolutionnaire, qui se définit comme « social, national et radical » (ou encore comme « néo-solidariste »), avait été lancé au cœur de la période 2007-2010, années de crise du Front national, qui ont vu une certaine effervescence au sein de l’extrême droite radicale française. Une activité en berne Inspirés par les néofascistes italiens de Casapound, qui se piquent de faire oeuvre d’action sociale, les militants du MAS revendiquaient lutter contre « la tyrannie de l’Avoir et le despotisme du Fric ».
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Ces derniers mois, ils se sont fait remarquer pour leur tentative d’infiltration de la ZAD de Sivens (Tarn) ou encore pour s’être mobilisés contre les migrants, à Calais, aux côtés du collectif des Calaisiens en colère, proche du FN. Un arbre qui cache la forêt, tant l’activité du mouvement était devenue faible au fil du temps. « C’était un objet politique mal identifié, relève le politologue Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, pour qui le mouvement se limitait à « quelques dizaines de militants ». « Cela a été une tentative d’organiser un réseau au croisement du nationalisme-révolutionnaire et de la Nouvelle droite, dans une logique anti-système. Ils voulaient ouvrir des perspectives nouvelles dans la mouvance, d’écologie radicale, de décroissance, de localisme.
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Le tout avec une dimension européenne ». Au cours de son existence, le MAS a participé à plusieurs « congrès européens » organisés autour du GUD, auxquels étaient notamment conviés des représentants de Casapound, des néo-nazis grecs d’Aube dorée ou encore des chypriotes d’Elam, parti cousin d’Aube dorée (qui a fait son entrée, en mai, au Parlement chypriote). Malgré la fin du MAS, « Méridien zéro », la webradio du mouvement, doit continuer à produire des émissions. L’association « Solidarité populaire », qui fait des maraudes auprès des SDF, devrait elle aussi être poursuivre ses activités. Claude Huet, le directeur de « SOS sans-abris », que Marine Le Pen a rencontré en février, avait été l’invité de la première, et il s’était affiché dans les rues de Paris aux côtés de la seconde, conclut le camarade Olivier Faye (voir lien vers source en bas de page).
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Philippe de Villiers
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Encore sur le blog gauchisant 'Droites Extrêmes', le même camarade Olivier Faye écrit (voir lien vers source en bas de page) : Philippe de Villiers n’a « aucune envie de redescendre dans l’arène » politique. Philippe de Villiers enterre définitivement les espoirs que certains pouvaient encore entretenir au sein de la « droite hors les murs ». « Non », il ne pense pas à l’élection présidentielle de 2017, le matin, quand il se rase. « J’ai quitté la vie politique dégoûté il y a six ans, je n’ai pas envie de replonger dans cette piscine sanguinolente où crocodiles et caïmans se mangent entre eux. Je n’ai absolument aucune envie de redescendre dans l’arène », assure l’ancien président du conseil général de Vendée, dans un entretien publié par le webzine d’extrême droite France.
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L’échec relatif du Rendez-Vous de Béziers organisé par Robert Ménard, fin mai, avait déjà amoindri les chances de voir émerger un candidat de la « droite hors les murs », cette mouvance de droite identitaire qui ne se reconnaît pas dans Les Républicains ou le Front national. Le journaliste Eric Zemmour n’a donné aucun signe allant dans le sens d’un engagement sur le terrain politique, tandis que M. Ménard a assuré de son côté soutenir Marine Le Pen. Restait donc Philippe de Villiers, a priori le mieux placé dans son camp, sur lequel certains projetaient encore quelques fantasmes.
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Dans l’entretien, l’ancien candidat à la présidentielle (en 1995 et en 2007) se montre déconfit face à l’offre politique qui pourrait être proposée aux Français en 2017. Les Républicains ne trouvent pas grâce à ses yeux, pas plus que Marine Le Pen. « Marine Le Pen est une marque. La marque Le Pen. Est-ce qu’elle veut vraiment s’occuper des problèmes de la France ? Elle ne parle que trop rarement de l’islam et de l’immigration », regrette-t-il à propos de la présidente du Front national.
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Et de poursuivre : « Je suis également gêné par certaines positions de cadres du FN. Lorsque j’entends Florian Philippot dire que la question du mariage homosexuel préoccupe autant que celle de la culture du bonsaï, je me dis que les gens qui voteront pour eux risquent d’être terriblement déçus. » Le fondateur du Mouvement pour la France, auteur en 2006 des Mosquées de Roissy (Albin Michel), profite de l’interview pour revenir sur une de ses obsessions : l’islam.
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« La France […] est en train de perdre son identité puisque l’on a importé sur notre territoire, au cœur même de notre nation, une autre nation. Cette autre nation, c’est l’oumma, la nation musulmane. Le devoir d’un musulman qui se montre fidèle au Coran, à la Sunna et aux hadits, c’est d’aller porter le djihad là où n’est pas encore l’islam. […] On sait que là où l’islam s’est installé, la Reconquista a pris six siècles ».
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Fondé par le cadre de la mouvance identitaire Damien Rieu, proche de Marion Maréchal-Le Pen, et la journaliste Charlotte d’Ornellas, qui collabore notamment aux sites TV Libertés et Boulevard Voltaire, le webzine France avait mis en « une » de son premier numéro Marion Maréchal-Le Pen. Ce second opus vient confirmer – si le besoin s’en faisait encore ressentir – la connotation très « identitaire » de la publication, conclut le camarade Olivier Faye (voir lien vers source en bas de page).
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Mise en page de Michel Garroté
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http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2016/06/22/clap-de-fin-pour-les-nationalistes-revolutionnaires-du-mas/
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http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2016/06/15/philippe-de-villiers-na-aucune-envie-de-redescendre-dans-larene-politique/
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Béziers brûle-t-il ?
"Le modèle suisse, pourquoi les Suisses ne s’entretuent pas". Voilà un postulat qui me plaît. Notre ami Uli Windisch est venu parler, il y a peu, sur TVLibertés (voir lien vers source en bas de page) du système politique helvétique, thème largement évoqué dans son ouvrage intitulé “Le modèle suisse”. Un modèle référence pour d’autres pays en matière de démocratie directe et de gestion de la diversité culturelle.
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Uli Windisch revient également sur la crise migratoire et sur la montée du parti patriote l’UDC. Je trouve cela particulièrement intéressant si on le met en perspective avec le rassemblement organisé - tout récemment - à Béziers, en France, par Robert Ménard. Rassemblement auquel notre site Lesobservateurs.ch a d'ailleurs activement participé.
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Ci-dessous, je reproduis une analyse de Roland Hureaux, à propos de Béziers ("Béziers: en attendant Villiers ?"), analyse parue sur Liberté Politique (l'auteur semblerait préférer, si j'ai bien compris, Philippe de Villiers à Marine Le Pen). Force est de constater - qu'en effet - "les Suisses ne s’entretuent pas", mais qu'en France, la situation est un tout petit peu différente, si je peux me permettre, à titre amical bien sûr, cet euphémisme (à ce sujet, lire ou relire "Le combat des chefs" dans la collection Astérix et Obélix, en vente chez votre libraire ; lire aussi "Astérix chez les Helvètes", pour compenser et ré-équilibrer le débat...).
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A propos de Béziers donc, Roland Hureaux, sur Liberté Politique, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Incontestablement, Robert Ménard a réussi son pari : réunir à Béziers ce qu'Eric Zemmour a appelé la "droite hors les murs" : tous les conservateurs qui ne se reconnaissent pas dans les grands partis qui se réclament de la droite : les Républicains, le Front national principalement. Debout la France avait, quant à lui, décliné l'invitation. Les idées de droite aujourd'hui : l'attachement à la France, non seulement, comme idée abstraite mais comme civilisation, héritage chrétien compris, et réalité charnelle, un attachement de plus en plus tenu par les médias dominants pour du fascisme.
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Roland Hureaux : Il y a 50 ans, on aurait dit que la patrie n'était ni de droite et de gauche, aujourd'hui l'essentiel de la gauche - et une partie de la droite - sont ralliés au mondialisme euro-atlantique pour lesquels cette idée est surannée. Cette gauche est adepte, dans un domaine ou un autre, et le plus souvent tous, d'idéologies simplificatrices, que beaucoup jugent destructrices. Plus de 2000 participants, plus de 100 intervenants dans une vingtaine d'ateliers sur des thèmes recouvrant l'ensemble des domaines de l'action publique. Les plus suivis de ces ateliers furent, on n'en sera pas étonné, ceux qui concernaient l'immigration, la justice ou l'éducation. Ce qui frappait : la qualité exceptionnelle des intervenants, à commencer par Denis Tillinac chargé de prononcer le discours d’ouverture, une qualité que ne reconnaîtront sans doute pas les idéologues qui tiennent lieu d'intellectuels à gauche, mais qui était pourtant bien réelle.
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Roland Hureaux : Parmi les nombreux intervenants, tel Renaud Camus, dénonçant inlassablement le "grand remplacement", d'autres comme Jean-Paul Brighelli ou l'inclassable Jean-Paul Gourévitch, qui étaient là plutôt comme techniciens respectivement de l'éducation et de l'immigration, tout comme Xavier Raufer l'était de la sécurité. A côté d'eux, une pléiade de personnalités ayant occupé des responsabilités importantes : ministérielles comme François Guillaume, professionnelles comme Charles Beigbeder, municipales comme Xavier Lemoine, judicaires comme Philippe Bilger, militaires comme le Général Antoine Martinez ou associatives comme Jacques Bichot, François Billot de Lochner ou Ludovine de la Rochère, et bien d'autres ayant au minimum écrit des livres hors des sentiers de la pensée unique : Charles Gave, Hervé Juvin, Chantal Millon, Serge Federbusch, Frédéric Pons, Gilles-William Goldnadel, Béatrice Bourges, Daniel Fédou. La droite, de qui seule à l'évidence, peut venir aujourd'hui le changement que les Français attendent, apparait composée de deux grands forces politique : les Républicains et le Front national, très séparées idéologiquement au niveau de leurs dirigeants, beaucoup moins au niveau de leurs militants.
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Roland Hureaux : Entre les deux, la galaxie de Béziers où il y avait de quoi composer un conseil des ministres de meilleure tenue que dans certains partis. Mais comment aboutir à une vraie synergie de ces forces ? Béziers pourrait être comparé au boson de Higgs, qui donne du poids (de la masse) aux autres particules qui sans lui n'en ont pas. Mais là où la nature se charge de faire les amalgames, la politique a plus de mal. Malgré l'extrême diversité des tempéraments et des engagements, presque tous les participants de Béziers n'avaient pas, sur la plupart des sujets, des idées franchement incompatibles. Seul l'euro auquel certains, tel Robert Ménard lui-même à ce qu'on a compris, demeurent attachés, constituait un clivage, rapidement évacué. Il reste difficile de trouver à ce rassemblement un débouché politique.
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Roland Hureaux : Eloignés des idées des candidats républicains (sauf Jean-Frédéric Poisson qui était présent et Jaques Myard) les participants se méfient pour la plupart du Front national : ne murmure-t-on pas qu'il attendrait 2022, ce qui indigne Robert Ménard pour qui le changement c'est 2017. Il est jugé trop endogamique et peu ouvert. Un incident a confirmé ce défaut ouverture: l'ordre donné le samedi par Marine Le Pen à ses cadres, Marion Maréchal comprise, de quitter le forum à la suite d'une déclaration de Robert Ménard qui ne lui avait pas plu. Tempête dans un verre d'eau. Quelle stratégie dès lors pour les "Biterrois" ? Si une centaine de propositions a été présentée en fin de colloque, de manière hâtive à notre gré, cette stratégie n'est pas apparue clairement.
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Roland Hureaux : Aucun candidat à la présidentielle ne s'est déclaré. Nul doute que la plupart de ceux qui étaient là se rallieraient à un Philippe de Villiers qui résume à peu près leurs positions, mais, quoique représenté, il n'était pas là, et il reste silencieux. Alors quoi ? Fonder un nouveau parti ? Il n'en est pas question non plus pour le moment. Peut-être un programme plus élaboré, ou alors une sorte de contre-gouvernement mettant en valeur les compétences nombreuses que Robert Ménard a su réunir. Béziers est encore une affaire à suivre, conclut Roland Hureaux (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté, 8 juin 2016
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https://lesobservateurs.ch/2016/06/07/uli-windisch-sur-le-plateau-de-tvlibertes-video/
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http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Beziers-en-attendant-Villiers
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Le Front National creuse-t-il sa propre tombe ?
Le Front National n'a pas vraiment changé sur un point en particulier : il croit pouvoir gagner seul. C'est un peu son code génétique, sa marque de fabrique, son mode opératoire. C'est à croire que le FN, d'un côté, raconte qu'il va gagner ; et d'un autre côté, fait tout pour perdre. On aurait presque envie de demander à Marine : "T'as peur de te retrouver à l'Elysée" ? Du reste, c'est exactement ce qu'a fait -- et fait encore -- son père, Jean-Marie, un brin sénile et surtout très pathétique. Tel père, telle fille ? La seule qui semble ne pas penser comme une Le Pen, c'est Marion. Oui, je les appelle par leurs prénoms, parce qu'ils sont un peu un feuilleton français, un "Plus belle la vie" de droite (celui de gauche, sur France 3, est nul à chier, soi dit en passant). C'est la famille Menhir, les Gaulois à idée fixe, une bagarre à coups de poissons puis un gros gueuleton.
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Bertrand Dutheil de La Rochère, Membre fondateur et trésorier du Rassemblement Bleu Marine (RBM), Conseiller régional d’Île-de-France, estime, avec naïveté : "Avec Marine Le Pen, le Rassemblement Bleu Marine défend fermement le principe de laïcité qui, avec la neutralité de l’École, est au fondement de la nation française. L’islam de France doit s’organiser par lui-même, sans aucune intervention publique française ou étrangère. L’État doit se contenter d’y veiller, tout en protégeant cet islam gallican de toute dérive afin que soit assurée l’exclusivité des lois de la République dans l’espace public. Ensuite, chacun peut se conformer dans sa sphère privée à la loi religieuse qui lui convient, tout en respectant la liberté de son voisin, même si celui-ci veut changer de religion ou ne plus en avoir", estime, candide, Bertrand Dutheil de La Rochère.
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Selon Robert Ménard, qui organise fin mai ses "rendez-vous de Béziers", un rendez-vous dont sortira un programme de salut public, "il faut faire un Podemos de droite, avec une autre façon de faire de la politique". Pour Paul-Marie Coûteaux : "la finalité ultime de Béziers est de trouver un candidat pour la présidentielle. Il faut que quelqu'un se jette à l'eau". Car nombre d'entre eux (Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Robert Ménard, Eric Zemmour, Patrick Buisson, etc. ) n'envisagent plus une victoire FN en 2017, après le tonitruant 1er tour aux régionales et l'échec au second. Le parti est trop mou sur les valeurs, trop étatiste en économie, pas "enthousiasmant" à droite, jugent-ils.
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Les bâtons mis dans les roues de son petit allié le Siel, montrent que le FN se referme, nonobstant les appels de Marion Maréchal-Le Pen à l'ouverture à Philippe de Villiers, Thierry Mariani, Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan ou Henri Guaino. Pour le maire de Béziers, "faire évoluer le FN de l'intérieur me semble, après le séminaire, mission impossible. 6h30 de débat avec une direction qui ne veut rien entendre ou seulement s'entendre elle-même". Le sénateur-maire FN de Fréjus, David Rachline, estime en revanche : "Il y a des gens qui pensent qu'il y a une potion magique pour gagner. Il faut continuer à expliquer notre programme, il y a des craintes à lever. Mais nos résultats démontrent que notre stratégie est valable". Pour un autre : "la direction du FN est en train d'intégrer que c'est le coup d'après 2017 qu'il faut jouer : elle s'est pris un coup de bambou avec les régionales. Toute la recomposition aura lieu après. le FN se fout de nous, on doit créer un rapport de force à l'extérieur. Gagner tout seul, c'est invraisemblable".
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Dans le dernier numéro de Monde et vie, Karim Ouchikh, président du SIEL, développe son analyse sur le paysage politique de la droite (extraits ; voir les détails sur 'Le Salon Beige') : "Pourquoi selon vous la droite parlementaire continue à avoir un discours social-démocrate ? Pourquoi n’emboîte-t-elle pas le pas à ses électeurs ? Où est le blocage ? Depuis la Révolution française, la gauche exerce sur la droite parlementaire une fascination politique durable, qui ne s’est jamais démentie depuis les débuts de la Ve République. À la différence de Margaret Thatcher, à l’origine de la fameuse révolution conservatrice britannique, aucun dirigeant politique français d’envergure n’a osé véritablement rompre avec ce corset idéologique qui empêche la libre expression sur notre sol des idées authentiquement de droite".
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Karim Ouchikh : "À cette première explication s’ajoute le poids de la puissance publique qui, dans ses différentes composantes (État, collectivités locales…), nourrit des clientèles politiques captives (fonctionnaires, syndicats) qui sont autant de relais d’opinion influents qui pèsent considérablement dans le débat politique. Sur l’échiquier politique français, occupant un espace singulier entre LR et le FN, il existe pourtant une force politique d’une puissance inouïe, dont on ne mesure pas suffisamment le potentiel électoral".
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Karim Ouchikh : "J’ai coutume de désigner cette force sous le vocable de “bloc villiériste", une force qui ne se réduit pas à la seule personne du fondateur du Puy-du-Fou, mais que ce dernier incarne avec un immense talent : souverainiste au plan institutionnel, conservatrice sur les questions de société, oeuvrant pour l’épanouissement des libertés, notamment sur un registre économique, ce bloc politique pèse, selon moi, entre 8 et 15 % du corps électoral français et ne demande qu’à se structurer et se mobiliser, surtout au lendemain des formidables rassemblements de LMPT qui ont donné naissance à toute une génération de femmes et d’hommes désireux de s’engager activement dans l’action publique. La dynamique conservatrice qui s’étend partout en Europe (Grande-Bretagne, Suisse, Hongrie, Pologne…) a vocation, tôt ou tard, à s’enraciner également en France".
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Karim Ouchikh : "À l’occasion du séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 février, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours politique les sujets de société qui préoccupent réellement nos compatriotes (notamment ceux qui votent traditionnellement à droite), au premier rang desquels les questions qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie…)".
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Karim Ouchikh : "Dans une stratégie de second tour, qui nécessite pour le FN de disposer d’une réserve de voix qui lui manque trop souvent, Marine Le Pen doit fidéliser et ‘‘arrimer’’ à sa personne cet électorat conservateur qui fera la différence aux présidentielles. Cette dynamique électorale passera soit par une alliance, ouvertement assumée, avec les forces de la droite conservatrice, appelées elles-mêmes à se structurer, soit par une prise en compte, dans le programme présidentiel de la patronne du FN de propositions politiques authentiquement de droite. Je n’ai pas la prétention de modifier la ligne politique actuelle du FN, mais simplement de la pondérer d’un point de vue idéologique", conclut Karim Ouchikh (fin des extraits ; voir les détails sur 'Le Salon Beige').
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Michel Garroté, 24.3.2016
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Les partis souverainistes ont-ils une chance ?
Le "Rassemblement Bleu Marine" en France et "Alternative für Deutschland" en Allemagne ont-ils une chance de gagner ? Et si oui, de gagner quoi, quand et où ? Les castes politico-médiatiques au pouvoir continuent d'insulter les électeurs votant pour ces formations, en ne respectant pas leurs choix démocratiques et en les traitant d'extrémistes de droite, de populistes et même de "nazis". Le fossé entre les pouvoirs installés et les peuples se creuse toujours plus.
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Si les oligarques des pays de l'Union Européenne souhaitaient la guerre civile, ils ne s'y prendraient pas autrement. Concernant le Front National, il a tout récemment refusé, une fois de plus, toute alliance avec d'autres mouvements politiques. Cette obstination risque de le perdre. Quant à l'AfD, on voit mal la CDU accepter de faire alliance avec elle. Bref, les souverainistes ont peu de chance d'accéder au pouvoir. Et les peuples, excédés, décideront peut-être d'investir les rues.
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A ce propos, Guillaume de Thieulloy écrit dans Les 4 Vérités (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le récent séminaire du Front national n’a pas été l’occasion de tendre la main à la droite conservatrice et souverainiste, comme le demandaient les alliés du FN, Karim Ouchikh (président du SIEL) et Robert Ménard (maire de Béziers, élu avec le soutien du FN). Manifestement, les dirigeants du FN font le pari qu’ils peuvent gagner seuls, alors que les départementales et les régionales ont montré le contraire. Du côté de l’ex-UMP, c’est la foire d’empoigne.
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Guillaume de Thieulloy : La primaire ressemble de plus en plus au concours Lépine des programmes les plus éloignées des électeurs de droite. On ignore tout du positionnement politique du dirigeant du parti, Nicolas Sarkozy (qui, après avoir fait une campagne très droitière en 2007, a gouverné à gauche, avant de se droitiser pour la campagne de 2012, et de faire les yeux doux au centre aujourd’hui...). Quant au favori, Alain Juppé, il annonce une campagne largement à la gauche de Manuel Valls, conclut Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Juppé largement à gauche de Valls ? Oui, en effet. Voyez plutôt : dans Paris Match, Daniel Cohn-Bendit déclare : "Les deux personnalités à droite les plus intéressantes sont Alain Juppé et NKM. Celle-ci n'a aucune chance de gagner, mais sa tentative de déringardiser la droite pose des jalons pour l’avenir Et elle est moins droitière, plus moderne que Bruno Le Maire".
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Cohn-Bendit ajoute : "Quant à Alain Juppé, il est le plus rassurant, celui à droite qui s’imposera le plus facilement contre madame Le Pen. Il sera le candidat de droite qui calmera la France. Après, tout dépend de son intelligence. Je sais, pour lui en avoir parlé, qu’il est contre la proportionnelle, mais il tentera d’ouvrir son gouvernement", conclut Cohn-Bendit. Aucun doute : Juppé est largement à gauche de Valls.
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Et quid de NKM, l'autre chouchoue de Daniel Cohn-Bendit ? L'Union des Associations Musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93) fait état dans un communiqué (retransmis par l'Observatoire de l'islamisation) de la visite à l'UAM 93 de Nathalie Kosciuzko-Morizet, députée et présidente du groupe Les Républicains au Conseil de Paris. A la pêche aux voix, sans aucun doute -- peut-on lire sur LSB -- en quoi elle n'est pas la première, l'UAM 93 ayant déjà reçu François Fillon, le jeudi 9 octobre 2014 et Alain Juppé, le mardi 3 mars 2015.
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L'amitié entre LR et l'UAM 93 n'est pas nouvelle -- ajoute LSB -- puisque Oumma.com reprochait déjà en 2012 une proximité de l'Union avec Sarkozy. NKM a promis à l'UAM 93 qu'elle défendrait, à l'occasion des primaires, une taxe halal pour assurer le financement du culte musulman et son indépendance, la formation des imams de France en Alsace en profitant du cadre du concordat, une valorisation de l’enseignement de la langue arabe et la lutte contre la stigmatisation des musulmans de France.
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La revue de presse LSB (voir lien vers source en bas de page) note en outre que "c'est ennuyeux, cette proximité de LR avec l'UAM 93, car les militants de celle-ci font la promotion de la burqa, de la supériorité de la charia sur les lois de la république et de la désobéissance à la police française". Aucun doute : NKM est largement à gauche de Valls.
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Par ailleurs, on peut lire, également dans Les 4 Vérités (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Alternative für Deutschland n’est pas un parti d’extrême droite, comme on l’a souvent entendu ces derniers jours. Ce n’est même pas un parti populiste (il était encore, voici peu, un parti d’intellectuels). C’est un parti « souverainiste ». AfD réclame le retour au mark et refuse que les Allemands paient pour les démagogues de l’Europe du Sud (France socialiste comprise).
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Les 4 Vérités ajoute : Et, depuis des mois, ce parti est le principal opposant à la désastreuse politique migratoire d’Angela Merkel. Le succès d’AfD et le revers de la CDU, c’est donc très clairement le non du peuple allemand – après bon nombre de peuples européens, notamment à l’est – aux idéologues qui veulent une immigration massive, conclut Les 4 Vérités (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté, 16 mars 2016
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http://www.lesalonbeige.blogs.com/
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http://www.les4verites.com/
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“Detail”, “Holocauste”, “islam”… Le futur sulfureux livre de Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen prépare un ouvrage qui pourrait sortir dès 2016, révèle ce dimanche l'émission de Canal+ Le Supplément. Dans un abécédaire politique, le fondateur du Front national commentera des termes comme "Algérie", "Israël" et "étranger".
Un ouvrage pour remettre une couche sur les sujets qui fâchent? Jean-Marie Le Pen, président d'honneur déchu du Front national, prépare un livre qui pourrait sortir courant 2016, révèle ce dimanche l'émission Le Supplément, diffusé sur Canal+. "Un travail d'édition qu'on m'a demandé", précise à la chaîne le député européen.
L'ouvrage en question est un abécédaire politique, pour l'instant baptisé 24 convictions. Jean-Marie Le Pen y délivre ses analyses sur des thèmes chers à l'extrême droite: "A comme Algérie, Arabe, Afriques", énumère le menhir. "B comme bicamérisme, bible ou bibliothèque. C comme combat, chômage et Chirac".
Les chambres à gaz, point de départ de la guérilla avec sa fille
Selon un document de travail révélé par Canal+, Jean-Marie Le Pen revient aussi sur les termes "Holocauste et "détail". En avril 2015, le leader du FN avait réaffirmé sur BFMTV - il avait déjà tenu des propos similaires en 1987 - que les chambres à gaz étaient un "détail" de la Seconde Guerre mondiale, ce qui avait entraîné son exclusion du Front national et une guérilla judiciaire avec Marine Le Pen.
Avec ce livre, Jean-Marie Le Pen pose une nouvelle pierre dans le jardin de sa fille, qui a oeuvré pour son exclusion du FN. Dans une lettre ouverte publié mardi, l'eurodéputé la menace d'organiser ses soutiens en dehors du parti d'extrême droite, s'il n'obtient pas sa réintégration au sein du mouvement.
La France menottée par sa caste politico-médiatique
La réforme protestante, le siècle des Lumières, la Révolution de 1789, la fin de la monarchie, les deux Guerres mondiales, la guerre d'Algérie, Mai 68, la Guerre froide et la dépénalisation de l'avortement dans les années 1970, tous ces événements, en quelques siècles, ont profondément changé la France datant du millénaire capétien : mille ans de monarchie d'inspiration catholique, puis, en 250 ans, de nombreux systèmes politiques, dont pas moins de cinq Républiques.
Aujourd'hui, en décembre 2015, la Cinquième République n'incarne quasiment plus rien de ce que fut la France jusqu'à la fin des années 1960. Les récentes élections régionales ont été, au sein de la caste politico-médiatique française, l'occasion de se livrer à une hystérie collective impensable hors de France, dans les pays démocratiques s'entend. De plus, ce pays a cessé d'être un Etat de droit, libre et démocratique, pour devenir un pays liberticide et arbitraire. Vu de Suisse, vu de Scandinavie, vu d'Allemagne, vu des Etats-Unis, vu d'Israël, ce qui se passe actuellement en France semble hallucinant.
Je pense notamment à cette prétendue obligation de devoir unir l'extrême-gauche, la gauche et la droite classique dans une supposée lutte commune contre la droite patriotique. Je pense aussi à l'incroyable médiocrité, à la crasse inculture du personnel politique et médiatique. Comment en sont-ils arrivé là ? Quel événement, en quel siècle, a déclenché le détonateur de ce qui aujourd'ui, en décembre 2015, n'est plus qu'un désastre quasi-généralisé, une farce monstrueuse, un terrible gâchis ?
Michel Garroté
L’économie, le maillon faible du Front national
Sur lexpress.fr, Christine Kerdellant, à propos du programme économique du Front National, écrit : C'est la débâcle économique qui alimente le vote pour le FN, or l'économie est son point faible, le domaine par excellence où ses idées sont à la fois caricaturales et contradictoires. La superposition des cartes montre qu'il existe une forte corrélation entre le taux de chômage et le vote Front national. Les difficultés économiques, la pauvreté et la régression sociale ont fait monter en flèche la cote du FN dans ces zones de désespérance.
Il s'agit pourtant du talon d'Achille du FN, le domaine par excellence où ses idées sont à la fois caricaturales et contradictoires. Dommage que les électeurs n'y aient guère prêté attention, ne retenant que le retour de la retraite à 60 ans, la revalorisation des pensions, la hausse des salaires les plus faibles et la baisse des taxes sur l'essence. Au vrai, il leur importait surtout de changer de têtes, d'essayer autre chose : ils n'ont, croient-ils, plus rien à perdre. Beaucoup imaginent qu'il suffirait d'avoir Marine Le Pen aux manettes juste pour un temps, ou à petite dose, pour donner une leçon aux partis traditionnels et repartir sur des bases plus saines.
Ils se trompent : si le FN continue de progresser et accède un jour aux responsabilités nationales, s'il applique alors le programme économique que chacun peut consulter sur son site Web, la France risque de connaître une situation proche de celle de l'Argentine ; elle pourrait entrer dans une spirale funeste, une de ces débâcles autoentretenues dont un Etat ne se relève jamais, ou après des décennies de chaos. L'Argentine, quant à elle, n'en est toujours pas sortie. "Un peu" de Marine Le Pen ferait exploser le coût de notre dette, car la France protectionniste et privée de l'euro en tant que monnaie unique ne serait plus assimilée à la "zone Allemagne" pour les investisseurs japonais ou américains qui financent nos déficits; perdant confiance en l'Hexagone, ils vendraient leurs obligations d'Etat. Inflation, fuite des capitaux, isolement international... "Un peu" de Marine Le Pen nous ferait toucher un point de non-retour.
Car la stratégie économique du FN est inepte. Contrairement à son père, qui prêchait une forme de poujadisme libéral allant de pair avec ses idées identitaires d'extrême droite, Marine Le Pen est marxiste et adepte d'une économie dirigée: chez elle, la relance par l'augmentation des allocations familiales et des revenus modestes voisine avec l'encadrement des prix, la réindustrialisation à marche forcée, des prélèvements accrus sur les grandes entreprises, la nationalisation des banques, le tout assorti de mesures protectionnistes et du retour au franc.
Pour la Fondation Concorde, un think tank libéral, ce cocktail explosif rappelle trois expériences catastrophiques: la relance économique de 1981, qui avait abouti à la hausse des importations, l'aggravation du déficit commercial, le creusement du déficit public, l'emballement de l'inflation... et, très vite, la sanction des marchés financiers. Mais cette feuille de route évoque aussi le choc fiscal de 2012-2013 du gouvernement Ayrault, avec la taxation accrue qui a poussé les grandes entreprises à délocaliser. Enfin, il évoque irrésistiblement le modèle économique argentin, avec sa politique de dévaluations monétaires et sa tentation de l'autarcie. "Ces mesures coûteraient 120 milliards d'euros par an", calcule Michel Rousseau, président de la fondation. De quoi nous faire passer du déclin à la ruine.
Michel Garroté
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/l-economie-talon-d-achille-du-front-national_1745886.html
Les électeurs FN choisiront-ils la violence la prochaine fois ?
Dans Famille chrétienne, le député Jean-Christophe Fromantin déclare : Le gros risque du second tour serait de donner un sursis au système. Puisque la droite et la gauche se répartissent les régions, les états-majors peuvent dire : « Circulez y a rien à voir ! » Mais les partis de gouvernement font un mauvais calcul. Ils ne comprennent pas que 40 % des Français vont rester sur une frustration. Résultat, les électeurs s’exprimeront avec plus de violence encore lors de la prochaine élection en 2017 ou, pire, ils utiliseront d’autres canaux pour manifester leur colère, conclut Jean-Christophe Fromantin.
Eric Zemmour analyse le scrutin des régionales : "Marine Le Pen avait raison. L'UMPS existe. Elle l'a vu de près. Il lui est même passé sur le corps. Non seulement l'UMPS existe, mais il gagne. Et il gagne toujours. L'UMPS est à la politique française ce que l'Allemagne est au football. La dynamique électorale du FN est incontestable. Le plafond de verre aussi. La dédiabolisation a été inutile et vain le parricide. Il ne s'agit même pas de ligne politique. Le social-colbertisme de Philippot, le social-ouvriérisme de Marine ou le libéralisme réac de Marion ont également été balayés.
Marine Le Pen est le seul et farouche adversaire de l'UMPS mais elle en est aussi sa meilleure assurance-vie. Le Front National est le dernier mouvement politique à soutenir les thèses souverainistes (...) il est le dernier porte drapeau des patriotes. Mais pour voir ses idées accéder au pouvoir il faudrait qu'il se saborde et se fonde dans un ensemble plus vaste, un front des fronts, dont les Le Pen ne seraient pas forcément les patrons, un rassemblement pour le peuple français. Le RPF, comme celui que fonda le général de Gaulle en 1947.
L'UMPS, c'est aussi la réalisation du vieux rêve de Giscard lorsqu'il fonda dans les années 70 l'UDF avec lequel il espérait rassembler deux Français sur trois en détruisant les gaullistes et l'union de la gauche (...) Le rêve de Giscard après l'élection d'Estrosi et de Bertrand : il rassemble Raffarin, NKM, Juppé, Valls, Macron, Dray, Cambadélis, Hollande... Le parti n'existe pas encore qu'il gagne déjà toutes les élections. Reste à lui trouver un chef. La présidentielle de 2017 y pourvoira mais la victoire lui est déjà acquise. Le pouvoir lui est déjà promis et son programme est déjà écrit. C'est celui de Bruxelles, de Berlin, du MEDEF, conclut Eric Zemmour.
L’essayiste Paul-François Paoli estime dans Famille chrétienne qu'une alliance gagnante-gagnante entre LR, débarrassé de ses chiraquiens, et le FN est indispensable : Les Républicains (LR) se trouvent dans une contradiction. L’électorat LR est proche du FN sur de nombreux points : les sujets régaliens, la sécurité, l’islam etc. La direction du parti est liée au système politique. Il est trop tard pour que Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou François Fillon changent. Ils ont été formés au chiraquisme qui a voulu un cordon sanitaire autour du FN. Tel n’était pas encore le cas en 1983 à Dreux. Christian Estrosi lui-même a proposé des alliances au FN jusqu’en 1998. Cette politique de refus d’alliance avec un parti national républicain, souverainiste et bonapartiste est suicidaire pour les Républicains, conclut Paul-François Paoli.
De son côté, José Castano écrit : Hors de question de laisser le Front National gagner une région !... Tout devra être fait pour l’emporter (Manuel VALLS). Ouf ! Nous avons eu chaud !... « Le fascisme n’est pas passé ! » et comme s’écriait Molière dans « Les femmes savantes » : « Nous l’avons, en dormant, Madame, échappé belle !... ». Les Français pourront désormais se replonger dans leur amnésie congénitale et reprendre leur sommeil… Brave peuple, continue à ne rien vouloir entendre, ni à ne rien vouloir voir… Persiste dans ta léthargie mais, combien dur sera le réveil !... Dans l’immédiat, grâce au ciel, il n’y aura pas de « chemises brunes » ; la « guerre civile » prédite par notre Premier Ministre en cas de victoire du FN, n’aura pas lieu (les émeutes, la violence et le terrorisme pourront, en revanche, perdurer) ; les camps d’internement ne seront pas ouverts ; la liberté vivra ; les « droits de l’homme » seront respectés ; l’économie repartira à la hausse ; le chômage déclinera ; la paix et la sécurité seront assurées… « L'ânerie humaine est la source des pires catastrophes... Mais aussi une mine d'or inépuisable pour qui sait l'exploiter » se plaisait à dire Montaigne.
Déjà, à la veille des élections départementales, Manuel Valls, avait clairement identifié son ennemi en jouant à outrance de la démagogie et en pesant sur les peurs : « Si je fais campagne, c’est que j’ai peur pour mon pays, peur qu’il se fracasse contre le FN » … Puis, lors du « grand rendez-vous d’Europe1 » : « Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen. » (...) C’est un programme qui jettera les Français les uns contre les autres ». Ainsi le combat essentiel mené par le Premier ministre était-il clairement défini. À ses yeux, ce n’était pas l’islam (et tout ce qu’il engendre d’insécurité) qui posait problème… c’était le FN ! Pour le prouver, il prit soin d’afficher clairement devant un parterre de 150 personnalités musulmanes lors du lancement de « l’instance de dialogue », le 15 juin 2015 : « L’islam est en France pour y rester ! » et, le 17 août 2015, lors du séminaire de rentrée du gouvernement à l’Elysée, consacré à la « France de 2025 » : « L’islam est compatible avec la démocratie ». Monsieur Valls devrait aller faire un petit tour dans les pays musulmans pour voir à quel point les régimes en place sont « démocratiques ».
La Bruyère, traitant des hommes, dans « Les Caractères », a ce mot crucifiant : « À quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ». Et depuis que nous savons, par la bouche du Premier Ministre, que « l’islam est compatible avec la démocratie » revendiqué par ailleurs comme «une religion d’amour, de tolérance et de paix », 130 morts et 352 blessés après le 13 novembre, nous pouvons vraiment estimer l’avoir échappé belle… « Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles » écrivait Charles Péguy… mais qu’il est dur, quand on est un personnage de Feydeau, de vouloir se conduire en héros de Corneille, conclut José Castano.
Michel Garroté
La presse s’interroge après la percée historique du FN
Sur tous les tons, les éditorialistes français s'interrogent sur les causes et les conséquences du score du Front national.
Au lendemain du premier tour des élections régionales qui a marqué une «percée historique» du front national (FN), arrivé en tête dans six régions, les éditorialistes ont lundi une double interrogation: comment en est-on arrivé là? Que faire au second tour?
Le parti de Marine Le Pen a capté environ 28% des suffrages, devançant la droite (27%) et le PS (23,5%), selon les dernières totalisations encore partielles du ministère de l'Intérieur. «Son résultat, historique, dépasse tous les pronostics», constate Michel Urvoy (Ouest-France).
Ce qui a poussé, d'une manière absolument inédite, Le Figaro etL'Humanité, à choisir le même titre de Une: «Le choc».
Pour @humanite_fr et @Le_Figaro, c’est "le choc" https://t.co/uocU5ljLYG #Regionales2015 pic.twitter.com/PqSNhgIETa
— Slate.fr (@Slatefr) 6 Décembre 2015
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Christophe Bonnefoy résume bien l'humeur ambiante: «le Front national est tout simplement le premier parti de France». «Le vote sanction contre le pouvoir en place, mais aussi contre une opposition moribonde, ne fait aucun doute», explique-t-il.
Pour Guillaume Goubert (La Croix), «le choc est brutal» et il faut réaliser, selon Jean-Claude Souléry de la Dépêche du Midi que «nous sommes atteints de lepénisme aigu». Dans le Courrier Picard, Mickael Tassart remarque de son côté que «le score du FN est glaçant mais mesure fidèlement la colère des électeurs».
Car, explique David Guévart dans Nord Littoral, «ce premier tour achève la débandade de la majorité présidentielle».
«Ce n'est pas un hasard si le Nord-Pas-de-Calais - Picardie et la Provence-Alpes-Côte d'Azur arrivent en tête des régions où le Bleu Marine s'étend le plus largement», estime Stéphane Albouy (Le Parisien). Des endroits frappés par un «taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale» ou qui étaient comme le Nord, des bastions PS où «une immense attente» a viré «aujourd'hui à la désillusion».
"Le choc", "la déferlante" : les unes de la presse au lendemain du 1er tour des régionales https://t.co/kHxlGzmwUJ… pic.twitter.com/2B5L6b1Dnl
— pat (@natypatou) 7 Décembre 2015
«Nous vivons désormais dans un système tripartite», écrit L'Est Eclair (Jean-René Lore). Mais, remarque Nicolas Beytout (L'Opinion) «cette situation nouvelle fracasse tous les codes des soirées électorales antérieures. Elle laisse les perdants, la gauche et la droite, sans stratégie. Et sans voix».
Au 2e tour, fusion? Désistement? Nicolas Sarkozy, dont plusieurs éditoriaux soulignent l'échec face au FN, a déjà dit non. Et Le Figaro lui donne raison car «rien ne serait pire qu'une droite donnant aux Français l'impression de mitonner avec la gauche sa «soupe à l'union» pour sauver des places et des postes», écrit Alexis Brézet dans le quotidien de droite.
Ce qui fait d'ores et déjà dire à L'Est Républicain (Alain Dusart) que »la question de «faire barrage» au FN prend déjà l'eau«. Mais, La Charente Libre par Jean-Louis Hervois affirme que «la droite (ayant) pris la précaution dès l'annonce des résultats de refuser tout compromis (...) La voilà dotée d'un cadeau empoisonné».
Éviter «le pire»?
En revanche, pour Libération, Laurent Joffrin estime que «tout républicain conséquent doit comprendre que le pire est devant lui. Et tout faire pour l'éviter». Dans L'Humanité, Patrick Apel-Muller, après avoir rendu le PS et François Hollande responsables de la déroute, souligne toutefois que «partout où le Front national menace, il ne peut y avoir d'hésitation: voter contre lui».
La Croix interpelle les abstentionnistes, qui représentent un électeur sur deux. «Tout électeur doit se sentir interrogé: accepte-t-il ou non cette perspective? Et, quelle que soit sa réponse, aller voter» écrit Guillaume Gaubert.
Raymond Couraud (L'Alsace) estime en effet que «la France des abstentionnistes a certainement une partie de la réponse entre ses mains». D'autant que «l'abstention est de loin le premier parti de France», écrit Jérôme Glaize dans Presse Océan.
«Vainqueur du premier tour, le FN est-il pour autant assuré d'enfoncer le clou dimanche prochain? Rien n'est acquis», pense toutefois Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain.
Le FN en tête dans au moins six régions sur treize: Les Le Pen au-delà des 40%!
Selon nos sources au ministère de l'Intérieur, la hausse de la mobilisation bénéficierait à Marine Le Pen et à sa nièce avec plus de 40% respectivement dans le Nord-Pas-De-Calais-Picardie et la région PACA.
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la tête de liste FN Florian Philippot atteindrait les 34% devançant ainsi Les Républicains de Philippe Richert avec 26%.
Si l'on considère les estimations relatives à la Bourgogne-Franche-Comté, à la Normandieet au Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, pas moins de six régions sur treize verraient donc le Front National en tête lors de ce premier tour.
En Île-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains) serait en tête avec 28% talonnée par le candidat FN à 27%. Le candidat socialiste, Claude Bartolone n'atteindrait lui que 24%
Pour l'instant, la gauche ne serait en tête qu'en Bretagne, où Jean-Yves Le Drian aurait obtenu 34,7%, et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes avec les 31,5% d'Alain Rousset.
L'extrême droite réaliserait donc, au niveau national, un score oscillant entre 27,2 et 30,8% lors de ce premier tour des élections régionales. Les listes de droite et du centre totaliseraient 27,2% tandis que les socialistes et leurs alliés radicaux s'établiraient autour des 22%.
Participation en hausse par rapport aux régionales de 2010
Encore sous le choc des attentats de Paris, les Français votaient ce dimanche pour les élections régionales, dernier test avant la présidentielle en 2017, qui devraient confirmer une inexorable poussée de l'extrême droite, en position de sceller un succès historique selon les premières estimations.
À 17 heures, le taux de participation s'élevait à 43,01% en métropole pour le premier tour des régionales. Ce chiffre fourni par le ministère de l'Intérieur est légèrement supérieur à celui de 39,29% relevé à la même heure en 2010, alors que la France comptait 22 régions.
À 12h00, la participation était comparable à celle observée à la même heure en 2010, à 16,27% contre 16,07%.
La participation apparaît en revanche plus faible qu'en 2004. Elle s'était alors élevée à 18,48% à la mi-journée et à 49,66% en fin d'après-midi.
Hollande avait voté, en silence
Le président François Hollande a voté en début de matinée à Tulle, ville du centre de la France dont il a longtemps été maire.
Contrairement à son habitude, le chef de l'Etat, qui avait appelé mercredi les 44,6 millions d'électeurs à participer au scrutin, n'a fait aucune déclaration. Trois semaines après les pires attentats jamais commis en France le scrutin se déroule sous "état d'urgence", avec des mesures de sécurité renforcées autour des bureaux de vote, notamment dans la capitale, où policiers armés et militaires patrouillent les rues.
Je vote blanc, c'est tous des enfoirés
Après des percées spectaculaires l'an dernier aux municipales et aux européennes, le parti d'extrême droite Front national (FN) apparaît en mesure d'emporter au moins deux régions, voire trois, sur 13 au total, du jamais vu. Sa présidente, Marine Le Pen, part grande favorite dans le Nord (Nord-Pas-de-Calais-Picardie), où elle se présente. Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen est aussi en pole position dans le Sud, en Provence Alpes-Côte d'Azur. Plus d'un électeur sur deux s'était abstenu lors des régionales de 2010 et les appels à la "mobilisation générale" se sont multipliés, dans les médias, les milieux économiques ou les syndicats, pour convaincre les Français de faire barrage au FN.
"Je vote blanc, c'est tous des enfoirés", confiait dimanche matin à l'AFP Monique Brossier, 66 ans, une habituée du bar "A la bonne bière", l'un des cibles des attentats du 13 novembre.
Immigration: Sarkozy se dit révulsé par Marine Le Pen
Sarkozy appelle «chacun» à «maîtriser son vocabulaire»
«Je veux que chacun maîtrise son vocabulaire. Je ne laisserai pas caricaturer le projet des Républicains. »
Concernant les réfugiés qui meurent en Méditerranée, M. Sarkozy s'est dit «révulsé par la façon dont Madame Le Pen ose parler des ces être humains (...) il y a entre eux et nous une conception de l'humanité, du respect de la vie qui est irréconciliable. Et peu m'importe les conséquences politiques de ce que je dis».
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Rappels de ce qu'est réellement ce triste sir: