Pitoyable débat Macron / Le Pen

À quatre jours du second tour d'une élection présidentielle inédite opposant un candidat post-socialiste et pro-européen à une candidate souverainiste et désormais anti-libérale, la confrontation fut explosive.

emmanuel macron,marine le pen,débat,france

Le "débat du siècle" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen promettait de battre tous les records - au moins en termes d'audience. Cette promesse-là ne fut pas tenue non plus. Avec 16,5 millions de spectateurs tous canaux confondus, la confrontation de l'entre-deux tours réalisa certes un score honorable, mais très en deçà de ce genre d'émission - il fallait remonter à 1974 pour retrouver pareille audience.

L'ouverture du débat porta sur l'économie, puis la lutte contre le chômage et la réforme des retraites. Il parut clair que M. Macron maîtrisait davantage ses dossiers que Mme Le Pen, qui pour sa part s'essayait à décrire un mode de fonctionnement de "protectionnisme intelligent" qui pour l'instant n'a été mis en œuvre avec succès nulle part (il n'est qu'à peine esquissé aux États-Unis de M. Trump). S'enlisant à plusieurs reprises dans des batailles de chiffres, la candidate du Front National tenta avec plus ou moins de bonheur de présenter M. Macron comme le vendu aux banques et aux grands groupes, annonçant un des deux fils rouges de la soirée, l'autre étant de lui faire porter le chapeau du quinquennat Hollande.

Lorsque les thèmes sociaux et sociétaux furent abordés, comme le terrorisme, le changement de ton fut assez net: Marine Le Pen retrouva son assise et nombre de ses flèches atteignirent leur cible. Emmanuel Macron, nettement moins à l'aise, tenta de se défendre en se dédouanant de la responsabilité de ses soutiens, et affirma sa motivation rarement exprimée jusqu'ici de s'en prendre au terrorisme islamique.

D'autres prises de bec eurent lieu au sujet des zones de non-droit, où les mesures proposées par M. Macron de donner aux policiers le pouvoir d'infliger des amendes sur des cas simples furent tournées en dérision par Mme Le Pen, avocate plus au courant des réalités du terrain. On fut content d'apprendre que les deux candidats s'opposent aux Lois Taubira - quant à savoir si ces déclarations seront suivies d'effet, c'est une autre histoire.

Mais la plus grande confrontation vint finalement du destin de la France au sein de l'UE. Marine Le Pen essaya maladroitement de vendre une sortie de l'UE et de l'euro, échouant à rassurer les Français alors que les détails du plan n'avaient pas l'air complètement arrêtés dans son esprit. Péremptoire, Emmanuel Macron décréta de son côté que l'euro était définitif - alors que la zone euro menace depuis des années de s'écrouler à travers la Grèce...

Économie, emploi, éducation, terrorisme, euro, autant de thème abordés mais ne donnant lieu qu'à des affrontements plutôt que des présentations de programme. À plusieurs reprises le débat vira à la scène de ménage - Marine Le Pen ricanant et essayant d'emporter l'assentiment des deux présentateurs (qui restèrent naturellement de marbre), Emmanuel Macron se posant en donneur de leçon sûr de lui et défaussant d'un revers de main tout ce que son interlocutrice avait à proposer.

Agressivité contre arrogance, poissonnière contre banquier, les deux personnages n'avaient rien pour s'entendre.  Heureusement, cela n'aura sans doute aucune importance. Un sondage du Figaro précédant le débat indiqua que 86% des électeurs avaient déjà arrêté leur choix pour le second tour.

Macron remporta sans doute la soirée en semblant plus sérieux, plus présidentiable. Mais il s'avança trop, s'engageant à obtenir des résultats bien peu vraisemblables compte tenu des résistances au changement qui bloquent depuis des décennies la société française. Qu'intervienne une loi El Khomri à la puissance dix ou un alignement des retraites du public sur celles du privé et on verra de quel bois est fait le futur Président. Quant à Marine Le Pen... Qu'ils sont loin, Frauke Petry ou Nigel Farage!

Mais en réalité, ces débats ne veulent rien dire - il ne s'agit que d'un alignement de promesses destinées à s'emparer du pouvoir. On se souvient de la célèbre tirade du "Moi, Président" de Hollande. Au vu du chaos prévisible qui s'installera à l'Assemblée Nationale en juin, ni l'un ni l'autre ne sera en mesure de gouverner. Les excuses sont donc toutes trouvées. Et c'est peut-être mieux ainsi ; il suffit de visionner une hilarante vidéo du "Lapin Taquin" - réalisée avant le premier tour - pour avoir une idée de la vacuité cosmique du programme du Président Macron. Plus rigolo et plus court que le débat d'hier soir...

https://www.youtube.com/watch?v=uM07H87P4WQ

Quant à trouver des critiques de celui de Mme Le Pen, ce n'est pas compliqué: il suffit de feuilleter n'importe quel journal ou d'allumer la télévision sur n'importe quelle chaîne.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 4 mai 2017

Immigration: le débat est mort, la pensée unique règne

Par Philippe Barraud

Plus la pression migratoire augmente, plus le débat disparaît. Les médias nous soumettent à une propagande en règle, pratiquent sans complexes un unilatéralisme inflexible, dans l’espoir de nous faire croire que personne, au fond, ne s’oppose à l’accueil de dizaines ou de centaines de milliers d’immigrants.
Ecoutez vos radios et vos télévisions, lisez vos journaux: jamais vous n’entendrez une voix qui dise non à l’immigration massive de requérants d’asile. Les personnes interviewées sont exclusivement et obligatoirement favorables à l’ouverture des frontières; les références uniques et incontournables sont Amnesty International, le HCR ou les politiciens du bon bord.
Au chapitre de la surenchère bien-pensante, une brochette de syndicalistes, d’artistes et d’intellectuels viennent d’exiger que la Suisse accueille d’un coup 50’000 immigrants, car la Suisses «est un pays riche». Et alors ? Il faut quand même prendre l’argent quelque part et, quand on sait que le budget de l’asile va doubler d’ici deux ans, et probablement décupler d’ici cinq ans, on ne peut pas, comme ça, par pur souci de se donner des airs de belle âme, exiger que les contribuables paient sans barguigner. Ni réclamer une augmentation de l’aide au développement, alors même qu’on sait que celle-ci a pour principal effet de stimuler l’émigration dans les pays les plus pauvres.
Et si on prenait les ressources nécessaires sur le budget de la culture ? Si les artistes qui, comme les réfugiés, vivent assez confortablement du travail des imbéciles qui paient des impôts,  faisaient eux aussi preuve de solidarité, et abandonnent leurs subventions au profit de plus pauvres qu’eux ?
Pure provocation, bien entendu, mais qui a le mérite de poser le débat au bon niveau. Les bien-pensants ont trop tendance à être généreux avec l’argent des autres. Or les autres – vous et moi – n’ont aucunement envie de se saigner aux quatre veines pour entretenir une foule profondément allogène, qui ne s’intègre pas, qui peine à travailler – la majorité des réfugiés ne travaillent pas, même après dix ans – et dont les enfants lanceront probablement dans vingt ans un mouvement Sharia for Switzerland, comme ils l’ont fait en Belgique, au Canada et ailleurs.
Nous sommes en guerre. Il est temps d’ouvrir les yeux. Il est temps de réaliser que le 99% des immigrants sont musulmans, et que cela va forcément bouleverser notre société pour toujours – c’est mathématique. Mais l’intelligentsia qui verrouille les médias et le monde politique s’accroche toujours au peace and love des hippies, croyant que c’est par l’amour et la tolérance aveugle que nous convertirons notre ennemi à nos valeurs. Quand donc comprendront-ils que ce sont précisément ces valeurs qui sont visées, et qui doivent être détruites ? Quand comprendront-ils que le but ultime est non pas de vivre en paix parmi nous, mais de nous remplacer, nous et nos maudites libertés, nos insupportables moeurs ?
Cela, vous ne l’entendrez pas sur la radio et la télé d’Etat qui, depuis belle lurette, ne sont plus là pour vous informer, mais pour vous mettre au pas, au cas où vous auriez encore des pensées coupables. Nos voisins français ont la chance de pouvoir encore entendre des dissidents sur les ondes, et c’est rassurant. Mais pas de ça chez nous !

Source

Il n’existe pas de débats en France

Robert-Ménard-2

   
Depuis Mai 68, la structure intellectuelle des gens de gauche, en France, se résume par le refus du débat, par le refus du travail des idées, par le refus de la confrontation des idées, par le procès en légitimité de l'adversaire politique, par l'intolérance et par le sectarisme. "Il est interdit d'interdire" est devenu "il est obligatoire d'interdire". Méfiez-vous donc, lorsqu'un intellectuel français de gauche prononce le mot "liberté". Car souvent, il pense le contraire et ce qu'il voulait dire, en réalité, c'est "je suis liberticide, inculte et paresseux" ou encore "tu n'as pas droit à la parole et moi seul ait le droit de parler".

-
29 professeurs d'histoire ont écrit une lettre à Robert Ménard, publiée dans Le Midi Libre le 15 janvier. Ménard, maire de Béziers leurs répond (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Ainsi donc, ces enseignants du lycée Jean-Moulin m'accusent "d'instrumentaliser" et de "retricoter" l'Histoire dans un but "polémique". Sans qu'ils s'en rendent compte sans doute, ils révèlent ainsi la nature profonde de leur structure intellectuelle : le refus du débat, le refus de la confrontation des idées. Ils y ajoutent le procès en légitimité, propre à la pensée de gauche, qui exclut l'Autre à partir du moment où celui-ci ose penser l'Histoire différemment, ose envisager son enseignement autrement qu'il est pratiqué depuis mai 68. Quand ces enseignants écrivent, "nous sommes attachés à la rigueur de la démarche historique", on a envie de rire tant leur courrier témoigne presque à chaque ligne du contraire. Un courrier que l'on peut résumer en quelques points.
-
Robert Ménard : Premier point : la guerre d'Algérie. Ces enseignants me reprochent d'avoir débaptisé la rue du 19 mars 1962. Pour eux, c'est "rouvrir les plaies" et "réhabiliter l'OAS". On croirait lire un tract du Parti communiste ! Or, d'un point de vue historique, de quoi s'agit-il ? Peut-on dire que la guerre d'Algérie a pris fin avec la signature des accords d'Évian du 19 mars 1962 ? Oui, affirment ces enseignants. Oui, affirment les anciens porteurs de valises. Non, disait François Mitterrand. Non, pensent les milliers de familles dont les membres ont péri après le 19 mars. Il peut donc y avoir débat. Ce n'est pas une question de querelles de "mémoire". Ce débat, ces enseignants l'esquivent. Ils ne sont pas "attachés à la rigueur de la démarche historique", ils font de la politique.
-
Robert Ménard : Deuxième point : il m'est reproché un tweet dans lequel j'invitais à lire un numéro du Figaro Histoire "Quand les barbares envahissaient l'Empire romain". Selon ces enseignants, il s'agirait d'une allusion implicite aux migrants. En quelque sorte, on m'accuse d'une arrière-pensée. Procédé stalinien s'il en est ! Or, il s'agissait simplement d'attirer l'attention sur un numéro du Figaro Histoire. Mais peut-être est-il interdit de citer Le Figaro ? On est loin de "la rigueur de la démarche historique". Et plus près de la politique.
-
Robert Ménard : Troisième point : si j'en crois ces professeurs, je ne devrais plus évoquer les combattants de 14-18 dans mes discours. Il m'est reproché de m'être interrogé ainsi à leur sujet : que diraient-ils "en voyant certaines rues de nos communes où le Français doit baisser la tête ?" Au nom de quelle "démarche historique" ces enseignants prétendent m'interdire de faire un rapprochement entre 1914 et 2016 ? Oui, les Poilus biterrois de 14-18 qui sont morts pour la France, pour qu'elle ne soit pas allemande, que penseraient-ils de notre Béziers de 2016 ? Poser cette question n'est ni ridicule ni déplacé car elle s'adresse, au fond, non pas aux Poilus, mais à nous, à nos consciences. À quoi bon se gargariser de la gloire de nos ancêtres, si nous acceptons ce qu'ils ont refusé au prix de leur vie ? Ces enseignants de Jean Moulin peuvent ne pas être d'accord. Mais la querelle qu'ils me font n'est pas historique ou scientifique, elle est politique.
-
Robert Ménard : Quatrième point : il m'est reproché implicitement d'avoir installé une crèche en mairie. Pour ces professeurs, c'est mal car cela "ne s'inscrit pas dans la tradition laïque garante de cohésion sociale et protectrice des libertés". Quel laïus pour dire : nous ne sommes pas d'accord. Soit ! Mais la justice a tranché. La crèche dans la mairie ne viole pas la laïcité. Le christianisme est un élément culturel constituant de l'identité française. Il est possible que cela chagrine ces professeurs, il est possible qu'ils préfèrent n'en souffler mot dans leur enseignement sinon pour le minorer. Cependant, quand ils écrivent qu'ils sont attachés à leurs obligations de "réserve et de neutralité", ils se moquent du monde. Envoyer à la presse une lettre ouverte au maire de la ville et la signer explicitement en tant qu'enseignants du lycée Jean-Moulin, qu'est-ce sinon entrer dans le débat public, sinon faire de la politique, et donc violer le devoir de "réserve et de neutralité" dont ils se réclament ?
-
Robert Ménard : Cinquième point : Jean Moulin. Deux choses à ce sujet. D'abord, Jean Moulin, comme le général de Gaulle, a combattu avec des hommes venant de tous les horizons. Le secrétaire de Jean Moulin venait de l'Action française. Autour de De Gaulle, on retrouvait des gens venus de la droite la plus dure, qui feraient passer Marine Le Pen pour une centriste. Pour eux, seules comptaient la libération de la France, sa souveraineté. Jean Moulin n'était pas le "visage de la France républicaine", comme l'écrivent les enseignants, il était le visage de la France. Il n'est pas mort pour un concept politique, il est mort pour une réalité charnelle, pour un peuple. En 1940, les nationalistes français ont répondu présents en masse à Londres alors qu'une partie de la gauche a voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Alors à qui appartient Jean Moulin ? D'abord et avant tout à l'histoire de France. Il est le symbole d'un Français qui meurt pour que son pays ne soit pas occupé par une armée étrangère. À qui ne peut pas appartenir Jean Moulin ? À ceux qui vendent notre pays, à ceux qui le pillent. Comme à ceux qui trouvent des excuses aux pillards et aux vendus. L'autre point important sur Jean Moulin est plus factuel. La Ville va créer un musée historique qui lui sera entièrement consacré. Alors que son appartement natal était dans un état déplorable, il va être restauré. Et quel est le premier mouvement de ces enseignants de Jean Moulin ? Se réjouir ? Non ! C'est de faire un procès moral, un procès historique, un procès politique à la mairie ! Pour conclure, je crois que ces enseignants de Jean-Moulin auraient mieux fait de ne pas signer ce texte, rédigé par un ou deux d'entre eux. Je pense qu'ils n'ont pas mesuré son caractère politique. Pour ma part, je forme le vœu qu'ils transmettent à leurs élèves l'amour de la France, une France qui n'a commencé ni en 1968, ni en 1789. Qu'ils forment des citoyens, des citoyens fiers de leur pays, fiers de leur identité, conclut Robert Ménard (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) .
-
Michel Garroté
-
http://www.midilibre.fr/2016/01/15/29-professeurs-d-histoire-ecrivent-a-robert-menard,1270620.php
-

Asile: la grande presse et le service public refusent le débat

A en croire les médias dominants, une seule opinion serait valide: celle qui consiste à s’indigner du sort auquel sont livrés les ex-requérants d’asile masculins et adultes, alors même qu’ici, à Genève, ils ont été déboutés ou soldés d’une non-entrée en matière. Les vols spéciaux sont qualifiés “d’inhumains” et tous les journalistes déplorent que des gens, tolérés sur notre territoire par un subterfuge contournant l’esprit même de nos lois, soient logés dans des abris de protection civile. En revanche, à aucun moment, cette même presse semble considérer que le citoyen suisse ait le droit d’être seul maître chez lui. Même les politiciens qu’on qualifie “de droite” et, souvent, “d’extrême droite” osent à peine le dire.

 

En vain, nous avons tenté d’offrir un embryon de débat à plusieurs adversaires de fait de cette souveraineté et notamment à Andrés Allemand, lequel s’est pourtant rapidement érigé en donneur de leçons d’humanité dans la Tribune de Genève, déclarant entre autre que, “dans l’histoire humaine, jamais personne n’a pu stopper [les flux migratoires]”. Ah, quelle bonne âme! Seulement, c’est faux, puisqu’ici-même, nous avons un exemple: la migration des Helvètes stoppée par César à Montmort. De plus, cela impliquerait aussi de croire que les milliers de migrants, passés chaque jours sur les côtes de l’Europe par des filières organisées, seraient la conséquence d’un processus historique parfaitement naturel.

 

A gauche, on parle souvent, comme cause de cette immigration organisée, de l’artificielle clé de répartition des richesses du Monde, mais on ne nous explique jamais que chaque immigré, en se mettant soudain à bénéficier de confort et de pouvoir d’achat supplémentaire, alimente la surconsommation de biens et de matière première, finissant par priver d’abord son pays d’origine et par accentuer la sollicitation qui pèse sur celui-ci, laissant souvent derrière lui les forces les moins à même de bâtir quelque chose sur place (https://youtu.be/LPjzfGChGlE). Ainsi, donner son aval à cette immigration en envoyant un signal largement favorable pour l’accueil aux pays d’Afrique revient à renforcer un système global complètement “absurde”, selon le vocable d’Andrés Allemand lui-même.

 

Alors que, dans Le Temps, on s’interroge sur les raisons des démarches de ré-information sur la question de l’asile et des migration, notamment en critiquant la vidéo de mes confrères Alimuddin Usmani et Joseph Navratil, les médias dominants, dont ceux du service public, largement alertés et parfois contactés par nos soins, refusent pourtant de nous laisser répondre, prétextant en outre que Joseph Navratil, en plus d’être un journaliste, est également un politicien. Comme si la presse procédait de façon radicalement différente! Ainsi, par exemple, nous avons vu le président démissionnaire de la SSR Raymond Loretan utiliser sa fonction pour lancer sa campagne électorale. Au-delà des exemples les plus évidents, il faut tout de même un esprit sacrément borné pour ne pas voir la transversalité des courants entre les médias et le monde politique.

 

On reproche à la vidéo de l’agressif Tunisien des Tattes, déjà visionnée plus de 25’000 fois, toutes sortes de maux, mais, après examen scrupuleux, il a suffi au reporter de ne pas s’apitoyer sur le sort de l’ex-requérant Mourad pour provoquer ses propos. La neutralité, suivie de quelques objections de rigueur, sans davantage d’insistance, a suffi à révéler l’état d’esprit de cet homme. Selon les journalistes en question,  il n’y a eu ni montage, ni tentative infructueuse au préalable, ni même une intention de dissimuler le résultat s’il avait été moins favorable à la défense de la souveraineté au déficit de l’asile abusif ; une honnêteté dont la grande presse et le service public ne peuvent pas souvent se targuer.

 

Le débat a pour conséquence finale de confronter la réalité à l’idée qu’on s’en fait. Celui qui, à juste titre, se sent lésé par le véhicule idéologique du monde politique a évidemment intérêt à ce que se passe le débat et celui qui s’y trouve favorisé n’a, lui, pas de raison de l’accepter, à moins que son idéologie l’y amène. En terme de débat, il n’y a donc d’autorité légitime que chez celui qui place la Vérité - la poursuite d’un absolu en l’insaisissable réalité des choses - comme fin à sa pensée. Ainsi, la question fondamentale qu’il faudrait se poser est la suivante: l’ex-requérant d’asile a-t-il dit quelque chose qu’il ne pensait pas? Nous croyons, qu’en toute bonne foi, personne n’oserait affirmer le contraire, peu importe que l’idée vînt directement du Tunisien ou qu’elle lui eût été inspirée par la rumeur ou l’observation savante et intéressée des filières d’immigration.

 

Enfin, et pour en avoir le cœur net, accompagnés de M. Usmani, nous nous sommes rendus au Grütli. On nous fit bien savoir que notre présence gênait. Dans une subtile rhétorique, on nous fit aussi savoir que, si la réalité d’une autre opinion était tolérable, il ne fallait pas que les gens porteurs ou bénéficiaires d’une idéologie contraire pussent l’entendre. S’il y a tout de même bien eu un échange, il ne faut pas s’attendre à la faveur d’un débat dans la grande presse. C’est de bonne guerre, et l’agacement des associations de gauche et des revendiquants est compréhensible, mais il faut comprendre, au vu des décisions scandaleuses qui se suivent et se ressemblent sur l’asile et sur les questions migratoires, que nous n’avons pas d’autre choix que de forcer le débat, précisément en faisant, le plus possible, preuve de réflexion et de neutralité émotionnelle. Nous n’avons pas d’alternative: faire ressortir le Réel (autant que faire se peut) avant que la réalité ne nous rattrape.

 

Thomas Mazzone, le 20 juin 2015