« Wir schaffen das » : cinq ans après, Angela Merkel ne regrette rien… et la RTS l’approuve

Merkel révèle qu'elle ne regrette pas l'afflux de migrants en 2015, et affirme qu'elle en laisserait à nouveau entrer un million en Allemagne

28 août 2020

La chancelière allemande Angela Merkel a renchéri sur sa politique controversée des frontières ouvertes, affirmant qu'elle prendrait « essentiellement les mêmes décisions » si elle se trouvait dans des circonstances semblables à la crise des migrants de 2015.

Merkel a été interrogée sur cette politique lors de sa conférence de presse annuelle d'été à Berlin, vendredi. « Lorsque des personnes se trouvent à la frontière germano-autrichienne ou à la frontière austro-hongroise, elles doivent être traitées comme des êtres humains », a-t-elle déclaré aux journalistes, ajoutant: « Le sujet de la migration ... n'est pas terminé. Ce sera un thème constant pour le XXIe siècle. »

Il y a eu environ un million de premières demandes d'asile en Allemagne entre 2015 et 2016 - un des moments critiques du mandat de 15 ans de Mme Merkel en tant que chancelière

Malgré une première vague de soutien populaire, la réalité a rapidement donné lieu au scepticisme à l’égard de la politique d'immigration de Merkel, puis à la controverse et à un retour de flamme, après une série d'incidents très médiatisés impliquant des migrants, dont de nombreuses agressions sexuelles lors du Nouvel An 2015-2016.

Quelque 1250 femmes dans au moins 12 villes ont été victimes d'agressions sexuelles cette nuit-là. Au moins 24 des victimes ont été violées – dans la plupart des cas, par des hommes non européens. L'attentat du marché de Noël de Berlin, en décembre 2016, a marqué un nouveau degré dans l’horreur et alimenté une nouvelle vague de protestations publiques dans le pays et à l'étranger.

La manière dont les autorités ont géré ces deux situations a suscité un scepticisme généralisé à l'égard de la politique d'immigration et a contribué, au succès du parti anti-immigration AfD, qui a pris pied au Parlement allemand pour la première fois en 2017.

Mme Merkel a également conclu un accord avec la Turquie, promettant un voyage sans visa en Europe pour les citoyens turcs en échange de l'arrêt de la vague d'immigration à travers ses frontières. Cela a donné au président turc Recep Tayyip Erdogan un nouveau levier dans les négociations avec Bruxelles dans les années suivantes, notamment en 2020, lorsqu'il a menacé d'ouvrir les vannes pour les réfugiés si l'OTAN ne soutenait pas les opérations turques en Syrie.

En 2019, 1 345 943 étrangers ont immigré en Allemagne, contre environ 2 016 241 en 2015. Parmi eux, 165 938 ont demandé le statut de réfugié, et 41 094 venaient de Syrie. Au moins 54 034 demandes ont été rejetées, tandis que 45 053 personnes ont été acceptées, selon les chiffres de l'Office fédéral des statistiques du pays.

Source : Merkel reveals she has no regrets over 2015 migrant influx, claims she would let 1 million into Germany again – RT
Traduction libre et liens : Cenator

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RTS/Forum, 30 août 2020

Il y a cinq ans, l'Allemagne ouvrait ses frontières aux migrants: interview de Gilbert Casasus

Interview de Gilbert Casasus, professeur en études européennes à l'Université de Fribourg.

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/il-y-a-cinq-ans-lallemagne-ouvrait-ses-frontieres-aux-migrants-interview-de-gilbert-casasus?id=11548609

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C’est un succès qu’on le veuille ou non, que l’extrême droite le veuille ou non.

Il y a un volet humanitaire dans la politique d’Angela Merkel, mais elle répondait aussi à un besoin économique à cause des problèmes démographiques.

Même s’il y a des brebis galeuses, la majorité est bien intégrée et ont donné raison à Merkel.

Est-ce que la migration a polarisé la société en Allemagne ?

Évidemment, mais c’est plutôt à l’Est, où on n’avait pas l’habitude des personnes de couleur, et pas dans les centres économiques riches, comme Munich, Francfort, Hambourg, que l’on remet en question la politiquement migratoire.

Résumé : Cenator

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Gilbert Casasus est une valeur sûre pour la RTS, il est un premier choix. Notre service public  compte sur cet apparatchik pour obtenir les réponses 100% attendues.

Ci-dessous, nos analyses d'autres performances du spécimen :

RTS. Journal du matin. L’invité:Gilbert Casasus, un professeur de gauche et abonné de la RTS présenté comme spécialiste de l’Allemagne explique « la montée du terrorisme d’extrême droite »!

Gilbert Casasus, professeur à l’UNIFR, souhaite un cordon sanitaire autour de l’AfD et absout l’extrême gauche

UE. G. Casasus, prof. aveuglé et militant pro-UE obsessionnel : « Une présidence autrichienne de mauvais augures »

Hanau : le TJ de la RTS ne parle que de terrorisme d’extrême droite, et ne dit rien de la pathologie mentale du tireur

« Dans le sport mondial, les arbitres ne sont autres que les juges étrangers »

Les Verts et le PS refusent le vote démocratique sur l’immigration

Immigration: la peur panique de l’effet minaret

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Quant au désastre qui a suivi le "Wir schaffen das" et l'invasion de 2015, nous disposons de centaines d'analyses fiables et de bilans non trafiqués. (La recherche criminalité Allemagne génère 210 résultats).
Ce désastre pourrait être  plus grave que la première et la seconde guerres mondiales réunies, car avec l'invasion migratoire, c'est toute la civilisation européenne millénaire qui risque simplement de disparaître. Merkel a pensé résoudre le problème démographique de son pays en remplaçant les Allemands par des populations inintégrables, incompatibles avec la civilisation allemande, sachant que leur taux de fécondité est au moins trois fois plus élevé que celui des femmes allemandes. Ainsi, elle a opté non seulement pour l'aggravation de la faible fécondité des Allemandes de souche – car elles ont un plus grand fardeau à porter du fait de la facture sociale liée à l'immigration – mais encore par l'accélération du processus de remplacement de population déjà en cours.

Rappels :

Giulio Meotti, 8 septembre 2019  – Traduction du texte original: European Dreams vs. Mass Migration Malheureusement, le parti pris par l’Europe a été de nier la réalité, comme si dresser le constat s’avérait trop insupportable. [...]

Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, [...]

Gilbert Casasus, professeur à l’UNIFR, souhaite un cordon sanitaire autour de l’AfD et absout l’extrême gauche

A propos de l’élection surprise et de la démission express de Thomas Kemmerich en Thuringe.

Rappels

[…] le parti social-démocrate (SPD), partenaire des conservateurs d'Angela Merkel au sein de la coalition gouvernementale à Berlin, avait fait d'une démission immédiate du dirigeant de Thuringe une condition de leur maintien au gouvernement.
[…] séisme politique créé par l'élection […] de M. Kemmerich en Thuringe grâce aux voix coalisées des élus locaux de l'extrême droite et de la droite modérée du parti de la chancelière (CDU).
Cette alliance a brisé un tabou politique dans l'Allemagne d'après-guerre où jusqu'à présent toute alliance avec l'extrême droite a été exclue par les autres partis traditionnels.
https://www.24heures.ch/monde/dirigeant-thuringe-jette-eponge/story/25085381

Le chef de file de l’AfD en Thuringe Björn Höcke écrit que la chancelière Merkel montre, par son intervention dans la formation du gouvernement de Thuringe, une conception problématique de la démocratie : « Quand les élections ne sont plus décisives, mais sont corrigibles, nous ne vivons plus que dans une simulation de démocratie. »
Björn Höcke à propos des élections en Thuringe

[…] Cela rappelle la triste situation de la République « démocratique » allemande, où le comité central du parti communiste prenait toutes les décisions et où les régions n’avaient aucun pouvoir politique. […]
Élections régionales de Thuringe : Viol de la constitution par le gouvernement fédéral

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RTS, Forum, 8.02.2020

Démission de Thomas Kemmerich en Allemagne

Interview de Gilbert Casasus, professeur en Etudes européennes à l'Université de Fribourg et spécialiste de l'Allemagne.

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Thibaut Schaller : On a vu une alliance inédite entre le centre droite et l’AfD. Angela Merkel a condamné cette alliance, congédié un ministre, aujourd’hui l’heureux élu démissionne.

Gilbert Casasus : C’est grave. C’est une crise politique profonde. Faute de majorité, les libéraux-démocrates se sont alliés avec l’AfD. Ce n’est pas un événement régional mais un événement national.

Le système politique allemand, mis en place en 1949 en Allemagne de l’Ouest, a vécu. On arrive au bout d’une certaine logique. Trop de petits partis sont venus dans le gouvernement.

Thibaut Schaller : Certains ont dit que l’AfD fait partie du jeu politique, que les temps ont évolué. C’est une erreur de voir l’AfD comme un parti normal ?

Cenator : L’hypocrite Schaller sait qu’il a invité un prof d’Uni d’extrême gauche, il connaît d’avance sa réponse. Toute l’astuce consiste à faire passer une émission de propagande pour une honnête interview destinée à informer les auditeurs.

Gilbert Casasus : L’AfD n’est pas un parti normal. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est une ancienne ministre de Helmut Kohl, Leutheusser-Schnarrenberger : Höcke est un fasciste, il se réclame de l’héritage national-socialiste, Donc c’est quelqu’un de très grave. C’est le pire des pires, parmi les membres de ce parti qui est déjà pire en lui-même (!!!).

Cenator : Sous l’étiquette « AfD », il existe des courants différents, mais comme ces courants sont opposés à la bien-pensance officielle, un consensus s’est établi pour diaboliser l’AfD en bloc. Il a suffi de lui coller l’étiquette d’extrême-droite pour en faire un bloc prétendument monolithique et infréquentable.

Il y a trop de partis au Parlement, c’est pourquoi on ne peut trouver une majorité qu’en formant des coalitions, qui ne correspondent plus à une logique politique. Mme Merkel est au pouvoir depuis plus de 14 ans et gouverne en grande coalition. On disait que les grandes coalitions sont des solutions provisoires, et Mme Merkel gouverne dans le provisoire depuis 14 ans.

Et voici les explications du professeur pour l’existence de l’AfD :

Comme il n’y a plus de concurrence, d’émulation politique, les gens essayent de trouver de nouvelles issues politiques, et cela permet aux extrêmes de s’exprimer et d’obtenir des résultats.

Thibaut Schaller : Mais là c’est l’issue d’un vote populaire, c’est dans les urnes que l’AfD a progressé. Est-ce que la stratégie du cordon sanitaire, comme on l’a connue en France contre le Front national, est une bonne stratégie ? Est-ce que cela ne va pas  pousser les gens à voter encore plus AfD ?

Gilbert Casasus : Le risque existe, mais il n’est pas possible, pour quelqu’un qui se reconnaît dans les valeurs de la République fédérale d’Allemagne, de faire alliance ce parti qui a un passé qui ne passe pas.

Merkel devait intervenir. Les libéraux du FDP et la CDU de Thuringe se sont ralliés à cete mascarade. Merkel, dont le parti, la CDU, est en coalition avec les socio-démocrates, était obligée de dire stop : elle a rempli sa mission assignée par les électeurs.

Thibaut Schaller : Le centre droit s’était donné pour mission de bloquer le ministre sortant, membre de Die  Linke, Bodo Ramelow. Est-ce qu’on ne peut pas faire le parallèle entre Die Linke d’un côté, qui est, aussi, issu d’une histoire communiste, et l’AfD de l’autre ? Ce n’est pas le même pendant ? (lapsus pour : penchant, tendance)

Gilbert Casasus : Les analyses du totalitarisme sont un peu dépassées entre-temps,

Die Linke a aussi un passé très problématique. Né du parti communiste de la RDA, avec un bilan extrêmement négatif, mais qui s’est démocratisé. Bodo Ramelow est issu de l’Allemagne de l’Ouest. En Suisse, ce serait la gauche du parti socialiste, ce n’est pas du tout un extrémiste. Tandis que l’AfD est un parti d’extrémistes. Là il y a une grande différence. Il faut, notamment quand on connaît l’histoire allemande, et notamment celle des années 30, faire attention de ne pas faire de parallèles entre les communistes et les nazis.
C’est parce qu’on a fait trop de parallèles entre les communistes et les nazis qu’on a vu ensuite ce qui s’est passé à partir de 1933.

Merci, professeur Casasus, de si bien récrire l’histoire. Vous êtes un digne successeur de Winston qui travaillait au ministère de la Vérité. En vrai polyglotte, vous pratiquez à la perfection la novlangue et arrivez à faire correspondre la réalité à la version officielle du Parti.

Source (audio 6 mn) : https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/demission-de-thomas-kemmerich-en-allemagne-interview-de-gilbert-casasus?id=11059118

Résumé et commentaires Cenator