L'hebdomadaire français "Valeurs Actuelles" passe pour "le media de la vraie droite". Il serait lu "par les électeurs du FN". Il se distingue nettement de "Le Point" ou de "L'Exrpess". Bref, "Valeurs Actuelles" serait le seul hebdo lisible si l'on est vraiment de droite. Qu'en est-il réellement ? Et si en réalité "Valeurs Actuelles" roulait pour Sarkozy ? Ci-dessous, une enquête sans concession sur un media "pas si de droite que ça" (voir liens vers sources en bas de page).
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Qui sont Yves de Kerdrel et Denis Tillinac ?
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Sur Lafautearousseau, Dominique Bonnétable écrit à ce propos (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le rendez-vous que Robert Ménard avait proposé ne manquait pas d’intérêt : débattre en toute liberté des sujets qui réunissent ou divisent la droite nationale française, contribuer à réduire les hostilités, permettre l’établissement d’un consensus de nature à remettre en cause le « Front républicain » et donc la domination idéologique de la Gauche. Faire contrepoids, enfin, à la tendance jugée trop socialisante, sur le plan sociétal et sur le plan économique, de Florian Philippot. Le maire de Béziers avait bien fait les choses : les bâtiments publics avaient été préparés pour accueillir les participants, dans une ville dont la propreté et la bonne tenue témoignaient de l’efficacité de son nouvel édile.
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Dominique Bonnétable : Malheureusement les personnes que Ménard avait choisies pour animer cette réunion et réaliser cette mission n’étaient pas toutes nécessairement les mieux placées pour cela, et cette situation s’est révélée dès les premières minutes de parole. L’ouverture des débats avait été confiée à Yves de Kerdrel, rédacteur en chef de « Valeurs actuelles », et à Denis Tillinac, écrivain réputé. Or, le premier, qui ne fait pas mystère de son désir de voir Sarkozy revenir aux affaires, ou à défaut Fillon ou Juppé, a considéré que son ennemi désigné était le Front National, déclarant en liminaire qu’il existait une « extrême-extrême droite sectaire » qui défendait le dirigisme et combattait les lois du marché. Quant à Denis Tillinac, au cours d’un exposé destiné à définir la « Droite », au cours duquel il a répété avec talent que la Droite, ce sont « des sentiments, des valeurs et des images », laissant ainsi les idées à la Gauche, il a soutenu que le Front National était depuis l’origine un soutien du parti socialiste.
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Dominique Bonnétable : On aurait pu penser que les résultats des dernières élections régionales dissuaderaient quiconque de répéter ce type de slogan absurde, mais le mépris du réel est enraciné chez certains. Quoiqu’il en soit, après cela, il était évident que les seules personnalités politiques présentes, à savoir Marion Maréchal Le Pen et Louis Alliot allaient se trouver de trop et quitter les lieux. M. Ménard lui-même répéta pour faire bon poids qu’il n’était pas là pour « servir de marchepied au Front National ». Les choses avaient donc mal commencé. Le lendemain, les débats furent inégaux et marqués, comme il en est toujours, par les oppositions personnelles et partisanes : ainsi Mme de La Rochère refusa de se trouver en présence de Mme Bourges à la même table ronde sur la famille. A noter tout de même, et au grand dam de M. de Kerdrel, une étonnante et complète unanimité contre l’Union Européenne, tant parmi les intervenants que parmi les participants, au premier rang desquels Hervé Juvin, qui donna un échantillon de sa rigueur et de son audace.
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Dominique Bonnétable : Malheureusement, la teneur des tables rondes ne permit pas de déboucher sur des propositions solides : les 51 articles de la motion finale, malgré leur bon esprit, sont quelquefois redondants et même démagogiques, et surtout laissent de côté l’économie, l’Europe et notamment l’euro, la politique étrangère et les questions idéologiques, pourtant essentielles. On n’a pas abordé l’idéologie de la non-discrimination, ni l’idéologie mortifère des droits de l’homme. En bref, seules les questions secondaires faisaient l’objet d’une proposition. Evidemment, les mandants de M. de Kerdrel, actionnaires de sa revue, n’auraient pas aimé qu’il en fût autrement. Or, pour faire de la force en faveur du clan national, on ne peut pas faire l’impasse sur la remise en cause de la démocratie idéologique.
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Dominique Bonnétable : En conclusion, et malgré les tentatives timides de Robert Ménard pour atténuer l’effet de ses propos, la réunion se solde par un demi-échec pour leurs organisateurs : ils ne pourront se fonder sur ses résultats pour passer à l’action, et les relations entre FN et Ménard seront compromises quelque temps. Quant à Kerdrel, il ne pourra réaliser son but inavoué, à savoir arracher suffisamment de voix au Front National pour mettre en selle son candidat libéral et atlantiste. Il reste le plaisir d’avoir pu rencontrer des personnalités marquantes, d’avoir resserré les liens avec nos amis de près ou de loin, d’avoir échangé des propos roboratifs et d’avoir pu apprécier la qualité de la gestion municipale de Béziers. Ce n’est pas tout à fait rien, conclut Dominique Bonnétable (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Valeurs actuelles roule-t-il pour Nicolas Sarkozy ?
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A ce propos, il faut savoir que Valeurs Actuelles, d'une part, change de rédacteur en chef ; et d'autre part, tiendra un rôle important pour 2017 (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page). C'est Geoffroy Lejeune qui prend cette responsabilité au sein de l'hebdomadaire : "Geoffroy Lejeune a couvert l'élection présidentielle de 2012 pour l'hebdomadaire, avant de devenir rédacteur en chef du service politique. Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Paris en 2011, Geoffroy Lejeune doit prendre ses fonctions le 1er juin, épaulé au cours des quatre mois à venir par Yves de Kerdrel, directeur du groupe Valmonde qui effectuait l'intérim. Geoffroy Lejeune arrive à cette rédaction d'une vingtaine de journalistes plutôt jeunes dans une période faste pour l'hebdomadaire, dont les ventes ont progressé de 5,4% en 2015, à 116.000 exemplaires par semaine, alors que le marché est globalement morose pour les magazines.
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"Je suis très fier de diriger un groupe de presse dont le navire amiral, Valeurs actuelles, a le plus jeune directeur de la rédaction de France", a déclaré Yves de Kerdrel à l'AFP. Geoffroy Lejeune représente déjà l'hebdomadaire dans de nombreuses émissions de télévision et de radio, notamment dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel sur RTL. "Nous ne sommes pas sur la même ligne que le FN, mais nous faisons des efforts pour ne pas être sectaires", et "parler à tout le monde, de Florian Philippot à François Bayrou": Geoffroy Lejeune définissait ainsi dans Le Monde daté de dimanche la ligne du journal, qui titre cette semaine sur "Les dynamiteurs de la droite". Présent le week-end dernier à Béziers (Hérault), où Valeurs actuelles coorganisait des "Rendez-vous" de la droite dure, il expliquait vouloir "flirter partout où il y a du débat à droite". "Mais nous voulons être aussi le journal de la primaire des Républicains", assurait le journaliste.
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Le magazine organise dès mercredi un débat avec François Fillon, avant de recevoir tous les candidats à la primaire". L'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique analyse et rappelle le passé sarkosyste de l'hebdomadaire : "À 27 ans, Geoffroy Lejeune, va donc piloter la rédaction d’un des cinq newsmagazines français. Malgré ces bons résultats, dus à la reprise en main éditoriale de Valeurs actuelle par son directeur, Yves de Kerdrel, la promotion de Lejeune forcera ce dernier à prendre du recul. Kerdrel, qui remplaçait Branca dans l’interim, aurait vu ses rapports se détériorer depuis plusieurs mois avec ses nouveaux actionnaires, Iskandar Safa, Étienne Mougeotte et Charles Villeneuve. Associés au sein de Prinvinvest Medias, ces derniers déploreraient en coulisses le coup de barre à droite donné par Kerdrel à Valeurs actuelles depuis trois ans.
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Ils n’auraient guère approuvé notamment le parrainage de l’hebdomadaire du récent Rendez-vous de Béziers, à l’initiative de son maire proche du Front national, Robert Ménard. En perspective de l’élection présidentielle de mars 2017, Mougeotte et Villeneuve – à l’époque sarkozystes – militeraient pour un recentrage en faveur des Républicains. Lassé des critiques, Yves de Kerdrel aurait finalement accepté de ne plus diriger la rédaction, tout en plaçant Geoffroy Lejeune, très proche de lui. Il garderait ainsi une partie du contrôle". De son côté, Yves de Kerdrel vient de se montrer très critique vis-à-vis de Robert Ménard et s'estime même trahi par ce dernier : Yves de Kerdrel, directeur général de Valeurs actuelles, a expliqué à l'Agence France-Presse être "mal à l'aise" après le rendez-vous de Béziers coorganisé avec le maire de la ville Robert Ménard, estimant avoir été trahi par celui-ci après un week-end qui a tourné à la création d'un "mouvement ménardiste".
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"Notre journal cherche à être indépendant. Je cherche pas à faire de l'épicerie politicienne", a déclaré Yves de Kerdrel, interrogé par téléphone, se disant "mal à l'aise" alors que son journal a participé au financement de cette réunion de la droite de la droite et de l'extrême droite, qui s'est, selon lui, transformée en "rampe de lancement pour les législatives ou une autre ambition de Ménard". Hasard de calendrier ou réaction de cause à effet, il se trouve aussi que Robert Ménard vient de clarifier son positionnement vis-à-vis de 2017 suite aux critiques qu'il a essuyées : le « mouvement citoyen » appelé « Oz ta droite », dont il a annoncé le lancement mercredi 25 mai, sera-t-il une rampe de lancement pour la présidentielle 2017 ?
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« C'est pas une rampe de lancement », a répondu M. Ménard sur BFMTV, avant de déclarer qu'il ne serait pas candidat pour cette échéance : « Je ne suis pas mégalo, je ne suis pas stupide. Il y a assez de candidats ». Vous allez soutenir qui en 2017 ? « Moi, personnellement tout le monde sait que je vote Marine Le Pen » a répondu l'ancien patron de Reporters sans frontières. Ce que je souhaite, c'est que Marine Le Pen comme les autres partis de droite entendent ce qui s'est dit à Béziers. Ce rassemblement servait à faire discuter ensemble des gens qui ne se parlent jamais. A droite, on est spécialiste de l'oukase » a lancé Ménard. « Ca agace le FN, en même temps ils reviendront », veut-il croire. « Il y avait tout un tas de militants FN qui étaient là, qui étaient contents. Ca agace les états-majors ».
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Valeurs actuelles arrivera-t-il à se débarrasser du soupçon de rouler pour Nicolas Sarkozy et à devenir un véritable hebdomadaire prônant l'union des droites ? L'avenir nous le dire mais il jouera de toute évidence un rôle important à droite en vue de 2017 (fin des extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page).
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Michel Garroté
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http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/05/31/que-s-est-il-passe-a-beziers-5808987.html
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http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/un-jeune-journaliste-a-la-tete-de-la-redaction-de-valeurs-actuelles_1797509.html
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http://www.ojim.fr/vent-de-renouveau-a-valeurs-actuelles/
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http://www.lepoint.fr/politique/rendez-vous-de-beziers-kerdrel-estime-avoir-ete-trahi-par-menard-01-06-2016-2043754_20.php
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Marine Le Pen – Quelle stature internationale ?
La présidente du Front national entretient de bonnes relations avec la Russie et fait la couverture du Time, mais est loin de faire l'unanimité à l'étranger (voir lien vers source en bas de page). Vade retro. L'opération «dédiabolisation» du Front national semble en grande partie réussie en France. Ce n'est pas le cas à l'étranger. De sorte que Marine Le Pen n'est pas toujours la bienvenue hors de l'Hexagone, comme au Royaume-Uni, où l'intervention de la présidente du Front national dans la campagne sur le Brexit n'est pas souhaitée. Au point que Ludovic de Danne, en charge des relations internationales au FN, invente dans Le Monde «l'interdiabolisation». Retour sur un parcours international en montagnes... russes.
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Difficile pour Marine Le Pen de se départir de la réputation sulfureuse de son patronyme, surtout associé à l'étranger aux propos racistes et antisémites de son père. «À l'étranger, l'empreinte de Jean-Marie Le Pen et de certaines alliances passées a fait du mal», a ainsi reconnu Ludovic de Danne dans Le Monde. Dernier exemple en date, alors que Marine Le Pen souhaitait se rendre à Londres pour soutenir les souverainistes avant la tenue du référendum sur le Brexit, la coprésidente de la campagne officielle «Vote Leave», Gisela Stuart, a demandé à ce que l'accès au territoire britannique soit refusé à la présidente du FN en raison de «ses opinions extrémistes». Marine Le Pen, qui souhaitait consolider son statut de porte-étendard des europhobes et renforcer l'hypothèse d'un «Franxit», est ainsi privée d'une belle estrade.
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«Ici, terre d'accueil, on préfère l'arrivée de milliers d'immigrants que la venue d'une seule raciste». Inscrit sur une banderole antifasciste lors de la conférence de presse du 20 mars de Marine Le Pen, ce slogan donne le ton de l'accueil réservé à la présidente du Front national pendant les six jours de calvaire qu'elle a passés dans la belle province. D'interview assassine en réservations hôtelières déprogrammées, Marine Le Pen n'aura pu rencontrer aucun responsable politique québécois lors de son séjour outre Atlantique, ni même visiter une entreprise. Au mieux s'est-elle entretenue avec quelques militants du parti souverainiste québécois, dont le président a également refusé de la rencontrer. L'ingérence de la dirigeante frontiste - qui accusait le gouvernement canadien, selon elle «naïf», de vivre au «pays des Bisounours» - avait donné lieu à une levée de bouclier sur place, symbolisée par un éditorial du titre La Presse, «Jeanne d'Arc chez les Bisounours».
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Même si Marine Le Pen déclarait le Front national «pro-sioniste» dans une interview au quotidien Haaretz, la diplomatie israélienne ne semble pas disposée à l'accueillir dans le cadre d'une visite officielle. En dépit d'une rencontre avec l'ambassadeur israélien à l'ONU qualifiée de «malentendu» en 2011, le boycott de Marine Le Pen est maintenu par l'Etat hébreu, au motif qu'elle n'a «toujours pas procédé a un aggiornamento de son parti en dénonçant les propos antisémites de son fondateur, qui se trouve être son père», selon un responsable gouvernemental israélien. Seul rayon de lumière de ce tableau bien sombre: la visite du vice-président du FN Louis Aliot en Israël en 2011.
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Hors de France, c'est aux États-Unis que le changement de stature de Marine Le Pen est le plus perceptible. Fin 2011, la présidente du Front national, déjà lancée dans la campagne présidentielle, avait peiné lors de ce déplacement: parmi les personnalités politiques américaines de premier plan rencontrées, Marine Le Pen n'avait accroché que le libertarien Ron Paul à son tableau de chasse, après une heure d'attente et dix minutes d'entrevue. De plus, l'organisation du voyage avait laissé une impression d'amateurisme aux observateurs présents. Depuis, la patronne du FN a largement gagné en reconnaissance en terre yankee, jusqu'à apparaître en Une du prestigieux Time magazine et à figurer dans l'édition 2015 des 100 personnalités les plus influentes du monde du même journal. Vivienne Waltn, la correspondante du Time à Paris, n'hésite pas à parler de «fascination» des Américains.
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En plus de l'Égypte, où Marine Le Pen a été reçue par le premier ministre du président Sissi, qu'elle soutient officiellement comme «rempart contre les Frères musulmans», la représentante nationaliste entretient des liens étroits avec la Russie. L'idylle de la députée européenne avec le Kremlin a commencé en 2011, dans une interview accordée au quotidien moscovite Kommersant: Marine Le Pen y déclarait «admirer» Vladimir Poutine «dans une certaine mesure». En 2013, Moscou a déroulé le tapis rouge devant Marine Le Pen, lui offrant une consécration internationale avec cette visite.
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Reçue plusieurs fois à la Douma, Marine Le Pen a noué des liens avec Sergueï Narychkine, président de la chambre basse russe. Il s'agit, entre le pouvoir russe et le FN, d'un échange de bon procédé: relais en Europe occidentale contre visibilité internationale. Au-delà de cette alliance tactique (dont Marion Maréchal-Le Pen devrait également profiter), le politologue Dmitri Orechkine voit dans la croyance des idéologues du Kremlin en «un basculement de l'opinion publique occidentale vers un paradigme nationaliste» la cause de ce rapprochement avec le Front national, concrétisé par le prêt accordé par une banque russe au parti français, sous l'œil bienveillant de Moscou.
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En famille : ce ne sont pas des visites officielles, mais les déplacements de Marine Le Pen pour rencontrer ses alliés européens sont scrutés et permettent à la dirigeante du Front national de s'implanter dans le paysage international. Qu'il s'agisse du bal du Parti de la liberté à Vienne en 2012 ou de la convention organisée par la Ligue du Nord (ouvertement xénophobe) à Milan début 2016, Marine Le Pen est coutumière des grands-messes de l'extrême droite européenne. Les liens du Front national avec les partis nationalistes et anti-immigration européens ont permis, en 2015, la naissance du groupe europhobe «Europe des Nations et des Libertés» au Parlement européen, qui regroupe des représentants de 7 nationalités différentes. Objectif: détruire l'Union européenne de l'intérieur (voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/decryptages/2016/04/27/25003-20160427ARTFIG00187-marine-le-pen-la-quete-difficile-d-une-stature-internationale.php
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Le projet du FN : incompétence, lâcheté et cynisme ?
Le livre "La Vérité sur le programme du Front national" (Plon) de Maël de Calan, pointerait, nous dit-on, les effets désastreux qu'auraient les mesures clefs prônées par le parti de Marine Le Pen (voir lien vers source en bas de page). Et en dénonce les multiples erreurs, incohérences, "oublis", mensonges. Extraits : Le Front national a produit avant l'élection présidentielle de 2012 deux documents : le projet présidentiel de Marine Le Pen, qui regroupe près de 150 propositions sur 16 pages, et, beaucoup plus imposant, un "Programme politique du Front national", véritable somme de 106 pages.
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Mais ces nouveaux déguisements cousus à la hâte par Florian Philippot pour faire "comme les autres" ont du mal à tromper leur monde. Tout y est mélangé : le sérieux et l'anecdotique, les considérations générales et les promesses clientélistes. Les contradictions sont partout, parfois au sein d'une même proposition. Avec son livre, Maël de Calan a-t-elle raison ou non ? (voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/le-projet-du-fn-dechiffre-incompetence-lachete-cynisme_1786297.html
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Québec: Une haine hallucinante contre le Front national
Poursuivie par des groupes militants hostiles, boycottée par la classe politique canadienne, Marine Le Pen n'a pas pu visiter d'entreprises. Même l'une de ses réservations hôtelières a été annulée devant la pression.
Ce devait être une escapade outre-Atlantique loin des médias. Soucieuse de se tenir loin des médias français, auxquels elle impute une partie de ses difficultés d'image auprès de la presse étrangère, Marine Le Pen ne s'est pas pour autant trouvée bien accueillie au Canada, où elle a prévu de passer six jours pour soigner sa stature internationale. Boudée par les responsables locaux qui n'ont pas souhaité la rencontrer, la présidente du FN s'est attiré les foudres de l'opinion canadienne en attaquant la politique du gouvernement d'Ottawa dans la crise des migrants. Pire: talonnée par des groupes militants hostiles à l'extrême droite, Marine Le Pen a vu ses réservations hôtelières annulées d'office à Québec.
Dès l'arrivée de la fille de Jean Marie Le Pen vendredi, un groupe de militants antifascistes et de gauche radicale avaient préparé un comité d'accueil. Une ambiance tendue qui, semble-t-il, donne le ton de l'ensemble de ce séjour mouvementé. Selon plusieurs médias canadiens, aucun représentant politique n'a accepté de s'entretenir avec la candidate à la présidentielle ce week-end, malgré le programme annoncé par le FN. «Elle aurait bien aimé discuter d'immigration avec les politiciens québécois. Or, la majorité d'entre eux refuse de la rencontrer»,écrivait samedi Radio Canada. Même fin de non-recevoir exprimée par le cabinet du premier ministre Couillard. Le parti de centre droit Coalition Avenir Québec a lui aussi été approché, mais a décliné l'invitation.
Même lorsque quelques militants souverainistes du Parti québécois ont souhaité tourner quelques images en compagnie de la présidente du FN, le président de leur parti s'est rapidement désolidarisé. Une mise à l'écart commentée par Marine Le Pen lundi sur Radio Canada: «Je suis en quelque sorte le symbole de tout ce à quoi ils se sont soumis, de tout ce qu'ils ont renié dans le combat pour l'identité, pour la souveraineté, alors ils n'aiment pas beaucoup être mis face à ce miroir, à cette réalité. C'est peut-être pour ça qu'ils cherchent à me fuir», a-t-elle ajouté. Tout au long de son voyage, Marine Le Pen à multiplié les critiques à l'encontre de la classe politique canadienne. Après avoir traité Justin Trudeau et son gouvernement de «faux humanistes» au regard de la politique du Canada vis-à-vis des réfugiés, Marine Le Pen a enfoncé le clou lundi soir lors d'une interview accordée à Midi Info: «Un certain nombre de gouvernements sont naïfs face aux problématiques de l'immigration. C'est ce que j'appelle le monde des Bisounours».
Mais les mésaventures ne s'arrêtent pas là pour Marine Le Pen. Selon l'agence de presse canadienne QMI, l'eurodéputée a eu la mauvaise surprise de découvrir lundi soir qu'une de ses réservations à l'hôtel Marriott, au centre-ville de Montréal, avait été annulée. Elle devait y tenir une conférence de presse ce mardi. Entre 30 et 50 manifestants se sont déplacés devant l'hôtel pour huer Marine Le Pen, qui ne s'est finalement pas présentée, contraignant la direction à annuler la réservation de la présidente du FN. Un peu plus tôt dans la soirée, Marine Le Pen avait été aperçue à la sortie d'une réunion militante, sifflée par quelques manifestants, dont trois ont été interpellés par la police.
Une annulation de réservation en entraînant une autre, un communiqué du Front national publié ce mardi midi vient ajouter une nouvelle mésaventure à cette série déjà bien étoffée: «Après l' Hôtel Marriott-Champlain, c'est au tour du Sheraton d'annuler le salon dûment réservé pour permettre à Marine Le Pen de rencontrer la presse. Les sujets abordés par Marine Le Pen depuis son arrivée au Québec doivent être particulièrement sensibles puisque certains multiplient les pressions afin de l'empêcher de rencontrer les médias. Une fois de plus, c'est non seulement la démocratie mais la liberté d'expression qui est en jeu. Pas plus au Québec qu'en France, Marine Le Pen ne cédera aux intimidations», proclame le communiqué.
Pour couronner le tout, Marine Le Pen n'a pas pu visiter d'entreprises, comme elle l'avait initialement prévu. Selon l'eurodéputée, le gouvernement Trudeau aurait fait annuler toutes ses visites d'entreprises, dont une chez Bombardier. Elle devait participer à ces rencontres en tant que membre de la délégation du commerce international du Parlement européen.
“L’inculture internationale” de Marine Le Pen
Vengeance personnelle ou critique fondée ? Aymeric Chauprade, ex-conseiller de Marine Le Pen, fustige l'inculture internationale de la présidente du FN, après le voyage de celle-ci au Canada. Il est vrai que la présidente du FN a tendance à s'adresser ensentiellement à son électorat, même lorsqu'elle est en déplacement à l'étranger. C'est hélas un défaut assez répandu au FN, où sous prétexte de patriotisme, on ne s'intéresse pas beaucoup à l'actualité internationale. On y dénonce le "mondialisme" sans dire en quoi il consiste et on y fustige le "libéralisme" sans vraiment s'intéresser à l'économie réelle. Ainsi donc, les critiques ne manquent pas depuis que Marine Le Pen est rentrée du Canada. On peut toujours rétorquer que les médias et les politiciens critiquent le FN quoi qu'il fasse. Il n'en demeure pas moins que la stature internationale de Marine Le Pen reste très insuffisante.
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Ainsi, Estelle Gross écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Après le voyage de Marine Le Pen au Canada, son ex-conseiller fustige son "inculture internationale". La présidente du FN a reçu un accueil plus que frileux outre-Atlantique. Ce qui lui vaut de vives critiques du député européen Aymeric Chauprade, qui a quitté le FN en novembre 2015. e fiasco", "le flop", la "cabale"... les articles sur le déplacement de Marine Le Pen au Canada, qui s'est achevé jeudi, se suivent et se ressemblent. Les hommes politiques et la presse canadienne n’ont pas été plus tendres avec elle. Le cabinet du Premier ministre québécois, Philippe Couillard, a assuré qu'il ne rencontrerait pas la présidente frontiste. Un député du Parti québécois (PQ), Bernard Drainville, lui a conseillé à la radio de rentrer en France : "Elle devrait débarquer de l'avion et rembarquer illico, retourner chez elle".
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Estelle Gross : Quant aux militants du même parti, qui avaient sollicité une rencontre avec la candidate à la présidentielle, ils ont été désavoués par la direction du PQ quelques heures plus tard. On pourrait citer également les deux annulations des hôtels de Montréal où devaient se tenir ses points presse, ainsi que l’éditorial sanglant de "La Presse" après les propos de Marine Le Pen sur l’immigration. Le quotidien lui a lancé : "Ça va, Jeanne d'Arc, descend de ton cheval". Cette déconvenue n'étonne guère un ex-proche de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade (qui a quitté en novembre dernier le Front national en désaccord avec la direction, et après avoir été mêlé à l'affaire Air Cocaïne).
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Estelle Gross : Le député européen ne mâche pas ses mots sur ce qu'il appelle "les mésaventures internationales de Marine Le Pen" : il sait de quoi il parle puisqu'il était jusqu'en janvier 2015 son conseiller international. Il explique à "l'Obs" : "Il n’y a pas de surprise pour moi ! Quand on préfère s’entourer de médiocres sans conviction plutôt que des gens qui travaillent et préparent les voyages, le résultat est sans appel. Quand on emporte dans ses bagages son arrogance et son inculture internationale, on ne récolte que le mépris en retour". L'eurodéputé cite en contre-exemple le voyage qu’avait effectué la présidente de la formation d’extrême droite en sa compagnie en Egypte en mai 2015. Marine Le Pen avait à cette occasion rencontré le grand imam d'Al-Azhar. La presse avait alors titré sur la volonté de la candidate de séduire un électorat musulman.
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Estelle Gross : Spécialiste des relations internationales, Chauprade avait mis ses réseaux, notamment russes, au service de la patronne du FN. En 2011 pourtant, Marine Le Pen avait déjà vécu une mauvaise expérience lors de son séjour aux Etats-Unis, où elle avait eu du mal à rencontrer des personnalités politiques de premier plan. A un an de la présidentielle, la présidente du FN semble avoir de nouveau du mal à renforcer sa stature internationale. Une chose est sûre : ce voyage préparé en secret avec Ludovic de Danne, conseiller aux affaires européennes, et Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement Bleu Marine, ne l'aidera pas.
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Estelle Gross : Joint par "l’Obs", le second a préparé la riposte : "On considère que ce voyage a rempli sa mission, qui consistait à délivrer un message". Et de citer Marine Le Pen : "Il n'y avait peut-être pas grand monde pour nous voir dans la classe politique, mais localement beaucoup pour nous entendre". La candidate n'a rencontré aucun élu et la publicité autour de son voyage est tout sauf flatteuse, mais elle brandit une nouvelle fois la carte anti-système."Elle est au contact direct avec la population, sans intermédiaire", insiste Sébastien Chenu, selon lequel la présidente frontiste a reçu de très nombreux témoignages de soutiens. Un autre cadre abonde : "Les Canadiens n’ont jamais été de grands fans du FN et on aura bientôt oublié le Canada". D’autres voyages sont en préparation : "Marine Le Pen envisage de se rendre en Afrique, en Australie et en Asie. L'idée fait son chemin".
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Estelle Gross : Et si un jour elle devenait présidente, Sébastien Chenu n’est pas inquiet pour sa stature internationale : "Ceux qui ne voulaient pas la rencontrer lui ouvriront les bras". Qu'elle devienne présidente ? C’est justement la crainte d’Aymeric Chauprade : "Tout cela préfigure ce que serait l’amateurisme du FN au pouvoir : la vulgarité et l’inculture de Trump pour accroître un peu plus les tensions dans le monde". Dans une vidéo désavouée par la présidente du parti frontiste, ce spécialiste des relations internationales expliquait en janvier 2015, au lendemain des attentats de "Charlie Hebdo" et de l'Hyper Casher, que "la France est en guerre avec des musulmans" et qu'il y avait "une cinquième colonne puissante chez nous qui peut se retourner à tout moment" (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20160324.OBS7124/marine-le-pen-au-canada-son-ex-conseiller-fustige-son-inculture-internationale.html
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Le Front National creuse-t-il sa propre tombe ?
Le Front National n'a pas vraiment changé sur un point en particulier : il croit pouvoir gagner seul. C'est un peu son code génétique, sa marque de fabrique, son mode opératoire. C'est à croire que le FN, d'un côté, raconte qu'il va gagner ; et d'un autre côté, fait tout pour perdre. On aurait presque envie de demander à Marine : "T'as peur de te retrouver à l'Elysée" ? Du reste, c'est exactement ce qu'a fait -- et fait encore -- son père, Jean-Marie, un brin sénile et surtout très pathétique. Tel père, telle fille ? La seule qui semble ne pas penser comme une Le Pen, c'est Marion. Oui, je les appelle par leurs prénoms, parce qu'ils sont un peu un feuilleton français, un "Plus belle la vie" de droite (celui de gauche, sur France 3, est nul à chier, soi dit en passant). C'est la famille Menhir, les Gaulois à idée fixe, une bagarre à coups de poissons puis un gros gueuleton.
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Bertrand Dutheil de La Rochère, Membre fondateur et trésorier du Rassemblement Bleu Marine (RBM), Conseiller régional d’Île-de-France, estime, avec naïveté : "Avec Marine Le Pen, le Rassemblement Bleu Marine défend fermement le principe de laïcité qui, avec la neutralité de l’École, est au fondement de la nation française. L’islam de France doit s’organiser par lui-même, sans aucune intervention publique française ou étrangère. L’État doit se contenter d’y veiller, tout en protégeant cet islam gallican de toute dérive afin que soit assurée l’exclusivité des lois de la République dans l’espace public. Ensuite, chacun peut se conformer dans sa sphère privée à la loi religieuse qui lui convient, tout en respectant la liberté de son voisin, même si celui-ci veut changer de religion ou ne plus en avoir", estime, candide, Bertrand Dutheil de La Rochère.
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Selon Robert Ménard, qui organise fin mai ses "rendez-vous de Béziers", un rendez-vous dont sortira un programme de salut public, "il faut faire un Podemos de droite, avec une autre façon de faire de la politique". Pour Paul-Marie Coûteaux : "la finalité ultime de Béziers est de trouver un candidat pour la présidentielle. Il faut que quelqu'un se jette à l'eau". Car nombre d'entre eux (Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Robert Ménard, Eric Zemmour, Patrick Buisson, etc. ) n'envisagent plus une victoire FN en 2017, après le tonitruant 1er tour aux régionales et l'échec au second. Le parti est trop mou sur les valeurs, trop étatiste en économie, pas "enthousiasmant" à droite, jugent-ils.
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Les bâtons mis dans les roues de son petit allié le Siel, montrent que le FN se referme, nonobstant les appels de Marion Maréchal-Le Pen à l'ouverture à Philippe de Villiers, Thierry Mariani, Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan ou Henri Guaino. Pour le maire de Béziers, "faire évoluer le FN de l'intérieur me semble, après le séminaire, mission impossible. 6h30 de débat avec une direction qui ne veut rien entendre ou seulement s'entendre elle-même". Le sénateur-maire FN de Fréjus, David Rachline, estime en revanche : "Il y a des gens qui pensent qu'il y a une potion magique pour gagner. Il faut continuer à expliquer notre programme, il y a des craintes à lever. Mais nos résultats démontrent que notre stratégie est valable". Pour un autre : "la direction du FN est en train d'intégrer que c'est le coup d'après 2017 qu'il faut jouer : elle s'est pris un coup de bambou avec les régionales. Toute la recomposition aura lieu après. le FN se fout de nous, on doit créer un rapport de force à l'extérieur. Gagner tout seul, c'est invraisemblable".
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Dans le dernier numéro de Monde et vie, Karim Ouchikh, président du SIEL, développe son analyse sur le paysage politique de la droite (extraits ; voir les détails sur 'Le Salon Beige') : "Pourquoi selon vous la droite parlementaire continue à avoir un discours social-démocrate ? Pourquoi n’emboîte-t-elle pas le pas à ses électeurs ? Où est le blocage ? Depuis la Révolution française, la gauche exerce sur la droite parlementaire une fascination politique durable, qui ne s’est jamais démentie depuis les débuts de la Ve République. À la différence de Margaret Thatcher, à l’origine de la fameuse révolution conservatrice britannique, aucun dirigeant politique français d’envergure n’a osé véritablement rompre avec ce corset idéologique qui empêche la libre expression sur notre sol des idées authentiquement de droite".
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Karim Ouchikh : "À cette première explication s’ajoute le poids de la puissance publique qui, dans ses différentes composantes (État, collectivités locales…), nourrit des clientèles politiques captives (fonctionnaires, syndicats) qui sont autant de relais d’opinion influents qui pèsent considérablement dans le débat politique. Sur l’échiquier politique français, occupant un espace singulier entre LR et le FN, il existe pourtant une force politique d’une puissance inouïe, dont on ne mesure pas suffisamment le potentiel électoral".
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Karim Ouchikh : "J’ai coutume de désigner cette force sous le vocable de “bloc villiériste", une force qui ne se réduit pas à la seule personne du fondateur du Puy-du-Fou, mais que ce dernier incarne avec un immense talent : souverainiste au plan institutionnel, conservatrice sur les questions de société, oeuvrant pour l’épanouissement des libertés, notamment sur un registre économique, ce bloc politique pèse, selon moi, entre 8 et 15 % du corps électoral français et ne demande qu’à se structurer et se mobiliser, surtout au lendemain des formidables rassemblements de LMPT qui ont donné naissance à toute une génération de femmes et d’hommes désireux de s’engager activement dans l’action publique. La dynamique conservatrice qui s’étend partout en Europe (Grande-Bretagne, Suisse, Hongrie, Pologne…) a vocation, tôt ou tard, à s’enraciner également en France".
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Karim Ouchikh : "À l’occasion du séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 février, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours politique les sujets de société qui préoccupent réellement nos compatriotes (notamment ceux qui votent traditionnellement à droite), au premier rang desquels les questions qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie…)".
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Karim Ouchikh : "Dans une stratégie de second tour, qui nécessite pour le FN de disposer d’une réserve de voix qui lui manque trop souvent, Marine Le Pen doit fidéliser et ‘‘arrimer’’ à sa personne cet électorat conservateur qui fera la différence aux présidentielles. Cette dynamique électorale passera soit par une alliance, ouvertement assumée, avec les forces de la droite conservatrice, appelées elles-mêmes à se structurer, soit par une prise en compte, dans le programme présidentiel de la patronne du FN de propositions politiques authentiquement de droite. Je n’ai pas la prétention de modifier la ligne politique actuelle du FN, mais simplement de la pondérer d’un point de vue idéologique", conclut Karim Ouchikh (fin des extraits ; voir les détails sur 'Le Salon Beige').
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Michel Garroté, 24.3.2016
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Arrête de délirer Marine !
Qu'elle l'admette ou pas, Marine Le Pen se plante complètement sur les questions économiques et elle tente de ratisser des électeurs de gauche. Ses propos sur le "libéralisme" sous hallucinés. Elle n'a aucune expérience de l'économie réelle, et sur ce point, elle n'est pas la seule en France. A cause de cela, on peut dire qu'il n'y a pas de parti libéral-conservateur en France et que tous les partis, quoi qu'ils puissent alléguer par ailleurs, sont étatistes et carriéristes. A ce propos, Robert Ménard c'est "lâché" et j'en suis très heureux.
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Robert Ménard (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Aujourd'hui, dans ce pays, on crève de trop d'État, d'administration, de règlements. Mon principal désaccord avec le Front national, c'est là-dessus. Ce pays a besoin de liberté. Quand j'entends un certain nombre de responsables du Front national critiquer le projet de réforme du code du travail, attendez ! Quand je vois les petites PME de ma ville, ils ne comprennent plus rien au code du travail, vous avez besoin d'être énarque pour comprendre le code du travail.
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Robert Ménard : Qu'on le simplifie et qu'on leur donne plus de tranquillité, plus de souplesse, c'est ce qu'ils demandent. Qu'est-ce qu'on veut ? Maintenir autant de chômeurs ? Y'en a marre de penser que le patron, c'est l'ennemi de l'ouvrier. Ils ont besoin que ça marche. Là, elle se trompe. J'ai dit à Marine Le Pen que si elle veut gagner les élections, il faut qu'elle change. Si elle ne change pas, elle perdra les élections. Il faut s'ouvrir à d'autres. Aujourd'hui, le programme du Front national rebute toute une partie de la droite. Or, pardon de le dire, c'est plus à droite qu'à gauche que le Front national peut trouver des voix (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) .
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Michel Garroté
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http://www.lepoint.fr/politique/loi-travail-le-fn-a-tort-de-s-opposer-selon-menard-02-03-2016-2022369_20.php
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Contrairement à Sarkozy, Marion n’a pas besoin d’être droitisée
Contrairement à Nicolas Sarkozy, Marion Maréchal-Le Pen n’a pas besoin d’être droitisée. C'est ainsi que Marion Maréchal-Le Pen explique, avec humour, qu'elle n'a pas besoin des conseils de Patrick Buisson (extraits adaptés d'un article du Parisien qui lui est consacré ; voir lien vers source en bas de page) : La benjamine de l’Assemblée continue d’élargir ses réseaux au sein de la frange de la droite séduite par son positionnement national-conservateur. Pendant la campagne des régionales, celle qui a fondé sa doctrine sur les lectures d’Ernest Renan, Maurice Barrès et Jacques Bainville, a même discrètement rencontré deux figures de la droite conservatrice catholique : Philippe de Villiers et Patrick Buisson.
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"Dans la jeune génération, la seule qui pourrait fédérer une partie du FN et une partie de la droite, c’est elle", confie Villiers, qui lui a offert un exemplaire dédicacé de son best-seller. Quant à Buisson, ex-conseiller de Sarkozy à l’Elysée, l’entrevue a eu lieu de manière plus improvisée, à la sortie d’une émission. "Il l’a reçue dans son bureau de la chaîne Histoire. Et le contact est très bien passé", raconte une connaissance commune. De quoi ont-ils parlé ? "Je n’ai pas besoin des conseils de M. Buisson", répond, tranchante, Marion Maréchal-Le Pen. "Car, contrairement à M. Sarkozy, je n’ai pas besoin d’être droitisée". Elle s'agace quand on l’interroge sur ses ambitions présidentielles et la possibilité d’une rivalité, un jour, avec sa tante.
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"C’est de la politique-fiction", renvoie systématiquement la jeune femme, qui n’a jusqu’à présent jamais fait défaut à Marine Le Pen. "Marion, c’est comme ma fille", dit d’ailleurs d’elle la présidente du FN. Mais l’histoire sera-t-elle la même après l’élection suprême de 2017 ? "Si Marine est battue, ça va remuer dans les brancards. La seule qui pourra maintenir la baraque en état et assurer une nouvelle donne politique avec un courant national-conservateur, c’est Marion, analyse un stratège du parti. Elle n’aura même pas le choix. Elle devra faire face à ses responsabilités".
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Au 'Carré', siège du FN à Nanterre, on rit à l’idée d’un tel scénario. Et pourtant, "Si Marine perd à nouveau en 2017, je ne vois pas comment elle pourra encore prolonger le désir jusqu’en 2022 auprès de nos électeurs. On n’est plus à l’époque de Georges Marchais et du candidat à vie", reconnaît un permanent (fin des extraits adaptés d'un article du Parisien qui lui est consacré ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/ce-qu-elle-a-derriere-la-tete-29-02-2016-5584885.php
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Le Front National version Marion
L'Express
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L'Express s'intéresse au séminaire interne au FN qui débute le 5 février (extraits ; voir le lien vers la source en bas de page) : Marion Maréchal et ses proches, sans doute soutenus par Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, militeront ardemment pour une redéfinition structurelle du programme économique; le maire de Béziers, Robert Ménard, lui soumettra de quitter symboliquement la présidence du Front national le temps de la campagne; Sébastien Chenu demandera l'abandon de la manifestation du 1er mai en l'honneur de Jeanne d'Arc.
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L'Express : Florian Philippot, assuré que le parti provoque des blocages émotionnels chez les électeurs, militera pour un changement de nom; Philippe Olivier espérera une volonté d'ouverture: la réserve de voix se trouve selon lui à droite et il aime à rappeler que seul, un parti ne gagne pas une élection présidentielle. La mère des batailles se rapproche, les regards se font plus pressants: voilà la personne de Marine Le Pen condamnée à réussir. 2017 sera sa dernière occasion. En cas de mauvaise performance, pour la première fois depuis qu'elle dirige le FN, sonnera la fin du leadership naturel (fin des extraits ; voir le lien vers la source en bas de page).
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Politique magazine
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Historien, politologue, Nicolas Lebourg est un des meilleurs spécialistes du Front national. En 2015, il a publié Les droites extrêmes en Europe (Seuil). Cet entretien est paru dans une version abrégée dans le numéro 148 de Politique magazine dont le dossier est consacré à Marion Maréchal-Le Pen, l’étoile montante du Front national (ci-dessous, quelques extraits de l'entretien ; voir le lien vers la source en bas de page).
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Politique magazine - Peut-on retracer brièvement l’histoire de ce qu’on appelle l’extrême-droite ?
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Nicolas Lebourg - En France, elle naît avec le général Boulanger au XIXe siècle. En schématisant, on peut dire que le boulangisme est fondé sur le rejet des corps constitués et qu’il prône une république référendaire à l’exécutif fort. Le Front national de Jean-Marie Le Pen s’inscrivait dans cette tradition. Mais depuis l’arrivée de Marine Le Pen, ces références culturelles et politiques ont largement évolué sous l’influence d’un « néo-populisme » apparu dans les années 2000 avec le mouvement fondé par Gert Wilders en Hollande. Le Front national est ainsi passé d’un « national-populisme », alliant valeurs sociales de gauche et valeurs politiques de droite, à ce que j’appelle un « souverainisme intégral ». A savoir, la promesse d’une protection tout à la fois économique, démographique et culturelle sans failles face aux dangers de la mondialisation.
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Politique magazine - Que représente Marion Maréchal-Le Pen au sein du FN ?
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Nicolas Lebourg - Marion Maréchal-Le Pen est au confluent des droites catholiques et identitaires. Elle fédère un « bloc des droites » qui entre en concurrence avec les tenants d’une ligne « ni droite, ni gauche » nombreux au sein du Front national. Son libéralisme économique – pas très différent de celui qu’affichait son grand-père – et son conservatisme sur le plan des mœurs, qui s’est affirmé dans l’opposition à la loi Taubira, vont dans cette logique (fin des extraits de l'entretien ; voir le lien vers la source en bas de page).
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Michel Garroté
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http://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/marine-le-pen-presidente-en-travaux-en-vue-de-2017_1759714.html
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http://www.politiquemagazine.fr/nicolas-lebourg-la-strategie-de-marion-marechal-le-pen-est-la-plus-pertinente/
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Et si Marine Le Pen gagnait en 2017 ?
Le CEVIPOF, le Centre de recherches de la vie politique française, a révélé les chiffres de sa gigantesque enquête réalisée auprès de 25.000 agents de l’État. Celle-ci révèle que chez les policiers et militaires, les intentions de vote en faveur du Front National atteignent 51,5%, contre 30% environ en 2012. Selon le journaliste franc-maçon d'êtrême-gauche Claude Askolovitch, si le FN passe en 2017, il n’y aura aucun trouble social. Il le dit dans une émission sur itélé.fr.
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Claude Askolovitch : "Si Marine Le Pen prenait le pouvoir alors l’État suivrait. Les professeurs râleraient (ils sont un peu moins de 10 % à annoncer un vote Front National). Mais dans l’administration, cela passerait (environ un quart des fonctionnaires votent Front National). Et ceux qui tiennent réellement la République (policiers, gendarmes, militaires) seraient d’accord dans leur majorité".
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Claude Askolovitch : "Il y aura un assentiment. Ce qui veut dire que Marine Le Pen peut prendre le pouvoir demain. Il ne se passera rien. Le FN, c'est la République. Ce sont ceux qui la défendent qui vous le disent. Et après on peut discuter à l’infini et très sérieusement sur ce qu’est devenue la République. Tous les débats sont libres", conclut Claude Askolovitch sur itélé.fr.
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Michel Garroté
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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/09/97001-20160109FILWWW00045-le-vote-fn-progresse-chez-les-fonctionnaires.php
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http://www.itele.fr/chroniques/edito-claude-askolovitch/quand-les-defenseurs-de-la-republique-votent-fn-149467
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Plutôt « qu’entendre le message des Français », mieux vaudrait les écouter…
Ce qui est insupportable au lendemain des scrutins à deux tours, c’est la mine déconfite d’un certain nombre de camarades lorsqu’on leur annone que le FN n’a conquis qu’une poignée de communes, zéro départements ou zéro régions. On en a même entendu certains, déclarer qu’ils envisageaient de s’installer dans un pays « européen » d’Amérique du sud pour y créer leur propre communauté tel un Little italy ou un China town. Il faut leur rappeler qu’en 1965 Tixier Vignancour n’avait obtenu « que » 5 % à l’élection présidentielle, ce qui était formidable à l’époque, et que le FN avait mis 12 ans pour atteindre en 1984 son premier résultat significatif aux élections européennes. On ne peut que répéter pour les naïfs que -sauf guerre ou révolution- la caractéristique du corps électoral est la stabilité avec une évolution sur le long terme de 0,5 à 1 % par an. Le meilleur exemple étant la lente dégringolade du parti Communiste français, qui aura mis 40 ans pour chuter de 20 points.
Le problème du Front national pour les élections à deux tours, c’est que ce parti n’a pas de réserve et qu’il ne veut pas -ou ne peut pas- conclure d’alliance; à titre d’exemple, 58% des électeurs du parti de Dupont-Aignan se sont reportés au second tour vers les « Républicains ». Il était dit ici, il y a une semaine, que ceci pouvait changer au-delà de 30 % des voix sur l’ensemble du territoire. Par contre, et à l’inverse de ce que prétendent les commentateurs officiels, la mobilisation de second tour bénéficie autant au Front national qu’à ses adversaires sauf situations particulières liées au charisme de chaque candidat (Marion par exemple). Le FN n’a engrangé aucune région, certes, mais il a recueilli pratiquement 7 millions de voix au soir du 13 décembre, score jamais atteint mais encore très éloigné des 18 millions de voix de François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012… c’est loin d’être gagné.
Pour faire enrager nos amis du FN je leur fais remarquer que leur parti a tout de même conquis une région, si ce n’est sur le terrain électoral tout au moins sur celui des idées, c’est la Corse qui a élu des autonomistes sur un programme identitaire qui va même au-delà de celui du Front National : préférence régionale, statut de résident (5 ans d’ancienneté sur l’ile pour devenir propriétaire), protection du patrimoine, de la culture et de la langue… Les relations futures entre l’assemblée de Corse et le gouvernement français ne ressembleront pas à un long fleuve tranquille si l’on observe l’attitude anti-démocratique de Manuel Valls au soir du second tour qui a omis de féliciter Gilles Siméoni comme il l’a fait pour les 12 autres futurs présidents des régions françaises. Il est vrai que la proximité de l’électorat FN et autonomiste du point de vue sociologique est telle que la Corse est le département français où le FN réalise ses scores les plus faibles par un jeu de vases communicants. Bienvenue au nouveau patron de la Corse dans le club des intouchables…
Dans notre nouvelle grande région “Occitanie” on notera l’excellent score de Louis Aliot sur la partie Languedoc-Roussillon, ce qui lui aurait certainement permis d’être élu, si Hollande n’avait pas voulu entrer dans l’histoire par le biais de la réforme territoriale. Ce qui renforce ce que nous avons toujours dit à savoir que l’objectif réel de cette réforme était de favoriser l’élection des affidés du premier cercle du président de la République…
Terminons ce tour d’horizon par les Antilles où les régionalistes enlèvent la collectivité territoriale de la Martinique en battant le président sortant socialiste avec l’aide de la liste minoritaire des républicains ce qui constitue un revers cuisant pour la gauche. Silence-radio dans les médias…
Dès les résultats du second tour connus, les hommes politiques (Valls, Cambadélis, Raffarin, NKM, Juppé…) bousculés -pour une fois- par les journalistes, ressortaient leur éternel refrain « on a compris le message des français » pour retomber dès le lendemain dans leur cuisine immonde du « Pacte républicain », de la « majorité d’idées », de la « nouvelle majorité » autant de « concepts Théodule » -aurait dit De Gaulle- à base de vaseline… mais ce qu’ils n’ont pas entendu, c’est le message du peuple français -tous partis confondus- qui clament tout haut : « quand on sort dans la rue, on a l’impression de ne plus être chez nous, on ne reconnaît plus notre pays ! ».
Messieurs les politiques, il ne suffit plus d’entendre les français, il faut les écouter…
Rémy Lebard, 21/12/2015
La France menottée par sa caste politico-médiatique
La réforme protestante, le siècle des Lumières, la Révolution de 1789, la fin de la monarchie, les deux Guerres mondiales, la guerre d'Algérie, Mai 68, la Guerre froide et la dépénalisation de l'avortement dans les années 1970, tous ces événements, en quelques siècles, ont profondément changé la France datant du millénaire capétien : mille ans de monarchie d'inspiration catholique, puis, en 250 ans, de nombreux systèmes politiques, dont pas moins de cinq Républiques.
Aujourd'hui, en décembre 2015, la Cinquième République n'incarne quasiment plus rien de ce que fut la France jusqu'à la fin des années 1960. Les récentes élections régionales ont été, au sein de la caste politico-médiatique française, l'occasion de se livrer à une hystérie collective impensable hors de France, dans les pays démocratiques s'entend. De plus, ce pays a cessé d'être un Etat de droit, libre et démocratique, pour devenir un pays liberticide et arbitraire. Vu de Suisse, vu de Scandinavie, vu d'Allemagne, vu des Etats-Unis, vu d'Israël, ce qui se passe actuellement en France semble hallucinant.
Je pense notamment à cette prétendue obligation de devoir unir l'extrême-gauche, la gauche et la droite classique dans une supposée lutte commune contre la droite patriotique. Je pense aussi à l'incroyable médiocrité, à la crasse inculture du personnel politique et médiatique. Comment en sont-ils arrivé là ? Quel événement, en quel siècle, a déclenché le détonateur de ce qui aujourd'ui, en décembre 2015, n'est plus qu'un désastre quasi-généralisé, une farce monstrueuse, un terrible gâchis ?
Michel Garroté
L’économie, le maillon faible du Front national
Sur lexpress.fr, Christine Kerdellant, à propos du programme économique du Front National, écrit : C'est la débâcle économique qui alimente le vote pour le FN, or l'économie est son point faible, le domaine par excellence où ses idées sont à la fois caricaturales et contradictoires. La superposition des cartes montre qu'il existe une forte corrélation entre le taux de chômage et le vote Front national. Les difficultés économiques, la pauvreté et la régression sociale ont fait monter en flèche la cote du FN dans ces zones de désespérance.
Il s'agit pourtant du talon d'Achille du FN, le domaine par excellence où ses idées sont à la fois caricaturales et contradictoires. Dommage que les électeurs n'y aient guère prêté attention, ne retenant que le retour de la retraite à 60 ans, la revalorisation des pensions, la hausse des salaires les plus faibles et la baisse des taxes sur l'essence. Au vrai, il leur importait surtout de changer de têtes, d'essayer autre chose : ils n'ont, croient-ils, plus rien à perdre. Beaucoup imaginent qu'il suffirait d'avoir Marine Le Pen aux manettes juste pour un temps, ou à petite dose, pour donner une leçon aux partis traditionnels et repartir sur des bases plus saines.
Ils se trompent : si le FN continue de progresser et accède un jour aux responsabilités nationales, s'il applique alors le programme économique que chacun peut consulter sur son site Web, la France risque de connaître une situation proche de celle de l'Argentine ; elle pourrait entrer dans une spirale funeste, une de ces débâcles autoentretenues dont un Etat ne se relève jamais, ou après des décennies de chaos. L'Argentine, quant à elle, n'en est toujours pas sortie. "Un peu" de Marine Le Pen ferait exploser le coût de notre dette, car la France protectionniste et privée de l'euro en tant que monnaie unique ne serait plus assimilée à la "zone Allemagne" pour les investisseurs japonais ou américains qui financent nos déficits; perdant confiance en l'Hexagone, ils vendraient leurs obligations d'Etat. Inflation, fuite des capitaux, isolement international... "Un peu" de Marine Le Pen nous ferait toucher un point de non-retour.
Car la stratégie économique du FN est inepte. Contrairement à son père, qui prêchait une forme de poujadisme libéral allant de pair avec ses idées identitaires d'extrême droite, Marine Le Pen est marxiste et adepte d'une économie dirigée: chez elle, la relance par l'augmentation des allocations familiales et des revenus modestes voisine avec l'encadrement des prix, la réindustrialisation à marche forcée, des prélèvements accrus sur les grandes entreprises, la nationalisation des banques, le tout assorti de mesures protectionnistes et du retour au franc.
Pour la Fondation Concorde, un think tank libéral, ce cocktail explosif rappelle trois expériences catastrophiques: la relance économique de 1981, qui avait abouti à la hausse des importations, l'aggravation du déficit commercial, le creusement du déficit public, l'emballement de l'inflation... et, très vite, la sanction des marchés financiers. Mais cette feuille de route évoque aussi le choc fiscal de 2012-2013 du gouvernement Ayrault, avec la taxation accrue qui a poussé les grandes entreprises à délocaliser. Enfin, il évoque irrésistiblement le modèle économique argentin, avec sa politique de dévaluations monétaires et sa tentation de l'autarcie. "Ces mesures coûteraient 120 milliards d'euros par an", calcule Michel Rousseau, président de la fondation. De quoi nous faire passer du déclin à la ruine.
Michel Garroté
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/l-economie-talon-d-achille-du-front-national_1745886.html
Les électeurs FN choisiront-ils la violence la prochaine fois ?
Dans Famille chrétienne, le député Jean-Christophe Fromantin déclare : Le gros risque du second tour serait de donner un sursis au système. Puisque la droite et la gauche se répartissent les régions, les états-majors peuvent dire : « Circulez y a rien à voir ! » Mais les partis de gouvernement font un mauvais calcul. Ils ne comprennent pas que 40 % des Français vont rester sur une frustration. Résultat, les électeurs s’exprimeront avec plus de violence encore lors de la prochaine élection en 2017 ou, pire, ils utiliseront d’autres canaux pour manifester leur colère, conclut Jean-Christophe Fromantin.
Eric Zemmour analyse le scrutin des régionales : "Marine Le Pen avait raison. L'UMPS existe. Elle l'a vu de près. Il lui est même passé sur le corps. Non seulement l'UMPS existe, mais il gagne. Et il gagne toujours. L'UMPS est à la politique française ce que l'Allemagne est au football. La dynamique électorale du FN est incontestable. Le plafond de verre aussi. La dédiabolisation a été inutile et vain le parricide. Il ne s'agit même pas de ligne politique. Le social-colbertisme de Philippot, le social-ouvriérisme de Marine ou le libéralisme réac de Marion ont également été balayés.
Marine Le Pen est le seul et farouche adversaire de l'UMPS mais elle en est aussi sa meilleure assurance-vie. Le Front National est le dernier mouvement politique à soutenir les thèses souverainistes (...) il est le dernier porte drapeau des patriotes. Mais pour voir ses idées accéder au pouvoir il faudrait qu'il se saborde et se fonde dans un ensemble plus vaste, un front des fronts, dont les Le Pen ne seraient pas forcément les patrons, un rassemblement pour le peuple français. Le RPF, comme celui que fonda le général de Gaulle en 1947.
L'UMPS, c'est aussi la réalisation du vieux rêve de Giscard lorsqu'il fonda dans les années 70 l'UDF avec lequel il espérait rassembler deux Français sur trois en détruisant les gaullistes et l'union de la gauche (...) Le rêve de Giscard après l'élection d'Estrosi et de Bertrand : il rassemble Raffarin, NKM, Juppé, Valls, Macron, Dray, Cambadélis, Hollande... Le parti n'existe pas encore qu'il gagne déjà toutes les élections. Reste à lui trouver un chef. La présidentielle de 2017 y pourvoira mais la victoire lui est déjà acquise. Le pouvoir lui est déjà promis et son programme est déjà écrit. C'est celui de Bruxelles, de Berlin, du MEDEF, conclut Eric Zemmour.
L’essayiste Paul-François Paoli estime dans Famille chrétienne qu'une alliance gagnante-gagnante entre LR, débarrassé de ses chiraquiens, et le FN est indispensable : Les Républicains (LR) se trouvent dans une contradiction. L’électorat LR est proche du FN sur de nombreux points : les sujets régaliens, la sécurité, l’islam etc. La direction du parti est liée au système politique. Il est trop tard pour que Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou François Fillon changent. Ils ont été formés au chiraquisme qui a voulu un cordon sanitaire autour du FN. Tel n’était pas encore le cas en 1983 à Dreux. Christian Estrosi lui-même a proposé des alliances au FN jusqu’en 1998. Cette politique de refus d’alliance avec un parti national républicain, souverainiste et bonapartiste est suicidaire pour les Républicains, conclut Paul-François Paoli.
De son côté, José Castano écrit : Hors de question de laisser le Front National gagner une région !... Tout devra être fait pour l’emporter (Manuel VALLS). Ouf ! Nous avons eu chaud !... « Le fascisme n’est pas passé ! » et comme s’écriait Molière dans « Les femmes savantes » : « Nous l’avons, en dormant, Madame, échappé belle !... ». Les Français pourront désormais se replonger dans leur amnésie congénitale et reprendre leur sommeil… Brave peuple, continue à ne rien vouloir entendre, ni à ne rien vouloir voir… Persiste dans ta léthargie mais, combien dur sera le réveil !... Dans l’immédiat, grâce au ciel, il n’y aura pas de « chemises brunes » ; la « guerre civile » prédite par notre Premier Ministre en cas de victoire du FN, n’aura pas lieu (les émeutes, la violence et le terrorisme pourront, en revanche, perdurer) ; les camps d’internement ne seront pas ouverts ; la liberté vivra ; les « droits de l’homme » seront respectés ; l’économie repartira à la hausse ; le chômage déclinera ; la paix et la sécurité seront assurées… « L'ânerie humaine est la source des pires catastrophes... Mais aussi une mine d'or inépuisable pour qui sait l'exploiter » se plaisait à dire Montaigne.
Déjà, à la veille des élections départementales, Manuel Valls, avait clairement identifié son ennemi en jouant à outrance de la démagogie et en pesant sur les peurs : « Si je fais campagne, c’est que j’ai peur pour mon pays, peur qu’il se fracasse contre le FN » … Puis, lors du « grand rendez-vous d’Europe1 » : « Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen. » (...) C’est un programme qui jettera les Français les uns contre les autres ». Ainsi le combat essentiel mené par le Premier ministre était-il clairement défini. À ses yeux, ce n’était pas l’islam (et tout ce qu’il engendre d’insécurité) qui posait problème… c’était le FN ! Pour le prouver, il prit soin d’afficher clairement devant un parterre de 150 personnalités musulmanes lors du lancement de « l’instance de dialogue », le 15 juin 2015 : « L’islam est en France pour y rester ! » et, le 17 août 2015, lors du séminaire de rentrée du gouvernement à l’Elysée, consacré à la « France de 2025 » : « L’islam est compatible avec la démocratie ». Monsieur Valls devrait aller faire un petit tour dans les pays musulmans pour voir à quel point les régimes en place sont « démocratiques ».
La Bruyère, traitant des hommes, dans « Les Caractères », a ce mot crucifiant : « À quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ». Et depuis que nous savons, par la bouche du Premier Ministre, que « l’islam est compatible avec la démocratie » revendiqué par ailleurs comme «une religion d’amour, de tolérance et de paix », 130 morts et 352 blessés après le 13 novembre, nous pouvons vraiment estimer l’avoir échappé belle… « Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles » écrivait Charles Péguy… mais qu’il est dur, quand on est un personnage de Feydeau, de vouloir se conduire en héros de Corneille, conclut José Castano.
Michel Garroté
Le FN, le défaitisme et l’espérance
Un tiers des catholiques français ont voté FN. Dans ce contexte, le chroniqueur catholique de droite Michel Janva écrit notamment (extraits adaptés ; source : http://lesalonbeige.blogs.com) : Drôle de démocratie avec le premier parti de France, en tête dans 6 régions dimanche dernier, qui n'obtient aucune région. Le système gouverne mal mais se défend bien. Avec plus de 6 820 000 votants (6,42 millions au premier tour de la présidentielle de 2012), le FN réalise le meilleur résultat électoral de son histoire et obtient 358 élus (il en avait 120 dans les conseils régionaux sortants). C'est en PACA, région classée à droite, qu'il réalise son meilleur résultat avec 45,22% (le FN est en tête dans le Vaucluse).
Autre chroniqueur catholique de droite, Bernard Antony, de son côté, écrit notamment (extraits adaptés ; source : http://www.bernard-antony.com/) : Il est satisfaisant que le meilleur résultat, et de loin, pour le Front National ait été obtenu en PACA où Marion Maréchal a mené avec un très grand talent et beaucoup de courage une campagne fondée sur la promotion des valeurs d’universalité et d’enracinement de ce qui demeure de civilisation française et chrétienne, notamment dans son identité provençale. Elle a été la plus en vue des têtes de listes et la première à oser égratigner un peu, avec la remise en cause du rôle pervers du planning familial, le mystérieux tabou sans doute d’essence idéologico-religieuse de l’avortement. Car pèse encore de fait l’interdiction menaçante de manifester le choix de sauver des vies innocentes plutôt que de leur dénier le droit de naître.
Bernard Antony : Les partis confédérés de l’établissement n’ont remporté les scrutins qu’en raison d’un véritable déni de démocratie authentique et d’un détournement idéologique totalitaire de la République assorti des fulminations intimidatrices et véritablement terroristes de M. Valls dans sa constance robespierriste. Trois élus dits de droite, Mrs. Bertrand, Estrosi et Richert et les cinq élus socialistes l’ont été grâce aux voix du parti communiste et de la nébuleuse marxiste-léniniste et mélenchonnienne. Or, en Europe occidentale, il n’y a plus qu’en France qu’un parti ose sans vergogne persister dans son appellation séculaire « communiste » : après bientôt un siècle, en 2017, du plus durable système totalitaire esclavagiste avec ses massacres et ses génocides, avec ses cent millions de morts.
Bernard Antony : Éclipsée le temps d’un scrutin, la triste réalité sociale et culturelle de notre pays va réapparaître dans sa course vers le chaos. On y court avec le nihilisme idéologique et moral qui domine le monde dit culturel et les médias, et inspire tragiquement l’Éducation Nationale. Ce sur quoi les porte-parole du Front National s’expriment à peine mieux que les autres. On y court avec le renforcement sans cesse d’un étatisme jacobin libéral-socialiste toujours plus fiscaliste… Sur ce point aussi on veut espérer du Front National un retour de balancier vers une doctrine de l’autorité de l’État qui doit être plus que jamais protecteur de la sécurité mais aussi des libertés économiques, professionnelles, sociales, familiales et scolaires conclut Bernard Antony.
Suite au scrutin, Marion Maréchal-Le Pen a notamment déclaré (extraits adaptés ; source : https://www.facebook.com/MMLPen.officiel/) : Il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs. Au nom des valeurs de la République, ils auront ce soir sabordé la représentation du peuple français.Tout aura été fait : calomnie, mensonge, clientélisme, vote communautaire… et je vous en passe. Mes amis, ne les écoutez pas, il n’y a pas de plafond de verre. Ce soit disant plafond de verre était de 25% en 2010, aujourd’hui à 48%. Et demain nous serons majoritaires. Où est le plafond de verre lorsque nous gagnons près de 200 000 voix à l’entre-deux tours ? Où est le plafond de verre ici en PACA alors que nous obtenons le meilleur score Front National en France ?
Marion Maréchal-Le Pen : Alors si tous ces profiteurs cyniques peuvent nous effrayer, s’ils pensent nous dégoûter, s’ils pensent nous décourager, je leurs dis : ils se trompent ! Nous redoublerons d’efforts, nous redoublerons de combativité. Notre amour de la France n’en est qu’exalté. A la région, je serai, avec mon équipe, votre représentante : celle des patriotes. Honnête, fidèle, libre pour que notre région reprenne toute sa place et que les patriotes soient défendus. Les vieux rentiers de leur système ont été élus par défaut. Ils sont d’ores et déjà pieds et poings liés par leurs compromissions.
Marion Maréchal-Le Pen : Les électeurs reviendront vers l’envie, l’envie d’être défendus, d’être représentés, d’être Français. Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte. Et parce que nous sommes Français, le courage n’est pas ce qui nous manque. Notre histoire est faite d’immenses tragédies mais aussi de sublimes résurrections. La sublime résurrection viendra à force de courage, de droiture et de travail pour et avec tous les patriotes, conclut Marion Maréchal-Le Pen.
Michel Garroté, 14.12.2015
Elections régionales et guerre civile
L’Europe ne parviendra pas à contenir l’islam, si elle ne revient pas à certaines valeurs fondamentales, qui, au demeurant, sont aussi des questions de simple bon sens. Je pense notamment à la natalité, au respect du droit à la vie et à la légitimité de la famille, au sens judéo-chrétien du terme. Le fait est que l'Europe en général et la France en particulier creusent leur propre tombe.
C’est d’autant plus affligeant qu’il suffirait de peu de chose pour mettre fin à ce suicide collectif. Face à ce qui est devenu une colonisation mahométane de peuplement, les pays européens seraient parfaitement capables, s’ils le voulaient vraiment, de prendre des mesures efficaces qui n’ont strictement rien à voir avec le racisme, l’ostracisme et l’exclusion.
A cet égard, les élections régionales françaises sont assez révélatrices. L'hystérie politico-médiatique contre le Front National (FN), avant le second tour de dimanche qui vient, dépasse l'imagination. L'on va jusqu'à accuser le FN de risquer de plonger le pays dans la guerre civile. Le débat, on le voit, vole bas. C'est le salafisme, et, non pas, le FN, qui risque de mener la France à la guerre civile.
Le FN va sans doute perdre dimanche, puisque la gauche et la droite, lors de ce scrutin, ne feront qu'un. Même chose pour le second tour des présidentielles en 2017. De ce fait, la vraie question est, peut-être, de savoir comment réagiront les électeurs du FN, en clair, comment réagiront les 28% de Français qui se sentiront, une fois de plus, exclus de la scène politique nationale.
Il y a, certes, un risque de guerre civile. Mais il n'est pas le fait du FN. Ce risque est le fait de l'union gauche-droite contre le FN et il est le fait du refus de barrer la route à l'islam radical. La droite française refuse de s'allier au FN et elle adopte, vis-à-vis de l'islam radical, la même posture que la gauche. Et c'est cela, le risque de guerre civile.
Michel Garroté, 11 décembre 2015
Régionales : un mardi mouvementé
Hier, le feuilleton des régionales a continué. C’était notamment la date limite pour le dépôt des listes du second tour, ce qui permet de savoir qui se retire ou qui fusionne. Les projecteurs étaient braqués sur la liste de Jean Pierre Masseret, candidat PS de la région Grand Est, sommé par Hollande et Valls de se retirer au profit du candidat des Républicains.
L’intéressé a réussi à se maintenir, malgré les pressions. Seuls 71 colistiers ont réclamé le retrait de la liste, ce qui est en dessous du seuil légal de 90 colistiers pour pouvoir se retirer d’une liste. Décidément, les consignes solférino élyséennes passent mal.
Cela ne va pas chez les socialistes
Aux dernières nouvelles, des indiscrétions révèlent que les parlementaires du PS se sont même traités de tous les noms d’oiseaux. Certains refusent même de voter, en Nord/Pas de Calais/Picardie, pour Xavier Bertrand. Bref, les consignes d’en haut sont modérément appréciées par les socialistes locaux… Manuel Valls appelle les électeurs à voter pour la République et pour la France, tout en se déclarant plus clair que Sarkozy. Bref, les grandes manœuvres pour 2017 sont déjà là : Hollande, veut il apparaître comme le sauveur de la République et rappeler aux électeurs des Républicains qu’il s’est désisté pour leurs candidats ?
Et dans les autres régions ?
En Bretagne, J.–Y. Le Drian impose ses conditions pour fusionner avec les écologistes, dans la mesure où il bénéficie d’une confortable avance. En Ile de France, Valérie Pécresse, qui manque de réserves de voix pour le second tour, est confrontée à un Bartolone qui fusionne avec les écologistes et le Front de gauche. Enfin, Dominique Reynié, candidat des Républicains, dans le Sud Ouest, refuse le retrait alors qu’il est en 3e : le politologue estime qu’un tel retrait accréditerait l’idée d’une UMPS. Au moins, le pourfendeur du populisme veut rester logique à ses analyses, ce qui est à son honneur.
Y a t il des craintes à avoir ?
Il y a une dénonciation du FN et des réflexions sur l’abstention dans certains médias. Dans certaines cartes électorales, les zones votant FN sont mêmes indiquées en brun. Mais en même temps, la mayonnaise du front républicain n’emballe pas les foules, comme, en 2002, quand JM Le Pen était au second tour. On ne recense pas de manifestations anti FN. Par ailleurs, il n’y a pas de sondages donnés sur des résultats de second tour.
Source
Le Front National, le Parti Socialiste et la Morale
D’après tous les dirigeants socialistes, grands donneurs de leçons devant l’Eternel, le vote Front National serait un vote un vote immoral, un vote contre la République, un vote contre la France.
Ce serait immoral de voter Front National ? Ah bon.
«J’ai 20 ans, je suis en master et j’ai voté FN»
Selon un sondage réalisé par Harris Interactive au lendemain du premier tour des élections régionales, plus d’un jeune adulte (18-30 ans) sur trois a voté Front national. Témoignages de ces jeunes qui ont voté FN.
Au lendemain du premier tour des régionales, à l’issue duquel le Front national est en position de force, une enquête réalisée par Harris Interactive pour 20 minutes révèle que 34% des 18-30 ans ont voté Front national au premier tour. Nous avons essayé de comprendre les raisons et les motivations de ce vote en donnant la parole aux jeunes électeurs qui ont voté FN ce dimanche 6 décembre.
«Bac +6, agrégative en lettres...»
Pour Laila, le vote d’un jeune sur trois pour le Front national peut s’expliquer par l’échec scolaire et un niveau d’éducation en baisse en France. Un argument auquel Eugénie répond avec véhémence: «Bac +6, préparant l’agrégation de lettres... vous avez raison, je dois vraiment être en échec scolaire...», ironise l’étudiante qui a voté Front national. Selon elle, il faut impérativement «revoir les “clichés” sur les jeunes qui votent FN».
«J’ai voté FN principalement par conviction»
Car on peut être jeune, faire des études et voter Front national, comme le souligne un étudiant en Master de Finance de 20 ans. La raison avancée pour expliquer son vote? «L’immigration massive a entraîné un communautarisme exacerbé de millions d’individus. Ces derniers cherchent à nous imposer leur religion à l’école par le port du voile, cherchent à transformer nos églises en mosquées et veulent imposer leur viande halal. Les millions de réfugiés qui vont s’ajouter à cette communauté ne feront que diviser encore plus notre pays et ça, ce n est simplement pas souhaitable», explique-t-il. «De plus, la justice fait preuve d’un laxisme sans nom depuis de nombreuses années, scande-t-il Il faut revenir au respect des forces de l’ordre et de notre drapeau». Si l’électorat n’est plus le même qu’il y a dix ans, force est de constater que les motivations du vote FN sont parfois identiques que chez les aînés.
«Dépit» et «curiosité»
«J’ai 20 ans et suis en 2e année de droit. J’ai voté FN principalement par conviction, et non par peur ou colère», avance Clément. «En effet, je suis convaincu qu’il nous faut le retour des frontières, que l’islamisation de la France est grimpante, et que notre pays est en tutelle, privé totalement de sa souveraineté».
Victoria présente, elle aussi, un argumentaire qui semble pensé, réfléchi. «Le FN représente le seul parti que j’estime digne de porter et représenter les valeurs de la France en laquelle je crois, affirme-t-elle avec la fougue de la jeunesse. La diabolisation de ce parti par les autres partis, les journalistes, les personnalités influentes et les citoyens qui répètent leurs propos, est désormais tellement ringarde», explique-t-elle. «Je suis fille de Français de souche, Française de souche moi-même (je ne vois pas ce qu’il y a de raciste à l’affirmer). A l’âge de 6 ans, j’ai quitté la Côte d’Azur pour une banlieue des Yvelines et plus précisément une “cité”. J’ai subi dès ma rentrée dans ma nouvelle école primaire, où la majorité des enfants étaient en fait mes voisins, un harcèlement», raconte-t-elle. Autre argument avancé par la jeune fille en faveur du FN: «permettre aux jeunes entreprises françaises de ne pas être contraintes de s’expatrier».
Si certains, comme Emilio, considèrent que les jeunes se tournent vers le FN «par dépit» et «par curiosité», pour pouvoir «enfin savoir ce que le parti de Marine Le Pen propose» et juger, dans l’exercice du pouvoir, un parti qui n’a encore jamais gouverné», il devient clair que d’autres combattent résolument le cliché du vote contestataire. Jean-Baptiste, lui veut croire que cette vague n’est qu’une «mode». «Avant un jeune s’affirmait en fumant et en votant Mitterrand comme en 81, aujourd’hui la gauche ne représente plus cette alternative rebelle et branchée.», estime-t-il.
La presse s’interroge après la percée historique du FN
Sur tous les tons, les éditorialistes français s'interrogent sur les causes et les conséquences du score du Front national.
Au lendemain du premier tour des élections régionales qui a marqué une «percée historique» du front national (FN), arrivé en tête dans six régions, les éditorialistes ont lundi une double interrogation: comment en est-on arrivé là? Que faire au second tour?
Le parti de Marine Le Pen a capté environ 28% des suffrages, devançant la droite (27%) et le PS (23,5%), selon les dernières totalisations encore partielles du ministère de l'Intérieur. «Son résultat, historique, dépasse tous les pronostics», constate Michel Urvoy (Ouest-France).
Ce qui a poussé, d'une manière absolument inédite, Le Figaro etL'Humanité, à choisir le même titre de Une: «Le choc».
Pour @humanite_fr et @Le_Figaro, c’est "le choc" https://t.co/uocU5ljLYG #Regionales2015 pic.twitter.com/PqSNhgIETa
— Slate.fr (@Slatefr) 6 Décembre 2015
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Christophe Bonnefoy résume bien l'humeur ambiante: «le Front national est tout simplement le premier parti de France». «Le vote sanction contre le pouvoir en place, mais aussi contre une opposition moribonde, ne fait aucun doute», explique-t-il.
Pour Guillaume Goubert (La Croix), «le choc est brutal» et il faut réaliser, selon Jean-Claude Souléry de la Dépêche du Midi que «nous sommes atteints de lepénisme aigu». Dans le Courrier Picard, Mickael Tassart remarque de son côté que «le score du FN est glaçant mais mesure fidèlement la colère des électeurs».

Neutralité de la presse inexistante: Les médias français n'ont jamais hésité à faire de la propagande anti-FN. Tout comme nos médias en Suisse n'hésitent pas à cracher sur l'UDC.
Car, explique David Guévart dans Nord Littoral, «ce premier tour achève la débandade de la majorité présidentielle».
«Ce n'est pas un hasard si le Nord-Pas-de-Calais - Picardie et la Provence-Alpes-Côte d'Azur arrivent en tête des régions où le Bleu Marine s'étend le plus largement», estime Stéphane Albouy (Le Parisien). Des endroits frappés par un «taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale» ou qui étaient comme le Nord, des bastions PS où «une immense attente» a viré «aujourd'hui à la désillusion».
"Le choc", "la déferlante" : les unes de la presse au lendemain du 1er tour des régionales https://t.co/kHxlGzmwUJ… pic.twitter.com/2B5L6b1Dnl
— pat (@natypatou) 7 Décembre 2015
«Nous vivons désormais dans un système tripartite», écrit L'Est Eclair (Jean-René Lore). Mais, remarque Nicolas Beytout (L'Opinion) «cette situation nouvelle fracasse tous les codes des soirées électorales antérieures. Elle laisse les perdants, la gauche et la droite, sans stratégie. Et sans voix».
Au 2e tour, fusion? Désistement? Nicolas Sarkozy, dont plusieurs éditoriaux soulignent l'échec face au FN, a déjà dit non. Et Le Figaro lui donne raison car «rien ne serait pire qu'une droite donnant aux Français l'impression de mitonner avec la gauche sa «soupe à l'union» pour sauver des places et des postes», écrit Alexis Brézet dans le quotidien de droite.
Ce qui fait d'ores et déjà dire à L'Est Républicain (Alain Dusart) que »la question de «faire barrage» au FN prend déjà l'eau«. Mais, La Charente Libre par Jean-Louis Hervois affirme que «la droite (ayant) pris la précaution dès l'annonce des résultats de refuser tout compromis (...) La voilà dotée d'un cadeau empoisonné».
Éviter «le pire»?
En revanche, pour Libération, Laurent Joffrin estime que «tout républicain conséquent doit comprendre que le pire est devant lui. Et tout faire pour l'éviter». Dans L'Humanité, Patrick Apel-Muller, après avoir rendu le PS et François Hollande responsables de la déroute, souligne toutefois que «partout où le Front national menace, il ne peut y avoir d'hésitation: voter contre lui».
La Croix interpelle les abstentionnistes, qui représentent un électeur sur deux. «Tout électeur doit se sentir interrogé: accepte-t-il ou non cette perspective? Et, quelle que soit sa réponse, aller voter» écrit Guillaume Gaubert.
Raymond Couraud (L'Alsace) estime en effet que «la France des abstentionnistes a certainement une partie de la réponse entre ses mains». D'autant que «l'abstention est de loin le premier parti de France», écrit Jérôme Glaize dans Presse Océan.
«Vainqueur du premier tour, le FN est-il pour autant assuré d'enfoncer le clou dimanche prochain? Rien n'est acquis», pense toutefois Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain.