Le 3 octobre 2001, un petit cortège de trois ou quatre voitures à plaques valaisannes se dirigent à bonne allure vers Berne. À l’intérieur de l’une d’elles se trouvent Yves Donzallaz et Oskar Freysinger. Ce dernier joue gros. Il présente comme candidat au poste de juge fédéral le second nommé.
Malgré ses compétences connues et reconnues, Yves Donzallaz ne part pas forcément vainqueur. Il faut dire qu’il est présenté sous la bannière UDC, ce qui, en ce temps, n’est pas vraiment un avantage. Quant à Oskar Freysinger, il compte là-dessus pour accélérer l’intégration de son parti dans le paysage politique cantonal. Pour cela, il a dû batailler ferme et tirer toutes les ficelles qu’il a déjà tissées à Berne. Malgré son jeune parcours en tant que président de ce parti, il occupe déjà une place de choix dans la presse (si l’on peut dire) et s’est déjà fait connaître au-delà du Roestigraben.
Dans la salle du Conseil National où se tiennent tous les élus fédéraux, les présentations sont faites. Kaspar Baader vient de finir celle concernant son poulain valaisan. Il sera opposé à un candidat bien à gauche et vaudois. La bataille promet d’être rude.
Un évènement va cependant troubler le bon déroulement du plan prévu par Oskar. S’il pensait que son candidat serait élu, c’est qu’il a fait les comptes. Normalement, cela devrait jouer, mais c’est si serré qu’un rien peut venir gripper la machine. Et c’est ce qui est arrivé !
Par malheur, l’enterrement d’élus à Zoug, suite à la tragédie survenue quelques jours avant, a lieu le même jour. Ce qui fait que quelques élus UDC manqueront sous la coupole, eux qui seront présents aux adieux à un camarade de parti. Mais qu’à cela ne tienne, les décomptes des présents montrent que Yves Donzallaz devrait passer le cap, à la condition que les élus valaisans se portent majoritairement au moins, vers lui. Oskar est tellement nerveux que son souffle est parfois coupé. Mais il espère et le vote se déroule.
Mauvaise surprise, le candidat valaisan est évincé du poste pour quelques voix.
On reprend alors tous les votes et les calculs montrent que les élus valaisans ont TOUS voté pour le candidat socialiste. « On ne pouvait quand même pas voter pour un UDC » dira même l’un d’entre eux. Oskar dépité, commente amèrement à la radio le comportement mesquin et par trop partisan de ses élus cantonaux. Et ceux-ci, victorieux, admettront sans trop de gêne avoir barré la route de l’extrême droite naissante en Valais.
Près de douze ans plus tard, le Tribunal Fédéral tranche à la faveur entière des recourants et donne un avis plus que surprenant : Les autorisations de construire données dès le lendemain du 11 mars 2012, jour du vote, sont déclarées nulles au moindre recours et Helvetia Nostra obtient le droit d’ennuyer et de chicaner grossièrement tout citoyen qui aurait l’outrecuidance de vouloir se construire une résidence secondaire.
En Valais, c’est la curée. Pas un élu PDC et PLR qui n’est complètement scandalisé, choqué, triste, abasourdi par cette nouvelle. Et chacun d’y aller de son cri salvateur. Devant le citoyen, les voilà meurtris dans leur chair et prêts à prendre les armes, ou presque.
Ce que ces messieurs oublient, sciemment ou non, c’est que ce fameux 3 octobre 2001, c’est par leur comportement partisan, c’est par leur politique des petits copains et leur haine de l’UDC que le juge qui vient de rendre le verdict a été élu.
Ce fameux 3 octobre 2001, tous les élus valaisans PDC et PLR de l’époque s’étaient joints au socialiste pour faire élire le juge Jean Fonjallaz et pour ne pas donner une place aussi importante à un UDC, qui plus est valaisan.
Quelques années plus tard, silencieux de ce fait, ils récoltent ce qu’ils ont semé.
La morale de cette histoire pourrait être que, ceux qui vivotent en faisant de la politique des prébendes, des combines et de la pure course aux sièges, nuisent toujours, ou presque, à ceux qu’ils sont censés représenter.
Le pendule de l’histoire finit toujours par revenir !
Pierre Michel Vergères
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J’ai lu sur ce blog une très subtile et pernicieuse remarque au sujet de Weber et ses acolytes qui je l’espère donnera beaucoup de fil à retordre aux cantons urbains si prompt à considérer le Valais comme le Far West.
Voici ce passage :
« Paradoxalement, à plus au moins long terme, il n’est pas exclu que cette décision n’en vienne à profiter finalement au canton et à ses habitants, qui, changeant les résidents secondaires en résidents primaires, profitera à la recette fiscale des communes de montagne et contraindra le Valais à ne plus s’imaginer seulement en région périphérique de… seconde zone. La charge revenant alors aux cantons urbains de traquer d’éventuels fraudeurs, ce sera la petite vengeance des Valaisans. »
Le pendule revient dans son mouvement de balancier, la pendule tourne, le boomerang revient au lanceur si vous ne heurtez pas la cible.
Jean-René Fournier s’offusquait sur forum, il a envie de passer outre à la loi, il peut s’en prendre aussi à ses coreligionnaires noirs ce sont eux qui dirigeait le Valais, dons s’il y a eu bétonnage à outrance, ce sont ses copains qui ont délivré les autorisations!
Et les 5 autres juges? Ils ont subit la volonté de Fonjallaz?