FIGAROVOX. - Christiane Taubira fait la couverture de Libération. L'ancienne garde des Sceaux est présentée comme une égérie et une autorité morale. Existe-t-il une gauche Taubira? Comment la définissez-vous? Que représente-t-elle dans le pays?
Mathieu BOCK-COTE. - Posons la question autrement: la gauche peut-elle aujourd'hui ne pas être taubirienne? J'entends par là que dans les pays occidentaux, la gauche idéologique, celle qui domine dans les universités, dans les médias, dans les tribunaux, est globalement acquise à l'idéologie diversitaire. Ces dernières années, on a vu des francs-tireurs émerger dans la vie publique et ils ont fait grand bruit. Ils transgressaient les codes du politiquement correct et on a fait sonner contre eux les sirènes d'alarme fêlés de l'antiracisme. On ne doit pas oublier, néanmoins, que ces dissidents sont très peu nombreux.
Le principal atout de cette gauche est moins politique qu'idéologique: elle maîtrise encore aujourd'hui les codes de la respectabilité médiatique. C'est elle qui décide si un commentateur est un homme éclairé ou si c'est un dangereux polémiste. C'est elle qui décide si un parti est républicain ou s'il est populiste: c'est elle aussi qui juge si un parti républicain dérive vers le populisme. En gros, elle a encore le pouvoir de tracer le périmètre de la respectabilité démocratique et fait tout ce qu'elle peut pour chasser ceux qu'elle considère comme des intrus: on le voit avec le mauvais sort réservé à Éric Zemmour ou à Alain Finkielkraut. La présence de Zemmour dans l'espace public est considérée comme un scandale. Il en allait de même de celle de Finkielkraut à l'Académie française. Et quand Macron va rencontrer Philippe de Villiers, on l'accuse d'avoir commis une faute de goût: on lui pardonnera peut-être, mais on lui reprochera de s'être sali. La gauche multiculturaliste n'en finit plus d'accuser les uns et les autres de faute morale. Elle distribue de telles accusations très généreusement.
Évidemment, on en trouve à gauche pour défendre la nation, l'autorité, l'héritage, la civilisation française: on parle de la gauche républicaine ou chevènementiste. Par ailleurs, c'est d'un politologue marqué à gauche, Laurent Bouvet, que nous vient l'analyse très fine de l'insécurité culturelle. Mais ceux qui assument cette position à gauche sont accusés de dériver à droite - la gauche n'est jamais parvenue à accepter la légitimité de la droite, elle la croit toujours en défaut d'humanité. Ceux qui veulent absolument être à gauche sont pris avec un gros problème: ils trouveront toujours plus à gauche qu'eux dans leur famille politique pour les accuser en fait d'être de droite. Il y a toujours de nouvelles réalités à déconstruire: celui qui ne veut pas suivre le mouvement passe à droite malgré lui. Pour rester à gauche, il faut donner régulièrement des gages. Manuel Valls en a fait l'expérience ces temps-ci avec la question du burkini: il est diabolisé dans son propre camp.
Permettez-moi d'insister: la véritable offense pour la gauche, aujourd'hui, c'est de ne pas se rallier au grand récit de la culpabilité occidentale, qui justifie toutes les déconstructions. Tu ne discrimineras point, tel est le grand commandement de l'époque: on voudrait bien s'y rallier mais on comprend vite que la défense de la moindre différence passe désormais pour une discrimination. Et ceux qui refusent de réduire la France à un espace juridique et administratif neutre, historiquement désincarné et culturellement asséché, sont soupçonnés des pires sentiments et des nostalgies les plus inavouables. Assimiler les immigrés à la nation? On y verra du néocolonialisme à l'endroit des banlieues. Soyons attentifs au choix des mots: doit-on comprendre que la décolonisation ne s'achèvera que lorsque la France sera complètement dénationalisée? En fait, toutes les normes collectives sont passées dans le tordeur d'un nouvel anticolonialisme: c'est aussi le cas de la laïcité, soit dit en passant.
La gauche taubirenne prétend piloter un grand changement de civilisation. Pour la gauche taubirienne, la diversité est l'horizon indépassable de notre temps. C'est en s'y convertissant que l'Occident trouvera enfin sa rédemption, en se délivrant d'un héritage toxique, allergique à l'altérité, incapable de s'ouvrir positivement à la différence. Celui qui ne se reconnaît pas dans ce programme est accusé d'entraver la marche de l'histoire - au sens propre, c'est un réactionnaire. C'est le bois mort de l'humanité. On ne lui accordera pas trop d'égards.
Alors pour répondre directement à votre question, je dirais que la gauche taubirienne, qui est une gauche multiculturaliste convertie au fondamentalisme des droits de l'homme aura le haut du pavé dans les prochains temps: c'est en adoptant cette posture que la gauche française croit pouvoir maintenir ses acquis et reconquérir le terrain perdu. C'est en dramatisant les enjeux qu'elle croit pouvoir renverser une situation historique qui semble d'abord condamner la gauche à une véritable éclipse politique.
Plus la France semblera au bord d'un basculement vers une forme ou une autre de fascisme, plus la gauche taubirienne se présentera comme la seule capable de la sauver d'un aussi funeste destin. On entendra beaucoup parler, dans les prochains mois, des années 1930: ou voudra nous faire croire qu'elles reviennent. Encore une fois.
La garde des Sceaux dénonce la «violence» et le racisme, selon elle, sous-jacent de la droite et de la presse de droite à son égard. Une telle stratégie de victimisation peut-elle fonctionner?
Paul Yonnet l'avait noté dès le début des années 1990: le paradoxe de l'antiracisme, c'est qu'il racialise les rapports sociaux et pousse à la traduction du désaccord dans le langage du racisme. C'est ainsi que dans un monde occidental, si on veut disqualifier moralement quelqu'un et le condamner à un ostracisme médiatico-politique, il faut l'accuser de racisme. On notera, soit dit en passant, que la définition du racisme ne cesse de s'étendre au rythme où le véritable racisme s'éteint: la mouvance antiraciste ne voudrait pas être mise au chômage.
Par ailleurs, Christiane Taubira incarne bien ce qu'on pourrait appeler l'agressivité victimaire. Elle multiplie les invectives, elle écrase ses adversaires de son mépris, mais s'offusque d'être simplement combattue politiquement. Comment ose-t-on ne pas s'incliner devant une conscience aussi majestueuse? S'attendait-elle à ce que ses adversaires la remercie de les avoir corrigés? Quand on lui riposte, elle s'étonne et se demande de quel droit on la confronte aussi ouvertement. Quand vous vous prenez pour le Bien et le Juste majusculaires, vous ne pouvez pas comprendre qu'on ne soit pas d'accord avec vous. Évidemment, Christiane Taubira a subi des attaques odieuses. Mais elle n'est pas en droit de réduire l'hostilité qu'elle suscite aux quelques propos racistes dont elle a été victime.
Vous demandez si une telle stratégie peut fonctionner? Elle fonctionne déjà à gauche. Le grand entretien dans Libération confirme Christiane Taubira dans un rôle presque prophétique. C'est elle qui est invitée à donner le ton à la gauche de demain: la gauche a erré, elle saura, elle, la remettre sur le bon chemin, parce qu'elle n'aurait jamais trahi ses idéaux.
Christiane Taubira met en garde contre les divisions de la gauche qu'elle présente comme le dernier rempart contre l'extrême droite… Que cela vous inspire-t-il?
Quand on lit Christiane Taubira, on en arrive rapidement à la conclusion suivante: la droite, c'est le parti des salauds. Je la cite dans son entretien àLibération : «La droite fait commerce de l'anxiété, de l'angoisse, de la désespérance, c'est-à-dire d'un désespoir dynamique qui se renouvelle, s'entretient. La droite en fait commerce lucidement et cyniquement». Elle a manifestement perdu son art de la nuance lors de cet entretien. Des forces obscures hanteraient les couches profondes de notre civilisation, et la droite voudrait les réveiller. Parlons-nous toujours de politique, ou décrivons-nous un film d'horreur?
Il y a une psychologie du progressisme qu'il faudrait prendre la peine d'étudier. La gauche a psychologiquement besoin d'affronter l'extrême-droite ou ceux qu'elle imagine hypnotisée par ses sorciers pour exister. La gestion prosaïque des affaires courantes ne la satisfait pas moralement, ce qui peut se comprendre puisque la politique est une activité existentielle. Alors pour se donner un supplément d'âme, elle a besoin d'un monstre à terrasser. Le camp du bien a besoin d'avoir en face de lui le camp du mal. La gauche taubirienne a besoin de cette surexcitation morale pour agir politiquement. Elle n'est pas étrangère au fanatisme: c'est souvent ce qui arrive quand on croit avoir le monopole de la vertu.
C'est l'éternel retour de l'antifascisme, qui depuis longtemps, n'a plus besoin de fascisme à combattre pour se lancer en croisade. Évidemment, le vocabulaire évolue (on parle moins de fascisme, aujourd'hui, que du populisme, ou d'un esprit réactionnaire, qu'on accable de phobies) mais l'ennemi à abattre demeure mentalement le même. Il faudra faire un jour l'histoire des personnalités politiques et des intellectuels qui ont été fascisés d'une manière ou d'une autre par la gauche idéologique: on y trouverait bien des hommes comme le général de Gaulle, Winston Churchill, Raymond Aron ou Soljenitsyne qui ont pourtant incarné admirablement la défense des plus hautes vertus de la civilisation. On en trouverait bien d'autres.
Elle accuse également la droite de s'identifier à l'extrême droite…
Dans l'esprit d'une certaine gauche, la division entre la droite et l'extrême-droite est artificielle: la première avancerait masquée, la deuxième n'aurait même pas honte de ses passions hideuses. Et toujours, la première serait tentée de céder à la seconde, d'aller la rejoindre sur ses terres, de se soumettre à ses obsessions. Il y aurait un continuum de l'horreur: la droite y serait simplement un peu moins avancée que l'extrême-droite. Mais fondamentalement, la droite serait occupée à exploiter cyniquement ou avec conviction la moins belle part de l'être humain: elle mènerait une politique régressive, à laquelle il faudrait faire barrage par tous les moyens. La droite déshumaniserait l'homme.
Notez une autre formule couramment utilisée: on dénonce souvent la droite décomplexée. Qu'est-ce à dire? Que la droite ne serait admissible dans la cité qu'à condition d'être complexée? Qu'une droite décomplexée serait une droite décivilisée? Ou encore, qu'une droite décomplexée ne serait rien d'autre que l'extrême-droite? La droite n'est-elle que l'extrême-droite avec un corset? Et d'où doit donc venir ce complexe qui contiendrait la moins belle part, sinon de la gauche, à qui on confie une mission civilisatrice? Et quand on dit d'un homme qu'il est très à droite, c'est une manière de dire qu'il est trop à droite - c'est-à-dire trop éloigné de la gauche. C'est seulement dans la mesure où la droite sera sous la tutelle morale et philosophique de la gauche qu'elle sera admissible dans la cité. Sans cela, il faudrait la refouler dans ses marges.
La seule droite moralement admissible dans la cité est celle qui a renoncé à toute forme de conservatisme. C'est celle qui a intériorisé les prescriptions morales de la gauche et qui leur adjoint une préoccupation comptable: l'homme qui occupe ce créneau, la gauche dira qu'il représente la droite humaniste, celle qui devrait donner des leçons à son propre camp. Je vous laisse décider qui on peut entrer ou non dans cette case.
Mais j'y reviens: on voit encore ici à quel point le débat politique est piégé dans les catégories sémantiques venues de la gauche. On ne voit pas trop comment en sortir. Théoriquement, la gauche ou la droite ne devraient pas être connotés positivement ou négativement, mais devraient seulement désigner des traditions politiques reconnaissant mutuellement leur légitimité. Il n'en est pas ainsi dans la réalité.
Mais une chose me semble certaine: la droite, si on veut à tout prix l'appeler ainsi, pour exister, doit cesser de quêter à la gauche un certificat de respectabilité et assumer sa propre tradition intellectuelle: c'est-à-dire qu'elle devrait assumer une anthropologie des limites, un désir de transmission culturelle et un attachement à l'héritage historique d'un peuple. Elle devrait aussi témoigner d'une conception tragique de l'histoire et renouer avec un certain sens de la verticalité sans lequel la souveraineté est condamnée à l'impuissance. Au fondement de tout, elle définit l'homme comme un hériter, et refuse cette étrange idée selon laquelle il devrait se désincarner pour s'émanciper. La droite sans le conservatisme historique n'est rien d'autre qu'une gauche qui prétend mieux savoir compter que les socialistes.
Il y a une semaine Julien Dray déclarait que François Hollande doit être «le candidat de la France métissée» face au «bloc réactionnaire». La gauche est-elle en train de réactiver sa stratégie des années 80 qui reposait sur deux piliers: antiracisme et diabolisation de l'adversaire. Cela peut-il fonctionner?
Cela peut fonctionner, car la conversion conservatrice de la droite n'est pas profonde: elle peut encore se laisser intimider facilement. Je devine qu'ils sont nombreux, à droite, à apprécier les discours musclés de Nicolas Sarkozy, mais combien croient vraiment l'ancien président de la République? Sont-ils nombreux à le croire sincère? La droite, à plusieurs reprises depuis cinquante ans, a capitulé devant l'hégémonie idéologique du progressisme. Et même quand elle se permet quelques audaces rhétoriques, elle s'empresse de les neutraliser dès qu'elle entre aux affaires. Pour détourner une formule de Cioran, on dira de la droite qu'elle a souvent l'allure d'un frondeur paralytique.
Mais allons plus loin: la seule stratégie pour la gauche multiculturaliste, terranoviste, c'est d'hystériser le débat public. L'État de droit est en danger, les libertés publiques sont compromises, les immigrés sont persécutés: seule la gauche peut sauver la France de la déchéance morale. Il s'agit de polariser à l'extrême la société en la divisant en deux blocs irréconciliables: celui de la lumière contre celui de la noirceur, celui du vivre-ensemble contre celui du rejet de l'autre, celui de la diversité heureuse contre celui de l'homogénéité forcée. Reste à voir dans quelle mesure le système médiatique a encore une emprise sur les mentalités et les comportements politiques. On devine qu'elle est encore grande.
Les attentats en série qui touche la France depuis deux ans ont-ils bouleversé la donne? En quoi?
Il n'est plus possible de faire croire que l'islamisme ne menace pas la France, ou que l'immigration massive est une chance formidable qu'il s'agit simplement de saisir. Ceux qui s'entêtent à tenir néanmoins un tel discours sont méprisés par le peuple - le discrédit des médias en témoigne. Ceux qui refusent de nommer la guerre dans laquelle nous sommes collectivement engagés comme civilisation voient leur crédibilité fondre très rapidement. Le déni de réel a ses limites et il existe encore dans notre monde des hommes non-réformés, qui voient ce qu'ils voient et qui ne reconnaissent pas dans l'aveuglement une vertu. La France est attaquée, elle est le théâtre d'un affrontement qui engage tout l'Occident. Elle cherche, péniblement, à se défendre. Elle renoue avec la part la plus tragique du politique.
Qu'est-ce qui a changé? Les passions fondamentales irriguent à nouveau la cité. Ceux qui s'imaginent gagner une crédibilité politique en misant tout sur les questions économiques et sociales se discréditent sans même s'en rendre compte. Il y a des limites à se montrer étranger au contexte historique. Les Français sentent leur pays menacé par la guerre civile, leur civilisation compromise et pendant ce temps, on en trouve pour les traiter de paranoïaques, pour les traiter de fous. On chantera peut-être leurs louanges dans les journaux bien réputés: ils échouent le test de l'histoire. Ceux qui s'entêtent à pratiquer une politique strictement gestionnaire et refusant d'embrasser la question identitaire se rendent coupables d'une faillite morale. La question identitaire n'a rien d'une illusion entretenue par des démagogues: à travers elle, c'est la question des fondements d'un pays qui se pose. Que faire d'un peuple français qui ne se croit pas interchangeable avec un autre pays et qui entend conserver son mode de vie, sa culture, et qui entend poursuivre son histoire?
En 2012, La stratégie Terra Nova qui préconisait au PS de privilégier les jeunes, les femmes et surtout les minorités au détriment des ouvriers avait réussi à Hollande. Peut-il reproduire cette stratégie aujourd'hui?
Une autre stratégie est-elle possible pour la gauche? Une bonne stratégie électorale suppose d'abord et avant tout une certaine acuité sociologique. Et le fait est que les classes populaires ont largué la gauche, et à quelques exceptions près, la gauche s'en fiche - rares sont ceux qui sont encore sensibles à la mythologie ouvriériste. Le monde ouvrier n'est plus sa base sociale depuis longtemps: depuis la fin des années 1960, en fait, elle a constaté la défection des classes populaires, qui demeurent accrochées à une conception protectrice de la politique. Elle n'hésite pas à pratiquer le mépris de classe, d'ailleurs. Le peuple serait rongé par des passions noires. Mieux vaut le voir se perdre dans la protestation populiste: il se condamne ainsi aux marges de la cité et à l'impuissance politique. Sur le fond des choses, la France périphérique espère une restauration de la nation et des cadres civilisateurs abandonnés depuis trop longtemps: elle réclame une politique conservatrice mais personne ne veut vraiment lui offrir. Pour reprendre l'analyse de Vincent Coussedière, le peuple est en dissidence.
Mais je le redemande: la gauche peut-elle faire autrement ? François Hollande se convertirait demain à la critique féroce du multiculturalisme, qui le croirait vraiment? S'il disait comprendre que la souveraineté nationale est indispensable et qu'il veut conséquemment suivre à sa manière l'exemple du Brexit, il susciterait l'hilarité générale. Ne soyons pas de mauvaise foi: François Hollande, bon tacticien politique, croit au primat du socio-économique sur l'historico-identitaire. Peut-il mener une autre stratégie? Et puisque la question identitaire s'impose malgré tout, il en revient donc à l'imaginaire fondateur du progressisme: la défense de la démocratie contre la vague réactionnaire qui toujours, menacerait ses acquis et la défense de l'avenir contre la nostalgie du passé. François Hollande aurait peut-être été un honorable président de temps de paix. Les circonstances ont voulu qu'un homme avec son tempérament et ses convictions ne cadrait pas avec les exigences de l'époque. Il faut moins le maudire, je devine, que s'en désoler.
Assiste-t-on au retour ou au contraire au crépuscule de l'idéologie multiculturelle ?
L'idéologie multiculturaliste est aujourd'hui contestée médiatiquement par quelques francs-tireurs, mais elle demeure dominante, ne nous faisons pas d'illusion. Elle ne revient pas sur la scène: elle ne l'a jamais quittée. Néanmoins, malgré ses contradictions, la France résiste au multiculturalisme: cela, le monde entier le comprend. Certains s'en réjouissent, d'autres s'en désolent, mais on sent bien que la France est le théâtre principal d'un grand affrontement qui porte sur la définition même du monde occidental. La France demeure la nation politique par excellence.
Source