Le journal italien La Repubblica : “Supprimer Salvini”

Matteo Salvini : "Ils veulent me supprimer. Ils jouent les démocrates et ensuite ils incitent à la haine et à la violence."

A Casalecchio di Reno, le leader de la Lega a tenu un discours face aux journalistes et aux sympathisants en montrant la première page de La Repubblica. "Nous vivons dans un pays étrange où aujourd'hui l'un des principaux journaux en kiosque a pour titre "Cancellare Salvini". Je pense que c'est un titre d'une violence sans précédent".

 

 

"Ils se présentent comme étant des démocratiques. Mais ces messieurs sont les seuls qui incitent à la haine et à la violence, ils devraient avoir honte. Je me demande si l’Ordre des journalistes existe et s’il est normal qu’un journal qui vend des centaines de milliers d'exemplaires attaque personnellement, physiquement et moralement une personne en écrivant 'Supprimer Salvini'".

(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)

Liberoquotidiano.it

 

Italie. La Lega, attaquée par les juges de gauche, s’envole dans les sondages

Selon une tactique bien connue de la gauche, l’opposition italienne veut fouler aux pieds les décisions des citoyens par des moyens non démocratiques. C’est ainsi que des procès sont faits à la Lega afin de lui confisquer toute sa fortune et à son chef, Matteo Salvini, sous le prétexte ridicule de «  séquestration aggravée de personnes », pour avoir interdit à des clandestins de pénétrer en Italie. Malgré cela, ou plus probablement à cause de cela, la Lega confirme dans les sondages sa position de premier parti d’Italie, devant le Mouvement 5 étoiles, tandis que le Parti démocratique (socialiste) n’est plus soutenu que par moins d'un électeur sur cinq.

http://www.affaritaliani.it/politica/sondaggi-lega-di-salvini-vola-malgrado-la-sentenza-in-calo-tutti-gli-altri-558903.html

Les sondages électoraux de la première semaine de septembre voient décoller la Lega, qui gagne encore deux points et demi, arrivant à 31,5%, dépassant de quatre points le Mouvement 5 étoiles, qui baisse de 2,1% et se raccroche à 27,5%. Quant au Parti démocratique, il chute de 0,5 points, finissant à 17,1% des intentions de vote.

Auteur et traduction : Claude Haenggli

 

Le Conseil d’Etat tessinois menacé de destitution par la Lega et l’UDC

Le président du Conseil d'Etat tessinois ne se montre pas inquiet face aux menaces de destitution du gouvernement lancées par la Lega et l'UDC après l'abandon de l'exigence d'un extrait de casier judiciaire pour les étrangers.

Le Conseil d'Etat tessinois est menacé de révocation par la Lega et l'UDC depuis dimanche suite à la décision du gouvernement le mercredi 7 juin de ne pas exiger de casier judiciaire pour les Italiens qui souhaitent obtenir un permis de séjour (B) ou de travail (G).

Cette exigence avait été approuvée par le Grand Conseil à l'unanimité. Et si l'Exécutif, qui compte deux ministres de la Lega sur cinq élus, a finalement renoncé, c'est pour favoriser les négociations fiscales entre la Suisse et l'Italie.

La Lega dénonce la majorité d'un "governicchio", soit un petit gouvernement médiocre à la solde de la Berne fédérale. Mais pour aboutir, la menace des deux partis cantonaux doit récolter 15’000 paraphes à la veille de la pause estivale, ce qui est loin d'être acquis.

Président du gouvernement "pas inquiet"

Interrogé dans le Journal du matin mardi, le président du gouvernement tessinois Manuele Bertoli (PS) ne se montre "pas tellement inquiet". "Cette histoire de la révocation est une vieille histoire, déjà évoquée par Giuliano Bignasca (ndlr: le fondateur de la Lega) de son vivant, mais qui n'a jamais eu lieu".

L'accord fiscal avec l'Italie était bloqué sur deux questions, dont l'obligation de présenter son casier judiciaire. Manuele Bertoli défend cette "petite marche arrière" en raison des effets positifs attendus par l'accord fiscal avec l'Italie.

Cet accord "enlève le privilège qu'ont les frontaliers par rapport aux résidents en Italie et qui travaillent en Italie". "Je ne pense pas que ça va les dissuader de venir" en Suisse, mais ça va pousser les quelque 60'000 frontaliers "à ne pas accepter des salaires trop bas", ajoute le directeur du Département cantonal de l'éducation et de la culture.

Une fiscalité revue pour les frontaliers italiens

La pomme de discorde fiscale italo-suisse autour de l'imposition des frontaliers a fait l'objet d'un arrangement en décembre.La charge fiscale des frontaliers sera progressivement augmentée, rendant ce statut moins attractif d'un point de vue fiscal et contribuera à la lutte contre la sous-enchère salariale, espère le Conseil d'Etat tessinois.L'Etat où l'employé travaille impose le revenu du travail jusqu'à concurrence d'une part de 70% de l'impôt ordinaire sur le revenu. L'Etat de domicile applique quant à lui ses propres impôts sur le revenu et élimine les doubles impositions.Les frontailiers étaient jusqu'ici imposés exclusivement sur le lieu de travail, avec une restitution de 38,8% aux communes lombardes.

Source RTS

Comment perçoit-on Norman Gobbi de l’autre côté du Gothard?

Ci-dessus EWS et N. Gobbi.   Sera-t-il celui qui prendra sa place ?

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Comment est perçue la candidature du Tessinois ? Quelles sont les chances réelles de ce membre de la Lega d'être élu au Conseil fédéral ? Et comment évaluer la stratégie de l'UDC ?

Nous en parlons avec un expert : Pascal Décaillet

Interview de Gregorio Schira et Marija Miladinovic

"Ce ne sera pas vraiment une partie facile, mais je suis prêt". C'est ainsi que s'est exprimé ces derniers jours le nouveau candidat au Conseil fédéral Norman Gobbi. Sera-t-il le premier Tessinois à s'asseoir parmi les "sept sages" après le PDC Flavio Cotti ? Quelles sont ses réelles chances d'y arriver ? Et comment nos compatriotes outre Gothard ont-ils pris la nouvelle de la candidature de Norman Gobbi ? Nous en avons parlé avec Pascal Décaillet, journaliste romand, grand expert de la politique fédérale et, entre autres, éditorialiste au Giornale del Popolo.

Commençons par la question la plus simple : le nom de Gobbi est-il connu ailleurs qu'au Tessin ?

Dans ma région, la Suisse romande, je peux vous dire que, parmi les gens, Norman Gobbi est un parfait inconnu. C'est certain : zéro pourcent de la population le connait. Mais cela ne veut pas dire que sa candidature n'est pas intéressante. Finalement, Madame Widmer-Schlumpf elle aussi était une parfaite inconnue. Il est vrai, je le reconnais, que ce fut un cas particulier (quasiment un coup d'Etat) alors que cette fois, il s'agit d'une candidature en règle, normale, qui ne pose aucun problème de légitimité. Mais ce n'est pas le peuple qui doit choisir, c'est l'Assemblée fédérale. Donc la popularité d'un homme politique ne compte que jusqu'à un certain point.

Probablement, mais si Gobbi n'est pas très connu, la lega dei Ticinesi, elle, est certainement mieux connue, comme son ton très dur à l'égard de Berne ainsi que les premières pages de leur hebdomadaire....

Chez nous, nous entendons aussi de temps en temps parler des premières pages du journal de la Lega. Je sais qu'il s'agit souvent de pages assez vulgaires, parfois contre les Conseillers fédéraux. Mais cela, selon moi, ne pèsera pas sur les épaules de Gobbi si sa candidature est finalement retenue pour le 9 décembre. D'autres choses sont plus importantes : par exemple, l'absence depuis 16 ans désormais, d'un Tessinois au Conseil fédéral. Pour le reste, Gobbi a une bonne réputation, il a déjà siégé au Conseil national et on sait que c'est quelqu'un avec qui on peut discuter...

Le problème lié à la Lega se trouve plutôt ailleurs. Et, à mon avis, il ne s'agit surtout pas d'un problème secondaire dans le cas d'une réelle candidature de Gobbi le 9 décembre. Comme je l'ai dit plus haut, ce n'est pas le peuple qui vote mais les 246 parlementaires. Ce sont des personnes qui n'ont pas les mêmes critères que ceux qui prévaudraient si l'élection se faisait au suffrage universel. Gobbi sera un candidat UDC mais en réalité il est membre de la Lega, donc candidat pour un poste devant revenir à l'UDC, mais qui appartient à un autre parti (ou mouvement), et ça, je crois, risque de ne pas plaire à beaucoup d'UDCs purs et durs... C'est un peu comme si pour ce poste, l'UDC proposait un représentant du MCG (Mouvement Citoyen Genevois). Je suis sûr que beaucoup ne voteront pas pour Gobbi  puisqu'il n'est pas un pur UDC. Cela pourra être pour lui, un handicap.
Revenons au candidat Gobbi : en plus de ne pas être un grand nom de la politique suisse, il est surtout jeune et tessinois. Ces facteurs pourraient-ils jouer en sa faveur ou alors contre lui ?
Le fait d'être jeune n'est absolument pas un handicap [défaut]. D'après moi, ça pourrait plutôt être une force. Il suffit de voir Alain Berset, élu au Conseil fédéral à 39 ans : il est en forme, il parle bien les langues, il est très dynamique... des cartes que possède aussi Norman Gobbi, à mon avis. Le Tessinois possède tout ce qui est nécessaire.
Le fait d'être Tessinois ? Cela aussi, et surtout cela, joue en sa faveur. Aujourd'hui, tout le monde en Suisse est convaincu que l'heure est venue d'avoir un Conseiller fédéral italophone (qu'il vienne du Tessin ou des Grisons italiens). Que ce soit Gobbi maintenant ou quelqu'un d'autre dans un futur proche... ça je l'ignore. Mais la revendication "ethnique" italophone est totalement légitime et personne ne la conteste.
Notre dernière question concerne l'UDC, et en particulier sa stratégie : un ticket à trois avec un candidat de chaque région linguistique, une bonne idée ?
Une très bonne idée, une très bonne stratégie. Souvent les gens, surtout ici en Suisse romande, critiquent le fait que l'UDC soit en réalité un parti trop centré sur la Suisse alémanique et trop centraliste (au lieu d'être fédéraliste). Le parti de Brunner a toujours répondu qu'il avait des électeurs partout et qu'il était un parti national. Et en voici la preuve avec semble-t-il un signal fort et clair.
A ce point pourtant, un doute se fait sentir : Norman Gobbi est-il réellement un candidat qui a ses chances ou alors, n'est-il, pour l'UDC, qu'un argument en faveur de la stratégie dont nous avons parlé ci-dessus ?
Malheureusement, je crois que la deuxième hypothèse est la bonne. C'est comme dans le cyclisme : il y a les leaders et ceux qui font partie du peloton. Celui qui gagne n'est pas celui qui domine la course mais celui qui, au dernier moment montre sa force.  Je crains que dans l'équipe [de candidats] de l'UDC, Gobbi fasse partie du peloton. Un bon équipier mais rien de plus.
 Source GIORNALE del POPOLO  (trad. en français D. Borer)