Le récit cauchemardesque d’une famille espagnole à Saint-Denis

“Il y avait des armées de voleurs qui chassaient les supporters”.

C’est à l’aube, samedi, que ces cinq amis ont garé leur camionnette dans le quartier de Saint-Denis. José Francisco : “Nous nous sommes garés dans le quartier et un type est arrivé qui s’est mis devant nous et avec le traducteur google nous a dit “vous savez où vous vous garez ?” et nous a réclamé 50 euros pour protéger le van. On a fini par lui en donner 40, alors il a pris une photo et l’a transmise à sa bande, je suppose”.

Puis vint le match, et le chaos : “Il n’y avait pas d’anneaux de sécurité ou quelque chose comme ça, tout le monde pouvait entrer, et ceux que l’on voyait sauter les barrières étaient des gens du quartier, de différentes races, que l’on voyait déjà palper tout le monde, chercher des montres, des téléphones portables”, se souvient José Francisco.

La situation a empiré après le match, notamment pour Arancha Cortés et sa fille, qui n’étaient pas entrées dans le stade : “Nous sommes allées d’un bar au métro et j’ai commencé à voir des centaines de personnes du quartier qui nous observaient, qui traquaient tous les supporters, à la recherche de quelque chose à voler. J’ai appelé mon mari et lui ai demandé de sortir du stade parce que nous avions très peur, tout comme des centaines de supporters des deux équipes”.

Et lorsque José Francisco est sorti du stade, il a découvert la scène : “Vous voyez des flots de ces gens qui se dirigeaient vers le stade, qui volaient, qui agressaient, avec des cutters pour découper les sacs. Je ne pouvais pas croire ce qui se passait, il y en avait des centaines et des centaines. Je suis arrivé dans le métro et les gens en sortaient en courant, imaginez ce qui se passait en bas. Ils ont jeté du spray au poivre et ça nous a frappé de plein fouet”.

Le pur instinct de survie a conduit les supporters à rechercher la somme des gens, l’autodéfense : “Les supporters s’associaient les uns aux autres pour former des boucliers et mieux se défendre, les supporters du Real Madrid et de Liverpool même. J’ai appris par la suite que de nombreuses filles avaient été déshabillées et volées.”

“Je venais de quitter le stade lorsque j’ai remarqué que quelqu’un avait fouillé dans ma poche et pris mon téléphone portable. Ma première réaction a été de lui courir après et je l’ai poursuivi jusqu’à ce que je le croise dans une rue : des dizaines de jeunes du quartier me regardaient avec un visage hargneux. J’ai crié à l’aide et la police est rapidement arrivée, est entrée dans la maison où le garçon était censé se trouver et l’a fait sortir, menotté et tout. Il était deux heures du matin et je voulais juste partir mais ils m’ont forcé à aller au poste de police pour déposer une plainte. Il y avait des centaines de fans, surtout des fans de Liverpool. Quand je suis parti, il était déjà trois heures et je cherchais comme un fou une voiture pour m’emmener hors du quartier. J’ai arrêté un gars et il m’a demandé 90 euros pour m’aider. Je l’aurais payé mille euros pour sortir de là

C’est plusieurs heures après le début de la nuit que le groupe s’est retrouvé pour repartir vers Madrid avec beaucoup de choses à raconter : “Les gens ne peuvent pas imaginer ce que c’était. Il y avait des armées de voleurs à notre recherche. Il y a eu des bagarres, des agressions, des vols… Un film d’horreur”, se souvient Alfredo Gómez.

20 minutos

3 commentaires

  1. Posté par Sergio le

    Allez donc expliquer à ces malheureux qu’en France, l’insécurité n’est qu’un sentiment. Il n’y a absolument rien à craindre, le pouvoir à la situation sous contrôle.

  2. Posté par pierre frankenhauser le

    Prochain palier, acte terroriste ?

  3. Posté par Office du tourisque le

    Pourquoi ne disent- ils pas franchement que TOUS les agresseurs étaient maghrébins ou nwars?
    En débarquant dans le 93, ils ont dû croire s’ être trompés d’ avion…

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.