Coronavirus: nouvelles du front

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
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Le Coronavirus est arrivé, comme prévu, par des autorités helvétiques qui ont choisi de ne pas empêcher sa venue.

Sous nos latitudes, la fermeture des frontières est interdite, impensable, impossible, et pour ainsi dire taboue. Rien de tout ceci n'est vrai, naturellement ; mais pour paraphraser une citation apocryphe célèbre, "là où il n'y a pas de volonté, il n'y a pas de chemin..."

L'Europe à la pointe

En guise de chemin donc, la Suisse rejoint la France, l'Italie et les autres pays éclairés de l'Europe continentale dans l'ornière de la libre-circulation. Parce que, comprenez-vous, même en cas de pandémie, la libre-circulation est un acquis important. En haut lieu, on pense qu'elle vaut la peine que d'autres meurent pour elle. Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter. En Suisse, nous rassure-t-on, tout est sous contrôle. Comme en France il y a une semaine, ou en Italie il y a deux semaines, je suppose.

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L'Europe de l'Ouest, solidaire dans la maladie.

On ne le répètera jamais assez, aujourd'hui, les frontières extérieures d'un pays ne doivent plus être évoquées. Mais comme le besoin de tracer des zones d'exclusion demeure, on créera donc de nouvelles frontières, intérieures cette fois-ci. Frontières extérieures: pas bon. Frontières intérieures: bon. Tout ce qui est impossible et impraticable au niveau des frontières extérieures devient magiquement possible et praticable dans des zones arbitraires dessinées à l'intérieur de celles-ci. Les secteurs de quarantaines s'organisent donc, comme en Italie ou 50'000 personnes apprennent à vivre coupées du monde. En Italie, on compte actuellement 1'694 cas de maladie et 34 morts. C'est le troisième pays le plus touché au monde, après la Chine et la Corée du Sud.

Si les frontières intérieures deviennent le trend du moment, encore faut-il pouvoir les tracer. La France n'a même plus ce luxe. Ridiculisée depuis le début de la semaine par des faits contredisant la posture gouvernementale, la France en est réduite à réagir comme elle le peut. Mardi 25 février, Olivier Véran, le Ministre de la Santé - pardon, le Ministre des Solidarités et de la Santé - claironne qu'il n'y a plus un seul malade du coronavirus hospitalisé dans le pays. Cocorico! Quelques heures plus tard, de nouveaux cas font leur apparition. Sur les ondes, les journalistes débattent âprement des éléments de langage du politicien: le ministre a dit la vérité lorsqu'il a prononcé ces mots, nous explique-t-on, puisque l'annonce des nouveaux cas est arrivée ensuite. La véracité des propos tenus semble le seul problème. Le week-end montre ce qu'il en est. On compte plus de 100 cas désormais - largement de quoi laisser M. Véran et le gouvernement Macron méditer sur leurs prochaines sorties triomphales.

La France est dans une situation délicate parce que le virus n'y est plus sous contrôle. Autrement dit, on découvre des individus atteints du coronavirus sans la moindre idée de la façon dont ils ont attrapé la maladie. Une victime dans l'Oise (près de Paris) fait ainsi couler beaucoup d'encre. L'enseignant est décédé à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière sans qu'on sache comment il a été infecté. N'ayant pas voyagé dans une zone à risque, il a vraisemblablement attrapé la maladie sur le sol français.

L'Oise abrite également la base aérienne de Creil, et un réservoir de malades provenant de cet endroit - six cas pour l'instant. La base "Lieutenant-colonel Guy de La Horie", appartenant à l'Armée de l'air française, a été récemment été sous les feux de la rampe pour avoir réceptionné les rapatriés français en provenance de Wuhan. Aujourd'hui on se demande pudiquement s'il n'y a pas eu quelques ratés.

La France prend le chemin de l'Italie, qui prend le chemin de la Chine. Tout va bien se passer...

Esprit politicien

"[Certains] s'inquiètent d'une décision qui, au prétexte de potentiellement mieux soigner une poignée de malades, met en danger une population de 60 millions d'habitants", écrivais-je le 12 février à propos des rapatriés français potentiellement infectés. Je prêchais dans le désert. Les décideurs décident. Ils savent mieux que personne ce qui est bon pour le pays. Ils ne se remettent pas en question, n'avouent que rarement leurs fautes, démissionnent encore moins.

Logique de caste, pourrait-on dire.

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La France réussira à régler la pandémie de Coronavirus en pleine crise des hôpitaux publics. Emmanuel Macron l'affirme, donc c'est vrai.

La doctrine étatiste cultivée par nos élites entretient un rapport compliqué avec la vérité, voire même avec la réalité. Le volontarisme est à la base de la démarche politique. Chaque politicien, imbu de sa personne, pense qu'il a un contrôle illimité sur la marche du monde. Qu'il s'agisse de la réforme des retraites, de la température mondiale dans un siècle ou d'une crise épidémique sans précédent à l'ère contemporaine, la classe politique s'estime toujours compétente et capable d'apporter des solutions. Il faut juste lui laisser les clés du pouvoir. Les serviteurs de ces élites, au premier rang desquels les médias, partagent la même conviction et la répandent servilement.

C'est cet état d'esprit, à mi-chemin entre la pensée magique et le culte de l'État, qui permet à des politiciens de décréter simultanément que la situation sanitaire est grave et réclame des mesures d'urgence, et qu'on peut importer 3'000 tifosis italiens à Lyon pour un match de foot de Coupe d'Europe. Ceux qui s'en étonnent ne sauraient être que des esprits étroits...

La Chine sombre? Pas grave, Taïwan, Hong-Kong, Singapour et la Corée du Sud juguleront l'épidémie. Ces pays échouent? Pas grave, la France, l'Allemagne et l'Italie y parviendront. La maladie galope là-bas? Notre Conseil Fédéral réussira, lui, bien entendu. Ne sont-ils pas nos "sept sages"?

En Suisse, y'en a point comme nous

Avec des semaines de retard sur ce qu'il aurait fallu faire, le Conseil Fédéral a donc érigé un premier règlement de crise. Comme les impératifs économiques sont dans la balance, et ceux, encore plus importants, de la relation entre notre gouvernement et nos maîtres européens, la marge de manœuvre est très étroite. Il faut faire quelque chose, de vaguement efficace si possible, sans fâcher personne. La bonne entente avec nos partenaires commerciaux est bien plus importante que la survie d'une partie de la population helvète.

Compte tenu de ces contraintes, le Conseil Fédéral a donc annoncé l'interdiction des rassemblements de plus de mille personnes, entraînant le concert des pleureuses.

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Alain Berset annonçant les demi-mesures prises par le Conseil fédéral (image RTS)

La décision est symboliquement importante. L'annulation du Salon de l'Auto de Genève, un des événements majeurs de l'année pour la Cité de Calvin, a un retentissement médiatique inévitable. C'est peut-être le premier coup de boutoir porté à une opinion publique helvétique maintenue dans l'apathie.

Il devient plus difficile pour une partie de la population de continuer à ne pas y croire.

Pourquoi mille personnes, pourquoi maintenant? La décision vise à maintenir autant que possible la traçabilité de la maladie - la chaîne d'infection. Comprendre comment X a infecté Y qui a infecté Z à son tour, afin de pouvoir placer sous quarantaine les gens qui les côtoient. Tous les pays ont tenté de faire plus ou moins la même chose, mais il arrive un moment où la propagation par des malades asymptomatiques rend l'exercice impossible.

Évidemment, le seuil lui-même suffit à faire jaser. Mille personnes c'est trop dangereux, mais 900 c'est ok? On arrive à tracer tout le monde? La France prend quelques jours plus tard une décision identique, mais avec un seuil de 5'000 personnes. À Paris, retrouver les chaînes d'infection parmi 4'900 personnes, on gère.

Sur la base de ce qui se passe en France, en Allemagne et en Italie, la décision du Conseil Fédéral nous fera au mieux gagner quelques semaines avant que la situation ne devienne incontrôlable ici aussi...

Toujours trop peu, toujours trop tard

Les gouvernements ne sont pas là pour résoudre les problèmes, mais donner l'impression qu'ils s'y attellent. Donner des gages à l'opinion publique. Lorsque les mesures prises sont inefficaces, on peut toujours maquiller les résultats ou faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre.

Les prochains jours seront très particuliers en Suisse, surtout en comparaison des mois à venir. Comme d'habitude, il suffit de regarder ce qui se passe pour des pays plus en avance le long du chemin de la pandémie pour savoir ce qui nous attend.

Les masques vont fleurir dans l'espace public - pour ceux qui ont réussi à en avoir. Les écoles vont fermer. Des éclosions de Coronavirus vont survenir ici ou là, sans qu'on sache trop comment elles sont survenues. On n'entend plus parler du remède-miracle de la Quinine. Il n'est même pas certain que les politiciens suisses osent décréter des zones de quarantaine. Le pays va donc devenir un foyer d'infection à ciel ouvert, surchargeant les capacités de traitement du secteur de santé. Et quelques semaines plus tard, des gens commenceront à mourir en nombre.

Beaucoup de gens aujourd'hui encore doute de la létalité du coronavirus. "Tout ça n'est qu'une exagération sur une forme de grippe", ai-je entendu. Leur position est compréhensible, au vu des taux de mortalité systématiquement erronés présentés par les médias. Mais il est possible de trouver des données correctes sur le Coronavirus, dont une létalité réelle en comparant le taux des patients guéris et des patients décédés:

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Taux de mortalité du coronavirus (information Worldometers.info)

Le taux de mortalité baisse au cours du temps, alors que les systèmes de santé apprennent à mieux connaître la maladie et les meilleurs moyens de la combattre, mais même aujourd'hui, il reste au moins vingt fois plus mortel que la grippe. Il y a d'ailleurs à craindre que la courbe ne remonte si nous arrivons en Europe à des situations "à la Wuhan" où le nombre de patients est tel que beaucoup sont laissés livrés à eux-mêmes.

Personne, dans un pays comme la Chine, n'aurait pris des mesures aussi extrêmes et aussi dommageables pour l'économie locale pour une simple variante de la grippe.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 1er mai 2020

10 commentaires

  1. Posté par Peggy Guex le

    Coronavirus : la Suisse ne teste plus systématiquement les personnes malades, mais se concentre sur celles le plus à risque ? nous pouvons presque appeler ça une mise à mort de toutes les personnes vulnérables, personnes âgées, personnes atteintes de problèmes pulmonaires, personnes qui souffrent de déficience immunitaire etc. Exemple : Moi qui souffre d’emphysème pulmonaire je n’y comprends plus rien. Si tous les contaminés malades ou pas peuvent se promener n’importe où n’importe comment, c’est complètement irresponsable comme prise de position (pour endiguer) cette épidémie qui se répand à vitesse grand V.

  2. Posté par farjon thierry le

    Antoine, c’est voulu et souhaité par l’élite mondiale qui veut réduire la population a 500 millions d’individus et établir le Nouvel Ordre Mondial ou plus personne n’aura d’identité, de nationalité,
    corvéables a merci afin d’enrichir encore plus ces criminels! Vous voulez des preuves, tapez sur Google « Georgia Guide Stone » Tout y est écrit et le premier commandement de ces Guides Stones est indiqué ci dessus!
    C’est d’ailleurs pour ça que je suspends le payement de mes impôts fédéraux et que je n’ai JAMAIS payé la redevance!

  3. Posté par Anne Lauwaert le

    Question: Comment se fait-il que dans les bidonvilles d’Inde, favelas d’Amérique du Sud ou Afrique il n’y ait pratiquement pas de contamination?
    Fait: Pour pouvoir décréter une contamination il faut faire un prélèvement dans la bouche et dans le nez avec un « kit » spécial, il faut l’analyser dans un labo et après on peut savoir si oui ou non la personne est porteuse de ce virus.
    Question: Combien croyez-vous qu’il y ait de ces « kit » dans les bidonvilles de l’Inde, favelas sud américains et Afrique ?
    Conclusion: S’il n’y a pas de « kit » il n’y a pas de contaminé.
    Hypothèse: C’est comme un sous-marin : il est là mais on ne le voit pas… ça va être intéressant quand le sous-marin va faire surface.

  4. Posté par kandel le

    « Stéphane Montabert – Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 1er mai 2020 »
    Prière de CORRIGER, il s’agit du 1er mars 2020… et non du 1er mai 2020.

  5. Posté par Marie le

    Merci pour l’article. Des demi mesures… Des quarantaines de 14 jours, alors qu’on sait que la période d »incubation peut aller jusqu’à 24 jours, voire plus… On entend souvent « pas besoin de masque si vous n’êtes pas malade ou en contact avec des malades », mais comment savoir si quelqu’un est infecté sachant que les symptômes peuvent tarder…On dit aussi « c’est comme une grippe », mais en réalité c’est une pneumonie virale nouvelle (nouveau coronavirus) donc méconnue. En plus, les Chinois ont averti que des malades guéris ont été réinfectées…

  6. Posté par aldo le

    Hier soir, après 20h. un AVION NON IDENTIFIE …(?) a atterri à Genève-Cointrin. Etait-ce de la drogue ou des clients atteints du CORANOVIRUS ? Il a été stocké près de la Route de Meyrin, puis une ambulance identifiée « Magellan » a vraisemblablement livré du « matériel humain » à l’Hôpital de la Tour à Meyrin. le CORANOVIRUS nom dérivant directement de la tentative des autorités placées sous dictature de l’occupation arabo-mulsulmanne de la Suisse, de changer le nom du coronavirus en COVID-19 soit 2019-nCOV pour nous intoxiquer sur son origine réelle exactement à la manière qu’ils ont voulu imposer l’Etat islamique en DAECH !!!

    Ce CORAN OVIRUS doit désormais porter ce nom, car ILEST BIEN UNE VARIANTE VENUE DES PAYS ISLAMIQUES http://www.safetravel.ch/safetravel2/servlet/ch.ofac.wv.wv203j.pages.Wv203ActualitesCtrl?action=afficheDetail&refActu=002613

    Selon le MENSUEL MARIANNE, CE SONT LES FRANÇAIS QUI ONT LIVRE LE LABORATOIRE EN CHINE A L’ORIGINE DE LA DISSÉMINATION LA PLUS VISIBLE. Mais comme TOUT EST VENU DES PAYS ARABES, on peut aussi penser que des disséminations ont été livrées en Corée du Nord, ce qui tend à démontrer la cause de l’expansion en Corée du Sud et éventuellement l’usage futur de la mise au point des fusées intercontinentale de Kim Jong-un. Tout ceci explique cela : https://lesobservateurs.ch/2020/03/01/coronavirus-la-hongrie-suspend-les-demandes-dasile/ Erdogan nous les envoies comme des bombes à retardement sur pattes. CES RÉFUGIES BIDON DE MASSE ONT ÉTÉ VOLONTAIREMENT INFECTES PAR ERDOGAN AVEC LE CORAN-OVIRUS…

  7. Posté par Oxygène le

    Vous êtes déjà au mois de mai en Suisse ?

  8. Posté par G. Vuilliomenet le

    Pire, nous ne pourrons même pas poursuivre ces salauds pour génocide s’il venait à y avoir 1 à 2 millions de morts en Suisse.
    Nos autorités ne sont pas que des esprits criminels, elles sont des criminelles.

  9. Posté par antoine le

    Selon :
    https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6
    La pandémie s’étend !
    M. Berset et M. Koch (la bacille) sont pitoyables …
    2 mois de retard !
    Pas de contrôle aux frontière, pas de fermeture de frontières …
    Pas de stock de masques de protection …
    Pas de stock de désinfectant pour les mains …
    Et TOUT est sous contrôle !!
    C’est basiquement de l’incompétence crasse !
    On voudrait nous éliminer qu’on ne ferait pas mieux !
    Par contre il faut aider l’Afrique !
    https://lesobservateurs.ch/2020/02/26/coronarvirus-le-conseil-federal-devrait-examiner-des-maintenant-comment-il-peut-soutenir-les-pays-touches-en-afrique/
    Toujours les autres avant les NÔTRES !

  10. Posté par Dominique le

    La supériorité de la volonté sur la raison d’une minorité d’élus autoritaires qui se croit plus intelligente que le peuple souverain est antidémocratique. A l’image de l’UE la Suisse se transforme en une dictature qui méprise les citoyens-contribuables.
    Refusant de fermer et de contrôler les/aux frontières de notre Patrie, combien d’hôpitaux militaires à 500 lits chacun a-t-il mobilisés d’urgence ce Berset qui nous berce une fois de plus?

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