Immigration : tabous et défis. Votation du 9.2.2014

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Vouloir résoudre des problèmes aussi brûlants supposent évidemment des autorités courageuses et déterminées et ne craignant pas d’affronter les différentes formes de la bien-pensance ambiante, omniprésente, bruyante et manifestante, obtenant un appui quasi général dans le monde médiatico-intellectuel dit progressiste, ou de gauche si l’on préfère.
De tels débats ne peuvent qu’être vifs et durs mais ils sont indispensables pour retrouver des sociétés qui ne déboucheront pas en fin de compte sur des formes de réactions collectives et de vastes mouvements autoritaires, voire violents.
Même les thèses sur l’immigration qui paraissent extrémistes, voire obsidionales, doivent être systématiquement débattues à défaut d’être purement et simplement reprises par ces mouvements.
Sans oublier les thèses et rapports qui vont dans un sens diamétralement opposé et qui postulent par exemple que les pays d’immigration doivent se transformer radicalement en s’adaptant eux-mêmes aux populations immigrées, en valorisant inconditionnellement les cultures allogènes, en n’exigeant plus la moindre intégration! On retrouve ici le multiculturalisme dans ses formes les plus extrêmes, mais dont l’un des effets politiques, voulu ou non, contribue également à faire enfler ces mouvements.

 

La campagne politique relative à la votation « contre l’immigration de masse » du 9.2.2014  est en train de se durcir, de s’envenimer, de «déraper », etc. Bref le ton va monter, les vitupérants se faire nombreux, les accusations réciproques de toutes sortes devenir légion.

A enjeux de société importants, lutte politique virulente.

Dans cette lutte le parti pris de la grande partie des médias est déjà annoncé. Ils feront tout, de manière parfois implicite, mais claire pour qui sait lire et de plus en plus de citoyens savent lire, pour contribuer à la victoire du NON, surtout d’un NON à l’UDC. Pavloviens comme d’habitude.

La vague médiatique est déjà puissante, systématique, répétée et comme il se doit très unilatérale. Tôt le matin, le journal Le Matin Dimanche du 5.1.2014 ( cela après une annonce en première page également le dimanche précédent nous affirmant que seuls 36% des sondés voteraient OUI à cette initiative alors qu’il est probable que cette proportion soit plus élevée ; il faut croire, ce qui est réjouissant, que tous les sondés ne disent peut-être plus leur vraie intention, comme au moment des sondages relatifs à la votation sur l’interdiction des minarets, par exemple) nous gratifie d’une interview de deux pleines pages du président de la Confédération dans laquelle il nous dit notamment qu’il souhaite aborder les problèmes en termes de projets et non d’idéologie ! Son discours serait-il donc sans idéologie ? En voilà une belle d’illusion, évidemment ce n’est pas une idéologie de même nature que celle formatée et explicite comme celle d’un programme d’un parti socialiste.

Combattre ceux qui veulent limiter l’augmentation de l’immigration de la Suisse qui compte déjà plus de 25% d’immigrés ne se fait pas au nom d’un raisonnement purement statistique ou logique.

Le même jour dans le même journal mais dans sa version internet et traduite de l’allemand

( les déclarations importantes se font de plus en plus dans les journaux alémaniques du dimanche), c’est le directeur de l’Office fédéral des migrations(ODM),  qui vient nous livrer une argumentation assez particulière : « la préférence nationale que l’initiative de l’UDC veut accorder aux Suisses conduirait à une hausse massive des coûts administratifs », en forme « d’avertissement ». Message : Suisses, qui êtes sensibles au porte monnaie tenez-le vous pour dit, ça va coûter cher si vous votez OUI ! « Mais il est trop tôt pour formuler des chiffres exacts ». Ajoute-t-il. Essayé pas pu, de remplir une mission, confiée  par qui ?

Au cours de ce même dimanche du 5 janvier plusieurs journaux et médias signaleront que Christophe Blocher est souvent absent aux séances du Parlement. Pourquoi répéter cela maintenant et massivement. Pur hasard ? Ou une autre façon de tenter de discréditer l’initiative en cherchant à alimenter une image négative de l’un de ses initiateurs. Pourquoi ne le signaler que lui ? Un pur hasard évidemment !

Le journal Le Temps a précédé Le Matin le 3 janvier en interviewant directement Toni Brunner, le président de l’UDC, sans doute en espérant le « coïncer » avec toute une série de questions se voulant embarrassantes. Une interview à relire rien que pour cette logique journalistique  qui tient à montrer que l’on ne néglige pas ses adversaires mais que l’on va montrer, que l’on imagine montrer, à quel point ces derniers ont tort.  Or, dans le cas présent, comme souvent d’ailleurs, l’interviewé répond de manière très factuelle et même assez convaincante. Il retourne la situation à son avantage, ce qui arrive aussi assez souvent, tant les a priori journalistiques sont simplistes et orientés. C’est d’ailleurs un vrai problème : comment faire avec ces débatteurs redoutables ? Ils réussissent souvent à la fois à plaire aux citoyens et à déplaire aux journalistes. Les questions du journaliste sont posées sous une forme laissant entendre que l’UDC se trompe sur toute la ligne : l’économie suisse va mieux que celle des voisins et vous voulez casser la recette ? il y a concordance entre la courbe de l’immigration et la croissance économique, alors… ; les contingents n’ont jamais permis de maîtriser l’immigration… au contraire…renégocier un accord tel que celui de la libre circulation est pratiquement impossible… ( les journalistes seraient-ils encore plus défaitistes que les autorités ?)… de toute manière, il faut avoir un emploi pour obtenir un permis d’établissement (alors que l’on vient d’apprendre que plusieurs milliers de personnes sans permis de travail ni d’établissement bénéficient déjà de divers aspects de la sécurité sociale), … dans le fond on se demande si l’UDC est encore libérale, etc., etc.

D’autre part, on est et reste toujours et principalement dans le domaine des aspects économiques de l’immigration, en tentant de faire croire que le bilan général est  « globalement positif », selon la formule consacrée. Sans parler des autres domaines qui importent tant à la population. Les citoyens ne pensent pas qu’économie !

En bref, brandir des dangers et des menaces économiques au dernier moment en pensant qu’ils seront déterminants et feront pencher la balance  ne suffit plus, ce qui n’empêche pas la reprise systématique de ce hochet. Et ce n’est qu’un début…

Il existe tout de même de temps en temps des journalistes plus exigeants, moins sous l’emprise de la bien-pensance ambiante, qui cherchent des explications plus complètes, complexes et multidimensionnelles : « La tendance actuelle n’est pas durable. Une telle immigration nécessite d’énormes investissements, dans la construction et les services de l’Etat…Sous l’angle économique, l’immigration est un atout, amis sur le plan politique, son ampleur est excessives…l’immigration a besoin d’être régulée ». ( Tobias Straumann, professeur d’histoire économique et monétaire (interview de E. Garessus, Le Temps, 3.1. 2014). Voilà qui change un peu  et qui est à coup sûr plus proche de la réalité que le tout économique, aveugle et inconditionnel.

Quant à la novlangue, il s’agit de cette forme de langage que l’on trouve partout et qui positive systématiquement certains mots, termes et expressions jusqu’au stade où tout le monde devrait les trouver naturels, évidents, bienvenus et donc aussi positifs. Bref, un monde merveilleux, pourquoi pas un avenir radieux, grâce à l’immigration. Il en va ainsi du terme de «  libre circulation », toujours connoté positivement, et de bien d’autres termes que nous mettrons au jour dans les articles qui vont suivre jusqu’au moment du vote.

Trois fils conducteurs nous guideront :

-appeler les choses par leur nom

- oser évoquer des mesures drastiques, si nécessaire, afin de faire en sorte que l’immigration ait le moins d’inconvénients possibles tout en profitant réellement à l’ensemble de la société, et cela dans un maximum de domaines, et pas uniquement au domaine économique, puisque  même dans ce domaine il n’y a pas que du bonheur ;

- éviter à tout prix certaines conséquences réellement graves et inquiétantes de l’immigration que connaissent certains autres pays, et qui ne touchent encore la Suisse que dans une moindre mesure. Mais sans mesures adéquates et rapides, la Suisse sera de plus en plus touchée elle aussi.

Citons déjà quelques mesures politiques qu’il faut oser formuler, ne serait-ce que sous forme de questions en attendant de voir si elles doivent être appliquées ou non, malgré les protestations garanties de la bien-pensance ambiante au moyen précisément de cette  novlangue qui a cours au sujet d’un thème comme celui de l’immigration.

Exemples de questions de ce type: l’immigration ne doit-elle pas redevenir, du moins en partie, temporaire ? En clair le fait de trouver un travail dans un pays d’immigration est une chance aussi pour un immigré ( et pas seulement pour le pays d’immigration !) mais une telle opportunité ne doit plus nécessairement donner droit à un établissement définitif.

Le droit à un établissement durable ne doit-il pas être dépendant d’un travail assuré ?

Les différentes composantes de la sécurité sociale ont été mises en place progressivement  et nullement prévue  pour des personnes n’ayant travaillé que quelques jours, voire quelques mois. Une immigration trop importante, inconsidéré et non contrôlée ne doit remettre en cause des volets sociaux laborieusement construits à partir d’un autre contexte,  voire entraîné des  pays prospères et exemplaires dans de  graves difficultés économiques et sociales. Les acquis sociaux ont, en effet, atteint un tel degré de généralité et d’automaticité que les dangers sont réels.

Est-il scandaleux de partir de l’idée que la fin d’un contrat de travail implique la perte de la carte de séjour ? Une immigration temporaire ne vaut-elle pas mieux que pas d’immigration du tout ?

Dans le même sens, le regroupement familial ne devrait-il pas devenir effectif qu’en cas de travail assuré sur une certaine durée.

Il va de soi que de telles mesures vont à l’encontre de certaines  règles édictées à un niveau supranational, mais si de telles règles mettent gravement en danger des pays entiers, ne faut-il pas revoir certaines de ces règles afin d’éviter des catastrophes générales ?

Un tel questionnement ne devrait pas être tabou dans un pays comme le nôtre qui n’est pas membre de l’UE.  Cela d’autant plus que de tels questionnements existent de plus en plus fréquemment même dans certains pays, et non des moindres, membres de cette UE, et ces pays les formulent sans gêne, malgré de vives protestations. Il ne devrait pas non plus être scandaleux de prendre acte du fait que des règles qui semblaient être acceptables dans d’autres contextes s’avèrent générer aujourd’hui des effets négatifs et pervers imprévus, parfois réellement menaçants.

Le sous-développement économique de certains pays ne doit pas entraîner par un système de transferts par vases communicants une régression économique, sociale, culturelle et politique  de tout un ensemble de pays.

Les illusions, l’échec et les effets négatifs et pervers massifs du multiculturalisme doivent faire l’objet du même type de questionnement et de remise en cause.

Tout est une question de mesure. Mais lorsque l’on se trouve face à la démesure, il est du devoir des autorités responsables de rétablir un équilibre vivable face aux conséquences désastreuses de certaines  illusions qui germent si facilement dans des esprits coupés des réalités, vivant hors sol, sans préoccupation aucune de l’état de l’ensemble de la société.

Vouloir résoudre des problèmes aussi brûlants supposent évidemment des autorités courageuses et déterminées et ne craignant pas d’affronter les différentes formes de la bien-pensance ambiante, omniprésente, bruyante et manifestante, obtenant un appui quasi général dans le monde médiatico-intellectuel dit progressiste, ou de gauche si l’on préfère.

De tels débats ne peuvent qu’être vifs et durs mais ils sont indispensables pour retrouver des sociétés qui ne déboucheront pas en fin de compte sur des formes de réactions collectives et de vastes mouvements autoritaires, voire violents.

La Suisse ne devrait pas ignorer les multiples conceptions, thèses et réactions engendrées dans les pays où l’immigration pose des problèmes encore plus importants. La tendance consiste généralement à simplement qualifier de tels questionnements abruptes d’inhumains, d’extrémistes et bien sûr d’extrême droite, en toute mauvaise foi d’ailleurs, car leurs auteurs savent que cette stigmatisation est inadéquate. Vouloir empêcher de tels questionnements  hétérodoxes ne peut qu’alimenter ces mouvements politiques réactifs. La novlangue sur ces questions agit dans le même sens.

Même les thèses sur l’immigration qui paraissent extrémistes, voire obsidionales, doivent être systématiquement débattues à défaut d’être purement et simplement reprises par ces mouvements.

Nous pensons ici à des thèses comme celles qui voient sur la durée dans l’immigration de masse un danger carrément de remplacement des populations autochtones par précisément les populations immigrées. Rappelons pour ceux qui trouveraient scandaleux cette simple évocation, que jusque dans les années 1980 la quasi-totalité des immigrés avaient eux-mêmes comme projet de ne venir travailler que quelques années dans les pays d’immigration pour retourner ensuite dans leur pays d’origine afin d’y faire fructifier leurs acquis et d’en faire bénéficier leur pays d’origine.

Pourquoi ce qui semblait aller de soi il n’y a pas si longtemps serait-il devenu subitement scandaleux ?

Ces thèmes et questionnements doivent pouvoir être discutés très librement sans qu'il soit nécessaire de les partager ou de vouloir les mettre en application.

Sans oublier les thèses et rapports qui vont dans un sens diamétralement opposé et qui postulent par exemple que les pays d’immigration doivent se transformer radicalement en s’adaptant eux-mêmes aux populations immigrées, en  valorisant inconditionnellement les cultures  allogènes, en n’exigeant  plus la moindre intégration. On retrouve ici le multiculturalisme dans ses formes les plus extrêmes, mais dont l’un des effets politiques, voulu ou non, contribue également à faire enfler les mouvements dits populistes.

A préciser et à suivre…

Uli Windisch, 6 janvier 2014

8 commentaires

  1. Posté par Marie-France Oberson le

    @M. de Rougemon qui écrit : « Si j’étais à Bruxelles, je sauterais sur l’occasion pour mettre ce petit pays à ma botte »
    merci de nous dire comment ? En boycottant nos exportations vers l’UE ? Je vous rappelle que la balance commerciale de l’UE avec la Suisse est bénéficiaire à hauteur de 40 milliards de francs, ce qui signifie que la Suisse est en fait un moteur pour l’économie européenne…et que notre propre balance commerciale face à l’UE est déficitaire à hauteur de 40 milliards de francs !
    Que l’UE nous sanctionne et notre économie s’en ressentira . OK. C’est ce qu’elle recherche.Mais alors, si notre économie fléchit à cause des sanctions de l’UE, cela signifie que nos entreprises devront licencier.. Nous pourrons donc renvoyer chez eux les quelques 250’000 frontaliers – sans compter les travailleurs ressortissants de l’UE domiciliés sur notre territoire- qui pourront aller pointer à Pôle emploi !
    Et vu la conjoncture actuelle de l’UE , je ne crois pas que celle-ci ait de quoi se payer le luxe de nous sanctionner !
    Il est dommage que dans ce pays certains milieux tremblent devant qui a une grande gueule . Rappelons-nous de David face à Goliath que Ueli Maurer a si bien su rappeler , même si pour cela il a été moqué par la bienpensance universaliste !
    L’UE roule des mécaniques, aboie comme un petit roquet sur le haut de l’armoire.

  2. Posté par Editions Adimante le

    @ Mr De Rougemont

    Saviez-vous que les salaires d’entrée des jeunes universitaires en Suisse ont baissés jusqu’à 6.8% après l’entrée de la libre-circulation des personnes ? Que ces chiffres sont établis autant par l’Observatoire universitaire pour l’emploi à Genève que par le département d’économie du travail de l’Université de St-Gall ?

    Savez-vous qu’aujourd’hui les investissements directs de l’UE en Suisse retirent de ce pays des dizaines de milliards chaque année qu’ils rapatrient chez eux, et qu’en quelque sorte pris à leur propre piège, ils se tireraient une balle dans le pied en dénonçant les accords et en bloquant la situation ?

    @ corinne

    Savez-vous que beaucoup de monde ne comprend pas pourquoi le parti socialiste en Suisse a (par la libre-circulation des personnes) délibérément choisi de mettre en concurrence les ouvriers suisses avec ceux de l’UE ? Mais qu’en réalité il y a une raison très précise et très intéressée pour que le PS ait fait ce choix d’abandonner toute une partie du monde des ouvriers et des bas salaires ?

    D’ici la fin de la semaine sera publié en ligne un essai intitulé, « LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA SUISSE, UN DRAME POLITIQUE CACHE » où tout celà est expliqué.

    En attendant vous pouvez en lire des extraits sur un blog, tappez simplement RAPPORT ADIMANTE dans votre navigateur…

    Bien à vous. Portez vous bien tous les deux.

    Editions Adimante
    Michel Piccand

  3. Posté par Corine le

    M. de Rougement, je ne vous ai pas pris à partie, ce n’était pas mon but, vous m’en voyez navrée, j’ai simplement voulu parler du sujet le plus important relatif à cette votation du 9 : la hausse du chômage qui découle du dumping salarial depuis la libre-circulation.
    Je vous remercie pour votre réponse courtoise. C’est tellement plus intéressant, même lorsque nos avis divergent, d’avoir des interlocuteurs polis et sachant argumenter.
    Je vous souhaite une excellente soirée.

  4. Posté par Michel de Rougemont le

    @Corine
    Étonnement je n’ai pas abordé ni la question des salaires ou du chômage ni celle de l’esprit plus ou moins travailleur ou paresseux de l’un ou de l’autre, pourtant vous me prenez à partie à ce sujet.
    Je n’ai connaissance d’aucune convention collective dans laquelle les salaires auraient été baissés au cours des dernières années. Je ne connais pas non plus de pays voisin où le chômage est aussi bas que chez nous. Le PIB par habitant (tous les immigrés résidents inclus) a crû en moyenne de 1,9% par an au cours des dix dernières années alors que la population augmentait de 1% par an dont la moitié était due à l’immigration. C’est une performance dont l’immense majorité a profité, sans cela il y aurait beaucoup plus de ces laissés pour compte dont vous parlez.
    Quant à l’esprit travailleur des uns ou des autres je n’ai aucune opinion à ce sujet.

    @Lafayette
    Vous avez raison.
    Mon propos n’était pas de classifier mais de souligner que nous vivons d’ores et déjà dans un « melting pot » avec des gens d’origines et racines variées; et qu’il faut savoir s’en accommoder, ce qui ne se passe pas si mal en Suisse même si certains problèmes existent.

  5. Posté par Lafayette le

    Un Suisse est un Suisse même s’il a été immigré un jour. Cette notion d’immigrés n’est pas correcte vis à vis des gens qui sont naturalisés. De plus on pourrait aussi continuer ce discours révisionniste en l’appliquant à la Confédération et aux canton en se fondant sur l’acte fondateur et dire que les autres cantons sont des immigrés de la première heure.

    Non le pourcentage d’immigrés ne peut décemment inclure les naturalisés car ceci remet en cause la notion d’appartenance déjà acquise.

  6. Posté par Corine le

    Oui, Michel, tous les directeurs, patrons pensent comme vous. Pourquoi payer plus alors qu’on a de la main d’oeuvre bon marché ailleurs. Il faut les lire dans le Matin ou le 20 minutes, comme ils paniquent de perdre un peu de leur privilège grâce à la libre-circulation et Schengen…
    C’est étrange: la droite a toujours penché dans la balance politique en faveur du patronat mais la gauche qui en fait de même, là ça me surprend. Elle si prompt à crier contre vents et marrées qu’elle veut défendre l’ouvrier, le laissé pour compte, le chômeur…. Et bien non !! Elle veut la même chose que la droite : que les patrons soient toujours plus riches et que les chômeurs suisses ou résidents étrangers sur territoire helvétique soient bien discriminés pour quelqu’un qui vaut moins cher de l’autre côté de la frontière ou pour mettre de l’argent de côté une fois rentré au pays.
    Après, l’excuse  » Les résidents suisses sont tous des feignasses incapables. »,ça déculpabilise les élites mais nous savons tous que ce n’est qu’une façon de discriminer celui qui coûtera plus cher, rien d’autre. La réalité est autre sachant que nos élèves ou étudiants se placent bien devant dans un classement des pays, niveau international……

  7. Posté par Michel de Rougemont le

    Si quelqu’un tient très fort à une thèse il lui paraîtra incompréhensible que l’on puisse en avoir une opposée à la sienne. Donc il ne peut que s’agir de manipulation avec de sourdes et mauvaises intentions cachées. Voilà, entre autre, ce que l’auteur prétend. Il n’est pas le seul, dans l’autre camp il y aura des attitudes similaires.
    Et si les arguments qui s’opposent à cette initiative étaient valables?
    Car elle ne traite en aucun cas du phénomène « masse » allégués dans son titre. Tout au plus aura-t-on une bureaucratie d’attribution de quotas bien soumise à toutes les corruptions et prévarications comme cela fut dans le passé. Avec les mêmes chicanes à la clé, le commissaire du peuple étant cette fois l’UDC/SVP. On y ajoutera les verts après l’acceptation de l’initiative ecopop.

    Ensuite la chute de tous les accords bilatéraux par l’utilisation de la clause « guillotine » n’est pas un simple fantasme à balayer d’une main négligente. Si j’étais à Bruxelles, je sauterais sur l’occasion pour mettre ce petit pays à ma botte, ce serait l’occasion rêvée. C’est d’ailleurs cela que désire une tranche de l’UDC/SVP.

    Et puis c’est illusoire de croire qu’une économie en bonne forme le restera si on lui enlève une partie de ses moyens. Qui devra en subir les conséquences: la santé, le soin aux personnes, le tourisme, la construction, l’informatique, les technologies, l’enseignement et la recherche universitaires, quelle industrie? Qui décidera? Quelle part plongera [encore plus] dans le travail au noir?

    En comparaison avec des pays où ces problèmes sont bien moins aigus l’intégration dans le tissu géographique et social suisse ne s’y passe pas trop mal; on n’y connait pas les formes d’apartheid que l’on trouve en France, en Allemagne ou au Royaume Uni. Les arguments à propos de la criminalité concernent surtout les illégaux et les refusés d’asile, c’est un autre problème que l’initiative ne touche pas.
    Avec plus de 23% d’étrangers et un nombre considérable de concitoyens d’origine étrangère (naturalisés, secondos et terceros) la Suisse a certainement des problèmes à résoudre. Le nier serait de la folie. Quand on aura libéré du temps pour s’occuper de la baignoire plutôt que du robinet on s’apercevra que ces problèmes ont des solutions. Mais l’initiative ne les résout pas, il faut donc la retoquer, plus tard ecopop aussi.

  8. Posté par Blaise le

    A voir le matraquage médiatique pour non depuis une semaine, à raison de 2 articles par jour dans nos quotidiens romands, cette initiative aura du mal à passer. La presse romande ne cache même plus ses opinions politiques de gauche.
    Et ces mêmes journalistes béniront le peuple qui a eu raison de dire non après les votations et se sentiront heureux. Mais ils n’hésiteront pas à médire, voir maudire ce même peuple au cas ou tous leurs efforts pour que ce dernier vote auront été vain et que le oui l’emporterait.
    J’irai voté sans grande conviction, les gens sont facilement manipulables. Ils savent manier le verbe pour que tous reprennent encore le même refrain: nous sommes tous fichus si c’est oui. Ils savent enrober leurs diatribes de mots très durs et en même temps très simples afin que tout le monde s’indigne d’une telle initiative qui nous ruinerait….
    Ils avaient fait exactement la même chose concernant l’EEE et finalement, on s’en sort mieux que la majorité des pays européens. Un röstigraben salvateur encore une fois ?…

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