Michel Garroté - Effet Trump ? La Bulgarie et la Moldavie viennent d'élire des présidents pro-russes. Ce sont-là deux baffes pour l'Union européenne et pour les "zélites" occidentales. Décidément, depuis la victoire du "yéti", le monde change, les langues se délient, des actes de courage sont posés.
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A ce propos, le chroniqueur Yves Daoudal écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Il y a eu l’élection présidentielle en Moldavie. C’est le socialiste Igor Dodon qui a été élu, contre la candidate européiste Maïa Sandu, diplômée de Harvard et ancienne employée de la Banque mondiale. Igor Dodon a fait campagne en prônant la dénonciation de l’accord d’association avec l’UE, et l’adhésion du pays à l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan. (Mais on a vu en Ukraine comment on pouvait arranger cela…).
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D’autre part, en Bulgarie, c’est aussi un socialiste qui a été élu président, Roumen Radev, ancien chef de l'armée de l'air, clairement pro-russe, très hostile aux sanctions contre la Russie, affirmant haut et fort que la Crimée est historiquement russe, mais sans intention de quitter l’UE (tant que ça rapporte, sans doute). Dans les deux pays, où les gouvernements sont européistes, ces élections vont conduire à des élections législatives anticipées. Le Premier ministre bulgare a immédiatement démissionné, conclut Yves Daoudal (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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De son côté, dans 'Le Courrier international', Laurence Habay écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le 13 novembre, les Bulgares et les Moldaves ont élu à la présidence des candidats de l’opposition prorusse ou favorable à un rapprochement avec la Russie. Pour le site russe Vzgliad, ce doublé s’inscrit dans une large tendance de fond qui promet de s’élargir encore en Occident. “Les élections présidentielles bulgare et moldave se sont caractérisées par une ressemblance surprenante : les favoris étaient des représentants de l’opposition affichant des positions prorusses, face à une candidate de parti proeuropéen au pouvoir”, résume le site russe Vzgliad.
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C’était en effet, à quelques nuances près, la situation d’Igor Dodon, leader du Parti des socialistes de Moldavie, face à Maia Sandu, d’Action et Solidarité, et, en Bulgarie, du général Roumen Radev, face à Tsetska Tsatcheva, candidate du parti Les citoyens pour le développement européen de la Bulgarie. D’après les résultats des élections du 13 novembre, Igor Dodon, qui milite pour un rapprochement avec la Russie et le maintien de l’identité moldave ancrée dans l’orthodoxie, remporte le second tour de la présidentielle. Il réunit 52,5% des voix. Maia Sandu, économiste, technocrate, dissidente du parti au pouvoir, mais au positionnement pro-européen, recueille 47,4% des suffrages.
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C’est “un résultat impressionnant”, estime le quotidien russe Kommersant, étant donné l’extrême jeunesse de son parti, créé par elle au printemps 2016. Ce scrutin, qui se déroulait au suffrage universel pour la première fois depuis vingt ans en Moldavie, a été marqué par une participation en hausse par rapport au premier tour, précise le titre moscovite. La même observation a été faite à l’étranger, où les nombreux électeurs des diasporas se seraient cependant heurtés à un manque de bulletins dans les bureaux de vote, situation vivement critiquée dans la presse moldave. En Bulgarie, selon les résultats officiels, c’est Radev qui a remporté l’élection avec 59,35% des voix. Le candidat sans étiquette, mais soutenu par les socialistes, est partisan de la levée des sanctions contre la Russie et est également un haut gradé de l’Otan (la Bulgarie était membre de l’Alliance Atlantique depuis 2004).
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Sa concurrente Tsetska Tsatcheva, candidate de la majorité conservatrice, a obtenu 36,17%. Le Premier ministre Boïko Borissov a immédiatement donné sa démission, et des élections législatives anticipées devraient avoir lieu. Selon Vzgliad, le général est soucieux de redresser une situation économique difficile marquée par “une série de mesures antirusses de la direction du pays, pour lesquelles la Bulgarie a payé cher”. Il s’agit de l’arrêt de la construction du gazoduc South Stream et des frais de compensation de plusieurs millions d’euros à la Russie pour la suspensiuon du projet de construction d’un nouveau réacteur à la centrale nucléaire de Béléné. Selon le site proche du Kremlin, cette double victoire de candidats prorusses ne doit rien au hasard, mais “s’inscrit dans une large tendance de fond qui promet de s’élargir encore en Occident.
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Les élections et les sondages montrent dans les deux pays que les sociétés sont divisées en deux parts approximativement égales concernant la vision de l’évolution ultérieure du pays. L’europessimisme y croît, alors même que le pouvoir exécutif est solidement tenu par les forces pro-européennes”. “Le mécontentement face à la mondialisation et à la domination d’une bureaucratie supranationale, le désir de retour de la souveraineté et des intérêts nationaux, la demande de prise en compte des besoins exprimés par les populations – tous ces éléments ont constitué une dimension centrale des principales campagnes électorales ou référendaires récentes, du Brexit à l’élection de Donald Trump qui a secoué tout le monde”. “La Bulagrie et la Moldavie n’ont pas fait exception. Et en 2017, d’autres élections d’une extrême importance auront lieu, notamment en Allemagne et en France. Il n’y a a priori pas de raison de supposer que ces tendances de fond les épargneront”, conclut le titre, cité par Laurence Habay (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2016/11/14/deux-defaites-de-l-ue-5874243.html
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http://www.courrierinternational.com/article/vu-de-russie-bulgarie-et-moldavie-deux-nouveaux-votes-anti-establishment-occidental
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