Le sénateur centriste est confiné en Haute-Savoie, où il observe avec circonspection la situation en Suisse, voisine du département. Il appelle l’exécutif fédéral helvétique à changer de discours, et plaide en faveur de davantage de cohérence dans les politiques de santé publique des deux côtés de la frontière.
Il y a quelques jours, Loïc Hervé a été interviewé par le journal “Le Temps”. Sur le site du grand quotidien francophone helvétique, il a lancé un appel à nos voisins : « Ce que l’on fait chez nous ne sert à rien si la Suisse ne suit pas ». Il faut dire que son département, la Haute-Savoie, est tout proche de la confédération. « Par exemple, Genève, c’est une enclave avec plus de cent kilomètres de frontière avec la France » explique-t-il. Depuis vendredi dernier, son interview a fait réagir. « D’ailleurs, l’ambassadeur de France en Suisse a essayé de m’appeler ce matin » explique-t-il avec un sourire dans la voix. « Les Suisses ont une logique d’assumer le ‘non-confinement’ » ajoute le sénateur centriste. « Le ministre de la Santé suisse a qualifié le confinement de ‘politique spectacle’. Il ne le dit plus aujourd’hui. (...) Ils vont se balader au bord du lac, se balader en montagne. »
[...]
Le coronavirus crispe les relations franco-suisses au sein du Grand Genève. Le président du Conseil d'État Antonio Hodgers se fend d'une lettre ouverte adressée au sénateur haut-savoyard Loïc Hervé, revenant sur les critiques émises par ce dernier sur la gestion suisse de la crise sanitaire, jugée laxiste, et les risques que celle-ci ferait courir à la France voisine. Dans sa missive diffusée vendredi soir via le site «Heidi.news», le Genevois, qui préside par ailleurs l'agglomération transfrontalière, livre à l'élu de la vallée de l'Arve un exposé sur les mérites de la politique décentralisée helvétique.
L'origine de la bisbille remonte à la mi-mars. Le lundi 16, le Conseil fédéral avait institué l'état de situation extraordinaire avec pour conséquences un durcissement des frontières, une interdiction des manifestations et une fermeture des commerces non-essentiels, le tout assorti d'une recommandation à la population d'éviter les contacts superflus. Le soir même, le président de la République française avait solennellement institué un confinement général de la population. Les citoyens devaient dès lors se munir d'un justificatif pour motiver par dérogation leurs déplacements.
[...]
Rappels :
Coronavirus : Le socialiste Alain Berset est fier d’avoir pris en charge des patients français
Genève. Coronavirus : Pour Mauro Poggia, un patient suisse ne passera pas avant un patient français
Une quarantaine de patients français hospitalisés en Suisse
À Paris, Anne Hidalgo appelle les joggeurs à « la responsabilité » après les images des rues envahies à 19h