En Autriche, le ministre vert de la santé est accusé de comportement dictatorial

Le gouvernement du chancelier Kurz, une alliance des chrétiens-démocrates et des Verts, est pour la première fois critiqué massivement dans des médias «  politiquement corrects ». La cause en est le comportement du ministre vert de la santé, Rudolf Anschober, qu’une historienne et journaliste réputée, Gudula Walterskirchen, éditrice de deux journaux régionaux importants, accuse dans le journal « de référence » Die Presse  de vouloir supprimer l’état de droit en Autriche par une loi concoctée hâtivement en période de vacances. Ce ministre de la santé , comme ceux d’autres pays, avait été fort loué par les médias au début de l’épidémie de coronavirus, ce qui avait contribué à une hausse de popularité du chancelier Kurz, qui se trouve maintenant fort embarrassé. La loi en question prévoit de limiter la liberté de mouvement des citoyens, qu’ils soient malades ou non, par des mesures de confinement qui ne pourraient pas être contestées devant les tribunaux et de donner au ministre de la santé des pouvoirs discrétionnaires non soumis au contrôle démocratique.

https://www.wochenblick.at/wichtige-historikerin-freiheitsberaubung-verhoehnung-der-buerger/

 

Traduction (C.H.) : Walterskirchen critique surtout le fait que le ministre de la santé veut introduire une « privation arbitraire de liberté juridique » par des voies détournées. Elle pose la question de savoir si un pays dans lequel cette « loi Anschober » serait adoptée resterait une libre démocratie dans laquelle il fait bon vivre.

L’état de santé mental des clandestins est mauvais

GENÈVE Une vaste étude universitaire se penche sur les sans-papiers en voie d'être régularisés.

«On vit toujours dans la crainte; même la sonnerie de la porte fait peur, à cause de la police.» Ainsi témoignait une clandestine brésilienne, il y a 18 mois, alors que le Canton annonçait son opération Papyrus. Fin 2017, l'Uni de Genève a lancé Parchemin, une étude pour connaître les effets de la régularisation sur les sans-papiers. Avant d'en connaître les résultats, dans quatre ans, les chercheurs ont fait un état des lieux actuel: il met en lumière leur détresse psychique.

«Ils sont plus nombreux à souffrir de maladies chroniques, comparé à la population résidente en Suisse, et sont particulièrement atteints dans leur santé mentale, décrypte le docteur Yves Jackson, coresponsable de l'enquête. Leur situation les place dans un stress permanent. Ces gens s'exposent davantage à la dépression.» Ces individus en situation irrégulière jugent aussi leur état de santé moins bon L'économie domestique emploie de nombreux sans-papiers. que les autres habitants. «L'autoévaluation est un excellent indicateur de risques de maladie à terme, souligne le Dr Jackson. Les gens qui pensent tomber malades sont plus susceptibles de le devenir que ceux qui s'estiment en bonne santé.» Enfin, les clandestins, aux revenus limités, renoncent souvent aux soins médicaux. Le responsable du syndicat SIT pour Papyrus n'est pas surpris de ces résultats: «Les exemples sont légion, assure Thierry Horner. Malade, blessé, un sans-papiers ne se soigne pas faute d'argent. Il travaille de moins en moins, se retrouve sans ressources et tombe en dépression. C'est la descente aux enfers »

Source : 20 minutes Lausanne

REVISION DU TARIF MEDICAL AMBULATOIRE: UNE VRAIE MENACE POUR VOTRE SANTE EN 2018

En tant que médecin, il me paraît extrêmement important que la population soit correctement informée de certains éléments dangereux et totalement contre-productifs de la révision du tarif médical ambulatoire dont la mise en oeuvre doit intervenir au 1er janvier 2018.

Chers concitoyens, chers patients,

Oui les médecins et les assureurs sont responsables de n’avoir pas su s’entendre dans les délais fixés pour mettre au point une refonte du tarif médical ambulatoire adaptée à la pratique médicale actuelle et tenant compte de l’évolution des coûts depuis 1994, une tâche extrêmement complexe ou les intérêts des uns et des autres divergent totalement.

Diminution des coûts sans impact sur les primes

Oui le Conseil fédéral en a profité pour intervenir en proposant des ajustements très largement recommandés par les assureurs. Ces ajustements n’ont alors pour seul objectif que la diminution des coûts, une diminution chiffrée à 470 millions de francs, ayant une influence pratiquement nulle sur les primes d’assurance-maladie (moins de 0.5%). On a d’ailleurs vu récemment dans quel sens celles-ci ont évolué.

Je veux laisser de côté les aspects techniques de cette révision qui compliquent encore le Tarmed à la place de le simplifier et les aspects qui touchent directement, et dans des proportions très variables selon la spécialité, les revenus des médecins. Cela n’est pas le plus grave.

Limitation insupportable du temps de consultation

Ce qui me pousse à prendre la plume, c’est que plusieurs points de cette révision limitent de façon insupportable le temps que nous avons à disposition pour écouter, conseiller et traiter nos patients.  Ils constituent une atteinte grave à notre pratique médicale, à notre liberté de consacrer le temps nécessaire aux patients et donc nuisent  fortement à la qualité de notre prise en charge, alors que toute modification de la structure tarifaire est censée assurer une qualité de haut niveau (LAMAL art 43, al 6).

Mais jugez vous-même!

Au 1er janvier 2018...

Consultation de base: 20 minutes

Le temps disponible pour vous écouter et pour définir une attitude thérapeutique dans le cadre d’une consultation de base sera limité à 20 minutes, 30 minutes si vous avez moins de 6 ans ou plus de 75 ans. Les bureaucrates de l’OFSP considèrent probablement que les seuls problèmes des gens de 6 à 75 ans sont des bronchites et des crises d’hémorroïdes! Impossible désormais de faire un contrôle de santé complet en une seule fois. Inutile de penser que vous allez profiter de la consultation pour parler des trois ou quatre soucis qui vous préoccupent. Un seul à la fois, ou peut-être deux si vous êtes rapides à les exprimer et si ce n’est pas trop grave.

Il est probable qu’à l’OFSP on ignore qu’il peut être difficile pour certains de quitter son poste de travail plusieurs fois pour consulter un médecin ou de se déplacer si l’on habite loin, si l’on est handicapé ou très malade!  Et pensez-y aussi: on vous annonce un cancer, 20 minutes! La discussion sur le chamboulement que cela représente pour vous et vos proches attendra, celle sur la stratégie thérapeutique, le choix des spécialistes à consulter aussi.

Autre exemple : vous venez de faire un infarctus. Pour contrôler votre évolution au sortir de l’hôpital, pour modifier éventuellement votre traitement, pour prévoir la rééducation, pour parler des modifications de votre hygiène de vie, combien de fois 20 minutes faudra-t-il, alors qu’il est possible actuellement de prévoir, si on le souhaite, une consultation plus longue pour passer en revue ces divers aspects. Vous avez des symptômes peu clairs ou difficiles à interpréter. Si le temps manque pour les appréhender, le risque évident c’est la multiplication des examens complémentaires sanguins, radiologiques et des envois chez les spécialistes, avec les conséquences que chacun peux imaginer sur les coûts. On peut multiplier les exemples à l’envie.

Consultation téléphonique: 20 minutes

Le temps pour vous écouter au téléphone sera lui aussi limité à 20 minutes, que vous appeliez votre généraliste, votre spécialiste ou votre psychiatre, à 30 minutes si vous avez moins de 6 ans ou plus de 75 ans. Qui va parler plus de 20 minutes au téléphone avec son pédiatre pour le petit qui semble avoir un faux-croup ?! Par contre 20 minutes seront-elles suffisantes, si vous devez appeler en grande détresse votre psychiatre et que vous avez malheureusement 50 ans ? Ce n’est assurément pas à M. Berset d’en juger. C’est à votre médecin et à lui seul de décider du temps qu’il faut prendre pour vous.

Surveillance au cabinet médical: 1 heure

Le temps consacré à la surveillance au cabinet médical sera limité à un maximum de 1 heure, 2 si vous avez moins de 6 ans ou plus de 75 ans. Que va-t-il se passer si vous, qui avez 18 ans, faites une réaction allergique aigüe et que vous foncez chez votre médecin. Si celui-ci maîtrise la situation sans vous hospitaliser, il ne pourra pas vous garder plus d’une heure, ce qui contrevient aux règles en la matière qui prescrivent une surveillance de trois heures au moins pour les cas sérieux. Donc, soit vous allez engorger les urgences de l’hôpital le plus proche d’emblée, soit votre médecin devra vous y envoyer, soit il renoncera à facturer ce qui lui revient, soit vous payerez la différence.

Mesures inutiles et chères

Toute autre solution préconisée par l’OFSP n’est que mensonge. Pis encore, bien des patients reçoivent maintenant des médicaments en perfusion ambulatoire sur plusieurs heures, que ce soit pour des chimiothérapies, pour des maladies rhumatismales ou pour des maladies immunologiques. Impossible désormais dans ces situations de tarifer la position de surveillance, seule utilisable dans ce cas, pour une durée de plus d’une heure, ce qui est totalement incompatible avec l’usage de ces traitements. Faudra-t-il à nouveau décider d’envoyer nos patients dans les centres ambulatoires des hôpitaux où tout coûte beaucoup plus cher. C’est totalement à l’opposé de l’objectif de maîtrise des coûts et c’est surtout inutile.

À la merci des assureurs

Mais j’oubliais: dans leur grande sagesse ces messieurs de l’OFSP ont prévu que votre médecin puisse vous consulter pendant 30 minutes, vous téléphoner pendant 30 minutes ou vous surveiller pendant deux heures si vous avez entre 6 et 75 ans et que la gravité de votre état le justifie mais il faudra obtenir l’accord de l’assurance pour gagner ces précieuses minutes.

Personne ne sait aujourd’hui s’il faudra faire cette demande à chaque fois que votre état critique le demande ou une fois par mois, par trimestre, par pathologie. Ce qui est sûr par contre, c’est qu’il faudra attendre des semaines la réponse de l’assureur. La surcharge administrative sera énorme pour les cabinets et les services ambulatoires des hôpitaux, peut-être encore pire pour les assureurs, qui cette fois se tirent une balle dans le pied. Et si la réponse de votre assureur est finalement négative, la différence sera à vos frais et là il deviendra encore plus pénible de payer ses primes!

Éléments dangereux, contre-productifs, voire même illégaux

J’espère avoir démontré ainsi en quoi ces aspects de la révision tarifaire sont dangereux, contre-productifs, voire même illégaux, qu’ils contribueront à augmenter les coûts plutôt qu’à les diminuer, sans parler de l’énorme impact sur la qualité. Mon souhait est que ceux qui me lisent fasse part de leur préoccupation au Conseil Fédéral, que ceux qui ont des responsabilités politiques ou dans les associations de patients  prennent leurs responsabilités pour faire aussi pression sur le Conseil Fédéral pour faire annuler ces restrictions lamentables.

Dr Louis-François Debétaz
Spéc. FMH Médecine interne gén. et Allergologie-Immunologie clinique

Source

La Croix-Rouge forme des « réfugiés » au métier d’auxiliaire de santé.

C'est un projet lancé en 2016 par la Croix-Rouge suisse (CRS) en partenariat avec le Secrétariat d'Etat aux migrations. Son nom? «SESAME». Son but? préparer les réfugiés reconnus et les personnes admises à titre provisoire à la formation d'auxiliaire de santé afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail.

Pendant que des Français n’osent plus se soigner par manque d’argent, la Croix-Rouge distribue des carnets de santé aux migrants

La Croix-Rouge française va distribuer à partir de ce lundi aux migrants accueillis dans les centres d’hébergement d’Ile-de-France des carnets de santé traduits en anglais et en arabe. Le suivi et la prise en charge médicale des migrants sera facilitée grâce à ce document personnel et confidentiel.

La Croix-Rouge française remet à partir de lundi les premiers carnets de santé pour les migrants, lors des consultations infirmières réalisées par les équipes mobiles dans les centres d’hébergement d’Ile-de-France, a annoncé l’association.

« C’est la première fois que des carnets de santé seront distribués aux migrants. Jusqu’à présent, à la sortie des consultations, on leur donnait une sorte de feuille A4, qui souvent se perdait. Ce carnet est un document de santé publique, qui permettra d’offrir aux migrants une prise en charge médicale plus simple et plus efficace », a expliqué le délégué national sanitaire de la Croix-Rouge française Jacques Touzard, à l’origine du projet.

Lors des consultations, les infirmiers détectent notamment les risques infectieux, les virus et les infections tuberculeuses.

Traduit en anglais et en arabe

Les carnets de santé seront distribués à quelque 2 000 migrants répartis dans les 46 centres d’hébergement installés en Ile-de-France - sauf Paris - dont dix sont gérés par la Croix-Rouge française.

« À plus long terme, l’initiative devrait être étendue à l’ensemble du territoire français et en Outre-mer notamment à Mayotte et en Guyane », selon l’association.

Traduit en anglais et en arabe, le carnet facilitera également l’échange « parfois difficile » lors des consultations médicales, a ajouté la Croix-Rouge française.

« Grâce à ce document, strictement personnel et confidentiel, les professionnels de santé disposeront ainsi de toutes les informations nécessaires (antécédents familiaux, chirurgicaux, médicaux, allergies et maladies) pour garantir une prise en charge de qualité », selon l’association dans un communiqué.

Source

RappelDe plus en plus de Français renoncent à se soigner faute d'argent

"Dans ses permanences d'accueil, le SPF (Secours populaire français, NDLR) perçoit une dégradation de l'état de santé de familles, de mères seules, de jeunes, de retraités, de beaucoup d'enfants. Fait récent, le travail n'apporte plus forcément la garantie d'une autonomie financière: certains salariés ne sont plus à l'abri des privations et peinent également à se soigner".

Sur l'ensemble des Français interrogés, 68% estiment que les inégalités en matière d'accès à la santé se sont aggravées au cours des dernières années.

Suisse: Comment une vague de réfugiés surchargerait nos médecins

Christian Hofer: Il semblerait que ces gens aient oublié une autre problématique. Les femmes musulmanes ne doivent pas se faire ausculter par des hommes médecins. Je vous laisse imaginer tous les problèmes que notre pays est en train d'accumuler par la faute de Sommaruga pour les décennies à venir. Sans compter que la médecine est l'une des charges les plus lourdes sur le plan financier, tout cela sur le dos du sale kouffar.

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30.000 demandeurs d'asile en quelques jours. Ce que l'Autriche a connu l'automne dernier pourrait également arriver en Suisse. Ce scénario extrême soumettrait le système de santé suisse à un grand test de stress.

Ainsi les problèmes linguistiques entraveraient les examens déclare Laurent Dukas de la Société médicale de Bâle à la NZZ. Les médecins ne savent pas, par exemple, quelles clarifications ont été apportées. Ainsi, l'historique des maladies des patients pourrait rester inconnu. Laurent Dukas craint que des réfugiés touchés par des maladies non détectées soient envoyés vers les Cantons. Spécifiquement avec la tuberculose, il y a un certain risque d'infection.

L'Office fédéral de la santé publique a rassuré: Il n'y aura pas de réfugié distribué aux cantons, qui n'aura pas été d'abord été interrogé au sujet de la tuberculose. Le risque pour la population avec les autres maladies est aussi faible. Seulement dans certains cas, les réfugiés pourraient apporter des maladies existant dans leurs pays jusqu'en Suisse. Telle la gale ou la diphtérie explique Daniel Koch de l'Office fédéral de la santé publique.

Cependant, en cas d'une grande vague de réfugiés, beaucoup de gens devraient être rapidement examinés et traités.

Depuis des mois déjà, les médecins critiquent le fait que le service de santé publique n'est pas préparé à un fort afflux de réfugiés. Le BAG a cependant déclaré que les soins médicaux de base seraient garantis à tout moment.

Source Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch

 

Pays arabes: une Egyptienne de Zurich enseigne la santé et la sexualité par Youtube

Alyaa Gad est médecin et réalise des vidéos destinées à faire progresser les
connaissances des femmes et des hommes du Moyen-Orient sur la santé et la sexualité.
Très populaire, elle mène aussi sur twitter un vif combat contre la charia.
Alyaa Gad est en Europe depuis une vingtaine d’années, elle vit aujourd’hui à Zurich. Elle est médecin, d’origine égyptienne. J’ai découvert son existence par Poste de Veille. Un hashtag qu’elle a créé, traduit de l’arabe par «Pourquoi nous rejetons l’application de la charia», a fait le buzz fin 2014. Mais cette initiative n’est que l’écume d’une activité beaucoup plus originale: l’éducation à la santé et à la sexualité par le biais d’une chaîne TV sur Youtube, avec la préoccupation majeure de la situation des femmes. La chaîne diffuse cet enseignement en arabe et en anglais.

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Alyaa Gad fait passer des valeurs humanistes et égalitaires par le biais d’un langage médical qui réussit mieux que des discours idéologiques. Ses productions ont déjà attiré des millions de visiteurs.
La découverte de cette franc-tireuse courageuse, ignorée des médias, valait bien une visite. La quarantaine joyeuse, Alyaa Gad nous accueille avec chaleur. Elle vit en Suisse avec son mari allemand depuis cinq ans. Elle a habité auparavant une dizaine d’années aux Pays-Bas, puis en Allemagne. Elle parle hollandais, arabe, anglais et allemand et s’excuse de ne pas encore
maîtriser le suisse-allemand. «Quand nous avons eu des enfants, nous avons eu envie de nous installer en Suisse pour des raisons familiales et en raison de son bon système éducatif. Aux Pays-Bas, j’enseignais dans une école d’infirmières. Ici à Zurich, mon mari dirige une clinique, et étant moi-même médecin, je travaille avec lui.»
Elle rêvait depuis l’âge de 20 ans de mettre sur pied des programmes d’éducation pour les femmes égyptiennes. «Mais dans les années 90, il n’y avait pas Internet. Pendant 15 ans, j’ai essayé d’impliquer des chaînes de télévision dans mon projet, aucune ne s’est montrée intéressée." On n’est jamais si bien servi que par soi-même: elle en a créé une sur YouTube il
y a cinq ans. Ses initiatives ne manquent pas de piment, ni de surprises.

Les femmes veulent parler mode

Elle produisait ses vidéos en arabe, désormais elle y a ajouté l’anglais. «Dans les pays riches du Moyen-Orient, j’estime que 50% des gens sont venus pour travailler, ils ne parlent pas arabe». Elle est aidée par une petite équipe technique de Hildebrand Media. «Ce qui les a décidés, ce sont les 6 millions de vues d’une de mes vidéos.» Et l’adhésion au projet! Au début, le public était principalement égyptien, «mais maintenant de plus en plus de mes téléspectateurs habitent en Arabie Saoudite». Et bizarrement, 85% de son public est masculin. «J’ai du mal à intéresser les femmes. Pour y arriver, je dois commencer par parler mode, maquillage, etc.» Et pour les deux sexes tenir compte de la mentalité islamique.
Cette année, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, elle a eu la surprise d’être invitée par une chaîne saoudienne pour parler des droits des femmes. Elle raconte: «À la suite de cette émission, j’ai reçu un nombre incroyable de tweets insultants, la plupart d’Arabie Saoudite… Et une vingtaine de tweets élogieux. Les femmes des pays arabes doivent se battre
contre trois fléaux qui s’entremêlent: la pauvreté, l’ignorance et la maladie.»
Elle possède plusieurs chaînes: Afham TV, iUnderstand TV, EWA (English with Alyaa). Le thème «Sexe lors de la première nuit» lui a valu 2,3 millions de vues. Celui sur l’éjaculation précoce encore bien davantage. «Quand je vais en Égypte ou à Dubaï, je constate que beaucoup de gens me connaissent. Mais souvent, ils ne savent pas comment me considérer. D’un côté ils savent que je suis très anti-charia, et d’un autre ils ont besoin de moi, car je leur transmets des informations importantes sur leur santé.»

Masturbation et excision

Lorsqu’elle a réalisé un programme sur la masturbation féminine, les hommes se sont indignés. Elle leur a répliqué: «Sachant que vous êtes souvent en voyage -beaucoup d’hommes Égyptiens partent travailler dans un pays du Golfe-, préférez-vous que votre femme se contente elle-même ou qu’elle vous trompe avec un autre ? Une femme bien dans son corps aura une sexualité plus épanouie et c'est aussi dans votre intérêt.»
Elle constate que l’éducation sexuelle des hommes, dans les pays arabes, se fait par la pornographie. La grande majorité est accro. «Il y a des films d’éducation sexuelle, mais ils ne les regardent pas, 99% préfèrent le porno, avec ses illusions genre orgasme féminin en 5 secondes. La plupart des vidéos qu’ils visionnent mettent en scène des femmes blanches et très jeunes. Nourris de ces fantasmes, ils traitent leur femme comme celles de ces films, ils
méprisent les femmes réelles. Cette réalité est source de grandes difficultés dans les couples.»
Entre 80 à 90% des femmes égyptiennes sont excisées. «Si ma mère ne m’a pas fait exciser alors qu’elle l’était elle-même et que ses sœurs ont fait exciser leurs filles, c’est parce que nous vivions alors au Koweït, où l'excision n'est pas pratiquée.» Elle a aussi abordé ce sujet: «Je l’ai fait en me fondant sur des faits scientifiques, objectifs, j’ai entre autres expliqué le rôle du clitoris dans le plaisir. Beaucoup de femmes me disent combien elles sont désespérées
de ne rien sentir durant les relations sexuelles, l’une d’elles s’est même suicidée.»
Elle cherche des financements. Mais les organisations internationales et les ONG sont focalisées sur les changements politiques (lois en faveur de l’égalité notamment) et très peu sur les manières de faire évoluer les mentalités. Pour l’instant, le seul sponsor d’Alyaa est son mari.

Inciter à la tolérance

Dans le monde arabe, l’ignorance est immense dans les domaines de la santé et du handicap. Un professeur lui a par exemple révélé n’avoir jamais entendu parler de dyslexie. Elle a aussitôt réalisé un programme sur le sujet. Un internaute lui a alors avoué avoir compris ce qui gâchait toute sa vie. «Par l’information, j’essaie de rendre les gens plus compréhensifs et plus tolérants envers la différence, le handicap. Cela peut sauver des vies. Mais je dois y aller progressivement. Les mentalités évoluent lentement.»
A-t-elle essayé d’obtenir un soutien à son action de la part des imams et associations musulmanes de Suisse? La question l’amuse: «Bien sûr que non, ils ne m’aiment pas. Ils savent que je suis très anti-charia. J’essaie d’ailleurs d’alerter les Occidentaux sur la naïveté qui consiste à croire que la charia peut être adoucie. La charia est pire que l’idéologie nazie.»
Lorsqu’elle remet en cause certaines affirmations du Coran dans ses vidéos, c’est en se plaçant sur le terrain scientifique. «J’ai parlé par exemple du développement de l’embryon. D’après le Coran, les os se forment avant la chair. J’ai montré que c’est le contraire.» 
Selon elle, nos sociétés sont bien naïves. «Quand je suis arrivée en Occident, j'étais assez religieuse. J’avais subi le lavage de cerveau classique contre les Occidentaux, des gens sans morale, sans esprit de famille, sans pudeur... En fait, l’Occident est tolérant, c’est bien, mais parfois il faut cesser de l'être pour se défendre. Les Pays-Bas paient aujourd’hui leur trop grande tolérance. Certaines mosquées ont un discours du genre: reproduisez-vous afin que nous soyons un jour en majorité pour supprimer la démocratie et instaurer la charia. Je pense que la culture occidentale pourrait très bien disparaître.»

Eduquer les nouveaux arrivants en Europe

Elle considère que l’immigration est nécessaire, mais elle préconise des conditions d’accueil drastiques. «Vous en avez besoin, parce que vous n’avez pas assez d'enfants. Mais vous devez absolument éduquer les nouveaux arrivants afin qu'ils acceptent totalement la mentalité occidentale.»
Le chaos actuel des pays arabes, les persécutions qu’ils font subir, leurs luttes fratricides correspondent à ses yeux à un chaos mental: «Il y a une grande immaturité émotionnelle au Moyen-Orient. La haine se dirige vers certains groupes sans fondement rationnel, par exemple sunnites contre chiites, alors que les gens ne connaissent même pas la différence entre les deux. Il existe une grande haine contre tous ceux qui sont différents. C’est dû à l’ignorance et à la pauvreté.»
Alyaa a abondamment relayé et commenté un célèbre hashtag en arabe qu’on peut traduire par «Moyen-Orient Hôpital psychiatrique». «Nous listons les contradictions du monde arabe. Ce que nous faisons, c’est tendre un miroir. L’être humain a besoin d’argent et de nourriture, mais aussi d’éducation.»
Les pays du Golfe, observe notre interlocutrice, possèdent les médias de la région et exercent une grande influence dans le monde arabe. «Les Occidentaux n’imaginent pas la haine que produisent ces médias à leur encontre. L’argent du pétrole nourrit l’idéologie wahhabite.»
Les textes religieux ne sont pas sa tasse de thé. Enfant, elle a été traumatisée par l'histoire d’Abraham prêt à tuer son fils, puis plus grande par le mariage de Mahomet avec la petite Aïcha. «Plus tard, j’ai été choquée en lisant les textes, par exemple Bukhari et ses hadiths. En général, les musulmans modérés ne savent pas ce qui est écrit dans ces livres fondateurs.»

AU PROGRAMME

Alyaa Gad valorise dans ses interventions l’intelligence individuelle, le fait de penser par soi-même, l’égalité des sexes. Elle se place sur le terrain «objectif» de la médecine dans ses vidéos, mais ses convictions affleurent. Et si elle affirme «j'évite de lancer de gros pavés dans la mare», on ne peut s’empêcher de penser qu’elle adore ça. Son activité de tweeteuse (des dizaines de milliers de personnes la suivent) tendrait à le prouver. Le hashtag sur la charia est
né d’attaques incessantes d’un internaute auquel elle a voulu répondre. «C’est grâce à cet imbécile que je suis devenue célèbre.» Elle est aussi très présente sur Facebook.
Ses programmes TV sont conçus pour être repris par des professionnels dans des cliniques, des lieux d’aide ou de soins. Lorsqu’elle a commencé avec son équipe à réaliser ses vidéos en anglais, leur production a comptabilisé en quelques semaines un million de clics.
Son spectre d’intervention est large: famille, développement personnel, gestion des émotions, santé, sexualité. Dans ce dernier domaine, elle a par exemple abordé la question des MST, de l’importance de la taille du pénis dans les relations sexuelles, de l’addiction à la pornographie, du point G. Et question santé: de la nécessité de la vitamine D qui implique d’exposer son
corps à la lumière.

http://afham.tv

Suisse: Faut de moyens, ils sacrifient leur santé

Une enquête détaillée menée auprès de 47 cabinets médicaux démontre que plus d’un patient sur dix sacrifie des traitements pour des raisons économiques.

santé

En Suisse romande, où l’assurance maladie est obligatoire et universelle, 10,7% de la population renonce à des soins médicaux pour des raisons économiques. C’est ce qui ressort d’une série d’études menées dès 2011 par la Policlinique médicale universitaire de Lausanne (PMU) et l’Institut universitaire de médecine générale de l’Université de Lausanne. L’enquête, dont les résultats seront présentés demain lors d’un colloque, a impliqué la participation de 47 cabinets médicaux romands et porte sur un échantillon représentatif de 2026 patients. Coordinateur des travaux, Patrick Bodenmann, médecin-cadre à la PMU et formateur de médecins de famille, en explique les enjeux.

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