Pour quelle raison les réfugiés des camps en Grèce ne sont-ils pas redirigés vers des pays riches comme l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Bahreïn ou le Koweït? Après tout, ce sont des pays où vivent de nombreux frères de foi de ces réfugiés (musulmans) et où aucun problème culturel ne devrait se poser.
La réponse du journal allemand Focus.de
Depuis des années, les six États du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Oman, Qatar, Bahreïn et Émirats arabes unis) sont critiqués pour avoir accepté trop peu de réfugiés. En 2014, Amnesty International a publiquement dénoncé leur comportement et a accusé les États du Golfe de "ne pas fournir un seul site d'accueil pour les réfugiés". Les gouvernements de ces pays se sont défendus. L'Arabie Saoudite prétendait à l'époque avoir accordé la résidence à 2,5 millions de Syriens.
Il est difficile de vérifier combien de réfugiés ces nations ont accepté jusqu'à présent. Aucun des États du Golfe n'a signé la Convention de Genève sur les réfugiés. Cela signifie que les personnes déplacées accueillies ne sont pas officiellement enregistrées en tant que réfugiés. Dans aucun pays du Golfe, il n'existe de politique claire en matière d'accueil des réfugiés. Au contraire, ils ont tous créé des barrières bureaucratiques à l'entrée : tels que des visas coûteux et l'absence de reconnaissance officielle en tant que réfugiés.
En outre, la proximité religieuse et culturelle entre les États du Golfe et les pays de la Méditerranée orientale est limitée. Avant la guerre civile, la Syrie était un État multiethnique dans lequel vivaient des chrétiens et des musulmans. En revanche dans le Golfe, l'Islam domine [NDLR : En clair, pendant que l'Europe chrétienne accueille des musulmans, les pays islamiques ont laissé les chrétiens mourir pour préserver l'islam sunnite.]. En outre, les États sunnites du Golfe sont en concurrence avec l'Iran chiite et bombardent le Yémen. La plupart des Syriens choisissent de ne pas fuir une région instable pour une autre.
Ce ne sont là que quelques-unes des raisons qui poussent surtout les réfugiés vers le continent européen. La Grèce est la cible principale depuis un certain temps. Cela a également été le cas l'année dernière. Selon les chiffres de l'ONU, près de 60 000 réfugiés sont arrivés par la mer et près de 15 000 réfugiés par la terre (Turquie). L'État qui doit s'occuper de l'enregistrement et des procédures d'asile pour les réfugiés est régi par le "règlement de Dublin". Selon cette loi, le premier pays de l'UE dans lequel un réfugié est entré devient responsable
En résumé, cela signifie que de nombreux réfugiés décident dès le départ de ne pas fuir vers les États du Golfe. D'une part, la région est instable, d'autre part, il y a des obstacles à l'entrée. S'ils viennent en Europe, le pays dans lequel ils entrent en premier devient automatiquement responsable de ces réfugiés.
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(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)
Rappels :
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