Éviter la censure Facebook (Conseils techniques – 16:52)

Un des gros problèmes sur Facebook, en particulier francophone, c’est la censure qui peut détruire des communautés humaines qui se sont formées autour d’un intérêt commun.

Si vous maintenez une page, elle représente un fort investissement en efforts, en temps et en émotions. Par contre, si la censure frappe, votre groupe peut sauter du jour ou lendemain.

Ceci entraine la rupture des relations humaines qui s’étaient formées au fil du temps et brise le contact entre des gens qui s’appréciaient.

Les gens se perdent de vue et il n’y a plus moyen de revenir en arrière.

Toute communauté, même la plus anodine, n’est pas à l’abri d’une censure aveugle, souvent pilotée par algorithme, qui peut décider de tout détruire.

Dans cette vidéo, je donne des conseils précis sur comment s’affranchir de Facebook et reprendre le contrôle de vos données et garantir la pérennité de vos communautés internet.

Vous pouvez toujours garder une page ou un groupe Facebook mais il est essentiel que les débats soient menés sur un forum hébergé sous un nom de domaine et un espace que vous contrôlez entièrement.
Les hébergeurs qui font du web hosting ne sont pas nécessairement plus démocratiques que Facebook.
Par contre, dans la vidéo j’explique comment des ennuis avec un hébergeur internet ne signifient pas la fin de votre communauté si vous prenez les précautions que je détaille.
Il y a aussi des conseils sur l’achat ou l’enregistrement du nom de domaine et quelles précautions prendre pour ne pas le perdre en cas de censure.

Enfin, il y a une partie sur comment cacher son adresse IP (l’adresse du site web) afin que vous puissiez être hébergé en France et à bon prix sans que personne ne puisse se plaindre à votre hébergeur (parce qu’ils ne sauront pas où il se trouve !).

16:52, Aldo Sterone: "Qu'Allah me pardonne"

Une formation réintègre les migrants dans le secteur de l’informatique

L'association Powercoders intègre les migrants par une formation en informatique La Matinale / 1 min. / à 06:00
Il manquera 40'000 employés dans l’industrie informatique d’ici 2026 en Suisse. Pour lutter contre cette pénurie, l’association Powercoders forme et insère sur le marché des réfugiés et des migrants.

L'association a inauguré jeudi un centre de formation romand à Lausanne. Les cours et stages qui y sont dispensés doivent permettre à la trentaine de bénéficiaires qualifiés et rigoureusement sélectionnés de retrouver un emploi en Suisse.

Candidats hautement qualifiés

"Les personnes qui entrent dans notre programme sont déjà très bien formées dans leur pays. Elles ont souvent un bachelor ou master en ingénierie ou dans autre domaine", explique Christina Gräni, porte-parole de Powercoders. "Or, en Suisse, ces personnes n'ont aucune chance de trouver du travail, du fait de leur statut de réfugiés. C'est difficile même avec un permis B", souligne la porte-parole.

Les formations de Powercoders sont données dans trois villes - Lausanne, Zurich, et Turin en Italie. Elles comprennent un entraînement intensif au codage de 13 semaines, puis un stage de 6 à 12 mois en entreprise. Les inscriptions pour les programmes en Suisse sont actuellement ouvertes.

vg/kkub

source et lien vers l'audio:

“Avec une attaque informatique, le chaos est théoriquement possible”

Merci à Flavien pour l'info

L'experte en cybersécurité Solange Ghernaouti évoque l'association des actes de terrorisme classique avec le cyberterrorisme. Elle explique comment des outils de communications peuvent déstabiliser la population.

Invitée du Journal du Matin à l'occasion de la "Journée stratégique 2016" de l'Association suisse de la sécurité de l'information (Clusis), Solange Ghernaouti explique de quelle manière des systèmes informatiques complexes peuvent déstabiliser le monde réel. Surtout lorsqu'ils tombent dans de mauvaises mains, comme celles de terroristes.

"Le groupe Etat islamique est en train de monter en puissance dans ce domaine. Ils sont très forts dans l'usage de l'internet, notamment dans la communication." La spécialiste en cybersécurité à l'Université de Lausanne cite l'exemple d'applications sur android pour téléphones portables, développés par l'EI pour communiquer de manière sécurisée.

"Cologne était délibéré"

Selon elle, les agressions sexuelles de Cologne étaient d'ailleurs organisées et aidées par des outils de communication sophistiqués. "Le viol est une arme de guerre", rappelle-t-elle. Or, ces événements étaient une volonté délibérée de déstabiliser la population.

"Nous n'avons pas encore pris la mesure de ce que pouvaient faire les outils de communication pour donner du pouvoir à des terroristes", souligne-t-elle.

Attaquer de gros ouvrages

Au-delà des outils de communication, Solange Ghernaouti évoque aussi les attaques informatiques sur des infrastructures critiques. "Le chaos est théoriquement possible", affirme-t-elle. Par exemple, la Suisse pourrait être privée d'électricité durant plusieurs jours.

Il est également possible, explique-t-elle, de prendre le contrôle des systèmes qui gèrent des barrages, pouvant engendrer des catastrophes naturelles. Pire: en manipulant des données informatiques servant à réguler la qualité de l'eau, il est possible d'infecter des réseaux de distribution.

"Le groupe Etat islamique n'a pas encore les moyens de pirater de grands ouvrages, mais c'est l'étape d'après", alerte Solange Ghernaouti.

Sous-effectifs en Suisse

Si la Confédération a déjà pris conscience des risques et des menaces informatiques possibles, le problème se situe ailleurs, estime-t-elle. "Il y a un décalage entre le conceptuel et les moyens à dégager pour mettre ces risques sous contrôle."

L'effectif de la cyberdéfense en Suisse se compterait sur les doigts d'une main, selon l'experte, qui appelle le nouveau conseiller fédéral Guy Parmelin à "porter ce débat au niveau le plus haut du pays".

Source RTS

L’enseignement de l’informatique à l’école obligatoire : un échec?

La récente décision des autorités scolaires vaudoises de retirer les cours d’informatique de la gamme des prestations de l’école obligatoire démontre une nouvelle fois à quel point le Plan d’Etude Romand (PER) nous fait marcher sur la tête.

Dans la philosophie du PER, l’informatique n’est pas un objet d’étude suffisamment important pour qu’on lui consacre un cours en soi. Le PER reconnait volontiers la pertinence de l’outil informatique, mais en tant qu’accompagnateur des apprentissages. En clair, on n’apprend plus à utiliser un traitement de texte ou un tableur pour eux-mêmes, mais pour faire des maths, du français, des sciences ou je ne sais quoi d’autre.

Certains ont pu avancer que les élèves avaient ça dans le sang, bien plus que les générations précédentes. Ceux qui pensent justifier ainsi la disparition de l’informatique des programmes scolaires n’ont vraisemblablement pas du avoir beaucoup de contacts avec des adolescents. Ou alors, ils confondent allègrement Office et Instagram ou Twitter. C’est selon. Si les élèves utilisent massivement l’informatique, c’est pour jouer, parler, échanger des photos ou faire des recherches pas toujours très intelligentes sur internet. Mais en ce qui concerne un usage un peu plus sérieux de la chose, on s’approche doucement du néant. Pas pour tout le monde, certes , mais ceux-ci sont bien loin de former une majorité.

L’intégration de l’informatique dans l’enseignement d’autres branches ne permet pas d’acquérir des notions aussi développées qu’un cours qui lui est exclusivement consacré, et ce pour plusieurs raisons.

En premier lieu, un prof d’anglais ou de géographie, ce n’est pas un prof d’informatique. Tout le monde n’est pas nécessairement versé dans l’utilisation des nouvelles technologies. Et il est impossible, dans un domaine aussi technique, de transmettre ce qu’on ne maitrise pas.

De plus, le programme des autres branches scolaires est déjà suffisamment chargé. Il n’est donc pas possible de consacrer autant de temps que nécessaire à enseigner aux élèves les diverses manipulations des outils bureautiques. Dans tous les cas de figure, et même avec la meilleure volonté du monde, les connaissances acquises ne pourront être que partielles.

En troisième lieu, à supposer que les enseignants soient motivés à introduire massivement l’usage de l’informatique dans leurs cours, il n’est pas sûr que les cours en question leur permettent d’aborder les fonctions élémentaires et essentielles des outils bureautiques. Il est même plutôt probable qu’ils incitent les élèves à user de moyens en ligne qui n’ont pas grand sens en terme d’apprentissage de l’informatique. Utiliser un logiciel de géométrie, un générateur de frise chronologique ou je ne sais quoi d’autre en ligne peut bien entendu s’avérer intéressant pour la branche concernée, mais n’a strictement aucun intérêt en terme d’apprentissage de l’utilisation d’un ordinateur.

Quatrièmement, en admettant que l’ensemble des enseignants veuillent jouer le jeu de manière intelligente et concentrer les efforts sur la bureautique, un gros problème de coordination va se poser: qui va enseigner quoi et à quel moment. Le secondaire I n’est pas le primaire et ce n’est pas un mais une dizaine d’enseignants différents qui sont en charge de la formation de chaque élève. Et même au cas où une répartition détaillée des divers objectifs à atteindre en informatique avait lieu, des problèmes d’accès aux salles d’informatiques peuvent surgir. Toutes les communes ne sont pas forcément dotées de nombreuses salles équipées en ordinateurs et, par conséquent, leur utilisation par l’ensemble des enseignants complique singulièrement la tâche.

Et je ne parle même pas de l’aspect dactylographique qui n’entre tout simplement pas en considération. A supposer donc que les élèves apprennent le minimum en terme d’utilisation des logiciels, les programmes scolaires ne leur permettront de toute manière pas de taper d’une manière et à une vitesse convenable.

Le constat est évident: considérer que l’apprentissage de la bureautique doit se faire par le biais des autres branches est un pari plus que risqué qui risque fort de se retourner contre ses initiants. Ce d’autant plus que puisque l’informatique n’est pas évaluée, les moyens de savoir où ils en sont en la matière sont extrêmement réduits. Avec la suppression de la note disparait un des plus puissants moteurs de mise en activité de l’élève. Croire qu’à cet âge-là, ils sont suffisamment responsables pour approfondir eux-mêmes la question relève de la naïveté la plus totale. Bien sûr, ici aussi des exceptions existent, mais dans l’ensemble il ne faut pas rêver.

Reste donc à savoir si, au moins, l’informatique peut être un outil efficace pour l’enseignement des autres branches. Afin de mesurer l’impact des nouvelles technologies sur l’apprentissage, tournons-nous vers la méga-analyse Visible Learning réalisée par John Hattie qui fait, à ce jour, référence en terme de mesure d’efficacité de diverses pratiques scolaires. Selon cette étude synthétisant des données issues de plus de 50’000 études menées auprès de plus de 80’000’000 d’élèves, l’impact de l’utilisation des nouvelles technologies dans les salles de classe est assez faible. Alors qu’Hattie fixe la moyenne de l’acceptable en terme d’efficacité à un effet d’ampleur de 0.4, l’ensemble des variables concernant les nouvelles technologies confondues, obtiennent une moyenne de 0.22 (1). Par conséquent, si cela n’en fait pas un outil inutile, ce n’est pas non plus une révolution spectaculaire.  Si l’on considère en plus dans l’équation, les coûts générés par l’installation massive d’ordinateurs dans les écoles, il faut bien admettre que de nombreux critères autres, nettement meilleur marché, permettent de bonifier d’une manière tout aussi efficace (voir plus) l’enseignement.

Je conclurai ce billet sur une anecdote ne concernant pas vraiment les niveaux concernés par cette réforme: une étude menée récemment aux Etats-Unis démontre que l’utilisation de l’informatique dans le processus de prise de note s’avère moins efficace que le crayon. La raison en est qu’une personne qui prend des notes grâce aux nouvelles technologies a tendance à reproduire textuellement les exposés sans traiter mentalement l’information (2).

Loin d’être une avancée majeure dans l’histoire de l’école, l’informatique risque donc bien, si l’on s’en tient à la perspective du PER, de prendre la forme d’un retentissant échec. Mais après tout, en termes de réformes absurdes, on n’est plus à ça près.

 Stevan Miljevic, le 7 juin 2014

https://stevanmiljevic.wordpress.com

(1) https://docs.google.com/file/d/0B9acqT9DN0pjUE5tbi1aREc2V2s/edit

(2) http://pss.sagepub.com/content/early/2014/04/22/0956797614524581