Foulard, islam et politique: interview d’une candidate au Grand Conseil genevois

Par Mireille Vallette

Les Verts proposent sur leur liste une femme musulmane voilée, tenue qui suscite la controverse. Interview.

Sabine Tiguemounine figure sur la liste des Verts pour les élections des députés genevois. Elle est déjà conseillère municipale à Meyrin où elle est très engagée et appréciée. D’origine française, elle a épousé un musulman et s'est convertie à l'islam il y a 28 ans. Elle est mère de 3 filles dont deux sont adultes, et travaille dans un EMS qui l’autorise à porter le foulard. Ce foulard associé à une "pudique" couverture du corps suscite la controverse. Je lui ai demandé une interview à ce propos qu’elle a, à ma grande surprise, acceptée. Et c’est avec chaleur et bonne humeur qu’elle s’est prêtée à l’exercice.

Pourquoi les Verts?

J’ai intégré le comité des Verts de Meyrin-Cointrin en 2011 et j'ai été élue en 2015. J’ai toujours été attirée par l'engagement politique, pour moi contribuer pour le bien commun est un devoir. Ce choix des Verts est dû avant tout à des militants que je connaissais. Je partage leurs valeurs: un environnement sain, une économie responsable et solidaire, une société plus juste où chacun trouve sa place. Peut-être aussi que ma tenue qui passe mieux chez eux. Ce débat n’a jamais été mis sur le tapis, et je ne peux que me réjouir d'une telle tolérance.

Pour quelle raison le portez-vous ?

C’est un cheminement spirituel. Convertie en 1990, je le porte depuis 1996. J’ai lu, je me suis informée et j’ai fait ce choix. Je me sens bien et épanouie ainsi. Mon voile est un élément de ma tenue vestimentaire qui rejoint une façon d'être dans mon comportement, ma posture, mon langage. Il y a en ce sens une cohérence avec ma spiritualité. Foulard, jeans moulant et maquillage... pas pour moi!

Mais pourquoi votre religion vous le demande-t-elle ?

C’est une protection qui conduit à la retenue, un respect de ma pudeur et de ma décence, en particulier auprès des hommes. Mon expérience m'a conforté dans ce sens: mes collègues et même les résidents ont une retenue, un respect beaucoup plus marqués, une limite naturelle dans les propos et les comportements. Des collègues disent par exemple: «Sabine est là, pas de gros mots! Pas de blagues malsaines!» Et en même temps, cette tenue me permet de faire tout ce que je veux: je travaille, je fais du sport, je conduis… Protection et non soumission!

Pour vous, y a-t-il une différence de nature entre foulard, tchador, burqa, burkini, etc.…

Ces appellations sont propres à la culture de certains pays, mais c’est la même chose: moi je porte le voile, d’autres le tchador, d’autres le jilbab qui comporte une longue robe… Le burkini c’est autre chose, c’est un costume de bain qui est approprié pour les femmes qui veulent se baigner.

Mais c’est aussi une manière de dissimuler le corps et les cheveux ?

Oui, tout à fait. Si j’avais envie de me baigner dans une tenue cohérente avec ma spiritualité, le seul moyen serait le burkini. Je trouve génial que des femmes qui ont cette spiritualité, cette pudeur, puissent ainsi se baigner, faire du sport, se faire du bien. Ça dérange le regard de l’autre, car il a un présupposé, il voit derrière ce vêtement une personne qui pourrait dissimuler une bombe comme on l'a entendu en France… Le débat a pris une ampleur démesurée.

Est-ce que le port de ces vêtements est lié aux interdits sexuels? Des jeunes ne doivent pas faire l’amour avant le mariage… Avec des châtiments particulièrement durs.

Oui, mais moi j’habite en Suisse, j’applique la loi suisse.

Mais est-ce que ces châtiments vous gênent ailleurs ?

Oui, je suis opposée à toute violence. On n’a pas à maltraiter une personne pour ses idées, ses convictions. Mais je trouve honorable qu’un garçon ou une fille puissent arriver au mariage en ayant eu cette retenue, cette pudeur. Je trouve beau de ne pas suivre le modèle que la société nous renvoie et le suivre comme des moutons, je ne partage le fait de dire: on fait ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut.

Ici les hommes musulmans s’habillent à l’occidentale. Ils peuvent porter des habits légers, ils ont parfois une belle chevelure. Ils peuvent être sexy. Est-ce que demander uniquement aux femmes de dissimuler leurs charmes, ce n’est pas une manière de leur dire: «Merci pour eux, mais toi, débrouille-toi avec ton désir»?

Les publicités nous montrent que la femme est plus un sujet de séduction, même si maintenant les choses ont tendance à s’égaliser. On utilise beaucoup les femmes pour le désir, on met une femme nue pour vendre un yaourt… Pour moi, les femmes ont été émancipées en 68 et c’est positif sur beaucoup de points parce qu’il y avait beaucoup d’inégalités. Mais l’émancipation a mené à l’utilisation de la femme-objet et là-dessus, personne ne dit quoi que ce soit.

- Donc vous ne pensez pas qu’il y a une inégalité à ne demander cette contrainte qu’aux femmes?

Non, d’autant plus qu’il y a aussi des limites pour les hommes dans la spiritualité musulmane, ils ne peuvent pas porter des maillots de bain moulants, des shorts courts, ils doivent respecter certaines règles, mais c’est vrai qu’il y en a plus pour les femmes. Ce qu’il faut retenir, c’est que la tenue vestimentaire doit être un choix. Sinon ça va à l’encontre de la prescription.

La prescription dit, selon Hani Ramadan: «Dès la puberté, on ne doit plus voir que le visage et les mains.»

Mais la religion musulmane dit: «Nulle contrainte en religion». On n’a pas le droit de forcer une femme à mettre le voile comme on n’a pas le droit de la forcer à l’enlever. Le fait de forcer quelqu’un à faire quelque chose est proscrit dans l’islam.

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Les cinq Verts de Meyrin choisis comme candidats à la députation, sur 76.

Mais tous les imams disent aux femmes qu’elles doivent le porter. De même qu’ils exigent que les femmes le portent dans le lieu de culte.

Pour le foulard, ce n’est pas à eux de le faire, mais dans un lieu de culte, je trouve normal, par respect. J'ai toujours vu ma grand-mère (paix à son âme), catholique, mettre un foulard sur sa tête pour entrer dans l'église.

Etes-vous favorable à l’interdiction du niqab –(ou burqa)?

Je suis pour le respect des libertés individuelles, chacun a le droit de s’habiller comme il le veut. Cela dit je n’en connais pas qui le portent à Genève.

Je suis étonnée que vous portiez un foulard pour dire «je suis musulmane et j’en suis fière» et que vous acceptiez en même temps ce symbole si honteux de votre religion.

Si vous parlez de la burqa, je n’ai pas dit que je l’approuvais, mais je respecte ce choix. Ici ça me gêne, car nous sommes en Europe. Je serais pour un dialogue avec ces personnes pour comprendre leur cheminement. Je pense qu’elles ont une lecture littéraliste qui pour moi n’est pas correcte.

Vous dites: pas en Europe. L’Afghanistan oblige à porter la burqa, l’Arabie saoudite le niqab, l’Iran le hidjab… Qu’en pensez-vous?

Quand les femmes du Moyen-Orient viennent ici en été, ça me fait drôle, Pour moi ce n’est pas une tenue décente pour la femme… Est-ce la tradition de ces pays qui veut ça ? Je ne sais pas.

En Iran, des femmes luttent pour se libérer du voile. Soutenez-vous cette lutte?

Je ne connais pas leur démarche. En tout cas, c’est leur droit de ne pas vouloir le mettre.

Donc l’Iran devrait supprimer la loi qui les y oblige?

Non, je n’ai pas dit ça, je ne connais pas les lois iraniennes. Mais je sais qu’il y a énormément de femmes au gouvernement, en tout cas beaucoup plus qu’en Suisse…. Qui suis-je, moi, Suissesse pour dire: je demande au gouvernement iranien de supprimer quelque chose. Je pense qu’on ne doit pas imposer à une femme sa façon de s’habiller. Après, chaque pays le gère comme il veut. Je n’ai pas à m’immiscer dans un pays que je ne connais pas.

Ne trouvez-vous pas gênant que partout le premier signe qu’une société se radicalise est l’extension du foulard et des voiles?

Je ne suis pas d’accord avec ça. Ce n’est pas un signe de radicalisation.

Et approuvez-vous l’autorisation du foulard à l’école?

Oui, bien sûr! A l’école et dans les milieux professionnels…Pour l’école, je serais opposée au fait d’exclure un enfant d’une formation à cause de son voile.

Il n’y a pas eu nécessité d’exclure en France. Seule une infime minorité ne suit pas l’école publique…

Dans le milieu professionnel, on a des compétences et des acquis et c’est ça qu’on doit mettre en avant. Je regrette que beaucoup que de brillantes universitaires se retrouvent devant un mur. Elles se retrouvent face à un dilemme qui touche à leur pudeur et elles en sont très affectées. Je connais par exemple beaucoup d’étudiantes en pharmacie qui ne trouvent pas de stage, parce qu’elles portent le voile. Ce sont des jeunes qui peuvent apporter une plus-value à cette société, et on les prive d’un avenir. Je me bats à leur côté pour faire tomber ces préjugés.

Une partie importante de notre population a de la peine à comprendre qu’ici les foulards et les voiles sont un signe de liberté alors que dans le monde musulman, au nom de l’islam et de la charia, ils sont un signe de discrimination…

Ces pays ne sont pas des modèles, ce sont des dictatures.

Donc pour vous, ils n’appliquent pas l’islam?

Pas du tout! Ce sont des pays qui oppriment leur peuple, qui le rabaissent.

Mais comment se fait-il que jamais un pays musulman ne décrète l’égalité entre hommes et femmes? Ce sont les mêmes préceptes qui sont appliqués partout. Ils viennent bien de l’islam?

Pour moi il n’y a aucun pays exemplaire qui applique la loi islamique. Ce sont des gouvernements qui utilisent la religion et ses lois pour arriver à leurs fins.

Comment expliquez-vous que pas un n’est arrivé à accorder des libertés aux citoyens comme le font les nôtres?

Je suis d’accord, là-bas les libertés sont bafouées… en tout cas dans les pays arabo-musulmans, je ne connais pas l’Asie.

Pensez-vous que si on compare, notre société est un exemple?

Ah oui, ma société suisse est un exemple! C’est le pays où le peuple est le plus souverain et je suis très fière d’être suisse. A la maison, voter est une obligation, c’est trop précieux.

Vous avez adhéré au Collectif contre l’islamophobie en France. Qu’est-ce pour vous que l’islamophobie?

Plus que la peur de l’islam et des musulmans, c’est la haine et le rejet de l’autre…. C’est en tout cas ce qu’on constate en France. En Suisse, on ne connait pas cette ampleur, mais il y a des insultes, des attaques, j’en ai subi plusieurs. Je les utilise comme une force, je n’aime pas cette position victimaire que certains musulmans prennent. Le fait qu’on m’insulte, par exemple, me donne l’opportunité d’entrer en dialogue. Je suis pour l’action et le dialogue plutôt que le repli sur soi et pleurer sur son sort.

Les atrocités, les crimes, les législations discriminatoires n’expliquent-elles pas cette hostilité?

Ce qu’on voit, c’est ce que les hommes ont fait de la religion. L’islam ne dit rien de tout ça. Toutes les religions monothéistes prônent des valeurs de paix, de respect, de solidarité. Ce sont les hommes qui déforment leurs fondements. Quand on parle avec des chrétiens ou des juifs, on constate qu’on a les mêmes préceptes. On veut l’ouverture, le respect, la dignité.

Durant quatre ans, la grande majorité des musulmans de Genève ont été représentés par Hani Ramadan, président de l’UOMG. Est-ce que ce n’est pas choquant ?

C’est une faitière comme il en existe dans d’autres cantons, c’est en quelque sorte l’institution de contact, car on nous fait toujours ce reproche de n’avoir pas de représentativité, de ne pas savoir à qui s’adresser si on veut des renseignements. Hani Ramadan a été président durant quelques années, maintenant c’est quelqu’un d’autre. Il a été élu par toutes les associations et les gens ne se battent pas pour être président. C’est une responsabilité.

Hani Ramadan s’est exprimé sur de nombreux sujets… Ce n’est pas quelqu’un que vous pourriez critiquer.

Non, il fait partie de la communauté musulmane… Tout le monde est critiquable, mais pas lui spécialement.

sabine tiguemounine,grand conseil 2018Nous vivions dans une société séculière, pacifiée. Les communautés musulmanes réclament de réintroduire des rites, des préceptes, des vêtements religieux dans l’espace public et dans nos institutions. Ces revendications déchirent tous les pays occidentaux. Comprenez-vous qu’une partie importante de la population n’a aucune envie d’en revenir à ces marqueurs religieux?

Non, je pense que toutes les religions doivent avoir leur place. J’ai beaucoup d’amis chrétiens ou de religion juive et je trouverais dommage qu’on les relègue dans un coin, sans visibilité.

Vous êtes les seuls à revendiquer. Les juifs, les chrétiens ne réclament rien. Et vous le faites au moment où il se passe tant d’atrocités, d’attentats au nom de l’islam…

Je trouve dommage que les juifs et les chrétiens n'aient que peu, voire pas du tout cette visibilité. J'ai travaillé à Fribourg auprès de religieuses de Saint Vincent de Paul et cela a été une riche expérience et de belles années. J'ai participé à Meyrin à des rencontres entre jeunes chrétiens qui préparaient leur confirmation et jeunes musulmans. Ma fille, présente, a réalisé qu’une des filles, copine de classe, était chrétienne, elle ne le savait pas. Et inversement. Les jeunes n’osent même plus parler de leur religion entre eux parce que c’est devenu soi-disant ringard, ça doit rester du domaine privé. Je trouve ça regrettable!

Venons-en au cœur du sujet, le Coran. Il est considéré comme la parole de Dieu, directe, sans déformation. C’est votre cas?

Tout à fait.

Le Coran comprend de multiples aspects choquants. La discrimination des femmes, l’acceptation de l’esclavage, des châtiments inhumains, le viol des captives…

C’est bizarre, on n’a pas les mêmes sources! L’islam est venu abolir l’esclavage, abolir les discriminations faites aux femmes: durant l’époque pré-islamique, les nouveaux nés filles étaient enterrés vivants. Je n’ai donc pas la même analyse que vous.

Ce sont les versets que j’ai lus

Alors, c’est une fausse interprétation. Pour moi, le Coran n’est qu’amour et miséricorde.

Ce qui m’a frappé aussi, ce sont les menaces contre les non musulmans qui sont à de multiples reprises condamnés à l’enfer pour le simple fait qu’ils ne sont pas musulmans.

Croyez-vous que j’aurais choisi cette religion si elle enseignait de telles choses? J’étais athée et ma découverte de la foi s’est faite par l’islam.

Pour vous il n’y a pas ce rejet dans le Coran ?

Non, pas du tout. Au contraire, pour moi l’islam a un respect total de toutes les religions.

A propos de Tariq Ramadan, est-ce que vous remettez en question son discours ?

Eh bien, son discours il est bien muselé! Le Tribunal médiatique l'a déjà condamné et dans cette société, le tribunal médiatique est plus important que le tribunal judiciaire. Pour moi, ça n'a pas été un guide spirituel. Mais les accusations sont très graves, il faut que la justice puisse faire son travail en toute impartialité… et j’ai des doutes sur cette impartialité. Dans cette affaire, je pense surtout à sa famille, c'est une épreuve difficile qu'elle traverse et le traitement qui lui est réservé n'est pas humain à mon sens. Pour moi, c’est une affaire de plus qui va entacher la justice française.

Avis aux commentateurs: Il fallait un certain courage pour accepter cette interview d'autant que la candidate sait que ce n'est pas dans ce blog qu'elle trouvera de nouveaux électeurs.  Je vous prie donc d'être courtois.

Mireille Vallette

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Valais: Le Grand Conseil estime anticonstitutionnel le texte s’opposant au voile à l’école. Les députés UDC quittent le Parlement furieux.

Le Grand Conseil valaisan a déclaré vendredi l'initiative de l'UDC irrecevable car anticonstitutionnelle.

Les députés UDC haut-valaisans ont quitté les travées avant même le début des débats, outrés de la position défavorable à l'initiative exprimée par la majorité des députés mercredi déjà, lors de l'entrée en matière. «Vous piétinez la démocratie et la volonté exprimée par plus de 4000 citoyens. Faites vos saletés tout seul», a lancé Michaël Graber, juste avant de quitter la salle avec son groupe.

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Genève : L’Hospice général ouvre la voie au foulard islamique

Par Mireille Vallette

 

Avec une désinvolture déconcertante, le secteur d’action sociale autorise le port du foulard à une collaboratrice, alors que le Conseil d’État dont il dépend y est opposé.

La nouvelle est révélée par Christine Bussat sur le site des «Déburqadères»: l’Hospice général qui distribue l’aide sociale à Genève, a engagé une stagiaire portant le foulard islamique dans l’un de ses centres d’action sociale communaux. Très fière de cette ouverture, l’institution propose dans un document interne une photo de groupe des nouveaux collaborateurs de l'institution et un portrait de l’heureuse pionnière.

Quelles sont les motifs de cette innovation? Réponse déconcertante de Bernard Manguin, responsable des relations publiques et médias: «Effectivement une étudiante portant un foulard effectue actuellement un stage dans un Centre d’action sociale. Cette étudiante ayant le visage découvert et remplissant toutes les conditions nécessaire, sa demande de stage a été acceptée.» La laïcité ne fait désormais plus partie des conditions d’engagement. Seul le niqab pourrait être refusé.

Mais il y a un hic! Le Conseil d’État genevois a rédigé un projet de loi actuellement discuté par le parlement, qui stipule: «Les collaborateurs visés par l'article 1 de la loi générale relative au personnel de l’administration cantonale (…) les collaborateurs des communes, ainsi que les collaborateurs des établissements publics ou privés exécutant des tâches déléguées par l’État, observent cette neutralité religieuse dans le cadre de leurs fonctions. Lorsqu’ils sont en contact avec le public, ils s'abstiennent de signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes extérieurs. »

Le Conseil d’État veut donc proscrire à la fois les grandes croix que tentent d’imposer les chrétien(ne), et le foulard islamique. N’est-il donc pas étrange que l’Hospice général prenne une décision contraire à l’exécutif dont il dépend ?

«Cette décision est intervenue avant que nous ayons eu connaissance du projet de loi interdisant le port du foulard pour les fonctionnaires en lien avec le public», affirme Bernard Manguin. Vu que l’institution n’a pas l’habitude d’engager une stagiaire 18 mois avant le début de son activité (le projet de loi a été rendu public en novembre 2015), la réalité est plus prosaïque: l’Hospice général dans son grand élan de tolérance et d’ouverture a oublié ledit projet. Une fois convaincue de l’innocuité de cette demande, la direction a seulement demandé au personnel du centre concerné s’il y voyait un inconvénient. Il n’en a pas vu.

Mais Bernard Manguin rassure : « L’institution prendra bien évidemment les mesures nécessaires pour que son personnel adopte les comportements conformes à la nouvelle loi si cette dernière est adoptée. » Elle pourrait difficilement faire autrement.

Dans un organisme social, le port du foulard pose des problèmes spécifiques. D’abord, l’institution s’assied sur la laïcité de l’État. Ensuite, les musulmans qui demandent des prestations sociales auront tendance à faire pression pour être servis par une coreligionnaire. Enfin, comment convaincre les femmes musulmanes d’accepter un travail qui les oblige à ôter ce couvre-chef, alors que la professionnelles elle-même le porte? L’Hospice général considère-t-il désormais que les musulmanes victimes de cette «discrimination» doivent pouvoir vivre ad aeternam des deniers publics?

Sans compter bien sûr que ce symbole de discrimination des femmes dans l’islam choquera nombre de clients des centres d’action sociale… Qui resteront coi, vu qu’ils sont eux-mêmes dépendants pour leur survie économique des assistants sociaux.

Mireille Vallette via son blog Boulevard de l'islamisme

Suisse: Une féministe pour une interdiction du foulard à l’école jusqu’à 18 ans

En tant que féministe, Martine Chaponnière estime inacceptable sous prétexte de relativisme culturel, on tolère que des parents imposent à des petites filles de porter le foulard à l’école.

Spécialiste dans le domaine de l’éducation et de la formation des femmes, thématique qu’elle a enseignée durant de nombreuses années à l’Université de Genève, Martine Chaponnière est l’auteure de plusieurs ouvrages sur la question.

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Nos remerciements à 

Zurich (Adliswil) : Le Conseil municipal veut interdire le foulard et… la croix

ND Christian Hofer: Dans un souci "d'équité", nos conseils municipaux désirent désormais bannir nos petites croix alors que notre pays est basé sur des racines chrétiennes et que cela n'a jamais posé de problème auparavant. Évidemment, cette croix gêne les protagonistes de gauche ou provenant d'immigrations. Il est bien clair que sans certaines immigrations, nous n'aurions pas à renier nos racines aujourd'hui. Nous sommes devenus une communauté parmi d'autres dans notre propre pays! On notera les pleurnichements de l'Eglise alors qu'elle a milité afin que nous accueillions de nombreux requérants tout en sachant que ceux-ci s'opposeraient à nos références chrétiennes. Elle se rend compte seulement maintenant de ce qui se passe et des conséquences de sa propagande pro immigration.

A partir du 1er mars 2016, le conseil municipal doit décider, si les collaborateurs urbains peuvent porter les croix chrétiennes ou les foulards pendant le travail.

Un politicien socialiste et l'Église catholique veulent empêcher le projet.

Le port d'une croix ou d'un voile par un employé ou une employée de la ville d'Adliswil pourrait blesser les sentiments religieux de la clientèle - c'est cela que craint le Conseil municipal d'Adliswil.

C'est pour cette raison qu'il veut adapter le statut du personnel au 1er mars. Ainsi il peut exiger à l'avenir un vêtement neutre de la part des employés. Le conseiller socialiste Davide Loss n'apprécie pas du tout le projet. "Cette révision est totalement inacceptable", dit-il. Fondamentalement l'Etat devrait certes se présenter de façon neutre à l'égard de la population, l'accommodation prévue est trop vague pour Loss. "Si on veut faire une telle révision délicate, alors on doit clairement définir ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Par exemple, une petite croix autour du cou est-elle permise ou non à l'avenir ? " se demande-t-il. "Et cela vaut-il aussi pour les employés qui ne sont pas en contact avec les clients?"

En effet, ces questions restent ouvertes dans la décision du conseil municipal. Et le président de la ville Harald Huber n'était pas accessible ces deux derniers jours pour le journal ZSZ.

"C'est discriminatoire"

L'Eglise s'oppose à la révision. "Certains employés de la ville sont déconcertés" déclare le président du conseil de paroisse catholique Markus Fellmann. 

Il trouve que la proposition de règlement va trop loin.

"Par exemple, la belle chaîne que l'employé a reçue il y a peut-être 20 ans de son parrain ne peut plus être portée ouvertement, car elle a une croix comme pendentif." C'est discriminatoire. 

Le libéral Markus Bürgi perçoit le changement projeté le conseil municipal tranquillement : "les barrières pour une restriction seront élevée aussi à l'avenir." Il part du principe que le conseil municipal utilise convenablement le nouvel instrument. Avec le statut du personnel actuel, le conseil municipal n'a aucune marge de manœuvre. "Aujourd'hui, un employé pourrait se référer simplement à la liberté de religion et appliquer les textes religieux."

Source Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch