Avec le temps, va

Tout s’en va. Le PS institutionnel se chamaille avec son extrême-gauche pour défendre sa position sur les criminels étrangers. De l’art de retourner sa veste, après des décennies de naïveté et d’angélisme irresponsables.

« Les étrangers qui commettent un délit grave doivent subir l'exécution de la peine dans le pays où ce délit a été commis puis en être expulsé, comme le prévoient les accords internationaux ».

Le président du parti socialiste, Christian Levrat, se fait fort d'imposer ce nouveau revirement d'opinion, nonobstant les menées des Jeunesses socialistes, conduites par Ada Marra!

Pourtant, il y a moins de deux ans, à l'heure de l'initiative UDC sur le renvoi des criminels étrangers, un tel postulat était strictement impossible pour M. Levrat, ladite initiative étant « contraire aux engagements internationaux de la Suisse ».

Le PS tirait à gauche, Carlo Sommaruga empoignait sa plume la plus dramatique, parlait de “ségrégation” et de “déshumanisation”, disait craindre pour l'“Etat de droit” (ici et ici). L'appel socialiste à refuser le contre-projet fut entendu, ouvrant ainsi une voie royale à l'UDC.

La grande erreur 

Depuis deux ans, l'appareil politique semble incapable d'entériner la volonté populaire et d'appliquer le texte voté à 52,3% des voix.

L'obstruction évidente d'un establishement administratif, contaminé par l'horizon idéologique socialiste, a permis de mettre en évidence le rejet intrinsèque de toute idée de démocratie dès qu'elle est un tant soit peu librement pratiquée. Cette attitude est du pain béni pour l'UDC, qui a beau jeu, à présent, de lancer l'initiative par excellence, celle pour l'application même du principe démocratique.

Voilà une nation occidentale, la seule à disposer encore d'une constitution lui permettant de réaliser une telle chose, à l'aube de faire la démonstration du clivage entre une grande partie des élites politiques trop souvent tétanisées par la bien-pensance et la population qu'elles prétendent représenter.

Si l'UDC a certainement manqué sa dernière campagne en 2011, elle en a réussit d'autres et pourrait fort bien réussir celle-là.

Le parti socialiste, prétendant monopoliser le discours moral, verrait alors s'effondrer tout un pan d'une crédibilité fondée, il y a bien longtemps déjà, sur l'hallucination collective d'une génération obnubilée.

La gauche helvétique a bien senti le vent du boulet en 2010, qui n'a pas su trouver un seul argument valable en faveur de cet inexplicable acharnement à vouloir à tout prix entretenir, aux frais de l'Etat, des criminels qui n'avaient rien à voir avec notre pays. A force de maintenir des positions insoutenables et d'excommunier publiquement la moindre forme d'opposition, elle pourrait bien finir par dévoiler, sans le vouloir, ses penchants originellement anti-démocratiques. Or, le peuple gronde et des têtes pourraient tomber.

Et elles tombent, exit Carlo Sommaruga de la vice-présidence au profit de Géraldine Savary, ce qui semble, pour une fois, le choix de soumettre, timidement et à reculons, l'idéologie à la réalité plutôt que l'inverse. Cela suffira-t-il à renflouer la gauche? Pas dit.

2 commentaires

  1. Tout juste.Les socialistes ne sont pas les amis de la liberté et veulent tout réglementer et ça finit parfois par donner naissance à des avatars qui ont donnés naissance aux partis qui ont ravagés l’Europe de 1939 à 1945.

  2. Posté par Olivier le

    Et c’est tellement vrai comme article, merci !

Et vous, qu'en pensez vous ?

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