Maryland, Idaho, Etat de Washington, Colorado, Texas, Arizona, Nevada... des rassemblements et manifestations ont eu lieu dans plusieurs Etats des Etats-Unis pour demander la levée des mesures de confinement et le retour au travail.
Environ 2 500 personnes se sont ainsi rassemblées à Olympia, devant le Capitole de l'Etat de Washington, dirigé par le gouverneur démocrate Jay Inslee. Les participants ont, de la sorte, bravé l’interdiction de tout rassemblement de plus de 50 personnes en vigueur dans cet Etat.
«Fermer les entreprises en choisissant les gagnantes et les perdantes, dans lesquelles il y a les essentielles et les non-essentielles, est une violation de la constitution fédérale et de l'Etat», a déclaré Tyler Miller, l’ingénieur à l'origine de cette manifestation auprès de Reuters.
Nous ne pouvons pas vivre notre vie dans la peur
Même son de cloche à l'extrême opposé du pays, à Annapolis dans le Maryland, un Etat qui jouxte la capitale Washington, où une manifestation en voiture demandant au gouverneur Larry Hogan (Parti républicain) de laisser rouvrir les entreprises était organisée.
«Nous ne pouvons pas vivre nos vies dans la peur, vous savez», a estimé un manifestant interrogé par l'agence vidéo Ruptly.
«Oui, c'est un virus, c'est quelque chose dont il faut s'inquiéter, c'est quelque chose contre lequel il faut prendre des précautions, mais nous ne pouvons pas fermer notre pays pour quelque chose qui arrive assez souvent [...] Vous avez un pourcentage [de chance] plus élevé de mourir d'autre chose», a-t-il estimé.
«Ce n'est pas la peste, ce n'est qu'une grippe», a-t-on pu lire dans la même veine sur une pancarte arborée par un manifestant à Phoenix dans l'Arizona au cours d'une manifestation similaire.
Au sein des manifestants, des supporters du président Donald Trump mais également des militants libertariens : «"C'est la nouvelle norme. On ne reviendra pas à l'ancienne norme" : Je refuse [ça] !», s'est insurgée une manifestante de cette mouvance à Denver dans le Colorado, arborant une pancarte sur laquelle était écrit «Le gouvernement est "non-essentiel"».
Parmi les individus présents lors des rassemblements anti-confinement, l'agence vidéo a par ailleurs filmé des militants opposés à la vaccination à Austin au Texas et même un manifestant armé lors d'un rassemblement contre les mesures prises par le gouverneur démocrate Steve Sisolak à Las Vegas en Arizona.
«C'est aussi une question de liberté d'expression et de droit de manifester aux Etats-Unis», remarque auprès de RT France l'avocat et président de Republicans overseas-France pour qui les habitants de certains Etats s'estiment «lésés par cette situation» et «n'ont plus les moyens de vivre».
D'autres manifestations ont eu lieu au cours de la même semaine notamment dans l'Ohio, le Wisconsin, le Minnesota ou la Virginie. Le 15 avril, une manifestation dans le Michigan a réuni 3 000 personnes. En revanche, un rassemblement du même type organisé à Boston a connu un «flop» avec à peine trois voitures de manifestants le 19 avril.
22 millions de chômeurs
Environ 22 millions d'Américains se sont inscrits au chômage depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 qui a fait plus de 40 000 morts dans le pays. Parallèlement l'épidémie semble baisser en son épicentre de l'Etat de New York où le nombre d'hospitalisations a baissé de 18 000 à 16 000 personnes. 507 décès ont été recensés le 18 avril contre 700 par jour au pire de l'épidémie.
«Nous avons dépassé le point haut, et toutes les indications à ce stade sont que nous sommes dans une phase descendante», a estimé le 19 avril le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, qui a tout de même prolongé les mesures de confinement jusqu'au 15 mai.
Le président américain a quant à lui été accusé d'inciter aux manifestations, en appelant sur Twitter les Américains à «libérer» trois Etats dirigés par ses adversaires démocrates : le Minnesota, le Michigan et la Virginie le 17 avril. Ce message a été critiqué par des gouverneurs d'Etats américains, dont Larry Hogan, gouverneur pourtant républicain du Maryland, qui a estimé qu'«encourager les gens à manifester contre un plan sur lequel vous venez de faire des recommandations», n'avait «pas de sens».
LIBERATE MINNESOTA!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 17, 2020
Le président et son administration sont par ailleurs opposés à plusieurs gouverneurs sur la question des tests. Le gouvernement estime en effet en avoir fourni assez pour permettre le début du déconfinement.
«Tout comme j'avais raison pour les respirateurs (notre pays est maintenant le "Roi des respirateurs", les autres pays nous appellent à l'aide et on va les aider), j'ai raison pour les tests : les gouverneurs doivent faire plus d'efforts et faire leur travail. On sera avec eux JUSQU'AU BOUT», a ainsi tweeté Donald Trump le 19 avril.
«Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd'hui pour que n'importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1» de réouverture de l'économie, a aussi affirmé son vice-président Mike Pence, sur Fox News. La phase 1 préconisée par la Maison Blanche prévoit notamment la réouverture partielle de certains commerces.
Extrait de: Source et auteur
‘Le président américain a quant à lui été accusé d’inciter aux manifestations, en appelant sur Twitter les Américains à «libérer» trois Etats dirigés par ses adversaires democrats…’
Trump n’avait que l’économie comme atout sous son mandat et il a maintenant moins de six mois pour la remettre en ordre. Le confinement est un obstacle à une reprise rapide et sa réélection et donc il sent qu’il n’a plus rien à perdre en agitant sa base. Encore une fois, Trump démontre les pires traits d’un démagogue qui cherche qu’a diviser et agiter les masses pour rester au pouvoir.