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L'immigration de masse est un scénario perdant-perdant»
- Par Jean-Loup Bonnamy Renaud Girard
- Publié le 31/08/2018 à 18:41
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que la question de la crise migratoire occupe l'espace médiatique et le débat public, Renaud Girard analyse les conséquences de l'immigration massive sur les pays d'Europe comme ceux d'Afrique.
Renaud Girard est correspondant de guerre et chroniqueur international du Figaro.
FIGAROVOX.- Aujourd'hui, le continent africain connaît une explosion démographique et l'Europe vieillit. Pourquoi ne pas tout simplement accepter l'immigration?
Renaud GIRARD.- Il est évident que les pays européens n'ont plus les moyens économiques, sociaux et politiques d'accueillir toute la misère du monde.
Prenons le cas de la France. Si nous regardons la question de l'emploi, nous voyons que, toutes catégories confondues, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi s'élève à 6 255 800 personnes. Une économie en sous-emploi n'est pas en mesure d'absorber des millions de migrants. N'oublions pas que les vagues d'immigration des années 50-60 arrivaient dans une France en plein boom économique et où le chômage n'existait pas. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
L'immigration de masse sape la cohérence, l'unité et la solidarité des sociétés occidentales. Au lieu d'une société unie, l'immigration fragmente le corps social.
Mais surtout, l'immigration de masse pose un problème identitaire et culturel. L'Homme n'est pas qu'un homo economicus désincarné, sans histoire ni racines ; il est avant tout un être de culture. La culture européenne -fille de l'Antiquité, du judéo-christianisme et des Lumières- risque d'être submergée par des populations dont le mode de vie est incompatible avec le mode de vie européen et dont la présence massive sur notre sol ne peut aboutir qu'à des tensions. L'immigration de masse sape la cohérence, l'unité et la solidarité des sociétés occidentales. Au lieu d'une société unie, l'immigration fragmente le corps social en une multitude de communautés indifférentes, voire hostiles, les unes aux autres. Certains membres des minorités (pas tous heureusement!) refusent de s'intégrer et basculent dans la délinquance, leur haine de notre pays pouvant aller jusqu'au terrorisme.
Cette crise migratoire peut-elle avoir de graves conséquences politiques?
Cette crise identitaire risque bien de se transformer en crise politique.
D'une part, on constate partout en Europe l'inquiètante progression des mouvements extrêmistes - en Allemagne, en France, en Italie, en Grèce…. Ce phénomène politique est une conséquence directe de l'immigration. Dans les années 70, le Front National était un obscur groupuscule de nostalgiques de l'Algérie française. Sa percée électorale à partir du début des années 80 s'explique par l'immigration massive et les craintes qu'elle suscite. Il y a quelque chose de paradoxal chez les bonnes âmes bien pensantes qui à la fois fustigent les partis extrêmistes et soutiennent l'immigration. Cela est incohérent. En effet, c'est l'immigration qui nourrit les partis extrêmistes et risque un jour de les amener au pouvoir.
D'autre part, la crise migratoire risque de détruire l'Union européenne. 73 % des Européens considèrent que l'UE ne les protège pas. Partout, l'immigration favorise la montée des populismes. Au Royaume-Uni, le vote en faveur du Brexit s'explique en grande partie par le rejet de l'immigration. Les pays d'Europe centrale refusent tout diktat de Berlin leur enjoignant d'accepter des migrants sur son sol. L'Italie n'en peut plus, qui a vu plus de 70 000 migrants illégaux débarquer sur ses côtes depuis 2013.
Pour l'immigration illégale, terrorisons les passeurs en démantelant leurs réseaux, en menant des actions de guerre contre eux et en leur infligeant des peines drastiques lorsque nous les capturons.
Sa générosité a des limites. Son nouveau ministre de l'Intérieur a prévenu que l'Europe institutionnelle jouait son existence même sur la question migratoire. Venant de la part d'un pays fondateur du Marché commun, c'est un message qu'il faut prendre au sérieux.
Mais alors comment s'y prendre concrètement pour régler le problème migratoire?
Nous devons réduire massivement l'immigration.
Pour atteindre cet objectif, nous devons reprendre le contrôle de nos frontières, suspendre le regroupement familial, lutter drastiquement contre l'immigration clandestine, rétablir la double peine. Toute personne étrangère qui commet un acte de violence ou connaît un début de criminalisation doit être aussitôt expulsée.
Pour l'immigration illégale, terrorisons les passeurs en démantelant leurs réseaux, en menant des actions de guerre contre eux et en leur infligeant des peines drastiques lorsque nous les capturons. Montrons bien aux migrants que leur démarche est vaine en leur refusant systématiquement tout titre de séjour et toute aide sociale. Cela nous permettra d'arrêter l'appel d'air européen. Et faisons le savoir dans leurs pays pour décourager les tentatives.
À cela doit s'ajouter, dans la plus pure tradition gaulliste, une politique humaniste, solidaire et active de codéveloppement avec les pays pauvres afin de leur permettre un développement économique, respectueux de l'environnement, créateur d'emplois et réducteur d'inégalités, de façon à réduire la tentation du départ.
Sans la catastrophique Guerre en Irak en 2003, il n'y aurait pas eu Daech ni les hordes de migrants syriens et irakiens de l'été 2015.
Nous devons aussi cesser les aventures néocoloniales dans les pays du Moyen-Orient. Sans la catastrophique Guerre en Irak en 2003, il n'y aurait pas eu Daech ni les hordes de migrants syriens et irakiens de l'été 2015. En Libye, Kadhafi n'était peut-être pas très sympathique, mais il nous rendait service en servant de verrou face à l'immigration.
De manière plus précise, quelles sont les priorités pour faire face à l'afflux de migrants africains traversant la Méditerranée depuis les côtes libyennes?
Les nouvelles priorités sont limpides: reconstruire un État en Libye et aider ses forces armées à combattre les trafiquants d'êtres humains et à sécuriser ses frontières méridionales dans le Fezzan ; déployer, aux côtés de la marine nationale de Libye, et dans ses eaux territoriales, des navires de surveillance européens capables de ramener les naufragés ou les dinghies surchargés d'êtres humains vers leur rivage d'origine. Le littoral libyen était naguère équipé de radars de surveillance que l'Union européenne avait financés. Ils furent détruits par des frappes franco-britanniques durant la guerre de 2011 contre le régime de Kadhafi. La coopération militaire, policière, humanitaire, avec les autres États d'Afrique du nord doit évidemment se poursuivre.
En Afrique noire, il faut en même temps accroître l'aide économique de l'Union européenne et la soumettre à condition. Tout d'abord, il faut être sûr que cette aide bénéficie bien aux populations et ne soit pas détournée par des administrations ou des gouvernements corrompus. Ensuite, il faut lier cette aide, c'est-à-dire la conditionner, à la mise en place d'un planning familial efficace. Soixante ans de coopération technique européenne avec l'Afrique n'ont pas réussi à y greffer le concept pourtant élémentaire de planning familial.
L'Afrique y perd, car elle se vide de sa sève. L'émigration prive l'Afrique d'une jeunesse intelligente, entreprenante et débrouillarde.
«Si nous ne réduisons pas la taille de nos familles, notre pays continuera à souffrir de la pauvreté parce que les ressources disponibles ne pourront plus couvrir nos besoins», a reconnu Jonathan Goodluck, ancien président (2010-2015) du Nigeria. C'est de ce pays aux richesses naturelles fabuleuses, mais mal gérées et mal partagées depuis l'indépendance en 1960, que proviennent aujourd'hui le plus grand nombre de ces jeunes immigrants illégaux qui essaient par tous les moyens d'atteindre les rivages du nord de la Méditerranée. Le Nigeria comptait 34 millions d'habitants en 1960. Il en compte aujourd'hui presque 200 millions. Enfin, il faut orienter cette aide vers un développement de projets agricoles et énergétiques concrets, capables de nourrir et retenir chez elles les familles africaines. Le but de cette aide n'est pas d'industrialiser l'Afrique (ce qui ne ferait qu'augmenter les déséquilibres et donc accroître l'immigration) mais de développer des projets locaux, respectueux des sociétés traditionnelles (microcrédit, circuits courts, agriculture vivrière, biologique et équitable…).
Vous dites que l'immigration de masse est un «scénario perdant-perdant». Pouvez-nous nous expliquer ce concept?
C'est un jeu auquel tout le monde perd. Le trafic d'êtres humains sur lequel repose aujourd'hui l'immigration africaine est profondément délétère à la fois pour les États africains et pour les États européens.
Comme je l'ai dit, l'Europe y perd sur les plans économique, culturel, sécuritaire et identitaire.
L'Afrique y perd, car elle se vide de sa sève. L'émigration prive l'Afrique d'une jeunesse intelligente, entreprenante et débrouillarde. Car les 3000 euros qu'il faut payer pour le trajet y représentent une somme considérable à rassembler. Dans les pays du Continent noir, c'est un beau capital de départ pour créer une affaire, pour creuser un puits dans un village, ou pour monter une installation photovoltaïque. Bien souvent, les migrants ne sont pas les plus pauvres mais des membres de la petite classe moyenne. Dans les pays de transition comme le Niger, le trafic attire des jeunes pressés de faire fortune, les éloignant de l'élevage, de l'agriculture, de l'artisanat. Il n'est pas sain que les villages africains vivent dans l'attente des mandats qu'envoient ou qu'enverront les migrants une fois arrivés en Europe, plutôt que de chercher à se développer par eux-mêmes. Il est vital que les aides financières de l'Union européenne pour le Sahel et l'Afrique centrale aillent dans des actions qui combattent l'économie de trafic, mais aussi dans des projets agricoles ou énergétiques capables de fixer les populations sur leurs terres ancestrales.
Enfin, les migrants eux-mêmes sont perdants. Ils déboursent de l'argent pour voir leurs rêves déçus. Ils attendaient le Paradis et se retrouvent perdus dans des pays où leur situation est très difficile.
Les seuls gagnants, ce sont les passeurs.
Justement, parmi les acteurs centraux de cette immigration illégale, il y a les passeurs...
Les passeurs sont des bandes mafieuses sans scrupule, qui promettent monts et merveilles aux migrants avant de se livrer aux pires exactions sur eux.
Les passeurs sont des bandes mafieuses sans scrupule, qui promettent monts et merveilles aux migrants avant de se livrer aux pires exactions sur eux (escroquerie, racket, violences, viols, abandon en pleine mer...).
Aujourd'hui, ce sont les mêmes réseaux mafieux qui procèdent indifféremment au trafic d'armes (destinées aux djihadistes), à l'acheminement de la drogue vers l'Europe, au trafic des êtres humains.
Les passeurs - ces nouveaux Barbaresques - ont une méthode éprouvée. Ils entassent les candidats aux voyages dans des canots pneumatiques de fortune ; ils les poussent jusqu'aux eaux internationales à 12 nautiques du rivage libyen ; ensuite ils émettent un SOS ou appellent un centre de secours italien pour indiquer qu'un naufrage est imminent ; puis ils s'en retournent dans leurs repaires, abandonnant à leur sort leurs malheureux passagers, souvent sans eau douce ni nourriture. Le reste du voyage ne coûte plus rien aux passeurs, puisqu'il est pris en charge par les navires des marines ou des ONG européennes. Pourquoi ces derniers ne ramènent pas simplement les naufragés vers les ports les plus proches du littoral libyen? Parce qu'ils considèrent qu'il s'agirait d'un refoulement contraire au droit humanitaire international. Les nouveaux Barbaresques le savent bien, qui sont passés maîtres dans l'art d'exploiter le vieux sentiment de charité chrétienne de cette Europe si riche, si bien organisée, si sociale.
Quel regard portez-vous sur les ONG?
Sans le vouloir, certaines ONG participent, de manière gratuite, à un immense trafic, qui a dépassé depuis longtemps en chiffre d'affaires le trafic de stupéfiants.
Les ONG détournent le droit d'asile. Le meilleur moyen de s'installer en Europe pour un immigré illégal est de se faire passer pour un réfugié politique et d'invoquer le droit d'asile. Celui-ci a été forgé par les Français de 1789 pour accueillir les étrangers persécutés dans leurs pays pour avoir défendu les idéaux de la Révolution française. Le droit d'asile ne peut concerner que des individus, et non pas des groupes. Il ne peut s'appliquer qu'à des gens engagés politiquement et visés personnellement à cause de leur engagement. Il ne saurait valoir pour des gens qui fuient la misère ou même la guerre. Or, on assiste aujourd'hui à un détournement massif du droit d'asile, car l'écrasante majorité des réfugiés sont des réfugiés économiques. Une fois qu'il a mis le pied sur le sol européen, le migrant sait qu'il pourra y rester à loisir, car les reconduites forcées vers l'Afrique sont statistiquement rares.
Pour comprendre le problème des ONG, il faut revenir à la distinction du sociologue allemand Max Weber entre éthique de conviction et éthique de responsabilité. Ceux qui agissent selon une éthique de conviction sont certains d'eux-mêmes et agissent doctrinalement. Ils suivent des principes sans regarder les conséquences de leurs actes. Au contraire, l'éthique de responsabilité repose sur le réalisme, le pragmatisme et l'acceptation de répondre aux conséquences de ses actes.
Les ONG déposent les migrants sur les côtes italiennes et s'offrent un frisson narcissique en jouant au sauveteur.
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Je voulais aussi ajouter que tout la pub malsaine que nos merdias font pour les lobbies LGBTQ et les (pseudo-)artistes contemporains a certainement pour but de détruire la famille et de bousculer nos repères moraux, afin de mieux renforcer l’individualisme et que nous nous retrouvions tout seul face au soft power bien rôdé des fabricants d’opinions et de produits de consommation.
Je pense qu’il y a plein de choses vraies dans cet article. Cependant, celui-ci ne cite par exemple pas la volonté des maîtres de monde (haute finance, banques, grandes multinationales, etc.) de créer un homme nouveau en Europe en métissant notre peuple avec celui des envahisseurs, ceci dans le but de créer une grande masse d’humains sans vraies racines, sans esprit critique et grands consommateurs irréfléchis (notamment grâce au marketing omniprésent et à l’abrutissement des masses via l’appauvrissement culturel et le système éducatif 1+1=2). Tout est fait pour nous rendre matérialiste et sans esprit. Les médias aux ordres font tout pour nous manipuler, nous désinformer, nous influencer dans le sens de la globalisation sans limite. Tout est fait pour détruire les États-nations, derniers remparts contre cette globalisation mondiale, cette uniformisation des règles. Ce n’est pas pour rien p.ex. que l’UE veut forcer la Suisse à reprendre le droit européen, et que les journalopes nous assaillent de “droit international”. Ce n’est qu’une étape.
L’article parle plus des effets que des causes de cette invasion. Cette masse de clandestins sont manipulés, dirigés contre notre civilisation pour la détruire. Les médias ont beau jeu de ne parler que de cas individuels et attendrissants, et non de l’effet général. Nos élites, bras armés de cette globalisation, ne sont que des marionnettes hypocrites. Elles prônent l’altruisme à outrance avec des millions de gens incompatibles avec nos mœurs venant subitement nous envahir. Ceux qui ont le malheur de s’élever légitimement contre ce raz-de-marée humain sont traités de xénophobes, de racistes, d’islamophobes, de nazis, de fascistes prônant le repli sur soi. C’est trop facile. Toute cette dialectique droits-de-l’hommiste et altruiste, toute cette rhétorique, cette novlangue est certainement finement étudiée afin de nous faire avaler toutes ces couleuvres et tuer tout débat d’entrée de jeu. Nos élites politiques ont tellement la trouille de ne pas être élus ou réélus qu’ils mangent dans la main de ces tireurs de ficelles maçonniques. Un scandale bien ficelé est si vite arrivé, au pire moment (DSK p.ex.), bien qu’il peut aussi y avoir des scandales pas nécessairement inventés de toute pièce non plus (p.ex. pour certains Conseillers d’Etat).
D’accord sur l’ensemble. Mais quant au principe de “codéveloppement”, c’est une absurdité non pas logique mais pragmatique. Nous arrosons les pays exportateurs de chair humaine depuis la décennie soixante du siècle dernier. Quiconque a travaillé sans œillères dans ces pays, au titre de la Coopération ou autre, sait que nous avons systématiquement et avec une stupide obstination édifié sur sable des colosses aux pieds d’argile. Les micro-bulles de développement ont crevé dès que le personnel “coopérant” se retirait. Pourquoi ? Certes, ces sociétés pluriethniques, fondées sur le système tribal, ne sont pas aptes au développement technique contemporain. Les gouvernements sont l’émanation de la tribu la plus puissante, dont les chefs s’enrichissent de l’argent injecté. Harap Moï, ancien président du Kénya, refusait le pluralisme des partis au motif : “one tribe, one party”. Ainsi ont procédé les vieux “sages” de l’Afrique comme Houphouët-Boigny et Shengor : un parti, un État et la trique. Leurs pays ont connu un début de développement jusqu’à ce que ces imbéciles d’ortho-humanistes imposent leur “démocratie”. Depuis, c’est la gabegie. Ne négligeons pas aussi la tendance au je-m’enfoutisme propre à certaines populations. Et j’ose dire : un retard d’évolution intellectuelle (tant pis si ça déplaît). Les Chinois ne se cassent pas la tête, eux, ils arrivent, ils arrosent les chefs, ils exploitent les richesses qu’ils exportent et basta. J’ai vu les compagnies Américaines en faire autant avec les ressources aurifères du pays Ashanti, au Ghana. L’argent sert à importer des produits de consommation souvent parfaitement inutiles, à faire des capitales avec des gratte-ciels et de belles avenues, mais d’industrie, d’agriculture, point. De plus, les gugusses qu’on importe en Europe sont bons à presque rien, et resteraient-ils chez eux que le résultat serait le même pour leurs propres pays.
Alors ? Ça va déplaire, mais il n’empêche : tous ces pays exportateurs d’envahisseurs ne pourront jamais se débrouiller par eux-mêmes. Il faudrait non une néo-colonisation (les colonies font perdre de l’argent) mais bel et bien une mise sous tutelle. En deux ou trois cents ans, cela pourrait marcher. Mais allez dire cela aux bien-pensants !