La Jordanie interdit les activités des Frères musulmans, accusés de visées déstabilisatrices. La confrérie, interdite dans plusieurs pays arabes comme l’Egypte, bénéfice d’une base populaire depuis des décennies dans le royaume

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La Jordanie a interdit mercredi toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des “activités de nature à déstabiliser le pays”, notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Cette décision intervient après l’annonce mi-avril par les autorités de l’arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans “visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie”.

“Il a été décidé d’interdire toutes les activités des soi-disant Frères musulmans et de considérer toute activité (de leur part) comme une violation des dispositions de la loi”, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Mazen al-Faraya. 

“Tous les bureaux” utilisés par le mouvement, “même en partenariat avec d’autres organisations”, seront fermés, a-t-il ajouté.  

Les Frères musulmans avaient poursuivi leurs activités en Jordanie malgré la décision de la plus haute juridiction du pays, en 2020, de dissoudre le groupe, les autorités fermant les yeux sur leurs activités. 

L’aile politique du groupe, le Front d’action islamique, est devenu le premier parti au Parlement jordanien, remportant 31 des 138 sièges lors des élections de septembre.

Disposant de plusieurs bureaux à Amman, la confrérie y publie souvent des déclarations, et organise régulièrement des rassemblements de solidarité avec les Palestiniens, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. 

La Jordanie, a ajouté le ministre, va également “confisquer les actifs du groupe (…), interdire la promotion de ses idées sous peine de poursuites, et considérer l’adhésion à ce groupe comme un acte interdit”. 

Les membres de cette confrérie “opèrent dans l’ombre et se livrent à des activités susceptibles de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité”, du pays, a accusé M. Faraya.   

Il a déclaré que toute collaboration avec les Frères musulmans était interdite, de même que la publication de tout contenu produit par le mouvement, mais sans que ne soit immédiatement précisé si l’interdiction s’appliquait au Front d’action islamique. 

Lors d’une session parlementaire tenue en début de semaine, certains députés avaient appelé à interdire les activités des Frères musulmans et suspendre les parlementaires de ce principal parti d’opposition en Jordanie. 

Le 15 avril, les services de renseignement jordaniens avaient annoncé l’arrestation de 16 personnes pour “terrorisme”, les accusant notamment de possession et fabrication d’armes telles que des roquettes. 

Les Frères musulmans ont dénié toute connaissance de cette affaire, renvoyant à des actions individuelles en soutien à la “résistance” palestinienne. 

La confrérie a affirmé avoir toujours soutenu “la sécurité et la stabilité de la Jordanie”. 

Selon le ministre de l’Intérieur, les autorités ont découvert “des explosifs et des armes circulant entre différentes villes jordaniennes, stockés dans des quartiers résidentiels, ainsi que des opérations de fabrication et de dissimulation de roquettes en périphérie de la capitale”. 

Il a également évoqué “des activités d’entraînement et de recrutement menées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.”

La confrérie avait été dissoute en 2020 au motif que sa licence n’avait pas été renouvelée en vertu d’une loi de 2014, un argument qu’elle a rejeté en faisant valoir des autorisations accordées en vertu de lois antérieures. 

Si elle a jusque-là poursuivi ses activités, tolérées par les autorités, ses relations avec l’Etat s’étaient détériorées après que le gouvernement a autorisé, en 2015, un groupe dissident, l’Association des Frères musulmans. 

Interdits dans plusieurs autres pays arabes, dont l’Egypte, les Frères musulmans bénéficient d’une base populaire en Jordanie depuis des décennies. 

L’Orient Le jour

 

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