Erwin Sperisen sera libéré et rejugé à Genève

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Suite à une décision de la CEDH, le Tribunal fédéral casse le jugement prononcé en 2018. L’ancien chef de la police du Guatemala aura droit à un nouveau procès. Le dossier repasse entre les mains de la justice genevoise

La condamnation d’Erwin Sperisen à 15 ans de prison pour complicité d’assassinat est annulée. Suite à la décision de la CEDH, le Tribunal fédéral casse le jugement prononcé en 2018 par la Cour de justice du canton de Genève et lui renvoie la cause.

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Dans un arrêt dont la publication était prévue lundi, le Tribunal fédéral admet partiellement la demande de révision déposée par l’ancien chef de la Police nationale du Guatemala. Ce dernier s’appuyait sur la décision rendue le 13 juin dernier par la Cour européenne des droits de l’homme. La CEDH estimait que la présidente de la Cour de justice genevoise avait donné une apparence de partialité avant le procès d’avril 2018.

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### **11 ans de procédure pour un retour à octobre 2017**

La cause est renvoyée à la justice genevoise afin qu’elle reprenne l’instruction au stade où se trouvait la procédure début octobre 2017. Le Tribunal fédéral ne se prononce pas sur la libération d’Erwin Sperisen. Sa remise en liberté a été suspendue sur demande du Ministère public genevois. Des médias ont évoqué une libération d’Erwin Sperisen vendredi déjà.

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Dans ses considérants, la 1re Cour de droit pénal rejette les critiques du Ministère public à l’endroit de la décision de la CEDH. Le Parquet estimait en effet qu’aucune suite ne devait y être donnée car les juges de Strasbourg se seraient basés sur un état des faits erroné.

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De son côté, le Tribunal fédéral rappelle que cette décision est définitive. «En adhérant à la Convention européenne des droits de l’homme, la Suisse s’est engagée à exécuter de telles décisions.» Il n’appartient donc pas aux juges de Mon Repos de discuter les motifs ou les conclusions de leurs pairs européens.

### **L’impartialité du tribunal en question**

Dans sa décision du 13 juin 2023, Strasbourg estimait qu’Erwin Sperisen avait subi une violation de son droit à être jugé par un tribunal impartial. La CEDH se fondait sur des propos de la présidente de la Cour de justice concernant une demande de libération en 2017. Celle-ci avait déclaré que les charges pesant sur l’accusé étaient suffisantes et rendaient vraisemblable la perspective d’une condamnation.

Le Tribunal fédéral fait sienne la conclusion de la CEDH selon laquelle cette violation remet en cause la condamnation du recourant pour complicité d’assassinat. Si la récusation de la présidente de la Cour de justice genevoise avait été admise avant le procès, le tribunal aurait été amené à siéger dans une autre composition. Et il n’est pas exclu qu’il ait rendu un jugement différent.

Outre sa libération immédiate, Erwin Sperisen demandait que l’arrêt du Tribunal fédéral confirmant sa condamnation soit annulé et qu’il soit au contraire acquitté de toutes les accusations retenues contre lui. La 1re Cour de droit pénal rejette cette requête.

### La sanction ne pourra pas être aggravée

La durée de la procédure – plus de 11 ans à ce jour – s’explique par «l’extrême gravité des faits» et les difficultés liées au caractère international de la cause. Il n’y a donc pas de violation du principe de célérité qui, dans des circonstances exceptionnelles, permettrait de prononcer un acquittement, conclut la haute cour.

Dans leur décision de renvoi, les juges fédéraux rappellent que le prévenu doit être replacé dans la situation qui était la sienne au moment des observations litigieuses de la présidente genevoise. La Cour d’appel devra donc décider à nouveau des demandes des parties déposées après cette date.

En outre, le Tribunal fédéral rappelle qu’après l’annulation d’une condamnation à la suite d’une révision, le principe de l’interdiction de la «reformatio in pejus» s’applique. Autrement dit, la sanction ne peut pas être aggravée.

 

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