L’Égypte en route vers la catastrophe : la population augmente d’un million et demi d’habitants par année

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En 2000, la population de l'Égypte était inférieure à 70 millions d'habitants, et les Nations Unies estimaient cette année-là qu'elle atteindrait 96 millions en 2026. Mais en février 2020, la 100-millionième habitante de l'Égypte, une petite fille, Yasmine Rabie, est née dans une zone rurale. Depuis lors, la population du pays a augmenté d'environ un million et demi de personnes par an, et l'explosion démographique incontrôlée de l'Égypte est un avertissement pour le monde entier.

Le président égyptien, Abdel-Fattah es Sisi, a déclaré il y a quelques années que la croissance démographique était la plus grande menace pour son pays après le terrorisme. Et il est vrai que la population égyptiennecroît à un rythme effarant, d'autant plus alarmant que les conditions géographiques la destineraient exactement au contraire:

▪ 95 % de la population égyptienne vit sur 4 % du territoire.

▪ Il s'agit de la région  située le long des rives et du delta du Nil, où l'eau est du moins en quantité suffisante pour satisfaire les besoins minimaux de la population.

▪ Mais il n'y a déjà pas assez d'eau pour tout le monde, et la situation semble devoir empirer car l'Éthiopie construit depuis plus de dix ans un énorme barrage plus haut sur le Nil, qui a déjà commencé à produire de l'électricité et qui, en raison de sa régulation, pourrait ne laisser à l'Égypte qu'un approvisionnement en eau encore plus mauvais.

Une croissance stable, à un rythme accéléré

La population égyptienne augmente constamment depuis des décennies, mais à un rythme qui n'a pas toujours été aussi rapide. Avant même le tournant du millénaire, il était reconnu que la croissance démographique pourrait poser au pays des problèmes insurmontables, et des succès modestes ont été obtenus. Mais la natalité est repartie à la hausse en 2010, selon certains à cause du Printemps arabe, et elle n'a pas vraiment ralenti depuis, comme le montre ce graphique :

Il est cependant difficile de savoir pourquoi la fécondité a fait un tel bond en Égypte dans les années 2010 par rapport aux autres pays arabes. Le nombre d'enfants est plus élevé dans les familles les plus pauvres, un phénomène qui existe dans tous les pays en développement. Dans les familles les plus pauvres, qui sont exclues du filet de sécurité sociale de l'État, ce sont les enfants qui peuvent fournir l'aide à la vieillesse et l'aide ménagère. D'autre part, de nombreux musulmans pensent que le planning familial va à l'encontre de la prescription religieuse selon laquelle une famille nombreuse est une bénédiction - bien que le gouvernement tente de convaincre le public du contraire depuis un certain temps.

Deux, ça suffit !

Le programme de contrôle des naissances, connu sous le slogan de "Deux, c'est assez !", a fait l'objet de nombreuses critiques, principalement parce qu'il est en place depuis trois ans mais n'a pas donné beaucoup de résultats. Bien sûr, il est impossible d'enrayer l'accroissement démographie d'un pays en si peu de temps, mais la construction promise de centres de santé ne progresse pas comme prévu, et les contraceptifs de bonne qualité (préservatifs, stérilets) n'ont pas été déployés dans tout le pays. Et les croyances religieuses n'ont pas été supplantées. Le problème est énorme et fait peser une charge croissante sur l'administration publique, comme le montrent ces statistiques :

▪ Le nombre d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire a augmenté de 40 % entre 2011 et 2016 ;

▪ 700 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année, un défi impossible à relever pour une économie en développement ;

▪ en conséquence, un quart de la tranche d'âge des 18-29 ans est au chômage.

Le Caire (David Degner/Getty Images)

La surpopulation se ressent au quotidien

Mais il n'y a pas que des problèmes généraux de ce genre, il y a aussi des difficultés aiguës, comme les énormes embouteillages du Caire qui laissent souvent les femmes enceintes en plan et font que les habitants hésitent à se rendre en ville pour leurs achats.

L'État tente également des solutions aiguës à des problèmes aigus : en 2017, pour soulager le Caire, qui compte près de 20 millions d'habitants, il a lancé la construction d'une capitale alternative de plusieurs millions d'habitants, qui devrait être la plus grande capitale planifiée au monde, une fois achevée. Une mosquée a déjà été inaugurée, mais peu d'informations sont disponibles sur son état exact.

Cependant les critiques affirment que cette nouvelle capitale sera une solution avant tout pour les riches, peu concernés par le problème démographique, alors que les couches pauvres de la population vivant à la campagne, où les jeunes des familles nombreuses goûtent déjà aux fruits du monde de l'abondance grâce aux outils numériques, et se déplacent en grand nombre dans les bidonvilles du Caire, d'où il est difficile de sortir.

Un de ces quartiers emblématiques de la capitale est la Cité des morts, appelée localement cimetière ou nécropole. Cet ancien cimetière a repris vie ces dernières décennies, des millions de personnes s'installant dans les cryptes abandonnées et menant leur vie au-dessus des tombes. Des générations ont maintenant grandi parmi les tombes, ce qui en fait le plus grand et le plus ancien bidonville du Caire.

Un avenir sombre

La guerre russo-ukrainienne qui dure depuis des mois et la crise alimentaire qu'elle a déclenchée causent et continueront de causer de graves problèmes en Égypte. La Russie et l’Ukraine représentant ensemble 30 % des exportations mondiales de blé, leurs difficultés de production ont entraîné une hausse des prix du blé de plusieurs dizaines de pour cent.

Un des aliments les plus courants chez les pauvres d'Égypte est le pain eish baladi, qui ressemble au pain pita. L'Égyptien moyen consomme entre 150 et 180 kilos de pain par an, soit deux fois la moyenne mondiale. L'énorme demande a fait de l'Égypte un des plus gros importateurs de blé au monde, et la flambée des prix et la baisse de la production mondiale pèsent de plus en plus sur l'économie de l'État. Le prix bas et constant du pain a été la pierre angulaire de tous les régimes précédents, de sorte que l'emballement des prix risque d'entraîner des violences, des conflits internes et la famine.

Source : noizz.hu

Traduction Albert Coroz

Un commentaire

  1. Posté par Max93 le

    Au niveau mondial c’est pareil:
    3 Milliads en 1960 , 8 Mds aujourd’hui, si ça continue ainsi faire y =ax+b les chiffres de 2050 et 2100 sot terrifiants. Même si des études de labos rassuristes bidons nous expliquent que la surpopulation va rapidement se tasser à cause de l’embouteillage « vieillesse » . Toutes les réponses « écologiques » d’Etats sont un leurre pour occulter massivement la cause première de la pollution mondiale , de l’effet de serre etc.à 90% au moins .5kgs de déchets par humain par jour x 8 Mds sortez le calculatrices , plus le relationnel humains (voitures, camions, avions, bateaux, bétonnisations) c’est colossal plus disparition de 20 espèces animales /jour. De pire en pire la dignité humaine ne sera plus tenable, travail, vie décente cultivée et paisible pour 12Mds d’humains . Vies d’insectes kleenex en concurrence haineuse de survie sauf pour une hyperminotité souvent héritière aux manettes . Fin de l’Humanité comme pour les dinosaures…autrement ? Seule solution encore possible que l’ONU décrète urgemment pas plus de 2 enfants par femmes mondialement avec explications justificatives à tous ! et prime montant selon le niveau de l’Etat particulier pour tout couple de plus de 50 ans n’ayant pas eu plus de 2 enfants.. Mais pour l’instant l’ONU est le « diabolisateur » qui moralise la guerre à venir nécessaire ( des exmples ? du petit nain onu qui annonce en avant le cirque , otan ?), ce problème hors des détails idéologiques « progressistes » blablas de son quotidien ne la concerne pas ,

Et vous, qu'en pensez vous ?

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