Etre gentil dans un monde qui ne l’est pas

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Etre gentil dans un monde qui ne l'est pas

L'affaire Crypto AG secoue le monde politique. Le chef de groupe socialiste au Parlement, le Vaudois Roger Nordmann veut une commission d'enquête parlementaire pour aller au fond de l'affaire. C'est extrêmement grave selon lui. Les Américains auraient eu une sorte de base d'espionnage secrète sur notre territoire. Simultanément, Le Temps présente les résultats de son enquête relative aux préparatifs d'attentats contre les citernes de Vernier mis en œuvre par des terroristes musulmans en liens avec l'état islamique. L'opération a pu être déjouée pour l'essentiel grâce aux renseignements fournis par les services secrets américains. La sécurité de notre pays leur tient manifestement à cœur, ils font un travail que nous devrions être à même de faire nous-mêmes. Mais en Suisse, il y a la gauche. Cette gentille gauche qui reste convaincue que le monde l'est aussi, que seuls quelques capitalistes sont méchants. Cette gentille gauche pleine d'égards pour les Frères musulmans, comme une ancienne Présidente de la Confédération qui exhibait Tariq Ramadan à la façon d'un montreur d'ours. Cette gentille gauche acquise à l'URSS au cours de la Guerre froide. Cette gentille gauche systématiquement opposée à toute loi qui permettrait éventuellement à nos autorités de lutter contre les méchants qui n'existeraient pas. Cette gentille gauche toujours indulgente vis-à-vis de cette racaille vêtue et masquée de noir qui sème la désolation partout où elle passe.

Tant de naïveté ne peut que surprendre. La société Crypto AG a vu le jour aux grandes années de l'affrontement est-ouest, à une époque où la moindre étincelle pouvait engendrer une nouvelle confrontation planétaire, nucléaire cette fois. Par sa démocratie directe, par son mode de vie, par sa culture chrétienne, par son économie, la Suisse, même neutre, se trouvait de facto dans le camp occidental, le camp des démocraties face au Bloc de l'Est et ses Républiques populaires. C'était la Guerre froide, le prolongement de la Seconde Guerre Mondiale. La liberté face au communisme. Notre pays a été approché par les Etats-Unis dans le cadre de la sécurité collective des démocraties occidentales. Pourquoi la Suisse ? Parce que comme disait Coluche en parlant du communisme, nous sommes un trop petit pays pour une si grande catastrophe. La France, l'Italie devaient compter avec un parti communiste solide, susceptible de figurer dans les gouvernements. Maurice Thorez et Palmiro Togliatti étaient tous deux à la tête de leurs partis communistes nationaux respectifs, tous deux grands laudateurs de Staline, synonyme de vaillance et de bonté, d'amour et de paix pour le premier. Avec un tel aveuglement, il était bien évidemment exclu d'associer ces deux pays à la lutte contre le communisme. Compte tenu de sa stabilité politique et de son aversion pour l'économie planifiée, la Suisse fut retenue et on y fonda donc Crypto AG. Au fil du temps, la menace changea de forme. Dès la chute du Rideau de Fer, les extrémismes de tous bords virent le jour, étatiques ou non. Aujourd'hui, la menace principale, c'est l'islamisme, aussi en Suisse comme nous le savons grâce au Temps. Nous avons échappé à l'un de leurs funestes projets grâce aux Américains. C'est un échange de bons procédés, ils opèrent depuis notre sol et veillent à ce qu'il ne nous arrive rien de fâcheux. La commission d'enquête jugée unanimement urgente par l'ensemble des partis politiques semble remise à plus tard. Certaines formations sont en pleine introspection, semblant découvrir un monde dont elles ignoraient l'existence. Les personnes qui étaient aux affaires aux heures sombres auraient bien des choses à dire si elles le pouvaient. Elles ont dû consentir certaines capitulations sans fierté pour garantir notre sécurité à toutes et tous. C'est maintenant un scandale. Mais les citernes de Vernier sont toujours intactes.

Yvan Perrin, 15.2.2020

8 commentaires

  1. Posté par gindrat le

    Historiquement intéressant. Mais rien ne démontre que M. Perrin est susceptible d’ouverture
    d’esprit face aux réalités actuelles.

  2. Posté par Roland Gloor le

    plaque tournante de espionnage, elle l’est encore sous une autre forme. Neutralité ou pas
    nous n’avions aucunes prises sur ces événements, ou si peu. Chaque fois que l’occasion se présentait on se rangeait de coté de la Liberté face à la menace du monstre rouge. Et c’est t’en mieux.

  3. Posté par Pierre-Alain Tissot le

    L’affaire Crypto : un bel os à ronger pour la gauche et la plupart des journalistes…

  4. Posté par kandel le

    Le seul commentaire sensé émanant de toute personne de bien:

    « BRAVO, bien joué la CIA… nous en REDEMANDONS actuellement en raison des multiples horreurs dont sont capables les musulmans partout dans le monde ! « 

  5. Posté par Rictus le

    Et qui s’en est mis plein les poches pendant toutes ces années? Les gentils naïfs de gauche ou les grands patriotes de droite ? Réponse dans le « Sonntagsblick » de ce jour.

  6. Posté par antoine le

    Et il y en a qui continue leur travail de sape et crache dans la soupe !

  7. Posté par Nicolas le

    Merci M. Perrin de remettre l’église au milieu du village. Les socialistes peuvent caqueter comme des poules dans une basse-cour et pondre leurs inepties, il y aura toujours des gens intelligents pour veiller au grain.

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