Armement français au YémenLes gros mensonges de Parly et de Le Drian

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Souvenez-vous, c’était en janvier dernier. Accusée par plusieurs ONG d’avoir vendu à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis des armes utilisées depuis par ces deux pays dans la guerre qu’ils mènent contre les rebelles houthis au Yémen, Florence Parly affirmait sur France Inter ne pas avoir connaissance « du fait que des armes françaises soient utilisées directement dans ce conflit ». Propos bien imprudents s’il en est. Car, selon un rapport « confidentiel défense », dont le contenu a été récemment révélé par Disclose, les autorités auraient été informées de cette situation dès le début d’octobre 2018.

Un rapport de la DRM accablant

Intitulé « Yémen : situation sécuritaire » et rédigé par la Direction du renseignement militaire, ce rapport, daté du 25 septembre 2018 et transmis à l’exécutif au début du mois suivant, dresse notamment la longue liste des armes de fabrication française vendues par Paris à Riyad et Abou Dhabi, dont des redoutables canons Caesar, des Leclerc, des Mirage 2000-9, des Aravis, des hélicoptères Cougar et Dauphin, la frégate de classe Al Riyadh ou encore une corvette lance-missiles de classe Baynunah. Surtout, il précise, images satellites à l’appui, que 70 Leclerc vendus aux EAU ont « participé à plusieurs grandes offensives de la coalition ». Dans une carte intitulée « Population sous la menace des bombes », la DRM estime par ailleurs que « 436 370 personnes » sont « potentiellement concernées par de possibles frappes d’artillerie », notamment celles de 48 canons Caesar. Pire encore, évoquant l’utilisation de pods Damoclès, le rapport met en relief l’implication française dans les attaques aériennes menées par la coalition saoudienne, contredisant ainsi les déclarations de Le Drian, qui assurait que la France ne fournissait « rien à l’armée saoudienne de l’air ». Enfin, alors que Parly assurait que la levée du blocus des navires émiratis et saoudiens dans le port d’Al-Hodeïda était « une priorité française » pour que « l’aide humanitaire puisse passer », il apparaît que deux corvettes Gowind 2500 de fabrication française acquises en 2017 par les EAU « participent au blocus naval »…

Encore une audition par le Sénat !

Des révélations qui ont bien sûr poussé plusieurs élus de gauche à dénoncer lundi « un mensonge d’Etat », mais qui ont aussi mis une fois de plus en colère les sénateurs. C’est ainsi que Christian Cambon, président LR de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a annoncé que le ministre des Armées, mais aussi celui des Affaires étrangères, seront entendus « spécialement sur le sujet des ventes d’armes […] à partir de la rentrée parlementaire ». Une audition à huis clos, qui était certes prévue avant ces révélations, mais qui devrait s’avérer un peu plus tendue que prévu… Même grogne du côté des députés, devant lesquels Parly avait là aussi affirmé qu’à sa « connaissance, les équipements terrestres vendus à l’Arabie Saoudite sont utilisés non pas à des fins offensives, mais à des fins défensives à la frontière entre le Yémen et l’Arabie Saoudite » : demandant que le Parlement soit davantage associé aux décisions concernant les ventes d’armes à l’étranger, Marielle de Sarnez, présidente MoDem de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée, a annoncé avoir lancé une mission d’information sur le « contrôle des exportations d’armement ».

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