Vladimir Poutine a-t-il tenté d’influencer le verdict des urnes lors des élections présidentielles américaines ? Et dans quel but ? Lui qui a montré qu’il était passé maître en realpolitik, pourquoi aurait-il voulu le succès de Trump aux dépens d’Hillary Clinton ? Il pouvait compter sur elle pour poursuivre la politique du président Obama, un adversaire qui ne faisait pas le poids face au locataire du Kremlin comme on l’a vu pendant ses huit années à la Maison Blanche.
La Russie a annexé la Crimée et envahi une partie de l’Ukraine ; elle a sauvé Assad de l’annihilation, établissant au passage une base aérienne et une base navale en Méditerranée et entravant par une série de vetos toutes les tentatives du Conseil de Sécurité censurant les excès de son allié syrien.
Par ailleurs Moscou a soutenu l’accord nucléaire avec l’Iran et appuyé discrètement le dictateur nord-coréen. Bref, tandis que le président américain faisait de beaux discours, le président russe avançait tranquillement ses pions.
Passe encore si on l’avait accusé de s’être mêler des élections américaines pour assurer l’élection d’Hillary, mais pourquoi diable aurait-il voulu la victoire de Donald Trump ? Le stratège du Kremlin aurait-il misé sur l’élection d’un novice aux réactions imprévisibles pour lui laisser les mains encore plus libres ? Il aurait fait un mauvais calcul :
le nouveau président se montre nettement moins accommodant que son prédécesseur. Le président Poutine en tout cas dément avec la plus grande énergie toute intervention dans le processus des élections présidentielles aux Etats Unis. Si bien que quand, le 16 février dernier, treize ressortissants russes ont été mis en accusation pour conspiration et diffusion de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux pour aider la campagne présidentielle de Trump, le maître du Kremlin a immédiatement pensé que si complot il y avait eu, c’était un complot contre la Russie.
Et il n’a pas hésité à le dire. Dans une interview à la chaîne américaine NBC le 1er et le 2 Mars, il va plus loin encore : pour lui les soi-disant ressortissants russes « ne sont peut-être même pas des Russes, mais des Ukrainiens, des Tatars ou des Juifs détenteurs de la nationalité russe, ce qui reste à vérifier. Ils sont peut-être des binationaux ou possèdent une Green Card ; c’est peut-être les Etats Unis qui les ont payés pour agir ainsi. »
Une déclaration qui n’a pas eu dans les médias occidentaux le retentissement, sinon les condamnations qu’elle méritait. Personne ne s’est avancé à spéculer sur ce que Poutine avait voulu dire s’agissant des Etats-Unis. Quelle sinistre et occulte puissance aurait voulu compromettre la Russie ? Et pourquoi ces propos mettant en cause les Juifs ? Les protestations des organisations juives n’ont pas rencontré d’écho.
Certes, dans la bouche d’un président russe, ces propos ne devraient surprendre personne. Les Protocoles des Sages de Sion, un faux notoire, sont toujours aussi populaires en Russie. D’ailleurs, cette nouvelle accusation arrive quelques mois à peine après l’ouverture d’une enquête sur le rôle des Juifs dans l’exécution de la famille impériale russe en 1917 ! Selon Le Monde du 29 novembre dernier, « La justice russe étudie la théorie antisémite d’un « meurtre rituel » de la famille impériale en 1918…. Nous vérifions toutes les versions possibles des circonstances du décès, … ainsi que la version d’un meurtre rituel, a déclaré Marina Molodtsova, une haute responsable du Comité d’enquête. » Une thèse vigoureusement soutenue par les plus hauts dignitaires de l’église russe. Les 16 et 17 juillet prochains la Russie commémorera solennellement le centième anniversaire de l’exécution de la famille impériale. On se demande avec une certaine appréhension à quelles conclusions arrivera l’enquête en cours.
Et si c’était un complot musulman..?
Les protocoles des sages de Sion un faux notoire… J’ai une question: comment un document non signé peut-il être qualifié de faux? Cela n’a aucun sens! Je vois bien ce que peut être un faux Modigliani ou un faux Rembrant, mais un tableau non signé ne peut pas être un faux puisqu’il n’usurpe l’identité de personne. Encore du grand n’importe quoi! La vraie question est: qui a rédigé ce document?
Ceci:
http://www.lefigaro.fr/international/2007/06/13/01003-20070613ARTFIG90051-vladimir_poutine_rend_hommage_a_soljenitsyne.php
Cela:
https://www.amazon.fr/Deux-siècles-ensemble-1795-1995-révolution/dp/2213611580
Contrairement à nous, les Russes ont de la mémoire.
En quoi le propos : » ne sont peut-être même pas des Russes, mais des Ukrainiens, des Tatars ou des Juifs détenteurs de la nationalité russe, ce qui reste à vérifier » serait-il plus anti-sémite que anti-tatar ou and-ukrainien ?
C’est bizarre. L’explication pourrait être que…
Le péché suprême (sans pardon, ni sur terre, ni dans l’au-delà) avec lequel de nos jours on accuse une personne ou un pays, c’est l’anti-sémitisme. Dès lors, si on veut relancer la tension entre l’est et l’ouest, et même la guerre froide, c’est le péché qu’on veut mettre en avant.
Pourquoi maintenant ?
Peut-être que dans la Ghouta (comme dans Alep-est), il traîne des équipes significatives de « conseillers » militaires « occidentaux » qui risquent la capture.
Dans ce cas-là, on anticiperait pour compenser les effets médiatiques négatifs ; on accuse de ceci, puis de cela, et encore ça.
C’est le B. A. BA de ce que les troupiers de 14-18, désignaient par : bourrage de crâne.
Ah , la bonne vieille théorie du complot sur une extrême droâte inexistante ! Bien pratique cette extrême droâte . Vladimir qui dérange , qui dérange !