Pour le D-Day, je chante "les ricains" de Michel Sardou

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

 

Pour le D-Day, je chante "les ricains" de Michel Sardou

En 1967, jai seize ans.

 

Michel Sardou, qui n'est pas encore célèbre, chante Les ricains. C'est un tollé. Cette chanson est censurée, interdite d'antenne. Son interprète est littéralement exécuté...

 

En effet, tout le monde lui tombe dessus: les gaullistes (de Gaulle a décidé que la France quittait l'OTAN et que, sans lui, les Allemands n'auraient pas été défaits en 1945...), les communistes (alors qu'on est en pleine guerre froide, et guerre du Vietnam, ils sont furieux d'être mis dans le même panier que les nazis), les anti-américains primaires, les nostalgiques du fascisme immense et rouge qui ne décolèrent pas que leur rêve d'empire ait été brisé...

 

Le rebelle que je suis déjà aime cette chanson inconoclaste, anti-conformiste, à contre-courant, interdite, qui célèbre les Américains, lesquels, déjà, en 1918, ont libéré mon grand-père maternel des geôles allemandes...

 

Aujourd'hui, septantième anniversaire du D-Day, cette querelle des Ricains est bien oubliée et les paroles devraient pouvoir être chantées par quiconque, parce qu'elle ne font, après tout, que dire la vérité et honorer les combattants de la liberté d'alors:

 

Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

 

Bien sûr les années ont passé
Les fusils ont changé de main
Est-ce une raison pour oublier
Qu'un jour on en a eu besoin

 

Un gars venu de Géorgie
Qui se foutait pas mal de toi
Est v'nu mourir en Normandie
Un matin où tu n'y étais pas

 

Bien sûr les années ont passé
On est devenu des copains
A l'amicale du fusillé
On dit qu'ils sont tombés pour rien

 

Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

 

Pendant qu'il chante, Michel Sardou provoque - c'est courageux à l'époque -, et fait, par dérision, le salut romain quand il chante son premier A saluer je ne sais qui, puis le même salut en fermant le poing à la fin, quand il chante le dernier, jetant symboliquement le même opprobre sur tous les totalitaires, quels qu'ils soient...

 

Aujourd'hui, pour le D-Day, je chante à nouveau Les ricains, avec Michel Sardou...

 

Francis Richard

 

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7 commentaires

  1. Posté par casterman julia le

    j’adore cette chanson sans les ricains où serions nous aujourd’hui

  2. Posté par De passage le

    Bonjour, cette chanson rend hommage au jeunes mecs de 20 ans qui sont venir mourir pour que nous soyons libres. Qui ferait ça aujourd’hui: donner sa vie pour que des populations à des milliers de km de chez soi puissent recouvrer la liberté? Respect pour ces jeunes et merci.

  3. Posté par R.V. le

    D-day: l’expression parle d’elle-même: 70 ans de néocolonialsime culturel étasunien et aujourd’hui cette petite « fête » pour mieux occulter le présent et les exactions des USA. On pourra bientôt aussi commémorer le 70 ans du lancement des premières bombes atomiques.
    Ah! si les ricains n’étaient pas là, la, la la, las…

  4. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    C’est grâce aux américains, vive les américains! Cette « histoire » me rappelle celle de Gédéon. Israël est aux prises avec Madian et Amalek. Lesquels détruisent toutes les récoltes. C’est la crise… Un ange se présente à Gédéon et lui dit: « va avec la force que tu as et délivre Israël ». S’ensuit des épisodes dont une lecture rapide me donne envie de les relire. Gédéon lève une troupe. 33000 hommes pour commencer, dont ne restèrent que dix mille après que les craintifs aient abandonné. Mais l’Eternel trouva que c’était trop. Le peuple pourrait en tirer gloire contre Lui en disant « c’est moi »! Une autre sélection s’ensuivit, dont le critère est étonnant. Ne resta que trois cent hommes. Suit l’histoire des cruches avec les flambeaux dedans et les trompettes. Et la victoire! Je vous épargne la suite, tant elle est cousue de fil blanc. La victoire monta à la tête de Gédéon. C’est moi! Le peuple le statufia et il se trouva bien sur le trône. Et ils abandonnèrent l’éternel. Attitude qui reste à traduire en langage et en événements courants. Abandonner l’Éternel n’a ici rien à voir avec la désertion des églises.
    Alors? Merci les américains? Bien évidemment. Mais c’est séparer le fruit de l’arbre! Propos abscons? Oui. Non! C’est le péché originel! Ça décoiffe? Ce sera tout… Si ça passe. Mais, allons, je vous offre une petite explication. Souvenez-vous donc! Tous les arbres, beaux à la vue et bons à manger, étaient offerts! À une petite restriction près. Mais la convoitise se porta sur le fruit, à cause du résultat escompté, être comme Dieu! Ce qui traduit une désinvolture, un mépris de ce qui est offert! L’autre, que la bien-pensence célèbre, n’est plus qu’un objet. Et le Tout-autre avec. L’objet d’un résultat.
    Je viens de voir « né un 4 juillet »…

  5. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Pour vous épargner uns saisie fastidieuse, faites donc eu saut sur
    leblogalupus.com
    Annie Lacroix-Riz, historienne s’y exprime le 6 juin sous le titre: « le débarquement du 6 juin 1944 du mythe d’aujourd’hui à la réalité historique ». Cet article est commenté par Bruno Bertez.

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