Yémen. Guerre entre Sunnites et Chiites : La coalition menée par l’Arabie Saoudite tue au moins 29 enfants.

Christian Hofer : Il faut piocher dans Wikipédia pour comprendre les raisons de la présence d'une telle coalition musulmane au Yémen :

"L'opération Tempête décisive est lancée la nuit du 25 mars 2015, dans le cadre de la guerre civile yéménite, pour remettre au pouvoir le président Abdrabbo Mansour Hadi, renversé par l'insurrection houthis au Yémen, d'orientation chiite. Elle est déclenchée par l'Arabie saoudite et une coalition d'une dizaine de pays arabes et sunnites (Égypte, Jordanie, Soudan, Maroc), dont les membres du conseil de coopération du Golfe"

On n'entendra jamais les musulmans crier à l'infamie puisque cette guerre entre Chiites et Sunnites est considérée comme tout à fait légitime dans le monde musulman.

Bien évidemment, la Suisse octroie un soutien humanitaires depuis plusierus années à ce pays pendant que les Sunnites le bombardent, les kouffars n'étant bons qu'à payer, à se taire et à se faire menacer par les musulmans en signe de remerciements.

 

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Au moins 29 enfants tués dans un raid de la coalition saoudienne au Yémen

La coalition sous commandement saoudien a admis avoir lancé jeudi une attaque dans le nord du Yémen. Elle parle d'acte de guerre "légitime". La Croix-Rouge déplore elle des dizaines de victimes, dont 29 enfants.

L'attaque a frappé jeudi matin un bus transportant des enfants sur un marché de Dahyan dans le nord de Saada.

Un hôpital dans la province de Saada soutenu par le CICR "a reçu les corps de 29 enfants âgés de moins de 15 ans et 48 blessés, dont 30 enfants", a annoncé l'organisation humanitaire sur son compte Twitter.

Opération "légitime"

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a qualifié jeudi d'"opération militaire légitime". Elle dit avoir visé "des éléments qui ont (...) tiré un missile contre la ville (saoudienne) de Jizan, faisant un mort et des blessés parmi les civils" mercredi.

La coalition a été accusée à plusieurs reprises de bavures ayant coûté la vie à des centaines de civils.

La guerre au Yémen a fait plus de 10'000 morts depuis l'intervention de la coalition en mars 2015 et provoqué "la pire crise humanitaire" au monde, selon l'ONU.

 

RTS

Poutine veut en finir avec l’Arabie saoudite

   
Michel Garroté - Pas un mot dans "notre" presse (qui d'ailleurs n'est plus la notre depuis fort longtemps). Pourtant l'évènement est de la plus haute importance : une conférence s’est tenue à Grozny, en Tchétchénie, du 25 au 27 août. Cette conférence marque très clairement le rapprochement entre la Russie et l'Egypte en vue de neutraliser l'islam extrémiste de l'Arabie saoudite.
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La conférence s'est déroulée sous l’égide conjointe de Vladimir Poutine et du président d'Egypte le maréchal Sissi, avec la présence du Grand Imam d’al-Azhar, du grand mufti d’Egypte, du conseiller de la présidence égyptienne, du représentant de la commission des affaires religieuses du Parlement égyptien, du grand mufti de Damas, du président tchétchène Ramzan Kadyrov (un soufi), du prédicateur yéménite Ali al-Jiffri.
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Il y avait ainsi, à la conférence de Grozny, 200 dignitaires religieux, oulémas et  penseurs islamiques, venus d'Égypte, de Syrie, de Jordanie, du  Soudan et d'Europe.
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L'un des  buts de la conférence était de réunir le plus grand nombre possible de responsables musulmans pour condamner le wahhabisme saoudien qui conduit au terrorisme. Le but de la conférence était aussi de définir la véritable identité de la communauté sunnite. Une liste des mouvements authentiquement sunnites a été dressée, liste de laquelle est exclu le wahhabisme d’Arabie saoudite.
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Exclusion motivée par la nécessité, pour l’idéologie officielle d’Arabie saoudite, de cesser sa façon de dénaturer la vraie signification du sunnisme, sachant que ce concept a subi, en Arabie saoudite et ailleurs, une déformation dangereuse, notamment avec les efforts déployés par les extrémistes saoudiens pour vider le sunnisme de son sens, pour le récupérer et pour le réduire à leur perception, avec les dérives terroristes que l'on sait.
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La conférence a proposé la création - en Russie - d’une chaîne de télévision qui concurrencera al-Jazira, qui transmettra le vrai message de l’islam sunnite et qui combattra l’extrémisme et le terrorisme. La conférence a également proposé la création d’un centre scientifique en Tchétchénie pour surveiller et étudier les groupes contemporains, pour réfuter et critiquer scientifiquement la pensée extrémiste.
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La conférence a insisté sur la nécessité de revenir aux écoles de grande connaissance, en clair aux institutions religieuses sunnites telles que l'université d'Al-Azhar en Égypte,  l'université Qarawiyin au Maroc, l'université Zaytouna en Tunisie et l'université Hadramawt au Yémen. La conférence a exclu les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l'Université islamique de Médine.
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Une des recommandations adressées par la conférence  aux institutions sunnites a été d'offrir des bourses à ceux qui s'intéressent aux études de la charia, afin de contrer les études menées par l'Arabie saoudite qui promeut le takfirisme. La conférence a en outre rappelé que le wahhabisme s'inspire de la pensée d'Ibn Taymiyya, qui est mort en prison en 1328, après avoir été déclaré déviant par les érudits sunnites de son temps.
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La conférence a également dénoncé Mohammad Ibn Abd Al-Wahhab, qui avait fait couler le sang des musulmans, en ressuscitant la doctrine taymiyienne au XVIIIe siècle. Son mouvement avait été immédiatement condamné par l'ensemble du monde sunnite comme une résurgence du kharidjisme, en clair, une déviance extrémiste.
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http://www.asianews.it/news-en/Conference-in-Grozny:-Wahhabism-exclusion-from-the-Sunni-community-provokes-Riyadh%E2%80%99s-wrath-38502.html
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Syrie, Irak, il faut une solution politique radicale, pas des bombardements aériens !

Ce n'est pas un secret militaire, une guerre ne se gagne jamais dans les airs mais sur terre. Depuis l’avènement de l'aviation, toute l'histoire militaire démontre qu'un conflit ne peut être définitivement gagné sans une intervention de troupes au sol. Les bombardements massifs de la Seconde Guerre Mondiale, au Vietnam, durant la guerre du Golfe ou encore au Kosovo n'ont jamais fait plier ceux qui les ont subis. Au mieux, ces bombardements ont réduit le potentiel militaire de l'adversaire, au pire ils ont poussé les peuples à s'unir derrière leurs dirigeants.

Ce constat historique, il est désormais nécessaire de le prendre en compte dans le conflit syrien, alors que les lignes de fracture tendent à bouger suite, notamment, aux attentats du 13 novembre. Désormais, l'éventualité d'une « coopération » entre la coalition menée par les États-Unis et les forces armées russes déployées dans la région, peut être envisagée. Bien sûr, tous n'ont pas les mêmes objectifs, ni les mêmes intérêts, pour autant une ligne de convergence semble apparaître avec la reconnaissance d'un ennemi commun à toutes les forces en présence, à savoir l’État Islamique. Cet « objectif commun » doit désormais permettre la coordination des moyens mis en œuvre. Sans aller jusqu'à dire que l’État Islamique représente le seul danger en Syrie (et en Irak), il devient évident qu'aucune résolution du conflit actuel ne peut aboutir tant que ce groupe jihadiste devenu un proto-état, existera.

Pour vaincre Daech, il convient aujourd'hui d'établir une stratégie militaire cohérente disposant de moyens à la hauteur du défi. Pour cela, les frappes aériennes de la « nouvelle coalition » (intégrant la Russie), doivent certes viser les ressources des jihadistes pour les affaiblir mais également appuyer les offensives des troupes au sol qui les combattent. Ces troupes terrestres sont bien sûr, l'Armée Arabe Syrienne et ses milices alliées, les différents groupes armés kurdes mais également certains mouvements rebelles opposés au pouvoir de Bachar El Assad. Des accords devront être trouvés entre ces différents acteurs, accords qui pourront reposer par exemple sur l'établissement d'élections libres ou en offrant plus d'autonomie à certaines communautés.

Mais pour rétablir une paix durable dans cette région du monde, il serait avisé de repenser en profondeur des États dont les frontières reposent essentiellement sur le découpage artificiel réalisé à l'époque coloniale, dont les accords Sykes-Picot sont une parfaite illustration. Car le problème fondamental que pose l’État Islamique, au-delà du caractère jihadiste particulièrement exacerbé, c'est que cet « État » repose quasiment sur une base « communautaire ». En effet, Daech n'a pu avoir l'ampleur qu'on lui connaît actuellement qu'en s'appuyant sur une population arabe sunnite qui a tout perdu depuis l’avènement du régime d'Hafez El Assad en Syrie et la chute de Saddam Hussein en Irak alors même qu'ils représentent 75 % de la population syrienne et presque 40 % de la population irakienne. Sans un changement politique radical mais concerté, les bombardements aériens menés actuellement ne peuvent qu'aboutir à une impasse. Comme le disait Charles Maurras, « politique d'abord » !

Jordi Vives, 27 novembre 2015